Maraudeurs et Compagnie
By Luppy Black
Chapitre 15 : Où j'assiste à mon premier bal, et j'espère le
dernier !
Je rentrai dans la salle commune suivi de Black. Potter nous attendait et dès que nous entrâmes, il se précipita vers nous.
Je commençai à m'inquiéter ! Vous allez bien ?
Oui, oui, répondit Black d'une drôle de voix. Je vais me coucher. A demain.
Il se dirigea d'un pas de somnambule vers le dortoir.
Il n'a pas l'air normal, remarque le décoiffé.
Est-ce qu'il n'a jamais été normal ? Rétorquai-je ironique, mais le cœur n'y était pas et ma voix fut beaucoup plus âpre que je ne l'aurais voulu.
Tu as pleuré ? Me demanda-t-il inquiet.
Non.
Il faut qu'on parle.
Je soupirai et alors qu'il me tournai le dos pour rejoindre son fauteuil, je lui lançai le sort dans le dos. Je fouillai dans ses souvenirs et effaçaient ceux compromettants. J'étais épuisée après cet exercice et je n'étais jamais sentie aussi mal après un sort qui n'avait pourtant rien d'impardonnable. Je montai me coucher et m'endormis comme une masse.
Le lendemain fut dur. Je me réveillai difficilement et atteignis la salle de bain d'un pas chancelant et boitillant ( je m'étais pris le pied de lit du rat). Lorsque je pris le chemin de la grande salle pour prendre mon petit déjeuner, Black vient me rejoindre et entama la discussion que je n'écoutai pas. Il avait tout oublié, absolument tout, et même si je savais que c'était mieux pour lui et pour moi, je ne pouvais m'empêcher d'espérer qu'il ne me fasse une mauvais blague s'exclamant tout d'un coup : « Hey ! Tu crois vraiment que ton sortilège allait m'atteindre ! J'ai toute ma mémoire et je me souviens chacun des deux baisers comme si nous venions de les faire ! ». On pouvait toujours rêver.
Le soir arriva vite, très vite, trop vite. Evans était déjà partie dans sa chambre de préfète-en-chef pour se préparer. Potter s'était enfin décidé à l'inviter, et encore, il avait fallu que l'attrapeur de Serdaigle ( un garçon sexy) s'approche de Evans pour qu'il réagisse. Après lui avoir très poliment demandé d'aller se faire voir chez les grecs, il demanda la permission de Evans de l'accompagner au bal. Quelques minutes plus tard, je voyais Black et le serdaigle s'échanger des gallions.
Plusieurs filles vinrent me voir et me demandèrent si je voulais venir avec elles. Les deux premières je fis l'effort de parler pour refuser, mais pour les suivantes, je me contentais de les regarder de haut en bas, méprisante au possible, avant de retourner à mon livre, café, ou plateau d'échecs. Si Lupin désapprouvait mon attitude, il se garda de me faire une remarque. Il avait sûrement compris que quelque chose n'allait pas, mais il ne me posa aucune question, et heureusement pour lui car j'étais prête à éclater à la moindre parole de trop.
Ce fut le petit gros ( pour changer) qui se prit toute ma colère.
C'était le soir, et on se préparait pour le bal. J'avais enfilé une jean noir avec ma chemise blanche coupée aux manches et les autres se préparaient encore. Potter, devant son miroir, essayait tant bien que mal, d'aplatir sa tignasse ; Lupin finissait de boutonner sa chemise noire, Black ajustait sa robe de sorcier, et le vaniteux pleurnichait sur son sort.
Ma robe est pourrie, aucune fille n'a voulu de moi, je ne sais pas danser ! Ma vie est fichue !
Et cela, pendant plus d'un quart d'heure. Lorsqu'il le répéta pour la onzième fois, je m'énervai.
Ma vie est fichue, ma vie est fichue, le singeai-je en prenant une petite voix aiguë . Arrête de te plaindre, t'es pas le seul ici. Ta robe est pourrie ? Et alors ? Qu'est-ce qu'on en à faire. Black a une famille partisane de Voldemort et lui, contrairement à ta robe, il peut pas la changer. Potter, lui, est fils unique et son père le pousse à reprendre son flambeau, Lupin est un loup-garou, et moi j'ai été tellement battu que j'en garderais des cicatrices pour le restant de ma vie. Toi, si tu veux une fille, t'as juste à faire un régime et la danse, ça s'apprend ! Alors arrête de te plaindre, si tu veux pas que je te jettes un sort !
Potter et Black déglutirent difficilement devant ma colère noire, Lupin ne quitta pas son masque neutre quand au petit gros la seule chose qu'il avait retenu de mon discours c'était…
C'est vrai ? Tu pourras m'apprendre à danser ?
Je le regardai méchamment ( il se foutrait pas de ma gueule là ?). Mais en voyant son air innocent, je sus qu'il ne le faisait pas exprès ( pas assez intelligent pour jouer la comédie). Je frappai mon front de la paume de ma main.
Alors tu m'apprendras ?Insista-t-il.
T'es vraiment…, crachai-je.
Peter, je dois te montrer quelque chose ! Viens ! M'interrompit J-'Ai-Toujours-Pas-Réussi-A-Aplatir-Ma-Touffe-De-Cheveux.
Il se dépêcha de sortir, traînant à sa suite « je me plains parce que je suis obèse et parce que je ressemble à un poux ».
Sous le regard des deux derniers maraudeurs, je me laissai tomber sur mon lit et me pris la tête entre les mains. Je n'avais pas l'habitude de me laisser gagner par les émotions et normalement, je savais faire mal tout en restant neutre. Là, j'avais quasiment crié et puis cet imbécile de rat n'avait rien compris ( mais bon, ça, c'est pas étonnant). J'essayai de me détendre, mais mes muscles refusaient de se décontracter et ma colère était toujours tapie pas très loin de la surface, prête à ressurgir à n'importe quel moment. Je sentis une main se poser sur mon épaule et levai les yeux pour voir à qui elle appartenait. Lupin.
Ca va aller ? Me demanda-t-il un peu inquiet.
Il m'a énervé, répondis-je, laconique.
On a cru voir ça, tenta de me dérider Black.
Je levai les yeux et lui offris un sourire triste. Oui, j'avais bien fait en lui effaçant la mémoire, même si je souffrais milles morts pour cela. Lupin intercepta ce sourire et me regarda pour me demander sa signification, mais je me mis debout et rompis ainsi ce contact qui me gênait.
On devrait peut-être y aller, proposai-je, c'est aux filles d'arriver en retard, pas aux garçons.
Tu as une cavalière ? Me demanda Sirius, légèrement crispé.
Non… Et toi ?
Une serdaigle, répondit-il en évitant mon regard.
Deux heures. Deux heures étaient passées depuis que nous étions descendus de la grande salle, et j'avais l'impression que cela faisait une éternité que j'étais assise à mon banc, à moitié affalée sur ma table, une chope de bièrraubeurre à la main. Les seuls mouvement que j'exécutais depuis ces deux heures c'étaient porter mon verre à ma bouche. Si ma soirée se passait mal, ce n'était pas le cas de tout le monde. Evans et Potter dansaient des slows langoureux même si la musique ne s'y prêtaient pas. Petigrow, lui , étaient en grande discussion avec une poufsouffle, quand à Lupin, il dansait avec une serdaigle plutôt mignonne. Je n'avais aucune idée de ce que faisait Black, et à vrai dire je m'en contrefichai totalement… Enfin, c'est ce dont je voulais me convaincre. Si je ne voulais pas savoir où il était, c'était surtout pour ne pas le voir embrasser sa compagne. Je comprenais mieux le leitmotiv de mon père : aucun sentiments, aucune émotion. J'aurais dû le suivre au pied de la lettre. Pour une fois qu'il n'avait pas tort. Je vis Dumbledore à l'autre bout de la salle me faire un léger signe pour que je le rejoigne. Ce que je fis à contre cœur. Qu'est-ce que ce vieux cinglé me voulait ? Ce n'était vraiment pas le moment.
Bonsoir Thomas, vous amusez-vous bien ?
Regarde ma tête et tu auras la réponse à ta question.
Oui.
Je voulais m'assurer que tout se passait bien. Je n'ai pu vous rencontrer pour avoir une conversation avec vous plus tôt, car j'ai dû m'occuper de formalité. Ce début d'année n'est-il pas trop dur ?
Je partage ma chambre avec une bombe sexuelle dont je suis tombée amoureuse, dès que je le vois je veux lui sauter dessus. Ajouter à ça, une petit gros que je ne peux pas encadrer, une loup-garou qui se pose des questions sur ma véritable identité, et un amoureux transi qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez.
Non, ça va lui faire peur. Il serait capable de m'enfermer à Sainte Mangouste.
Non, ça va.
Et votre transformation ? N'est-elle pas trop difficile à supporter ?
Je ne rêve que d'une chose : me dévoiler pour que Black et moi puissions coucher ensemble et voir plus si affinités. Mes bandes me font mal, et mes seins poussent ce qui ajoute au problème de les cacher. Résultat : je dois serrer encore plus mes bandes, et donc elles me font encore plus mal. Sympa le cercle vicieux, non ?
Je m'en sors.
Je comprend ce que vous supportez…
Oh, mon Dieu. En plus d'un prof homosexuel, je vais me taper un directeur transformiste et peut-être sado-masochiste. Je pouvais pas rêver mieux.
Je sais, le coupai-je. Je dois y aller. Bonne soirée.
C'est bon, au niveau des confidences, j'ai eu mon lot. Je retournai à ma table où je retrouvai mon seul ami : mon verre. Des murmures s'élevèrent alors de la salle. Deux jeunes filles, dos à moi, m'apprirent la cause de cette rumeur : Potter venait de sauter le pas et Evans ne l'avait pas repoussé. Je levai les yeux de ma chope et pus les voir s'embrasser en plein milieu de la piste de danse. Vive les amoureux ! Pensai-je amère avant de vider d'un trait mon verre.
Hey Tom ! S'écria une voix derrière moi.
Oh, non, pas lui ! Surtout pas lui. Je me tournai lentement.
Salut Black, tu t'amuses bien ? Ironisai-je en lançant un regard à la jeune pétasse qui s'accrochait à son bras et qui le regardait avec vénération.
Ca peut aller. Tu te souviens de ce que je t'avais dit dans la cuisine et de ce que tu m'avais répondu ?
Je déglutis. Je pensais pourtant que j'avais tout effacé ! j'avais vraiment régressé. Ressaisis-toi ! Ce n'est pas le moment de paniquer.
Ne te la joues pas à la Trelawney et dis tout de suite ce que tu veux, rétorquai-je.
Et bien tu as dit, mot pour mot : sache que je peux sortir avec qui je veux quand je veux !
C'est que ça… Je soupirai intérieurement, mon sort avait fonctionné parfaitement, alors… Pourquoi éprouvai-je cette déception.
Je m'en rappelle.
Alors j'attends, dit-il avec un sourire malicieux.
T'attends quoi ?
Que tu me prouves que tu peux réellement le faire.
