Maraudeurs et Compagnie

By Luppy Black

Chapitre 8 : Où ils découvrent mes cicatrices et où j'apprends que Potter a encore une chance avec Evans.

Je passai le reste de la journée à éviter les bousculades, les tapes de Black et la marche forcée. Après le cours de potions ( où j'aidai Evans avec plaisir et le vaniteux avec mauvaise foi mais je me vengeais en l'obligeant à découper les limaces en petits morceaux) les maraudeurs décidèrent de profiter du temps clément pour aller se poser près du lac ( et je fus obligée de suivre rien que pour avoir le plaisir de casser ma victime numéro 1).

Je fus contente de pouvoir enfin m'asseoir. Je me posai sur une grosse pierre tandis que les autres s'installèrent dans l'herbe. Comme à mon habitude, je restai en dehors de la conversation, je ne prenais même pas la peine de lancer de temps en temps des piques à l'un ou l'autre. Non, je savourais avec délectation ce moment de repos où je ne sentais pas du tout mes cicatrices puisque je ne bougeais pas d'un poil. Mais bien vite, je m'assombris en pensant à celui qui m'avait fait cela et m'imaginant son état, résultat je tremblai de tous mes membres. S'il y avait bien une chose que je ne supporterai pas, ce serait me retrouver devant lui.

Tout à coup, je sentis un bras se passer sous mes genoux et un autre, en passant par mon dos, m'attrapa par la taille. Sans que je puisse faire un geste, je me retrouvai soulevée dans les airs par Black.

Plus léger qu'un moineau qui n'a pas mangé depuis trois jours ! S'écria-t-il.

Tu me redescends tout de suite, ordonnai-je, à moins que tu désires mourir jeune.

Tu es sûr.

Black, lâche-moi tout de suite.

J'obéis à vos ordres, mon prince.

J'aurais dû me méfier, surtout lorsque je vis une lueur malicieuse apparaître dans ses yeux. Je regardai le sol lorsque je vis... de l'eau. Il m'avait portée jusqu'au bord du lac sans que je m'en rende compte.

Black, si tu fais...

Bon bain, me souffla-t-il.

Je sentis un frisson me parcourir. Puis il me laissa tomber. Je n'avais aucun moyen pour m'agripper et je savais parfaitement que j'allais tomber dans l'eau. Mais si j'étais sûre d'une chose c'était que je ne serais pas seule. Tout en tombant, je l'attrapai par la chemise l'attirant ainsi vers moi. Black n'eut d'autre possibilité que celle de me suivre. Je tombai dans l'eau. Dents de Loup avait bien choisi son endroit, la berge s'affaissait d'un coup sans faire de pente douce, résultat : l'eau était assez profonde pour que je n'aie pas pied. Je ressortis aussitôt la tête de l'eau et m'agrippai au rare touffe d'herbes qui bordaient la berge. Je me hissai ruisselante sur la terre ferme sous les rires des trois autres maraudeurs.

Effectivement, c'est hilarant, grognai-je.

Ce qui ne fit que renforcer leurs rires. Je me tournai, les ignorant royalement, et cherchai Black du regard. Je le vis réapparaître.

Elle est gelée, s'écria-t-il

Je lui tendis la main pour l'aider à sortir de l'eau. Ce que je trouvai étrange c'était que les rires avaient cessé. Mais ne pensant qu'à ma vengeance, je ne leur jetai pas un regard. Lorsque Black l'eut attrapée avec un remerciement et se fut hisser sur la berge, je lui murmurai :

Vengeance.

Je l'entendis souffler un faible « non » avant de le renvoyer dans le lac d'une simple poussée de main.

Je revenais vers les autres, morte de froid et les lèvres bleuies, mais ravie, je l'avais eu ma vengeance !

Soit vous m'expliquez ce qui se passe, dis-je, soit vous arrêtez tout de suite de me regarder avec ces yeux de merlan fris.

C'est quoi ces cicatrices sur ton dos ? Demanda Lupin après au moins une minute de silence pesant.

Je déglutis. Comment avaient-ils pu les voir ? Puis je me rappelai ma chemise blanche trempée ainsi que mon tee-shirt. Ils étaient devenus transparents.

Et cette bande ? Ajouta Potter.

Je restai un moment sans rien dire. Des larmes de rage montèrent à mes yeux. Je m'interdis de pleurer : cela faisait 12 ans que je ne pleurais plus, ce n'était pas maintenant que cela allait recommencer. Je sentis un bras se poser sur mon épaule. C'était Black, tout aussi mouillé que moi, mais lui, arborait un grand sourire.

Franchement, Thomas, t'abuses ! Dit-il en éclatant de rire. T'as jamais appris que la vengeance est un plat qui se mange froid ? D'ailleurs, tu serais pas un peu gelé toi ? Tiens, attrape.

Il me tendit sa cape qui était restée tranquillement sur l'herbe.

Et toi ? réussis-je à dire.

T'inquiète pas pour. Mais vu ton gabarit, j'ai peur que pour le moindre petit rhume tu te retrouves alité pour deux semaines.

N'importe quoi, grommelai-je , mais j'acceptai quand même avec soulagement la cape chaude sur mes épaules.

Le silence s'installa, que le vaniteux s'empressa de rompre.

Hey, Thomas, tu ne nous as toujours pas dit ce que c'était ces marques rouges sur ton dos.

Je le foudroyai aussitôt du regard.

Alors ? renchérit le décoiffé.

Est-ce que je te demande, Petigrow, pourquoi tu fais pas de régime ? Et à toi Potter, pourquoi tu t'achètes pas une bonne fois pour toutes un peigne ? Et à toi Lupin, pourquoi t'as toujours l'air malade ? Et enfin à toi, Black, pourquoi tu te sens obligé d'enchaîner conquête sur conquêtes ? Non, alors laissez-moi tranquille !

Tu peux nous faire confiance, tenta le petit gros.

Te faire confiance ? A toi ?

J'éclatai de rire.

Qui me dit qu'en voulant impressionner un première année, tu ne vas pas lui dire que tu connais un mec qui s'est fait tellement de fois tabasser jusqu'au sang par son père qu'il gardera toujours des cicatrices douloureuses et impossible à soigner ? Comment pourrais-je faire confiance à un mec comme toi ? Tu m'expliques.

Je me levai furieuse contre moi-même ( 1 : Black m'avait eue par surprise, 2 : ils avaient vu mes cicatrices et 3 : je leur avais raconté un peu de mon histoire)

Cela s'était passé il y a deux semaines. Depuis les Maraudeurs avaient pris grand soin de ne pas parler de mon dos et Black ne me donnait plus de ces grandes tapes (un vrai soulagement !). Potter continuait à draguer et faire de grandes déclarations à Evans qui s'en fichait royalement. Je comprenais de plus en plus le décoiffé.

Je fréquentai beaucoup Evans et en plus d'être très jolie, elle était intelligente, drôle et facile à vivre. Chaque soir nous nous retrouvions dans la salle commune des préfets en chef, le motif officiel était les devoirs, mais généralement, Evans et moi parlions de chose et d'autre. En fait, c'était plus elle qui parlait. J'appris que depuis qu'elle était à Poudlard, elle n'avait jamais eu de véritable amie, j'en déduisis qu'elle avait besoin d'un confident Je me demandais quelle serait sa réaction si elle apprenait que j'étais une fille.

Un soir, elle me confia qu'elle aimait beaucoup Potter. Je dus avoir l'air étonné puisqu'elle s'empressa d'ajouter :

C'est vrai : il est mignon, il est drôle et surtout c'est pas un crétin fini.

Alors pourquoi tu ne sors pas avec lui ?

Quand il me parle, je vois plus le garçon que je viens de te décrire

Je fronçai les sourcils, ce qui la força à m'expliquer :

Quand il me parle, son sourire devient faux et il ne pense plus qu'à une chose c'est de réussir à introduire dans la conversation qu'il est riche, capitaine de Quidditch, et premier de l'école. Je l'observe quand il est avec vous, il est beaucoup plus naturel : j'apprécie ce garçon là... Pas celui qui me drague. Si je pouvais avoir une conversation pour une fois normale avec lui, soupira-t-elle, et surtout si je comprenais pourquoi il se conduit ainsi.

C'est plutôt simple, répondis-je en ne quittant pas des yeux le parchemin que j'étais en train de lire ( celui de Evans pour un devoir de potions). Il a été habitué à ce que les filles le voient comme le beau gosse de riche qui plus est capitaine de Gryffondors, alors il ne voit que ça en lui qui pourrait attirer les filles. Il a bien compris que tu étais différente mais il ne sait pas faire autrement. Là tu as une faute, c'est racine de Turlupi et pas de Lupipo, ne confonds jamais si tu ne veux pas que ton chaudron fonde. Aide-le à se comporter naturellement, à ne pas jouer la comédie. Je te dis pas que ce sera facile, mais tu peux toujours essayer.

C'était la première fois que je parlais autant. Normalement, je disais qu'une ou deux petites phrases. Souvent nous passions des heures sans rien dire, nous contentant de la présence de l'autre.

Potter est un mec génial, continuai-je, je sais qu'il a du mal à se comporter de manière naturelle avec les filles, mais je peux t'assurer qu'il est vraiment amoureux de toi.

Elle me lança un regard interrogateur.

Il n'y a qu'à voir les tonnes de questions qu'il me pose quand je reviens d'une soirée avec toi.

T ' ES MALADE !!! S'écria Potter. Pourquoi tu lui as que je te questionnai !... Qu'est-ce qu'elle a dit après ?

Rien.

Il se laissa tomber sur son lit, complètement déprimé.

Mais elle est très jolie quand elle rougit, ajoutai-je.

Black passa à côté de moi et me souffla dans l'oreille

T'abuses Thomas, t'aurais pu lui dire ça avant toutes choses.

Et où aurais été le plaisir ?

Il me sourit, et en m'approuvant il sortit de la chambre.

J'allai dans la salle de bains pour me changer, et je sortis quelques minutes plus tard pour m'installer dans mon lit. La lune était pleine et lumineuse, elle m'éclairait à travers la fenêtre. Je fis un mouvement pour fermer les volets, pour ensuite me rappeler que Black les avait cassés un jour de grande joie, une fille de Serdaigle avait accepté enfin de sortir avec lui.

Une dernière chose, Potter. Evans n'en a rien à foutre de ta richesse, de ton poste dans l'équipe de Gryffondors, et que tu fasses parti des Maraudeurs, alors la prochaine fois, parle-lui d'autre chose...même si c'est du temps, ce sera toujours mieux.

Vers deux heures du matin, je me réveillai. Dents de Loup, Celui-Qui-N'-A-Toujours-Pas-Acheté-Un-Peigne, et le petit gros s'habillaient en essayant de faire le moins de bruit. Je continuai à faire semblant de dormir respectant leur envie de ne pas se faire remarquer ( même s'ils n'y arrivaient absolument pas, car j'avais entendu plus d'un cri étouffé, apparemment, Black s'était pris la commode, et le vaniteux avait ouvert la porte de la salle de bains au lieu de celle de la chambre, alors dans le genre discret... on peut mieux faire) ? je ne m'inquiétais pas plus, persuadée qu'ils devaient préparer une de leurs blagues bien maraudiennes. Mais le sommeil refusait de revenir. Je bougeai dans mon lit cherchant une position confortable. Mes cicatrices me faisaient maintenant beaucoup moins mal la nuit, car Lupin, le lendemain de l'après-midi près du lac, m'avait tendue un pot de pommade sans dire un mot ( je le soupçonnai de savoir pour le sortilège durant le jour).

Je me levai, et après m'être habillée, je décidai de sortir dans le parc en évitant soigneusement concierge et fantômes. Je me baladai à la lisière de la forêt interdite quand des bruits de pas précipités se firent entendre. Je me retournai pour voir une Evans échevelée, les cheveux en bataille, le chemisier qu'à moitié boutonnée, et la jupe de travers.

Qu'est-ce que tu fais dehors à trois heures du matin, Thomas ?

Je voulais prendre l'air.

Je me retournai et continuai à marcher. Evans m'avait dérangée dans mes pensées, chose que je détestais ( mais je ne voulais pas non plus m'énerver contre elle)

Tu n'as pas le droit d'être ici ! Rentres tout de suite avec moi.

Enlève-moi des points si tu veux, mais j'ai envie de rester dehors.

Comme si j'allais retirer des points à ma propre maison, soupira-t-elle. On en perd déjà assez avec les Maraude...

Chut, la coupai-je.

Il y avait eu un craquement sonore dans la forêt et je vis deux ombres passées si vite que je me demandai si je n'avais pas rêvé.

Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle inquiète.

Elle se mit à mes côtés, et elle aussi scruta la forêt. Mais, même si la lune nous éclairait, la forêt était trop sombre pour qu'on puisse y distinguer quoi que ce soit. Evans poussa un cri au moment où une masse immense en sortit. Je déglutis difficilement en m'apercevant qu'il s'agissait d'un loup-garou, un vrai !