Le ciel de nuit brillant d'une douce lueur, dégagée par une lune immense et blanche. Face à cette lumière, Marguerite, qui se retrouve toujours dans les appartements de son roi, se pratiquait à composer une mélodie douce et envoûtante avec une harpe.
Tandis que Charles faisait sa toilette, la petite reine en profitait le mieux que possible pour se détendre, afin de faire partir tous son stress.
Mais soudain, son cœur arrêta complètement de marteler dans sa poitrine, juste pour un instant. Elle avait entendu une voix. Non, pas venant de ce qu'elle craignait le plus, c'est à dire du roi. Mais à quelques pièces dans la chambre.
Écartant immédiatement l'hypothèse d'une folie précoce due à une pression et un stress excessif, conjoints à une nuit propice aux hallucinations, elle se mit à écouter :
- Vous êtes la nouvelle reine de Takicardie ? Lui demanda calmement une voix enfantine. La voix était suivie par plusieurs bruits de grelots, faisant sursauter Marguerite qui se leva debout pour enquêter les lieux.
- Qui a dit ça ? Demande la bergère. Puis sans crier gare, le miniature gramophone situer sur l'une des tables, a commencé à démarrer comme par enchantement, laissant échapper une berceuse. Puis, Marguerite prit parole :
- Qui êtes-vous ? Questionnait-t-elle. Les battements de son cœur s'accéléraient une nouvelle fois, lorsqu'elle vit au loin, une petite silhouette noire courir rapidement de l'autre côté. De plus, il était accompagné par des rires d'enfants, mais en beaucoup plus sombre qu'elle avait l'habitude d'entendre.
- Répondez moi, supplia la bergère. Je ne vous ferais aucun mal.
- Venez près de la cheminé, avait dit la voix. Marguerite s'avança droit vers la source de cette voix si mystérieuse.
Puis, celle-ci elle embrassa du regard, une peinture en haut de la cheminé qui révèle une femme, tenant un vase dans ses mains. De façon surprenante, l'illustration avait pris vie, dont un rire goguenard s'échappait de la femme.
- Oh mon dieu, articula Marguerite. Celle-ci recula si rapidement, qu'elle s'accrocha sur une statue d'un cavalier antique qui était fièrement dressé sur son destrier.
- Mais faites attention ! Avertit le vieux cavalier à la bergère, à l'instant même où le cheval émit d'un gémissement sauvage envers la jeune femme qui paniqua dès lors.
- Mais...mais que se passe-t-il ! Qu'est-ce donc cette sorcellerie ? S'acquiesça Marguerite avec une lueur d'effarement sur son visage. Face à elle, tous les tableaux, statues et instruments de musique avaient pris vies dans un tels désordre confus que la bergère ne pouvait s'imaginer.
Pour un moment, elle se retrouve sur une mer en plein cœur d'une tempête qui déversait sa fureur sur un pauvre équipage à bord d'un navire, alors que quelques minutes après, elle fut mêlée dans une confrontation sur une table d'échec .
Les flammes du lustre, suspendu au plafond et qui avaient changé d'une couleur bleue métallique, se mirent à danser somptueusement dans toute la chambre. Leurs ondulations briller le regard de l'héritière du trône à partir d'une lueur étrange.
Tandis que la magie était largement au rendez-vous, il y avait un je-ne-sais-quoi qui lui tira sa robe. En baissant le regard, celle-ci aperçut alors un petit clown qui s'avança vers elle. Mais, trop apeurée, Marguerite tomba maladroitement au sol. Soudain, le pantin s'avança vers la bergère qui resta cloué sur place, le regard si épouvanté par la petite choose qui se lance devant elle. Puis, il ouvrit la bouche pour dire :
- N'ayez crainte ! Nous voulons seulement votre bien !
La reine se leva, tout en reculant puisqu'elle avait remarqué que la plupart des œuvres commencèrent à la suivre. Notamment, il y avait même une plante qui avait tenté de l'agripper par ses bras, afin qu'elle reste pour écouter leurs plaintes.
Tous à coup, celle-ci lâcha un gros cri et prit ses jambes à son coup pour se retrouver dans son lit. Une fois à l'intérieur des couvertures, celle-ci se mit en position fœtale, tout en bouchant ses oreilles pour ne plus entendre le brouhaha.
Après plusieurs minutes, le calme était revenu dans la chambre. Tout à coup, la voix d'un homme s'éleva dans les ténèbres :
- Charmante petite bergère ? Que faites-vous là ?
En sortant de ses couvertures, celle-ci aperçu le roi Charles devant le lit, accoutré par une robe de nuit. Vérifiant les lieux, elle ne remarqua plus la présence des effroyables œuvres vivantes qui avaient repris leurs lieux. Marguerite, plus ou moins rassurée, fixa le roi pour lui répondre :
- Je... je suis désolé. J'ai cru voir un fantôme, avait-elle inventée.
- Un fantôme ? S'enquit le roi en échappant un petit rire farfelu. Ma chère, il vous faut vous reposer. Puis, le roi alla la rejoindre au lit. Pour Marguerite, la situation était déjà assez horrible comme ça. Une fois au lit, celle-ci ne pouvait s'imaginer les sournoiseries que l'homme pouvait lui faire. La petite reine se tourna de l'autre bord, pour éviter le pire et, à la place, observe le chien de ce dernier qui était déjà endormi confortablement dans son lit royal.
- En tout cas, ajouta le roi qui fut enroulé dans ses couvertures. Il n'y a pas seulement vous qui avez besoin de repos. Faites de beaux rêves, Marguerite. Surprise, la reine tourna discrètement la tête pour observer le roi qui était tourné de l'autre bord.
Puis, elle tourna son regard de l'autre bord, tout en réfléchissant sur la nouvelle vie qu'elle aura dans les semaines à venir, les mois et les années à venir. Marguerite allait devoir rester beaucoup plus forte, en réussir à survivre à la tyrannie du roi Charles. Puis, l'ancienne bergère commençait précautionneusement à fermer ses paupières.
