Quelques jours plus tard, après que chaque vampire de la famille ait pu constater de leurs propres yeux qu'Harry n'était pas une menace pour eux, Carlisle et Esmée décidèrent de l'inviter chez eux, pour faire connaissance dans les règles. Et s'excuser de s'être montrés aussi peu accueillant. Quand il avait reçu leur invitation, Harry avait passé une commande Aux Vieux Ossements, la boutique sorcière qu'il avait dénichée à Forks.

- Qu'est-ce que tu trimballes dans ton sac ? Demanda Edward, sur le chemin.

Le vampire était venu le chercher pour lui montrer la bonne direction, et parce qu'il faisait de plus en plus irruption chez Harry dans le seul but de discuter avec lui. D'une certaine façon, il se sentait bien en sa présence. Avec Harry, il pouvait avoir des conversations matures et profondes, comme ce qu'il ne pouvait pas faire avec Bella. Et pour lui, c'était bien plus amusant que lorsqu'il discutait avec les membres de sa famille dont il pouvait entendre les pensées. Ça rajoutait un côté piquant à Harry. Il ne pouvait jamais savoir si le sorcier lui mentait ou se moquait de lui. Il devait avoir confiance en lui et la confiance était une chose qu'Edward n'avait plus accordée dans son intégralité depuis très longtemps.

- C'est pour toi et ta famille, répondit Harry. De la nourriture.

- Comme celle que tu me donnes ? S'enthousiasma Edward.

Harry s'arrêta un moment et tourna la tête vers lui, sourcils froncés.

- Tu es excité à ce point par le fait de pouvoir manger ?

- Tu ne peux même pas imaginer, répondit Edward, le ton grave. Depuis un siècle, je ne connais plus que le sang. J'ai oublié le goût de toutes les choses dont je raffolais quand j'étais humain.

- Ça te manque ? D'être humain ?

- Je suis reconnaissant à Carlisle pour m'avoir transformé, parce que sans ça je serais mort, mais si j'avais eu le choix, jamais je n'aurais dit oui pour devenir ce que je suis.

Harry replaça la bretelle de son sac sur son épaule et se remit en route.

- C'est pour ça que tu es contre le fait de transformer ta petite-amie en vampire ?

- Comment tu le sais ?

- C'est Jacob qui m'en a parlé.

- Il ne peut pas se taire, celui-là, grogna Edward.

- Il aime cette fille et il s'inquiète pour elle.

- C'est vrai, je ne veux pas la transformer, parce qu'elle ne réalise pas ce qu'elle va perdre.

- Vous ne lui avez jamais expliqué ?

- Bien sûr que si ! Qu'est-ce que tu crois ? Mais j'ai l'impression qu'elle ne s'en rendra vraiment compte que quand elle sera une des nôtres.

- J'ai une question, qui pourra sûrement te paraître idiote.

Edward jeta un regard curieux vers Harry qui continuait d'avancer, impassible. Pour une fois qu'Edward voudrait pouvoir lire dans l'esprit de quelqu'un !

- Pourquoi tu ne la quittes pas ?

- Parce que je l'aime, répondit Edward. Ça ne semble pas évident ?

Ils étaient arrivés devant la maison. S'arrêtant devant les marches, Harry tourna la tête vers Edward. Il ne dit rien, se contentant de lui jeter un regard que le vampire ne sut déchiffrer, et monta vers la porte d'entrée. En vérité, il n'était pas convaincu par la réponse qu'il lui avait donnée. S'il l'aimait vraiment, il ne resterait pas avec elle. Il faisait juste preuve d'égoïsme.

Appuyant sur la sonnette, même s'il savait pertinemment que toute la maison était au courant de sa présence, Harry attendit qu'on vienne lui ouvrir.

Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit à la volée et une fille aux longs cheveux bruns lui passa sous le nez, sans se préoccuper de lui, pour se jeter au cou du vampire.

- Edward ! S'écria Bella. Je pensais que tu serais là quand j'arriverais.

- Je suis désolé, je suis allé chercher Harry, fit Edward avec un sourire tendre.

Harry haussait un sourcil, fronçant l'autre. À quoi était-il en train d'assister au juste ?

- Bella, souffla la voix de Carlisle à son oreille. La…

- Je sais, coupa Harry en entrant dans la maison.

Il avait adressé un rapide sourire au chef Cullen. Ses yeux balayèrent le grand espace ouvert devant lui. Ça devait rapporter d'être un vampire. Rosalie et Emmett étaient en train de descendre un long escalier. Il entendait quelqu'un dans une autre pièce tandis qu'Alice le regardait, un peu plus loin.

- Viens, entre, salua Jasper. Je suis content de te voir.

Harry lui offrit un rapide sourire poli.

- J'ai apporté quelque chose pour vous, informa-t-il. Où est la cuisine ?

Jasper fit un signe de tête, incitant Harry à le suivre. Tous aussi curieux, les vampires rejoignirent Harry et Jasper dans la cuisine. Le sorcier salua Esmée, qui avait tenté une approche pour l'enlacer avant d'être arrêtée par Edward. Il ne valait mieux pas mais la femme le faisait si naturellement qu'elle en oubliait qu'Harry, même s'il n'en laissait paraître que des particules, était traumatisé par son passé. Qu'il ne supportait pas d'être touché à outrance ou de devoir se confier.

- Qui es-tu ? Demanda Bella, accrochée au bras d'Edward. Je ne t'ai jamais vu.

- C'est Harry, je t'ai parlé de lui, répondit Edward.

- Ah oui, celui à cause de qui Jacob ne me répond plus.

Harry n'était pas stupide, il voyait bien l'hostilité dans la voix de Bella. Elle semblait particulièrement contrariée d'être ignorée par son ami, mais est-ce qu'il y était pour quelque chose ? Harry n'avait rien demandé, Jacob faisait sa vie et s'il n'avait plus envie de parler à cette fille, ce qu'il comprenait largement avec le peu qu'il avait vu, c'était son problème.

- Tais-toi ou barre-toi d'ici, tonna la voix de Rosalie.

- Rose !

- Ne compte pas sur moi pour m'excuser, Alice. Je ne l'aime pas et ce n'est pas nouveau. On était tous d'accord pour inviter Harry, elle s'est incrustée et si c'est pour être aussi désagréable, je ne vais pas prendre sur moi pour la supporter.

La mâchoire crispée, Bella resserra sa prise sur le bras d'Edward. Elle non plus n'aimait pas Rosalie, parce qu'elle avait toujours fait preuve d'une méchanceté sans nom à son égard. Elle n'avait rien fait pour mériter ça ! Elle ne voulait rien d'autre que vivre éternellement aux côtés de l'amour de sa vie, en quoi c'était mal ?

- Qu'as-tu amené, Harry ? Demanda Carlisle pour changer de sujet.

- De la nourriture.

- Les vampires ne mangent pas, siffla Bella.

Elle savait qu'Harry était au courant de la nature des Cullen, même si elle n'appréciait pas particulièrement ça. Que les loups sachent parce qu'ils étaient leurs ennemis naturels, d'accord, elle voulait bien l'accepter, mais savoir qu'un inconnu comme ce SDF maigrichon lui volait le plaisir d'être la seule à savoir, non.

Harry inspira doucement pour se calmer. Il avait tendance à s'énerver un peu vite et il n'avait jamais vraiment beaucoup apprécié d'être provoqué. D'ailleurs, plus les années passaient et moins il le supportait. Sans compter que cette fille lui rappelait la meringue rose bonbon insupportable qu'était Ombrage. Bon Dieu qu'il détestait cette sorcière.

- Bella, s'il te plait, sois gentille, souffla Edward, entendant les pensées de Rosalie.

- Je suis gentille, répondit-elle du tac au tac. Je lui signale juste une chose que n'importe qui connaissant l'existence des vampires est censé savoir. Vous vous nourrissez de sang, c'est le b-a-ba.

- Excuse-là Harry, quémanda doucement Esmée, posant une main sur son épaule et lui offrant un tendre sourire maternel.

- Peu importe, balaya Harry.

Choquée, Bella essayait de ne pas montrer ce qu'elle ressentait. Tout le monde avait décidé de se liguer contre elle ou quoi ? Depuis quand sa famille défendait quelqu'un d'autre qu'elle ? D'habitude, quand Rosalie était méchante avec elle, tout le monde la défendait ! Alors pourquoi quand elle ne faisait que dire une vérité à un inconnu, ça semblait être la pire chose du monde ? Ne se préoccupant pas du tout d'elle, ce qui agaçait un peu plus la jeune fille, Harry déballa le contenu de son sac.

- La vache, s'exclama Emmett, ça sent super bon ton truc.

Tous les vampires de la pièce ressentirent la même chose. Ils sentaient tous le parfum délicieux qui s'échappait des paquets d'Harry et tous, sauf Edward, étaient surpris. Ils ne comprenaient pas.

- Les vampires peuvent se nourrir d'autres choses que du sang, expliqua-t-il, profitant de cette occasion pour lancer un regard supérieur en direction de Bella. Mais ça ne se trouve pas partout et les quantités que vous pouvez ingérer sont limitées.

- Limitée à quel point ? Demanda Carlisle, soulevant un couvercle pour inspecter le contenu.

Il se délecta de l'odeur qui s'en dégageait. Il n'avait plus mangé de sauté de veau depuis une éternité.

- Un kilo par semaine pour la nourriture, un demi-litre par jour pour les boissons. Environ.

Harry sortit deux boites de thés qu'il posa sur la table en finissant sa phrase.

- Effectivement, c'est très limité, souffla Esmée.

- On peut vraiment manger ça ? Intervient Emmett. On ne va pas se rendre malade ou un truc du genre ?

- Si vous en consommez trop, ça vous rendra salement malade pour plusieurs jours, mais oui, vous pouvez vraiment manger ça.

- C'est absurde, lança Bella. Je suis sûre qu'ils le sauraient s'ils pouvaient manger.

- Toi, tu la fermes, je ne te le redirais pas ! S'énerva Rosalie.

Vexée, Bella leva des yeux larmoyants vers Edward. D'habitude, il réagissait au quart de tour et là, plusieurs secondes s'étaient écoulées sans qu'il ne dise rien.

- Je suis désolé Bella, mais Harry dit la vérité. J'ai eu l'occasion de tester pendant l'une de mes gardes.

Mais c'était impossible ! D'un autre côté, Bella songea au fait que, si elle n'était pas obligée de se nourrir uniquement de sang, ce n'était pas une si mauvaise nouvelle. Même si elle détestait avoir tort ou qu'on la fasse passer pour une idiote.

- Vous pourriez tester cette première expérience avec un thé, proposa Harry.

- C'est une excellente idée, sourit Esmée. Je vais faire chauffer de l'eau.

La femme se tourna et s'attela à la tâche. Elle adorait passer du temps dans la cuisine, même si elle déplorait toujours de ne pas pouvoir l'utiliser. Quand elle était encore humaine, c'était l'une de ses passions. Elle aimait passer des journées entières à cuisiner et pâtisser. Plaisir qui s'était un peu évaporé maintenant qu'elle ne pouvait plus se délecter de son travail.

- Je peux te poser une question ? Demanda Carlisle en se tournant vers Harry.

- Allez-y.

- Comment est-ce possible ? Je veux dire, qu'est-ce que ce que tu nous as amené a de différents de la nourriture humaine que nous ne pouvons pas manger ?

- Tout ça, commença Harry, est en partie fait avec des ingrédients qu'on ne trouve que du côté sorcier. Des herbes, des épices, parfois même des viandes. C'est parce que c'est en partie magique que toutes les créatures magiques, même vous, peuvent les consommer et c'est aussi pour ça que vous ne pouvez pas trouver ça chez les humains.

Un rire s'éleva dans la cuisine, surprenant tout le monde. Bella avait lâché le bras d'Edward pour essuyer les larmes qui coulaient du bord de ses yeux.

- Je n'ai jamais rien entendu d'aussi stupide de toute ma vie ! Fit-elle en riant. « Le côté sorcier » ? Tout le monde sait que ce sont des âneries et que la magie n'existe pas. Ça se saurait depuis longtemps sinon ! Tu n'es pas juste stupide, tu es aussi fou.

Emmett attrapa Rosalie par le bras in extremis pour l'empêcher de se jeter sur l'adolescente. En remarquant ça, Bella arrêta de rire, lâchant un couinement de surprise et de peur, puis se cacha dans le dos d'Edward, s'en servant comme bouclier. Un peu déçue de son attitude, Alice la regarda.

- Tu arrives à croire que nous sommes des vampires, que j'ai des visions du futur, qu'Edward lit dans les pensées, que les loups-garous existent, mais pour toi la magie n'existe pas ? Alors dans ce cas, d'où venons-nous ?

- Alice a raison Bella, c'était particulièrement irrespectueux et déplacé de ta part. Je te demande de présenter tes excuses à Harry. Maintenant.

La jeune fille, prise de court, chercha d'abord du soutien dans les yeux de son petit-ami mais celui-ci lui fit clairement comprendre qu'il était d'accord avec sa sœur et son père. Elle avait dépassé les bornes. Les larmes aux yeux, elle essaya de faire bonne figure et accorda à peine un regard à Harry.

- Je suis désolé, dit-elle sans le penser.

- De nous deux, laissa échapper Harry en se tournant vers elle, appuyant sa hanche sur le plan de travail et croisant les bras, c'est toi la plus stupide. Les vampires, tout comme les loups-garous, sont des créations des sorciers. Et d'ailleurs, si tu veux tout savoir, Jacob et les siens ne sont même pas de véritables loups-garous.

- Comment ça ? Coupa Carlisle. Qu'est-ce que tu veux dire ?

- La famille Black, dont Billy et Jacob font partie et dont les membres de la réserve sont des descendants, est une très vieille famille de sorciers. Mon parrain en faisait partie mais l'ancêtre commun à tous les loups de la réserve était un animagus. C'est le nom que les sorciers donnent à ceux qui ont la capacité de prendre la forme d'un animal bien particulier. Ce sorcier se changeait en loup, mais il a été maudit et tous ses descendants ont subi cette malédiction. Les Quileutes ne sont pas des loups-garous, se sont des sorciers qui ont perdu toutes capacités magiques autre que la métamorphose.

- Et le fait qu'ils se changent tous en loup viendrait de leur ancêtre ? Demanda Jasper.

Harry acquiesça.

- C'est une conséquence de la malédiction.

C'est n'importe quoi, pensa Bella. Il ne sait pas du tout de quoi il parle et il essaie de me faire passer pour une idiote méchante. J'espère juste qu'Edward est toujours de mon côté.

- Je crois que nous avons beaucoup de choses à apprendre de toi, Harry.

Esmée lui fit un nouveau sourire, revenant avec la théière, prête à servir. Pour ne pas avoir à supporter Bella trop près d'elle, Rosalie partit prendre suffisamment de tasses pour tout le monde et les ramena à sa mère.

- Merci, souffla la femme avant de verser dans chacune le liquide brûlant.

Penché au-dessus des tasses, Emmett frétillait d'impatience d'y goûter. Les vampires avaient beau dire, le sang était délicieux et la vie de vampire assez incroyable, il y avait beaucoup de petites choses humaines qui creusaient un gros manque. La nourriture, le sommeil, la lumière du soleil. Harry aida Esmée à distribuer les tasses.

Ils en avaient tous une en main, mais seul Harry avait eu le courage d'y boire pour le moment. Edward voulait attendre de voir les réactions des membres de sa famille. Il s'amusait déjà beaucoup avec leurs pensées.

- Bon, je me lance, souffla Carlisle, appréhendant grandement.

Pourtant, il voulait, et devait, montrer l'exemple à ses enfants. Ils ne pouvaient pas prétendre cesser de douter d'Harry s'ils n'osaient pas faire quelque chose d'aussi idiot que boire une tasse de thé. Lorsque ses lèvres rencontrèrent le liquide brûlant, ses yeux s'ouvrirent en grand. Le thé s'écoula dans sa gorge et, en plus de son air béat, un soupir d'intense satisfaction s'éleva dans la pièce.

Tout de suite après, les autres vampires se jetèrent sur leurs tasses et purent constater à leurs tours combien il était agréable de redécouvrir le plaisir d'un bon thé chaud. Même si l'appréciation du goût n'était pas unanime, chacun ayant ses propres préférences, ils étaient tous ravis de constater que oui, ils pourraient à nouveau avoir une part d'humain.

Bella, elle, regardait le liquide d'un air mauvais, plissant le nez. Ça sentait fort et elle était persuadée que le goût devait être horrible !

- Personne ne te force à en boire, dit Harry en glissant un regard en coin vers elle.

Surprise, la jeune fille leva le regard vers lui.

- Qu'est-ce qui te fais croire que je n'en veux pas ? Je n'aurais pas accepté la tasse si c'était le cas.

Et toc ! Que pouvait-il répondre à ça ? Fière d'elle, Bella se garda bien de dire que si elle avait accepté, c'était uniquement pour ne pas paraître malpolie aux yeux de sa nouvelle famille. Elle ne pouvait pas se comporter comme avec Charlie. Lui, ce n'était pas important ce qu'il pouvait bien penser d'elle, mais il était hors de question qu'elle se fasse mal voir par les Cullen. Ils risquaient de ne plus vouloir faire d'elle une des leurs sinon.

- S'il n'y a que la transformation qui t'intéresse, reprit Harry, je pense que le premier vampire venu saura contenter ton désir. À moins qu'il ne préfère te tuer en se nourrissant de toi.

Tous les vampires se tournèrent vers le sorcier, qui avalait une nouvelle gorgée de thé sans sourciller. Chacun avait interprété ses mots à sa manière. Rosalie n'était même pas surprise que la petite-amie de son frère soit uniquement intéressée par l'immortalité. Emmett préférait garder un petit doute, même si les arguments de sa femme avaient toujours été particulièrement justes. Alice n'aimait pas la façon dont le sorcier parlait de son amie. Jasper voulait éviter d'émettre le moindre jugement. Non seulement il n'était pas très bien placé pour, mais en plus, il ne voulait pas créer le moindre conflit. Esmée ne voulait pas y croire. Edward ne comprenait pas ce qu'il prenait à Harry de dénigrer ainsi sa petite-amie et, enfin, Carlisle trouvait cela particulièrement dérangeant.

- Harry, tu ne devrais pas la juger sans la connaître, souffla Carlisle.

- Je ne juge pas, se défendit le sorcier. J'expose simplement ce que dit son esprit.

- Personne ne peut lire dans les pensées de Bella, contra Alice, sourcils froncés.

En s'en doutant seulement, la petite brune venait de faire grandement plaisir à son amie. Bella avait toujours su qu'elle pouvait compter sur elle. Et effectivement, personne ne pouvait lire en elle. Ce qui était d'ailleurs bien pratique.

- Harry le peut, souffla Edward, abattu.

- Qu'est-ce que tu dis ? S'exclama Carlisle, surpris.

Les yeux baissés, Edward posa la tasse sur le plan de travail. Bien sûr qu'Harry pouvait, après tout, il lui avait dit savoir se servir de cette magie. Lui n'était qu'un novice qui ne savait rien gérer, entendant tout et n'importe quoi sans pouvoir s'en empêcher ou faire le tri.

Baissant légèrement la barrière de son esprit, pour permettre à Edward de l'entendre, Harry regarda fixement dans sa direction et s'excusa platement pour avoir dit une telle chose à voix haute et devant tout le monde. Harry l'a remis aussitôt en place en voyant Edward secouer légèrement la tête. Il avait entendu. Harry se traita ensuite d'idiot pour avoir agi comme un imbécile. Il ne s'était jamais montré si mauvais avant mais cette fille, il ne la supportait vraiment pas. Elle était manipulatrice, enfantine et mal éduquée. Et puis, Edward ressemblait à Cedric et ce dernier était tombé amoureux d'une fille comme Cho Chang, juste avant sa mort. Une fille gentille, brillante, pleine de vie et avec un grand cœur. Tout ce que cette idiote ne semblait pas être. Harry voulait mieux pour Edward.

- Edward ? Insista Carlisle.

- Ce qu'il veut dire, c'est que je lui ai appris l'origine des vampires ayant un don, répondit Harry.

- Il y a une raison alors ? S'intéressa Emmett.

- Oui, il y en a une, confirma Harry. Edward, et par conséquent Alice et Jasper, n'étaient pas de simples humains avant leurs transformations.

- Nous étions des sorciers, révéla Edward.

Il releva les yeux vers les membres de sa famille, tous bouche-bée. Alors c'était ça, l'explication ?

- C'est stupide, ils l'auraient su s'ils pouvaient faire de la magie. Tu n'es rien d'autre qu'un charlatan ! S'agaça Bella.

Personne n'eut le temps de le voir venir qu'une gifle, assénée par Rosalie, frappa durement l'adolescente. Un cri de surprise et d'indignation s'échappa de la gorge de Bella et elle releva le nez, main sur sa joue rougie et la bouche grande ouverte.

- Je t'avais prévenu ! S'énerva la blonde en la pointant du doigt, menaçante. Alors maintenant tu vas me faire le plaisir de fermer ta grande bouche sinon je t'arrache la langue !

Bella voulut répliquer, mais lorsque Rosalie amorça un mouvement vers elle, le faisant délibérément à vitesse humaine, la jeune fille recula et se colla contre son petit-ami. Même s'il ne pouvait pas défendre Bella sur tous les points, en particulier lorsque de telles bêtises sortaient de sa bouche, il lança un regard noir à sa sœur dont la blonde se ficha complètement.

- Revenons-en au sujet principal, calma Carlisle en se tournant vers Harry. Est-ce vraiment possible qu'ils n'en n'aient rien su ?

Au fond, même si la forme laissait à désirer, Carlisle ne pouvait pas contredire Bella. Avoir des pouvoirs magiques devait être quelque chose qu'on ne pouvait pas longtemps ignorer.

- La magie est un trait héréditaire, expliqua Harry, mais il arrive que des sorciers naissent de parents moldus.

- Les humains sans pouvoir, éclaira Edward.

Il avait bien suivi ses leçons et il en était assez fier. Harry fit un signe de la main vers le vampire, confirmant l'information.

- Je n'ai appris ma nature de sorcier qu'à mes onze ans, continua Harry. Avant ça, même si j'avais déjà été témoin de choses étranges, que je faisais sans savoir comment, je n'aurais jamais pensé à quelque chose comme ça.

- Comment tu as su que tu étais un sorcier ? Demanda Rosalie, elle aussi assez intéressée par cet univers inconnu.

- Aujourd'hui, les sorciers sont tous recensés par notre gouvernement et tous les enfants sorciers doivent faire leurs études dans une école de sorcellerie. J'ai su que j'étais un sorcier quand on est venu me chercher pour que j'intègre celle d'Angleterre.

- Harry m'a expliqué que les sorciers nés de parents non-sorciers sont beaucoup discriminés et que le plus probable, c'est qu'au moment où j'ai été transformé, et plus encore avant ça, on ne cherchait pas à trouver ces sorciers.

- Donc vous êtes passés entre les mailles du filet, conclut Carlisle.

- Mais je ne comprends pas en quoi ça explique qu'Harry puisse lire les pensées de Bella, intervint Esmée.

Ah ! Quand même ! Pensa Bella. Au moins une qui réfléchit ! Évidemment que ce parasite ne peut pas lire dans mes pensées ! Je suis unique !

Un râle de désespoir fit vibrer les cordes vocales d'Harry.

- Pour ta gouverne, lança-t-il, las, tu es loin d'être unique. Il y a des dizaines si ce n'est des centaines de milliers de personnes qui ont ce don, sans compter les sorciers.

Bella vira au rouge. Un rouge de honte et de colère. Comment était-ce possible ?

- Et pour vous répondre Esmée, reprit-il en adressant un léger sourire à la femme, ça s'explique tout simplement par le fait que contrairement à votre fils, je maîtrise cette forme de magie. Ce qui est un don pour lui a été un enseignement pour moi. Je maîtrise aussi la divination qui est à l'origine du pouvoir d'Alice.

- Et moi ? Voulu savoir Jasper. Existe-t-il une magie qui permette de ressentir les émotions ?

- Non. Mais il existe des empathes. C'est ce nom que vous utilisez aussi.

- Alors mon don en est vraiment un ?

Harry hocha la tête. Effectivement, les empathes, tout comme les fourchelangues ou les métamorphomages étaient des dons que certains sorciers possédaient, sans rien demander.

- Pour moi, fit Harry, ça s'apparenterait plus à une malédiction qu'à un don.

- Harry, s'exclama Edward, une lumière venant de s'allumer dans son esprit. Tu as dit que pour toi nos dons avaient été des enseignements. Tu pourrais nous apprendre à les contrôler ?

Surpris, le sorcier prit le temps de réfléchir. En théorie, s'il avait été capable d'enseigner des sorts de défense à ses camarades, ils devraient pouvoir entraîner des vampires à utiliser leurs dons. Autour d'eux, les autres vampires, qui n'étaient pas concernés, s'y intéressaient de près.

Bella, égale à elle-même, était loin d'être ravie. Même si tout le monde semblait avoir oublié ce qu'Harry avait révélé de ses pensées, elle ne voulait pas qu'Edward puisse les lire. Elle serait obligée de faire extrêmement attention à ne pas déraper autrement et elle avait bien plus important à faire. Comme préparer son mariage.


Je vous assure qu'en relisant le chapitre pour le couper et le corriger, j'ai moi-même été agacé par le comportement de Bella au point de vouloir lui coller ma main dans la figure. Et c'est moi qui l'ai faite aussi insupportable. Je crois que c'est le karma ^^'

Enfin bon, petit rappel pour vous inciter grandement à me laisser vos avis en review, c'est aussi important pour moi que ça me fait plaisir de les lires ! Dîtes-moi honnêtement ce que vous pensez de l'histoire ou simplement ce qui vous passe par la tête, même si ce n'est pas constructif, ou des questions sur ce que vous n'avez éventuellement pas compris. Ça m'aide à avoir la motivation et l'envie de continuer. Ça m'aide aussi à m'améliorer. C'est vraiment important pour un auteur d'avoir des retours sur ce qu'ils partagent alors n'hésitez surtout pas !

Surtout que, étonnamment (et au moment où je tape ces lignes) cette histoire est la plus aimée de celles que j'ai publiées, mais celle possédant le moins de retour. De quoi me faire tourner en bourrique à essayer de comprendre pourquoi o_O

Vous êtes aussi de plus en plus nombreux à suivre et à aimer cette histoire et ça me touche vraiment beaucoup, alors merci à vous tous !