Je n'ai pas encore commencé le suivant, mais je m'attaquerais au chapitre 23 dans les prochains jours, dès que j'aurais un peu de temps libre.

En tout cas, je suis quand même contente de pouvoir vous présenter celui-ci à peu près une semaine après le dernier, ça faisait longtemps que ça n'était plus arrivé.

J'espère qu'il vous plaira et n'hésitez pas à me laisser une review !
(Et je croise les doigts pour avoir laissé le moins de fautes possible)

Bonne lecture.


Un silence s'était installé depuis qu'Esmée avait emmené Bella loin d'eux, coupé seulement par les quelques reniflements de Seth qui n'arrivait pas à contenir sa tristesse de voir Harry dans un tel état. Jetant un œil au sorcier, Carlisle pencha la tête vers lui et essaya de capter son regard.

- Je ne te relâcherais que lorsque tu te seras calmé, Harry, lui dit-il.

Répondant d'un grognement et d'un coup d'épaule, Harry serra la mâchoire. Il détestait être maintenu comme ça, impuissant, alors il prit sur lui pour cesser de se débattre. Se détachant, Seth essuya ses joues humides. Harry ne s'agitait plus, mais il ne semblait pas moins en colère pour autant. Dès que Carlisle relâcha suffisamment sa prise, il se dégagea brusquement et les abandonna pour s'élancer vers Draco. Il manqua de trébucher, près du trou, mais s'en fichait si, comme ça, il pouvait le rejoindre plus vite.

De son côté, Jasper retrouva ses esprits dès qu'Harry reprit le contrôle de ses émotions. Le vampire porta une main à son front, dans une grimace de douleur, dès que Rosalie libéra son bras. Ce n'était pas dans ses habitudes de se laisser influencer comme ça, il avait toujours réussi à garder la main.

- Je suis désolé, lança-t-il à qui voulait bien l'entendre.

Emmett le lâcha à son tour, le gratifiant d'une tape bourrue dans le dos, sans faire de commentaires pour autant. Jasper avait beau être de nouveau lui-même, il ressentait encore un flottement étrange. Qui venait de l'endroit où se tenait Harry.

La lumière dégagée par les runes pulsait, c'était mauvais signe, et Harry pouvait voir les racines qui formaient le cocon se resserrer encore et encore, au plus près du corps qu'elles couvaient. Draco était terrorisé et c'était cette peur qui déboussolait la magie. N'hésitant pas une seule seconde, Harry releva sa manche jusqu'au coude et plongea la main dans le trou. Il fit de son mieux pour glisser ses doigts entre les racines et atteindre Draco. Il sentit sa peau, brûlante, et la sensation poisseuse du sang qui recouvrait son bras. Dès l'instant où il le toucha, le cocon reprit sa forme initiale et Harry put glisser sa main entière. Même si ça ne suffisait pas à rassurer Draco, il le sentait, sentir l'un de ses créateurs l'apaisait. Heureusement, il n'avait rien. Ses protections avaient empêché Bella de, ne serait-ce, qu'approcher suffisamment pour tenter quelque chose.

D'un pas lent, Jasper se rapprocha d'Harry. Il s'assit à ses côtés et observa longuement ce qu'il faisait – notamment pour en déterminer la signification et l'utilité – avant de vouloir aider Draco à son tour.

- Tu ne peux pas, déclara Harry, coupant Jasper dans son élan lorsqu'il voulut plonger sa main dans le trou. Elle ne te laissera pas faire.

- Qui ?

- La magie. Elle protège Draco de tout ce qui pourrait lui faire du mal.

Dans la bouche d'Harry, c'était l'évidence même. Se rappelant les événements qui avaient conduit sa famille ici, Jasper préféra éviter de mettre à nouveau Harry en colère et, pour l'aider dans sa tâche, il s'empara de sa main libre. S'il ne pouvait pas diffuser ses émotions directement à Draco, alors il se servirait d'Harry comme conducteur. Quand le sorcier comprit ce qu'il était en train de faire, il resserra fermement ses doigts sur la main de Jasper. À deux, peut-être que ça marcherait.

Ressentant également le besoin viscéral d'être près de Draco, Edward les rejoignit. Il passa devant Jacob sans lui accorder un regard et marcha droit devant lui. Se plaçant à côté de son frère, Edward releva sa manche et plongea sa main. Harry n'essaya pas de l'en empêcher. Edward avait la conviction certaine qu'eux seuls pouvaient approcher Draco de si près. Quand sa peau rencontra le sang, Edward eu une mimique de dégoût mais continua. La chaleur dégagée par Draco le surprit. Il n'aurait jamais cru qu'il puisse être brûlant à ce point, tout en étant exposé aux éléments. Quand il le toucha, Edward jurerait l'avoir senti bouger. Curieux, il se pencha pour regarder ce qui se passait, mais le liquide était trop sombre et trop opaque pour qu'il puisse voir quelque chose, sans parler des racines.

Entouré des seules personnes en qui il avait une totale confiance, Draco profita de leur présence pour retourner lentement à son état de sérénité. Harry vit les lumières des runes de stabiliser, et se sentit mieux. Tout semblait rentrer dans l'ordre.

- Emmett, appela Carlisle en s'approchant de lui. J'aimerais que tu restes avec Harry, s'il te plaît.

- Moi ? Répéta le vampire en se pointant du doigt.

Son père hocha la tête. Il pivota juste assez pour regarder ses deux autres fils près d'Harry. Bella ne devait pas rester seule trop longtemps. Esmée saurait garder son calme mais il ne pouvait pas accorder cette même confiance à Leah. Carlisle avait d'abord pensé à laisser Jasper auprès d'Harry pour qu'il continue d'apaiser son esprit, mais, puisque Jasper n'arrivait pas encore à se couper des émotions des autres, c'était quitte ou double et donc trop dangereux. Soit il parvenait à calmer Harry, soit il serait à nouveau influencé par sa colère et personne ne serait là pour l'empêcher de faire un massacre. Emmett était sa meilleure option, il en était convaincu.

- Il faut que quelqu'un veille sur lui, expliqua Carlisle. Et pour le moment, tes frères ne peuvent pas remplir cette tâche.

- Quand tu dis « veiller sur lui »…

- Reste simplement à ses côtés et assure-toi qu'il ne fasse rien qui pourrait devenir un problème, coupa-t-il.

Emmett acquiesça et se dirigea vers Harry. Il l'aimait bien, ce petit, et il n'avait pas envie de devoir en venir aux mains.

- Laisse-moi rester ! Supplia Seth en se tournant vers Jacob qui venait de le rejoindre. Je ne veux pas laisser Harry…

Réfléchissant à la demande tout en braquant son regard sur le jeune garçon, Jacob se sentit bien trop leader à son goût.

- D'accord, dit-il. Mais seulement si tu acceptes de faire ce qu'il faut au moindre problème.

Serrant les poings, nez baissé, Seth hocha la tête. S'il le fallait, alors c'était d'accord. Jacob tapota sur son épaule pour le rassurer et le délaissa pour s'approcher de Carlisle.

- Dites, hm…

Gêné, il détourna le regard et se passa une main sur la tête avant de soupirer.

- Vous comptez retourner chez vous n'est-ce pas ? Demanda-t-il en regardant le père de famille dans les yeux.

- Oui. Il le faut. Nous devons tirer ça au clair en terrain neutre.

Jacob retint un rictus et la remarque qu'il avait sur le bout de la langue. On ne pouvait pas vraiment parler de la maison des Cullen comme d'un terrain neutre, dans ces circonstances.

- Je voudrais vous accompagner. Leah est avec votre femme et je pense qu'il faut un représentant des miens.

- Eh bien, nous ne sommes pas en territoire Quileutes, mais je comprends que tu tiennes à être présent et les tiens finiront fatalement par être mêlés à cette histoire, il faut regarder la réalité en face. Si tu t'engages à ne pas causer de problèmes, j'accèderai à ta demande.

En guise de bonne foi, Jacob tendit sa main à Carlisle qui la lui serra. Leur accord était conclu.

- Edward, Jasper, je sais que vous préféreriez rester, mais cela me semble trop compliqué.

Les deux vampires comprenaient. Accordant chacun leur tour un dernier regard à Harry, ils se relevèrent et laissèrent la place à Emmett et Seth. Harry, lui, ne dit rien. Il ne les regarda pas se lever, pas plus qu'il ne les regarda partir, ou les deux autres s'installer à ses côtés. Pour l'instant, seul Draco occupait ses pensées. Maintenant réunis, les vampires, accompagnés de Jacob, retournèrent chez eux.

Comme Carlisle le lui avait demandé, Esmée s'était assurée que Bella n'avait rien. Aucun de ses os n'avait été brisé, et elle pouvait utiliser tous ses membres, malgré la douleur. Elle venait de lui rapporter un cachet et un verre d'eau, ignorant Leah qui faisait les cent pas devant le canapé sur lequel Bella était assise, ne la lâchant pas des yeux une seule seconde. Leah la laissa avaler le comprimé, reposer le verre sur la table basse, mais se remit à grogner et à découvrir les crocs juste après, au moindre de ses mouvements.

- Leah, siffla Esmée, sans pouvoir lui reprocher quoi que ce soit pour autant.

Elle se méfiait de l'adolescente et c'était parfaitement compréhensible. Encore plus depuis les événements survenus juste avant. Elles tournèrent toutes les trois la tête en entendant du bruit et virent bientôt Edward passer la porte du salon, juste avant que les autres n'arrivent. Dès qu'elle le vit, Bella se tourna vers Edward et se remit à sangloter.

- Edward, appela-t-elle.

Le vampire posa les yeux sur elle et l'écouta chouiner. Elle le suppliait de venir à son secours, lui disait à quel point Leah se montrait féroce et agressive envers elle. Que s'il ne faisait rien, elle était sûre que la louve finirait par la tuer. Son esprit étant encore à mille lieux de chez lui, Edward ne lui dit rien. Il la regardait avec tellement d'indifférence que Bella resta stupéfaite et se tut quand elle s'en rendit compte. Elle avait même cessé de pleurer. Edward détourna le regard d'elle, énervant l'adolescente, et rejoignit sa mère. En file indienne, les Cullen et Jacob se mirent face à Bella.

Le cachet l'aidant à reprendre ses esprits, Bella se demanda ce qu'ils faisaient. Pourquoi se mettaient-ils tous face à elle, et pourquoi personne ne venait à ses côtés pour la soutenir ? Pourquoi Alice fuyait-elle son regard ? Elle délaissa son amie pour se concentrer à nouveau sur son fiancé et tenter, encore une fois, d'obtenir gain de cause. Elle eut beau pleurer et le supplier, Edward ne bougea pas et ne prononça pas le moindre mot.

- Mais tu vas finir par te taire ?! Hurla Rosalie, faisant un pas en avant pour effrayer l'adolescente.

Lâchant un soupir agacé, elle regarda Bella s'enfoncer dans sa place et de nouvelles larmes lui monter aux yeux. Est-ce qu'elles étaient réelles au moins ? Rosalie se posait vraiment la question, et elle était loin d'être la seule. Croisant les bras sur sa poitrine, elle coula un regard vers son père et son frère, attendant que l'un ou l'autre se décide enfin à dire quelque chose.

- Pourquoi vous me regarder tous comme ça ? Sanglota Bella. Pourquoi vous me regarder comme si j'étais la méchante alors que c'est lui qui a essayé de me tuer…

Elle cacha bien vite son visage dans ses mains, les épaules tremblantes. De tous ceux lui faisant face, seule Alice ressentait encore un peu de peine pour elle. Se glissant derrière les vampires, Leah s'approcha de Jacob et se posa sur son arrière-train, juste à côté de lui. Elle restait droite et fière. D'un simple échange de regard, Jacob sut que son amie avait veillé au grain en l'attendant.

- Tes larmes factices ne changeront rien, souffla enfin Edward, n'osant pas regarder sa petite-amie, du tout. Tu as essayé de faire quelque chose d'extrêmement grave…

- Comment tu peux dire ça ? S'écria Bella en le coupant. C'est lui le fautif ! Pas moi. Tu as vu ce qu'il m'a fait…

Edward prit quelques secondes avant de répondre.

- Bella, Harry n'a rien fait.

- Bien sûr que si… Tout est de sa faute…

- Harry n'a rien fait d'autre que protéger ce à quoi il tient. Tu as voulu t'en prendre à Draco, lui faire du mal.

- Non, non, non ! J'ai seulement voulu faire ce qui est juste ! Cette chose ne doit pas exister ! Hurla-t-elle, foudroyant Edward du regard.

- Ce n'est pas à toi d'en décider !

Choquée qu'il hausse le ton avec elle, Bella en resta muette. Il semblait si furieux. Pourtant elle n'avait rien fait de mal, il devrait la remercier, lui sauter dans les bras en lui promettant le monde et en lui déclarant sa flamme, plus ardente que jamais. Poussant un profond soupir las, Edward glissa une main dans ses cheveux, nez vers le sol et sourcils froncés.

- Pourquoi faut-il que tu nous compliques toujours la vie ? Fit-il, comme s'il se parlait à lui-même. Ce que tu as fait est pire que tout ce que j'aurais pu imaginer et indigne de la fille que je pensais que tu étais.

L'écoutant se défendre, encore, en usant inlassablement des mêmes arguments, Edward finit par en avoir assez.

- Tu te fiches bien de nous ! Tout ce qui t'importe, c'est que l'on te transforme ! Et n'essaie pas de le nier, j'ai lu dans ton esprit.

- Tu ne peux pas, lui répondit-elle en retenant difficilement son gloussement. Tes pouvoirs ne fonctionnent pas sur moi, ils n'ont jamais fonctionné. Mais je sais pourquoi ! S'empressa-t-elle d'ajouter.

Prenant leur mutisme pour de l'intérêt, alors qu'ils n'étaient qu'affligés de son comportement, Bella se hâta d'éclairer leurs lanternes.

- Je suis un bouclier ! J'ai fait des recherches, j'en suis sûre.

Un éclat de rire les surpris tous et Rosalie plaqua sa main contre sa bouche, ne pouvant se retenir pour autant. Elle s'excusa brièvement d'un geste de la main et se calma comme elle put.

- Si vous me transformez, je vous serai utile ! Reprit Bella. Je renoncerai à Renesmée s'il le faut mais transformez-moi…

- Retenez-moi où je vais étriper cette sale gamine ! Fulmina Rosalie, passant d'une émotion à l'autre. Tu n'as pas honte de ce que tu dis ?! Passer des jours à nous faire tous culpabiliser et à t'en prendre à Edward parce qu'il n'exauce pas ton petit désir égoïste et tu y renonces pour devenir immortelle ?! Et ça ne t'affecte même pas, tu es pire qu'une sous-merde, cracha-t-elle, tout de même déstabiliser d'utiliser ce genre de langage.

- Rosalie a raison, ce que je vois est vraiment loin de tout ce que j'ai cru de toi jusqu'à maintenant.

Edward semblait déçu, et d'une certaine façon, il l'était. Ne pouvant les laisser médire ainsi sur une fille aussi innocente, Alice se tourna vers sa famille.

- Attendez, si Bella est bien un bouclier, ça nous serait vraiment utile, plaida-t-elle.

- Non mais tu es sérieuse ? Fit Rosalie.

- Rosalie, mets ta rancune de côté et réfléchis un peu. Aucun pouvoir n'est plus puissant que celui d'un bouclier ! Contre les Volturi, ça nous sauverait si le cas se présente.

Retenant une partie de sa colère, Rosalie prit sur elle quelques secondes puis fit un sourire mauvais à sa sœur.

- Je crois vraiment, Alice, que c'est à toi de réfléchir. C'est à cause de cette espèce de garce qu'on a des problèmes avec les Volturi ! Explosa-t-elle en montrant Bella. Tout est de sa faute ! Depuis le début ! Je connais toute une panoplie d'injures, et je n'en trouve pas une seule qui la décrive correctement.

- Tu exagères, Bella…

- Les filles, calmez-vous, s'il vous plait, tenta Carlisle en s'approchant doucement, coupant Alice dans sa phrase.

- Non je ne me calmerais pas ! Répondit Rosalie en faisant volte-face et en regardant Carlisle. J'en ai plus qu'assez qu'Alice s'obstine à garder ses œillères et à défendre cette peste. Edward a failli mourir à cause d'elle ! Si elle n'avait pas passé son temps à se mettre en danger pour nous forcer à revenir, tu n'aurais jamais eu une vision d'elle morte et Edward n'aurait pas essayé de forcer les Volturi à le tuer !

Se tournant à nouveau vers sa sœur, voyant bien que Carlisle ne rentrerait pas en conflit avec elle, la jeune femme continua sur sa lancée.

- Il te faut quoi de plus, hein ?

- Rose, les Volturi nous avaient dans le viseur depuis longtemps.

- À ce que je sache, nous n'avions jamais eu autant de problèmes avec eux avec qu'elle débarque dans nos vies. Même quand nous avons passé ce pacte avec les Quileutes, ils nous ont laissés en paix.

- Rosalie a raison, coupa Edward en voyant la bouche d'Alice s'ouvrir.

Cherchant du soutien, Alice se tourna vers Jasper mais il ne lui accorda qu'un regard désolé.

- Je suis navré, Alice, mais je suis de leur avis. Tout ce qu'ils ont dit est vrai et, comme Rose, j'aimerais que tu ouvres les yeux et que tu regardes la vérité en face.

- Tu ne peux pas me faire ça, souffla Alice, médusée.

- Tu es toute seule, lui dit Rosalie en croisant les bras. Bella est une source de problèmes et nous en avons tous plus qu'assez de devoir supporter ses petites crises existentielles et ses caprices. En plus de ça, nous savons maintenant qu'elle ne s'intéresse pas à nous le moins du monde.

Ne supportant plus de les entendre s'en prendre à elle ainsi, et de tenter de convaincre sa seule alliée qu'elle était mauvaise, Bella décida de se remettre à pleurer et à les supplier de la transformer. Après tout, ils y gagneraient. Elle était un bouclier, elle serait la plus puissante d'entre eux – tant qu'elle resterait à leur côté, avant de partir loin pour mener sa propre existence en paix – il n'y avait même pas à hésiter ! Et pourtant, Alice semblait sur le point de craquer. Bella sortit tout ce qu'elle avait en réserve, tous les arguments qui pourraient convaincre Edward et Alice.

Fatigué de l'entendre et souhaitant y mettre fin, Carlisle s'approcha d'Edward et posa sa main sur son épaule.

- Ramène-la chez elle, s'il te plait.

Carlisle ne ressentait étrangement plus aucun attachement envers la jeune fille et elle l'incommodait. Edward acquiesça brièvement et s'approcha de Bella. Il l'aida à se mettre sur ses pieds, puis, n'ayant pas l'envie de l'entendre geindre ni la force de se montrer galant, il la hissa sur son épaule, la maintint avec son bras, et quitta la maison en coup de vent. Il ne lui fallut que peu de temps pour franchir la distance entre sa maison et celle de Charlie. Bella n'avait pas eu le temps de réagir et de dire quoi que ce soit. La posant sur les marches du perron, il se recula et la regarda dans les yeux pour la première fois de la soirée.

- J'ai décidé de rompre avec toi, lui annonça-t-il. À présent, il n'y a plus rien entre nous. J'aurais dû le faire depuis bien longtemps, je ne sais pas pourquoi j'ai attendu. Tu n'es pas et tu ne seras jamais la personne dont j'ai besoin et qui partagera ma vie.

Ne lui laissant pas le temps de répliquer, Edward pressa le bouton de la sonnette et disparut. Bella se retrouva seule, assise devant sa maison, des restes de larmes sur les joues et ne croyant pas ce qu'il venait de lui arriver.

- Edward ? Edward, reviens ici tout de suite ! Hurla-t-elle dans le vide.

Derrière elle, la porte s'ouvrit sur Charlie et, lorsqu'il posa les yeux sur sa fille qu'il pensait à l'étage, il fut légèrement déstabilisé. Quand est-ce qu'elle avait quitté la maison ?

En arrivant chez lui, Edward se stoppa sur le pas de la porte du salon. Jacob s'était enfin décidé à dire quelque chose et il faisait face aux Cullen.

- Tout ça, c'est bien gentil, dit-il en parlant de ce qui venait de se passer, mais vous allez faire quoi pour Harry ? En réparation de ce qu'il vient de subir ?

Jacob n'avait vraiment pas l'air de plaisanter. Bras croisés sur sa poitrine, il attendait ses réponses, estimant que les Cullen ayant toujours protégé Bella – en particulier Alice, qui était à l'origine de sa colère – étaient en partie responsables de ses actes. Pris de cours, les Cullen se regardèrent, à tour de rôle. L'atmosphère était tendue et personne ne savait vraiment quoi dire.