LA BRAISE SOUS LA CENDRE

Disclaimer : voir prologue. Par ailleurs, une amie m'a très justement fait remarqué que certains personnages n'appartenaient pas à JK Rowling... Ils sont effectivement issus de mon imagination. Donc, Jo, si tu m'entends (voix de M. Drucker), ils sont miens, mais tu peux me les emprunter, si tu les remets à leurs places et si tu ne les abîmes pas trop...

Et maintenant, place au p'tit cadeau du Père Noël avec quelques heures d'avance !

Chapitre 23 : L'éminence grise

Trois coups à la porte de son bureau tirèrent Lucius Malefoy de ses contemplations. Le sorcier reprit contact avec la réalité en étouffant un juron. Il avait pourtant donné des ordres bien précis pour que personne - à commencer par sa folle de femme - ne vienne le déranger. Et bien, l'impudent ou l'impudente qui avait osé l'interrompre alors qu'il travaillait, allait le payer très cher. Avec irritation, il referma le vieux grimoire en cuir bordeaux et le rangea dans un tiroir qu'il ferma avec un sort, avant de se lever avec souplesse pour aller ouvrir.

Une délicieuse créature se tenait de manière provocante dans l'encadrement de la porte et lui souriait avec impertinence. Grande, avec un visage d'une beauté extraordinaire et des yeux verts envoûtants, Sirêna Jones était la plus voluptueuse – et la plus douée - des putes de luxe qu'il lui ait été donné de voir...

Avant son incarcération, la jeune femme avait longtemps été sa maîtresse, ou plus exactement, sa 'partenaire', comme il aimait à le dire. Ils partageaient tous deux un certain goût pour les jeux sexuels à caractère extrême et violent. La voir de manière inattendue devant lui ranima certains souvenirs ludiques et Lucius sentit sa colère s'évanouir instantanément.

« Sirêna... Quelle agréable surprise ! »

Il s'écarta et la laissa entrer. Elle fit quelques pas et embrassa négligemment l'ensemble de la pièce du regard.

« Comment allez-vous, Votre Grâce ?... » demanda la jeune femme en jetant un coup œil vers le bureau envahi de livres et de parchemins. « … C'est bien ce que je pensais ! Vous travaillez trop et vous n'avez plus le temps de visiter votre chère amie Sirêna... » ajouta t'elle sur un ton plaintif et en faisant une petite moue réprobatrice et charmante à la fois.

Sûre de sa séduction, elle fit glisser son long manteau noir au sol et dévoila un magnifique corps d'amazone, moulé dans une combinaison en cuir noir. Elle s'est habillée pour la circonstance, pensa Malefoy qui s'approcha d'elle et laissa ses yeux se promener de manière appréciative sur sa silhouette souple, pendant qu'elle continuait :

« ... Vous avez le teint pâle, mon cher Lucius. Votre séjour en prison a laissé son empreinte sur vous. On dirait que... »

« Tais-toi, tu parles trop... » lui intima sèchement le sorcier, alors qu'il attirait brutalement la jeune femme à lui.

Il la serra dans ses bras avec possessivité, un sourire dominateur au coin des lèvres. Sirêna émit une sorte de grondement sourd mais ne résista pas lorsqu'il se pencha irrésistiblement vers elle. Ils échangèrent un long baiser qui alla crescendo en intensité et qui les laissa tous deux à bout de souffle. Reprenant sa respiration, la jeune femme se recula avec un sourire en retrouvant la fougue de l'homme qu'elle aimait secrètement et commença à lui caresser la nuque et à lui mordiller le cou, mais son compagnon se dégagea de son étreinte avec un rien d'agacement. Sirêna retint un gémissement de protestation. Un regard dans les yeux bleu glace de son amant et elle avait compris que l'heure n'était pas encore au plaisir.

En silence, Malefoy retourna vers son bureau et alluma tranquillement un cigare tout en observant Sirêna.

« Que veux-tu ? » demanda t'il sans douceur. « Je t'avais formellement interdit de te présenter ici ! »

« Il fallait que je vous avertisse au plus vite... » L'attitude de Sirêna se modifia profondément et elle quitta immédiatement son rôle de femme fatale. « ... Je me demande si Graham ne se doute pas de quelque chose. Je l'ai senti étrangement distant depuis quelques jours. »

« Peut-être surestimes-tu un peu tes charmes ? » demanda le sorcier d'un air narquois.

« J'ai détesté chacun des instants où ce porc a posé la main sur mon corps. Mais je connais assez les hommes pour leur faire oublier n'importe quoi... » La jeune femme s'installa sur le divan confortable et s'étira comme une chatte. « Graham Fisher n'est qu'un sorcier prétentieux de seconde zone. Vous ne devriez pas attendre pour vous débarrasser de ce parasite. »

« Les putains de ton espèce font les meilleures espionnes » dit Lucius avec froideur et en la regardant spéculativement. « Sacrée ou pas, ma chère Sirêna, tu coucheras avec lui tant que je te paierai pour ça... Qu'as-tu appris ? »

« Il est très proche de la Révélation. »

« Comment le sais-tu ? »

« Il est nerveux, dort très peu et vous craint par dessus tout. »

« Quoi d'autres ? »

« Hier, il s'est absenté toute la mâtinée. Lorsque je l'ai interrogé à son retour, il m'a menti grossièrement en me disant qu'il avait rencontré un spécialiste des runes pour l'aider dans la traduction. En fait, je l'ai fait suivre. Il a rencontré un agent du Ministère de la Magie. Je soupçonne qu'il va vous vendre, en échange de quelque chose dont il a besoin, quelque chose qu'il n'arrive pas à se procurer de manière légale... »

Le visage de Lucius Malefoy devint glacial « Cet imbécile vient de signer son arrêt de mort... Sais-tu ce qu'il recherche ? »

« Non, mais je finirai par l'apprendre. »

Est-il possible qu'il essaie de conclure un pacte avec un démon pour m'écarter définitivement ? pensa Malefoy. Tout imbécile qu'il soit, Graham en serait tout à fait capable...

« Oriente tes recherches en ce sens, mais sois sur tes gardes... Je ne voudrais pas perdre une de mes plus fidèles alliées... »

Sirêna lui sourit d'un air entendu : « Cet après-midi, il s'est à nouveau absenté ... » Elle chercha dans son sac. « J'ai fouillé dans ses affaires et voilà ce que j'ai trouvé ... » Elle se leva et lui tendit une liasse de parchemins griffonnés.

« La traduction de la dernière partie du grimoire ! » s'exclama Malefoy en reconnaissant l'écriture de Graham Fisher.

Lucius parcourut les dernières pages, fasciné et excité. De ce qu'il avait déjà lu du grimoire, il en était ressorti avec une nouvelle confiance en lui, persuadé qu'il était l'Elu. Fisher n'en avait jamais parlé, mais le pouvoir du grimoire écrit avec du sang humain, était réel. Il donnait l'impression à celui qui le lisait d'être le seul interlocuteur privilégié. Une seule phrase résumait l'attraction que créait ce livre : « Seuls les forts survivent... Asservissez les faibles... » Une doctrine qui convenait parfaitement à Lucius, mais qui ne s'adressait certainement pas à cet idiot de Graham.

« L'as-tu parcourue ? » demanda t'il, soudain sur ses gardes.

La jeune femme haussa les épaules et ne fit aucun mystère : « Je n'y comprends rien. »

Lucius considéra un instant Sirêna. Une réponse prudente. Elle était loin d'être bête. Mais comment savoir si elle disait la vérité ? Comment savoir si elle n'avait pas été tentée de lire quelques pages du grimoire original ?

« Connais-tu la valeur de ce document ? »

« Il me suffit simplement de savoir que vous y attachez beaucoup d'importance. »

Malefoy eut un rire. « Allons, Sirêna, nous faisons tous les deux des affaires... Dis-moi quel est ton prix pour ce manuscrit... »

La prostituée passa derrière le fauteuil de Malefoy, posa ses mains sur la poitrine du sorcier et murmura à son oreille : « Tu le sais déjà, Lucius... »

« Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, il y a un léger problème... » avança Malefoy avec dérision.

« Narcissa ? Je suis sûre que cela peut s'arranger. Un incident est si vite arrivé. La pauvre, elle ne se rendra compte de rien dans son état... »

Malefoy attira la jeune femme à lui et Sirêna s'assit sur ses genoux. Ils s'observèrent un instant, les yeux dans les yeux.

« Tu es diabolique... » dit doucement Malefoy.

« Toi et moi sommes de la même espèce de prédateurs. Nous sommes faits pour nous entendre... Je sais que ce grimoire va te conférer un grand pouvoir, Lucius... »

« Ah oui ? Et que sais-tu encore ? »

« Qu'en m'associant avec toi, j'ai toutes les chances d'en retirer certains bénéfices... »

« Sage observation... »

« Peux-tu me faire une promesse ? »

Malefoy se raidit imperceptiblement à ces mots, mais essaya de rester naturel quand il demanda : « Laquelle ? »

« Tu ne laisseras personne se mettre entre nous deux et notre objectif commun... »

« Ne t'inquiètes pas... Je ne laisserai personne me déposséder de ce qui me revient de droit... » dit Lucius avec un sourire sinistre. Il commença lentement à caresser le corps de la jeune femme alors que dans ses yeux s'allumait une lueur de désir. Il ajouta après quelques secondes : « ... En ce qui te concerne, il est temps que je reprenne possession de ce qui m'appartient... »

Ajoutant le geste à la parole, Malefoy se mit à l'embrasser sans douceur, en la tenant fermement contre lui. Sirêna répondit avec la même frénésie et leurs langues se livrèrent à un ballet des plus érotique.

La jeune femme se mit à gémir alors qu'il commençait à poser des baisers le long de sa mâchoire, jusqu'à son oreille, qu'il mordilla ensuite avec application. Sirêna ferma les yeux et caressa ses longs cheveux blonds, s'abandonnant aux désirs que son amant éveillait en elle. Puis brutalement, Lucius stoppa ses administrations et elle redescendit sur terre.

« Tu sais ce que je veux... » murmura le sorcier avec un sourire arrogant et calculateur aux lèvres.

La jeune femme ne se fit pas prier. Elle glissa à genoux devant lui et s'attaqua aux boutons de son pantalon avec un sourire mutin et gourmand...

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Le vieil homme n'attendait plus de clients à cette heure tardive. Après avoir jeté un coup d'œil dans la ruelle quasi-déserte, si ce n'était les sorciers et les sorcières pressés de rentrer chez eux, il s'affaira à la routine qui précédait la fermeture de sa minuscule boutique qui donnait sur le chemin de Traverse.

Ses vieux os le faisaient toujours souffrir un peu en ce début de printemps. Il trottina jusqu'à la porte d'entrée qu'il ferma avec un simple sort, baissa le rideau d'un geste sec de la main, puis épousseta comme tous les soirs, le petit coussin qui reposait dans la vitrine. Il se retourna pour aller fermer la porte de son atelier à l'arrière de la boutique lorsque soudain, il se figea. Une haute silhouette tout de noir vêtue se tenait immobile derrière lui, sans faire un geste. Dans la pénombre, le vieux sorcier ne distinguait pas le visage de l'inconnu, mais quand l'individu ouvrit la bouche pour le saluer doucement, il reconnut cette voix entre milles.

« Severus !... Severus Rogue ! »

« En chair et en os... »

Rogue s'avança vers le vieil homme aux yeux pâles en esquissant un léger sourire. Les deux sorciers s'étreignirent brièvement avant de reprendre leur distance.

« Pardonnez-moi de venir vous importuner à cette heure, Darius, mais je ne tenais pas à attirer l'attention. »

« Bien sûr... Par Circé, que vous est-il arrivé ? » s'exclama Ollivander en remarquant le visage émacié et fatigué de Rogue.

« C'est une longue histoire... » se contenta de répondre le Maître des Potions.

Le vieux vendeur de baguettes hocha simplement la tête, indiquant qu'il comprenait. De l'inquiétude se reflétait cependant sur ses traits.

« Helen m'a toujours affirmé que vous reviendriez un jour. Pour tout vous dire, je n'osais plus y croire après toutes ces années... »

Rogue tressaillit, conscient des liens profonds d'amitiés qui s'étaient noués au fil du temps entre le vieil homme et sa mère. Ce développement affectif entre eux l'intriguait, même s'il avait toujours feint l'indifférence par le passé. Fidèle à sa ligne de conduite, il réussit à masquer son brusque intérêt.

« Vous l'avez vue récemment ? Comment va t'elle ? » demanda t'il apparemment par pure politesse.

« Elle va bien... Elle s'inquiète pour vous... »

« J'irai la voir quand j'aurai réglé certaines affaires urgentes... »

« Je ne manquerai pas de l'avertir de votre passage ici... » Le vieil homme considéra le sorcier en silence, avant d'ajouter tranquillement : « Si j'en crois ce qu'elle m'a révélé - sous le sceau du secret bien évidemment - alors vous êtes effectivement de retour parmi nous et vous avez besoin d'une nouvelle baguette... »

Rogue fronça les sourcils, en se demandant ce qui avait transpiré de ses longues conversations avec sa mère et ce que savait exactement le vieux marchand. Ollivander comprit à l'expression de Rogue que ce dernier s'interrogeait. Il s'empressa de rassurer le sorcier :

« N'en voulez pas trop à Helen et blâmez-moi plutôt, car j'ai insisté pour qu'elle me parle. Après votre retour, elle avait besoin de l'oreille d'un ami et cela lui a fait beaucoup de bien de pouvoir s'épancher... » Ollivander adressa un sourire à Rogue. « ... Je suis sincèrement heureux que vous ayez renoué des relations avec votre mère. »

Rogue hocha la tête en se souvenant. Cinq ans auparavant, alors qu'il était en fuite, sans aucune ressource, sans pouvoirs magiques, il avait dû se résoudre à se tourner vers la seule personne capable de l'aider chez les Moldus... Helen Evans-Rogue, sa mère, exilée du monde des sorciers pour le meurtre de son mari, Demetrius Rogue.

Brisé, n'aspirant plus qu'à disparaître, il avait mis fin à vingt ans de mensonges et de dissimulations, en lui parlant de sa double vie, de son combat contre les forces du mal dans les rangs de l'Ordre du Phénix, des épreuves qu'il avait subies auprès de Voldemort et de ses illusions envolées pendant la guerre. En lui révélant la vérité, il lui avait aussi dit tout son désespoir. Avec émotion, elle avait craint qu'il ne mette fin à ses jours. Naturellement, elle lui avait pardonné sa jeunesse tumultueuse, quand elle croyait qu'il marchait sur les traces de son père, répondant à la violence par la violence, cultivant le mal intrinsèque à sa nature. Ils avaient fait la paix, mais quand elle lui avait demandé de rester auprès d'elle, il avait refusé.

Il avait refusé à cause de cette fameuse nuit d'Halloween 1981, où Lily avait été tuée et où Harry avait été confié aux Dursley. Avouer à sa mère qu'il avait assisté, impuissant au meurtre de sa sœur de la main même de Voldemort, était au dessus de ses forces. Il avait trop honte de sa lâcheté. Helen n'avait pas insisté et avait pris la culpabilité qu'il ressentait pour un mal dont ne guérirait jamais son fils.

« Je ne lui en veux pas... » dit doucement Rogue. « Comment le pourrais-je après tout ce qu'elle a connu ?... » Il soupira et ajouta avec amertume « ... Les Rogue père et fils ont fait son malheur... »

Ollivander observa le Maître des Potions pendant de longues secondes en silence. Que cet homme aime à se torturer, pensa le vieil homme. Albus avait raison, il creuse sa propre tombe... Comment le réconcilier avec son passé ? Comment lui faire comprendre qu'il n'est pas responsable de la mort de sa soeur ?

Car le vieux marchand savait. Plus de vingt ans auparavant, il avait mené sa propre enquête sur la disparition mystérieuse de Voldemort en recoupant certains faits et certains indices. Peu de temps après ces événements, le comportement protecteur de Dumbledore vis à vis de Rogue avait confirmé ses soupçons. Rapidement, Albus l'avait mis dans la confidence d'un plan visant à surveiller les agissements clandestins des Mangemorts et l'avait chargé d'assurer la formation du jeune homme dans l'art subtil du Renseignement. Très vite, l'élève doué avait dépassé le maître. Pendant plus de dix années, Rogue avait amassé des informations colossales et établit des dossiers complets sur les réseaux des Mangemorts, en prédisant avec raison le retour de Tom Jedusor.

Il s'était senti utile jusqu'à la lente renaissance de Lord Voldemort. Fidèle à la promesse qu'il avait dû faire à la mère d'Harry, le Maître des Potions avait surveillé son neveu et l'avait protégé jusqu'à ce que le jeune Potter affronte un Voldemort presque revenu au summum de sa puissance. Pendant cette quatrième année à Poudlard, tout avait changé. Au service de l'Ordre, Rogue était revenu repentant dans le Cercle du Seigneur des Ténèbres pour pouvoir espionner. Voldemort l'avait puni sévèrement pour son manque de foi et en avait fait son souffre-douleur. Pour le sorcier, l'enfer avait eu à nouveau un nom et un visage. Combien de fois l'équipe de Poudlard avait-elle retrouvé Severus entre la vie et la mort après les réunions du Cercle ? C'était un miracle s'il avait survécu pendant deux années, jusqu'au début de la guerre.

Le temps n'effaçait pas toutes les blessures, et Severus Rogue était l'incarnation vivante de cet adage. Il avait souffert et il continuait encore à se punir au centuple. Chez un individu, la douleur pouvait prendre diverses formes et s'exprimer de nombreuses façons. Soit elle arrivait à fondre et à s'écouler par les yeux, la personne faisait alors son deuil, soit elle devenait tranchante comme une lame et jaillissait de la bouche, un comportement qu'avait adopté Rogue et qui trahissait un mécanisme de défense contre les attaques extérieures. Mais à présent, ce que redoutait le plus Ollivander, c'était la dernière alternative : la douleur pouvait se transformer en bombe à retardement à l'intérieur de l'individu et exploser un beau jour en détruisant tout.

Pour éviter à Rogue d'en arriver là, il fallait l'assurer d'un soutien inconditionnel de la part de ses proches.

« Helen vous aime, Severus. Elle vous a pardonné et c'est tout ce qui compte... »

Gêné, Rogue balbutia quelque chose d'inintelligible, et détourna du regard du vieil homme, des yeux noirs devenus un peu trop brillants. Il n'était visiblement pas équipé pour gérer des émotions violentes et ressemblait à cet instant, à un enfant perdu et vulnérable.

Ollivander ne l'embarrassa pas davantage, mais fut content de s'apercevoir que Severus Rogue n'était plus ce bloc de marbre imperturbable qu'il avait été pendant des années et qu'on pouvait le toucher avec des mots simples.

« Merci Darius... » dit finalement Rogue, après s'être repris. « Je ne l'oublierai pas. »

« A quoi servent les amis, sinon à rappeler des évidences ? »

« A subir sous une forme plus douce et symbolique, les châtiments que nous désirerions, sans le pouvoir, infliger à nos ennemis ? » proposa Rogue.

Ollivander éclata d'un rire franc devant cette remarque acerbe, mais non dénuée d'humour, qui était la marque de fabrique du Maître des Potions.

« Ah, mon garçon, vous n'avez pas changé ! Prenons un verre pour fêter votre retour... »

Ollivander passa derrière le comptoir et en sortit deux verres et une bouteille. Les deux hommes trinquèrent à l'amitié et évoquèrent les dernières nouvelles en parlant des vivants et de ce que chacun était devenu après la guerre.

Puis le vieux marchand commença à fouiller dans un coin poussiéreux dans ses étagères. Lui seul était capable de se retrouver dans les rayonnages à l'ordre plus qu'aléatoire. Il sortit quelques vieilles boîtes anonymes et les posa devant Rogue. Avec appréhension, le sorcier enleva lentement ses gants et fit jouer ses doigts sous le regard perçant du vieil homme. Ollivander savait ce qui était arrivé à Rogue et devinait d'où venait sa peur.

« C'est comme lorsque l'on vole avec un balai, ça ne s'oublie pas... » murmura Darius avec un sourire rassurant.

Rogue respira un grand coup pour se détendre et ouvrit la première boîte. Il prit la baguette entre ses doigts et attendit la montée d'une chaleur familière dans son bras puis dans tout son corps. Rien ne se produisit. Il reposa la baguette dans son étui.

Il recommença à plusieurs reprises sans résultat, alors que l'inquiétude commençait à le gagner. Quand il prit la dernière baguette, il ressentit aussitôt une chaleur perfide s'infiltrer en lui alors qu'une noirceur opaque l'envahissait. De manière réflexe, il repoussa cette invasion malfaisante avec l'énergie du désespoir et lâcha la baguette en poussant un cri de douleur. Il resta un moment à regarder avec répulsion le bout de bois sur le comptoir, et en se massant la main, comme si la baguette l'avait gravement brûlé.

« Désolé, Severus, cette dernière ne vous convient absolument pas, bien qu'elle semble vouloir vous adopter. »

« Qu'est-ce que c'était ? »

« Juste un petit test. »

Sans plus s'expliquer, Ollivander fit disparaître les boîtes et retourna fouiller dans ses étagères. A un moment, il s'arrêta de chercher en posant les yeux sur quelque chose, puis tourna la tête vers Rogue et le regarda comme s'il le jaugeait. Cette soudaine attention mit Rogue mal à l'aise. Finalement, le vieil homme se redressa et revint vers le sorcier avec un étui en velours bleu marine tellement râpé et poussiéreux que Rogue eut des doutes sur l'état de la baguette à l'intérieur.

« Celle-ci est très particulière... Essayez-la. »

Rogue sortit une baguette sans grande particularité si ce n'était un petit morceau - de cristal de roche ou de nacre ? - incrusté dans le manche. Aussitôt, il sentit une chaleur intense l'envahir accompagnée d'une sensation de pouvoir. Un souffle d'air iodé venu de nulle part souleva ses cheveux alors qu'un frisson le parcourait délicieusement. En même temps, il crut entendre des voix harmonieuses s'élever autour de lui, mais l'impression fugitive et insaisissable disparut en un clin d'oeil. Il contempla avec ahurissement la baguette qui était d'une légèreté incroyable, qui s'adaptait à la perfection à sa main et qui vibrait littéralement sous la force de son pouvoir retrouvé.

« Woaaaah... » lâcha Rogue avec ébahissement. Même avec son ancienne baguette, il n'avait jamais senti pareille complémentarité et harmonie.

Ollivander le regardait par dessus ses lunettes demi-lune avec un sourire qui alla en s'élargissant.

« Etonnant, n'est-ce pas ? Je savais qu'un jour, elle retrouverait un nouveau propriétaire... »

« Cette baguette a déjà appartenu à un sorcier ? » demanda Rogue, surpris.

« Oui, bien sûr... »

Rogue regarda le petit homme en attendant la suite de ses explications, mais Ollivander n'ajouta rien et se contenta de le regarder avec un petit sourire énigmatique. Il vaut mieux qu'il ne sache pas…

« Chêne de Brocéliande, trente centimètres, un crin de licorne noire – extrêmement rare - une incrustation de cristal de roche dans le manche... Une baguette unique... » Ollivander, s'interrompit en sentant que quelque chose n'allait pas. « … Qu'y a t'il, Severus ? »

Rogue observait la baguette avec envie, et en même temps, il se sentait partagé intérieurement. Le pouvoir de cet objet était incommensurable, digne d'un grand sorcier comme Albus Dumbledore, pas d'un ex-Mangemort.

« Je ne la mérite pas » dit Rogue en la reposant délicatement sur le comptoir.

« Il semble que le mérite n'entre pas en ligne de compte dans ce choix… » répondit posément le vieil homme. « Si cette baguette vous a choisi, c'est qu'elle a ses raisons. Savez-vous qu'elle a refusé beaucoup d'autres candidats possédant des potentiels extraordinaires ? »

« Vous plaisantez ? »

« Non. »

« Bien sûr... » Rogue regarda le vieil homme avec incertitude. « Elle semble très ancienne... très puissante... »

« Elle date du septième siècle. »

Rogue sembla déstabilisé quelques secondes. « Impressionnant... Je suppose qu'elle est passée entre les mains de grands sorciers ? »

« Oui. »

« Hum... Gifford Ollerton l'a t'il essayé ? »

« Oui. »

« Havelock Sweeting ? »

« Encore oui. »

« ... Norvel Twonk ? »

« Mmmm... »

« ... Salazar Serpentard ?... Godric Gryffondor ? Rowena Serdaigle ? Elga Poufsouffle ?... » Un silence. « … Albus Dumbledore ?... Vous-même ? »

« Eh oui... et bien d'autres encore. Mais aucun n'a eu la chance de pouvoir l'utiliser... »

Rogue sembla complètement abasourdi. « Je ne peux pas... Je suis sûr que je n'en suis pas digne. »

Comme animée d'une volonté propre, la baguette magique bondit soudain du comptoir pour se retrouver dans la main du Maître des Potions, indiquant clairement ses préférences en la matière.

« Alea jecta est... » Ollivander eut un petit rire ravi. « ... Il semble que les voies de Merlin soient impénétrables... ».

Ollivander savoura sa plaisanterie, qui n'en était pas vraiment une, en fait. Mais pour le bien de Rogue, il valait mieux que le Maître des Potions ignore que cette baguette avait effectivement appartenu à l'Enchanteur.

« Sa valeur... Darius, je suis désolé, mais je n'ai pas les moyens de... »

« Allons, Severus, allons… Tout n'est pas qu'une question de Gallions. Je ne vous demande rien pour cette baguette, sauf de l'adopter. Je suis sincèrement heureux qu'elle ait trouvé un nouveau propriétaire... Et j'ajouterai qu'elle sait ce qu'elle fait... »

Rogue sourit avec tristesse. « Vous m'accordez beaucoup trop de crédits, Darius. »

« Non, vous verrez. Faites-moi confiance. » ajouta Ollivander avec un petit sourire.

« Comme toujours, vous savez des choses que j'ignore... Quelle est son histoire ? »

« Plus tard, mon garçon, plus tard... Vous reviendrez me voir et je vous conterai les aventures de son précédent propriétaire. Pour l'instant, vous n'avez qu'à savoir que cette baguette vous convient et qu'elle s'accordera à vous aider à réaliser des choses extraordinaires, bien au delà de ce que vous pouvez rêver... »

« Ce que vous me dites est effrayant, Darius... » Rogue regarda la baguette dans sa main, puis finalement, l'empocha rapidement. « ... Je tâcherai d'en faire bon usage. »

Le vieil homme lui adressa simplement un sourire.

« Je dois vous demander quelque chose, Darius... Au sujet de l'enregistrement... »

Ollivander fronça les sourcils « Il est impossible de falsifier les registres magiques du Ministère. C'est votre nom qui apparaîtra demain matin... »

« Et si je porte celui de ma mère ? »

« Evans ? »

« Oui... En fait, je vous demande juste de mélanger les lettres de mon nom, pour qu'il devienne 'Perseus Evans'... »

« Une anagramme ? Ingénieux... »

« C'est possible ? »

« Oui, je crois que je peux intervenir... »

« Darius, personne au Ministère, pour l'instant, ne doit savoir que je suis encore en vie... »

« Je comprends... Qui pourchassez-vous ? »

Rogue le regarda surpris. « Comment savez-vous ?... » Ollivander lui jeta un regard acéré par dessus ses lunettes, du genre 'on ne me la fait pas à moi'. Rogue grogna : « ... Lucius Malefoy... »

« Tiens donc... »

Rogue se mit à raconter l'intervention d'Hermione Granger, leur tentative d'assassinats et la découverte du complot contre Arthur Weasley. Ollivander écouta et se contenta de hocher la tête sans faire de commentaires. Quand Rogue eut terminé, le vieux marchand resta un instant silencieux avant de demander :

« Voulez-vous que j'avertisse discrètement Minerva ? »

« Je préfère ne pas impliquer l'Ordre dans l'immédiat... Si vous parlez à McGonagall, elle va vouloir me voir et m'interroger, et surtout chercher à savoir si je dis la vérité... Mettre en branle les services de renseignements de l'Ordre demande du temps... Or, le temps nous manque, je le sens... » Le sorcier commença à s'animer et à marcher de long en large dans la boutique. « ... De plus, si le Ministère a vent de mon existence, Minerva n'aura d'autres choix que de me livrer à leurs enquêteurs. Je devrais répondre de mes actes devant eux, en les persuadant que je n'ai pas trahi la confiance de Dumbledore. Et pendant ce temps, Lucius essaiera de tuer Arthur Weasley et Miss Granger... S'il y parvient, on m'accusera d'avoir détourné l'attention des autorités sur moi et je deviendrai son complice... J'entends d'ici les commentaires : 'ne trouvez-vous pas étrange que Rogue réapparaisse quand Malefoy s'évade et commet des attentats' ? »

« Vous n'avez pas tort sur ce point... Cependant, n'en faites pas une affaire personnelle, Severus... »

« Comment voulez-vous que ce ne soit pas personnel ?... » demanda Rogue avec sarcasme. « ... Lucius cherche à me tuer... »

« Pourquoi ? »

« Je détiens la preuve qu'il était l'un des plus fidèles lieutenants de Voldemort. »

Le vieil homme fronça les sourcils et s'exclama : « Merlin ! Pendant tout ce temps ? Et vous n'avez rien dit ? Rien fait ? »

« Voilà typiquement la réaction qu'auront les gens du Ministère en apprenant cette nouvelle !... » dit Rogue d'une voix sarcastique.

Ollivander rougit. « Pardonnez-moi, Severus... J'avais oublié un instant ce que vous aviez vécu. »

« Pas moi... » L'éternel masque d'impassibilité se fendit et Rogue baissa la tête en avouant dans le silence qui suivit : « Darius, je ne supporterai pas une seule seconde d'être enfermé si on me remet en prison. »

Ollivander prit une expression peinée : « Oh, comme je vous comprends, mon garçon... »

Rogue secoua la tête, fit quelques pas et reprit :

« Miss Granger a suivi les hommes chargés de nous tuer et a découvert que Lucius se cachait dans un manoir, quelque part au Royaume Uni. Elle m'a décrit les lieux mais cela ressemble à n'importe quel château... »

« Je vais dire à mes informateurs de chercher dans cette direction. »

« Que savez-vous de l'évasion de Malefoy ? »

« Les gardiens étaient des hommes à lui sous l'influence du Polynectar. Il est sorti par la grande porte sans que personne ne s'en aperçoive. Renseigné sur l'état de santé déclinant d'Albus, il devait préparer son évasion de longue date. Et il s'est enfui le jour de la sépulture. L'alerte n'a été donnée que dans l'après-midi, mais il était déjà trop tard. »

« Quelles sont ses complicités ? »

« Ses réseaux n'ont jamais été réellement démantelés. Je suppose qu'il a gardé tous ses contacts actifs, comme Jeremy Bentham, qui est un fidèle de la première heure... Ce Flavius est un inconnu pour moi. Je ne lui ai jamais vendu de baguettes et il doit être un Animagus non enregistré... Mais ce n'est pas grave, je finirai bien par découvrir son parcours. »

« Malefoy a t'il toujours des appuis politiques et financiers ? »

« Cassius Morgenstern n'a jamais fait un secret de son amitié avec Malefoy. Mais il n'est pas le seul. Tous les grands argentiers de notre monde, y compris les Gobelins, ont fait appels à la Famille Malefoy à un moment donné ou à un autre. Beaucoup de gens leur doivent des faveurs et beaucoup ont peur de ce que Lucius pourrait révéler... »

« Il pourrait donc en faire chanter plus d'un ? »

« C'est tout à fait dans ses cordes... »

Rogue fit quelques pas en silence.

« Lucius mijote quelque chose qui a rapport avec un grimoire... Est-ce que vous connaîtriez un traducteur prénommé Graham ? Un homme d'environ cinquante ans, de taille moyenne, presque chauve, avec des lunettes ? »

« Non, ça ne me dit rien... »

« C'est bien ce que je pensais... Miss Granger et moi allons essayer de surveiller Malefoy en permanence... Dès que nous saurons exactement où il se trouve, quand et comment il compte faire assassiner Arthur, je vous contacterai... Soyez alors prêt à faire intervenir les Aurors. »

« Kingsley en a déjà mobilisé une partie. Depuis que Lucius s'est évadé, ils protègent les principaux protagonistes de la chute de Voldemort... Poudlard est sous haute surveillance. Les Potter sont en sécurité avec le groupe de Tonks et le Ministère de la Magie est strictement bouclé. »

« Autre chose... Narcissa a disparu, n'est-ce pas ? »

« Oui, il y a plusieurs semaines de cela... Un matin, on a retrouvé sa chambre vide. Pourquoi cette question ? »

« Lucius n'a plus d'héritier depuis la mort de Drago, et elle est toujours sa femme... »

« Vous croyez que ?... La pauvre, les médicomages ont dit que c'était lui qui l'avait rendu folle... »

« Je sais. Lancez vos indics sur sa trace. Je suis prêt à parier que là où vous la trouverez, vous trouverez Lucius. »

« Bien. »

« Je dois partir à présent... »

Le vieil homme accompagna Rogue à l'arrière de sa boutique et lui serra la main. « Faites mes amitiés à Miss Granger, et soyez très prudents tous les deux... »

« Ne vous inquiétez pas... Merci pour tout, Darius. »

« Il n'y a pas de quoi... »

Ollivander referma la porte derrière la silhouette noire qui se faufila dans la ruelle plongée dans les ténèbres.

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« Hermione Granger ! » s'écria Lucius Malefoy en abattant rageusement son poing sur son bureau. « Encore cette maudite Sang de Bourbe !... Décidément, il faut toujours que je la retrouve en travers de mon chemin !... »

Malefoy se leva et commença à arpenter son bureau devant Flavius, impassible.

« ... Pendant des années, Potter et elle n'ont pas arrêté de contrecarrer mes plans et ceux du Seigneur des Ténèbres... Et maintenant, elle aide ce traître de Rogue !... Oh, comme je vais lui faire payer cher son intervention ! Elle va le regretter ! »

« Voulez-vous toujours que je la tue ? Si je peux me permettre, la disparition d'un membre de l'Ordre du Phénix aussi éminent qu'elle, risque de faire du bruit, si vous voyez ce que je veux dire... »

Malefoy se mit à réfléchir rapidement. Flavius n'avait pas tort sur ce point. Il voulait se venger d'elle, mais ne pouvait se permettre de mettre en danger ses projets actuels en attirant l'attention sur ses activités.

Et soudain, un souvenir surgit dans la tête de Malefoy. Il se rappela avec précision l'interrogatoire de Severus Rogue qu'il avait mené dans les geôles de Voldemort, et le secret qui avait échappé au Maître des Potions alors qu'il délirait sous l'influence des drogues et de la douleur. Il eut un rictus en imaginant une fin digne d'une tragédie grecque. Oh oui, il savourerait chaque seconde de l'agonie de la Sang de Bourbe sous les yeux de son amant maudit... Et puis ensuite, il tuerait Rogue lentement, en lui faisant presque une faveur...

Il se tourna soudain vers son homme de main. « Débrouillez comme bon vous semble... » dit-il lentement sans dévoiler ses pensées. « ... mais je veux que vous les retrouviez et que vous les capturiez vivants tous les deux... »

« Votre Grâce... » protesta Flavius, devant ce brusque changement de plan.

« Mettez y les moyens... Je vous offre 50 000 Gallions de plus pour que vous me les rameniez... »

La somme était royale pour le mercenaire qu'était Flavius et il n'hésita pas longtemps.

« Très bien, Votre Grâce, il sera fait selon vos désirs. »

« Rira bien qui rira le dernier, Severus... »

Une lueur cruelle s'alluma dans les yeux de Lucius Malefoy et il éclata de rire.

... A suivre...

Sirêna Jones... La délicieuse Sirêna Jones, qui n'a rien d'une petite Bridget... Un nom bien étrange pour un personnage exotique qui se veut l'égale de Lucius Malefoy. Avec elle, il se peut que la fic bascule dans le R, au niveau du rating, mais seul l'avenir le dira, ou vos avis sur le sujet.

J'adore Darius Ollivander, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je trouve que ce vieux bonhomme sait toujours des choses que tout le monde ignore. En faire le mentor de Severus et celui qui le connaît le mieux après Dumbledore me semblait la chose la plus naturelle qui soit. Vous reverrez ce sympathique personnage plus tard, c'est promis.

Et il est comment mon Lucius ? Assez grand méchant loup qui va dévorer son petit chaperon rouge ? Je dois vous avouer que je prends de plus en plus de plaisir à l'écrire. Si ça continue, il va supplanter Severus ! Je rigole ! Franchement, je comprends Jo Rowling, car il y a de la matière avec ces deux-là. Chacun dans son style et dans son caractère. Ceux ou celles qui connaissent mes fics sur Hannibal Lecter savent que je peux aller très loin, question folie (j'ai passé la journée à écouter des chants de Noël chantés par Frank Sinatra et Dean Martin !), alors le meilleur reste à venir, surtout que j'ai toujours adoré les mauvais garçons...

J'ai écrit une lettre au Père Noël pour lui demander plein de reviews dans mes souliers. Comme je vais tenter de survivre loin de mon ordinateur pendant une semaine, j'espère que j'aurais une bonne surprise la semaine prochaine...

Je vous souhaite à toutes de joyeuses Fêtes. A l'année prochaine, avec un nouveau chapitre.

Nad