Merci à tous pour vos encouragements, vous pensez que ce serait abusé si je vous demandais de m'en envoyer encore ? Aiiiieuuuuh, qui avait gardé une pierre !
Maraudeurs et Compagnie by Luppy BlackChapitre 18 : Où je me confie enfin et où Peter baisse encore plus dans mon estime ( si, si ! C'était encore possible)
J'allais devoir un jour ou l'autre affronter Rémus et j'avais beau reculer au plus tard ce moment fatidique, mon lycanthrope préféré ne semblait pas s'énerver. Il attendait tout simplement… C'était encore pire : s'il m'avait poussé à me confier, je n'aurais plus eu aucun regret et j'aurais prétexter son harcèlement comme cause de mes aveux, et puis j'aurais eu le droit de m'énerver, de l'attaquer tout en avouant mon histoire. Mais non ! Jusqu'au bout il m'aura fait chier celui-là ! Peut pas faire comme tout le monde ? Non, toujours dans l'originalité, Monsieur-Ne-Veut-Pas-Etre-Comme-Les-Autres. Connard.
« Tom, ça va ?
Non, Lily, ça va pas. Et qu'est-ce que t'as avec cette question en ce moment, t'arrête pas de la poser. Ca devient lourd.
« Pourquoi ?
Pourquoi quoi ? Demanda Lily déconcertée en jetant un regard à son wonder-boy.
Pourquoi tu poses ceTTE PUTAIN DE QUESTION A LA CON ? »
Silence de mort dans la salle commune de Gryffondor. Je suis le point de mire de toutes les paires d'yeux présentes dans cette putain de pièce. Pourquoi une salle commune ? Vous trouvez pas qu'on se voit assez comme ça dans la journée ? Le pire c'est que la véritable fonction de cette salle, c'est d'être un baisodrome. Tous les couples s'y retrouvent. Et vas-y que je te roule une pelle, et vas-y que je te pelote, et vas-y que je t'entraîne dans un coin sombre.
Avis à tous ceux qui me matent : détourner les yeux sinon c'est pas un câble qui va péter mais tous. Mais sont trop ébahis pour appliquer une simple méthode de survie : ne pas observer une bête aux aguets et super énervée. Z'allez voir je vais me transformer ; f'rez moins les malins. Finalement c'est moi qui applique le guide de survie en 10 leçons dans cette jungle de Poudlard.
« Je me casse. »
ET c'est ce que je fais. Surtout qu'aucun ne me suive. Même m'a petite voix a compris qu'on avait pas intérêt à me faire chier. Je claque le portrait à défaut de claquer la grosse dame rose qui commence sérieusement à me courir avec ces ragots de commère. Qu'est-ce qu'on en à foutre que Machin sort avec bidule à la grande contrariété de truc muche ?
Je dévale les escaliers, sors dans le parc, marche vers le lac, me pose sur le ponton. Bravo ma vieille ! t'as vraiment géré sur ce coup là.
Je sortis mon paquet de clope, acheté par mon pote Dents de Loup. Aaaah putain ! la seule chose que les moldus ont bien fait de créer, avec le shit et l'alcool. Sinon c'est la merde, vraiment la merde. Sont vraiment pas doués ces petites bêtes là.
J'ai qu'une envie : me casser. J'en ai marre de Poudlard et de ce putain de directeur. Quand je lui ai demandé de m'aider à me sortir de cette prison ; c'était pas pour m'en foutre dans une autre, et pas dorée celle-là, et pas calme non plus. Une rousse aux yeux verts avec un caractère de cochon, un décoiffé à lunettes qui ne cesse de pavaner suivi de toute la clique pire les uns que les autres… Je comprend que le vieux fou soit devenu si… fou au contact de telles personnes, tu perds quelques connexions inévitablement.
Trop de pression Elvisa, encore trois mois comme ça, et t'es bonne pour Sainte Mangouste. Alors garde ton sang-froid. Allez ma belle, me lâche pas
° Le retour de ma voix intérieure°
Tu m'as fait peur tout à l'heure
° T'es encore là°
Si je te lâche, t'es foutue la belle
° J'aurais pensé le contraire. Donnes-moi un conseil alors°
Fumes un joint, détends-toi quoi ! Relax !
° Très drôle toi, et je m'en procure où ?°
Sirius il en a ! Il en a acheté !
° Mais c'est un vrai rebelle lui !°
Je m'allongeai sur le ponton en soupirant. Ma conscience commençait sérieusement à flancher : elle me proposait de devenir une toxico… Envie de me casser loin d'ici ouais, envie de tout laisser tomber.
« Websy ! »
Je vous laisse le soin de deviner qui ça pouvait être : y en a qu'un qui donne des surnoms aussi affreux.
« Salut.
Tu veux que je te laisse seul ?
… Non, c'est bon. »
Il s'allongea à côté de moi et on se mit à regarder le ciel en silence. ET pour la première fois depuis deux semaines, je me sentais apaisée. Il tendit ses deux doigts et je lui confiai la fin de ma cigarette, toujours en silence, toujours aussi bien. Pour une fois que Black n'était pas l'excité de service. On était calme, juste calme sur notre ponton, fumant la même cigarette.
« Lily a failli en pleurer, dit-il simplement en me rendant ma clope.
Mais elle ne l'a pas fait.
James t'en veut à mort.
Rien à foutre. Et si Poil-de-carotte pleure pour une connerie comme celle-là, elle ira pas loin dans la vie.
… T'as quand même fait fort.
Je trouve pas. J'ai agi comme je le fais d'habitude.
Pas avec elle en tout cas. C'aurait été pour Peter, j'aurais compris ta réaction… Mais Lily, c'est une fille géniale.
Tu sous-entends que Peter n'est un mec « génial » ?
Il peut être parfois lourd.
Pléonasme.
Mais il reste sympa.
Oxymore. »
Il eut un petit rire. Je lui tendis une nouvelle cigarette.
« Merci. »
On fuma silencieusement et il finit par écraser le mégot avant de le jeter dans l'eau.
« Tu sais Thomas, on pète tous un plomb un jour ou l'autre, mais à ce moment là, on va juste s'isoler et les autres comprennent. T'es pas obligée d'être toujours avec nous.
… Première fois que je suis toujours avec du monde. Tu sais Sirius, dis-je en tournant la tête vers lui pour le regarder dans les yeux, je suis associable comme mec. »
Il ne répondit rien, se contentant de me renvoyer mon regard. Et on resta là. La nuit tombait et personne ne vient nous déranger. On en parla pas. On ne fit que fumer et être là, présent pour l'autre.
A la fin du paquet, on se leva dans un même mouvement et on rentra silencieusement dans la salle commune. Lily était là avec Potter. J'hésitai un instant mais finalement continuai mon chemin et montai dans ma chambre. Black à ma suite. C'était pas le soir. Demain j'irai m'excuser. C'est sur cette promesse que je m'endormis.
Je me réveillai dans un long couloir sombre. Si c'était encore un des tours de Black, j'allais le tuer. Il faisait froid, c'était humide et une odeur dégoûtante me montait au nez. Je me levai et me mis à marcher à la recherche d'une sortie. D'un coup la fin du couloir s'éclaira d'une lumière blanche et blafarde. Je m'arrêtai net. A présent, je reconnaissais le couloir. Je n'étais pas à Poudlard. Black n'avait rien à voir là dedans. Un sentiment de peur m'envahit. Jamais mon cœur n'avait battu si vite et si fort. Je n'osai plus avancer mais mon corps ne m'obéissait, et je marchai malgré moi, ma gorge sèche mon estomac noué. J'avais si peur que j'en pleurais. Non ! Je ne vaux pas y aller ! Je ne veux pas ! Laisse-moi ! Je ne vaux pas te voir ! Tu m'appartiens…Jamais ! Je ne suis pas à toi ! jamais tu ne pourras m'échapper… Si j'ai pu le faire une fois, je pourrai le refaire ! Rejoins-moi… J'arrivai au bout du couloir. Un siège y était. Je savais déjà qui était assis dedans. Il se retourna lentement et me fixa de ses yeux rouges.
« Je te retrouverai Elvisa, je te retrouverai !
JAMAIS ! »
Je me réveillai en sursaut et en sueur. Trois visages m'observaient avec inquiétude.
« Tu… Tu as crié dans ton sommeil, murmura Peter.
Tu t'es aussi débattue, ajouta Rémus.
Cauchemar ? Demanda Sirius assis en tailleur au bout de mon lit. »
J'avais du mal à respirer et la voix du monstre résonnait encore en moi. Je te retrouverai. Les larmes montèrent, mes membres tremblèrent de plus belle, et tout mon cops fut secoué de spasmes violents. Je veux pas !
"Hey Tom, s'inquiéta Sirius"
Je me jetai dans ses bras et éclatai en sanglots.
« Je veux pas ! Criai-je. Je-ne-veux-pas. »
Il hésita un moment avant de m'entourer de ses bras et de me coller contre lui.
« Allez, calme-toi, ce n'était qu'un cauchemar, souffla-t-il à mon oreille. »
Je m'agrippai à sa chemise pour ne pas sombrer. Ils devaient tous tirer une sacré tête : Thomas, le flegme incarné, le stoïcisme révélé, la neutralité sublimée, en pleurs, complètement perdu, terrifié dans les bras de leur meilleur ami. Je savais qu'après ça, Rémus en me lâcherait plus. Mais pour l'instant je n'y pensais pas, j'avais peur et voulais être rassurée. Demain… Demain, je reprendrai mon masque que je croyais pourtant collé à mon visage. Demain, j'irais voir Lily, demain j'irais gueuler chez Dumbledore. Mais seulement demain, cette nuit-là, je voulais être moi et me soulager. Tiens-moi bien serré Black , montre-moi que je suis vivante, que je en vais pas mourir.
Je ne sais pas ce qui s'était passé, mais je me réveillai le lendemain dans les bras de Sirius. Il dormait allongé sur le dos, un bras entourant mes épaules. Sereine, je renfouis ma tête contre son torse. J'étais simplement bien et il n'était pas encore temps de reprendre masque, costume, et personnage au complet.
Finalement je me réveillai sur le coup de dix heures. Pas de problème, on était dimanche, gros problème Sirius n'était plus là. Je m'étirai et sautai au bas de mon lit. Et là prise de conscience, fini la sérénité et tout le tralala, j'ai été démasquée ! Je suis fichue ! Je regardai autour de moi affolée. Bon d'abord, garde ton calme, ou plutôt récupère-le. Il faut que tu restes rationnelle. Il doivent être dans la grande salle, j'ai juste à l'éviter.
Et pendant combien de temps ?
°…°
Tu ne pourras pas te cacher éternellement
Tout d'abord, s'habiller. J'allais pas pouvoir sortir en pyjama. Ensuite trouver un lieu tranquille et… Je soupirai et me laissai tomber dans le lit de Black. J'en avais assez de toujours devoir fuir tout le temps.
Allez Rémus, ramène-toi, je vais tout te dire. Je vais vider mon sac et t'auras le droit à tout, tout je te dis, dans le moindre détail, dans la plus infime anecdote. Toutes mes peines, toutes mes frayeurs, toute ma vie. Tous mes plus noirs secrets, tous mes actes, même les moins honorables, toute ma noirceur, toute ma survie. Allez Rémus, viens-me voir, c'est le moment ou jamais. Mais je te préviens, je n'ai jamais été une enfant de chœur loin de là ! Allez Rémus, ramène-toi, je t'en prie, laisse-moi m'épancher, laisse-moi enfin me montrer dans toute ma splendeur, dans toute ma décadence. Ecoute-moi comme personne ne l'a jamais fait, comme personne ne le fera jamais. Viens mon louloup, tous les deux, on est pareil : des blessés de la vie, marqués pour l'éternité. Viens mon frère de peine : consolons-nous, essayons de guérir un peu de nos plaies ensemble. Viens, maintenant…
J'étais encore une fois sur mon ponton. Je choperai Rémus ce soir et je lui parlerai enfin. Mais c'était mon moment à moi toute seule. Il fallait que j'aille voir Lily pour m'excuser. Il fallait que j'aille voir Dumbledore pour lui parler de mon père…
Finalement ce fut Lupin qui vint me voir en premier, ce soir là, dans la chambre. Un seul regard échangé et nous nous levâmes ensemble et sortîmes de la pièce. Lorsque nous fûmes dans le couloir, il m'attrapa par la main et m'entraîna rapidement à sa suite.
« Où est-ce qu'on va ? Demandai-je pas très rassurée.
Tu verras, lâcha-t-il après quelques secondes de silence. »
Là je commençais sérieusement à m'inquiéter. Lupin n'était pas du genre à agir sur une impulsion et là c'était exactement ce qu'il faisait. Il s'arrêta net et se tourna vers moi en me regardant droit dans les yeux.
« Ne t'inquiète pas, je nous amène juste dans un endroit sûr où personne ne nous dérangera. »
Oh mon Dieu ! T'as vu ses yeux ? Est-ce que tu as vu seulement ses putains d'yeux !
° Oui, j'ai vu.°
Et c'est tout ? Pas plus de réaction ? Ils hibernent ou quoi ?
° De quoi ?°
Tes hormones ma vieille ! Regarde le bôgosse qui est en face de toi !
° Oui et ?°
Et… Elle me demande et ? Chez qui je suis tombée ? Dis-moi t'es sûre que t'es une fille ? Ce gars là, cet Apollon te dit qu'il t'amène dans un endroit… tranquille !
°…AAAAAH !°
« Thomas ça va ? »
Je rougis immédiatement et détournai les yeux pour ne pas croiser son regard.
« Qu'est-ce qui… Oh. »
Compréhension immédiate de sa part de la cause de ma gêne. Merde, pourquoi il est si intelligent.
« Hey non ! c'est pas ça ! je veux pas de toi… Enfin, c'est pas ce que je veux dire. T'es très attirante mais c'est pas pour autant que je vais… Enfin quand je dis que t'es attirante, ça veut pas dire que tu ressembles pas à un mec, mais ça veut pas non plus dire que je suis…
Rèm ! C'est bon. C'est moi qui suis stupide, je sais pas pourquoi j'ai pensé à ça, je suis désolée. »
L'hypocrite de base ! Genre tu sais pas pourquoi…
° Ta gueule !°
« Je t'amène dans la salle sur demande, c'est pas trop loin maintenant. »
On reprit notre chemin sans qu'il me prenne par la main cette fois-ci. Je le regardai passer et repasser devant un mur crasseux, dans un couloir sombre. J'envisageai d'appeler Sainte Mangouste lorsqu'une porte apparue. Lupin l'ouvrit et me laissa passer.
« Pourquoi tu veux que je passe la première ? Demandai-je méfiante.
Parce que la galanterie m'y oblige. »
Je le regardai les yeux ronds avant de secouer doucement la tête.
« J'aurais tout entendu. »
J'entai dans la pièce. Elle était plutôt confortable avec de nombreux fauteuils et coussins, ainsi qu'une cheminée où brûlait un feu de joie.
« Pas mal je ne connaissais pas.
Je t'expliquerai plus tard. Assieds-toi. »
Je me laissai tomber sur un fauteuil et continuai à regarder autour de moi, en évitant Lupin.
« Elvisa, murmura-t-il. »
Je sursautai à ce nom et plantai mes yeux dans les siens et cette ne rompis pas ce contact.
« Tu veux vraiment savoir, hein ?
Oui.
T'as des cigarettes ?
Oui.
Alors allons-y. Je suis née le trois janvier de père sorcier et mère moldue. Et oui, Voldemort s'est entichée d'une jeune femme sans pouvoir. Il l'a épousée malgré les protestations –faibles il est vrai- de ses proches « collaborateurs ». A cette époque, Voldemort et ses sbires n'était considérés que comme des plaisantins parasites. Bref, on s'en fout un peu de ça. Ma mère m'a mise au monde après vingt-huit heures de travail : elle a souffert. Surtout qu'elle a refusé que Voldemort lui lance un sort d'anti-douleur. Il l'aimait, j'en suis sûre ; mais il est devenu de plus en plus morbide, ambitieux, habité d'une folie douce. Il a… Il a toujours été déçu de ne pas avoir eu un fils. Malheureusement ma mère ne pouvait plus être enceinte. Et elle est morte à mes quatre ans. »
J'avais parlé d'une traite, sans m'arrêter. Ma voix était neutre et mécanique, comme si je ne racontai pas mon histoire, comme si je lisais un livre. Mais voilà, le livre s'est refermé et les souvenirs s'y sont échappés et m'ont assaillie sans aucun remords. Je pris une cigarette et l'allumai, en silence. Pause, Rémus, essaye de comprendre, c'est pas facile de s'en rappeler. Je recrachai la fumée et continuai à tirer sur ma clope sans un mot.
« Elvi…
Rèm, le plus dur arrive, ok ? Alors ne parle pas surtout si je m'arrête. Les questions seront pour …
Plus tard. Je n'ai pas oublié les règles. »
Je lui souris et finis ma cigarette que je balançai dans le feu.
« Mon père s'est chargé de mon éducation, en m'élevant comme un garçon – assez trauma pour un gosse faut bien l'avouer. Mais tu connais Voldy – en fait non tu ne le connais pas mais t'imagines assez bien- soit t'obéis, soit tu meures. Moi j'avais le droit à un traitement de faveur, après tout je suis sa fille, je ne faisais que souffrir. J'ai toujours été une chanceuse… Ouais toujours, soupirai-je. Et bien sûr comme tous les gosses, je voulais que mon père – non pas m'aime car même si je ne pouvais pas mettre de mot sur ce sentiment à l'époque, je savais que jamais il ne pourrait m'aimer ; je voulais juste qu'il me voie, que, comme il le faisait avec quelques rares de ses « collaborateurs » il fasse attention à moi ou me dédie un de ses rares sourires. Trop dur, trop de pression. Aaaah ce que j'étais jeune et innocente à l'époque, éclatai-je de rire. »
Rire non communicatif. Rémus continuait à m'observer de son air neutre. Seuls ses yeux trahissaient la tristesse qu'il éprouvait. Et il enfreignit les règles.
« Te forces pas Elvisa, te forces pas. »
Je secouai la tête et soupirai avant de reprendre une clope.
« J'ai donc appliquer à la lettre le manuel du bon mangemort, le guide de survie dans la maison de Voldy, et le lexique de magie noire. Tout ça en même temps pas mal, non ? J'étais une bonne sorcière, puissante. Je pense même qu'il m'aurait apprécié si je n'avais été que mangemort et non pas sa fille. Il m'en demandait toujours plus et je te laisse imaginer comment il me le demandait. Il faut bien admettre que le « s'il te plaît » n'a jamais trouvé sa place chez moi, d'ailleurs toutes forme de politesse, finis-je songeuse. »
Je tirai sur ma clope.
« Rémus, j'ai fait tout ce qu'il m'a ordonné. Tout, sans aucune hésitation, sans être sous l'imperium: j'ai fait souffrir, j'ai torturé, j'ai humilié… J'ai tué Rémus, j'ai tué p-pour lui. »
Les larmes montaient, s'accumulaient, forçaient pour s'écouler librement.
« J'ai tué ! M'écriai-je avant de fondre en pleurs, le visage caché dans mes mains tremblantes, les coudes sur mes genoux. »
Je ne voyais pas la tête de Lupin, je ne voulais pas la voir. Je en voulais pas affronter son regard, sa réprobation, son dégoût. Je suis une tueuse, j'ai tué un être humain. J'ai ôté la vie alors que je suis femme et que je peux la donner. Je suis une meurtrière, et ça pour mon père, à cause de mon père. Rémus posa ses mains sur les miennes et me força à les écarter. Il me regarda droit dans les yeux et lâcha mes mains pour essuyer mes larmes. Aucune peur, aucune répulsion. Mais c'est quoi ce mec ? Pourquoi il se comporte comme ça après tout ce que je viens de lui avouer ?
« Elvisa, chut, ne pleure pas, pas à cause de ça, je t'en prie. »
Il m'obligea à me lever et m'attira à lui. Je me laissai faire et m'assis sur ses genoux, en pleurs, toujours et avec l'impression d'à jamais. Il me consola en me berçant doucement, me murmurant des paroles chaleureuses que je ne comprenais pas mais dont le ton grave et chaud me rassurait. Je me serrai plus fort contre lui, voulais sentir sa chaleur m'envahir doucement.
Je me calmai peu à peu, les larmes finirent par disparaître. Je me forçai à reprendre mon récit mais restai contre lui, le plus proche possible.
« J'ai… j'ai obéi pendant des années, recommençai-je d'une voix étranglée, sans jamais rien recevoir en retour à part des coups, des humiliations et ces foutus cicatrices sur mon dos. Mais un jour, je me suis décidée à partir loin de lui et me voilà ici. »
J'attrapai une nouvelle fois une cigarette et commençai à fumer, toujours dans les bras de Rémus mais refusant tout contact visuel.
« Tu as fini ?
Oui. »
Silence. Brisée par ma petite voix
ben dis donc, si j'avais su que je devais m'occuper d'un cas comme toi, j'aurais refuser aussi tôt !
Cynique aussi possible, non ? Alors je lui répondis :
° Moi aussi je t'aime bien°
Tss pas du tout ce que je voulais dire.
« Il y a autre chose n'est-ce pas ?
De quoi tu parles ? Demandai-je sèchement.
Du fait que tu sois partie de chez toi, il y a autre chose que les mauvais traitements.
Pourquoi tu penses ça ?
Arrête Elvisa… Dis-moi. »
Je soupirai, moi qui pensais en avoir fini.
« Je me suis cassée le jour où j'ai appris que mon père avait tué ma mère. Fin de l'histoire.
Mais…
J'ai dit : fin de l'histoire, Rémus ! M'écria-je en me tournant violemment vers lui. »
On ne se quitta pas des yeux, en silence, chacun de nous deux prenant alors peu à peu conscience du corps de l'autre, de sa proximité. Ses mains sur ma taille, son torse contre le mien, son souffle sur mes lèvres. Dans un même mouvement nous nous rapprochâmes l'un de l'autre et nous nous embrassâmes doucement, délicatement. Rien à voir avec les baisers de Sirius. Je voulais voir, je voulais essayer et je voulais aussi un peu de tendresse et d'affection. Je le laissai approfondir ce doux baiser. Puis il se recula un peu avec un léger sourire qui n'atteignait pas ses yeux. Une douce gaieté superficielle.
« On en reste là j'imagine ?
Je… je suis désolée, bafouillai-je toute rouge.
Pas de problème, je sais que c'est Sirius qui t'attire et pas moi.
Co… Comment…
On va dire que c'est pas très discret.
A ce point là ?
Si tu me demandes si tu ressembles à James avec Lily, je te rassure c'est pas le cas. D'ailleurs je pense que personne n'a vu.
Sauf toi, murmurai-je.
Moi c'est particulier à ma… situation. »
Quand j'y repense, je me trouve complètement débile d'avoir cru qu'il parlait de son état de lycanthrope.
« De toutes façons, les principaux intéressés sont toujours les derniers au courant. Et puis comment Sirius pourrait aimer un garçon ? »
J'eus un rire amer.
« Maintenant que je suis au courant, tu pourras être toi avec moi. Etre femme je veux dire.
Mouais. Mais tu sais ça en changera rien : je suis un vrai garçon manqué, j'ai aucune féminité.
C'est pas ce que j'ai remarqué.
Très drôle. »
Il éclata de rire tandis que je me réinstallai bien contre lui et soupirai de bien-être. Aucun de nous n'amorça un mouvement de départ, on avait tous deux besoin de ce moment de sérénité pour nous remettre de cette conversation.
Je traversai les couloirs en direction de la grande salle. Deux jours c'était passé depuis les révélations. J'étais bien sûr beaucoup plus proche de Lupin qu'avant. Un lien s'était formé et nous unissait à présent. On se parlait plus, à demi-mot, on comprenait ce que l'autre voulait dire, comme si une espèce d'empathie s'était créée depuis notre conversation.
J'entrai et m'installai aux côtés de mes amis.
« Salut Websy, ça va mon vieux ?
Black, pas dès le matin.
Sirius tu sais bien que Tommy ne peut soutenir une conversation sans avoir d'abord pris un petit déjeuner constituant.
Merci pour cette analyse Potter, répliquai-je sèchement.
De rien. »
Je m'assis à côté de Black en face de Lily.
« Salut, lui dis-je sans plus savoir quoi ajouter.
Webster. »
Oups, elle a l'air furax et Potter qui me lance des regards avadakedavrisant.
« Désolé, lui lançai-je avant de commencer à manger plus rouge que jamais. »
Black passa un bras autour de mes épaules et me rapprocha de lui. Frissons partout. Affectivement, Rémus et Sirius n'avaient rien en commun. La bouche contre mon oreille et il me souffla dans les deux sens du terme.
« Je te savais pas si doué en excuse. Tu devrais songer à écrire un livre sur les façons de les présenter, ça aurait un formidable succès ! »
Je me tournai brusquement vers lui piquée par ce qu'il venait de dire et surtout énervée par les réactions physiques qu'il me provoquait. Sauf que, déstabilisé par mon mouvement, il commença à partir en arrière m'entraînant avec lui. BLAM. On était tombé et ce sous les rires de nos amis respectifs qui n'allaient plus le rester longtemps s'ils continuaient à se marrer comme des baleines.
« Aïe, ma tête, maugréai-je ( faut pas oublier que je n'avais avalée qu'une minuscule gorgée et de café et une infime bouchée de croissant, ce qui pour moi n'est pas un petit déjeuner « constituant »), j'ouvris les yeux et m'écria Qu'est-ce que tu fous là !
Websy, puis-je quand même te rappeler que c'est toi qui se trouve sur moi, répondit-il avec son éternel sourire carnassier.
… C'est pas une raison. »
Ce qui fit redoubler les rires de nos futurs ex amis….
Profites-en ! Il est même pas à deux centimètres de toi ! Allez, fonce !
° Très drôle°
Je rigole pas ! fais-le sinon je te lâche
° S'il n'y avait que ça pour te faire partir…°
Ha ha ha, morte de rire
« …Tom !
Hein ? Quoi ?
Ca va ? t'avais l'air parti, me demanda Black visiblement inquiet.
Très bien, merci.
… Tu pourrais peut-être te lever dans ce cas là.
Oui, bien sûr. »
Rémus, compatissant, me tendit une main que j'acceptai avec empressement ne voulant pas rester si proche de Black plus longtemps et ce pour le salut de ma santé mentale. Mais il ne dosa pas sa force et je me retrouvai plaquée contre son torse.
« Ouaaah, sacré muscle mon louloup ! Tu m'étonneras toujours ! Tu sais que si j'étais gay, je te ferai bien des avances.
C'est bon, Thomas, pas la peine d'en rajouter. »
Bah quoi ? Qu'est-ce qu'il a ? Il aime plus se faire chahuter ou quoi ? Mais comment va-t-il faire pour survivre entre Black et moi alors ?
…
° Vas-y, balances, je sais que t'en meures d'envie°
t'es un cas incurable, ma vieille
° Quoi ? Comment ça ?°
Un conseil, enlèves tes œillères et ouvres les yeux
°… Pas compris°
Pas de ma faute si t'es pas douée
Je me rassis (puisque ma petite voix m'abandonnait lâchement dans les affres de la vie quotidienne d'une pauvre adolescente comme les autres… Enfin pas vraiment mais bon, c'est pas une raison) et repris mon petit déjeuner interrompu d'une manière… disons brutale. A ce moment là un bruissement d'aile leur fit tous lever la tête. Moi je continuai à manger : je n'allais pas en recevoir ( et si j'en recevais, je serais vraiment dans une sacrée merde). Je les laissais dans leurs exclamations de joie et buvais mon café.
« t'as reçu un paquet Liy-jolie ?
Oui Sirius, ma Lily a reçu un paquet, répondit James en lui empruntant son sourire carnassier ( beaucoup, beaucoup moins d'effet quand c'est lui qui le fait que quand c'est Sirius, mais bon, c'est vrai que je suis pas très objective).
Sois pas jaloux vieux.
Je ne suis pas jaloux, c'est toi qui m'inquiète.
Là tu t'engages dans un discussion sans fin, mon pauvre James, dit Rémus doctement m'arrachant un sourire ( exploit sachant que primo : je suis vraiment pas du matin – mais ça faut pas me le dire- deusio : mon bol de café n'était pas fini, tertio : j'avais commencé ma journée à terre).
Je veux juste qu'il cesse de l'appeler Lily-jolie, c'est moi et moi seul qui l'appelle comme ça.
Et ben la preuve que non, le nargua Sirius. »
Je levai les yeux au ciel : les Maraudeurs… franchement. C'est alors que je remarquai que Lily était plus pâle que jamais.
« Lily ?… Lily, ça va ? M'inquiétai-je aussitôt. »
Aussitôt les quatre autres cessèrent de faire les imbéciles et regardèrent avec inquiétude eux-aussi la jeune fille.
« Lily ! Dis-moi ce qui se passe !
Un… un, sa voix tremblait tant qu'elle n'arrivait pas à parler, un serpent.
QUOI ! »
J'envoyai valser aussitôt le carton qui m'empêchait de voir ce qui terrifiait la Rousse. A peine le carton fut-il enlevé qu'un cri s'éleva dans la grande salle.
« Ta gueule, murmurai-je en fixant des yeux le serpent noir qui semblait bien énervé, rien à voir avec une banale couleuvre ou vipère, ta gueule Queudever. »
Mais il n'entendait rien.
« LA FERME ! »
Il se tut enfin mais pour mieux fuir, la porte de la grande salle claqua derrière lui. Au moins on savait sur qui compter.
