Maraudeurs et Compagnie
By Luppy Black
Chapitre 6 : Où le petit gros devient mon ennemi juré.
Un peu plus tard, je me retrouvai dans ma chambre avec mes trois nouveaux ( et obligatoires) compagnons de chambre. Epuisée, je me laissai tomber sur un des deux lits superposés qui, avec deux armoires et une commode, constituaient les seuls meubles de la chambre, pourtant assez grande. Alors que je sentais déjà mes yeux se fermer, un importun décida de me parler.
Je voulais te demander, commença le petit gros, si je pouvais prendre le lit du bas et toi celui du haut.
Je fis un effort pour me relever et planta mes yeux dans les siens. Il ne supporta pas plus d'une seconde mon regard ( le lâche).
Pourquoi ? demandai-je glaciale ( comme à mon habitude lorsque l'on me dérange).
... Je... J'aime pas dormir en hauteur, balbutia-t-il.
Et moi, j'ai le vertige, rétorquai-je immédiatement.
Après cette dernière phrase, je ne me souciais plus de lui, et entreprenait de ranger mon peu de vêtement dans une des armoires. Black s'approcha de moi et me souffla à l'oreille.
J'ai l'impression que tu n'aimes pas notre cher et vieux Peter.
C'est pas qu'une impression.
J'allais sûrement paraître antipathique au possible, mais à vrai dire, je m'en fichais pas mal. Je n'avais jamais demandé à partager ma chambre avec trois inconnus, et puis j'avais surtout d'autres problèmes en tête qu'un lit.
Pourquoi ? me demanda-t-il étonné par ma franchise ( au moins ce n'était pas interloqué)
Il ne m'inspire pas confiance, ce sale rat, rétorquai-je d'une voix neutre.
Je le sentis plus que je ne le vis sursauter ( sûrement à cause de l'appellation de son ami. Il faut avouer que rat, n'est pas très gentil). Au moins, Black savait à quoi s'attendre avec moi.
Le problème, maintenant, allait être de se change sans qu'ils puissent voir ma bande et mes cicatrices.
Où est la salle de bains ? Lui demandai-je.
La porte à côté de l'armoire, répondit Potter. On la partage avec quatre premières années.
Aucun moyen de la fermer ? Questionnai-je.
La magie, tu connais ? me demanda Black sarcastique.
Pour la première fois depuis... 12 ans, je fis un véritable sourire. Pas un de ces sourires froids, ironique ou narquois, pas un de ces sourires que j'avais appris avec mon père. Non, un vrai sourire... franc ... Sans que je puisse l'empêcher d'apparaître sur mon visage, alors que j'étais normalement la spécialiste des émotions cachées. Ce sourire devait être soit communicatif, soit chaleureux ou même les deux à la fois, en tout cas les deux meilleurs amis m'en firent un en retour et je sentis une agréable chaleur monter en moi : est-cela l'émotion que l'on ressent lorsque l'on se sent apprécié ?
Je rentrai dans la salle de bain et bloquai les deux portes à l'aide d'un sortilège ( je vous rassure, ce n'était pas de la magie noire... en tout cas je l'espère). Je déboutonnai à peine ma chemise, lorsque je les entendis parler. Mon ouïe est très fine... Vous allez me dire, une fois que l'on sait ce que je suis à mes heures perdues, il n'y a rien de plus normal.
Le sujet de conversation était bien entendu axé sur le nouveau qui avait pris la place de leur meilleur ami ( c'est à dire :moi)
Alors vous en pensez quoi ? Demanda le décoiffé.
Je le comprends pas ce type ! Je lui ai absolument rien fait et il me supporte déjà pas ! Se plaignit d'une voix aiguë le petit gros. Et en plus il est bizarre ce mec.
Bizarre ? Releva Dents de loup comme s'il avait lu dans mes pensées ;
Je parle physiquement.
Quoi ? Qu'est-ce qu'il a mon physique ? Est-ce qu'il s'est au moins une fois regardé dans une glace lui ?
Au lieu de jouer les mystérieux, Queuedevert, dis-nous tout de suite à quoi tu penses ! S'énerva le play-boy de l'école.
T'as vu sa tête ? Cracha le petit gros. Il en a une de déterré, ses traits sont hyper fins, il est pâle comme la mort, ses yeux sont trop bizarre et ses cheveux sont aussi longs qu'une fille ! Une vraie tapette !
Si je en voulais pas me faire vire dès mon premier jour d'école, je ne devais sous aucun prétexte sortir de la salle de bains ( j'aurai fait un massacre)
Tu racontes n'importe quoi. Moi aussi j'ai les cheveux longs et puis je trouve que ses yeux sont magnifiques. Mais ce qui m'énerve le plus c'est quand tu dis que Thomas est gay, regarde-toi un peu Pety ! On ne t'as jamais vu avec une meuf c'est pas pour autant qu'on te dit que t'es homo. Alors avant de critiquer les autres...
Sirius, je sais que t'as beaucoup plus de succès auprès des filles que moi, mais c'est pas une raison pour me ... S'énerva le petit gros ( c'est qu'il peut être hargneux quand il veut...)
Who, who, who. On se calme les mecs! Vous allez quand même pas vous battre. Sirius vas t'asseoir sur ton lit. Peter ! J'ai vraiment l'impression d'avoir deux gamins devant moi.
Je ne savais pas que la tension qui régnait était forte à ce point mais je devais avouer que cela ne me gênait absolument pas que le petit gros se fasse refaire le portrait par Black.
Je revins à moi. La chemise toujours déboutonnée. Je l'enlevai à grandes peines : les cicatrices, qui zébraient mon dos, me brûlaient au moindre effleurement de tissu.
Le jour, je lançai un sort qui annihilait la douleur pendant douze heures. Malheureusement cette période passée, je devais attendre un minimum de six heures pour que le charme fonctionna encore une fois.
Je m'observai de dos dans le miroir : d'immenses zébrures rouges me barraient le dos. Le sort qui me faisait oublier la douleur, rendait les cicatrices invisibles. J'enfilai mon pyjama et sortis de la salle de bains. Chaque pas, chaque geste me faisait un mal de chien : tout remontait dans mon dos dans mes cicatrices à feu.
Je m'installai dans le lit du bas lorsque je croisai le regard suppliant de Petigrow, les deux autres attendaient ma réaction. Allez fais un effort, ma vieille, essaye d'être sociable au moins une fois dans ta vie. Je me relevai avec une grimace de douleur vite estompée, puis je posai mes mains sur le lit du haut et au prix d'une souffrance fulgurante et me hissai sur le lit du haut.
Merci.
Ouais, grommelai-je.
Je m'enfonçai dans mon lit et m'endormis comme une masse.
Je sentis vaguement quelqu'un me toucher l'épaule. Bien décidée à continuer à dormir, je n'ouvris pas les yeux. Quelque il soit, mon troubleur de sommeil n'avait aucun intérêt à continuer s'il ne voulait pas tomber raide mort. Un brûlure me réveilla en sursaut. Mon troubleur professionnel avait touché mon dos.
Cauchemar ? Entendis-je.
Rêvé de toi, grommelai-je.
Un rire tonitruant me déchira les oreilles. Je m'assis sur mon lit essayant de retrouver mes esprits : Poudlard, répartition, dortoir, Black, Potter et Petigrow... et celui qui m'avait réveillé était apparemment le décoiffé de service. Je sautai au bas de mon lit et me dirigeai d'un pas chancelant vers la salle de bains dans laquelle je m'enfermai. Après une douche froide qui acheva de me réveiller, je lançai le sort qui me fit bien plus que du bien. Je m'habillai rapidement et sortis. Je vis avec étonnement qu'ils m'avaient tous les trois attendue.
Salut, dirent-ils d'une seule voix.
Quelle heure ?
Sept heures.
Trop tôt pour moi, maugréai-je.
On avait remarqué mon cher Thomy ( Black et ses surnoms...) ça faisait un quart d'heure qu'on essayait de te réveiller.
Pas encore habituée.
Je propose que tu prennes un café, après on aura peut-être une chance de pouvoir avoir une conversation normale avec toi. A moins que ce soit ton état normal...
Black.
Oui ?
Cours.
Il éclata de rire.
Tu sais que je t'aime toi ! S'écria-t-il en me prenant par les épaules.
Mais qu'avais-je donc fait pour mériter ça ! ... A part fuguer de chez mon père.
Je mangeai tranquillement entre Potter et Evans. Mais je compris rapidement qu'il était impossible de passer un repas calme aux côtés de ces deux là. Potter voulait apparemment sortir avec Evans ( il ne cessait de se vanter à propos de son poste dans l'équipe de Gryffondors, de sa richesse, de son appartenance aux Maraudeurs et de ses notes en cours... En bref, il était complètement à côté de la plaque) mais elle, elle ne voulait pas. Digne d'un roman à l'eau de rose. Restait à savoir s'il y aurait un Happy End. Lupin, posté en face de moi, me lança un regard complice lorsque je levai les yeux au ciel devant le numéro du décoiffé, persuadé que c'était ainsi qu'il réussirait à convaincre la rousse de sortir avec lui.
Finalement, Evans changea de place avec un petit nouveau qui se retrouva tout intimidé devant cinq septièmes. Le petit gros prit plaisir à afficher sa supériorité devant le gosse : il n'en paraissait encore plus antipathique. C'était le genre de gars complexé qui se vengeait sur des plus petits que soit. Je me retenais pour lui lancer ça au visage. Il aurait fait un parfait serviteur soumis qui, ayant honte de son infériorité, prendrait plaisir à torturer d'autres personnes : un fidèle mangemort.
Que le petit gros décide d'en imposer devant un petit, passe encore, mais il commit l'erreur de vouloir nous intégrer dans son jeu.
Je n'ai pas très bien compris cette potion avec les écailles du dragon du Nord et les pierres lapis-lazuli, dit Petigrow en jetant un regard au première année impressionné.
Normal, ton intellect n'est pas assez puissant pour cela, rétorquai-je sans lui accorder un regard.
Quoi ! S'écria-t-il scandalisé ( temps de réaction= 10 secondes, faut le faire quand même)
Les deux ingrédients que tu viens de citer sont incompatibles. Tout le monde sait ça.
Arrête de raconter des idioties, cette potion est dans notre livre, balbutia Petigrow qui avait perdu le contrôle de la situation.
Si jamais tu essayes de faire une potion avec des écailles de dragon du Nord et des lapis-lazuli, elle t'explosera à la figure. Ce serait dommage non ?
Black et Potter explosèrent de rire, tandis que Lupin esquissait un sourire plus discret. Le petit gros était rouge de honte et tentait de trouver une excuse. Je me tournai vers le petit garçon et lui murmurai :
Ne te laisses jamais impressionner par quiconque : généralement, il n'y a que du vent derrière.
Je m'en souviendrai, me promit-il avec un grand sourire.
Je rivai mon regard dans celui de Petegrow, et lui fis un sourire narquois.
Quand tu souris comme ça, on dirait Malfoy, cracha-t-il.
Cela devait être une grande insulte pour lui. La table de Gryffondor fit silence. Rectification : cela devait être une grand insulte pour eux ( bien que je n'en mesurais pas toute la portée). Tous attendaient une réaction de ma part, même Lupin avait daigné lever les yeux de son journal.
Les insultes sont le dernier recours des lâches, rétorquai-je le plus froidement possible, qui du fait de leur cerveau peu volumineux, n'ont plus rien de constructif à dire. Médites sur cette phrase, si bien sûr tu arrives à la comprendre.
Je me levai dignement et lui dit :
Mais avec un seul neurone actif, je pense que ça va être trop difficile. Je vais donc te faciliter la tâche en m'abaissant à ton niveau.
J'attrapai mon bol de café et d'un geste lent je l'amenai au dessus de la tête du rat, avant de le vider brusquement sur ses cheveux ternes.
Quel gâchis, soupirai-je, un si bon café.
Lupin me fixa de ses yeux clairs puis me fit un signe approbateur de la tête avant de se replonger dans sa lecture. Lui aussi n'avait pas apprécié l'attitude de son ami. J'allai me décider à partir, mais finalement, je me rassis : je n'avais rien à me reprocher, c'était lui le fautif, je n'avais fait que me défendre.
Ce que je en comprenais pas par contre, c'était que personne n'avait repris leur conversation. Il n'y avait plus un bruit et ce sur les quatre tables
Je ne savais pas du tout ce qu'ils attendaient. J'avais réagis, comme ils l'espéraient, et voilà qu'ils faisaient tous une tête de six pieds de longs, comme si j'avais commis un crime de lèse-majesté.
Petegrow se leva et s'enfuit en courant ( sans aucune dignité) de la grande salle.
