Marie-A : C'est un aveu ? x)
Je ne fais pas ma mystérieuse, je garde le suspense (qui on le sait tous est très inutile vu la situation XD) Eheh, Rosalie c'est la meilleure !
Bon alors, je t'avoue que tout ce que tu as évoqué, et même le chapitre d'avant c'est des choses que j'ai faites légèrement à l'arrache, parce que je n'avais pas prévu ces scènes au départ, donc je pense que ça se ressent un peu. Je ne suis pas sûre de comprendre de quelle partie tu parles quand tu évoques Esmée et Alice ^^' ensuite, les hybrides, c'est moi qui n'y ai pas pensé tout de suite et j'avais pas envie de modifier tout ce que je venais déjà de faire pour l'intégrer. Par contre, c'est vrai que les Cullen adhèrent beaucoup et écoutent beaucoup ce que dit Harry simplement parce qu'ils ont bien compris qu'il avait des connaissances et un savoir du monde magique bien plus important qu'eux. Par exemple, rien que le fait de s'être pris en pleine face qu'un gamin à peine adulte savait plus de choses sur les vampires qu'eux, alors qu'ils ont tous au moins un siècle (ou presque) bah, ça fait mal à l'égo x)
Et puis parfois, on fait aveuglément confiance à quelqu'un qu'on vient de rencontrer pour des raisons qu'on ignore nous-mêmes. J'avoue que les relations entre mes personnages sont telles que ça m'arrange pour le déroulement de l'histoire.
Alors, je pense que pour l'histoire des cobayes y'a un petit malentendu XD ou alors on a pas la même vision des choses, pour moi dans l'univers d'Harry Potter, les créatures magiques ne sont seulement pas aussi bien acceptées que les sorciers et un peu mises à l'écart (ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose). Harry, il est fidèle à son peuple dans les grandes lignes, lui tout ce qui l'intéresse, c'est de protéger le monde, que ce soit les sorciers, les moldus, voire même les autres créatures magiques (et il le prouve bien en ayant mentionné aucuns noms dans sa lettre). Quand tu parles d'idolâtrer, c'est pas vraiment ça non plus, il a simplement conscience du fait que les sorciers ont les connaissances et ont les moyens de gérer beaucoup plus de choses que les moldus, que les créatures magiques et surtout que lui tout seul, mais il ne veut plus en entendre parler pour autant, c'est un monde auquel il ne veut plus appartenir, à cause de ce qu'il y a vécu, mais ça ne veut pas dire qu'il sera indifférent à tous les voir mourir. En fait, s'il est parti c'est surtout parce qu'il ne supportait plus d'être qui il était dans ce quotidien, il voulait repartir à zéro, pas forcément abandonner définitivement tout ce qu'il avait connu. Rien ne dis qu'il ne retournera pas chez lui une fois qu'il ira mieux !
Alors (décidément ça commence à être un peu long x) ) je vais éclaircir quelques trucs mdrr, Harry n'arrive pas à tirer totalement un trait sur ses anciens amis parce qu'il a quand même des bons souvenirs avec eux, mais il ne se sent pas seulement incompris d'eux, il se sent aussi trahi.
C'est vrai qu'Harry est un peu un paradoxe ambulant, mais il ne faut pas oublier qu'il est en train de se reconstruire, ou du moins il s'y efforce, alors forcément, il a parfois des restes de réflexe et de réflexion de sa vie d'avant (ce qui est normal).
Je suis contente de voir que malgré tout ça l'histoire te plait ! J'espère que j'ai éclairé un peu les choses (tu n'as pas tort dans ce que tu as dit et ta review m'a aussi permis de réfléchir à des choses que je n'avais pas vu en écrivant, donc merci !)
Ah la la, le débat sur Draco x)
PS : Et c'est la plus longue que j'ai jamais reçue donc félicitations à toi aussi ! XD
Harry était le seul étranger encore présent dans la maison des Cullen. Billy et son fils étaient rentrés chez eux. Ils avaient bien proposé à Harry de le ramener mais le sorcier avait décliné. Pour l'instant, il essayait de se remettre de ses émotions. Alors il restait assis là, sur ce canapé, à être fixé par Edward qui voulait visiblement l'aider, sans pour autant savoir quoi faire. Il venait à peine de poser sa main dans son dos, lui demandant d'un chuchotement s'il allait bien, quand Alice se rappela à eux.
- Edward, tu dois aller parler à Bella.
- Oh pitié, soupira Rosalie avant de s'en aller.
La jeune femme ignora le comportement de sa sœur et garda son regard fixé sur son frère.
- Tu dois lui dire, insista-t-elle.
- Alice, s'agaça-t-il. Pour l'instant, Bella va bien, contrairement à Harry. Alors laisse-moi décider de mes priorités.
- Mais…
- Viens, Alice, lui souffla Jasper en la levant. Allons faire un tour.
Il avait bien vu, et bien senti, que le reste de sa famille était à deux doigts d'entrer en conflit avec elle.
- Je vais aller lui chercher quelque chose de chaud, décida Esmée en se dirigeant vers la cuisine.
Avec un peu de chance et d'espoir, ça remontrait le moral d'Harry. Il lui faisait tellement de peine. Chaque fois qu'elle posait les yeux sur lui, elle avait envie de lui faire oublier les mauvaises choses de sa vie. Même une amnésie totale vaudrait mieux. Petit à petit, il ne resta plus qu'Harry et Edward dans la pièce.
- Elle me fait penser à ma mère, souffla Harry.
- Esmée ? Demanda Edward.
Le sorcier acquiesça lentement.
- Pourtant je croyais que…
- Je ne l'ai pas connu, confirma Harry. Mais du peu que je sais, ou que j'ai vu, je pense qu'elles se seraient comportées de la même façon.
Une larme glissa le long de la joue d'Harry et, sans vraiment savoir ce qui lui prenait, Edward la lui essuya en caressant sa joue au passage. Il n'eut pas le temps de se rendre compte de son geste, ou à peine, qu'Harry se leva d'un bond.
- Harry, excuse-moi ! Fit Edward.
Pourtant, le sorcier ne l'écouta pas et il ne put que le regarder quitter le salon, sans rien dire. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Déjà qu'il était un peu trop proche de lui, maintenant, il se retrouvait à le consoler comme il aurait consolé Bella. Juste après qu'il lui ait fait une telle confession en plus. Edward se prit la tête entre les mains et soupira longuement. Il voulait comprendre.
Comprendre pourquoi Harry l'attirait autant. Comprendre pourquoi ça le préoccupait tellement de risquer de le perdre. Comprendre pourquoi il attachait de moins en moins d'importance au bien-être de Bella. Pour espérer mettre ses idées au clair, il sortit de la maison. S'aérer lui ferait sans doute du bien.
Harry avait entendu des voix dans la cuisine et s'y était rendu. Il ne voulait pas penser à la tendresse dont Edward avait fait preuve avec lui. Et il préférait aussi ne pas se rappeler qu'il avait comparé Esmée et sa mère à haute voix. Comme il s'y attendait, il trouva Rosalie, Emmett et Esmée dans la cuisine. La mère faisait semblant de ne rien entendre en s'attelant à lui préparer un thé.
- Rosalie, appela Harry en arrivant près d'elle.
La jeune femme coupa court à sa discussion avec son compagnon et se tourna vers lui.
- J'ai une question pour toi.
Un peu fatigué, Harry prit place sur un tabouret, autour de l'îlot.
- Je t'écoute.
- Tout à l'heure, tu as dit que tu rêvais d'être humaine. Pourquoi ?
Un silence plus pesant s'abattit dans la cuisine. Esmée laissa sa bouilloire sur le feu et quitta la pièce. Elle avait dans l'idée d'aller chercher son mari. Elle n'était pas bête au point de ne pas se douter de la suite de la conversation. Rosalie, elle, leva les yeux vers Emmett qui se tenait à côté d'elle. Il lui fit un tendre sourire et ils se comprirent sans un mot. L'expression de la jeune femme avait changé. Elle qui était d'habitude si fière et qui regardait les autres de haut, là, elle ressemblait vraiment à une femme emplie de regrets.
- Je…
Rosalie s'humecta les lèvres et, gardant son regard fixé sur ses doigts, elle essaya de trouver le courage de tout dire. Après tout, Harry connaissait déjà beaucoup de leurs secrets, certains qu'il avait même simplement devinés. Et, il pourrait peut-être l'aider. Ils ne connaissaient toujours pas l'étendue de ses capacités.
- Depuis toujours, je rêvais de devenir maman. C'était la seule chose que je désirais vraiment. J'aurais tout fait pour ça… Carlisle m'a sauvé la vie avant que j'en aie eu le temps.
- C'est pour ça que tu détestes tellement Bella ? Parce qu'elle dénigre sa vie humaine pour devenir vampire alors que c'est tout ce que tu voudrais ?
Se pinçant les lèvres, Rosalie acquiesça. Ce n'était sans doute pas très réglo de sa part mais elle ne pouvait pas s'en empêcher.
- Elle est égoïste. Elle ne se rend même pas compte de ce qu'elle perd. De la vie qu'elle pourrait mener et que des centaines de femmes rêveraient d'avoir.
En entendant siffler la bouilloire, Harry se permit d'aller verser l'eau dans la tasse qu'Esmée lui avait préparée. Il se réinstalla sur son tabouret, les jambes un peu lourdes, et ajouta un peu de sucre à la préparation. Pour ne pas risquer de dire des bêtises, ou de lui donner de faux espoirs, Harry prit son temps pour choisir ses mots. Il ne voulait pas faire davantage souffrir Rosalie.
- Si Edward décide de redevenir humain, je tenterais l'expérience. Si jamais j'y arrive…
- Tu es en train de me dire que tu pourrais me rendre mon humanité ? Coupa Rosalie.
- Ce n'est qu'une hypothèse, je ne veux pas que tu te fasses de faux espoirs. Et je me doute qu'il faudra que je retransforme également Emmett.
Le vampire lui fit un sourire qui voulait tout dire. Bien sûr que l'un n'irait pas sans l'autre. Leur amour était beau. Harry les enviait un peu. Eux, au moins, ils avaient quelqu'un sur qui compter en toute situation. Sur qui se reposer quand ils n'avaient plus la forcer d'avancer seuls.
- Ça prendra très longtemps, lui dit Harry. Je l'ai dit tout à l'heure, ce rituel me pomperait énormément d'énergie et le temps pour la renouveler doit se compter en mois.
- Je comprends, souffla Rosalie. Mais… S'il y a ne serait-ce qu'un maigre espoir…
- Je vous donnerai la même réponse que celle que j'ai donné à Edward, interrompit Carlisle en entrant dans la pièce.
Tout le monde se tourna vers lui. Il avait un léger sourire, celui qu'il avait toujours sur les lèvres. Lui et Esmée se postèrent sur un autre des côtés de l'îlot, face à Rosalie et Emmett. Harry était bien, assis entre eux. Ils pouvaient mieux les observer. Soufflant sur sa tasse, il la porta à ses lèvres en observant les jeux de regards.
- Vous perdrez deux enfants de plus, souffla Emmett.
Il ne s'exprimait pas beaucoup, mais imaginer que Carlisle et Esmée devraient dire adieu à trois d'entre eux lui faisait beaucoup de peine. Ils avaient passé des décennies, tous ensemble.
- Peut-être, répondit Carlisle. Mais nous perdrions trois enfants pour leur bonheur. Je ne peux pas demander mieux.
- Je ne sais pas si je serais capable de faire ça, déclara Rosalie.
- Oh Rose, bien sûr que si, lui dit gentiment Esmée. On sait tous à quel point ça te pèse. Ça ne s'arrange pas avec le temps.
Coupable, Rosalie baissa le nez. C'était la vérité et ils le savaient très bien. Doucement, Esmée fit le tour de la table et releva son menton.
- Tu as le droit de faire ce qu'il faut pour réaliser ton rêve. Seulement, ici, tu devras en parler avec Carlisle et Emmett.
- Je sais bien, répondit Rosalie avec un sourire rapide.
Elle en avait déjà l'intention. Pour elle, il n'y avait aucun doute possible. Si elle pouvait redevenir humaine, alors elle sauterait sur l'occasion à pieds joints.
- Tu serais une merveilleuse mère.
L'entendre lui donna envie de pleurer. Elle évitait d'y penser, pour ne pas trop souffrir, mais c'était une perspective dont elle avait un peu peur. Harry se racla la gorge, pour rappeler qu'il était là. Tout le monde se tourna vers lui et Carlisle sembla un peu gêné.
- Je vous laisse décider de tout ça entre vous. Je ne m'en mêlerais pas. Que ce soit pour Edward, Rosalie ou Emmett.
- C'est très prévenant, remercia Carlisle.
- C'est surtout que ça ne me regarde pas, répondit-il. Mais, je peux continuer de faire des recherches pour me préparer au mieux.
- Combien de temps avons-nous ? Demanda Carlisle.
- Autant que vous voulez, ça m'est égale. Je crois qu'il n'y a aucune condition météorologique particulière. Quand vous serez prêt, j'essaierai de l'être aussi.
Tous hochèrent la tête. Cette situation était aussi compliquée que salvatrice. Harry but d'autres gorgées de thé. Il se sentait vraiment fatigué.
- On peut aller en discuter ? Demanda Rosalie à Emmett.
Son compagnon hocha la tête et, après un salut à Harry, ils quittèrent la pièce. Carlisle les regarda s'en aller et posa ensuite son regard sur le sorcier.
- Serais-tu d'accord pour que l'on discute en privé ?
Surpris, Harry releva les yeux. Il ne savait pas de quoi Carlisle voudrait lui parler mais, il n'avait aucune raison de dire non.
- Une conversation privée ? Dans une maison remplie de vampire ?
- Tu as raison, s'amusa Carlisle.
- Je peux toujours essayer quelque chose.
Avec sa baguette, il aurait pu insonoriser la pièce, mais sans, il n'était pas sûr d'y parvenir. Pourtant, un dicton moldu disait bien « qui ne tente rien, n'a rien ». Ce serait l'occasion pour lui de voir si sa nouvelle magie lui permettait de jeter d'anciens sorts.
- Allons dans mon bureau, proposa Carlisle, le buste tourné vers la sortie.
Harry aurait dû s'en douter. Il ne savait pas s'il était assez en forme pour se lever et marcher jusque là-bas. Une sieste ne lui ferait peut-être pas de mal. Ces derniers jours, il en faisait trop et son corps avait décidé de le lui rappeler. Éludant cette pensée pour le moment, il se leva, tasse en main, et suivit Carlisle à travers la maison. Son allure était lente et il avait l'impression qu'il ne tarderait pas à tomber dans les pommes. Pour son plus grand soulagement, il fut rapidement assis sur un fauteuil confortable. Il posa sa tasse sur la table basse et demande à Carlisle de fermer la porte.
- Ça ne les empêchera pas d'entendre, tu sais.
Face au regard insistant du sorcier, Carlisle ferma la porte. Harry se concentra, yeux clos, et rassembla sa magie au bout de ses doigts. Ne sachant pas vraiment comment s'y prendre, il tenta d'abord de prononcer la formule, main tendue vers la porte. Il ne sentit aucun changement dans l'air. Avec un soupir, il retenta l'expérience mais n'obtenu le résultat escompté qu'à la quatrième tentative.
- Ça devrait être bon, informa-t-il en se laissant aller contre le fauteuil. Personne ne devrait nous entendre.
- Vraiment ? Fit Carlisle, interloqué.
Quand Harry hocha la tête, reprenant sa tasse pour la siroter, Carlisle tenta d'appeler sa femme. Il y passa près d'une minute entière avant de se rendre à l'évidence : Harry avait bel et bien insonorisé son bureau. Enfin une pièce dans laquelle cette famille pourrait tenir des conversations secrètes !
- Ça ne marche que la porte fermée, expliqua Harry. Et avec un peu de chance, les dons d'Edward et de Jasper ne devraient pas fonctionner.
- C'est fantastique !
La mine émerveillée de Carlisle fit sourire Harry. Il s'enfonça un peu plus en arrière et ramena ses jambes contre lui.
- De quoi vouliez-vous parler ? Demanda-t-il.
- Tu peux me tutoyer, répondit Carlisle en lui adressant un sourire.
Il s'avança vers lui, débarrassa le petit sofa face au sorcier et y prit place.
- J'aimerais que nous discutions d'Edward.
- J'ai l'impression que le monde entier tourne autour d'Edward, soupira Harry.
- Ce n'est pas faux, s'amusa Carlisle.
Harry bu les dernières gouttes de son thé et reposa sa tasse. De son côté, Carlisle avait posé les coudes sur ses genoux et croisait ses doigts.
- Je vous écoute, encouragea Harry, n'étant pas encore assez à l'aise pour le tutoyer.
- Eh bien, je voudrais ton avis en tant que personne extérieur. Selon toi, est-il heureux ?
- Dans sa vie ? Ou vous pensez à Bella en particulier ?
- Les deux, avoua Carlisle.
- Non, je ne crois pas. Je pense que cette fille est ce qui se rapproche le plus d'un poison pour lui.
- Puis-je te demander ce qui influence ta réponse ?
- Eh bien…
Harry se pinça les lèvres. Il avait réussi à garder le secret pour l'instant, mais personne ne l'empêcherait de mener son rituel à bien. Ça ne représentait de danger pour personne et il était à peu près certain que personne n'oserait l'en empêcher.
- Je vais vous faire une confidence, Carlisle.
Le vampire hocha doucement la tête. Il se sentait flatté qu'Harry lui fasse suffisamment confiance pour ça.
- J'ai… perdu, corrigea-t-il, un ami. Ma position de sorcier, et la magie que j'utilise, m'ont permis d'entamer un rituel.
Il releva les yeux et plongea son regard dans celui de Carlisle. Il n'allait certainement pas se démonter, son désir était toujours là et il n'en n'avait pas honte.
- Je suis en train de créer un enfant. Je n'ai pas très envie de vous expliquer comment ça marche, mais c'est quelque chose dont je suis capable. J'ai décidé de donner une seconde chance à mon ami, en quelque sorte, et Edward m'aide, depuis le début. Carlisle, ce qui me fait dire qu'Edward n'est pas heureux c'est que je vois une très nette différence dans son attitude quand il parle de Bella, comparée à la façon dont il se comporte quand je suis seul avec lui.
- Merci, de m'avoir confié ce secret et je t'assure qu'il sera bien gardé. Pour être honnête, j'apprécie Isabella, mais je ne risquerais pas la vie ou le bonheur de mon fils pour le sien.
- Vous n'êtes pas le seul. Rosalie la déteste et, même s'il se garde bien de le dire, Jasper est de son avis.
Cette information choqua Carlisle. Jasper se rangeait du côté de Rosalie ? Depuis quand ? Et pourquoi n'avait-il rien vu ?!
- Jasper s'accorde avec Rosalie sur le fait qu'Edward n'agit pas par amour mais par possession. Nous sommes trois, et peut-être même plus, à penser que leur relation n'a rien d'une relation amoureuse normale. Si Edward s'accroche autant à Bella, ce n'est peut-être pas parce que, comme il le dit, il l'aime, mais parce qu'il ne veut pas perdre ce qu'il pense avoir retrouvé.
- Un sens à sa vie, termina Carlisle. Oui, j'y ai déjà songé.
Le vampire porta l'une de ses mains à son visage et appuya son menton sur le dos de celle-ci.
- Depuis qu'elle est arrivée, nous enchaînons les problèmes. Que ce soit avec les Quileutes ou les Volturi. Voire même au sein de notre propre famille. Il n'y a jamais eu autant de tensions et je déteste ça.
- Vous avez essayé de partir, il me semble.
- Oui, mais ça n'a eu aucun effet positif. Bella accumulait les risques pour forcer Edward à revenir vers elle pour la protéger et Alice a fini par avoir une vision. Edward l'a cru morte et a bien failli mettre fin à ses jours.
- Carlisle, par respect pour votre famille et parce qu'Edward est ce qui se rapproche le plus d'un ami pour moi, je dois vous dire que pour son bien, il doit s'éloigner d'elle.
- Je ne sais pas si je serais capable de le lui faire comprendre. Il refusera de m'écouter.
- Peut-être que vous il ne vous écoutera pas, mais si ça vient de moi, il y a peut-être une chance. Qu'en pensez-vous ?
Carlisle hocha la tête.
- J'ai l'impression que tu l'influences plus qu'il ne le voudrait mais jusqu'à maintenant, je ne m'en suis jamais inquiété. Tu ne fais entendre ta voix que pour son bien.
- Dans d'autres circonstances, j'aurais pu vous proposez de lui effacer les souvenirs qu'elle a de vous. Mais je ne suis pas en mesure de le faire, pour l'instant, et même si je le pouvais, je ne pense pas que ça aurait réglé la situation. Edward est trop attaché à elle.
- Il faut qu'il coupe le cordon, comprit Carlisle.
- Et je crois que la seule façon d'y arriver, c'est qu'il prenne conscience de la véritable personnalité de Bella. Je pense sincèrement que la vision que vous avez d'elle n'est qu'un masque, un jeu qu'elle joue pour être dans vos bonnes grâces et obtenir de vous ce qu'elle désire.
- Tu penses que c'est une manipulatrice, mais aurais-je réellement pu me faire avoir ? Avec tant d'années d'interactions humaines derrière moi ?
- Vous êtes peut-être simplement aveuglé par le comportement d'Edward.
Voyant bien que sa supposition laissait Carlisle quelque peu perplexe, Harry décida de lui livrer une petite partie de lui. Une partie qu'il n'avait toujours pas trouvé la force d'affronter. Pour aider son ami, il allait replonger dans les souvenirs qu'il avait d'un homme qu'il aurait préféré mieux connaître.
- Quand j'ai mis les pieds dans le monde des sorciers, après avoir appris qui j'étais vraiment, les gens autour de moi, ceux qui avaient connu mes parents, n'ont pas arrêté de me dire que je ressemblais à mon père, mais que j'avais les yeux de ma mère. Depuis des années, j'entends cette phrase. Et puis, j'ai connu un homme qui avait connu mes parents. Il était désespérément amoureux de ma mère depuis son enfance et à continuer de l'aimer même après sa mort. Ils avaient le même âge et, quand ils étaient à l'école, cet homme s'est fait harceler par mon père et ses amis. C'était l'un de mes professeurs. Il a vu mon père en moi, à cause de cette ressemblance et il m'a haï aussi fort qu'il haïssait mon père.
Les battements du cœur d'Harry s'accélérèrent mais il n'y prêta pas attention. Pas plus qu'aux larmes qui noyaient ses yeux ou au chagrin qui comprimait sa gorge et l'empêchait de respirer correctement.
- Je savais qu'il était un partisan de l'homme qui avait tué mes parents, mais je n'ai appris qu'après quelques années qu'il était en réalité un espion à la solde du bon côté. Pendant toute ma scolarité, alors que je lui rendais bien la haine dont il faisait preuve envers moi, il veillait sur moi et me protégeait, dans l'ombre. Parce que j'étais le fils de ma mère. Pendant la guerre, il a été tué. J'étais à ses côtés quand il est a rendu l'âme et il m'a donné accès à ses souvenirs. C'est comme ça que j'ai su que je m'étais toujours fait de fausses idées sur lui. C'est comme ça que j'ai su qu'il avait été la première personne à arriver le soir de la mort de mes parents. Je l'ai vu, prendre ma mère dans ses bras et pleurer toutes les larmes de son corps.
Harry fit une pause pour essuyer les larmes sur ses joues et reprendre son souffle. Son regard avait dérivé dans la pièce et s'était accroché à un objet qu'il ne voyait même pas correctement. En face, Carlisle écoutait attentivement. Ses doigts s'étaient resserrés les uns autour des autres mais il ne disait rien.
- Ce que je veux dire, reprit Harry, c'est qu'il était tellement aveuglé par la haine qu'il éprouvait pour mon père, qu'il ne voyait que ça en moi. Pour lui, je n'étais qu'une copie conforme de cet homme qui l'avait martyrisé.
- Je crois que je comprends ce que tu essaies de me dire, dit doucement Carlisle pour ne pas le brusquer. Tu as peut-être raison, il faudrait que j'ouvre les yeux pour voir leur relation au-delà du soulagement d'Edward d'avoir trouvé quelqu'un avec qui passer sa vie.
Carlisle se leva et posa sa main sur l'épaule d'Harry. Il lui fit un sourire qu'il espérait gentil et compatissant, sans être trop intrusif.
- Je garderais ce que tu m'as confié pour moi, rassura-t-il. Je vais aller retrouver les miens, toi, reste ici et repose-toi, tu as l'air épuisé.
Harry le remercia. Il n'était pas contre un peu de repos. De toute façon, ce n'était pas comme s'il avait la force nécessaire pour refuser ou rentrer chez lui. Carlisle lui assura qu'il le déposerait quand il se sentirait mieux. Il lui apporta un oreiller et une couverture, dans laquelle Harry se blottit, tombant rapidement dans les bras de Morphée, et le regarda s'endormir doucement.
D'un geste qu'il ne contrôla pas, Carlisle dégagea le front d'Harry de quelques mèches sombres. Il ne connaissait rien à sa vie, mais les quelques éléments qu'il avait en sa possession lui brisaient le cœur. Comme sûrement beaucoup d'autres, il aurait voulu être présent plus tôt, et éviter à Harry toutes ces souffrances.
