LA BRAISE SOUS LA CENDRE

Disclaimer : voir prologue.

Chapitre 25 : La méthode Rogue

Severus Rogue posa sa plume sur le bureau qu'il avait improvisé dans le laboratoire de David Talbot et se frotta les yeux d'un geste las. Lentement, il fit rouler ses épaules pour les détendre et étira son dos endolori. Encore concentré sur ses travaux de recherche, il porta la tasse de thé machinalement à ses lèvres avant de s'apercevoir in extremis que son contenu était froid, et ce, depuis bien longtemps. Il se leva alors et fit quelques pas pour chasser la torpeur insidieuse qui l'envahissait depuis quelques minutes.

Sans faire de bruit pour ne pas réveiller l'autre occupante de l'appartement, le sorcier descendit l'escalier et entra dans la cuisine où il mit de l'eau à chauffer sur la gazinière. En attendant que la bouilloire soit chaude, il consulta sa montre gousset d'origine moldue qui lui indiqua cinq heures trente cinq du matin. Comme à chaque fois qu'il faisait ce geste depuis quatre années, il se prit à regretter son ancienne montre magique dans lequel un minuscule serpent enchanté, plus ou moins paresseux d'ailleurs, lui indiquait précisément l'heure, mais aussi ce que faisaient les personnes situées dans un proche périmètre autour de lui. Cela s'était révélé très pratique à l'usage, notamment dans ses activités d'espionnage, ou plus pragmatiquement, lors de ses rondes de nuit à Poudlard... Severus s'était toujours demandé comment le petit serpent taciturne pouvait connaître les activités de chacun et les événements proches à venir. C'était bien évidemment un cadeau empoisonné d'Albus Dumbledore, qui n'ignorait pas que le Maître des Potions détestait – et le mot était faible – les reptiles et le symbole de la Maison des Serpentards. Devant malgré tout se plier aux apparences, Rogue avait définitivement adopté cette montre après qu'elle lui ait sauvé la vie. La surprise de voir apparaître sur le boîtier la mention 'trois minutes avant d'être dématérialisé' avait rapidement cédé la place à l'ordre de se tenir sur ses gardes et d'anticiper toutes traces d'agression chez son interlocuteur... en le neutralisant en premier.

Tous ces souvenirs appartiennent au passé, pensa Rogue en étouffant un nouveau bâillement et en se secouant. Il était tard, ou tôt, selon le point de vue. Pourtant, il n'était pas question qu'il aille se coucher maintenant. Il avait bien trop de travail à faire et si peu de temps devant lui. Ce qui le ramena à ses préoccupations présentes : il devait absolument trouver une autre formule pour l'onguent, un mélange plus efficace et moins dangereux...

Il s'était aperçu au cours du déplacement chez Malefoy que les effets du premier onguent étaient malheureusement temporaires. Renouveler souvent les applications sur ses mains comportait des risques non négligeables, car la belladone contenue dans l'onguent, conduisait à un empoisonnement inexorable de son organisme...

Depuis qu'il avait changé de vie, Rogue était parfaitement conscient que son corps n'était plus habitué à encaisser des doses importantes de poisons mortels. La question était de savoir s'il pouvait encore se mithridatiser. Il en doutait. Hermione Granger, farouche gardienne autoproclamée de sa santé, n'hésiterait pas à le tancer vertement, en lui disant que ce n'était même pas la peine d'y penser, et que, de toute façon, il n'était absolument pas en état de supporter un traitement de ce genre... Et puis en toute honnêteté, il hésitait à absorber de nouveau volontairement et progressivement des potions à base de plantes toxiques ou de venins. Il était déjà heureux qu'il n'ait pas trop souffert de l'arrêt brutal de la cure qu'il avait été contraint de s'infliger quand il vivait sous le joug de Voldemort. L'usage de tels cocktails créait une dépendance au même titre que les stupéfiants.

Au tout début du traitement, il se souvenait, il avait vécu un véritable calvaire. Il avait d'abord eu des hallucinations qui l'avaient parfois fait passer pour un illuminé aux yeux de ses collègues inquiets. Des symptômes physiques s'étaient ensuite rapidement manifestés faisant de lui un paria : une peau cadavérique, presque transparente ; des dents irrémédiablement tâchées ; des cheveux constamment gras malgré de fréquents lavages ; une perte d'appétit qui se traduisait par une maigreur maladive, suivie d'une lente atrophie musculaire générale qu'il masquait sous des couches de vêtements ; des tremblements ou des spasmes en cas de fatigue extrême ; une absence de désirs sexuels et de l'impuissance... Comme tout homme qui se respecte, ce dernier point l'avait profondément perturbé même s'il n'en avait jamais parlé à personne. La seule chose positive dans cet état de fait, c'était que cela lui avait permis de se tenir éloigné de la tentation que représentaient les femmes en général et une certaine Hermione Granger en particulier... Maigre consolation toutefois...

Quand il avait embrassé son rôle d'espion, il avait accepté l'idée de devenir un solitaire. En se soumettant à ce régime, il n'avait donc pas eu à faire d'efforts particuliers pour repousser les prétendantes... sauf quand cette taupe de Sibylle Trelawney s'était mise en tête de le conquérir. La clairvoyante avait été séduite par son côté obscur et malsain. Elle voyait en lui un homme blessé et mystérieux. En évoquant ce souvenir, Rogue eut un sourire : les montagnes d'ingéniosité qu'il avait dû employer pour décourager la persévérance du professeur de divination ! Grâce (en partie) à sa collègue, il avait pu tester grandeur nature son comportement associable au travers de l'acidité de ses sarcasmes et affirmer ce caractère si particulièrement désagréable qui allait devenir sa marque de fabrique dans les années suivantes. A l'époque, comme tout le monde avait droit au même traitement, Trelawney n'en avait pas fait grand cas et avait simplement arrêté de poursuivre le Maître des Potions de ses assiduités, en le considérant finalement comme un malotru et un individu peu fréquentable.

Cette nostalgie soudaine de ses années à Poudlard ne lui ressemblait guère, et pourtant, il y avait bien des choses que Rogue regrettait en y repensant. A commencer par les joutes verbales qu'il entretenait avec Minerva McGonagall, sa rivale et néanmoins, amie. Sous des dehors austères, la sorcière cachait un coeur d'or et une générosité à toute épreuve. En fait, elle représentait typiquement tout ce qu'il détestait chez les Gryffondors. Pourtant, c'étaient cette sincérité et cet attachement authentique qu'il admirait chez elle. Elle était aussi très perspicace et se trompait rarement sur les gens. La Coupe des Maisons – et particulièrement le quidditch - était un sujet sensible entre eux et les opposait souvent, mais toujours dans la limite du raisonnable, car Rogue la respectait énormément. Jamais elle ne s'était laissé impressionnée par son attitude belliqueuse, et dès leurs premières rencontres, les remarques acides et non dénuées d'humour du professeur de Transfiguration, avaient contrebalancé celles plus que sarcastiques du Maître des Potions. Ainsi, officiellement, ils entretenaient aux yeux des élèves le mythe que les responsables de Gryffondor et de Serpentard ne pouvaient pas se voir en peinture. En privé, en revanche, ils s'amusaient beaucoup de leurs désaccords apparents et faisaient preuve d'une réelle affection, même si Severus ne l'aurait pas un instant admis ouvertement.

Le noyau dur du corps enseignant de Poudlard partageait cette complicité tacite, parce qu'il ne faisait qu'un avec son Directeur. Quand Dumbledore avait réactivé l'Ordre du Phénix une seconde fois, ses collègues avaient réclamé l'intégration de Rogue à l'unanimité. Pour la première fois, il avait eu le sentiment d'appartenir à un clan, à une famille, et d'être parmi des gens qui l'appréciaient pour ce qu'il était réellement, et non pour ce qu'il semblait être. Il était accepté malgré son lourd passé et malgré le risque potentiel qu'il faisait courir à l'Ordre. Ce jour là, Severus avait retrouvé un peu de sa dignité et de sa fierté perdue. Pour toujours, il savait qu'il avait fait le bon choix en confiant sa vie à Albus Dumbledore.

Rogue regrettait aussi les discussions interminables et constructives avec Filius Flitwick autour, par exemple, d'un article paru dans « Enchantements et Potions ». En réalité, tout était sujet à conversations avec le petit sorcier. Un livre d'enchantements, un grimoire, un roman Moldu, un poème, même un livre de recettes de cuisine ! Rogue avait énormément appris de Flitwick, qui, sous des dehors timides voire naïfs, était une véritable encyclopédie ambulante et un bourreau de travail infatigable. Confronter leurs idées était un formidable stimulant. D'ailleurs, ils s'étaient souvent associés pour mener des recherches et publier ensemble les résultats de leurs travaux (sous un nom d'emprunt pour Rogue). Comme tout Serdaigle qui se respecte, le vieux sorcier était d'une patience extraordinaire et était excessivement structuré. Malgré tous ses talents, Virgile Phelps, le Maître d'apprentissage de Rogue, n'avait jamais enseigné à son apprenti comment construire sa réflexion et poser des bases théoriques solides avant de passer à l'application. Le modèle d'organisation de Flitwick avait beaucoup fait progresser Rogue dans ses propres recherches en lui donnant une méthode de travail pour fabriquer de nouvelles potions. C'est ainsi qu'à trente ans, le sorcier savait déjà très exactement ce qui différenciait un bon Maître des Potions, d'un vrai génie, d'un artiste du chaudron. Severus se connaissait suffisamment pour savoir qu'il appartenait à cette dernière catégorie. Et ce n'était pas faire preuve d'un orgueil tout Serpentard que de se voiler la face là-dessus, car c'était la stricte vérité.

Depuis qu'il avait trouvé sa voie, Rogue savait qu'il était né pour faire de la recherche. Il avait du talent - peut-être même était-il le plus doué de sa génération - mais il était aussi terriblement frustré. L'enseignement et la gestion de la Maison des Serpentards lui prenaient beaucoup trop de temps à son goût, sans compter ses activités d'espionnage. Pendant la guerre, les travaux sur les Cinq Potions qu'Albus lui avait confiés, lui avaient permis de s'adonner à sa passion première et de dévoiler enfin son potentiel au grand jour. Même le vieux sorcier avait été surpris et dépassé au delà de ses espérances. Flitwick, lui, avait simplement éclaté de rire devant la mine de Dumbledore, pour une fois déconfite...

Le chagrin s'abattit soudain sur Rogue à ce souvenir. La chaleur et la confiance du vieil homme lui manquaient... Jusqu'à présent, il ne s'était pas autorisé à penser au plus célèbre des sorciers modernes, tellement les événements s'étaient précipités autour de lui. Mais là, seul, dans cette cuisine, alors que le petit jour pointait, il s'abandonna à ses réflexions...

Il était sous la protection d'Albus depuis l'âge de 11 ans. Le vieil homme l'avait vu grandir, farouche et solitaire. Il avait été témoin des nombreuses rivalités qui l'avaient opposées aux Maraudeurs, jusqu'à manquer d'en perdre la vie. Il avait été présent quand l'envoyé du Ministère l'avait informé du meurtre de son père et de la disparition de sa mère. Présent encore, quand les Malefoy père et fils l'avaient invité à séjourner chez eux, pour des 'vacances' qui allaient changer le cours de sa vie... Présent, mais effacé, dans l'ombre, préoccupé par d'autres problèmes épineux... Certainement qu'Albus avait culpabilisé quand il s'était rendu compte de ce que l'un de ses élèves les plus doués était devenu. Le vieil homme n'avait pas dû vouloir faire la même erreur avec Potter des années plus tard...

« Si je n'avais pas... Si seulement j'avais... » Pendant des années, Rogue s'était répété cette litanie jusqu'à en avoir la nausée, jusqu'à se torturer l'âme et finalement, jusqu'à refuser de se pencher sur ce passé qui le rattrapait pourtant toujours. Oui, les choses auraient pu être différentes, se disait-il. Mais jusqu'à quel point ?

Il avait toujours abhorré sa vie telle qu'elle se présentait à lui, dans ses futilités et dans ses égarements, dans les souffrances inutiles infligées à autrui et à lui-même, dans d'autres choses qu'il ne voulait pas évoquer, tant il en était peu fier. Combien de fois, par le passé, n'avait-il pas cherché à justifier ou à abjurer des actes relevant de choix arbitraires, au départ, sans conséquences ? Ses engagements sans scrupules résistaient pourtant mal à une analyse cohérente qui dévoilait de larges trous béants ou révélait des monticules de paradoxes, lorsqu'il tentait d'en rassembler les morceaux avec le recul des années et l'expérience accumulée.

A l'époque de sa jeunesse, il n'acceptait sans doute pas de regarder la vérité en face. Ses erreurs provenaient d'observations partielles de phénomènes de plus grande amplitude dont il percevait mal chacune des retombées… Parfois, aussi, guidé par l'ambition, avait il confondu impitoyablement les moyens et les fins, avec cette redoutable conséquence de contourner l'essentiel, à savoir, la remise en cause de ses jugements et de ses choix.

Rogue eut un rire amer devant cette cruelle lucidité. O combien il placerait volontiers toutes ses réflexions d'aujourd'hui, dans la tête creuse de l'écervelé dégingandé de ses 20 ans !

Juste avant l'aube pourtant, l'évidence lui imposait quelques réflexions auxquelles il n'avait pas songé jusqu'à présent. L'erreur est humaine, elle est la condition même de la vie ; rêver de l'abolir est une douce utopie. Et même si l'on tend vers l'excellence, l'expérience s'acquiert par un apprentissage douloureux. Peut-être que sa réussite se trouvait simplement dans cet échec à présent complètement assumé…

En définitive, ni bon, ni mauvais choix ne s'étaient présentés à lui, juste des alternatives, des opportunités, des priorités sur l'instant... Il lui apparaissait tout à coup que les regrets étaient de très approximatifs étalons de mesure dans l'affaire, qu'un choix écarté au profit d'un autre ensevelissait avec lui tous les chemins du possible. Pour aboutir à quoi ? A une arborescence d'actions inachevées qui partaient dans l'inconnu, une vie frileuse emplie de « Et si ? » marquée par l'indécision permanente et la prudence.

Cette alternative ne lui ressemblait pas. Il était et serait toujours un homme d'actions. A ce titre, il assumait ses actes coûte que coûte, quel qu'en soit le prix à payer. Ce regard qu'il posait à présent sur son existence, ces remords tempêtant dans son crâne n'étaient pas même le résultat d'une pensée consciente, mais uniquement un fait émotionnel. Il se figura alors qu'il n'était pas plus juste, ni plus sage d'oeuvrer à l'économie de gestes, de s'épargner une souffrance qui porte pour nom le dérisoire, que d'être agi par ses emportements... Que le Tout n'était pas la somme des parties, mais bien plus... Que chaque ligne écrite avec circonspection sur une feuille volante, était de toute manière arrachée à un ouvrage qui ne naîtrait jamais... Que l'avenir, et c'était le plus important à ses yeux, restait à écrire et qu'il demeurait le seul maître de sa destinée...

Félix Culpa... Heureuse faute qui m'a valu une telle rédemption... pensa Rogue avec dérision. Ce que les gens ignoraient souvent à son sujet, c'est que son attitude sarcastique était autant tournée vers lui-même qu'adressée aux autres. Seules les personnes familières qui l'entouraient, s'en rendaient compte au bout d'un moment. Elles considéraient alors que ce n'était pas de l'apitoiement sur soi-même, mais une forme d'humour noir, froide et cynique, destinée à le protéger.

Un léger bruit dans l'autre pièce attira son attention et immédiatement, il fut sur ses gardes, oubliant ses réflexions. Il laissa les vieux réflexes reprendre le dessus et ressentit dans son corps une familière poussé d'adrénaline.

Quelques secondes plus tard, Hermione Granger pénétrait lentement dans la cuisine en clignant des yeux, sans s'apercevoir de l'attitude tendue de son ancien professeur.

« Quelle heure est-il ? » demanda t'elle d'une voix ensommeillée.

« Retournez vous coucher » se contenta de répondre doucement le Maître des Potions en se détendant et en détournant les yeux de la vision enchanteresse d'une Hermione, dont les petits seins pointaient au travers de la chemise de nuit bleu ciel qu'elle portait.

Surveiller la bouilloire comme si elle allait exploser était soudain devenu une priorité essentielle pour le sorcier qui ne la quitta pas des yeux dans les secondes qui suivirent.

La jeune femme ne remarqua rien du trouble de son ancien professeur. Ignorant la suggestion de Rogue, elle sortit une autre tasse du placard et s'installa à la table en baillant à s'en décrocher la mâchoire. La bouilloire se mit à siffler.

« Qu'est-ce que vous préparez ? » demanda t'elle.

« Du thé... »

Rogue arrêta le feu et observa un instant les traits fatigués de la jeune femme.

« La nuit n'a pas été bonne... »

« C'est à cause de cet Atout. Il faut que je m'habitue à sa présence...

Hermione avait eu pour le moins un sommeil agité. D'abord, elle avait eu du mal à s'endormir après l'expédition que Rogue et elle avaient menée au manoir où se réfugiait Malefoy. Alors qu'ils avaient vu que ce dernier soupait en tête à tête avec une inconnue haute en couleurs, Hermione en avait profité pour déposer discrètement l'Atout dans la cape que Lucius portait habituellement quand il sortait. Rogue, quant à lui, avait fouillé la chambre du Mangemort sans découvrir d'éléments intéressants et exploitables.

Ensuite, elle avait fait des cauchemars en imaginant que Malefoy la surprenait et lui retournait la faveur de l'observer, alors qu'elle était impuissante à l'en empêcher. C'était un combat perdu d'avance. Lucius la dominait finalement de sa haute taille en sortant de la carte et l'enveloppait en riant dans ses bras avec la volonté de la broyer. C'était à ce moment là qu'elle s'était réveillée, en voulant chasser l'intrus imaginaire de son esprit.

Rogue l'avait prévenue que des rêves ou des cauchemars de ce genre pouvaient l'envahir. Hermione n'avait pas envie de lui en parler pour l'instant et relégua les derniers fragments du rêve dans le fonds de son esprit. Elle regarda le sorcier ébouillanter la théière et jeter la première eau. Il versa ensuite le reste de l'eau dans le récipient et laissa le thé infuser tranquillement.

« Vous n'avez pas dormi » remarqua la sorcière après un long moment de silence entre eux.

Seul un rictus dédaigneux accueillit le commentaire de la jeune femme qui soupira devant l'entêtement de cet homme.

« Vous devriez prendre du repos. Vous n'êtes pas suffisamment en forme pour veiller ainsi... ».

« Je me reposerai plus tard »

« Oui, quand vous serez mort... »

Rogue fronça les sourcils devant le ton inhabituellement sarcastique de la jeune femme et ricana : « Mauvaise nuit, en effet... »

« Sérieusement, Severus, je m'inquiète pour vous, et ici, c'est autant la médicomage que l'amie qui vous parle... Je sais quels sont les enjeux pour vous, mais de grâce, ménagez-vous... Vous ne serez bon à rien si vous vous épuisez de cette façon. »

Bien sûr, elle avait raison. Néanmoins, il avait envie d'en découdre avec elle, une façon comme une autre, de passer ses frustrations et son amertume sur elle.

« Je connais mes limites ».

« Ah oui ? Excusez-moi d'en douter quand je vois votre état actuel de fatigue... »

« On en reparlera dans quelques jours quand vous vous rendrez compte de la dépense d'énergie nécessaire à la surveillance de Malefoy via l'Atout. Je suis sûr que je ne serai pas le seul à user de votre fameux Revigorant ! »

Hermione serra la mâchoire et se tut. Le silence se prolongea alors que Rogue plongeait des yeux brûlants dans les siens. Elle détourna finalement la tête et préféra changer de sujet.

« Toujours la formule de l'onguent ? »

« Mmm. »

« Où en êtes-vous ? »

En l'absence de David, parti effectuer sa série de gardes à l'hôpital, elle était désormais la seule à pouvoir assister son ancien professeur. Rogue s'installa à la table et lui expliqua sa théorie. Tout à fait éveillée à présent, Hermione l'écouta attentivement sans intervenir. Il pensait qu'en associant d'autres plantes à l'indigo nateris - comme l'aloès, l'anam et le datura, aux propriétés curatives reconnues - il pourrait obtenir un meilleur résultat. Des travaux précédents qu'il avait menés avec ces ingrédients, avaient révélé des propriétés peu connues. Avec de la paraffine cette fois à la place de l'huile de belladone et toujours associés avec du sang de dragon, l'onguent obtenu serait certainement plus efficace et plus durable.

Cela valait le coup d'essayer. Après qu'Hermione se soit habillée, ils remontèrent au laboratoire et commencèrent à travailler sur les composants du nouvel onguent. Après plus d'une heure de préparation, les ingrédients étaient enfin prêts à être administrés. Hermione les mélangea soigneusement dans un chaudron en suivant les directives précises de Rogue et en prononçant les formules consacrées.

Hermione Granger était brillante, c'était indéniable. Ses mains étaient rapides et efficaces, et aucun de ses gestes n'étaient hésitant. Parfois, elle levait les yeux au travers de la vapeur et un seul regard échangé entre eux suffisait. Cette confiance et cette compréhension mutuelle au delà des mots pouvait être déroutante pour quelqu'un d'extérieur, mais pour eux, elle était naturelle, comme un lien invisible mis en place par Virgile Phelps au cours de leurs années d'apprentissage. Le résultat était là : ils travaillaient bien ensemble et étaient parfaitement complémentaires.

Rogue s'approcha du chaudron à un moment et prit la place d'Hermione pour examiner la potion. La jeune femme en profita pour observer son visage et la lueur étrange qui brillait dans ses yeux d'obsidienne. Des mèches de cheveux noirs tombèrent devant son visage et elle eut soudain l'envie de les repousser en arrière avec ses doigts. Fascinée par sa concentration, elle se demanda alors s'il arborait cet air aussi absorbé et passionné quand il faisait l'amour à une femme. Embarrassée par cette pensée qui avait jaillie de manière incongrue dans son esprit au moment le plus inattendu, elle s'affaira alors à nettoyer la paillasse pour éviter de croiser son regard perçant.

En refroidissant, le mélange brun avait épaissi. Avec satisfaction, Rogue reprit sa place et laissa Hermione opérer le dosage nécessaire à l'onguent. Lentement, elle mélangea la substance obtenue avec la paraffine et laissa reposer quelques minutes. Ils travaillaient depuis plus de trois heures maintenant et le moment de vérité était enfin arrivé. Hermione fut étonnée que Rogue ne montra pas davantage de signes de nervosité ou de fatigue. D'expérience, il savait que rien n'était gagné d'avance et que le travail de ces dernières vingt quatre heures pouvait être remis en cause par une ultime maladresse.

« Allez-y, Hermione. »

La sorcière lança le sort directement sur la préparation. Cette fois, l'onguent émit une brève lueur argentée l'espace d'un clignement d'oeil. Rogue n'attendit pas pour enduire ses mains. L'effet sur lui fut immédiat quand il sentit ses terminaisons nerveuses répondre à nouveau au pouvoir de sa magie. Il sortit sa baguette et produisit des sorts mineurs. Hermione soupira de soulagement et lui retourna son sourire.

« Je crois que nous avons bien mérité notre petit-déjeuner... » annonça t'elle. « Je descends à la cuisine. Qu'est-ce que je vous ramène ? »

« Des toasts, des oeufs brouillés et du bacon, le tout avec du thé. »

« Vos désirs sont des ordres, Milord... »

Quand la sorcière eut disparu, Rogue se mit à noter soigneusement sur des parchemins, les conditions et le déroulement de l'expérience, ses observations et les effets obtenus. Au fil des prochaines heures, il allait devoir se surveiller et étudier l'évolution de l'onguent, jusqu'à affiner la formule qui lui permettrait de réparer ses nerfs endommagés. Mais déjà il sentait que sa puissance était déjà plus importante, comme s'il venait de retrouver la majeure partie de ses moyens. Peut-être était-ce aussi dû à sa nouvelle baguette ? Ou tout simplement, avait-il oublié ce que c'était que d'être un sorcier durant toutes ces années stériles ?

Un gargouillement dans son estomac et une extrême sensation de faim le ramenèrent à la réalité. La jeune femme, partie depuis plus d'un quart d'heure, n'était pas remontée avec l'en-cas promis. Laissant tomber sa plume, il quitta la pièce et descendit au rez-de-chaussée.

Dans le salon, il se figea soudain, tous les sens en alerte. Il n'y avait aucun mouvement, aucun bruit en provenance de la cuisine. Il appela doucement la jeune femme, mais aucune réponse ne lui parvint. C'était de plus en plus étrange. Rogue s'assura qu'il avait bien pris sa baguette et avança lentement vers la cuisine.

« Hermione ? »

Le spectacle qu'il découvrit à l'intérieur de la pièce le glaça. Flavius tenait fermement Hermione contre lui, sa baguette pointée sur la tempe de la jeune femme, ses intentions parfaitement claires. La sorcière tentait bien de se débattre, mais tous ses efforts semblaient vains...

L'homme de main de Malefoy avisa l'arrivée de Rogue et renforça explicitement à son intention la prise qu'il avait sur la jeune femme. Malgré elle, Hermione laissa échapper un cri de douleur et s'immobilisa soudain.

« Vous êtes un homme mort si vous ne la relâchez pas immédiatement... » gronda le Maître des potions en faisant le geste de chercher sa baguette.

« Ne bougez plus, Rogue ! » s'écria Flavius.

Visiblement à contrecoeur, le sorcier obéit et essaya de faire taire la peur qui montait en lui en voyant Hermione ainsi à la merci de son agresseur.

« Très bien... Maintenant, jetez votre baguette au sol... Et attention, au moindre tour de votre part, c'est elle qui morfle ! »

Rogue se mit à réfléchir rapidement. Peu de choix s'offraient à lui en cet instant. Son regard se planta dans celui d'Hermione, courageux et rageur. Oh non, sa petite Gryffondor n'avait pas peur ! Au contraire, elle lui signifiait de ne surtout pas faire ce que Flavius demandait et d'agir pour neutraliser l'intrus. De toute façon, s'il baissait pavillon, ils étaient morts tous les deux...

« D'accord... Je vais sortir ma baguette... » prévint le sorcier, pour ne pas que ses intentions soient mal interprétées par Flavius.

Rogue fit mine de la chercher dans sa robe, alors qu'il la tenait déjà dans sa main droite. Il baissa la tête et murmura 'Legilimens' sans remuer les lèvres, de manière à ce que Flavius ne le voie et ne l'entende pas. A peine le mot prononcé, Rogue sentit la baguette réagir et lui procurer la puissance nécessaire à la réalisation de son sort. Il n'avait plus qu'à planter ses yeux dans le regard de son rival...

Lentement, sans geste brusque, il déposa la baguette au sol et regarda fixement Flavius, qui arborait déjà un sourire victorieux. Sans se douter de ce qui l'attendait, l'Animagus éclata de rire.

« Voilà donc le fameux Rogue que l'on m'a décrit... On m'avait dit que j'aurais affaire à un sorcier coriace et opiniâtre... Mais tout ce que je vois devant moi, c'est un bouffon qui fait tout ce qu'on lui dit ! »

Le visage de Rogue ne traduisit aucune animosité à ces mots. En fait, à cet instant, il n'écoutait pas le bandit. Il se concentrait sur ce qu'il allait entreprendre... Regarde-moi... Oui, c'est ça... Maintenant ! En un éclair, l'esprit du sorcier pénétra celui de Flavius et glissa sur ses souvenirs sans l'agresser. Il n'avait qu'à se rendre à un endroit bien précis de la mémoire... Pendant ce temps, Flavius continuait de parler...

« ... Maintenant que je vous tiens tous les deux, je n'ai plus qu'à vous... »

Flavius s'interrompit brutalement. Un mouvement à la périphérie de son oeil droit attira son attention et il détourna le regard. Trop tard, sembla t'il, car l'illusion produite par Rogue venait de prendre forme...

Flavius voyait – ou plutôt croyait voir - un reptile menaçant, lové autour de son bras droit, prêt à le mordre ! En poussant un hurlement de terreur, le sorcier recula brutalement et fit un large geste, comme pour se débarrasser du serpent... Dans le mouvement, il relâcha son emprise sur Hermione qui en profita pour se dégager et s'éloigner de lui...

Rogue, pendant ce temps, n'était pas resté inactif. La baguette de Flavius n'étant plus dirigé contre Hermione ou lui, il s'élança sur l'homme terrorisé en poussant un cri de rage...

L'illusion du serpent disparut aussi vite qu'elle était apparue. Flavius essaya de se ressaisir en comprenant qu'il avait été dupé, mais revint sur terre alors que Rogue le percutait violemment. Les deux hommes roulèrent au sol avec fracas. La baguette de Flavius lui échappa des mains et roula à quelques mètres des deux sorciers enlacés dans une terrible lutte...

Hermione regarda avec crainte les deux hommes s'empoigner et essayer à tour de rôle de prendre le dessus l'un sur l'autre. Flavius était de petite taille et ressemblait à un pitbull tout en muscles. Rogue était avantagé par sa taille, mais sa constitution était beaucoup plus frêle... Décidée à l'aider, la jeune femme s'empara de la baguette de Rogue mais ne ressentit pas la montée familière de chaleur dans sa main... Impossible de s'en servir... Et la sienne était restée dans le laboratoire à l'étage...

Les deux hommes continuèrent à rouler sur le sol en émettant des grognements et Flavius tenta de s'emparer de sa baguette. Avec son allonge plus importante, Rogue réussit à la saisir, sans pouvoir toutefois la garder en main. Elle roula sous le meuble. Pour se dégager, Flavius commença à donner des coups de poing au Maître des Potions, dont la force nerveuse était surprenante et lui permettait de maintenir le petit sorcier sous lui...

Finalement, exaspéré par cet asticot gesticulant et vociférant, Rogue donna un violent coup de tête à Flavius. Assommé, l'Animagus ne bougea plus. Il avait son compte.

Rogue, quant à lui, était sonné. Il ferma les yeux quand tout commença à tourner autour de lui. Il ne les ouvrit que pour constater qu'Hermione s'était agenouillée à ses côtés et le regardait avec inquiétude.

« Severus ! Est-ce que ça va ? Bon sang, vous êtes tout blanc ! »

« Hermione, je... »

« Respirez à fond et fixez un point devant vous... Je reviens avec de la glace... »

De la glace ? Pour quoi faire ? s'interrogea silencieusement le sorcier, en même temps qu'il se rendait compte qu'il avait excessivement mal à la tête.

Quelques secondes plus tard, Hermione lui appliquait un linge rafraîchissant sur le front. Peu à peu, la douleur recula alors qu'il retrouvait ses idées.

« Vous êtes le sorcier le plus kamikaze que je connaisse, mais c'était diablement bien joué... Qu'est-ce que vous lui avez fait pour qu'il hurle comme ça ? »

« Qu'est-ce que ça veut dire, 'Quami'... quelque chose ? »

« Kamikaze ?... Suicidaire... C'est japonais... »

« Ah... » Rogue eut un pauvre sourire. « Suggestion hypnotique... De la Légilimencie... »

« Vous devez absolument m'apprendre ça ! »

« On verra... Si vous êtes douée... et serviable... Aidez-moi à me relever. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La médicomage soutint Rogue qui regardait son adversaire, étalé de tout son long sur le carrelage de la cuisine.

« Comment est-il arrivé jusqu'ici ? »

« Par le réseau des cheminées... Il m'a surpris... Je crois qu'il vaudrait mieux qu'on quitte les lieux au plus vite avant que ses complices ne débarquent en force. Je rassemble nos affaires et on disparaît... »

« Vous connaissez un endroit où nous pourrions aller ? »

« J'ai une petite idée... Restez assis et mangez pour reprendre des forces... » Elle lui rendit sa baguette. « Pour le cas où Flavius se réveillerait... »

Elle fila dans sa chambre, avant de monter au laboratoire, où elle ramassa sa baguette, une poignée d'ingrédients, les notes de Rogue et des échantillons de l'onguent et de la potion en quantité suffisante pour quelques jours.

L'appétit irrémédiablement coupé, Rogue considéra le plateau repas qu'Hermione avait confectionné. La fatigue s'abattit soudain sur lui. Vingt quatre heures qu'il n'avait pas fermé l'oeil, et la menace de Malefoy qui se manifestait, en plus...

Ce qui ne vous tue pas, vous rend plus fort...

Il avait toujours cru en cet adage, mais en cet instant, il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir s'allonger et dormir. Il prit la nourriture et la mit dans un sac. Hermione revint quelques minutes plus tard avec un Portoloin.

« On va brouiller les pistes... C'est un truc que m'a appris Remus il y a quelques années... Vous vous sentez d'attaque ? »

« Ai-je vraiment le choix ? »

Hermione ne répondit rien et se contenta d'activer le Portoloin. Les transferts commencèrent.

Ils se rendirent d'abord en un lieu bondé dans le Londres Moldu. Bizarrement, au coeur de la foule en mouvement, ils passèrent inaperçus, sauf selon le point de vue d'un vieux clochard ivre mort, couché sur le trottoir, qui se mit à rire en les voyant soudain apparaître de nulle part comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Ils marchèrent quelques minutes dans les rues avant de se cacher dans un entresol, d'où ils disparurent à nouveau, loin des regards indiscrets cette fois.

Hermione répéta l'opération une dizaine de fois dans différents lieux plus ou moins fréquentés. Elle aurait aimé faire plus de sauts mais elle dut s'arrêter quand Rogue se plaignit qu'il ne se sentait pas bien.

Elle le laissa récupérer un peu puis fit un ultime saut en se concentrant sur les détails du dernier lieu. Elle n'avait mis les pieds qu'une fois là où ils allaient mais le charme de l'endroit l'avait marqué à jamais.

Ils réapparurent dans le salon d'une maison de vacances du début du siècle située sur le front de mer. Au loin, ils pouvaient entendre le bruit des vagues et celui des mouettes qui criaient. A peine arrivé, Rogue tomba à genoux, littéralement vert. Hermione crut qu'il allait vomir sur le tapis de laine.

« Severus, ça va ? »

« Un peu désorienté... » répondit le sorcier, mal à l'aise. « Oh, Merlin... Où sont les commodités ? » demanda t'il urgemment.

Hermione les lui indiqua brièvement. Restée seule, elle tira les rideaux et ouvrit les fenêtres en laissant la brise iodée envahir la pièce. La vue était vraiment magnifique. Elle contempla l'océan et les dunes sous le soleil printanier. L'endroit était paisible et évoquait les vacances en famille de son enfance, quand elle partait avec ses parents et ses cousins. En entendant un léger bruit, elle se retourna et découvrit que son compagnon était revenu, plus sûr de lui, mais toujours aussi pâle.

« Si vous vous permettez un seul commentaire... » menaça Rogue de manière éloquente.

« Loin de moi cette idée » répliqua immédiatement la jeune femme, légèrement amusée.

Qui aurait cru que Rogue était sujet au mal des transferts ? Lourdement, le sorcier s'affala de tout son long sur le canapé confortable et ferma les yeux. Hermione le laissa se reposer et s'affaira à ouvrir entièrement la maison dont une amie moldue lui avait confiée les clés pendant la durée de son absence. Avec application, elle mit ensuite en place un dispositif magique d'alerte tout autour de la résidence pour être prévenue en cas d'intrusion non souhaitée.

Quand elle rentra, elle trouva Rogue paisiblement endormi. Avec attention, elle étala une couverture sur son héros fatigué et le laissa prendre un repos bien mérité. Il avait magistralement disposé d'un Flavius déterminé à les ramener tous les deux vivants devant Malefoy.

C'était étrange d'ailleurs. La jeune femme se souvenait d'avoir clairement entendu Lucius ordonner leurs morts. Alors pourquoi ce revirement soudain de la part de l'ancien Mangemort ? Il était peut-être temps pour elle d'en savoir plus sur les activités secrètes de Lucius...

A suivre...

Il faudra me dire si le couple HG/SS, c'est mieux que le canna, parce qu'apparemment certaines sont plus qu'accros (LOL) Sérieusement, merci pour l'attachement que vous montrez envers cette fic. Ca fait très plaisir !

Mille pardons pour le retard. Plusieurs explications à cela : la panne d'inspiration s'est poursuivie + la mise en place de mes pages persos (une nouvelle aventure qui m'oblige à explorer des tas de nouveaux logiciels barbares pour la néophyte que je suis !) + un travail monstre et des soucis au boulot... Bref, la vie, quoi !

Ben oui, je sèche, mais pas là où vous croyez !... Le plan et le contenu sont établis depuis quelques mois maintenant. En fait, c'est l'ordre des événements (et donc des chapitres) qui est un peu compliqué à mettre en place. J'ai peur d'oublier un truc important ! Tout ça ne doit pas être pas clair pour vous, mais vous comprendrez bientôt quand vous verrez la gymnastique à laquelle je me suis livrée...

Quand à la gagnante du petit concours de devinette, il s'agit d'Ykyrya qui a compris que derrière Quincey, se cachait notre très chère prof. de divination, Sibylle Trelawney. (J'attends une citation de ta part que j'essaierai d'insérer dans un prochain chapitre, dans la bouche d'un des persos...)

Pour répondre à une question qu'on me pose, la fic comporte pour l'instant 175 pages. Je ne compte pas en termes de quantité, mais de qualité. Alors elle comportera autant de pages que nécessaires à sa conclusion.

Sur ce chapitre : petites introspections de Severus qui engagent un lent processus de paix avec lui-même. Il est grand temps qu'il reprenne en main une vie qui lui échappe quelque peu depuis sa résurrection... L'utilisation de la Légilimencie est à la fois un test pour lui et une façon de se racheter vis à vis d'Hermione. Concernant ce qu'il peut faire en tant qu'occlumencien, je pense que par rapport à ce que Jo Rowling nous dit de ces pouvoirs, leur étendue peut être plus vaste, d'où la suggestion hypnotique, vaste tromperie qui relève de l'illusion (merci à Mandrake le Magicien !)

Si certaines d'entre vous ont vu « Tout peut arriver », vous verrez à peu près à quoi ressemble la maison (de rêve) dans laquelle Hermione et Severus se réfugient...

Prochain chapitre avec Lucius, Hermione et Sirêna dans ( ?)... A peu près.

Je vous embrasse.

Nad