Maraudeurs et Compagnie

By Luppy Black

Chapitre 12 : Où j'assiste à mon premier (j'espère : dernier) bal et où je me rends combien mon déguisement peut me peser.

Quelle idée avais-je en la tête lorsque j'avais accepté de marcher avec eux ?

C'est ce que je n'arrêtai pas de me répéter, tandis que nous parcourions les couloirs déserts et frais de Poudlard à trois heures du matin. Un quart d'heure plus tôt, ils m'avaient réveillée ( quand on sait avec quelle vivacité je me lève à sept heures, on imagine facilement comment je suis à deux heures et demi du matin) et m'avaient enjoint de m'habiller le plus rapidement possible. Petigrow était lui aussi debout, mais toujours en pyjama ( des nounours en train de faire la cuisine... sans commentaire). Il ne cessait, tel une mère poule, de nous répéter les précautions que nous devions prendre. Lorsque je lui dit qu'il n'avait qu'à venir avec nous et comme ça il n'aurait pas besoin de stresser pour rien, il se tut enfin, pour le plus grand bonheur des mes oreilles.

On arriva dans un long couloir éclairé de torches. Je percutai quand même Black qui s'était arrêté brusquement devant moi.

Tu pourrais faire attention ! Murmurai-je à son égard.

Dis ça à Jamesie, j'ai le nez en compote.

Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça, Si'

T'as de la chance qu'on soit pressé, grogna Dents de Loup.

Surtout faîtes encore plus de bruit, soufflai-je en colère, Trelawney en haut de sa tour nous a pas bien entendu.

Attention, Thomas s'énerve, se moqua Potter.

Bon, chacun se souvient de ce qu'il doit faire ? Demanda Black.

C'est pas non plus très compliqué, grognai-je lassée par l'attitude de mes deux compagnons.

Cela faisait deux jours qu'ils parlaient de cette « mission » ( dixit Black et Potter) en prenant des airs de conspirateurs ( râââ les mecs...), ils m'arrêtaient n'importe quand dans le couloir pour me faire répéter ce que je devais accomplir le soir de la « mission », mais ils abandonnèrent vite cette façon de m'importuner au bout de la troisième ( après deux ou trois phrases bien senties devant un troupeau de fans de Dents de Loup et devant Evans pour ce cher décoiffé).

Le plan était d'une simplicité même : Black et Potter s'occupaient de verser la potion préparée à l'avance sur les aliments destinés au serpentards pour la soirée, tandis que j'occupais les elfes de maisons.

Potter s'était arrêté devant un tableau représentant une corbeille de fruits et chatouilla une poire qui, après avoir beaucoup ri, nous laissa entrer dans les cuisines. Une centaine d'elfes s'agitaient dans la cuisine. Une cheminée, assez grande pour mettre une armoire, était utilisée pour cuire de la viande. Quatre tables se présentaient devant nous, toutes chargées de notre petit déjeuner. Black et Potter m'avaient expliquée que pour les soirs de fêtes, les repas étaient préparés la veille et à l'aide d'une sorte de planche de bois mises juste en dessous de la véritable table. Mais là se posait la question comment attirer l'attention de tous les elfes.

T'es prêt, Tommy ? Demanda Black avec un sourire comprenant que je réalisai la difficulté de mon travail.

C'est la dernière fois que j'accepte de vous aider, marmonnai-je.

C'est à toi de jouer !

Il me donna une grande poussée dans le dos, me projetant devant une vingtaine d'elfes. J'étouffai une juron, cet imbécile avait ravivé les douleurs.

Thomas, ça va ? je suis désolé, s'inquiéta-t-il.

Abruti, murmurai-je.

Je me redressai et, prenant comme exemple mon père, j'observai froidement un par un les elfes, pour leur montrer ma supériorité.

Elfes ! Criai-je, sous l'œil stupéfaits de mes deux compagnons. Nous devons réformer le fonctionnement de cette cuisine.

Tous les elfes me regardaient, mais ils restaient trop près des tables.

Venez ici tous ! Ordonnai-je.

Ce fut un remue-ménage énorme, chacun s'empressant de m'obéir. Ils furent bientôt tous autour de moi, leurs grands yeux me fixant avec inquiétude. Mal à l'aise, je restai un moment sans rien dire, jusqu'à ce que je vois Potter me faire de grands signes pour que je continue.

J'ai remarqué quelques disfonctionnement dans ce lieu qui pourrait être cent fois amélioré ainsi que son rendement.

Maîtresse, désirez-vous un thé ? Dit un elfe.

J'écarquillai les yeux... Comment pouvait-elle savoir ? Je jetai un rapide coup d'œil à mes compagnons, heureusement ils n'avaient rien entendu et ils s'activaient à leurs tâches.

Maîtresse ? Demanda l'elfe.

Le faire taire. Milles moyens passèrent dans ma tête, tous plus horribles les uns que les autres. Mais pour la première fois de ma vie, je n'arrivai plus à penser, plus à agir. L'elfe savait, ainsi que tous les autres. Je n'avais pas à jouer la comédie avec eux, je pouvais être moi, je pouvais être une fille. Je lui fis un petit sourire triste. Mon corps, ma féminité me manquait. J'avais déjà éprouvé ce sentiment ces derniers jours, lorsque Evans ne cessait de parler de sa prochaine robe. Moi aussi, j'aurais voulu me mettre dans tous mes états pour trouver la robe de rêve, pour apparaître sexy. J'étais une fille, mais je devais le cacher à cause de mon père. Mon père. A cette pensée, la haine m'envahit. Tout ça c'était de sa faute.

Maîtresse ? S'inquiéta la petite elfe.

Non, ça ira, murmurai-je avec un sourire misérable.

Je m'éclaircis la voix avant de continuer mon discours sur ce qui pouvait être amélioré, mais mon ton était beaucoup plus doux et beaucoup plus humble qu'il n'avait jamais été. Mon père ne m'aurait pas reconnu. D'ailleurs, les deux autres non plus. Ils me regardaient ( vous avez justement deviné) interloqués. Ce que je n'avais pas réalisé sur le moment, c'est que ma voix s'était faite beaucoup plus aiguë. Ils me firent un signe comme quoi la mission était accomplie. J'essayai de trouver le moyen de m'éclipser.

Bien, réfléchissez à ce que je vous ai dit, et organisez les réformes !

Bien, Maîtresse.

Heureusement pour moi, les elfes n'avaient pas une voix qui porte. Le décoiffé et le play-boy me faisaient des signes pour que je les rejoigne.

Au revoir et au travail, tout de suite ! Je repasserai pour voir si vous avez bien avancé.

Je me précipitai vers les autres qui semblaient bien plus qu'anxieux.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il faut qu'on sorte, et maintenant !

Pourquoi ?

Tu sais quel jour nous sommes aujourd'hui ?

Vendredi, pourquoi ?

Le vendredi, toute la cuisine est nettoyée automatiquement. Les elfes de maison ont la possibilité de voler, mais pas nous, En plus, il y a une alarme qui se met en place. Il faut qu'on sorte !

Vous savez pas léviter ? m'étonnai-je. C'est pourtant un sort de base.

Ils me regardèrent stupéfaits.

Quoi ?

Thomas...Tu sais léviter ? Me demanda Black.

Il était où le problème ? je me sentais de plus en plus mal à l'aise avec ces deux-là qui me regardaient avec des yeux de merlan fris.

Ouais, rétorquai-je en adoptant ma posture décontractée. Ca te gêne ?

Ca relève de la magie noire, Tom.

Très drôle.

Me dis pas que tu appris ça dans ton ancienne école ! S'écria Potter.

Ben...Si. Hésitai-je.

Mais c'est une école spéciale mangemort ou quoi ? Essaya Black. Il tentait, misérablement, de détendre l'atmosphère.

Bon, là est pas le problème, dans moins de deux minutes tout va se mettre en branle et si nous restons ici, ce sera fini pour nous ! Coupa Potter.

On sort, c'est le seul moyen, dit Dents de Loup.

Mais c'est que je suis impressionnée par ton esprit novateur et géniallissime ! Ironisai-je sans aucune malice.

Quelles leçons me donne-t-il Môsieur Je-Pratique-La-Magie-Noire, rétorqua Black.

Des leçons de modestie qui te sont indispensables.

Et toi ? Qu'attends-tu pour aller retrouver ton maître.

Que ta tête se dégonfle ainsi que tes chevilles !

C'est à moi que tu dis ça ? parce que dans le genre : je me la joue au mec mystérieux qui cache de grands secrets et je me tiens à l'écart de tout le monde, c'est toi qui arrive en haut de la liste.

Et toi alors, Môsier Je suis le play-boy attitré de Poudlard et toutes les filles se pâment alors que je ne fais que les regarder et je profite de mon charme pour accumuler les petites copine en changeant de blondasse toutes les semaines.

Moi au moins, j'ai des petites copines, c'est pas comme certain..., insinua-t-il.

Si c'est de moi que tu parles, sache que ej peux sortir avec qui je veux quand je veux !

Effectivement, c'est bien facile quand on utilise la magie...noire.

Sans magie !

J'attends que tu me le prouve.

C'est quand tu veux !

Mais qu'est-ce qui me prenait ?

STOP ! Hurla ce cher Labinocle ( désolée Gabrielletrompelamort, j'ai pas pu m'en empêcher !). On sort le plus vite possible.

Ce sera pas dur, la porte est à deux mètres de nous, rétorquai sarcastique sans quitter desyeux Dents de loup.

Ca se voit que t'es un bleu ici, se moqua mon nouvel ennemi numéro un.

Tu sais ce qu'il te dit le « bleu » ?

Vous allez pas recommencer ! On y va !

Je compris vite ce que voulait dire le play boy. A peine avions-nous fait un pas, tous les elfes de maisons se précipitèrent vers nous nous proposant milles et une choses. Potter jetait des coups d'œil frénétiques à la pendule de la cuisine tandis que Black tentait de s'esquiver. Je m'éclaircis la voix :

ON ARRETE TOUT !

Gros silence.

Nous partons et nous ne voulons rien à emporter.

Mais, maîtresse...

Je déglutis difficilement tandis que je sentais sur moi deux regard sûrement interloqués.