Kivorona : Ça tombe bien, c'est pour tout de suite !
Merci !

Je m'excuse pour ce délai, je continue d'avancer autant que je peux et je vais continuer de publier un chapitre dès que je le peux quitte à sacrifier mon sommeil (je vais clairement le regretter demain mais c'est pas grave x) ). Et je demande une ovation à ma relectrice pour avoir pu relire le chapitre ce matin ! ToT
(Je tiens à préciser que c'est relectrice et non ma correctrice, elle ne fait que corriger mes fautes de frappe et me donner son avis sur le chapitre, s'il y a des fautes dans le texte c'est ma faute et non la sienne, j'en prends l'entière responsabilité puisque je lui demande de ne pas les corriger).

D'ailleurs, je crois que j'ai un problème de temporalité avec les deux chapitres précédents et celui-ci mais je réglerais ça une fois l'histoire achevée.


S'accordant d'un mouvement de tête, la plupart des personnes présentes retournèrent de là d'où elles étaient arrivées. Carlisle offrit son aide à Billy, ils se rendraient immédiatement chez Charlie. Personne n'avait envie de prendre le moindre risque en laissant traîner les choses.

- Cela vous convient vraiment ? Questionna Carlisle sur le chemin.

- De quoi parlez-vous ?

- Charlie est votre ami et vous connaissez Bella depuis son enfance.

- Je n'aime pas ce qui se trame, et devoir dire à Charlie que sa fille est dangereuse de m'enchante pas, mais c'est la vérité, et je dois protéger mon fils avant tout. Il en va de même pour vous, n'est-ce pas ?

- Oui, confirma Carlisle. Bien que je nous sache sur une pente raide, j'ai du mal à faire sereinement face à cette situation. Elle me déplaît.

Billy comprenait parfaitement ce que Carlisle voulait dire. Il le pensait aussi. Et il faisait aussi partie de ceux qui avaient cru que Bella était une adolescente ordinaire, douce et gentille. Aujourd'hui, il devait se rendre à l'évidence, elle était tout le contraire. Le reste du chemin jusqu'à la maison de Charlie se passa dans un silence de mort. S'ils ne se haïssaient pas, Billy et Carlisle n'étaient pas proches pour autant.

Chez lui, Charlie était assis à table, une bière ouverte devant lui, à laquelle il n'avait toujours pas touché. Il attendait le retour de Bella, tout en essayant de trouver les mots pour parler avec elle de l'annulation de son mariage. Il imaginait déjà la crise que Renée allait lui faire, le jugeant probablement responsable d'une façon ou d'une autre. Et il devrait ramasser Bella à la petite cuillère. Sa pauvre petite fille allait être complètement dévastée…

Charlie n'eut pas plus le loisir de se perdre dans ses réflexions. Quelqu'un venait de sonner à sa porte. Se disant que ça pouvait être Bella qui avait oublié ses clés, ou bien Edward, qui serait revenu sur sa décision, Charlie se précipita presque à la porte pour l'ouvrir et ne put empêcher son visage d'exprimer sa déception lorsqu'il tomba nez à nez avec Billy et le docteur Cullen.

- Salut, Charlie.

Charlie rendit la salutation de Billy par un sourire et se décala pour les laisser entrer.

- Qu'est-ce que vous venez faire ici ? Demanda-t-il. Je ne savais même pas que vous vous connaissiez.

- Au contraire, le docteur Cullen et moi, on se connaît plutôt bien, avoua Billy.

- Edward m'a dit qu'il vous avait informé de sa décision, déclara Carlisle.

Se rappelant soudain de cette dure réalité, Charlie partit en direction de la cuisine.

- Je vous sers quelque chose à boire ?

Les deux hommes refusèrent poliment.

- Charlie, commença doucement Billy, je me doute que tu dois être affecté à ta façon par cette décision.

- Vous êtes venus me parler de ça ? Demanda Charlie.

Il leur indiqua la table d'un geste de la main et les deux hommes y prirent place.

- Quelque chose comme ça, confirma Carlisle.

- Je n'en veux pas à votre fils, vous savez. C'est juste que… je ne sais pas comment je vais gérer la réaction de Bella.

- C'est pour ça que nous sommes là, révéla Billy d'une voix grave. Écoute Charlie, j'aime beaucoup Bella et je suis navré pour elle, mais je ne peux pas tolérer ce qui s'est passé ce matin.

Surpris et curieux, Charlie ouvrit grand les yeux, attendant d'entendre la suite. Que s'était-il passé ?

- Elle a agressé Jacob.

Sous le choc, Charlie ne répondit pas tout de suite, laissant à Carlisle le temps d'ajouter quelque chose.

- Et pas seulement lui, elle a aussi essayé de s'en prendre à Harry.

- Harry ? Répéta Charlie, qui n'avait plus entendu ce nom depuis un moment.

- Oui. Il est devenu très ami avec Edward et nous l'apprécions tous beaucoup dans la famille. Je crois que Bella a mal pris qu'Edward passe du temps avec lui.

- Je ne peux pas y croire, nia Charlie. Bella ne ferait jamais de mal à personne.

Il était catégorique et son ton en était presque colérique. Comment qui que ce soit pouvait accuser sa fille d'avoir agressé deux personnes ?

- Je sais que cela est dur à entendre, je n'y croirais pas si cela concernait l'un de mes enfants, mais je dois vous dire, shérif, que j'ai moi-même assisté à la scène. Je n'avais jamais vu Bella si en colère.

Il passa sous silence le couteau qu'elle avait tenu en main et le fait que sa cible avait été tout autre.

- Non, c'est impossible, balbutia Charlie.

- C'est aussi vrai que ce qui est arrivé à Jacob ce matin. Elle était furieuse, je ne sais pas pourquoi, mais je crois que la seule chose qui l'ait empêché de le frapper c'est qu'elle se serait fait mal.

- Tu connais Bella ! S'énerva Charlie en s'adressant à son vieil ami. Jamais elle ne ferait une chose pareille.

- C'est ce que je croyais aussi, jusqu'à ce que je la voie faire. Parle à Jacob si tu veux, il a vu l'agression d'Harry.

Acculé, Charlie pris son visage entre ses mains. Il tremblait et faisait de son mieux pour le cacher. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il entendait. Il ne pouvait pas y croire, c'était absurde. Sa fille était la personne la plus gentille qu'il connaissait.

- Shérif, nous sommes venus parce que nous nous devons de protéger nos enfants, souffla Carlisle. Nous n'avons pas l'intention d'intenter la moindre action en justice contre Bella, nous comprenons parfaitement que ces derniers jours ont dû être éprouvants pour elle, mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés.

- Je te connais autant que tu me connais, continua Billy. Jacob passera toujours en priorité, alors je te le demande en tant qu'ami : fait quelque chose pour qu'elle ne s'en prenne plus à mon fils, autrement je serais obligé de le faire moi-même.

Devant cette menace voilée, Charlie tourna les yeux vers Billy. Il le comprenait mieux que personne, si la situation avait été inversée, il ne savait pas s'il aurait la courtoisie de rendre une visite à Billy ou à Carlisle pour leur demander de gérer ça par eux-mêmes. Il se serait probablement servi de son statut de shérif et aurait outrepassé la loi pour donner une bonne leçon à quiconque aurait fait du mal à sa fille.

- Je lui parlerais, promis Charlie. Elle ne recommencera pas, j'y veillerais personnellement.

- Merci, répondirent Carlisle et Billy en cœur.

Charlie fit un rapide sourire à Billy et reçu une tape sur l'épaule en échange.

- S'il se passe quoi que ce soit, je t'appellerai, l'informa Billy.

Charlie hocha la tête et se leva pour les raccompagner à la porte. Sur le palier, lorsqu'ils se serrèrent la main pour se dire au revoir, Carlisle en profita pour glisser un dernier mot à Charlie.

- Je suis vraiment désolé de la décision qu'Edward a prise.

- Ne vous excusez pas, vous et moi n'y sommes pour rien, ce sont leurs affaires.

Carlisle en fut reconnaissant à Charlie. Il était suffisamment sage pour se rendre compte qu'ils n'auraient rien pu changer à la décision d'Edward. Il avait même l'impression que Charlie n'en voulait pas à Edward, qu'il était simplement triste pour sa fille qu'il devrait consoler.

À la place d'une jeune femme effondrée par sa rupture ce fut une Bella toujours en colère qui rentra chez elle. Elle ferma la porte en la claquant brutalement, attirant l'attention de son père ensommeillé dans un des fauteuils du salon. Charlie se leva et s'approcha prudemment.

- Il est tard.

Il n'avait rien trouvé d'autres à dire pour entamer la conversation et se sentait un peu stupide.

- Désolée, lança Bella sans la moindre sincérité.

- Edward est venu me voir.

Bella se releva d'un coup, son sac en suspens au niveau du creux de son coude.

- Il t'a dit quoi ?

- Qu'il avait annulé le mariage.

Retirant sa seconde chaussure, Bella se releva pour faire face à son père.

- Ne t'inquiète pas, tout est arrangé.

- Arrangé ? Répéta Charlie, incompréhensif. Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Le mariage n'est pas annulé.

- Pourtant Edward avait l'air bien décidé.

- Je sais, mais ce n'est rien, ne t'inquiète pas. Tout va bien.

Elle commença à se diriger vers les marches pour monter dans sa chambre mais Charlie n'en avait pas fini et après les révélations qui lui avaient été faites un peu plus tôt, il avait l'impression de voir une tout autre facette de la personnalité de sa fille.

- Bella, appela-t-il durement pour la stopper dans sa montée.

La jeune fille pivota, sourcils froncés et main crispée d'agacement sur la rambarde.

- Carlisle et Billy sont passés tout à l'heure.

- Et alors ? Demanda-t-elle, agacée.

- Tu as agressé Harry et Jacob ?

Choquée, Bella eut une secousse de rire nerveux.

- Pardon ? Ils t'ont dit ça ?!

- Oui.

- C'est faux ! S'écria Bella en se retournant totalement. Tu préfères les croire eux plutôt que moi ?

- Il n'est pas question de ça. En tant que père, je ne te pense pas capable d'une telle chose, mais en tant que shérif, je ne peux pas fermer les yeux là-dessus. Fait avéré ou non.

- Qu'est-ce que je dois comprendre ?

- Que je vais te tenir à l'œil et de très près. Billy ne veut pas porter plainte pour ce qui s'est passé avec Jacob et je lui en suis très reconnaissant, tu devrais l'être aussi.

Bella émit un ricanement aussi nerveux que glacial et descendit quelques marches en fusillant son père du regard, les sourcils froncés.

- Je devrais lui être reconnaissante de ne pas vouloir me punir pour quelque chose que je n'ai pas fait ? C'est une plaisanterie ?

- Bella ! Tonna son père. Tu n'es peut-être plus une enfant mais je suis toujours ton père alors je te conseille de surveiller la manière dont tu t'adresses à moi. Pour le reste, j'ai promis à Billy et Carlisle que je prendrais des mesures et je vais m'y tenir : tu as interdiction de quitter cette maison jusqu'à nouvel ordre.

Ouvrant grand la bouche, Bella n'en crut pas ses oreilles. Il ne pouvait pas être sérieux ! Quand Charlie vit qu'elle s'apprêtait à répliquer, il lui lança le regard le plus dur dont il était capable. Il vit sa fille refermer aussitôt la bouche et serrer la mâchoire.

- Maintenant tu es libre de monter. Et si jamais j'apprends que tu t'en es à nouveau prise d'une quelconque manière à qui que ce soit, ça ira très mal pour toi !

Charlie dut hausser la voix au fur et à mesure de sa tirade, Bella grimpant les marches deux à deux pour finir par claquer durement et furieusement la porte de sa chambre. Son père venait de la punir comme une enfant, mais elle n'avait pas dit son dernier mot. Et ce n'était pas être enfermée chez elle qui l'empêcherait d'agir pour récupérer son petit-ami. De toute façon, Jacob était déjà à son service pour l'y aider. Elle n'aurait peut-être même pas à bouger le petit doigt.

Les membres endoloris, Harry apposa la dernière pierre gravée et activa son cercle magique. Pour lui, les rondes des vampires et des loups-garous n'étaient pas suffisantes, loin de là. Alors il allait protéger Draco avec un second cercle, aussi puissant que le premier. Là, il était sûr que Draco serait à l'abri. Pourtant, malgré cette certitude, il n'était pas satisfait. Que pouvait-il faire d'autres pour protéger ce qui lui était le plus précieux ? Puis une idée lui vint. Il remballa ses affaires et rentra par la porte de derrière.

- Monsieur Harry Potter a-t-il faim ? Demanda Kreattur à l'entrée de la cuisine.

Harry se rendit alors seulement compte que le soleil s'était couché. Il n'avait pas particulièrement faim, mais il dînerait, comme il se forçait à le faire tous les jours.

- Prépare-moi quelque chose de rapide, demanda-t-il à l'elfe. Je serais dans mon laboratoire, appelle-moi quand ce sera prêt.

Kreattur s'inclina pour montrer qu'il avait bien compris l'ordre et reparti de là d'où il était venu pour s'atteler à la préparation du repas de son maître. De l'autre côté de sa porte enchantée, Harry déposa ce qu'il tenait sur la table avant de partir à la recherche d'un grimoire bien précis. Il y avait une personne à qui il faisait suffisamment confiance pour protéger Draco. Ne restait qu'à trouver le moyen de lui permettre d'être averti d'un quelconque danger.

Un nuage de poussière se souleva au moment où Harry ouvrit le livre. Il balaya l'air de sa main et toussa un peu. Le plus simple serait sans doute d'enchanter un bijou. Il en avait gardé quelques-uns des anciens propriétaires de la maison, sans vraiment savoir pourquoi, et vida la boite qui les contenait sur la table à côté du livre. Il fouilla avant d'attraper un simple collier avec un pendentif ovale. Ça ne ferait sans doute pas trop tâche sur Jacob. Harry ouvrit le pendentif en deux, comme il put, et creusa la pierre pour qu'il ne reste qu'un contenant. Satisfait, il laissa son ouvrage de côté le temps de manger, Kreattur ayant été plus rapide qu'il ne l'avait pensé. Il pourrait sans doute graver l'intérieur du pendentif et le remplir d'un peu de sang.

- Depuis quand as-tu besoin que je t'invite pour entrer ? Demanda Harry à voix haute sans lever les yeux de son assiette.

Bientôt, la silhouette d'Edward apparut dans l'encadrement de la porte. Harry lui glissa un regard en coin, un bras replié contre lui et l'autre soutenant sa cuillère au-dessus de son assiette.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Voulut-il savoir en reprenant son repas.

- Je crois que je suis inquiet pour toi.

- Inquiet ? Pourquoi ?

Edward haussa brièvement les épaules et s'installa face à Harry. Il se passa une main dans les cheveux avant de lever les yeux vers le sorcier. Il ne lui accordait que peu d'attention, comme d'habitude. Ce simple fait fit légèrement sourire Edward, sans qu'il ne s'en rende compte.

- Ton père est allé parler à Bella ?

- Oui. D'après lui, Charlie a été plutôt réceptif, même s'il ne croit pas vraiment Bella capable d'agresser qui que ce soit.

- C'est plutôt normal venant d'un parent.

Edward eut un nouveau sourire, conscient cette fois, et posa son menton sur sa paume.

- On devrait être tranquille maintenant, espéra Edward.

- Pour l'instant.

- Tu es pessimiste.

- Non, répondit Harry d'une voix ferme, plantant son regard dans le sien. Je suis réaliste et tu le sais très bien. Elle ne va pas lâcher l'affaire parce que son papa le lui a demandé. Si elle est prête à briser le secret, rien ne l'arrêtera.

- Sauf toi ? Compléta Edward.

- Pas même moi. Je vous l'ai dit tout à l'heure, même si je lui efface la mémoire, ça ne durera probablement pas.

Abattu, Edward reposa sa main sur la table et soupira doucement.

- Je déteste cette idée, rien que de me dire que quelqu'un y pense me révulse, mais Paul avait raison, la seule solution radicale que nous ayons serait de la supprimer, mais je ne souhaite pas la mort même à mon pire ennemi.

Se mordant l'intérieur de la lèvre, Edward prit son courage à deux mains pour évoquer un sujet qu'il pensait de circonstances même s'il ne savait pas comment réagirait Harry.

- Pourquoi tu as tué Voldemort ? Demanda-t-il après un long moment de silence.

Reposant sa cuillère dans son assiette, Harry la repoussa, l'appétit coupé.

- Tu viens de dire que tu ne souhaiterais pas la mort même à la personne que tu hais le plus.

- Je haïssais Voldemort plus que tout, c'est vrai. Il m'a tout pris. Mais avant d'être cet être abominable, il a été Tom et même si je ne connais pas son histoire dans son ensemble, je pense qu'il aurait pu être quelqu'un d'autre, dans une autre vie.

- C'est vraiment ce que tu crois ? Ou tu dis ça avec le recul ?

- Les deux, sûrement. Mais je crois que tu es le mieux placé pour savoir que le chemin qu'on prend ne tiens qu'à un fil. Tu as été un monstre dans une autre vie, toi aussi.

Edward pinça les lèvres, en signe d'aveu.

- Ce que je me dis, avec le recul, c'est que je ne suis finalement pas si différent de Tom. J'ai tué moins de personnes que lui, mais j'ai causé la mort de beaucoup de gens, même s'ils ne sont pas morts de ma baguette, comme Draco.

Quand Edward ouvrit la bouche, Harry le coupa aussitôt.

- Ne sois pas assez stupide pour me dire que les pertes humaines font partie des risques de la guerre.

- Là-dessus, Jasper devrait te comprendre mieux que moi.

- Parfois, je me dis que j'aurais aimé ne pas être l'enfant de la prophétie, révéla Harry. Je me dis que j'aurais préféré que quelqu'un d'autre endosse ce rôle à ma place, mais ça non plus je ne le souhaite à personne.

Quelque chose au fond d'Edward avait envie de prendre la main d'Harry dans la sienne, pour le réconforter et lui montrer qu'il était là pour lui. Dès qu'il s'en aperçut, Edward se redressa sur sa chaise et ramena ses bras au plus près de lui. Ce n'était pas le moment d'avoir ce genre de pensées.

- J'ai une question, finit-il par dire pour changer de sujet.

- Encore à propos de Voldemort ?

- Non, non, rassura Edward. À propos de Bella.

Harry soupira, appuyant sa joue contre sa main. Il se demandait si ce n'était pas pire.

- Si, comme tu le dis, elle ne s'arrête pas, qu'est-ce que tu feras ?

- Je ne sais pas Edward. Je ne sais pas si je peux y faire quelque chose, ni même si je suis la personne la plus indiquée pour ça. Même si elle s'en est prise à moi, tout ce que je veux c'est pouvoir vivre en paix.

N'ayant définitivement plus le cœur à manger, Harry se leva en faisant reculer sa chaise.

- Maintenant si tu veux bien m'excuser, j'ai des choses à finir. Et sans vouloir te chasser, tu peux rentrer chez toi.

Comprenant qu'Harry n'avait pas très envie qu'il passe la nuit chez lui, Edward se leva aussi et s'excusa avant de sortir. Il ne se l'avouerait pas à lui-même, mais ce semblant de rejet lui faisait mal au cœur.

De son côté, Harry retourna à sa besogne. Il ne s'arrêta que lorsqu'elle fut finie, quelques heures plus tard, brillant sous la lumière de sa lanterne d'un profond rouge. Il espérait seulement que le pendentif serait efficace et ferait le travail recherché. Pour s'en débarrasser au plus vite, Harry sortit de chez lui et transplana devant la maison de Jacob.

Assis sur les marches, l'adolescent eut un sursaut en voyant Harry surgir de nulle part. Il lui lança un regard noir, en portant une main à son cœur, auquel Harry répondit d'un air indifférent.

- Tu pourrais prévenir, au moins.

- Si je t'avais envoyé un message, je serais probablement arrivé avant que tu ne l'aies lu. C'est une perte de temps.

Soupirant doucement, Jacob se résigna. Ça ne servait à rien, à part le fatigué encore plus. Profitant de son silence, Harry tira le pendentif de sa poche.

- J'ai fait ça pour toi, porte-le, s'il-te-plaît, lui demanda-t-il d'une petite voix qui surpris Jacob.

Il prit l'objet entre ses mains et l'observa à la lueur de l'aube.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Un pendentif que j'ai enchanté. Si tu le portes, il t'avertira quand Draco sera en danger.

Jacob quitta le collier des yeux pour regarder Harry. Il était surpris, mais aussi touché et flatté qu'il lui fasse aussi confiance.

- Comment je le saurais ?

- Il se mettra à briller et il émettra de la chaleur. Tu le sentiras.

- Laisse-moi deviner, je ne dois pas l'enlever.

Harry confirma en secouant la tête.

- Si tu l'enlèves, il ne servira à rien.

- Je te promets qu'il sera toujours sur moi.

- Merci. Maintenant, tu m'excuseras mais j'y ai passé la nuit, je suis épuisé.

Avant que Jacob n'ait eu le temps de lui proposer de le raccompagner, Harry avait disparu d'un seul coup. L'adolescent soupira et leva à nouveau le pendentif devant ses yeux. Il se demandait ce qu'il y avait à l'intérieur, ça semblait liquide, il le voyait se déplacer quand il le bougeait. Finalement Jacob décida qu'il ne valait mieux pas savoir et le passa autour de son cou.

Attrapant le pendentif entre ses doigts, il le serra doucement et se fit la promesse qu'où qu'il soit lorsqu'il se mettrait à briller, il accourrait pour sauver Draco.