Maraudeurs et Compagnie
By Luppy Black
Chapitre 9 : Où Evans et moi faisons une rencontre...
Il était immense, et bien que je sache très bien qu'il était humain la plupart du temps, je ne pus m'empêcher à penser à des sorts de magie noire capable de le neutraliser ou même de le tuer. Quand j'y repense, j'éprouve un certaine honte. Pour ma défense, il faut avouer qu'il était bien plus qu'impressionnant. Ses yeux jaunes qui ne nous quittaient pas étaient emplis de bestialité, sa gueule, énorme, était grande ouverte nous laissant voir des dents plus que terrifiantes. Il pouvait nous briser en seul coup de mâchoires et je ne vous parle pas des griffes qui étaient capables de couper en deux un jeune arbre.
Le loup-garou nous observa un instant qui me parut une éternité mais qui ne dura pas une seconde. Il sauta dans l'intention d'atterrir sur nous, bien qu'Evans était sa principale cible. En moins de temps qu'il faut pour le dire, je me transformai en animagus et m'interposai. Le choc entre nos deux corps fut rude et mon dos en ressenti les effets. Evans restait pétrifiée tandis que je grondai contre l'hybride. J'étais placée entre lui et mon amie, prête à bondir encore une fois s'il le fallait. Je rugis à l'encontre du lycanthrope. Soudain, un cerf et un chien surgirent des bois et repoussèrent le loup-garou. Je remarquai qu'entre les cornes du cerf, se trouvait un rat qui tentait de s'accrocher comme il pouvait. Drôle d'équipe à vrai dire. Lorsque je fus sûre que le loup-garou ne nous attaquerait plus, je passai entre les jambes d'Evans qui ne bougeait toujours pas, la forçant à s'asseoir sur mon dos. Puis, je m'élançai le plus rapidement possible vers l'entrée du château. Un fois, Evans déposée, je me retransformai en humaine.
Tu... Tu es un animagus et... Il y a un loup-garou à Poudlard accompagné d'un chien et d'un cerf, réussit-elle à articuler.
Apparemment, elle n'avait pas vu le rat.
Tu es perspicace, rétorquai-je en retrouvant mon esprit sarcastique.
Tu... Tu es un tigre.
C'est mieux qu'une mouche, tu ne crois pas ?
Il y eut un moment de silence. Je m'inquiétai pour mon amie, et tentai d'apercevoir son visage, mais la lune était à présent cachée par de gros nuages.
Tu m'as sauvée la vie, dit-elle après un moment de silence ;
Je n'allais pas laisser Poudlard perdre sa meilleure préfète en chef.
Elle eut un petit rire bref.
J'imagine, reprit-elle, que tu n'es pas inscrit sur les listes du Ministère ?
Je voyais mal : Elvisa Jedusor- animagus- tigre, dans les dossiers du ministre de la magie.
Quelle liste ? Demandai-je feignant l'ignorance.
Laisse tomber, soupira-t-elle, mais je la sentis plus amusée qu'exaspérée.
A ce moment, le cerf et le chien arrivèrent précipitamment ( le rat n'était plus présent). Une fois à notre hauteur, ils se transformèrent en Potter et Black. Le Décoiffé m'attrapa la main et me murmura un faible « merci » avant de me lâcher pour prendre Evans dans ses bras à qui l'étreinte ne semblait pas la déranger. Elle se pelotonna contre le torse de Potter et pleura. Dans un même mouvement, Black et moi nous détournâmes de la scène.
Alors comme ça t'es un tigre, dit-il après un petit moment de silence.
Et toi un chien ( d'où les canines plus longues !).
Cool, sourit-il.
C'est qui le rat ?
Peter.
J'aurais du m'en douter.
Où est le loup-garou ? Demandai-je avec mon éternel esprit pratique.
On l'a ramené dans la cabane hurlante, sous le saule cogneur.
C'est Lupin ?
Il sembla hésiter, mal à l'aise.
T'inquiète, je dirais rien.
T'es un type bien.
Je commence à le savoir.
N'importe qui aurait pu penser que je ne pensais qu'à une chose : me vanter ( même vous, vous pouvez penser cela) mais Black comprenait mon humour et l'appréciait.
T'as de sacrés réflexes. Impressionnant, tu t'es transformé en moins d'une seconde.
Merci.
Evans et Potter se séparèrent (enfin ! ) gênés de s'être comportés ainsi surtout devant nous.
On reparlera de tout ça, demain. Allez-vous occuper du loup-garou.
Mais...Tenta Potter.
T'inquiète, je ramène Evans.
C'est que, murmura-t-il hésitant.
Je peux la défendre... Je crois que je l'ai plutôt bien prouvé tout à l'heure, non ? Viens Evans.
A demain, souffla-t-elle aux deux autres.
Je la raccompagnai jusqu'à sa chambre, ne rêvant que d'une chose m'allonger sur mon lit. Je revenais le plus rapidement possible dans ma chambre, et m'endormis comme une masse, ne me préoccupant pas du léger picotement que j'avais au ventre. Heureusement, pensais-je avant de m'endormir, que demain c'est dimanche, je vais pouvoir dormir le plus possible.
Je me réveillai le lendemain et lançai immédiatement le sort pour mon dos, mais je ressentais encore une douleur au niveau du ventre.. je descendis tant bien que mal de mon lit et soulevai ma chemise ( la veille, j'étais trop épuisée pour me changer). J'entendis deux cris étouffés et un perçant (encore ce sale rat). Les trois maraudeurs étaient assis sur le lit de Black et regardaient mon ventre, horrifiés. Je baissai les yeux et vit trois marques de griffes. Le loup-garou m'avait touchée et je n'avais rien vu ni senti. Le sang qui avait séché pendant la nuit, donnait un aspect encore plus effrayant à la blessure ( en bref : j'accumulais).
J'aurais pu me faire mordre, dis-je avant de m'enfermer dans la salle de bains.
Je nettoyai et désinfectai la plaie qui se remit à saigner. En effet, la croûte qui s'était formé était trop fine pour supporter le nettoyage de la blessure. Trois marques rouges parcouraient mon ventre juste avant le nombril. J'essayai de mettre une bande, mais chacun de mes gestes me causaient un mal de chien ( désolée Black). Je ressortis.
Besoin d'aide, annonçai-je en soulevant ma chemise. Quelqu'un doit bander les plaies.
Le petit gros recula craintivement et Potter détourna le regard.
Lâcheurs, grogna Black en se levant.
Il me prit la bande des mains et commença à entourer mon ventre.
Serre, murmurai-je au bout d'un moment.
Tu... Tu es sûre ? Me demanda-t-il en croisant mon regard.
Je te rassures, je suis pas maso, mais il faut bien le faire.
Il posa délicatement sa main sur mon ventre et je ne pus m'empêcher de frissonner à ce contact. Je sentais son souffle sur moi et me troublai à ce contact. Lorsque je recroisai ses yeux qu'il avait baissé pour regarder ce qu'il faisait, je m'aperçus que lui aussi était dans le même état que moi. Mais que se passait-il ?
Excuses-moi, murmura-t-il.
Avant que d'avoir le temps de bien saisir de quoi il voulait parler, il serra la bande. Je fermai les yeux, et levai mon visage au plafond, mes mâchoires était serrées au maximum, j'en avais presque mal mais pour rien au monde je ne voulais crier ni même pleurer.
Ce n'est pas toujours une faiblesse que de pleurer, me souffla-t-il.
Pour moi, si, rétorquai-je sèchement. Désolée, je voulais pas te parler comme ça.
Là je ne me reconnaissais plus. J'avais toujours réussi à garder une voix neutre même dans les pires moments et jamais, au grand jamais, je ne me suis excusée.
Il finit de placer la bande sur mon ventre et je me laissai tomber sur le lit du petit gros ( qui eut la bonne idée de rien dire). Je respirai ( non, je haletai) le plus profondément possible pour tenter de calmer la douleur qui envahissait tout mon corps.
Black évitait le plus possible mon regard. Etait-ce à cause de mon ton de voix de tout à l'heure ? Non, je me rendais compte que cela faisait deux ou trois jours qu'il avait arrêté d me prendre dans ses bras ( comme il le faisait avec tout le monde) ou de me faire de grandes déclarations ( sa spécialité, surtout avec Potter). Depuis environ trois jours, il était plus distant et je ne comprenais absolument pas pourquoi.
Potter, lui, me dévisageait avec une grimace ( il devait souffrir pour moi) quant au petit gros, il regardait tout sauf moi ( mais cette attitude n'avait rien d'extraordinaire, c'était tous les jours comme ça).
T'es allée voir Evans, ce matin ? demandai-je.
On t'attendait, répondit Potter, Lupin veut te parler... Enfin s'il est réveillé.
Alors, allons-y maintenant.
Je me levai et chancelai. Black s'approcha aussitôt et me soutint en passant mon bras sur ses épaules et le sien m'entoura par la taille ( encore ces satanés frissons).
T'es sûr que tu devrais pas prendre un peu de repos avant ? S'inquiéta-t-il.
Ecoute, j'en connais un rayon sur les lycanthropes, mais je tiens à m'assurer que seule une morsure peut amener une transformation. Ca ira, ajoutai-je en croisant son regard inquiet.
Je me dégageai de ses bras et ressentis une impression de vide, j'étais bien avec lui. Je secouai la tête, c'était pas le moment de penser à ça. J'avançai d'un pas qui se voulait assuré ( mais je ne savais pas trop ce que cela donnait). Je fus suivie des trois autres qui faisaient grise-mine sans que j'en sache la raison ( j'étais surtout concentrée sur le fait de ne pas m'effondrer sur le sol). On arriva enfin au tableau qui gardait l'entrée des chambres des deux préfets en chefs. Je m'adossai sur le mur feignant ma nonchalance habituelle ( que j'étais loin d'éprouver à ce moment là) mais seuls les niais pouvaient panser cela, car ma respiration haletante et les gouttes de sueur sur mon front mettaient en échec ma volonté de paraître en forme. Potter frappa sur le tableau s'impatientant car personne ne répondait. Il me jetait de fréquent coups d'œil inquiets s'attendant à ce que je m'évanouisse au moindre instant et c'est ce que j'aurais fait si Evans n'avait pas finalement ouvrit la porte.
Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle en nous voyant tous.
Puis on regard s'arrêta sur moi.
Thomas ! Ca va ? Viens t'asseoir ! Dépêches-toi !
Je quittai à regrets mon mur et pénétrai dans la salle commune pour me laisser tomber sur un fauteuil rouge. Evans posa sa main sur mon front.
Mais tu es brûlant de fièvre ! Quelle idée de te lever. Et vous trois, s'écria-t-elle en se tournant vers les maraudeurs qui se ratatinèrent devant une Evans furieuse, vous auriez pu l'obliger à rester se coucher, espèces d'inconscients !
Parce que toi, t'as déjà réussi à obliger Thomas de faire quelque chose ? Demanda Black ironique.
Sans répondre, elle tourna les talons pour entrer dans sa chambre.
T'abuses, Sirius.
Si on peut même plus rire, mon cher Jamesie, à quoi sert donc la vie ?
M'appelles pas comme ça, Si'.
Tu vas le regretter Jimmy.
Continues comme ça...
Potter ne finit pas sa phrase. Evans revenait avec une couverture dans les bras qu'elle posa sur moi. Je n'eus même pas la force de protester. Potter me lança un regard noir ( encore et toujours jaloux) mais après un coup de coude de Black, il sembla se rappeler mon état. Je devais lui faire trop pitié pour mériter sa jalousie.
Va chercher ton chaudron, réussis-je à dire à Evans.
Parle plus fort, je n'ai pas entendu.
J'avais l'impression que c'était elle qui parlait trop fort. Le moindre des bruits résonnaient dans ma tête, me donnant une migraine.
Ton chaudron.
Pour quoi faire ?
Discute pas. Amènes ton chaudron.
Elle hocha de la tête et repartit dans sa chambre au même moment Lupin sortait de la sienne.
Que se passe-t-il ? Demanda-t-il d'une voix encore endormie.
Je lui en voulus sur le moment. Je souffrais au point de m'évanouir et lui... Dormait. Mais lorsqu'il me vit, il retint à peine un cri.
Je t'ai mordu ? S'inquiéta-t-il en s'agenouillant à mes pieds.
L'inquiétude et le remords se lisait sur son visage.
Seulement griffé. As-tu des feuilles d'Opica avec toi ?
Oui, mais...
Vas les chercher avec du jus de cerise, beaucoup d'eau, des écailles de dragon du Nord ( je vis le vaniteux tressaillir) et de l'écorce de saule.
Thomas, tu te rends bien compte que...
Rémus ( première fois que je l'appelai par son prénom... c'est dire mon état)... Tu es le meilleur en potions.
Après toi, coupa-t-il.
Tu vois, là, je suis pas trop en forme. Alors tu vas faire cette potion. Je suis sûre que tu l'as déjà faite plusieurs fois, non ?
Je suis fatigué, je risque de me tromper.
C'est ça où aller voir Pomfresh et vas-y pour lui expliquer que j'ai été griffée par un loup-garou. On serait tous les deux dans une...
J'ai le chaudron, annonça Evans.
Prends la direction de la potion.
Si on met trop d'écaille ou d'écorce, tu peux...
Tu vas le faire et me laisser dormir.
Je ne veux pas.
Tu préfères que ce soit Petigrow qui s'en charge ? Ironisai-je.
Il secoua la tête et je m'évanouis.
Lorsque je repris conscience, un verre plein d'une mixture à l'aspect repoussant était à côté de moi.
Il faut que tu boives, me dit doucement Evans penchée sur moi.
Je n'avais même pas la force de tendre la main, alors boire... Black le comprit et prit la potion, il me la mit au niveau de la bouche et me força à l'ingérer ( beurk). Je replongeai dans l'inconscience.
