Tout d'abord, merci pour vos reviews! je suis contente de voir qu'il y a de nouveaux lecteurs et aussi des anciens!
J'espère que vous aimez le personnage de Nell. J'ai horreur de ce qu'on appelle les Mary Sues, alors j'ai essayé de la rendre la plus humaine et crédible possible. Je sais qu'il y a beaucoup de lecteurs qui n'aiment pas les OC (persos inventés par l'auteur d'une fic) de peur qu'elles ressemblent à toutes les autres. De toutes mes fics, je pense que Nell est la moins Mary Sue, la pire étant le perso de pari et conséquences (quelle horreur quand j'y repense!) qui sera aussi révisée (elle en a sacrément besoin!) et probablement terminée. Si jamais vous voulez savoir à quoi ressemble Nell, vous pouvez cliquer sur le lien dans mon profil, c'est là que je poste tous mes dessins, et j'en ferais un sous peu de mon personnage. Voilà! désolée pour le monologue!
Chapitre 2
La première chose qui ramena brusquement Nell à la réalité fut le froid mordant qui régnait au-delà des murs du pub. Un vent glacé soufflait en rafale, et la neige s'engouffrait dans ses maigres habits. Elle rejoignit les pans de sa robe de sorcière pour la refermer sur sa poitrine, crispant tous les muscles de son corps pour contrer les attaques du froid puis s'engagea dans la ruelle déserte. A l'abri des regards, face à elle-même, la jeune femme laissa libre cours à ses larmes. Que lui restait-il maintenant ? Elle s'était attaquée à un professeur et à un élève, et n'avait pas su se maîtriser… Mais pourquoi n'aurait-elle pas aussi le droit de revanche, le droit de se relever et de se dresser contre l'injure, de se mesurer sans retenue à ceux qui osaient regarder les plus faibles avec autant de mépris ? Pourquoi était-ce toujours aussi injuste ? Pourquoi ne pouvait-elle vivre une vie normale ? Qu'avait elle fait pour mériter tout cela ? Les larmes chaudes de sa cruelle frustration lui mordaient le visage.
Nell marcha longtemps dans les ruelles assombries par l'épais mur de neige qui ne cessait de s'abattre sur le village. Jamais plus elle ne retournerait à cette vie misérable de serveuse. Mais en réalité, Nell savait qu'elle ne trouverait probablement jamais sa place dans ce monde. Combien de fois avait-elle vainement tenté de se persuader qu'il n'y avait rien à envier chez les autres sorciers aux pouvoirs accomplis ? Mais une fois de plus, elle se mentait à elle-même. Au fond, Nell savait que plus que tout, elle désirait faire partie de cet univers. Trop tard… elle ne pouvait certainement plus revenir en arrière.
Après avoir erré sans but pendant près d'une heure, elle se retrouva dans une petite ruelle qui se terminait en cul de sac, et s'assit contre le mur de briques. Au dessus de sa tête, un petit rebord en tôle empêchait la neige de recouvrir le sol pavé et gelé. Enfouissant sa tête dans ses genoux qu'elle avait ramenés contre sa poitrine, elle sanglota pendant ce qui lui sembla être une éternité. Jamais n'avait-elle été autant poussé à bout, aussi humiliée et profondément blessée. La jeune femme laissa libre cours à ses larmes, laissa son âme meurtrie se vider, comme si ses pleurs possédait le pouvoir de la libérer, de lui faire oublier tous les maux qui venaient s'abattre sur elle…
Quand elle n'eut plus la moindre larme à verser, lorsque les sillons qu'avaient creusés ses pleurs s'étaient cristallisés sur ses joues gelées, l'esprit alors engourdi de Nell se remit en marche. La poitrine encore secouée de sanglots, elle tenta de revoir les évènements de la journée d'un point de vue objectif. Les chopes brisées, l'arrivée des élèves, la félonie de Malfoy, Harry Potter… Rogue… Severus Rogue… Ses pensées n'étaient plus dirigées vers le blondinet, ce n'était encore qu'un enfant. Mais celui qui l'avait vraiment brisée n'était autre que Severus Rogue. Pourquoi s'était-il acharnée sur elle ? Il n'avait pas montré une once de compassion quand elle s'était mise à pleurer. Comment pouvait on avoir un tel cœur de pierre et ne pas tomber face contre terre ? Cette pensée fit s'étirer un maigre sourire sur ses lèvres, qui disparut dès qu'elle revint à la triste réalité. Expulsée de son travail et de sa maison par un professeur aussi influent qu'ignoble… Comment pouvait-elle s'en sortir ? Nell renifla, et secoua ses cheveux sombres, pour les débarrasser des cristaux de glaces qui s'y étaient nichés. Il fallait qu'elle se prenne en main. Ce n'était pas en pleurnichant qu'elle allait changer les choses. Mais elle avait si mal, elle se sentait si faible… Peu importe, tant qu'on est vivant, pensa t'elle, on est toujours capable de quelque chose. Nell sentit une bouffée d'espoir monter en elle, une bouffée qu'elle n'attendait plus. S'y raccrochant de toutes les forces qu'un espoir naissant avait rassemblées en elle, la jeune femme essaya à tout prix d'éviter des pensées sombres et inutiles. Elle allait tenter le tout pour le tout. Tenter de montrer qui elle était vraiment. Elle se souvint de la petite exclamation de Neville dans le pub, lorsqu'elle avait tenu tête à Rogue. « Bien dit » Le souvenir de la vague agréable qui s'en était suivit lui réchauffa le cœur. Une lueur d'espoir, un souffle de renouveau embrassa son esprit tandis qu'un sourire s'élargit sur ses minces lèvres roses. On venait de la renvoyer, certes, mais on venait aussi de lui ouvrir les portes d'une nouvelle vie avec toutes les promesses d'espoir et de liberté qui allaient avec.
La neige cessa de tomber. La nuit approchait à grands pas. Nell se leva, épousseta sa robe et rajusta ses vêtements. Elle s'engagea d'un pas décidé dans la ruelle, même si elle ne savait pas où ses pas la conduiraient. Oui, elle se sentait regagner en confiance, une force se propageait dans tous ses membres, elle se sentait renaître, elle… BLAM ! Nell tituba, l'épaule endolorie, un peu sonnée. Elle releva la tête, prête à s'excuser envers la personne qu'elle avait heurtée. Ses yeux s'agrandirent, une sensation glaciale lui transperça le ventre. Severus Rogue avait tout simplement continué son chemin…
Furieuse, Nell sentit qu'il ne fallait pas laisser passer une telle occasion.
- Ca ne vous ferait rien de vous excuser? La politesse, l'éducation, ça vous dit quelque chose ? s'écria t'elle. Ca y est, pensa t'elle, il s'est arrêté. En effet, quelques dix mètres plus bas, la cape de Rogue avait cessée de se balancer au gré de sa démarche.
- Oui, vous, la grande chauve-souris !
Rogue s'était retourné à présent, il la foudroyait du regard.
- Vous ne m'avez pas vue ? cela ne m'étonne pas, lorsque l'on voit la taille de votre nez… Les mots lui avaient échappé sans qu'elle puisse les retenir. Elle plaqua ses deux mains sur sa bouche.
C'en était trop. Rogue fonça sur elle, la baguette brandie, les manches relevées. Nell, ne s'attendant pas à une riposte aussi foudroyante, fut totalement prise au dépourvu lorsqu'il l'empoigna par le col et la releva de force, son visage à quelques centimètres du sien. Elle sentit son souffle chaud et saccadé sur ses joues. Nell sentit son estomac se recroqueviller sous l'effet de la peur.
- Pathétique, cracha t'il à son visage. Puis il la relâcha d'un geste nerveux et violent. Vous vous imaginez que vous n'avez plus rien à perdre… Vous vous êtes crue capable de tenir tête à un sorcier tel que moi, parce que vous vous sentiez capable de goûter au plat de la vengeance. Vous pensiez que vos vaines paroles, et vos insultes minables pourraient m'atteindre, me toucher, me blesser ? Pauvre idiote, vous perdez votre temps. Mais une fois de plus, vous vous êtes couverte de ridicule.
Nell sentit les larmes de la colère et de la honte monter en elle. Non, elle allait se maîtriser… au moins ça… elle inspira profondément.
- Mais vous vous êtes quand même revenu sur vos pas… fit elle d'une petite voix, espérant presque qu'il ne l'avait pas entendu.
- Je suis revenu sur mes pas, parce qu'il fallait que vous compreniez que la vengeance n'est qu'une perte de temps !
Pendant quelques secondes, leurs regards ne se quittèrent pas, les yeux bleus de la jeune femme scrutant les abysses insondables des pupilles noires de Severus Rogue.
- Mais je vous comprends, siffla t'il en prenant un air faussement démagogue. Vous êtes une pauvre petite qui se victimise et cherche à faire payer ceux qui l'ont bafouée sans aller au-delà de sa victimisation, et parvient à la seule conclusion qu'il faut se venger à tout prix… Mais il existe d'autres moyens que la victimisation ou la vengeance irréfléchie…
Tandis qu'il parlait, Nell remarqua quelque chose d'étrange dans le regard de Rogue, quelque chose qui se cachait derrière le mépris évident qu'il affichait.
- Alors, qu'allez vous faire de moi ? demanda Nell, en se redressant lentement.
- Je ne vais rien faire, puisque votre vie ne peut être davantage brisée, répondit Rogue, un sourire cruel étirant ses minces lèvres blanches.
- Brisée ? s'exclama Nell, tentant de masquer le tremblement qui se faisait sentir dans sa voix. Ne vous réjouissez pas si vite. Vous avez tenté de m'humilier à nouveau, mais peu importe, j'en ai vu d'autres ! Nell soutint son regard par-dessus ses lunettes, le plus fièrement possible.
Rogue ricana.
- Vous ne m'impressionnez pas, Mlle Angelrest. Je vous mets au défi de vous trouvez une nouvelle vie potable ! » Il se rapprocha d'elle et plongea son noir regard dans ses yeux bleus. Nell frissonna. Cet homme était vraiment déstabilisant… « Personne ne veut de vous, Angelrest, vous êtes une incapable, une honte pour le monde des sorciers et même pour le monde des moldus. Vous me comprenez ? Vous n'êtes rien… » Une désagréable boule monta dans la gorge de Nell, elle déglutit bruyamment. « Ne l'écoute pas ne l'écoute pas, tu sais ce que tu vaux… oui, je sais ce que je vaux… je vaux… » Nell sentit ses yeux se gorger de larmes. Son regard quitta celui de Rogue. Elle se mit dos à lui. Toutes sortes de pensées se bousculaient dans sa tête.
- Vous voyez, Angelrest, vous craquez, dit il sur un ton étrange, à la fois moqueur, mais avec une pointe de ce qui ressemblait à de l'agacement. Une fois de plus, vous vous laissez aller… Ne cherchez pas la solution à travers une quelconque vendetta…Je voudrais bien encore jouer un peu à ce jeu là avec vous, vous m'amusez beaucoup, mais je n'ai pas le temps pour de tels enfantillages, je regrette… Sur ce, il se retourna, et s'en fut, sa cape flottant à nouveau derrière lui.
Nell se retourna. Une fois de plus elle s'était laissée marcher sur les pieds. Non, elle n'allait pas se laisser faire. Saisissant son courage à deux mains, elle courut après lui, et arrivé à sa hauteur, elle lui prit le bras.
- Je vous prouverai que vous avez tort, Severus Rogue, dit-elle dans un souffle, la voix un peu rauque. Vous ne savez pas de quoi je suis capable. Je vous le jure, un jour, vous regretterez amèrement de m'avoir dit toutes ces choses…
- Sincèrement, j'en doute, mais faites comme bon vous semble, faites le pour vous et non pour moi, ce ne sont pas mes affaires, maintenant, ôtez vos sales pattes de ma robe et laissez-moi tranquille. Nell ne prêta aucune attention à cette dernière remarque, et le lâcha. Rogue ne se retourna pas, s'engagea dans une ruelle, et fut bientôt hors de vue.
- Vous verrez, professeur. Je peux vous jurer que je vous montrerai un jour de quoi je suis capable ! Nell ne savait pas si elle croyait totalement à ce qu'elle venait de murmurer, mais elle savait qu'elle allait arrêter de se victimiser pour un rien, et se prendre en main une bonne fois pour toute. Dumbledore l'avait toujours soutenue. Il devait y avoir une raison à cela. Et elle était prête à tout pour découvrir cette raison. Remontant le col de sa robe, elle retourna dans la grand-rue, tandis qu'au-dessus d'elle, la lumière blafarde de la lune éclairait une nuit silencieuse et étoilée.
Nell marcha là ou ses pieds l'emmenaient. Elle avait fouillé dans ses poches, et n'y avait trouvé que quelques petites piécettes de maigre valeur. Tout juste de quoi s'acheter un verre de jus de citrouille et un brownie au chocolat. Il devait déjà être 21h… aux Trois Balais, l'ambiance était certainement arrosée. Et à cette heure-ci, elle serait en train de trébucher partout, de renverser les boissons sur les clients, de se faire insulter, maltraiter par tous ces imbéciles qui ne se mettaient pas un seul instant à sa place… Bah, y retourner ne faisait plus vraiment partie de ses priorités. Elle s'assit sur un banc à l'entrée du petit parc un peu minable de Pré-au-Lard, et y dégusta sa maigre pitance, tout en repensant à sa journée, mais comme au préalable, son esprit se tourna vers Rogue. Cet homme, ce monstre d'orgueil, cet être amer, froid et cruel était le véritable responsable de cette soudaine envie de se prendre en main… Nell se surprit à se demander pourquoi. Pourquoi avait elle tant envie de lui prouver qu'il avait tort à son sujet ? Certes, il l'avait humilié plus que quiconque, il ne croyait pas en elle, il avait probablement oublié son existence… Mais était-ce une raison suffisante ? Une raison assez puissante pour provoquer un changement aussi soudain ? Y avait il autre chose qui la motivait ? quelque chose qu'elle n'avait jusqu'alors jamais ressenti ?
- Mlle… euh… Nell ?
Elle faillit s'étouffer avec le dernier morceau de brownie. Harry Potter se trouvait en face d'elle.
- Oui, oui…euh… qu'y a t'il, ne devrais tu pas être à Poudlard ? demanda t'elle, en l'arrosant de miettes.
- Théoriquement oui, mais ce qui s'est passé aujourd'hui m'a un peu perturbé… je voulais savoir comment vous alliez.
- Plutôt bien, compte tenu du fait que je me suis faite humiliée, que j'ai injustement été renvoyée, que Rogue me déteste plus que tout… mais je me suis quand même payée un délicieux brownie !
- Oui, il a l'air, répondit Harry, une moue de dégoût lui déformant les traits, tandis qu'il enlevait une miette mâchée particulièrement énorme de son épaule.
- Alors que me veux tu ? demanda Nell gentiment, en s'époussetant les mains.
- Je veux vous proposer mon aide.
Nell ouvrit des yeux ronds.
- De l'aide ? Que veux tu dire ?
- Eh bien, je sais qu'à cause de Rogue vous êtes à la rue, et n'avez pas de quoi payer une chambre dans un hôtel…
- Le sale… fumier ! grogna Nell en entendant le nom de Rogue.
- Euh oui, vous avez absolument raison sur ce point là… Enfin bon. Je suis là pour vous dire que j'ai assez d'argent pour vous aider à vous en tirer.
Nell parut plus déconcertée. Elle le regarda la tête penchée de coté, la bouche légèrement entrouverte.
- Tu veux me prêter de l'argent ? Ecoute, c'est vraiment gentil et tout, continua t'elle reprenant ses esprits, mais je viens de décider de me prendre en main, et dépendre des autres ne fait pas partie de mon plan…
- Je pense bien, répondit Harry en hochant la tête. J'étais à peu près sûr que vous réagiriez comme ça… Mais je suis aussi chargé de vous remettre l'argent que vous devait Mme Rosmerta. Elle me l'a donné, sachant qu'il n'y avait que peu de chances que vous reveniez au trois Balais le reprendre ces prochains temps. Alors, acceptez au moins cet argent.
Harry lui tendit une petite bourse en cuir et la lui déposa dans la paume. Nell la soupesa, l'ouvrit, puis renversa la monnaie dans sa main. Il y avait quand même une bonne dizaine de Gallions, une dizaine de Mornilles, et bien une vingtaine de Noises. Un sourire illumina le visage de la jeune femme.
- C'est incroyable. Mais il y a de quoi vivre plusieurs semaines avec ça, tu es sûr que c'est tout pour moi ? Elle releva la tête. Harry n'était plus là. D'un bond elle fut debout, scrutant l'obscurité. « Harry ? » dit elle dans un souffle, n'osant pas élever la voix plus haut. Mais Nell ne vit rien au travers ldu nuage de condensation formé par son souffle tremblant. Il avait disparut. Elle baissa les yeux sur les pièces qu'elle tenait dans sa main, et ne put s'empêcher de se sentir honteuse pendant quelques secondes. Mais cet argent, elle ne l'avait pas mendié, ni demandé. Pour une fois, la chance avait été au rendez vous, et décida de prendre la situation comme le signe qu'elle était sur la bonne voie. Pourtant Harry Potter avait certainement mis de sa poche, cette petite fortune ne pouvait provenir que de Mme Rosmerta. Il avait vraiment été chic. Ce jeune garçon devait vraiment être respecté par tous… Sur cette pensée, elle rangea la bourse dans une poche de sa robe, et quitta le petit banc du parc.
« Bon je vais où maintenant ?... » Nell bailla, et dans son esprit elle vit ce qu'elle désirait le plus en cet instant. Un lit. Sa main frôla le cuir de la bourse. « Un hôtel… Le Chat qui Fume… Hmm… trop miteux. Le Sorcier Excelsior… Trop cher. Le Hibou Ecumant ?... Tiens, le moins cher et le moins miteux des moins chers… Allez va pour le Hibou Ecumant ! »
D'un pas décidé, elle se dirigea vers l'hôtel qu'elle avait choisi, sans même se rendre compte qu'elle s'enfonçait dans la neige jusqu'à mi-mollet.
L'enseigne du Hibou Ecumant était recouverte d'une épaisse couche de neige, des stalactites s'étaient formés et menaçaient de tomber à tout instant. Le dessin sur le bois semblait dater de plusieurs siècles. Quand elle poussa la porte pour rentrer au chaud, celle-ci émit le plus désagréable des grincements. Une fois à l'intérieur, Nell regarda autour d'elle. L'endroit baignait dans une ambiance de feu de cheminée, assez confortable et chaleureuse. Une odeur assommante de rôti mêlé à l'odeur épicée de la cannelle flottait dans les airs. Par contre, de nombreux et sinistres trophées, plus infâmes les uns que les autres, étaient accrochés aux murs. Des têtes de trolls, d'elfes de maison, de pixies, de lutins et même une tête de licorne, ce qui la fit frissonner.
- J'peux vous aider ma ptite dame ? Nell sursauta, laissant échapper un oh de surprise. Un sorcier à l'air bourru, mâchant ce qui devait être une chique à tabac, la regarda, un sourire édenté aux lèvres.
- Euh, oui… oui, vous m'avez fait peur, dit-elle, en se passant une main nerveuse dans les cheveux. Je désirerai une chambre.
- Pour combien de temps ? demanda l'aubergiste.
- Durée indéterminée, mais plus d'une semaine en tout cas.
- Très bien, c'est 2 noises la nuit, dix la semaine, ça vous convient ?
- Parfait !
- Bien suivez moi, c'est la chambre 19.
Quand Nell fut seule dans la chambre, elle ne savait plus ce qu'elle ressentait. Devait elle pleurer, se féliciter de sa chance, angoisser au sujet du lendemain ? Elle s'étendit de tout son long sur le lit, et regarda le plafond, tentant de vider son esprit. Le sommeil commençait à la gagner. Elle bailla longuement, bercée par la petite brise qui s'engouffrait par la fenêtre mal fermée, faisant frissonner les rideaux. Pour l'instant, Nell fit d'une bonne nuit de repos son unique prorité. Et le dernière image qu'elle vit, la seule qu'elle ne parvenait jamais à chasser, c'était le visage de Rogue, qui plongeait ses yeux noirs de jais au plus profond de son âme.
