Merci pour les reviews! Pour répondre à une question: oui, Rogue cherche inconsciemment à faire réagir Nell... Mais ca, il ne le sait pas vraiment lui-même!

Je suis désolée pour les fautes d'orthographes, je déteste ça, mais elles finissent toujours par m'échapper, pour je ne sais quelles raisons. Enfin bon, voilà la suite!

Chapitre 3

Au-delà des Highlands sauvages de l'Ecosse profonde, au milieu des lochs aux eaux noires et mystérieuses, le soleil levant dardait ses premiers rayons sur l'immense château de Poudlard, l'école de sorcellerie de Grande-Bretagne, faisant scintiller son épais manteau de neige. Un silence de mort régnait dans le bâtiment. Tout le monde dormait encore. Tout le monde, excepté Severus Rogue et Albus Dumbledore.

Rogue n'avait pu fermer l'oeil de la nuit et venait de quitter son bureau. A présent, le professeur de potions marchait à pas rapides dans les couloirs du sous-sol du château, sa cape bordée de velours virevoltant derrière lui, caressant les dalles gelées telles les ailes d'un gigantesque corbeau. Dumbledore, le directeur de l'école, avait envoyé un elfe de maison le chercher. Mais il ne savait pas encore de quoi il s'agissait. Une migraine terrible lui vrillait les tempes, la fatigue et la lassitude avait engourdis ses muscles et son esprit. La nuit avait été longue…

Se massant le crâne, les yeux plissés par la douleur, il arriva devant l'immense statue de griffon qui servait d'entrée au bureau de Dumbledore.

- Chocogrenouille, grommela Rogue, d'une voix bourrue. La statue s'ébranla en grondant légèrement. Un escalier apparut derrière les ailes de la créature de pierre. Roque monta les marches deux à deux. Il avait hâte d'en avoir fini avec son entretien. Une potion contre le mal de tête bouillait à petit feu dans son donjon, attendant son retour.

Le bureau de Dumbledore était faiblement éclairé par deux lampes à pétrole, situé sur le bureau au milieu de la salle. Fumseck le phénix laissa échapper un petit cri lorsque Rogue entra. Les différents personnages dans les tableaux dormaient tous et certains ronflaient gentiment, d'autres plus franchement.

- Vous désiriez me voir, M. le directeur ?

Dumbledore apparut de derrière une bibliothèque, sa longue barbe d'argent coincée dans sa ceinture. Il regarda Rogue par-dessus ses lunettes en demi-lune.

- Ah Severus, vous avez fait vite. Vous n'avez pas dormi ? Ajouta t'il, un sourire en coin.

- Non. De quoi vouliez vous parlez ? demanda t'il, une pointe d'impatience perçant dans sa voix.

- Mon cher, j'ai eu vent de ce qui s'est passé hier. Aux Trois Balais.

Severus resta silencieux et ferma son esprit.

- Je crois, à ce que j'ai cru comprendre, que vous vous êtes permis de faire renvoyer de son travail une jeune femme du nom de Nell Angelrest. Hors, un malheureux concours de circonstances fait d'elle ma protégée.

- Votre ?... Rogue était déconcerté. Je ne le savais pas, Monsieur, se reprit-il, son visage redevint froid, imperturbable, insondable.

- Eh bien, c'est fait. J'ai aussi entendu dire que vous n'avez pas été très courtois avec elle. Maintenant j'aimerai que vous aidiez cette jeune femme à trouvez sa place au sein de notre société. Je suis sûr que cette tâche vous ira à ravir !

-Mais, sauf votre respect, Monsieur, articula Severus à travers ses mâchoires serrées, j'avais toutes les raisons de la faire renvoyer, et je refuse d'être blâmé pour cela. Cette gamine n'est bonne à rien, et s'est montré impertinente à mon égard.

- Eh bien, je crois qu'elle avait raison de vous remettre à votre place, répondit le vieux sage quelque peu sèchement. Elle bénéficie de ma protection depuis son plus jeune âge, et j'ai confiance en cette jeune femme. Nell n'est pas aussi bonne à rien que vous aimeriez le penser… Mais le pensez-vous vraiment ? Un nouveau sourire apparu sur les lèvres de Dumbledore. Rogue soutint son regard sans ciller.

- Et que suis-je censé comprendre, Monsieur ? demanda Rogue, d'une voix chargée de sarcasme.

- Oh, je vous laisse le soin de trouver ! Mais si vous ne faites rien, je peux vous garantir que vous allez le regrettez ! Puis, avec un dernier sourire malicieux, il disparut derrière la bibliothèque. Rogue se retrouva seul. Qu'avait prévu Dumbledore si jamais il échouait ? Mais que devait-il faire, tout simplement ? A l'entendre, on eut cru que ce vieux fou tentait de le convaincre d'aller non pas faire ces excuses à cette petite infortunée, mais aussi de l'aider. Bien sûr. Comme s'il en avait le temps…

- Pourquoi est ce que ça tombe toujours sur moi, ce genre d'excentricités ! Je perds mon temps… Grommela t'il en sortant de la pièce.

Nell dormait paisiblement dans sa chambre. Il y faisait frais, un petit filet d'air s'infiltrait malgré la fenêtre close. Emmitouflée dans les couvertures, elle soupira. Elle n'entendit pas la porte s'ouvrir. Quelqu'un entra, habillé de noir, grand, un homme. Il s'approcha du lit sans faire de bruit. Nell se retourna. Elle dormait toujours. L'homme s'assit sur le rebord. La lueur de la lune révéla le pâle visage de Rogue. Il regarda Nell. Puis il tendit la main et enleva une mèche qui s'était posée sur ses yeux. Elle soupira et se tourna sur le dos. Rogue se pencha au- dessus d'elle, et l'embrassa.

-Aaahhh ! Nell se réveilla en sursaut, et eu comme premier réflexe de s'essuyer la bouche avec sa manche. « Quelle horreur ! Pourquoi ai-je rêvé d'une chose pareille ? »

Elle se leva, et se dirigea vers la fenêtre qu'elle ouvrit. Un froid glacial s'engouffra dans la chambre. Un frisson lui parcoura le corps. Elle emplit ses poumons de l'air hivernal, frais et vivifiant. La lune, presque pleine, revêtait d'une douce lueur bleutée le village recouvert de neige. Une chouette hulula. Les rues étaient vides, silencieuses, assourdies par la neige. Il devait être quatre ou cinq heures. Le soleil allait bientôt se lever. Mieux vaut prendre des forces pour demain, se dit-elle, en refermant la fenêtre et en se recouchant dans son lit. Elle ferma les yeux, et sombra dans un sommeil sans rêves.

Il était près de onze heures lorsque Nell fut réveillée par les gargouillis répétés de son ventre vide. Il faisait beau et Nell n'eût qu'une seule envie : sortir et se changer les idées. Elle enfila sa robe de sorcière et enroula son écharpe violette autour du cou. En un rien de temps, elle se retrouva dehors, à goûter l'air frais de l'hiver, et sentir les pâles rayons du soleil lui caresser la peau. Elle s'acheta à manger, puis décida de se procurer un cahier et de quoi écrire. Quand elle arriva dans la papeterie, une autre idée lui traversa l'esprit. Elle se rappela des livres que Dumbledore lui avait donnés quelques années plus tôt. La jeune femme les avait lus, mais n'avait jamais tenté d'apprendre leur contenu. Qui sait, peut-être allait-ce l'aider ? Mais pour cela elle devait retourner aux Trois balais… Bah, tant pis, il fallait bien qu'elle récupère quelques-unes de ses affaires personnelles auxquelles elle tenait. Sans compter les habits, si elle ne voulait pas ressembler à un clochard ou sentir le bouc au bout de deux jours…elle pourrait aussi en profiter pour remercier Rosmerta de l'argent qu'elle lui avait donné. Une fois les deux cahiers et la belle plume d'épervier achetés, elle s'en fut vers le pub.

Quand elle franchit la porte des Trois Balais, une foule de souvenirs affluèrent à son esprit. Elle les chassa aussitôt. Se ressasser ses mauvaises expériences n'allait que lui faire perdre son temps, pensa t'elle, en se rappelant les paroles de Rogue. A l'intérieur, il n'y avait pas grand monde.

- Nell ! Mais ou étais-tu passée ? La tenancière se précipita vers elle, et la prit dans ses bras.

- Ne vous inquiétez pas, Madame, fit Nell, en se dégageant de l'emprise étouffante de son ancienne protectrice. Je passais juste pour reprendre quelques affaires, et surtout pour vous remercier de votre générosité…

- Ma ?... De quoi parles-tu ? demanda Rosmerta, interloquée.

- Harry Potter m'a remit l'argent, je vous en suis très reconnaissante.

- Mais je ne lui ai rien donné ! La barmaid parut embarrassée.

- Ah ! bon… je fais vite, alors. Elle esquissa un sourire gêné, et se dirigea vers la porte au fond de la salle.

Nell monta les marches qui menaient à cette chambre qu'elle avait occupée pendant trois mois. Exiguë, vide, froide, grise. Elle n'allait pas lui manquer…Ouvrant grand son sac, elle y fourra les livres et ses habits, ainsi que quelques affaires personnelles, des breloques du temps ou ses parents adoptifs, des moldus qui avait bien voulu d'elle jusqu'à l'âge de onze ans (chez qui elle avait mis le feu sans faire exprès), des cahiers, un lecteur cd avec une douzaines de disques et une petite peluche de phoque que lui avaient donné sa seconde famille adoptive, lorsqu'elle avait vécu dans le monde des sorciers, de onze à vingt ans… Eux aussi l'avaient mise à la porte, quatre mois auparavant, lorsqu'elle avait accidentellement détruit une urne funéraire et dispersé en les balayant insouciamment les cendres de l'arrière grand-mère. N'ayant aucun souvenir en dessous de ses cinq ans, elle ne possédait aucun objet de cette période.

Après un bref au revoir embarrassé, durant lequel Rosmerta lui souhaita bonne chance, Nell regagna sa chambre d'hôtel. Il devait être cinq heures de l'après midi, quand, tout en grignotant des cookies et en gobant des fizwizbiz, elle entreprit de relire un manuel de Potions. Pendant plus de 4 heures, elle ne releva pas le nez un seul instant. Comment avait-elle pu passer à côté de telles merveilles ? A l'époque, l'idée de ne pas pouvoir apprendre comme les autres l'avait tellement dégoûtée qu'elle n'avait pas considéré ces ouvrages à leur juste valeur… Seule la faim la tira de sa lecture. Elle fit vite, car les magasins étaient au bord de fermer. Elle fit des provisions puis se terra dans sa chambre toute la soirée.

Pendant trois semaines, Nell ne cessa pas de lire, d'apprendre et d'écrire. Elle avait mémorisé plus de quatre-vingt Potions, et avait appris les trois quarts de l'histoire de la magie. Vivre quelques temps dans cet univers de solitude quasi-totale lui faisait le plus grand bien. Ses joues rosirent, ses cheveux s'épaissirent, les sourires se faisaient de plus en plus présents sur son petit visage. Et pendant ces deux semaines, elle eut tout le loisir de penser à sa vie, à tout ce qui s'était passé, et avait enfin le temps de faire le point sur elle-même. L'envie d'appartenir au monde des sorciers était plus forte que tout ce qu'elle n'avait jamais ressenti, et même étant Cracmolle, Nell avait peu à peu acquis la certitude qu'elle finirait bien par se faire accepter… et donner enfin tort à Severus Rogue. Il allait en voir de toutes les couleurs, et ne la reconnaîtrait plus, la prochaine fois qu'il se verrait !… cette possible perspective lui donna aussi l'idée d'utiliser son argent pour acheter des lunettes moins tapageuses et ridicules que la paire qui lui avait été donnée à l'âge de onze ans.

Trois semaines jour pour jour après son départ des Trois Balais, elle se rendit chez l'ophtalmologiste des sorciers, un certain Jack Wolfseye. Quand elle le vit pour la première fois, elle comprit qu'il portait bien son nom : il avait un œil vert et un œil jaune et sa longue chevelure poivre et sel lui donnait un air lupin. Il lui fabriqua de petites lunettes rondes, à montures discrètes, qui collèrent parfaitement avec son visage rond et doux. Et cette première et petite transformation physique fut le symbole de sa renaissance.

Sur le seuil de magasin, Nell rajusta ses nouvelles lunettes sur son nez, et prit une grande bouffée d'air. Elle se sentait enfin libre…

- Bonjour Angelrest. Nell sursauta. Rogue se trouvait en face d'elle, les bras croisés, la cape bercée par la brise, un petit sourire sur les lèvres. Nell déglutit avec peine, puis se redressa, le cœur battant soudain la chamade.

- Ah, tiens, Professeur Rogue... Que faites vous ici ? N'est ce pas l'heure où vous prenez un malin plaisir à torturer vos élèves ? Dit Nell, visiblement prête à ne pas se laisser marcher dessus, une pointe de nervosité dans la voix, sa robe dissimulant ses genoux tremblants.

Le sourire sur le visage de Rogue avait disparut.

- Cesser vos sarcasmes, Angelrest, je vous ai déjà dit qu'il était inutile de chercher à m'offenser. De plus, je suis venu vous aider… Rogue avait l'air d'avoir eu du mal à cracher cette seconde phrase.

- Bon, qui vous envoie ? Dumbledore a appris la nouvelle de mon renvoi, c'est cela ? demanda Nell, parfaitement consciente qu'il n'avait pas pu avoir cette idée tout seul.

- Détrompez vous, dit Rogue, en se rapprochant d'elle. Je m'en veux pour ce qui s'est passé il y a deux semaines… continua t'il sur un ton presque théâtral. Il se pencha vers elle, son visage si proche du sien qu'elle aurait pu compter toutes les petites rides qui creusaient le coin de ses yeux sombres. Nell recula, horrifiée. Elle venait d'avoir la vision de son rêve. Son cœur battait la chamade, bourdonnant dans ses oreilles. « Elle vous vont bien, ces lunettes… » Continua t'il dans un souffle. Les yeux de Nell allaient de gauche à droite. Elle ne savait plus quoi penser… « Vous n'avez plus l'air d'un crapaud, vous avez…embelli. Je vous comparerais plutôt… à une petite grenouille… » CLAC ! Severus, titubant en arrière, se tenait maintenant la joue. Nell avait frappé aussi fort qu'elle avait pu.

- C'est comme ça que vous cherchez à m'aider ? Fichez-moi la paix et disparaissez de ma vie ! Hurla t'elle, la voix tremblante. Elle courut aussi vite qu'elle pu, loin de cet infâme personnage, qui s'arrangeait toujours pour être présent au moment où elle se sentait à deux doigts de la liberté et du bonheur.

Rogue, le visage rougit par la claque, ne pu s'empêcher de penser qu'il avait été vraiment stupide sur ce coup là. Il n'avait pas pu s'empêcher de lui faire une remarque désobligeante, donc Dumbledore allait le lui reprocher, et donc peut-être le sanctionner… Et les sanctions de Dumbledore étaient souvent originales, mais particulièrement redoutables. Une fois, il avait été forcé de cohabiter une semaine dans les toilettes avec Mimi Geignarde. Son but était de la convaincre qu'elle n'était pas hideuse, et qu'elle avait toutes les qualités requises pour être une merveilleuse jeune femme-fantôme. Et il ne les oublierait jamais, ces deux semaines…

Nell s'écroula sur le lit, en proie à un accès de colère. Pas une larme ne coula le long de ses joues. Seules ses lèvres, si serrées qu'elles en étaient devenues blanches témoignaient de l'intensité de ses émotions. D'un geste rageur, elle pris ses nouvelles lunettes et les lança de toutes ses forces sur le sol. Après ses trois semaines, elle se sentait enfin revivre, et il avait fallu que lui, et pas un autre, lui, ne remarque rien ! Elle s'était prise en main, avait cessé de se lamenter sur sa vie, s'était plongée avec passion dans l'étude de la magie… Pour la première fois, elle se sentait devenir Nell, et Rogue n'avait rien remarqué! En lui faisant croire qu'il voulait l'aider, il venait juste de découvrir un moyen subtil, efficace et machiavélique pour la blesser plus profondément encore ! Mais elle sentit son cœur s'écraser dans sa poitrine lorsqu'elle constata qu'elle avait fait toutes ces choses en grande partie à cause de lui. Si il ne l'avait pas humilié aux Trois Balais, jamais n'aurait-elle décidé de se prendre en main. Il lui avait donné l'envie d'être quelqu'un, de donner le meilleur d'elle-même ! A présent, elle lui en voulait terriblement de souffrir à cause de lui, et en somme, pour lui…

Nell resta couchée sur le lit à regarder le plafond pendant plus d'une heure. Pourquoi accordait elle autant d'importance à l'avis de Rogue ? Qui était-elle à ses yeux ? Il lui avait bien fait comprendre qu'elle n'était rien pour lui…Mais lui, que représentait-il réellement pour elle ?...

Quelqu'un frappa trois coups. Nell se leva, et alla ouvrir la porte… et la referma aussitôt. Rogue se trouvait juste derrière !

- Comment osez vous venir ici, après ce que vous m'avez dit tout à l'heure ? S'indigna t'elle, en rougissant, son dos contre la porte fermée.

- J'ai mal agi, et je voulais m'en excuser, dit Rogue, mais le sarcasme et le peu de conviction qui suintaient de ses paroles n'échappa pas aux oreilles de la jeune cracmolle.

- Avec autant de sarcasme dans la voix, je vais vous croire… Allez-vous en, espèce d'hypocrite ! Vous avez fait assez de mal autour de vous pour l'année à venir! J'ai eu ma dose, merci ! Maintenant, laissez-moi vivre ma vie !

- Très bien, Angelrest. Je vous laisse tranquille. Je n'ai pas besoin de m'embarrasser d'une hystérique. Etonnamment, le ton de Rogue tenait plus de la déception que de la hargne.

Nell attendit quelques minutes derrière la porte, puis la rouvrit. Il n'y avait personne. Mais bon sang, pourquoi était-il revenu ? Soudain, elle se rendit compte de son erreur. Il ne l'avait traité d'hystérique que parce qu'elle l'avait éconduit. Peut-être aurait-elle du lui laisser une chance. Ou peut-être était il venu pour l'humilier une fois de plus ? Non cela n'avait aucun sens. Pourquoi agirait-il ainsi ? Ce n'était plus un enfant. Il s'était quand même renseigné pour savoir où elle logeait… Tout ça pour mieux se moquer d'elle ? C'était ridicule. Nell se sentit soudain très stupide…

- Mais M. le directeur, elle n'a rien voulu entendre ! J'ai essayé, croyez-moi ! Cette petite… peste…

- Tsk tsk, Severus ! Vous me prouvez une fois de plus que vous ne savez pas vous maîtriser ! dit Dumbledore, les yeux pétillants de malice.

- Moi ? s'écria Rogue. Mais !... Allez lui parlez à cette sotte, vous m'en direz des nouvelles !

- Allons, mon ami, calmez-vous. Je la connais, c'est une délicieuse enfant.

C'en était trop pour Rogue. Comment pouvait-il la trouver délicieuse !

- Alors, que va t'il se passer maintenant ?

- Quelque chose qui vous fera le plus grand bien. Notre petite Nell va venir habiter avec nous, ici, à Poudlard, annonça t'il fièrement.

- Quoi ? Mais à quoi va-t-elle servir, c'est une Cracmolle!

- A tout. Vous ne savez pas que cette enfant possède de remarquables qualités, n'est ce pas ? Elle va déjà aider Mme Pince, la bibliothécaire, à ranger les livres, ce genre de choses… Ou encore aider Mme Mcgonagall à arranger sa classe avant les cours… et peut-être encore vous…

- Ah non ! s'écria Rogue, hors de lui, les veines de son cou menaçant de se rompre sous la colère. Vous ne la mettrez pas chez moi ! Je ne veux pas d'elle dans mon laboratoire ni comme assistante ni comme je-ne-sais-quoi d'autre ! Et je ne lui ferai même pas confiance pour me passer le sel ! Et ne comptez surtout pas sur moi pour lui annoncer la nouvelle !

- Bien ! Je vois que vous avez compris ou je voulais en venir. Merci pour votre coopération, Severus ! Bonsoir !

- Attendez ! je ne !... Protesta Rogue.

- Ce sera une expérience très enrichissante, je vous le garantis ! dit Dumbledore, en quittant son bureau

Une fois de plus, Severus Rogue se retrouva seul dans le bureau de Dumbledore, sans avoir pu émettre la moindre objection… Que savait ce vieux fou qu'il ne savait pas ? Pourquoi accordait-il autant d'importance à la protection de cette Cracmolle ? Pourquoi avait-il l'impression que Dumbledore cherchait à tout prix à les mettre en contact ? Cette dernière question le hanta pendant longtemps encore, et tandis qu'il rajustait les pans de sa cape de voyage, il repensa à une évidence qui lui était venue à l'esprit depuis un moment déjà. Malgré tout, malgré le fait que Nell soit une Cracmolle, il ne pouvait s'empêcher de se reconnaître en cette jeune femme…