Je vois régulièrement cette histoire être suivie et aimé, ça me fait vraiment extrêmement plaisir, mais je vous le dis en toute honnêteté : je préférerais largement recevoir des reviews sur ce que vous pensez de cette histoire, de l'évolution et des chapitres en eux-mêmes. C'est surtout pour le partage que je publie mes histoires et le retour des lecteurs est ce que m'importe le plus (outre le fait que c'est ce qui m'aide à progresser et à améliorer mes histoires). Alors je vous encourage tous à me laisser vos avis en reviews, quels qu'ils soient, ou alors en message privé si vous n'êtes pas à l'aise avec le fait d'exposer vos avis aux yeux de tous (ce que je peux tout à fait comprendre !).

Un immense merci à ceux qui prendront la peine de le faire pour ce chapitre mais aussi pour tous ceux qui suivront !

Sur ce, bonne lecture !

Kivorona : Hey ! Tu crois ? C'est une idée intéressante, à voir ! Merci c'est adorable !
Merci ! Je fais mon maximum pour avancer.


Il y avait une chose dont Edward était sûr et certain : bien qu'il appréciait énormément Harry, il en avait assez de vivre avec le sorcier, en dehors des quelques heures qu'il avait passé avec sa famille ces derniers temps. Il voulait pouvoir retrouver sa chambre et un environnement qu'il connaissait et qui l'apaisait sans appréhender que quelqu'un vienne lui mettre la tête sens dessus dessous pour qu'il réfléchisse à des choses auxquelles il n'avait aucune envie de penser. Tout ce qui concernait Bella, en somme.

Il décida donc qu'il était grand temps de mettre les choses au clair avec sa famille et il devait commencer par la plus pénible d'entre eux : Alice. Il lui donna rendez-vous dans un endroit au calme, où ils pourraient tranquillement discuter de sujets délicats. Pour ça, il avait choisi de la retrouver près de la limite de leur territoire qui offrait une vue superbe sur la forêt. Il fut le premier sur les lieux, les yeux rivés sur le paysage baigné de la lumière du soleil levant. Elle apparut rapidement à ses côtés et l'observa sans rien dire. Elle n'avait de toute façon pas besoin d'annoncer sa présence.

- J'ai décidé qu'il était grand temps pour moi de rentrer à la maison, déclara Edward en se détournant du paysage pour se tourner vers sa sœur.

- Personne ne t'en empêche, répondit-elle.

Alice était un peu stressée, elle ne savait pas pourquoi son frère l'avait fait venir.

- Si, contesta Edward. Pas directement, mais toi, par exemple, tu m'en empêches.

- Moi ? Répéta Alice. Mais, je…

- Je voudrais qu'on parle de Bella, la coupa Edward. Qu'on en parle sérieusement et qu'on règle le problème une bonne fois pour toutes.

- Honnêtement, fit Alice, croisant les bras sur sa poitrine et fronçant les sourcils, tu me fatigues. Vous me fatiguez tous !

- Je te rassure, c'est réciproque.

Cette pique, inhabituelle venant de quelqu'un comme Edward choqua Alice. Elle en laissa tomber ses bras le long de son corps et le regarda, hébétée.

- Tu es loin d'être quelqu'un de stupide, continua Edward, alors après l'avoir vu de tes propres yeux à plusieurs reprises, arrête de prendre sa défense ! Elle n'est pas défendable et elle s'est servie de toi autant qu'elle s'est servie de moi. Elle nous a tous manipulés depuis le jour où elle a compris ce que nous étions, pour avoir ce qu'elle voulait.

- Ce n'est pas si mal que ça, de vouloir quelque chose et tout faire pour l'obtenir.

- Au détriment des autres ? Rétorqua Edward. Écoute-toi Alice. Au-delà de ce qu'elle a fait, cette fille est folle. Elle a presque agressé Jacob alors qu'il est censé être son meilleur ami !

- Elle était en colère ! S'exclama Alice, ne trouvant rien d'autre à répondre.

Edward pris quelques secondes pour reprendre son calme. Il ne devait pas s'énerver, ce n'était pas le but. S'il se disputait une énième fois avec Alice, il ne sortirait jamais de ce cercle vicieux.

- Et si je tuais un humain parce que je suis en colère, tu trouverais ça excusable ? Lui demanda-t-il d'une voix posée.

- C'est totalement différent !

- Peut-être, concéda Edward. Mais elle a bien essayé de tuer quelqu'un par colère. Alice tu as vu les mêmes choses que nous et pourtant tu es encore la seule à lui chercher des excuses et à justifier ses actes. Ça ne peut plus durer et je dis ça autant pour moi que pour toi. Tu vas finir par te mettre tout le monde à dos, comme Jasper.

Devant la surprise évidente de sa sœur et son mutisme soudain, Edward reprit la parole.

- J'ai bien vu que quelque chose n'allait pas entre vous. Il ne te parle plus, n'est-ce pas ?

Alice détourna le regard, les poings et la mâchoire serrés. Ça ne le regardait pas. En rien ! Ses problèmes avec Jasper ne concernaient personnes d'autre qu'eux-mêmes.

Edward soupira. Il n'avait pas prévu que de s'expliquer avec Alice prendrait si longtemps, mais il voyait bien qu'ils n'étaient pas sortis de l'auberge. Il s'arma donc de courage et reprit le fil de la discussion, gardant dans un coin de sa tête la liste des choses dont il voulait parler avec elle et le simili-discours qu'il avait préparé en l'attendant.

Alice resta un bon moment campée sur ses positions, malgré toutes les réflexions qu'elle s'était faites à propos de Bella au cours des derniers jours. Puis, alors qu'Edward commençait à perdre espoir, elle l'écouta réellement. Petit à petit, il lui fit comprendre ce qu'elle avait jusque-là refusé d'admettre. Ils restèrent là des heures, à se faire face. Alice vit enfin tout ce qu'elle n'avait pas voulu voir et se réconcilia avec Edward. Être en froid avec son frère avait été plus dur à vivre que ce qu'elle avait bien pu laisser paraître. Ça lui avait lourdement pesé et elle décida de continuer sur cette voie pour se réconcilier avec la personne qui lui manquait plus que tout : Jasper.

Alice se hâta de rentrer chez elle et monta directement dans la chambre qu'elle partageait avec son compagnon. Elle le trouva assis dans un fauteuil, un livre ouvert sur les genoux.

- Jasper ? Appela-t-elle doucement.

Le concerné ne répondit pas, mais elle savait très bien qu'il l'entendait. Soupirant doucement, elle s'avança vers lui et s'installa sur le second fauteuil.

- Tant pis si tu ne me réponds pas, j'ai des choses à te dire.

L'oreille tendue, même s'il n'en montrait rien, Jasper tourna la page de son livre dans le plus grand silence.

- Je suis allée voir Edward. On a beaucoup discuté et on s'est réconcilié.

Devant l'impassibilité de son compagnon, Alice perdit un peu de son sang-froid. Elle n'aimait vraiment pas ce qui se passait entre eux.

- Je sais que j'ai agi comme une idiote, dit-elle la voix tremblante. J'ai bien vu tout ce qui s'est passé et à quel point Bella est différente de ce que j'ai toujours cru, mais je voulais espérer. Je ne voulais pas croire qu'elle n'était rien de tout ce que j'ai connu d'elle. Je suis désolée, d'accord ? S'impatienta Alice. Parle-moi, s'il te plait !

Sa voix était suppliante et ses doigts s'étaient resserrés sur sa jupe. C'était une vraie torture pour elle. Jasper referma son livre et le posa sur la table basse avant de se tourner vers sa compagne.

- Je ne veux pas te perdre, souffla-t-elle.

- Ça n'arrivera pas, rassura Jasper en secouant doucement la tête. Mais je veux que tu comprennes bien que nous avons tous été très contrarié par ton attitude de ces dernières semaines.

Alice se pinça les lèvres. Elle l'avait bien vu, mais elle n'était pas encore prête à admettre toutes ses fautes.

- Je trouve ça honorable que tu aies tant voulu défendre ton amie, mais il y a des choses et des gens qui ne méritent pas ces attentions. Et c'est le cas de Bella.

Voyant sa compagne baisser les yeux, Jasper posa sa main sur l'une des siennes dans un geste réconfortant.

- Je suis heureux d'apprendre ta réconciliation avec Edward, et ça me suffit pour accepter tes excuses. Je n'ai besoin de rien de plus que de savoir que tu ne te mets pas en danger d'une quelconque façon pour quelqu'un qui ne le mérite pas.

Se levant, il s'installa sur l'accoudoir du fauteuil d'Alice, passa son bras dans son dos et le caressa doucement. Avec un léger sourire aux lèvres, il la laissa venir se caler contre lui. Jasper n'avait pas particulièrement apprécié cette distance qu'il avait mise, mais sa colère avait été telle qu'il s'était dit que ce serait la seule façon de lui faire entendre raison.

Puisque ses soucis avec Alice étaient réglés, Edward reprit la direction de la maison du sorcier. Aujourd'hui, Draco allait avoir besoin d'eux et il pourrait en profiter pour lui annoncer la nouvelle de son départ. Il s'imaginait déjà la réaction d'Harry soupirant quelque chose qui ressemblerait à « ce n'est pas trop tôt ». Cela fit un peu mal au cœur d'Edward mais il ignora ce pincement et s'élança sur le chemin.

Dans sa cuisine, une tasse de thé fumante près de lui, Harry lisait un grimoire et prenait des notes. Ses protections étant en place, il ne lui restait que la retransformation d'Edward pour tenir son esprit occupé.

- Tu viens ? Lança une voix depuis le chambranle.

- Où ça ? Demanda Harry sans relever les yeux vers Edward et griffonnant un schéma sur son morceau de parchemin.

- Nourrir Draco. Enfin, si c'est bien ce qu'on fait, souffla le vampire à voix haute.

- D'une certaine façon, ça l'est.

Harry referma son grimoire, avec son bout de parchemin en guise de marque-page, et se leva. Il sortit de la cuisine en dépassant Edward sans lui accorder le moindre regard, amusant ce dernier.

- Tu sais que cette indifférence te rend légèrement condescendant ? Lui souffla-t-il au passage alors qu'il ouvrait la porte arrière pour eux deux.

Le sorcier s'arrêta juste avant de la franchir et leva les yeux vers Edward.

- Et ?

Pas étonné par cette réponse, Edward répondit d'un sourire qu'il tentait de cacher en secouant doucement la tête. Avec tout ce qu'il savait, ça ne le dérangeait pas vraiment qu'Harry ait une attitude qui puisse passer pour détestable. Il avait largement compris qu'il le faisait avant tout pour se protéger.

Assis près du trou, il le regarda se remplir avant de tourner les yeux vers Harry. Plusieurs minutes s'étaient déjà écoulées sans qu'aucun mot ne soit prononcé.

- J'ai quelque chose à te dire, avoua Edward.

Harry l'encouragea à parler d'un son guttural.

- Ce matin, je suis allé voir Alice et j'ai discuté avec elle.

Nouveau petit son pour montrer qu'il l'écoutait.

- On s'est plus ou moins réconcilié.

- Tant mieux, répondit Harry sans être particulièrement touché par cette nouvelle.

- Ça veut dire que je vais retourner vivre chez moi. J'ai apprécié tout ce temps passé avec toi, mais je ne veux pas devenir un squatteur. Et puis, ma famille et ma maison commencent à me manquer.

Retirant sa main revenue à la normale, Harry se tourna vers Edward.

- Écoute, tu fais ce que tu veux. Si tu veux rentrer chez toi, fais-le. Et en ce qui concerne le fait de devenir un squatteur, ma maison entière est devenue un squatte. On y entre et on y sort comme dans un moulin en se passant bien de mon avis, alors ce n'est pas maintenant que je vais dire quoi que ce soit.

Un petit rictus amusé étira les lèvres d'Edward. Il se remit sur ses pieds et tendit sa main à Harry pour l'aider à en faire de même. Soupirant un peu pour la forme, le sorcier accepta l'aide.

- Et si jamais tu t'inquiètes du fait que je me retrouve seul, repense à ce que je viens de te dire. Quand ce n'est pas toi, c'est Seth qui vient ici. Et quand ce n'est aucun de vous deux, c'est Jacob. Sans compter vos rondes absurdes près de Draco et la présence de Kreattur.

Avant qu'Edward ait pu répondre quoi que ce soit de pénible, Harry retourna à l'intérieur de la maison et lui servit un thé. Puisqu'il l'avait sous la main, il n'allait pas se priver de son aide pour le rituel à venir.

Quand il reçut le premier texto, Jacob ne fit rien. Il parcourut les lignes incendiaires de Bella lui rappelant leur petit marcher et lui ordonnant de passer la seconde. Visiblement, son interdiction de sortie ne l'empêchait pas de faire ce qu'elle faisait le mieux : essayer de parvenir à ses fins à défaut d'y arriver du premier coup. Quand il reçut le deuxième, il soupira mais n'en fit pas plus. Il ne doutait pas qu'elle avait d'abord commencé par harceler Edward et, n'ayant eu aucune réponse de part, elle remettait le chantage sur le tapis pour avoir ce qu'elle désirait. Au bout du quatrième message de suite, Jacob en eut assez et coupa sa sonnerie. Bella l'avait complètement déconcentré. Il se demandait si elle allait aussi essayer de contacter sa grande amie Alice pour que quelqu'un lui accorde enfin un peu d'importance.

Agacé de voir son téléphone s'allumer comme une guirlande de Noël, avec les appels qui succédèrent aux messages, il se leva, enfonça son téléphone de sa poche et sortit de chez lui. Cette situation ne pouvait plus durer. Ça ne faisait même pas vingt-quatre heures, et Bella le harcelait déjà. Jamais Jacob n'arriverait à tenir quelques jours, comme ils l'avaient décidé lors de la réunion.

Quand il arriva chez Harry, il le trouva dans la cuisine avec Edward, un énorme livre ouvert sur la table. Ils étaient en grande conversation.

- Harry ?

Le sorcier sursauta et tourna la tête vers l'adolescent. Il ne l'avait pas entendu arriver et lança un regard noir à Edward pour ne pas l'avoir prévenu. Se tournant enfin vers l'adolescent, il ne put retenir le ton cassant de sa voix.

- Quoi ?

Surpris au début, Jacob reprit ses esprits et s'invita à table, tirant l'une des chaises pour s'y asseoir.

- Je sais qu'on avait dit qu'on attendrait quelques jours pour voir, mais regarde !

Exaspéré, Jacob sortit son téléphone qu'il posa sur la table. Il continuait de clignoter à n'en plus finir, quand ce n'était pas pour recevoir un appel. Curieux de voir le nom de Bella s'y afficher, Edward sortit son propre téléphone pour constater le nombre absolument indécent de messages et d'appels manqués.

- Waouh, souffla-t-il pour lui-même avant de montrer son écran aux deux autres garçons.

Harry poussa un long soupir et se massa le front. Même ici, il n'avait jamais une seconde de paix.

- Je n'en peux plus, avoua Jacob. Je vais devenir cinglé et je ne lui ai même pas répondu une seule fois !

- Je vais vous laisser, annonça Edward en se levant.

- Espèce de lâche ! S'énerva Jacob. Je te signale que c'est à cause de toi toute cette merde !

Edward fit la sourde oreille et rassembla ses affaires en une fraction de seconde. Il réapparut à la porte, un sac à la main, et regarda Harry.

- Je rentre, l'informa-t-il. Mais, s'il te plait, Harry, Jacob a raison. Tu veux bien réfléchir à ce dont nous avons parlé ?

Harry lui lança un regard noir. Il n'aimait pas qu'on se serve de lui ainsi. Il n'avait jamais aimé ça. Edward lui fit un petit sourire et disparut, ne laissant derrière lui que le bruit de la porte claquant.

- De quoi vous avez parlé ? Demanda Jacob.

Face au silence éloquent d'Harry, il se pinça les lèvres.

- Désolé.

Harry posa sa joue sur sa main et observa Jacob, silencieux.

- Je sais que je dois être pénible, dit Jacob, un peu mal à l'aise de la situation, mais Bella l'est tout autant. Comment je suis censé travailler correctement si elle me harcèle ? Et elle vient seulement de recevoir sa punition. Alors imagine demain, ou dans une semaine !

- D'accord, souffla seulement Harry.

- Tu vas faire quelque chose ? Demanda l'adolescent, les yeux brillants d'espoir.

- Je vais réfléchir à la possibilité de faire quelque chose.

Un peu déçu, Jacob fit la moue avant d'hausser les épaules.

- C'est déjà mieux que rien, souffla-t-il.

Avec un léger sourire de remerciement, il se leva, ramassa son téléphone et rentra chez lui. Quand il le sut suffisamment loin, Harry poussa un grognement en laissant sa tête retombée contre son grimoire. Il en avait assez. Pourquoi est-ce que tout le monde comptait toujours sur lui ? Attiré par des bruits de pas, il releva le menton et posa les yeux sur Kreattur qui venait d'apparaître devant lui.

- Parle, quémanda Harry, voyant bien qu'il se retenait.

- Le vampire parlait-il de la moldue qui cause des problèmes à Monsieur Harry Potter ?

- Oui. Nous parlions d'elle. Elle est plus collante et obstinée que ce que je croyais.

- Monsieur Harry Potter veut-il que Kreattur s'occupe d'elle pour que la moldue ne l'importune plus jamais ?

En voyant la lueur dans ses grands yeux, Harry fut tout de suite bien plus ancré dans la réalité que ce qu'il avait été jusqu'à maintenant.

- Certainement pas ! Répondit-il catégoriquement. Personne ne tuera cette fille.

Il jura voir de la déception passer sur le visage de l'elfe.

- Un Basilic aurait facilité la tâche à Monsieur Harry Potter, soupira l'elfe dans sa barbe.

Harry cligna plusieurs fois des yeux, pas sûr d'avoir bien entendu, mais il préféra faire comme si ça provenait de sa pure imagination. Même si Bella lui était plus insupportable que toutes les personnes qu'il avait pu connaître, et qu'elle représentait un danger non-négligeable pour toute la communauté magique, il avait vu assez de mort comme ça pour ne pas rajouter un nom à la liste. Et puis, il ne fallait pas trop s'inquiéter des paroles de Kreattur. Après tout, il avait passé une grande partie de sa vie avec ou au service de sorcier aux mœurs peu recommandables.

- La solution serait alors d'oublietter la moldue, déclara Kreattur.

- Je ne peux pas. J'ai scellé ma baguette et je n'aurais pas assez de puissance sans elle, révéla Harry sur un coup de tête.

Kreattur n'était pas vraiment son elfe, mais ils agissaient tous les deux comme tels. Et s'il y avait bien une personne de son monde à qui il pouvait dire qu'il n'était plus en pleine possession de ses moyens magiques, c'était bien la petite créature.

L'elfe, lui, regardait Harry avec des yeux ronds. C'était bien la première fois qu'il entendait parler d'un sorcier qui se serait délibérément débarrassé de sa baguette. Sans elle, il était quasiment démuni. Mais l'elfe songea alors au fait, que depuis qu'il était arrivé, Harry avait usé de magie. Avait-il trouvé un substitut ?

- Monsieur Harry Potter ne peut plus s'en servir ?

- Non. C'était mon but, quand je l'ai fait. Cette baguette a causé bien trop de torts à trop de gens.

L'elfe cogita quelques secondes.

- Peut-être que Monsieur Harry Potter aurait assez de magie pour modifier la mémoire de la moldue ?

- Je n'en suis pas sûr, regretta Harry. Ou alors…

Cette phrase resta en suspens tandis qu'une idée lui traversa l'esprit. Puis, il la rejeta en secouant la tête. Curieux, Kreattur le regarda, sans pour autant poser la question.

- J'aurais pu t'emprunter un peu de magie, éclaircie Harry.

- Kreattur donnera à Monsieur Harry Potter tout ce dont Monsieur Harry Potter aura besoin.

Harry retient un petit sourire et reposa sa joue contre sa main.

- Je te reconnais bien là, mais ce n'est pas le problème. Je voulais te confier une mission.

À nouveau piqué par la curiosité, Kreattur pencha très légèrement la tête sur le côté et attendit.

- Une mission ?

- Nous en parlerons après. J'aimerais d'abord trouver une solution plausible pour résoudre le problème que nous pose Bella.

Y réfléchissant sérieusement, Kreattur finit par penser à quelque chose.

- Si Kreattur ne peut pas aider Monsieur Harry Potter, quelqu'un d'autre pourrait le faire.

- Tu veux que j'utilise l'énergie de quelqu'un d'autre ? Compris Harry.

- Il y a beaucoup de créatures magiques ici. Monsieur Harry Potter en connaît plus d'une.

Ça semblait affolant pour Harry. Il ne pouvait pas demander à qui que ce soit de son entourage de faire ce sacrifice, même s'il l'aurait demandé sans trop de remords à Kreattur, mais il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était sans doute la meilleure solution qu'ils avaient sous la main. Ils avaient besoin que Bella lâche l'affaire et pour ça, il n'y aurait rien de mieux que de trafiquer ses souvenirs. Harry ne pensait pas qu'il y arriverait tout seul, il n'avait pas le choix. Se promettant de garder cette idée dans un coin de sa tête, il se leva et s'approcha de l'elfe avant de poser un genou à terre. Surpris et choqué, Kreattur eut un mouvement de recul et se figea. Il n'était toujours pas habitué aux attitudes si peu dignes qu'avait Harry. Se mettre à la hauteur d'un elfe de maison, et puis quoi encore ?

- Kreattur, écoute-moi bien.

Face à ce ton tout à coup beaucoup plus sérieux, l'elfe se reprit.

- Tu es le seul à qui je peux demander ça.

- Monsieur Harry Potter a toute l'attention de Kreattur.

- J'ai envoyé une lettre très spéciale au COMEUDA. Je veux que tu retournes à Londres pour surveiller ce qui va en découler. Ne fouille rien et ne pose aucune question, tu m'entends ? Laisse simplement traîner tes oreilles et si tu apprends quelque chose d'intéressant, rapporte-le-moi.

Kreattur hocha la tête pour montrer qu'il avait bien compris. Il respecterait scrupuleusement les consignes de son presque maître, et se déplacerait s'il le jugeait nécessaire. Harry ne souhaiterait certainement pas qu'il existe une quelconque trace écrite qui permette de remonter jusqu'à lui et au lieu où il se cachait. Harry se redressa, sans quitter l'elfe des yeux. Comprenant le message, Kreattur s'inclina doucement et prit la direction de la cheminée. Il disparut au milieu de flammes vertes, le regard braqué sur le sorcier.