Maraudeurs et Compagnie

By Luppy Black

Chapitre 17 : Où je révèle mon identité et où ma petite voix intérieure prend trop d'indépendance.

Je restai silencieuse.

Comment as-tu… ?

Deviné ? T'oublies que je suis un loup-garou. Mes sens sont exacerbés les lendemains de pleine lune. Quand tu m'as embrassé, j'ai senti l'odeur d'une femme, pas d'un homme. Et puis, j'avais déjà des doutes. Tes bandes au niveau de ton torse, le fait que ton animagus soit une tigresse, ta répugnance des filles… La conclusion était logique et je me demande pourquoi j'ai mis autant de temps pour me rendre compte de ta véritable nature.

Deux mois, ça va, moi qui espérais que personne ne le découvre jusqu'à la fin de l'année.

Pourquoi es-tu déguisée ? Es-tu une mangemort ?

Cela avait le mérite d'être direct.

Bien sûr que non !

Alors qui es-tu ?

Un autre sort d'oubliettes ? Je ne pouvais pas continuer comme ça et à vrai dire je ne le voulais pas. Enfin une personne de mon âge qui connaîtrait mon secret.

Elvisa Jedusor, avouai-je.

Il ouvrit grands les yeux. J'aurais peut-être pas dû finalement. Il se leva d'un coup de son lit et se mit à faire les cents pas.

Avant que tu t'imagines quoi que ce soit, annonçai-je en massant mes tempes, je tiens à préciser que même si je suis la fille de l'autre psychopathe, je n'ai jamais adhéré à ses idées. Enfin si, je l'ai dé jà fait- il écarquilla les yeux et me regarda avec horreur ( qu'est-ce qui s'était passé dans ma petite tête pour que je dise ça !)- mais ce temps là est révolu.

Il revient s'asseoir en face de moi et me regarda franchement dans les yeux (je me rendis compte que c'était la première fois qu'il le faisait, mais je pense que c'était le moment de lui dire « t'as de beaux yeux tu sais ? »).

Raconte moi ton histoire, murmura-t-il finalement.

C'est long.

J'ai tout le temps.

J'ai mal à la tête, grognai-je.

Bois, dit-il en me tendant une fiole.

J'observai avec suspicion le liquide bleu qui miroitait dans le récipient.

Ce n'est qu'une potion dessoûlage.

Je savais, répondis-je.

Je bus avec prudence sans le quitter des yeux.

Alors ?

Pose les questions, je te répondrais, dis-je en sentant déjà mon esprit se désembrumer.

Pourquoi tu t'es enfuie ?

Je ne supportais plus mon père.

C'est tout ?

Je détournais les yeux. Je n'avais aucune envie de ressasser tous ses souvenirs douloureux.

Elvisa, souffla-t-il, je ne veux pas te faire souffrir, mais ça peut faire du bien de parler.

Je restai silencieuse une bonne dizaine de minutes avant de soupirer.

Je te raconte mais tu te tais jusqu'à la fin du récit.

Ca marche.

Bien, je suis née, je supportais plus mon père, je me suis cassée de chez moi. Fin de mon histoire. C'est beau hein ?

Thomas, soupira-t-il.

Ecoute mon vieux, je suis pas sûre que tu veuilles absolument entendre mon histoire. C'est pas très joyeux.

Ca, je m'en doute. Mais je voudrais seulement comprendre.

Je le regardai droit dans les yeux, fixement. Se moquait-il de moi ? Allait-il se précipiter dire à tout le monde mon histoire ? Et s'il en avait l'intention, que devais-je faire ? Le tuer ? Le menacer ? L'envoyer dans une autre dimension ? Même à Poudlard, loin de lui, je n'arrivai pas à oublier totalement l'éducation que j'avais reçue de mon cher père.

Il ne cilla pas une seule fois, se contentant de me rendre mon regard pénétrant.

Ecoute, je…

SALUT ! C'est pas trop tôt Tomynichou, je pensais que tu ne te réveillerais jamais !

Un silence pesant accueillit Mister Je-M'incrustre-Dans-Des-Pièces-Sans-Même-Me-Rendre-Compte-De-L'atmosphère-Tendue-Qui-Y-Règne, j'ai nommé Black.

Bah quoi ? Je dérange peut-être ? Ah oui, je sais, vous comptez continuer ce que vous avez commencé hier soir ? C'est ça hein ?

Black, es-tu sûr de vouloir mourir jeune ? Parce que là, t'es bien parti, grognai-je.

T'es vraiment pas du matin Websy-chou.

Sirius, on était en train de parler, alors si tu pouvais t'éclipser… Dit calmement Lupin (je me suis toujours demandée comment il faisait pour garder son sang-froid et sa sérénité avec Black)

Je vois : on me rejette ! On m'exclut ! Je ne suis plus rien pour vous ! S'exclama le playboy d'un ton dramatique.

T'as tout compris, maintenant dégage, rétorquai-je.

Bon, je vais dans la grande salle avec les tourtereaux et Peter. Vous nous rejoignez ?

Oui, pars en avance, on a des petits trucs à régler.

A plus Mumus !

Il sortit comme il était entré : c'est à dire comme un demeuré.

Bon, Lupin, on se voit ce soir au près du lac et je te dirais tout, ok ?

Ca marche.

Il sortit de la chambre me laissant me changer. Je piquai une chemise à Black ( et pas de la mauvaise qualité : une en soie et noire) les miennes étant toutes au sale, j'enfilai un jean et sortis à mon tour prendre un petit déjeuner. La potion de Lupin faisait vraiment de l'effet, et je me sentais beaucoup mieux.

Une vision d'horreur m'assaillit lorsque j'entrais dans la grande salle : Potter roulait une pelle à Evans. Argh ! Ca me donnait envie de vomir. Je m'assis en face de Black en grimaçant.

Ca fait un quart d'heure qu'ils ne se lâchent plus, précisa-t-il.

C'est bon, Mister Touffe, elle va pas s'envoler ta belle alors laisse la respirer, ironisai-je à l'adresse du couple.

Jaloux, me dit seulement Potter avant de se remettre à embrasser sa douce.

Je vais mourir si je reste là plus longtemps, dis-je en me levant de table, l'appétit coupé définitivement.

Je te suis, annonça Black.

On prit le chemin qui menait au lac et on se posa en silence. Je n'avais aucune envie de parler. J'imaginais toutes les réactions possibles de Moony à la suite de mon histoire : du pétage de câble avec crise d'hystérie au désintéressement le plus total en passant par la terreur qui le pousserait à le crier sur tous les toits.

Tu sais pour les cents gallions, commença Black.

Ouais ?

Va me falloir du temps avant de pouvoir les réunir, alors si tu pouvais attendre un petit peu…

Tu te fous de moi ? Tu viens d'une des plus grandes familles sorcières, et tu me dis que t'as pas de fric… Je te croyais pas aussi radin mon vieux.

J'ai plus de contact avec ma famille depuis ma cinquième année, et je paye mes études seul en bossant l'été… Alors je suis un peu à court en ce moment.

Je me tus: qu'est-ce que vous vouliez que je lui dise de toutes façons ? Je m'allongeai sur le dos pour regarder le ciel.

N'empêche, dit-il après un moment de silence, j'aurais jamais pensé que t'irais embrasser Rémus.

On avait dit n'importe qui.

Oui, mais de là à rouler une pelle à Moony…

Je te rappelle que j'étais complètement fait.

Ca j'ai pu le voir.

Et la fille qui était avec toi ?

Oh, elle s'appelle Sylvie. Elle était sympa mais un peu limitée, on va dire ça comme ça.

Donc, vous êtes pas ensemble.

Non.

La pauvre, dis-je avec un sourire narquois.

T'inquiète pas pour ça. Elle n'a pas été déçue par ça étant donnée que tout le monde l'a vu à mon bras. Elle est même fière puisqu'elle est sortie avec un maraudeur, alors…

Je vois.

Les autres nous rejoignirent peu de temps après, et un conversation agréable s'engagea. Mais Evans me semblait un peu anxieuse et au bout d'un moment je compris qu'elle voulait e parler. Je manœuvrais pour me retrouver à côté d'elle et tandis que les autres discutaient sur le Quidditch elle m'expliqua ce qui n'allait pas :

Voilà, t'as vu que je sortais avec James.

Comme l'ensemble de l'école.

C'est ça le problème : les filles sont un peu jalouses et…

Et ? L'incitai-je.

Je ne sais pas si ça à voir, mais je me suis étalée dans le couloir et cela n'avait rien d'accidentel, et puis ma malle était sens dessus dessous.

Tu penses que certaines… se vengent ?

Je n'en suis pas sûre mais…

Lily, dis-moi la vérité.

Je pense que c'est le cas, dit-elle dans un soupir, mais dis rien à James, je ne veux pas l'inquiéter pour rien… ET puis, pour une fois que tout se passe bien entre nous, je ne veux pas que des broutilles entre filles viennent tout gâcher.

Ok, bien que je pense que ce ne soit pas une bonne idée.

Merci, Thomas, t'es un ami.

Ca je le savais déjà.

Poil de carotte avait vu juste. Des lettres de menaces affluèrent dès le lendemain. Lettres qu'elle s'empressa de brûler pour pas que son copain ne les voit. Je désapprouvai son attitude mais ne lui dis rien. Après tout, ce n'était pas mon histoire et c'était encore moins à moi de lui en vouloir de faire des secrets.

Je n'avais pas eu ma conversation avec Lupin ( pour mon plus grand plaisir) car il s'était endormi la veille au soir comme une masse. Les lendemains de pleine lunes étaient très éprouvant pour lui ( pour son plus grand malheur).

Lors d'une pause entre deux heures de métamorphose, je vis une jeune fille de serdaigle fouiller dans le sac de Lily.

Tu fais quoi là ? De :mandai-je d'une voix sèche.

Elle sursauta et devint immédiatement rouge.

Ah, c'est… c'est toi Thomas.

Je lui envoyai un regard noir.

Seule Lily a le droit de m'appeler comme ça, ok ? Qu'est-ce que tu faisais ?

Je cherchais un truc.

Quoi ?

Une plume.

Elle est au courant ?

Bien sûr ! Se récria-t-elle faussement indignée.

Elle se releva et sortit de la salle. Je lui empoignai le bras et plongeai mon regard dans le sien.

N'essaye pas de faire du mal à Lily, je te jure que tu le regretterais.

Tu… Tu n'oserais pas.

Parce que tu es une fille, rétorquai-je avec un grand sourire froid, sache que cela ne me dérange absolument pas.

La… Lâches-moi, tu me fais mal.

Et ce n'est encore rien. Souviens-toi : n'approche plus Lily.

Je la relâchai et rejoignit les autres qui parlaient encore et toujours de Quidditch ( ça devient lassant à force, même si j'adore ce sport.) Lorsque l'on retourna en classe, j'empêchai Je-Suis-La-Plus-Heureuse-Depuis-Que-Je-Sors-Avec-Potter de toucher à son sac. Je l'ouvris moi-même et deux jets d'encre jaillirent : un salit la chemise noir de Black qui était à présent irrémédiablement fichue et l'autre aurait dû atteindre ma tête si je ne l'avais pas évité au dernier moment. Je questionnai du regard Black, Lupin et Potter qui n'avaient rien manqué de la scène. Ils hochèrent gravement la tête dans un ensemble parfait. Je m'avançai alors jusqu'à la table de la serdaigle qui me regardait avec terreur. Je me penchai vers elle et lui murmurait ( mais assez fort pourtant pour que tous entendent).

Tu as voulu nuire à l'amie des maraudeurs et plus particulièrement à ma meilleure amie ( regard noir de Potter) et accessoirement petite amie de Je-Me-Coiffe-Tous-Les-Matins-Avec-Un-Pétard, par conséquent tu te places au même niveau que les serpentards, tu es donc notre ennemie, prépare-toi à vivre un véritable enfer.

Je retournai m'asseoir sous le regard toujours aussi noir de Mister Touffe. Alors que je m'asseyais, Dents-de-loup se pencha vers moi, un sourire ravageur aux lèvres.

Bien trouvé le surnom pour Jamesie, mais un peu long, mais bien trouvé, mais…

Un peu long ? Je pense qu'on a compris l'idée principale, interrompis-je.

Parce qu'il me fait un compliment, il croit que je vais me jeter à ses pieds… Et merde, il a réussi, j'ai qu'une envie le prendre dans mes bras et l'embrasser. Mmmm ses lèvres sur les miennes… STOP ! Arrêtes tout de suite de fantasmer, ce n'est qu'un mec et il n'en vaut pas la peine, après tout c'est juste un beau gosse avec un torse très musclé, une chute de riens magnifique, des yeux à en tomber… Argh, tu ne le veux pas, tu ne le veux pas, tu ne le veux pas, tu ne le veux pas…

Mais qu'est-ce que tu racontes ! Bien sûr que tu le veux, tu en rêves depuis que tu l'as rencontré alors arrêtes de dire des conneries et agis.

Mais il pense que je suis un garçon.

Ouais, bah il le pensait aussi quand tu l'as embrassé et ça a pas eu l'air de lui déplaire.

Je deviens folle, je me parle et je me réponds.

C'est ce qu'on appelle une conversation.

Et en plus je suis sarcastique avec moi-même.

Auto flagellation, ça fait du mal à personne.

Argh ! Ste Mangouste, j'arrive.

Euh, Thomas, t'es sûr que tout va bien ?

Hein ? Heu ouais, pourquoi ça irait mal.

Hein,Heu… tu veux passer pour une demeurée ou quoi ?

TA GUEULE.

Moi je dis ça pour t'aider.

C'est pas réussi

Et bien il me faut de l'entraînement.

Exact, alors en attendant, t'es priée de te la fermer.

T'as une drôle de tête.

Ca fait plaisir, grognai-je.

Je voulais te remercier pour ce que tu as fait avec Shirley.

C'est qui celle-là ?

Me dîtes pas que j'ai embrassé quelqu'un d'autre que Lupin !

Ca t'apprendra à boire.

La serdaigle qui avait piégé mon sac.

Oh.

C'est bon, j'ai évité le pire.

Et moi j'ai frôler la crise cardiaque !

Ca m'aurait débarrassé de toi.

Merci de ta compassion.

De rien.

Au moins tu auras mis fin à toutes ces histoires de jalousies.

N'en sois pas si sûre. Reste toujours sur tes gardes, tes ennemis peuvent être partout.

Si c'était pour la rassurer, t'as raté.

Je la mets juste en garde.

Tu vas surtout la rendre psychopathe.

Depuis quand je t'ai demandé ton avis ?

Depuis que tu m'as créée.

Quoi ? Moi je t'aurais créé !

Oui, parce que tu te trouvais dans un dilemme cornélien qui te minait alors pour soulager ta…

STOP, on va arrêter tout de suite avec ta psychologie de comptoir.

Moi je voulais juste t'expliquer…

M'en fous.

Heureusement la sonnerie salvatrice retentit me coupant dans ma conversation intérieure ( ou monologue étant donné que je me parler ,mais en même temps ce sont deux esprits contradictoires que se causent donc on pourrait appeler ça « conversation » tout en sachant que c'est moi qui… On arrête là, j'ai mal à la tête). Dans la cohue, la petite voix n'eut le temps de rien dire et ça valait mieux pour ma santé mentale.