Maraudeurs et Compagnie

By Luppy Black

Chapitre 10 : Où j'en sais un peu plus sur les Maraudeurs, où les liens se raffermissent.

Je me réveillai qu'au bout d'une heure. Ma tête ne me faisait plus mal, je n'avais plus de fièvre et mon ventre ne faisait que me picoter. Je m'étirai et ouvris finalement les yeux pour voir tous les visages de mes amis penchés sur moi avec inquiétude.

Salut, dis-je.

Evans sourit et les larmes aux yeux me serra dans ses bras.

Tu m'as fait une belle frayeur. Ne recommence plus jamais ça !

Je ne sus que répondre, non pas parce que sa phrase m'interpellaient mais parce que jamais je n'avais connu une telle étreinte ( c'était pas le point fort de mon père les marques d'affections : à moins que pour lui les Doloris expriment tout l'amour qu'il avait pour moi). Je tentai de me lever, rouge comme une pivoine, mais aussitôt plusieurs mains m'obligèrent à rester assise.

Il faut que tu te reposes, me dit Lupin.

Il faut qu'on parle, rétorquai-je.

Il a raison, approuva Evans. On ne désire pas savoir tous vos petits secrets, mais au moins les grandes lignes.

Ce fut Lupin qui se chargea de raconter l'histoire des Maraudeurs depuis le début, tandis que ses amis ajoutaient de temps en temps des détails. J'avais cette étrange impression qu'ils étaient soulagés de nous expliquer, comme si leurs secrets étaient devenus trop lourds à porter. Evans et moi écoutions attentivement, captivées par ce récit digne d'un roman d'aventures.

Ils avaient formé les Maraudeurs en première année, lassé par les regards supérieurs que leurs lançaient les autres. Bien décidés à être respectés pour leurs exploits, ils commencèrent leurs tours faisant rires plus d'un. Mais un jour un septième année s'était moqué d'eux, grand bien mal lui en prit. Deux semaines plus tard, il implorait leur pardon. Ainsi commença la réputation des Maraudeurs, plus personne n'osait les ennuyer. Ils devinrent les premières années les plus célèbres de l'histoire de Poudlard, car en plus de faire rire tout le monde, ils étaient aussi les premiers en cours ( sauf le petit gros).

Au cours de la deuxième année, ils comprirent que Lupin était un loup-garou. Ils s'étaient alors efforcés de trouver un moyen d'accompagner leur ami durant les nuits de pleine lune car ils ne supportaient plus de le savoir enfermer.

Enfermé ? S'étonna Evans.

Une porte se referme derrière moi lorsque je vais sous le saule cogneur, et il n'est possible que de l'ouvrir de l'extérieur.

Mais c'est affreux et inhumain ! Se récria-t-elle.

C'est que je suis, rétorqua-t-il glacial.

C'est vrai.

Je fus foudroyé du regard par trois paires d'yeux.

Mais que durant les nuits de pleine lune, continuai-je, indifférente aux autres. Là est la différence entre toi et Voldemort.

Pourquoi avais-je fait cette comparaison ? A vrai dire, je n'en avais aucune idée. Mais elle eut l'effet escompté sur notre loup-garou local qui, lorsqu'il continua à parler, était beaucoup moins amer.

Black avait alors eu l'idée de devenir des animagi et cela lors de leur troisième année. En effet, les lycanthropes ne s'attaquent qu'aux humains. Lupin nous expliqua qu'accompagné par ses amis, il perdait un peu de sa bestialité. Tous les soirs de pleine lune, ils le rejoignaient et ils partaient dans la forêt interdite en évitant soigneusement la cabane d'Hagrid, car l'odeur humaine rendait presque fou Lupin.

Ce n'est qu'au début de leur cinquième année, qu'ils devinrent des animagi accompli, pouvant contrôler leur transformation et le temps de celle-ci. Cette même année, Black quitta sa famille définitivement et n'a depuis aucun contact avec elle ( j'avais appris cette information presque à leur insu). Il passait à présent tout l'été chez les Potter où il plantait sa tente dans le jardin. Les Potter l'avait accepté comme un second fils qu'ils n'avaient jamais eu.

Lupin n'avait qu'une seule peur, celle de mordre quelqu'un mais il ne pouvait pas résister à l'appel du dehors, ce besoin de se dépenser qu'il éprouvait à chaque fois. Il ne supportait plus être enfermé, il en devenait presque fou et plusieurs fois, il s'était réveillé le lendemain plein de bleus et même de griffure. Ses trois amis avaient fini d le convaincre de passer la nuit dehors en lui assurant qu'ils pouvaient le repousser si jamais il attaquait quelqu'un.

Lorsqu'ils eurent fini de parler ; l'heure du repas était depuis longtemps passée et nous avions brillé par notre absence. La faim nous tenaillait tous comme nous l'assurait le gargouillement de nos ventres.

Black et Potter se levèrent nous assurant qu'ils allaient revenir avec de la nourriture.

Profitant d'être quasiment seuls ( Evans et Petigrow parlait d'un prochain bal), Lupin s'assit à mes côtés.

Ta blessure ?

Ne me fais plus mal.

Quand je pense que j'aurais pu te mordre, soupira-t-il.

Mais tu ne l'as pas fait alors pas besoin de te ronger les sangs pour ça.

Tu auras des cicatrices.

Une de plus ou une de moins, rétorquai-je d'un ton détaché. En plus, les plaies ne sont pas profondes... Tu n'as pas fait pire que mon père, c'est déjà ça. Avec les bonnes pommades, dans peu de temps, il n'y paraîtra plus rien.

Tu n'aurais pas du attendre le lendemain pour t'en occuper, me reprocha-t-il.

J'étais fatiguée hier, et puis tu es dans ta forme animale, tu n'as pas les mêmes perceptions. Ce que je veux dire, c'est que le tigre ne pense qu'à sa survie et quand il sera sûr d'être sauf, il s'occupera alors de ses blessures. Mais la confrontation avec toi, puis cette course dans le parc m'avaient achevée, je ne voulais plus qu'une chose : un lit.

Il y a un truc qui m'étonne.

T'es sûr que ça ne t'interloques pas, plutôt ?

Pardon ?

Non, rien, je délire. Qu'est-ce qui t'étonnes ?

Tu n'es pas un tigre...

Première nouvelle, ironisai-je.

Tu es une tigresse, finit-il comme s'il ne m'avait pas entendue. Pourquoi ?

Demandes à Trelawney, elle t'apportera une réponse beaucoup plus passionnante que la mienne.

Il m'observa un instant, puis acceptant mon silence, il hocha la tête. Au même moment, un coup sec se fit entendre et Evans se leva pour aller ouvrir à Black et Potter, les bras chargés. Ils déposèrent les victuailles sur la table. Un plat était rempli de frites et de jambon blanc, l'autre de fruits et le dernier de pâtisserie et pour couronner le tout deux litres de bièrreabeure ( boisson favorite de mon père). Le repas se passa joyeusement. Potter semblait avoir décidé d'abandonner sa méthode de drague à trois francs six sous pour se comporter naturellement au plus grand plaisir d'Evans. De temps en temps, la mauvaise habitude mais un léger froncement de sourcils de sa dulcinée le faisait s'arrêter aussitôt. Black et Petigrow s'étaient engagé dans une discussion portant sur une soirée dansante. J'étais complètement à part ( car je n'écoutais même pas). Mes paupières se faisaient de plus en plus lourdes et le sommeil m'envahissait peu à peu, car si la potion avait fait descendre la fièvre et atténuer la douleur, il me fallait quand même un sommeil réparateur et je ne tardais pas à le trouver. Je sentis vaguement quelqu'un me soulever et j'entendis des bribes de paroles.

...tout léger

...ne le réveille pas, Sirius.

Je reste ici.

Moi aussi.

...vous rejoindrai plus ...

Je refusai d'ouvrir les yeux et me blottis contre un torse musclé. Je ne me souvins plus rien après cela et ce fut Black qui m'expliqua qu'il m'avait ramenée dans notre chambre et m'avait mise au lit. Je soupirai de soulagement quand je sus qu'il n'avait pas essayé de me déshabiller ( quelle n'aurait pas été sa surprise en découvrant ma –petite- poitrine). Je passai le reste de mon dimanche à dormir. De temps en temps j'ouvrai les yeux, mais pour mieux les refermer ensuite.

Je ne me réveillai vraiment que le lendemain matin. Le sort sur mon dos étant lancé, je me levai et regardai mon ventre. Les plaies étaient bien propres et la croûte formée paraissait solide. Je passai une pommade que Lupin m'avait donnée et me changeai dans la salle de bain. Je n'avais que trois chemises blanches : une était au sale ( le petit gros avait fait exploser sa potion et c'était moi qui avait reçu toute la substance verdâtre), l'autre était déchirée par des griffes de loup-garou ( on dit merci à Lupin), et la dernière n'avait pas de manches ( là, c'était à cause de mon orgueil légendaire). Le choix fut facile entre me balader le ventre à l'air ou les bras nus. Je sorti donc de la salle de bain avec ma chemise sans manches.

Black ?

Ouais, grommela-t-il mal réveillé.

Tu m'aides ?

Il attrapa la bande et m'entoura le ventre.

Je ... Je serre ? Murmura-t-il mal à l'aise.

Tu lis dans mes pensées, eus-je la force de sourire.

Il me regarda alors dans les yeux mais les détourna rapidement de peur que je lise (mais quoi ?) en lui. Lorsqu'il serra la bande, la douleur bien qu'assez forte, fut minime par rapport à celle de la veille.

Black ? Tu es sûr que tout va bien ?

C'était bien une première : je m'inquiétai pour quelqu'un !

Ce serait plutôt à moi de te poser cette question ! Comme si, moi, Sirius Black pouvait ne pas se sentir bien !

Il m'avait dit cela avec un grand sourire mais la lueur malicieuse, normalement présente, n'était pas dans ces yeux.

Nous descendîmes tous dans la grande salle et une journée comme les autres commença. Il n'y avait qu'un élément nouveau : Evans. L'histoire de la veille et l'avant veille l'avait rapprochée des Maraudeurs et surtout d'un certain décoiffé à lunette. Comme quoi...