(Le lendemain matin.)

Dans les appartements du roi, Marguerite se retrouve dans le cabinet de toilette. Mme, Blondine aida la reine à prendre son bain. Elle l'habille ensuite de sa robe la plus somptueuse d'un jaune doré qui ressemblait à une fée lumineuse. L'intendante royale lui serra le corset derrière le dos avec délicatesse, puis s'attaqua à ses cheveux. Elle les boucla joliment en rattachant quelques mèches blondes sur sa tête, à l'aide d'un ruban de soie. L'aspergeant de son parfum préféré, elle déposa pour finir sa fine couronne sur sa tête.

Marguerite enfila ses pieds dans ses chaussures beiges, puis elle se regarde dans la glace. Sa tenue était impeccable. Sa robe magnifique. Sa coiffure impressionnante. Mais son visage lisait une terrible inquiétude à propos du secret qu'elle avait appris du roi Charles. Elle essaya de faire un sourire, mais l'image que lui envoya le miroir lui fit plutôt penser à une grimace de souffrance.

- Vous me semblez perturber, ma reine, ajouta Mme, Blondine. À quoi pensez-vous ? Une fois de plus, la jeune femme pensa au calepin noir du roi qu'elle avait trouvé en dessous du canapé, tout en pensant à l'image d'elle. Comment allait-elle faire pour survivre à tout ceci ? Alors qu'elle tremblait de tout son être, c'est alors que la voix de la dame vint par la réveiller :

-Votre majesté ?

- Hein ? Quoi ? Fit soudainement Marguerite en sursautant. Oui, je vais bien, Mme Blondine. Aussitôt, Mme Blondine la regarda d'un air incertain, où évidement, l'ancienne bergère le remarqua. « Devrais-je lui dire ou pas ? » Se demanda-t-elle. « C'est la deuxième personne à qui je fais le plus confiance. » Tout comme hier, la voix en elle parla derechef : « Attend un peu pour lui révéler le sombre secret. Une choisie certaine, tente le tout pour rester calme en étant au côté du roi Charles, puisqu'il pourrait s'apercevoir les moindres choses. Continuez à poursuivre votre journée d'aujourd'hui et tiens bon. »

Aussitôt, alors que la reine sort de la salle de bain, elle s'arrête sur le-champ lorsqu'elle aperçut le roi Charles qui était en train de lire son journal sur le divan même où se trouve le journal intime. Espérons qu'il ne se trouve qu'un aperçu de rien ! Au même moment, l'éclat de plusieurs voix pouvait se faire entendre dans la chambre, et la reine constata la présence de ses dames de compagnies qui se retrouvaient assis autour d'une table. D'habitude, lorsqu'elle se présente dans une pièce quelconque, le roi Charles la remarqua immédiatement, mais là, il semblait trop préoccupant par l'article pour la remarquer. Sans tarder, la souveraine rejoignait ses suivantes qui se réjouissaient toujours autour de la table, où reposait plusieurs gourmets.

Sur la table, il y avait plusieurs desserts somptueux qui enchantaient la reine. On y trouva des verrines sucrées de différentes saveurs, des éclairs au chocolat au parfum de Bailey's et des petits sachets de lattée.

- Ah, Marguerite, s'éleva soudainement la voix du roi Charles qui arriva sur place, où les autres dames, à l'exception de Marguerite, inclinèrent royalement la tête. Quoi de mieux que de recevoir des gourmets qui sont soigneusement préparés par des p'tits cordons bleus. Maintenant, si vous voulez m'excuser, reprit-il en ses bras bien entendu autour de la taille de Marguerite. J'aimerais être un moment seul avec mon épouse, puisque nous avons des choses à nous dires. Aussitôt que Mme Blondine alla escorter les jeunes femmes jusqu'à la sortie pour finalement disparaître de la chambre, c'est alors que le roi Charles observa la jeune reine qui sentit un grand désarroi monter en elle, et continua :

- Je crois que vous allez adorez votre journée d'aujourd'hui. Nous allons visiter une usi... hum ! une école, révéla Charles en s'appuyant sur le côté de la table. En voyant les prestiges que vous avez eus dernièrement, les enfants ont supplié leur professeur pour avoir la chance de vous rencontrer.

Trop préoccupant pour répondre, Marguerite jeta un regard prudent en direction du canapé, où qu'elle avait découvert le carnet noir. Néanmoins, elle a été interrompue par le roi qui se mit à ricaner, puisqu'il avait remarqué l'étrange comportement de sa femme. « Se douterait-il de quelque chose ? » Se demanda celle-ci qui s'assit sur une chaise.

Une panique incontournable s'empara de Marguerite qui afficha des gros yeux béants envers le tyran. Le roi se tut, puis compléta :

- Nous allons avoir une splendide journée qui nous attend, ma douce ! Mettons-nous en route, Marguerite hocha compendieusement la tête, tandis que le roi lui offrit le bras. À cet instant, le roi et la reine quittèrent sans tarder les lieux, pour descendre jusqu'à l'entrée de la ville, où se trouvaient deux sublimes carrosses royaux, attachés par des chevaux noirs. Tandis que les Mme, Blondine et les dames de compagnies embarquèrent à bord de la première voiture hippomobile, les héritiers du trône prirent place dans le second.


Où se situait l'école ? Eh bien, dans la ville de Takicardie, entre le musée et le zoo ! Le chemin qu'ils empruntèrent, ce situait dans une forêt artificielle et profonde qui nimbait d'une douce lumière des rayons du soleil, filtrée par les hautes ramures qui masquaient le ciel. Entre les arbres millénaires, clignotèrent une myriade de lanternes colorées, répandant dans l'air des mirages lumineux. Finalement, après quelques heures de routes, ils arrivèrent devant deux géantes grilles en fer forgées, où des racines de fleurs décoraient les grilles. En descendant du carrosse avec l'aide du roi Charles, Marguerite pouvait voir l'énorme établissement qui se trouvait en arrière des grilles.

L'école possédait une architecture incroyable et accueillante, couronné de peintures richissime à la gloire du pays. Bien évidemment, puisque le royaume fut sous l'emprise de la dictature, les illustrations sur les murs représentaient religieusement le roi Charles. Tandis que le soleil était plus radieux que jamais, les grilles finirent par s'ouvrir, laissant dévoiler la directrice de l'école qui marcha en direction des héritiers du trône. Une fois devant, l'administratrice se prosterna face à eux et récita :

- Longue vie à notre roi ! Oh, je m'incline devant votre gentillesse que vous offrez pour nous combler, votre altesse.

- Je suis fleurie de l'entendre, répondit le roi Charles. N'oubliez pas que je suis un homme généreux. Puis, lorsque le calme revenu, Charles ajouta :

- Voici la reine Marguerite, déclara-t-il en présentant son épouse.

- Enchanté de vous rencontrer, souffla passionnément la principale qui serra exagérément la main de la petite reine. Vous verrez ma reine, débuta la femme en marchant. Nos élèves sont très bien éduquées et chaque jour, nous les faisons regarder une vidéo à la gloire du régime, dans le seul but qu'ils comprennent que nous servirons toujours dans la joie notre bien-aimé maréchal, le roi Charles de Takicardie.

- Ça prouve que vous faites du bon travail. Je vous en félicite, déclara fièrement le souverain. Avec une telle discipline, ça promet à ses enfants de bien me respecter. Après une longue promenade, ils arrivèrent dans une grande terrasse à lequel que des enfants de maternelles s'amusaient. La cour de récréation était un immense parc, consacrer à des tonnes de jeux ! En le constatant par vous-même, enchaîna avec agitation la directrice qui s'adressait à la reine, nos jeunes enfants de la maternelle sont très choyés par les activités que nous leur offrons.

Autour des héritiers du trône, les enfants et les professeurs récoltaient un sourire, une gentillesse, un regard affectueux. Parfois certains en profitaient pour afficher des sourires outrageusement hystériques, comme si leur vie en dépendait. Bien évidemment, Rookie fut le centre d'attention des jeunes écoliers. Finalement, les héritiers du trône, ainsi que les autres finirent par rentrer dans l'établissement. L'intérieur était aussi majestueux que l'extérieur. Les couleurs étaient richement décorées. Le sol était de marbre bleu, et il y avait un haut plafond de pierre. De part et d'autre de la salle, deux imposants escaliers menaient à l'étage supérieur, alors que différentes alcôves semblaient conduire à d'autres salles, qui étaient plus fascinantes les unes que les autres.

Au même instant, la presse de Takicardie arriva sur les lieux pour photographier les héritiers du trône, les autres qui les suivirent et ainsi les portraits des étudiants qui avaient gradué au cours des années. Bien évidemment, sous les projecteurs, Marguerite dut faire un effort pour se montrer joyeuse lorsque le public l'interpellait, puisque le souverain lui ordonnait discrètement d'accomplir ses choses-là.

- Ici Guillaume de Lafontaine qui se trouve présentement à l'école de...de

- À l'école Saint-Michel Montplaisir, Guillaume chéri, souffla un cameraman.

- Mais bien-sûr, ricana subitement le chroniqueur en se tapant la tête. Alors, bonjour peuple de Takicardie. Je suis Guillaume de Lafontaine et aujourd'hui, nous suivons nos héritiers à l'école Saint-Michel Montplaisir. Une école, pas comme les autres.

- Ah, quelle journée magnifique, n'est-ce pas ? Lança fabuleusement le présentateur qui se retrouva complètement en arrière des convoquées. Le bleu du ciel, le chant des oiseaux et les rires des écoliers que nous apportes cette brise légère. Oh, je me rappelle lorsque je n'étais qu'un môme et que je suivais mes cours dans ce lieu éducatif, comme cela était si plaisant. Je ne veux pas paraître trop vantard, j'étais reconnu jadis pour avoir été le chouchou de mes professeurs et la risée de mes camarades, tous jaloux de moi. Voilà le prix à payer, lorsqu'on est intellectuel comme moi !

Peu de temps après, le journaliste Guillaume se retrouva dans le corridor, toujours en onde.

Désormais, nous nous dirigeons vers l'une des classes de la première année qui a été sélectionnée pour rencontrer les héritiers du trône. Justement, voilà le roi et la reine qui s'apprêtent à rentrer dans la classe, finit-il par annoncer, durant que le projecteur zooma vers les deux dirigeants. Les images montraient l'enseignante qui se tenait devant la porte de sa classe, discutant avec contentement aux héritiers du trône. Elle avait des larmes qui ruisselaient le long de ses joues, ce qui démontrait entièrement son extase face à eux. Puis, après des échanges de rires et de petites anecdotes, le professeur ouvrit la porte et faisait rentrer le roi, la reine et les autres sujets à l'intérieur de sa classe.

- Bonjour ô roi et reine de Takicardie, répondirent en chœur les jeunes écoliers en baissant honorablement la tête.

- Oh, fit adorablement la professeure. Ne sont-ils pas mignons ? Apparemment, ils ne m'ont pas lâché d'une semelle pour qu'ils avoir le privilège de vous voir et de connaitre votre histoire, ô ma reine ! En voilà des élèves déterminées qui savent ce qu'ils veuillent, n'est-ce pas ?

- Je vois ça, fit heureusement Marguerite.

- Si cela ne vous déplait point, pourriez-vous répondre aux questions des enfants ? Ils sont si curieux d'en apprendre sur vous !

- Bien... bien-sûr qu'ils le peuvent, répondit chaleureusement Marguerite en s'assiégeant sur une chaise que la professeure lui offrit. À l'instant même, elle observait le roi Charles qui se tenait au fond de la classe, les bras croisés et qui avait les yeux fixés sur son épouse. « Ne fais pas attention à lui, Marguerite, » conseilla la voix à l'intérieur d'elle. « Concentre-toi sur le moment présent. » Écoutant attentivement sa conscience, Marguerite ouvrit les paupières pour faire face aux élèves.

- Donc, que voulez-vous savoir sur moi ? Demanda-t-elle d'une petite voix adorable. Soudain, plusieurs mains se levèrent en même temps, où certains agitèrent impatiemment les bras pour être choisis. Bah alors là, si vous levez tous la main, il me sera difficile de répondre à chacune de vos questions. Voyons voir...Oui, toi là-bas. Le jeune garçon qui est costumé en police de Takicardie, quel est ta question ?

- Euh...euh...quand tu étais une bergère, est-ce que c'était difficile d'être en charge d'un gros troupeau de moutons ?

- Pas vraiment, admettait Marguerite. Bon, j'avoue que parfois je perdais patience avec certains de mes moutons, puisque la plupart ne faisait qu'à leur tête. Mais, je finissais toujours par avoir le dessus. En tout, j'avais 100 moutons à m'occuper. Aussitôt, les enfants et même les adultes firent des «ooh.» Angélique, qui curieusement, se retrouvait assis parmi les élèves, leva la main.

- Oui...Angélique ? Fit la reine en levant un sourcil, tandis que l'intendante royal se couvrit le visage avec la paume de sa main.

- Est-ce que vous tricotiez des manteaux avec la laine de moutons ?

- Des manteaux, non. Par contre, j'utilisais la laine des moutons pour me faire des couvertures qui étaient très confortables pour se mettre au chaud. D'ailleurs, je pourrais vous en tissez avec les moutons de cette ferme, qu'en dites-vous ?

- Oh oui, s'élança la maîtresse, ravie. Ça serait très gentil de votre part. Justement, on pourrait se mettre ensemble pour les faire ! Puis, la reine se tourna vers les élèves pour poursuivre :

- Avez-vous d'autres questions ? Soudain, une écolière se porta volontaire et Marguerite l'a choisie immédiatement. C'était une petite fille, déguisée en une princesse.

- Que veux-tu savoir, ma belle ?

- Est-ce qu'il y a déjà eu des méchantes bêtes qui voulaient attaquer tes moutons ?

- Oh que si, révéla la souveraine avec des gros yeux. Sur la ferme où je vivais, il y avait souvent des renards, des loups et même des brigands, qui rodaient toujours aux alentours de mon troupeau ! Ces espèces de voyous, tentaient constamment de voler mes bêtes à laine, soit pour le lait ou pour m'embêter. Heureusement, ces bandits l'ont vite regretté, le jour où je leur ai botté le derrière, raconta drôlement Marguerite qui fit rire toute la classe, incluant même les adultes et le roi Charles qui se trouvait toujours au fond de la classe. Avec mes animaux de la ferme, j'étais vraiment une mère poule, ajouta la souveraine.

Durant les minutes qui s'écoulaient, Marguerite recevait quasiment les mêmes questions au sujet de ses moutons, les raisons loufoques pourquoi qu'elle était une bergère, et si son village avait une bonne réputation. Après cela, une élève du nom de Lily, fut choisis pour poser sa question. Elle avait des taches de rousseurs qui lui donnait un air très amical, tandis que la couleur de ses yeux furent les même que celles de Marguerite. Aussi, elle avait une robe qui ressemblait beaucoup aux habits que la souveraine portait, lorsque celle-ci était encore une bergère.

- Je t'écoute, charmante "petite bergère", répondit Marguerite.

- Est-ce que...est-ce que toi et le roi Charles vous allez avoir des enfants ? Questionna timidement la fillette. Soudain, le sourire de la reine disparut de son visage pour laisser place à des traits qui justifia sa gêne, alors que des murmures circulaient dans la classe. Marguerite regarda un moment le roi Charles pour voir sa réaction, et constata qu'il avait la tête plongée dans le livre qu'il lisait. Avait-il entendu la question ? Ou ignorait-il vraiment tout ce qui se passait dans la classe ? « Pourquoi cette question ? » Se disait l'ancienne bergère. Bien attendu, la jeune femme dut rapidement se ressaisir pour éviter d'emmener des soupçons déplaisants de son mécontentement. En lâchant un petit soupir, elle ajouta :

- Eh bien, seul le temps nous le dira, petite curieuse. Concentrons-nous sur le moment présent. Alors qu'elle tenta de poursuivre, l'enseignante provoqua un ricanement qui obligea la reine à se tourner vers elle.

- Pardonnez-moi, votre altesse. Mais, j'imagines déjà le jour où vous aurez un petit prince ou une petite princesse. Je vous promets que si votre enfant vient dans cette école, il se fera très bien respecter.

- Mais...dans ce cas-ci, espérons-le, quoi ? Riait nerveusement Marguerite. Malgré ce petit moment de désarroi, Marguerite poursuivi ses heures à répondre aux questions des écoliers, en les enchantant avec ses histoires faramineuses. Avec le temps, la jeune reine avait développé une grande amitié avec les élèves, en particulier avec Lily qui lui faisait beaucoup penser à elle, lorsque Marguerite était jeune.

Quelque instant plus tard, la caméra captura Guillaume de Lafontaine qui se retrouva sur la scène d'un fabuleux amphithéâtre, face à une rivière.

- « Être ou ne pas être : telle est la question, » récita théâtralement le journaliste en retirant son masque de Venise. Sans aucun doute, chers téléspectateurs et téléspectatrices, qui dis école, dis aussi théâtre ! En ses derniers mots, que le spectacle commence ! Marguerite et le roi Charles qui furent assis dans la corbeille avec les autres sujets, virent soudainement les projecteurs s'allumer sur la scène qui était remplis d'enfants. Le premier spectacle débuta avec une chorale, où les élèves interprétèrent des chants qui s'élevèrent en de nombreux écho dans le vaste édifice circulaire antique. Pour la reine, celle-ci remarqua aussitôt que les jeunes artistes, ne se comportaient pas comme des enfants normaux.

Malgré les impressionnants numéros qu'elle vu défiler, elle avait le sentiment qu'ils avaient été entraînées et formées, afin de ne pas faire d'erreur, puisque sinon, ils seraient gravement punis ou pire. Ils semblèrent tous bizarre, car ils ne faisaient qu'imiter des adultes. Il n'y avait pas de concept de « Je suis un enfant, alors je vais le faire comme ça. » Marguerite ressentait comme leurs pressions immenses pour reproduire exactement ce que l'enseignant avait démontré. Ils ne sentaient pas les mots, c'était juste « bouge le pied gauche, lève-toi, incline la tête sur le côté, augmente la hauteur et surtout, affiche un large sourire sur ton visage si tu veux qu'on t'admire. » Mais, étais-ce une hallucination qui lui jouait un autre tour ? Avec les lois strictes de ce royaume, Marguerite ne fut pas étonnée. Elle vérifia du coin de l'œil les autres au balcon et remarqua qu'ils apprécièrent le spectacle, peu importe le comportement étrange des jeunes comédiens. Finalement, le tout de ses magnifiques spectacles, finirent par des feux d'artifices qui jaillirent dans le ciel gris. Puis, les spectateurs se levèrent de leurs sièges pour les féliciter haut et fort, tandis que les acteurs revenus sur la scène pour s'incliner. En récompense, ils recevaient des pièces d'or par le roi Charles et la reine Marguerite qui elle, applaudit plutôt.

- Bravissima ! Bravissima ! S'écria le journaliste, médusé. Quelle bande de joyeux lurons, ces jeunes artistes talentueux ! Cela est une autre preuve comme quoi que cette école soit la meilleure ! En ces mots, continu a-t-il en enfilant son masque de théâtre et qui fixa intensément la caméra, il est l'heure pour moi de me retirer de la scène, chers téléspectateurs. Rideaux ! Soudain, au lieu que les grandes toiles le fassent disparaître derrière la scène, Les étoffes tombèrent accidentellement sur lui.

- Hé ! Qui a éteint la lumière ?! S'écrit le reporter en se débattant sous la toile. Quelqu'un pourrait me porter secoure ? Sur ce, le cameraman déposa sa caméra, toujours en onde par terre et aida son partenaire pour lever de tous ses forces le gros rideau. Le chroniqueur finit par sortir.

- Espèce d'idiot, ragea Guillaume qui frappa avec son micro l'homme sur la tête. En criant « rideaux », je voulais que les rideaux se ferment devant moi, et non qu'ils tombent sur moi !

- Mais...mais Guillaume, alerta le filmeur en retrouvant sitôt son poste. Soudain, le présentateur sursauta en s'apercevant que l'appareil était toujours allumé. Plutôt qu'il fasse une autre scène qui montrait celui-ci mécontent de sa performance, l'homme continua malgré tout :

- Excusez-moi pour ce petit incident. Comme vous le voyez, il est difficile de trouver une bonne équipe, capable de bien exécuter les ordres, prévenu-t-il en levant un peu le ton, tandis qu'un petit grognement s'échappa du cadreur.

Peu de temps après, les héritiers du trône et les autres sujets arrivèrent tous dans un laboratoire. Toute la petite équipe scientifique s'affairait, bourdonnantes comme une ruche autour de la cuve scintillante. Chacun des enfants furent surexcités, ils tentèrent de se frayer un chemin à travers toutes ces blouses blanches. Dans la classe, la salle d'alchimie était remplie de carafes de verres où circulaient des potions qui se trouvaient dans chaque récipient ; les professeurs prenaient le temps de mélanger des mixtures. Puisque le roi Charles voulait avoir la confirmation totale que ces produits n'étaient pas dangereux, celui-ci ordonna qu'on lui expérimente tous les produits... sur-le-champ !

Ensembles, tous les élèves prirent des mortiers et des pilons, puis déversèrent un liquide dans le gros chaudron qui chauffait sur le feu. L'enseignante les aida à s'occuper du ménage grâce à une large cuillère de bois. Par la suite, certaines personnes y ajoutèrent des pattes de toutes sortes d'espèces très répugnantes. Il se dégageait une odeur nauséabonde, tandis que ceux et celles qui s'y connaissaient mieux en potions lancèrent tout simplement des pétales de roses à l'intérieur de leurs chaudrons.

Sur ce, la reine Marguerite se leva d'un bond et alla voir les élèves pour découvrir le résultat des diverses mixtures ; la plupart avaient trop mis le paquet. Les liquides frétillaient rageusement dans les géantes casseroles. Marguerite se dirigea vers Lily qui selon elle, semblait avoir une recette qui dégageait un arôme délicieux. La reine, qui fut poussée par une envie irrésistible, prit une petite gorgée. Le goût était comme la délicieuse odeur en décrivait : exquis. Décidément, Marguerite elle aussi tenta de concocter. Elle y prit du sel de givre et un peu d'eau de météorite dans un mortier en utilisant le pilon pour mélanger. Puis, elle rajouta de l'eau salée et commença à mélanger le tout dans son chaudron.

- Tu verras, Lily, commença la reine. Nous allons nous surpasser avec nos drôles de mixtures.

- Je n'en doute pas, ricanait la fillette. C'est moi qui rendrai jalouse toutes mes camarades de classes. Juste à quelques mètres de son bureau, un jeune garçon, qui semblait être en compétition avec Lily, se mit au travail sur-le-champ. En se positionnant devant son bureau où se trouvaient les accessoires pour concocter le mélange. L'élève versa alors des mixtures étranges dans la machine à potion. Dedans, étaient versées des poudres à canons, des mélanges, des bestioles mortes et des liquides mauves. Mais, voulant prouver qu'il pouvait être le meilleur de sa classe, celui-ci versa encore plus des produits dangereux et explosives dans son chaudron et attendu. Tout à coup, l'expérience ne se déroula pas comme prévu, puisqu'une explosion se déclencha brutalement dans toute la classe.

- Alexandre ! Mais qu'as tu fais ?! S'écria le professeur qui se glissa sous une table pour se mettre à l'abri, tout comme les autres. Ce fut aussitôt une catastrophe qui se déchaîna dans la classe, renversant les carafes qui se fracassèrent au sol. Il y avait même des feux d'artifices qui émergèrent de partout. Quelque minute plus tard, tout revint à la normale et enfin, tous les yeux pouvaient s'ouvrir lentement. Devant cette scène, une grande peur les serpentait tout le long de leurs corps. La classe était anéantie. Les meubles étaient cassés et renversées, des fissures s'étaient formées sur les murs. Mais le plus grave, c'était que les potions se répandaient en mixtures dangereuses. Face à ces incidents troublants, tous les élèves, les professeurs et les nobles sujets eurent un regard décontenancé en observant le roi Charles.

Celui-ci avait reçu de la peinture sur ses beaux habits de souverain. Quelques éclats de voix chuchotèrent une série de propos grossiers en constatant l'ampleur du désastre qu'Alexandre avait provoqué. Sur ce, le journaliste ordonna à son cameraman d'arrêter le tournage.

- Sacrilège ! S'écriait fiévreusement la directrice où elle et les professeurs tombèrent à genou. Ô votre excellence, veuillez accepter nos plus sincère excuse, face à cette bêtise. Puis, le souverain leva sérieusement le regard vers la principale qui voyait déjà de gros problèmes arrivés. Mais soudain, un rire s'échappa du roi Charles.

- Bien que vous mérité tous d'être pendu, cela est Inutile de paniquer. Ce n'est juste qu'une simple peinture ! En ce qui te concerne, mon jeune garçon, tu as de la chance que ça soit ma journée aujourd'hui, déclara-t-il en tirant la joue du jeune écolier. Concernant Marguerite, celle-ci était sceptique face au comportement de son époux et, elle était loin de lui faire confiance. Tout cela, à cause de l'image du petit carnet noir, contenant les nombreuses images qui montraient les victimes que Charles avait froidement faites assassinés. Il était fort probable qu'une fois Marguerite et les autres seraient distraits, que le souverain puisse tout faire, afin que l'écolier ne soit plus dans les parages. Il était assez fou pour faire ça !

N'en déplaise de ce qui s'était passé dans la classe de chimie, la directrice invita tout le monde à quitter la pièce. En sortant, Rookie était littéralement en train d'amuser un bon nombre d'enfants. Des rires, des moments de plaisirs émanèrent en chacun de ceux et celles qui se joignaient au rire de la reine Marguerite. Mais, celle-ci s'arrêta. Aussitôt, ses yeux énormes captèrent le jeune Alexandre, la tête honteusement baissée face aux deux policiers qui le traînèrent jusqu'à la sortie. Marguerite savait qu'elle ne pouvait rien faire pour le moment. Elle ne pouvait que compter que sur elle-même.

Des heures après, le cameraman filmait Guillaume qui se retrouva dans les coulisses, en train de séduire les jeunes maîtresses. Elles couraient, ricanèrent bêtement dans le long couloir pour échapper au journaliste qui se carapater avec sa chemise à moitié déboutonnée.

- Pas si vite, mesdemoiselles, résonna le journaliste qui courut, jusqu'à temps qu'il tombe face à face avec le cadreur. Aussitôt, l'intervieweur resta immobile durant quelques minutes, avant d'ajouter :

- Je...je peux savoir qu'est-ce que tu fais là ?

- Je pourrais vous demander la même chose, répliqua le capteur. Vous n'avez pas honte de flirter avec des éducatrices ?

- Alors, toi tu vas voir, ragea sèchement Guillaume en marchant prestement vers le cameraman. Apprends donc à te mêler de tes affaires ! Puis, sa main couvre la lentille

Les héritiers du trône eurent le droit à des réjouissances inoubliables : Joutes, animaux, savants, ménestrels, jongleurs, acrobates et bouffon qui s'étaient relayées. Le tout, qui se finit en tout beauté avec le responsable de cette fête qui complimentèrent le roi et la reine de s'être déplacé pour eux. Tandis que le dictateur discutait d'affaire important, Marguerite en profita pour trouver son intendante royale près du balcon.

- Encore quelque chose qui vous ronges l'esprit, ma reine ? Demanda sur un air un peu moqueur Mme, Blondine. Je vous aie déjà avertit que je n'aimais pas ça vous voir dans cet état, Marguerite. Qu'est-ce qui ne vas pas encore ?

- C'est ce jeune garçon du nom d'Alexandre. Je crains qu'il soit emmené en prison ou dans la ville basse, à cause de ce qu'il a fait au roi, expliqua avec inquiétude Marguerite.

- Qu'est-ce que vous comptez de faire ? Demanda Mme, Blondine.

- Je n'en sais rien, répondit subitement Marguerite.

- Vous pourriez aller lui parler, lui suggéra l'intendante royale. Vous êtes la reine, après tout ! Lorsque vous arriverez dans vos appartements, faites-lui comprendre votre déplaisir envers ses intentions contre le peuple.

- Bonne idée ! Quoi qu'il risque de ne pas être d'accord, révéla Marguerite. Mais, je viens bien tenter cette chance. Aussitôt, la petite reine qui était guidée par sa confiance, rejoignit le roi dans l'ascenseur. Malgré ses craintes, elle fut déterminée.


(Plus tard)

À l'intérieur de l'ascenseur qui menait vers les appartements secrets, Marguerite, qui tenait Rookie dans ses bras, regardait les étages qu'elle dépassait. À présent seule avec le roi, celle-ci avait maintenant une appréhension qui lui dévorait l'esprit, juste à l'idée d'avoir une pesante discussion avec cet homme. Le plus que l'ascenseur montait vers sa destination, le plus que Marguerite eut de la difficulté à bien penser aux choses qu'elle allait dire. Être libre de s'exprimer et partager son opinion, était encore un lourd tabou dans ce régime dictatorial. Quelques minutes après, l'élévateur s'arrêta et les portes s'ouvrirent. Dans la chambre, il y avait un élégant arôme d'encens qui faisait penser au feu de bois. En marchant, la reine aperçut un gros baluchon en coton qui reposait sur le lit. Curieuse, celle-ci alla défaire le sac, lorsqu'elle fut interrompue par la voix du roi :

- Tout ce qui se trouve là-dedans, vous appartient. J'ai envoyé des hommes à votre chaumière, afin qu'ils récupèrent le nécessaire. Vous savez, histoire d'avoir une partie de votre ancienne vie avec vous. La petite reine remua la tête de haut en bas en signe d'assentiment. Elle songeait à ce qu'elle dirait au roi et si ça valait le coup d'être entendu, étant donné que celle-ci savait ce que ce despote pouvait faire. « Qu'est-ce que tu attends, malheureuse,» répondit férocement sa voix en elle.

« N'attarde pas ce moment, il est juste en face de toi. Si tu ne le fais pas maintenant, il sera trop tard. »

- Vous me semblez contrarié, ma reine, résonna soudainement le souverain, le dos tourné. Il y aurait-il quelque chose que vous voudriez me parler?

- Si ! C'la est important, alerta d'une petite voix Marguerite. Affichant un air étrange, le roi Charles leva un sourcil. Lorsque le monarque se présenta devant elle, Marguerite discerna une impuissance qui pourrait l'empêcher de trouver les bons mots. En présence de celui-ci, elle avait toujours tendance à baisser le regard. Mais cette fois, elle eut le courage de le regarder droit dans les yeux.

« Ça va bien se dérouler. Je suis confiante, se rappelle a-t-elle.

- Votre majesté, démarra lentement Marguerite. J'ai remarqué qu'il y avait de nombreuses affaires qui...qui... me perturbait, notamment des règles strictes que...que...vous imposer.

- Ah bon ? S'enquit calmement le souverain en croissant les bras.

- Oui, ajouta subitement la reine. Comme aujourd'hui, j'ai remarqué que vous avez arrêté un élève du nom d'Alexandre, à cause de ce qu'il vous a fait. Si c'est dans la ville souterraine ou en prison qu'il est en ce moment, j'exige...j'exige que vous le libériez.

- Mais...tâcha de contredire le roi Charles. Cependant, Marguerite fut plus rapide et enchaîna avec :

- Aussi, je voudrais avoir une plume et de l'encre pour que je puisse écrire de nouvelles lois justes. Soudain, l'empereur haussa les épaules, avant d'ajouter :

- Est-ce tout ? Le ton de sa voix n'avait rien de brusque, à un tel point de donner une défiance à la souveraine. C'était serein.

Marguerite hocha pressement la tête. Sans tarder, le roi s'esclaffa de rire :

- Oh Marguerite, fit-il en lui attrapant gaiement les mains. Si vous voulez du changement, eh bien vos désirs seront exaucés. « Quoi, vraiment ? » S'était informer Marguerite, soupçonneuse. Cela semblait être trop facile pour y croire. Était-elle un peu trop bonasse pour oublier qu'il n'était pas un saint homme ? Mais, nul le temps d'y réfléchir, puisque le roi l'avait installée grassement en face du bureau et lui donna de l'encre et un papier.

- Bon, tranchait Charles. Ravie ?

- Oui, répondit la reine dans son siège. Merci, merci beaucoup. Le roi Charles lui fit une révérence, au même moment où Marguerite se mit au travail. Puis lentement, celui-ci recula pour se rendre vers le baluchon sur le lit pour y jeter un œil, pendant qu'il s'assura que son épouse se concentre.

Un autre regard et hop, l'homme attrapa délicatement le sac pour le traîner jusqu'au-devant de la cheminé qui était allumé. Sur le canapé, Charles ouvrit le sac et, fouilla à l'intérieur pour y trouver les affaires personnelles de Marguerite. Il y avait des vêtements, des brosses à cheveux et plusieurs boules de tricots. Soudain, l'homme mit la main sur une petite boîte de bague en velours. « Que vois je ? S'agirait-il par hasard d'une bague de fiançailles ? » Se questionna le souverain, curieux. En effet, lorsque l'homme ouvra l'écrin, il y découvrit une bague de fiançailles à lequel que le diamant brillait dans ses yeux. Mais, ce n'était pas tout, puisqu'un autre élément qui le mit aussitôt en rogne, se situa dans le coin du coffre. C'était une image de celui du ramoneur. « Tiens, tiens, ce fumier voulait l'épouser ? Ah ! Il est trop tard pour ça, » se rétorqua sournoisement le roi Charles. Observant discrètement son entourage, c'est ainsi qu'il se leva soudainement pour se diriger en face du foyer.

Sachant sa mauvaise action, Rookie grogna. Mais le roi lui jeta un regard si terrifiant, que le chien alla se nicher en dessous d'un meuble. Avant que le roi n'exécute son geste ignoble envers l'illustration, celui-ci signala la présence du petit clown qui le fixait avec mécontentement. Un petit sourire méchant se dessina sur le visage de l'homme. Puis, le petit pantin vit le despote déchiqueter cruellement le portrait du ramoneur en plusieurs morceaux, où qu'il eut un plaisir de les jeter dans les flammes.

Satisfait, celui-ci balaya ses mains et rangea l'écrin dans sa poche. Comme tantôt, il alla porter le baluchon sur le lit, et se tourna vers son épouse qui semblait avoir fini d'écrire.

- Ben dit donc ! En voilà une longue liste, lança-t-il en face d'elle. Vous êtes sûr que c'est cela que vous voulez ?

- Absolument, répondit définitivement Marguerite. J'espère que mes nouvelles règles porteront fruits ?

- Mais bien-sûr, voyons, déclara théâtralement le roi Charles. Qui vous dit que ça ne sera pas accorder ? Concernant ce jeune Alexandre, donna suite le souverain qui prit le parchemin, nous allons nous rendre à la prison pour enfants pour le libérer.

- Mai...maintenant ? Demanda Marguerite, estomaquée.

- Préfériez-vous que ça ne soit jamais ? Lui demanda-t-il sarcastiquement, où Marguerite secoua frénétiquement la tête. Non, alors-nous en route. « Cette chambre est inondée que par des infidèles. Voyons voir s'ils continueront à m'endurez aussi longtemps, » confessa à lui-même le roi Charles, en parlant des œuvres d'arts. Puis, lui, sa femme et son chien, s'en allèrent des appartements secrets. À présent vide, la chambre se transforme en un lourd climat.