(Retour en arrière)
Ce que Hendrik/Charles avait remarqué ces temps-ci, était les populeux affluence festive dans les auberges. Les gens à la fête dansaient diversement. Leur mode de vie l'était aussi... expressif. Somptueux. Les yeux de l'ancien prince dévisagèrent chaque personne présente et à quel point elles étaient toutes vivantes. Ces gens vivaient vraiment chaque jour comme si c'était leur dernier, tout comme Pitchounette lui avait dit.
Elle avait eu raison depuis le début. L'ancien prince avait été ensorcelé par les mouvements, l'atmosphère et la pure électricité qui pulsait dans l'air. C'était quelque chose qu'il n'avait jamais vécu. Contempler Petite Fleure danser avec Ti-gris, était l'une des choses les plus douces dont on peut être des témoins.
Ricoeur acheta au prince-déchu un verre de je-ne-sais-trop-quoi qui le prit sans nier En vidant le verre d'un trait, Hendrik/Charles sentit sa langue être en feu. Pendentif Il se mit à tousser plusieurs minutes. Lorsque le jeune homme reprend son souffle, il vit tous les visages autour de lui sourire. Un coup d'œil vers le barman lui apprit que s'il était resté maître de lui jusqu'au bout, les gouttelettes de sueurs qui dégoulinaient sur ses tempes, attestaient de son état.
Contre cette angoisse, Hendrik/Charles ne pouvait éviter de rire, vraiment. Soudain, le jeune homme fut poussé malhabilement dans les bras de Petite Fleure qui s'apprêtait à quitter la piste de danse pour aller s'assoir. Irréprochablement, elle n'avait jamais été aussi proche du jeune homme auparavant. C'était... c'était angoissant ! La bergère, était gênée lorsque leurs regards se croisaient. Avant qu'elle ne puisse réfléchir un autre instant, sa main était dans la sienne et ils balayaient le sol
- Je ne connais pas les étapes. Alors, je vais juste improviser notre danse, prévenu l'ancien prince. Hendrik/Charles essaya de se souvenir de la dernière fois où il s'était amusé autant. Le jeune homme sembla sentir le plaisir de la petite bergère et, avec un sourire narquois, il lui fit un petit tourbillon. Petite Fleure bougeait avec lui, puis sauta et la liberté qu'elle ressentait la droguait. Une fois de plus, des gouttes de sueurs amorcèrent à tapisser le front du jeune homme, tandis que sa peau devint collante, car la proximité de Hendrik/Charles les avais maintenant tous les deux réchauffés. Petite Fleure a vu tout au ralentit ; les gens autour d'elle passèrent à l'arrière-plan et la belle gigue irlandaise sembla la faire concentrer sur le jeune homme. Celui-ci riait, heureux, vivant. Elle le ressentait aussi. Il la conduisit sur le sol et elle hurla de n'avoir jamais dansé de cette façon ci-devant. Elle se sentait si sauvage et libre, et sa prise sur Hendrik/Charles se resserra alors qu'il faisait la virevolter. Il entraina Petite Fleure à traverser la foule des danseurs sur la scène, elle le suivit, mais jeta un coup d'œil vers la foule, les remarquant tous maintenant.
En éloignant ses cheveux de son visage, Hendrik/Charles commença à obstruer quelque pas, quelque chose choisi qu'il avait appris dans un livre. Petite Fleure souleva sa robe pour révéler ses pieds de bas et continua de dansoter avec l'ancien prince en se marrant avec lui. Les villageois qui regardaient, étaient oubliés et la seule choisie dont Petite Fleure était consciente, était la présence de Hendrik/Charles.
Pendant ce temps, l'ambiance était particulièrement joyeuse et explosive de l'autre côté de la salle avec Pitchounette. Les fêtards riaient et discutaient avec bonne humeur et excitation, certains allant de tables en tables, s'interpellant d'un bout à l'autre de la salle, buvant, mangeant. L'alcool coulait à flot, le serveur avait offert à l'acheteur une tournée de sa fameuse bière aux caramels et de nombreuses chopes généreusement remplies d'allées et retours entre le bar et les différentes tables. La nourriture qui se trouve sur les tables, étaient excellentes jusqu'au dernier, chargé de plats lourds. Cette soirée prenait fin avec Pitchounette qui dansait excessivement avec Hendrik/Charles et Petite Fleure en tournant en rond avec eux.
À la fin de la soirée, Hendrik/Charles déchiffra au-de lui, un ciel bleu profond dessus saturé d'étoiles flamboyantes avec une pleine lune doré. Ce tel spectacle le comblait éperdument. Ses yeux brillants, il resta sans voix et ne bougeait plus, même en présence de Petite Fleure. Alors qu'ils étaient près de la chaumière, il y avait une pluie d'étoiles filantes qui étincela dans le ciel a lequel la petite bergère fermée les yeux pour faire un vœu pendant quelques minutes. Puis, celle-ci se tourna vers le jeune homme en écrivant sur son tableau noir :
Tu sais quel est mon souhait ? C'est de pouvoir attraper les étoiles filantes pour te les donner. Tu es un bon ami et je t'aime beaucoup.
Aussitôt, la petite bergère offrit un gros câlin a Henrik/Charles, ce qui le sidéra. Tout au fond de ses yeux ambrés, il la vit comme qu'elle était depuis le début. Une lueur que celui-ci avait peur de perdre un jour. Afin de se montrer reconnaissant, Hendrik/Charles attrapa la main de la petite bergère et y dépose un baiser galant. Lui clignant un œil enjoué, il s'éloigna à reculons pour observer sa réaction et, celle-ci rougit, complexé, avant de se rendre dans la demeure avec le jeune homme.
Une fois à l'intérieur, les deux amies découvrirent que toutes les inventions de Ti-gris étaient toutes activées et voyageaient d'une pièce à l'autre. Alors qu'ils s'observèrent confusément, Petite Fleure et Hendrik/Charles entendirent soudainement une affectueuse berceuse provenir précisément de l'atelier.
C'était Ti-gris qui était en train de jouer admirablement bien de son violon. L'ancien prince et la jeune fille étaient certaines qu'il était capable d'interpréter les concertos les plus complexes à l'instar des plus grands maîtres. Mais, ce moment de délassement s'arrête sur-le-champ, lorsque le créateur d'y mettre un terme. Celui-ci avait l'impression qu'une tornade ravageait tout autour de lui, et que bientôt, il s'y serait pris à son tour et qu'il ne pourrait alors plus rien contrôler dans sa vie.
- Hé oh, monsieur Ti-gris, ça va ? Demanda Hendrik/Charles. L'homme cligna des paupières et se tourna vers le jeune homme et la bergère qui avaient l'air inquiet. Ti-gris hocha la tête et s'efforça de plaquer un sourire sur ses lèvres. Il était épuisé, et il avait l'impression que son cerveau était fait de compote. L'homme se força néanmoins de reporter tout son attention sur sa table de travail incohérent, où reposait un cadre avec l'image de quelqu'un.
- Ne vous en faites pas avec moi, les enfants. Tout va aller bien, rassura Ti-gris. Durant que vous êtes arrivé à la fête, je n'ai pas cessé de travailler sur l'une de mes nouvelles inventions que j'ai fabriqué en l'hommage de quelqu'un. Il ya eu un silence pesant, puis l'inventeur prit sur lui le cadre pour le présenter aux deux amies.
Dans l'image, il y avait le portrait de celui d'un jeune homme d'à peu près le même âge que Henrik/Charles, vêtu par un uniforme de la deuxième guerre mondiale. La ressemblance avec le prince-déchu était hallucinant, et celui-ci jurait de voir son frère-jumeau. Bon, pour les yeux c'était une autre histoire, puisque l'homme dans la photo n'était pas atteint de strabisme tout comme l'exilé.
- C'est qui ? S'enquit Henrik/Charles. Lâchant un soupir d'affliction, c'est alors que l'inventeur prit parole :
- C'était Arnaud, notre fils. Ça fait depuis longtemps qu'il nous a quitté et que depuis, je ne cesse de me culpabiliser, indiqua tristement l'homme. Le malheur de la guerre fait toujours sourire et danser les petits diables. La paix est peut-être revenue, mais c'est devenu la désolation de la destruction, les blessures du cœur et la même arrogance des profiteurs. L'injustice de ce monde, sera toujours en plein santé pour établir son règne qui continuera à nous peser. Voilà comment tout cela a anéanti notre fils.
- Je... je suis désolé pour votre perte, déclarant avec sympathie Hendrik/Charles en baissant le regard, tout comme la petite bergère.
- Si seulement j'aurais été plus à son écoute, récapitula Ti-gris. Avant qu'il ne parte au front, nous étions tellement heureux tous les 3. Ça me manquera nos délires, nos disputes, nos rigolades, notre complicité et, chaque jour, je reste fort depuis qu'il est parti. Je ne cesse de vivre et de crée !
Essuyant invariablement ses larmes, c'est alors que Ti-gris anima la télécommande dans ses mains, où un bruit fracassant se fit entendre dans l'autre pièce. Soudain, des bruits métalliques martelèrent le sol de bois qui paraissant solide pour soutenir quelque chose de lourd.
- Petite Fleure et Hendrik, je vous présente ma création, augura théâtralement Ti-gris.
Devant eux, vint par apparaitre un géant robot qui mesurait 2,72 mètres, avec des yeux qui éclairaient son passage, s'arrêtant à quelques pas de l'ancien prince et la bergère. Puis, une voix robotique surgit de l'automate :
Enchanté de vous rencontrer, chères amies. Je suis un robot et je suis à votre humble disposition.
Un «ooo» s'échappa de Petite Fleure et d'Henrik/Charles, tandis que Ti-gris appuie sur un autre bouton de sa commande. Tout à coup, la poitrine du robot s'ouvrit, et un orchestre automatique enfûta des œuvres de Beethoven.
- Impressionnant, n'est-ce-pas ? S'exclama fièrement Ti-gris. Je l'ai fabriqué en l'hommage d'Arnaud. Voilà ton cadeau, mon fils.
Face à ce fabuleux spectacle, Henrik/Charles eut les yeux qui resplendissaient de mille éclats, pendant que la petite bergère lui tenait la main. Une chaleur sereine le conduit le long de son corps, ce qui enchante l'atmosphère dans la chaumière.
Mais le soir venu, tout changea. Une fois de plus, l'effroyable image de son père hantait ses rêves, s'ensuivit par le bruit tonitruant des éclairs. Mais, c'était loin d'être le bruit infernal des déchainements de la nature.
- Charles, Charles, réveillez-vous ! S'écria convulsivement le Petit Clown en secouant l'exilé dans son lit qui se réveilla.
- C'est horrible, je le vois partout, balbutia Hendrik/Charles. Jamais je n'aurais la paix ! Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment que l'armée de mon père débarquera dans ce village. Pas de temps à perdre, il faut que j'alerte les autres.
Tout à coup, un cri étouffé le fit sursauter. Alors que l'ancien prince se penchait pour observer d'où cela pouvait bien provenir, un violent coup sur la tête le fit écrouler comme une poupée de chiffon... puis plus rien.
Écrire ses deux chapitres où Charles rencontre pour la première de la petite bergère, a été un véritable défi. D'ailleurs, c'était l'un des passages les plus complexes que tous les autres, puisque j'ignorais comment introduire la Marguerite d'avant. Au début, je voulais la décrire comme une sorte de Mary Sue qui est cent pour cent parfaite, qui sait se battre contre les voyous, parce que dans la première version, il y aurait eu des bandits et vice versa.
Mais j'ai abandonné ce projet, car je voulais que tout soit paisiblement pour Charles et le Petit Clown et, qu'il n'était pas d'embrouilles lorsqu'ils habitaient le village. Honnêtement, je trouve que j'aurais pu faire mieux que ça, mais ça a été difficile pour moi durant ces derniers mois, vu que j'ai vécu un deuil difficile... Sur ce, j'espère que vous allez au moins aimées .
