LA BRAISE SOUS LA CENDRE
Disclaimer : voir prologue.
Chapitre 27 : Le miroir de Dante
Rogue arrêta soudain Hermione d'un geste alors qu'ils s'apprêtaient à tourner le coin de la rue dans laquelle habitaient Ginny et Harry. Au delà, ils seraient immédiatement repérés par les Aurors en surveillance et signalés comme des intrus, avant qu'Hermione ne soit finalement identifiée par le service de sécurité.
« Une seconde ! » s'écria-t-il. « ... Comment allez-vous expliquer ce que vous savez au sujet de Malefoy ? Qu'allez-vous leur raconter ?
« J'y ai réfléchi, figurez-vous... » répondit la jeune femme, imperturbable. « ... Et j'ai trouvé une histoire plausible... »
« A condition que cela tienne la route, vous croyez vraiment que vous ferez avaler n'importe quoi à vos amis et à des Aurors ? » ricana Rogue.
« Quoi ? Vous ne me croyez pas capable de mentir de façon convaincante ? »
« Permettez-moi d'avoir des doutes à ce sujet... » ironisa t'il en levant un sourcil de manière sarcastique.
Hermione soupira : « Je sais que je n'ai pas votre talent, mais c'est un risque à prendre... Bien sûr, il vous reste toujours la possibilité de ne pas venir avec moi... »
« Pour avoir tous les Aurors à mes trousses une fois que vous serez obligée de tout expliquer... Merci bien ! »
« Severus... ? »
« Oui ? »
« ... Vous êtes impossible... »
Du coin de l'œil, Hermione vit un petit rictus d'amusement relever les commissures des lèvres du sorcier. Feignant d'ignorer son attitude provocatrice, la jeune femme leva brièvement les yeux au ciel et y lança une prière.
Ils reprirent leur marche. Rogue repéra le premier Auror immédiatement, habillé en peintre. Il semblait travailler mais surveillait en fait les allers et venues des passants du haut de son échafaudage. Le second était moins voyant, occupé à tailler une haie dans le jardin d'en face. Ce fut ce dernier qui avertit les occupants de la maison de leur venue. Ils étaient à présent repérés et en voie d'être identifiés. Personne ne les empêcha d'approcher de l'entrée du jardinet. Hermione sonna et ils attendirent en silence.
Des bruits précipités de pas et des voix se firent entendre. La porte s'ouvrit finalement devant Hermione et William d'Arcy, alias Severus Rogue. Les cheveux verts dressés sur la tête, des piercings un peu partout sur le visage, Tonks se tenait en personne devant eux, toujours aussi extravagante. Habillée à la dernière mode Moldue, avec force gadgets - dont un trousseau de clés qui pendait de manière incongrue à son cou - la jeune femme les accueillit avec un grand sourire.
« Hermione ! Quelle heureuse surprise ! »
« Bonjour Tonks... » Les deux jeunes femmes s'étreignirent. « ... Tu vas bien ? »
« Impec ! Mais tu n'es pas venue seule, dis moi... ! »
La sorcière jeta un regard curieux et appréciatif sur l'homme à l'expression neutre en retrait. Visiblement, elle le trouva à son goût car elle lui adressa un large sourire en lui tendant la main.
« Je m'appelle Tonks... Tous mes amis m'appellent Tonks... »
« Enchanté » se contenta de répondre Rogue en lui serrant la main.
« Oui... ? » demanda Tonks en glissant un regard significatif vers la médicomage à la droite du sorcier.
« Oh ! Un ami... William d'Arcy... » répondit Hermione en faisant rapidement les présentations.
En souriant, la médicomage se fit la réflexion que le caractère sombre et gothique de William d'Arcy ne pouvait que séduire l'Auror, toujours en quête d'aventure sentimentale. La nuance qu'avait apportée Hermione en présentant son compagnon n'avait pas échappée à la jeune femme qui envisageait déjà visiblement une ouverture avec le sorcier.
« On peut entrer ? » demanda Hermione.
« Bien sûr... Remettez-moi d'abord vos baguettes... » Tonks haussa les épaules comme pour s'excuser. « ... Question de sécurité, vous savez... »
Hermione et d'Arcy s'exécutèrent, puis Tonks s'écarta et les laissa passer. Elle ne quitta pas des yeux Rogue alors que ce dernier se débarrassait de sa robe noire nonchalamment dans le vestibule et l'accrochait à une patère en feignant d'ignorer l'attention dont il était l'objet... Une attention qui n'avait rien à voir avec celle que l'on prodigue d'ordinaire à un inconnu dont on se méfie...
« On ne s'est pas déjà rencontré quelque part, par hasard ? » demanda finalement la jeune femme exubérante.
Hermione se raidit imperceptiblement en entendant ces paroles. Son regard passa rapidement de l'un à l'autre alors que Rogue, toujours aussi calme, ne trahissait aucune inquiétude.
Il répondit en souriant : « Je ne crois pas. Je suis sûr que je m'en serais souvenu... »
Le tout dit avec une surprenante douceur et un léger accent français qui ravit immédiatement Tonks. La jeune sorcière envoya d'ailleurs un clin d'œil à une Hermione agréablement surprise et murmura discrètement à son attention « Il est charmant... Où l'as-tu déniché ? » quand la Médicomage passa devant elle.
Ils pénétrèrent dans le salon où deux jeunes Aurors, inconnus d'Hermione, jouaient aux échecs magiques. Les jeunes gens les accueillirent poliment en les saluant mais en les dévisageant tout de même avec insistance. Il venait sans doute de reconnaître Hermione, l'une des membres héroïques du « Club des Cinq », comme on l'avait surnommé.
« Ginny sera bientôt là. Elle s'occupe d'Harry... » dit Tonks.
« Comment va-t-il ? »
« Son état est stationnaire selon les médicomages qui le suivent... Mais la mort de Dumbledore l'a beaucoup affecté. »
« Il continue à décliner, n'est-ce pas ? » demanda Hermione avec un serrement de cœur.
Tonks hocha simplement la tête, le visage grave, alors que Ginny faisait son entrée dans la pièce. Les deux amies tombèrent dans les bras l'une de l'autre et s'étreignirent avec effusion. Puis, Ginny prit conscience qu'un étranger se trouvait présent et la dévisageait intensément.
Rogue n'avait pas vu son ancienne élève depuis plus de cinq ans. Pendant la sépulture, il l'avait vaguement aperçue derrière le fauteuil roulant de Potter. A présent, il pouvait voir sur ses traits combien les épreuves et la santé déclinante de son mari avaient marqué la cadette des Weasley. Il connaissait trop bien ce regard hanté et perdu qu'elle lui lançait pour l'avoir vu chez d'autres victimes de la guerre. Ginny était fatiguée, frêle – squelettique même - et avait prématurément vieilli. Il était clair que la jeune femme désespérait et ne vivait que dans le sacrifice et l'ombre de son mari impotent...
« Ginny, je te présente William d'Arcy... William, voici Ginny Potter... » dit Hermione.
« Madame, c'est un honneur de faire votre connaissance... » dit Rogue d'une voix mélodieuse et amicale, le tout accompagné d'un sourire aimable.
Ginny lui retourna son salut, immédiatement touchée par la courtoisie et la chaleur de cet inconnu alors que Tonks était aux anges, complètement sous le charme discret que dégageait indéniablement d'Arcy.
Pendant un instant, Hermione regarda le sorcier quelque peu déconcertée par son aplomb et admira sa performance d'acteur... Le parfait Serpentard dans ses œuvres... Il semblait tellement à l'aise dans ce rôle de gentleman. Comme quoi, leur ancien professeur pouvait faire des efforts quand il le voulait bien... Si seulement Rogue pouvait avoir plus souvent des bonnes manières au lieu de se comporter comme un ours mal léché...
Il y eut un silence. Ses trois interlocuteurs la regardaient. Ginny venait de lui dire quelque chose mais elle n'avait pas entendu son amie.
« Excuses-moi, tu disais ? » demanda Hermione.
« Harry sera heureux de te voir... »
« Oh... Bien sûr, je comptais aller lui parler... Mais d'abord, j'ai quelque chose de très important à te dire... En fait, c'est ce qui motive notre venue ici, William et moi... »
Hermione commença à raconter toute l'histoire en passant sous silence le rôle de Severus Rogue et en omettant certains autres détails concernant leur rencontre. Au fur et à mesure qu'Hermione avançait dans son récit, les visages de ses deux amies s'assombrirent. Ginny et Tonks l'interrompaient parfois pour lui poser une question et jetaient aussi de fréquents regards vers le sorcier muet aux côtés de la médicomage, comme si elles voulaient se rassurer. Rogue se contentait de hocher la tête de temps en temps pour appuyer les propos d'Hermione quant à ses interventions. Il se taisait pour ne pas apporter de doutes dans l'esprit des jeunes femmes. Moins il en dirait, plus l'histoire paraîtrait crédible.
Quand la médicomage eut terminé, un bref silence se fit. Le visage soucieux, Ginny parla la première.
« Je vais immédiatement informer mon père de ce que tu viens de m'annoncer. J'ai peur pour lui et ma mère, surtout qu'on ignore à quoi ressemblent les agresseurs et comment ils vont procéder... »
« Le plus simple serait peut-être d'annuler cette soirée... » proposa Rogue.
« J'ai peur que ce ne soit impossible... » intervint Tonks. « ... C'est beaucoup trop important. »
« Important ? Pourquoi ? En quel honneur a-t-elle lieu ? » demanda Hermione.
« Le rapprochement avec les Géants... » soupira Ginny avec résignation. « Avec l'aide des Shamans de son peuple, Grawp a réussi à unifier les différents clans à la fin de la guerre. Il est sur le point de parvenir à un accord avec les siens. Des traités doivent être signés dans les prochaines semaines... Ce serait l'achèvement de plus d'un an de négociations et le début d'une nouvelle ère de collaboration entre les sorciers et les Géants...
« La paix reste fragile » dit Tonks. « Si jamais il se produit un incident... »
« ... Ce serait une catastrophe pour le Ministère et les efforts de mon père. »
« J'ai lu récemment dans La Gazette qu'il était vivement critiqué par ses adversaires... » avança Rogue.
« Oui. C'est toute sa politique d'ouverture qui serait remise en cause s'il ne réussit pas. Il a la confiance de la communauté mais certains sorciers s'élèvent violemment contre ce type de rapprochements contre nature, comme ils les appellent... »
« Qui, en dehors de Malefoy, pourrait avoir intérêt à faire échouer les actions de votre père ? » demanda Rogue.
« Ils sont nombreux... McGregor, Morgenstern, Havillard, Sanders, Calloway... »
« Cassius Morgenstern ? » demanda Rogue, soudain intéressé.
« Lui-même... C'est peut-être lui qui est le plus fervent opposant de mon père. Il serait sans doute le meilleur candidat au poste de Ministre de la Magie si d'aventure... »
Ginny laissa les mots en suspens et déglutit devant la menace implicite. Immédiatement, Hermione prit la main de son amie dans la sienne et la serra.
« Nous ne laisserons personne faire de mal à ton père. »
« Je le sais, 'Mione... » répondit la jeune femme avec un pauvre sourire qui trahissait toute son inquiétude. « Si vous le voulez bien, nous allons tout de suite aller parler à mes parents... »
« Je vous accompagne avec Rogers... » dit Tonks en faisant un signe à un des Aurors assis devant l'échiquier. « ... Il faut que je prévienne mes supérieurs. »
« Monsieur d'Arcy, vous souhaitez venir ? » demanda Ginny.
« Non merci, Madame. Je dois rendre visite à un ami... »
« Très bien. »
Rogue lut clairement la question dans les yeux d'Hermione. Où a t-il prévu d'aller ? se demandait-elle. La jeune femme retint sa langue malgré sa volonté de savoir et Rogue la laissa ronger son frein. Libre à elle d'imaginer ce qu'elle voulait. Il se leva avec souplesse et se tourna vers le chef des Aurors :
« Tonks, pourriez-vous me rendre ma baguette s'il vous plaît ? »
« Bien sûr... » Elle s'exécuta et se mit à sourire. « Hermione a beaucoup de chances de vous avoir à ses côtés... »
« Le sentiment est partagé. Elle sait combien je lui suis entièrement dévoué... »
Tonks fit une moue appréciative envers Hermione qui hésita sur l'interprétation du commentaire du sorcier. Etait-il honnête ? Etait-il moqueur ? Bien que le sous-entendu ait été dénué de sarcasmes – pour une fois – il n'en demeurait pas moins à double tranchant lorsqu'il sortait de la bouche d'un Serpentard. Peut-être devenait-elle tout simplement parano ? L'ambiguïté de la situation n'avait toutefois pas non plus échappé à Ginny qui jeta un regard curieux vers son amie perplexe, puis vers le sorcier aux yeux indéchiffrables, pour revenir enfin se poser sur la médicomage.
« Ce fut un réel plaisir de faire votre connaissance, William. J'espère que nous nous reverrons malgré les circonstances... » dit Tonks.
« Je suis sûr que nous serons amenés à nous revoir... » D'Arcy prit la main de la jeune femme dans la sienne et la lui baisa respectueusement. « ... J'adore votre look excentrique... »
Hermione fronça les sourcils et regarda son compagnon avec attention alors que Tonks, ravi d'avoir trouvé quelqu'un qui la comprenait, se mettait à rougir de ce qui était visiblement un compliment.
Qu'est-ce qu'il lui prenait tout à coup ? se demanda-t-elle. Pourquoi cette familiarité soudaine et surtout, cette envie de... plaire ? La jeune femme ne se rappelait pas que Rogue et Tonks aient été proches pendant la guerre. Dans son souvenir, le Maître des Potions semblait même plutôt indifférent aux apparences fantasques de l'Auror et la traitait avec le même mépris qu'il réservait à tout le monde. Alors quoi ? Qu'est-ce qu'il voulait lui prouver ?... Qu'il pouvait séduire la première sorcière venue s'il s'en donnait la peine et les moyens ?
A contrecœur, Hermione dut admettre qu'elle se sentait contrariée à l'idée que Rogue puisse porter un quelconque intérêt à une autre femme. Même s'il jouait présentement la comédie, il était aussi vrai qu'il ne s'était jamais donné la peine d'être véritablement aimable avec elle alors que rien ne l'en empêchait d'agir ainsi...
Très à l'aise, d'Arcy salua Ginny et lança un clin d'œil moqueur à une Hermione, cette fois irritée par son attitude provocatrice et ce qu'elle sous-entendait. Au fond, c'était si typique de son caractère. Chassez le naturel, il revient au galop... Rogue aimait mener le jeu à sa guise et manipuler les personnes pour mieux les rabaisser ensuite. A n'en pas douter, dans ce cas précis, il devait chercher à se venger d'elle parce qu'elle avait eu l'audace de mettre son nez dans ses affaires, et surtout, le toupet de lui avoir demandé s'il l'aimait encore... Et ça, c'était quelque chose que Severus Rogue n'était pas prêt d'oublier, ni de lui pardonner. Hermione sentit la colère monter en elle à cette pensée. Si c'était ainsi, s'il pensait une seule seconde qu'elle se laisserait faire, il se trompait. S'il voulait la guerre, elle ne se dérangerait pas pour lui faire ce plaisir et lui faire regretter son comportement...
Hermione le regarda quitter la pièce après qu'il leur ait souhaité bonne chance. A peine la porte fermée, Tonks se tourna vers la médicomage, le visage rayonnant.
« Hermione ! Il faut absolument que tu me donnes son adresse ! Je dois le revoir ! »
Piquée au vif, la sorcière retint une remarque désobligeante et réussit à lui dire calmement :
« William va et vient, tu sais... » commença Hermione en mentant. « ... C'est un... »
« ... Bohème !... » interrompit Tonks sans laisser le temps à la jeune femme de terminer. « … Je le savais ! Merveilleux ! Nous sommes faits pour nous entendre ! »
« Laisse tomber, Tonks... » soupira Ginny avec amusement. « Tu ne vois donc pas que le mystérieux William n'a d'yeux que pour une certaine Hermione Granger... »
« Ginny ! » s'écria l'intéressée en rougissant. « Ce n'est pas ce que tu penses ! »
« A d'autres... » La cadette des Weasley eut un petit sourire malicieux. « ... Cependant, j'admets qu'il cache bien son jeu... »
« C'est vrai ?... » demanda Tonks, soudain confuse. « ... Et moi qui arrive avec mes gros sabots !... Tu sais, je n'ai pas l'intention de marcher sur tes plates-bandes... »
« Mais puisque je vous dis qu'il n'y a rien entre lui et moi !... » protesta Hermione.
« C'est toujours ce qu'on dit... N'empêches que j'ai déjà vu cette lueur dans tes yeux... » avança Ginny, heureuse de taquiner son amie.
« Je ne vois absolument pas de quoi tu parles... » répondit Hermione en tâchant de paraître détachée, mais en rougissant de plus belle.
« Tout n'a pas été dit entre vous deux, c'est ça ? » demanda Tonks avec sa curiosité habituelle.
Hermione soupira finalement, abandonnant tout espoir de les convaincre du contraire.
« Ginny, Tonks, la situation est un peu plus compliquée que ça... Et nous avons franchement d'autres chats à fouetter que de parler de ma vie sentimentale. »
Surtout quand Severus Rogue est impliqué, ajouta t'elle mentalement.
« C'est vrai » répondit Ginny en se renfrognant brutalement. Elle se dirigea vers la cheminée. « Tout le monde est prêt ? »
Les trois autres répondirent favorablement. La jeune femme rousse prit la Poudre de cheminette et cria sa destination en s'engageant dans l'âtre. Quelques secondes plus tard, ils réapparaissaient tous au Ministère...
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Ce moins que rien m'a berné... Il m'a roulé dans la farine comme un débutant ! Je vais te le faire payer au centuple, Graham Fisher. Tu vas regretter le jour de ta naissance !
Dans un geste de rage, Lucius Malefoy froissa le parchemin de la soi-disant traduction du Nécronomicon et le jeta au sol avec un grondement sourd qui trahissait toute sa colère. En suivant les instructions transcrites par Graham Fisher dans le document, il n'avait pas senti le brutal réchauffement de la pièce se produire comme cela aurait dû arriver, et n'avait donc pas par conséquent, réussi à invoquer le Guide.
Furieusement, il se mit à arpenter la pièce en jurant. Arrivé près de la table, il s'empara de la théière et la projeta avec force et fracas contre le mur. Son contenu s'étala sur le panneau de bois alors que les débris en porcelaine se répandaient au sol... Après cela, il se sentit mieux, mais pas complètement satisfait. Connaissant son pouvoir de destruction, de simples gestes étaient parfois préférables à l'attrait que représentait la magie sous sa forme la plus noire...
Lucius respira profondément en fermant les yeux. Cela ne servait à rien de s'énerver ainsi. Il fallait plutôt qu'il réfléchisse à un moyen rapide et sûr de retrouver le traducteur avant que ce dernier puisse utiliser le manuscrit à son profit ou le détruire.
En l'absence d'indices, il n'avait guère le choix. Il allait devoir faire appel à un Démon Majeur pour localiser le porteur du Nécronomicon. C'était efficace, mais diablement dangereux. L'erreur n'était pas de mise et il devait d'ores et déjà penser à une monnaie d'échange pour acheter les services du Démon…
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Dans la salle de classe située au dernier étage de la tour nord de Poudlard, Sybille Trelawney s'apprêtait à accueillir des cinquièmes années en cette fin d'après-midi, lorsqu'elle entendit un petit bruit insistant en provenance de la fenêtre. Un pauvre petit hibou tout hirsute utilisait son bec contre la vitre pour signaler sa présence à l'occupante des lieux, présentement dans la lune.
Sybille recevait peu de courrier. Elle était l'une des dernières descendantes des Vestales, ces prêtresses antiques qui prédisaient l'avenir. Dans la longue lignée de ses ancêtres, il semblait cependant que le fluide spirite s'était considérablement tari au fil des générations. Sybille savait parfaitement qu'elle n'avait pas le Don, comme l'avaient sa grand-mère et sa mère avant elle, et que par conséquent, son « troisième œil » demeurait désespérément aveugle aux mystères du futur...
En réalité, Sybille Quincey Trelawney avait raté sa vie. Incapable de prendre en main son existence, instable et passablement portée sur la chopine, elle passait aux yeux de ses collègues pour une originale en constante représentation, une sorcière pour qui le destin était une grande pièce de théâtre dont elle essayait de tenir le premier rôle...
Albus Dumbledore ne l'avait accueillie à Poudlard que par amitié envers sa mère. Peut-être aussi par charité, mais cela, elle ne l'aurait jamais admis car elle avait sa fierté. Après tout, ne descendait-elle pas d'un clan de magiciennes respectées, voire vénérées par de nombreux sorciers et des Moldus ? Tout tenait dans ces quelques mots.
Trelawney finit par ouvrir la fenêtre et laissa l'oiseau entrer dans la pièce. Le hibou émit des hululements de protestation avant de se poser sur le dossier d'une chaise haute et de lui tendre la patte.
Sybille prit la lettre mais la laissa tomber immédiatement au sol en poussant un petit cri. Soudain glacée, elle contempla avec horreur le parchemin qui avait roulé sous son bureau. A son contact, elle avait ressenti une brève sensation extrêmement désagréable et négative. Cette missive, elle en était sûre, était porteuse de mauvaises nouvelles.
Le professeur de Divination ne pouvait quitter des yeux le rouleau et serrait ses mains l'une contre l'autre sans se décider à faire un mouvement pour le ramasser. Cette impression, c'était comme si on venait de lui annoncer la mort d'un être cher dans une terrible tragédie, une catastrophe, la fin du monde...
« Professeur Trelawney, est-ce que tout va bien ? »
Sybille sursauta violemment en poussant un nouveau petit cri et se tourna vers le jeune Spielberg, un élève de Serdaigle, qui se tenait à ses côtés, le regard interrogateur, vaguement inquiet. D'autres élèves pénétraient en riant bruyamment dans la salle, sans qu'elle les ait entendus approcher malgré le raffut qu'ils faisaient.
Encore secouée et perdue, le professeur ajusta ses lunettes et répondit machinalement à l'adolescent que tout allait bien, merci, tout en essayant de reprendre le contrôle de ses nerfs.
Habitué à ses lubies, Spielberg haussa les épaules et rejoignit ses camarades qui s'installaient à leur place en chahutant. Sybille les contempla en silence un long moment et s'étonna comme toujours de leur vitalité et des tours que lui jouait la destinée. Oui, la destinée... Pourquoi, par exemple, récupérait-elle toujours des étudiants qui sortaient systématiquement d'un cours de potions ? Deux heures passés en compagnie de Logan Scott, et c'était le relâchement après la tension que le Directeur de Serpentard inspirait. L'antipathie qu'elle éprouvait envers cet homme froid et mesquin était épidermique et en passe de devenir légendaire. Dans son expérience, c'était à croire que tous les professeurs de potions étaient des êtres infâmes, autoritaires et imbus de leurs personnes...
Sybille écarta avec détermination ces pensées par trop déprimantes et demanda le silence. Ayant complètement oublié l'existence du parchemin et son lot de mauvaises nouvelles, elle aborda son cours sur le tirage des Tarots avec une passion qui faisait peine à voir...
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Après son escapade, Severus Rogue était de retour chez les Potter. A peine entré, il aperçut David Talbot dans le salon en grande discussion avec l'un des jeunes Aurors. Aussitôt, le sorcier s'éclipsa pour éviter qu'on les présente l'un à l'autre et qu'il soit démasqué, David ayant connu William d'Arcy sous une autre apparence. Qu'il soit rassuré, le jeune Médicomage ne le reconnut pas lorsqu'il jeta un bref regard dans la direction de l'homme en noir.
Dans la cuisine, Rogue tomba sur Ginny qui donnait ses instructions à l'elfe de maison pour le dîner. Brièvement, la jeune femme l'informa du résultat de sa visite au Ministère de la Magie. Comme le craignait Tonks, la soirée n'avait pu être annulée du fait de son importance, mais aussi de la confiance des proches d'Arthur Weasley dans le dispositif de sécurité. Ginny ayant pourtant fortement insisté, son père avait finalement concédé que les Aurors viendraient renforcer les rangs du personnel présent. L'Ordre du Phénix serait aussi informé et enverrait quelques uns de ses membres pour protéger le Ministre. Les invités seraient de toute façon filtrés et n'entreraient que ceux qui auraient une invitation officielle, revêtu du sceau magique du Ministère.
Rogue savait que toutes ces mesures étaient insuffisantes. Il connaissait trop bien Lucius pour savoir que le sorcier devait avoir pensé à tout. Il insista auprès de Ginny pour qu'Hermione et lui obtiennent deux invitations à la soirée. Les visages des deux hommes susceptibles de commettre l'attentat ne leur étaient pas inconnus. S'ils venaient à se montrer, ils pourraient les reconnaître parmi la foule. Ginny lui répondit qu'elle essaierait de faire son possible mais qu'elle ne promettait rien.
Rogue quitta la jeune femme quand elle lui eut indiqué où se trouvait Hermione. Elle était avec Harry et 'William' pouvait les rejoindre, même si l'idée de voir Potter déplaisait fortement à Rogue.
Le sorcier s'engagea dans le couloir et s'arrêta devant la porte que lui avait indiquée Ginny. Il allait frapper lorsqu'il entendit un bruit qui retint toute son attention. Il ne provenait pas de la chambre mais d'une autre pièce, à l'autre bout du couloir.
Il écouta attentivement et s'approcha de l'origine des reniflements qu'il entendait à présent distinctement. Une femme pleurait. Son premier réflexe fut de battre en retraite discrètement pour se soustraire à une effusion sentimentale et larmoyante qu'il ne voulait subir pour rien au monde. Et pourtant... à mi-chemin, il s'arrêta, incertain quant à la conduite à tenir... Le doute s'empara de lui. Et si c'était ?...
Il revint sur ses pas et passa lentement la tête par la porte ouverte... pour découvrir Hermione Granger, assise sur le rebord de la baignoire, les yeux rougis par les pleurs, un mouchoir sur la bouche pour retenir ses sanglots... La scène le surprit tellement qu'il resta pétrifié quelques secondes, avant de faire connaître doucement sa présence à la jeune femme.
En l'apercevant, la jeune femme s'essuya prestement le visage et les yeux, puis se leva en essayant de se ressaisir.
« Vous êtes revenu... » réussit-elle à dire.
« A l'évidence... »
Rogue croisa les bras contre sa poitrine et l'observa attentivement alors qu'elle lui tournait brusquement le dos pour masquer son désespoir.
« Je suppose que vous allez encore me traiter de Gryffondor sentimentale, incapable de maîtriser mes émotions... » dit-elle d'un ton qui ne lui ressemblait pas.
« Hermione, je... » Il quitta sa pose indolente et en trois pas, il fut auprès d'elle. Avec douceur, il posa la main sur son épaule. « ... Par le passé, il est certain que j'aurais réagi ainsi, mais plus maintenant... Je suis capable de sentir quand quelqu'un est dans la détresse... Dites-moi ce qui ne va pas... »
La jeune femme baissa la tête et ses épaules s'affaissèrent.
« Harry... C'est Harry... »
Rogue fronça les sourcils et ses traits se durcirent. Machinalement, il tourna la tête dans la direction de la chambre du jeune homme, prêt à aller dire deux mots à Potter, oubliant totalement l'espace d'un instant que William d'Arcy n'était qu'un inconnu pour le prodige de la magie réduit à l'incapacité.
« Il est perdu... » ajouta Hermione dans un souffle.
Severus Rogue comprit immédiatement ce qu'elle impliquait et éprouva une impression bizarre. Même si le sort de Potter n'était guère enviable et qu'il avait réellement détesté le jeune homme pendant sept longues années, jamais il n'aurait cru pouvoir éprouver un jour... ça... pour le fils de son rival.
Il écarta le trouble indéfinissable qu'il ressentait pour se concentrer sur Hermione, qui était présentement effondrée devant ses yeux.
« Combien de temps lui reste t'il ? » demanda t'il doucement.
« Il s'affaiblit terriblement... Un mois, peut-être un peu plus... C'est si brutal... »
Rogue la dévisagea intensément et réfléchit quelques secondes, avant de demander : « Albus venait-il souvent le voir ? »
« Oui, régulièrement. »
« Et à chaque fois, Potter semblait aller mieux ?... »
Hermione le regarda, interloquée. « Comment le savez-vous ? »
« Je me souviens que Poppy était furieuse à chaque fois qu'Albus utilisait le transfert d'énergie... A son âge avancé, il prenait de gros risques. Selon elle, c'est un procédé de guérison trop dangereux quand la victime est sur le point de succomber, car elle peut entraîner celui qui utilise son pouvoir avec elle, pour peu qu'il soit suffisamment affaibli... »
« Je sais tout cela » dit-elle, morose.
« Bien sûr... Car Dumbledore vous a montré comment l'utiliser et vous le pratiquez à votre tour sur Potter... »
« Mais pas du tout ! » protesta t'elle.
« Ne mentez pas... Hermione, regardez-vous dans le miroir... »
Les deux mains sur les épaules de la jeune femme, il la fit pivoter sur elle-même. Hermione plongea aussitôt le regard dans son reflet et comprit ce qu'il voyait. Elle avait les yeux rougis par les pleurs, le teint pâle, presque transparent, et les traits anormalement tirés. L'expression de son regard était hantée mais révélait aussi une grande fatigue.
« Vous n'êtes plus que l'ombre de vous-même... » reprit Rogue. « Je ne veux pas que vous vous épuisiez de cette façon... »
« Mais Harry est mon ami ! Je dois tout faire pour le sauver ! » s'écria t'elle.
« Non, pas ainsi » dit-il fermement. « Nous trouverons une autre solution. »
Hermione dévisagea le reflet du vrai Rogue que le miroir magique renvoyait et fronça les sourcils.
« Nous ? Vous vous préoccupez de lui maintenant ? »
« S'il met indirectement votre vie en danger, oui... »
Le duel de regards se poursuivit au travers du miroir magique qui s'abstint de tout commentaire. Hermione releva le menton de manière déterminée et défia Rogue.
« Je l'ai déjà fait quand vous étiez mourant, je peux le refaire avec Harry !»
« C'était inacceptable… Même si Fumseck vous a aidé à me faire revenir, vous avez mis votre vie en danger de manière inconsidérée. Et vous faites la même chose avec Potter, sauf que sa situation est différente : il est sous l'emprise d'un sort maléfique, pas d'une maladie… »
« Vous ne comprenez pas. Nous lui devons tous tant. Sans lui et Neville, Voldemort serait encore là ! J'ai un devoir envers lui : celui de l'aider ! » s'entêta la jeune femme. « C'est mon ami. Je dois le faire !... »
Les Gryffondors et leur maudite loyauté ! Il fut tenté un instant de la secouer pour lui faire entrer un peu de plomb dans la cervelle. Mais à quoi bon ? Elle placerait toujours l'amitié au dessus de tout.
« Hermione, vous savez qu'il y a un prix à payer. Le sort que Voldemort lui a lancé opère lentement son œuvre de destruction sur lui. Si vous l'aidez, la Magie Noire va aspirer votre vitalité, comme elle est en train d'aspirer celle de Potter ! »
« Si c'est à ce prix, alors qu'il en soit ainsi... »
« Il n'est pas question que je vous laisse faire... » affirma t'il d'un ton féroce.
Hermione se méprit sur ses intentions. « Non, bien sûr... De toute manière, vous n'en avez rien à faire si Harry meurt ! »
« C'est faux et vous le savez très bien ! J'ai promis à sa mère de le protéger ! »
Elle n'avait rien à rétorquer à cela car c'était la vérité, même s'il avait toujours eu une façon contestable de le prouver. Hermione baissa les yeux mais Rogue lui prit le visage à deux mains pour qu'elle le regarde à nouveau.
« Hermione, nous trouverons une autre solution... »
« Il n'y en a pas... » se désespéra t'elle.
« Il y en a une ! » affirma t-il avec conviction. « ... Dans cet univers, tout est régi par la dualité. Si un sort a été lancé, alors un autre sortilège peut défaire ce qui a été fait... »
« Mais j'ai tout essayé !... »
« Non, car vous auriez trouvé ce charme... Il faut encore chercher, continuer à croire... Il existe et je vous aiderai à le trouver avant qu'il ne soit trop tard... »
La jeune femme le dévisagea intensément en puisant dans la conviction du sorcier la volonté de croire qu'un miracle était encore possible.
« Vous me le promettez ? »
« Je vous le promets... »
Sous son regard, Rogue la sentit trembler légèrement. Il la vit déglutir alors que ses yeux se remplissaient à nouveau de larmes. La présente fragilité de la jeune femme le bouleversa.
« Hermione... »
Severus l'attira contre lui et la serra dans ses bras. Ce vieux rêve de la tenir ainsi pour la réconforter se réalisait enfin. C'était à la fois familier et nouveau de sentir le soulèvement de sa poitrine contre la sienne alors qu'elle respirait, d'apprécier le contact soyeux de ses cheveux contre sa joue, de respirer son odeur alors que la main de la jeune femme s'accrochait à sa chemise, comme à une bouée de sauvetage...
Mon amour...
Il laissa sa main caresser les cheveux fins d'Hermione, envahi par une émotion indescriptible, à tel point qu'il avait l'impression que son cœur allait exploser dans sa poitrine. Quand elle releva la tête pour le regarder, il n'hésita pas.
Il l'embrassa.
Les bras d'Hermione se refermèrent instantanément sur lui. Les lèvres douces de la jeune femme s'ouvrirent sous son baiser et sa langue caressa la sienne. Elle sentait le parfum des fleurs sauvages et avait un goût de vanille... C'était divin, enivrant, quasi-extatique... Un faible gémissement de protestation récompensa ses efforts alors qu'il reprenait sa respiration et murmurait :
« Est-ce que vous comprenez maintenant ? »
Pour toute réponse, elle lui retourna son baiser. Severus se concentra uniquement sur les sensations : la douce chaleur de ses lèvres et de sa langue contre sa bouche, le souffle chaud de sa respiration, le contact de ses petits seins contre son torse, les battements désordonnés de son cœur. Le désir s'enflamma en lui, l'empêchant de penser à autre chose que l'envie de la posséder. Ce soir. Maintenant.
Il ne voulait plus attendre. Il voulait la coucher sur un lit et envoyer au diable toutes pensées cohérentes et rationnelles. Il voulait la toucher, la goûter, la connaître entièrement. Il voulait caresser chaque parcelle de son corps et la faire sienne. Il voulait l'entendre gémir et crier de plaisir alors qu'il plongeait en elle sans retenue...
Alarmé par ses réactions, il s'écarta doucement d'elle et ferma les yeux pour reprendre le contrôle de son corps. Il sentit la main d'Hermione se poser sur sa joue. Sa peau était si fraîche. La sienne était probablement brûlante.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda t'elle doucement.
Il ouvrit les yeux. Les pupilles dilatées de la jeune femme reflétait la même faim dévorante que la sienne et le même regret. Mais Rogue ne se leurra pas longtemps. Dans le cas d'Hermione, c'était probablement un effet du lien mystérieux qui les unissait déjà au travers de la Magie Noire... Une réaction physique amplifiée par une attirance cachée... De l'envie, du désir, de la concupiscence... mais pas de l'amour. Encore secoué, il mit un peu plus de distance entre elle et lui et passa une main tremblante dans ses cheveux.
« Excusez-moi, je n'aurai pas dû... » dit-il d'une voix rauque.
« Severus... »
Mais alors qu'elle objectait, elle aussi comprenait. Ils restèrent quelques secondes à s'observer silencieusement en faisant taire leurs petites voix intérieures par la promesse d'une prochaine étreinte libératrice.
« Je voudrais voir Potter... » dit finalement Rogue. « ... Harry... » corrigea t'il avec gaucherie. « ... Pour l'examiner... essayer de comprendre... »
Hermione ne l'avait jamais vu chercher ses mots ainsi. Plus symptomatique, il venait d'appeler pour la première fois le prodige de la magie par son prénom… Lui toujours si précis et sûr de lui devait singulièrement être déstabilisé pour agir ainsi…
Elle n'avait qu'à évoquer l'intense émotion qu'elle-même avait ressentie quand il l'avait embrassé pour comprendre son présent état d'esprit. Egoïstement, elle n'avait qu'une envie à cet instant : qu'il la reprenne à nouveau dans ses bras et qu'il la… Hermione dut repousser à regret l'image de tentation qui s'imposa à elle…
En silence, elle passa devant lui et le conduisit jusqu'à la porte de la chambre de son ami.
… A suivre…
Pas trop tôt, diront certains !
Je parie que vous êtes encore plus frustré(e)s maintenant et que vous allez me réclamer la suite à corps et à cris ?
Réponse : ça vient… Quand, précisément ? Prochainement… Patience…
Sur ce long chapitre, je ne sais honnêtement pas trop quoi dire. Je l'ai commencé (il y a longtemps) dans la douleur et terminé dans le bonheur, pour des raisons évidentes concernant nos deux héros… Je tiens à souligner que j'ai subi des pressions pour qu'ils « activent » car j'avais prévu une scène similaire un peu plus tard… Comme l'histoire est structurée, cela ne pose pas réellement de problèmes et vous voilà (pour un temps !) satisfaits.
Hermione a été mon challenge ici, car ses sentiments évoluent et elle en prend conscience seulement maintenant. Elle se savait attirée par Severus, il est possible que ce soit plus profond, bien qu'elle n'en mesure pas encore toute l'ampleur… J'hésite à adorer ou à détester Trelawney, alors que Lucius est un vrai plaisir à écrire car c'est un vrai méchant sans scrupules et impitoyable… Quant à Severus, il reprend son indépendance et s'affirme en champion des causes perdues et en amoureux insatisfait…
Je vous laisse apprécier. Comme toujours, les commentaires sont les bienvenus…
