Merci à mes deux fidèles revieweuses, Sohaya et EmmaD !

Soyaha : Je suis contente que ma façon de voir les sentiments de Rogue te plaise ! Je peux te garantir, par contre, que tu ne le verras jamais romantique ! Il restera toujours aussi revêche…

EmmaD : merci de me laisser des reviews aussi sur les autres sites ! J'essaye de respecter Rogue le plus possible. Je ne supporte pas l'idée qu'on puisse en faire un personnage mielleux ou romantique. Pour ce qui est de Lupin, tu as vu juste ! Mais je n'avais pas envie non plus d'en faire des petites disputes de collégien, alors cette jalousie ne sera vraiment qu'évoquée. En fait, j'écris cette fic surtout pour me concentrer sur les sentiments des persos, et m'amuser avec un scénario assez tordu.

Petit avertissement : la fin ne ménageras pas les persos… ce ne sera pas une fin à la disney ! Juste au cas ou !

Chapitre 6

Le jour suivant, un dimanche matin, Nell était déjà douchée et habillée quand l'horloge sonna sept heures, et d'une humeur particulièrement enjouée. Elle se précipita hors de la chambre, et frappa trois fois sur la porte de Lupin.

- Pr. Lupin! Vous êtes réveillé ? Hurla t'elle si fort que la porte de Rogue, quelques mètres plus loin, s'ouvrit à la volée. Mais à peine eut-il ouvert la bouche pour exprimer son mécontentement, qu'elle était déjà à l'intérieur.

- Mlle Angelrest, dit Lupin en baillant. Il était vêtu d'une robe de chambre et visiblement, venait à peine de se réveiller. Qu'est ce qui vous amène de si bonne heure ?

- D'abord je voulais vous remercier pour le plat que vous m'avez apporté hier soir… dit Nell, un peu timidement.

- Oh, ce n'est rien… Thé ? Café ? Proposa t'il, souriant.

- Café, ce sera parfait, merci ! Répondit elle plus enjouée que jamais.

- Vous êtes sûre ? Demanda t'il en se dirigeant vers une armoire et en y prenant deux tasses et de quoi faire du thé et du café. Je ne sais pas si la caféine est une bonne idée, survoltée comme vous l'êtes !

- ce n'est que de la gourmandise, je suis en pleine forme, et de très bonne humeur avec ça !

- Et ai-je le droit de savoir pourquoi ? demanda Lupin en remplissant les tasses d'eau, puis en faisant tournoyer sa baguette au dessus d'elles. De la vapeur ne tarda pas à s'en échapper.

- Eh bien, commença t'elle en s'asseyant sur le fauteuil que Lupin venait de lui désigner courtoisement, vous m'avez dit que le Pr. Rogue et vous aviez été à l'école ensemble à l'époque…

- J'avais le pressentiment que vous alliez me parlez de cela, dit il un sourire en coin. Vous le prenez comment ?

- Pardon? Ah le café ! Noir, sans rien, merci. Lupin lui tendit la tasse. Elle souffla sur la surface et prit une toute petite gorgée. Lupin sirota son thé sur le fauteuil situé en face d'elle.

- Oui, j'étais à Griffondor et lui à Serpentard, reprit-il, après avoir avalé une gorgée de thé. Nous avions quelques cours en commun. Mais je ne le connaissais pas beaucoup. Je faisais partie d'un groupe et nous nous étions nommé les Maraudeurs. Dans ce groupe il y avait le père de Harry Potter, James Potter, puis, Sirius Black, Peter Pettigrow et moi. Nous étions soudés comme les doigts de la main. James et Sirius étaient de véritables coquins et faisaient partie des meilleurs élèves de l'école. Le Pr. Rogue, quant à lui, était un excellent élève mais il était très mal aimé… Disons qu'il n'avait pas les mêmes centres d'intérêt que nous. Et il haïssait James. Nous n'avions jamais vraiment compris pourquoi, mais c'était certainement dû au fait que James était la coqueluche de tout le monde. C'était un excellent joueur de Quidditch, tandis que le Pr. Rogue, lui, est incapable de tenir sur un balai. En gros, James avait tout ce qu'il n'avait pas. En fait, il n'a jamais rien eu pour lui, à part un talent particulier pour les maléfices, l'étude de la magie noire, et les potions, bien évidemment. En raison de sa singulière attirance pour la magie noire, il est rapidement devenu le souffre-douleur de la bande. C'est un homme très malheureux vous savez… il n'a jamais eu beaucoup de chance.

- Ce doit être pour ça qu'il est si amer… fit remarquer Nell, l'air pensive. Ce que Lupin venait de lui dire lui fit avoir une toute nouvelle vision de Rogue. Mais vous n'avez jamais tenté d'intervenir lorsqu'il se faisait maltraiter par vos amis, ou bien participiez-vous lorsqu'ils s'en prenaient à lui ?

- Je n'ai jamais participé, mais je ne suis jamais intervenu non plus… je le regrette un peu aujourd'hui. Mais il ne faut pas oublier que le Pr. Rogue n'était pas sans défense. Il nous en a fait voir de toutes les couleurs !

- Vous le méritiez ! lâcha t'elle, en fronçant les sourcils. Puis se reprenant : « Je voulais dire que… il avait bien le droit de se défendre, non ? » Nell avait la nette impression que Lupin venait à présent de tout comprendre. Elle rougit jusqu'aux oreilles, et cacha son visage derrière sa tasse, avalant lentement le liquide qui lui brûlait la gorge.

- Nell, dit il en rapprochant son fauteuil. J'ai bien compris depuis le début que vous aviez un faible pour lui… Nell ne savait plus ou se mettre.

- Ah… ah bon ? Et qu'est ce qui vous fait croire ça ? demanda t'elle, mal à l'aise sur son fauteuil, en rougissant.

- Allons, vous n'avez plus besoin de me le cacher, c'est tellement flagrant ! dit il en riant.

- Fla…flagrant ? Vous croyez qu'il a remarqué ? demanda t'elle dans un souffle, redoutant sa réponse. Lupin secoua la tête, se laissa aller en arrière et prit une gorgée de son thé avant de poursuivre.

- Severus a toujours été imperméable aux marques d'affection. De toute façon, vous êtes probablement la première à vouloir le dégeler, si c'est effectivement ce que vous cherchez. Rogue veut à tout prix que l'on pense qu'il déteste tout le monde, fait en sorte que tout le monde le déteste. Malheureusement, Je pense qu'il est probablement incapable de ressentir de l'affection. C'est un moyen de se protéger très efficace, et chacun a sa méthode. Rogue s'est construit une véritable carapace, et je crains fort qu'il n'y ai rien à faire pour la briser. En tout cas, il ne nous a jamais prouvé le contraire… Faites attention, Miss Angelrest, vous n'avez pas choisi la personne la plus facile à aimer…

- Vous croyez que je l'ai choisi ? Alors qu'il a tout fait pour me rendre la vie dure ? J'aurai préféré tomber amoureuse d'un troll plutôt que d'un sadique qui me déteste !

- Je ne crois pas qu'il vous déteste… Nell faillit s'étouffer avec le café et renversa la moitié sur sa robe. Lupin lança un sort d'evaporo, et tout revint à la normale. C'est lui qui m'a conseillé de vous apporter quelque chose à manger hier soir, continua t'il. Il savait que vous n'alliez pas venir.

- Quoi ? Mais pourquoi il n'est pas venu me l'apporter directement ? Je l'aurai accueilli à bras ouverts !

- A mon avis, je n'étais pas trop censé vous dire qu'il s'agissait de son idée. Je crois qu'il s'inquiète plus pour vous que ce qu'il aimerait laisser croire. Mais ne vous faites pas d'illusions. Même si Rogue vous « apprécie », ou qu'il cherche à vous protéger ou vous aider d'une manière ou d'une autre, il risque de tout faire pour que vous ne vous en rendiez pas compte. Et il n'osera certainement jamais se l'avouer. Il est trop fier pour cela. Mais nous sommes peut-être en train de spéculer dans le vide. Rogue est un homme si secret… je ne veux pas me risquer à tenter de l'analyser alors que je ne le connais qu'à peine.

- J'aimerai tant mieux le connaître, dit Nell rêveusement…

- Si Rogue savait que quelqu'un s'intéressait réellement à lui, je me demande ce qu'il penserait, soupira Lupin. En tout cas ne vous laissez pas abattre par sa méchanceté apparente. Il est comme ça…

- Je sais. Peut-être qu'il faut que je tente une nouvelle approche, être moins aggressive avec lui… Je regrette presque de lui avoir dites toutes ces choses. Il m'a dit que je perdais mon temps, à chercher ainsi à le blesser, mais peut être a-t-il vraiment été atteint…

- Vous l'avez insulté ? Et il ne vous a pas rendu la pareille ?

- Oh si, c'est même lui qui a commencé lorsqu'il m'a maltraité quand j'étais son élève à Poudlard… C'est vrai, il m'a vraiment fait du mal… mais à présent, lorsque je le vois sous le nouvel angle que vous venez de m'exposer, je peux comprendre qu'il ai réagit violemment. Quoiqu'il n'a pas vraiment d'excuses pour m'avoir martyrisé lors de mon bref séjour à Poudlard !

- Tant mieux si vous le prenez comme ça. Mais je vous le répète. Rogue n'est peut-être pas un homme méchant, mais il sait mordre la ou ça fait mal ! dit il en riant. Nell éclata de rire.

- Il suffit de ne pas le provoquer, dans ce cas ! Je suis sûre que d'ici peu je pourrais bien m'entendre avec lui ! A nouveau, Lupin secoua la tête, en levant les yeux au ciel et en souriant.

- L'amour vous aveugle, Nell… Elle se leva et marcha vers la fenêtre, les bras croisés, l'air ailleurs.

- Oui… peut-être… soupira t'elle.

- Allons, venez, je vais vous faire visiter le parc ! Je viens vous chercher après m'être habillé !

Nell fut ravie. Elle finit les dernières gouttes de son café, et sortit.

Devant sa porte, Nell mis quelques secondes avant de retrouver la clé de sa chambre. «Bon sang de… grmmblll… » grommela t'elle. « Bonjour à vous aussi, Angelrest » fit une voix lugubre qu'elle ne connaissait que trop bien. Ses clés lui échappèrent des mains. Elle les ramassa et se retourna, le souffle coupé, tous les muscles de son corps raidis par une soudaine angoisse.

- Alors vous rendez visite au Pr. Lupin dès l'aube en réveillant tout le monde ? Du miel empoisonné coulait sur ses mots.

- Seriez-vous jaloux, Pr. Rogue ? répondit elle, l'air fier, ses yeux braqués dans les siens. Jamais Rogue n'avait paru aussi offensé, aussi horrifié. A nouveau il n'eut pas le temps de répondre, elle avait déjà disparu derrière la porte de sa chambre. Pendant quelques instants, Rogue se tint immobile sur le pas de la porte. Puis il posa doucement sa main sur le bois rugueux. « Peut-être est-ce mieux ainsi… » Murmura Rogue. Il laissa retomber sa main mollement, et retourna dans sa chambre.

Dans sa chambre, Nell se jeta sur son lit et croisa les bras derrière la tête. Pour la première fois depuis des lustres, elle avait la délicieuse impression que tout allait parfaitement comme elle voulait. Lupin était un type formidable. Compréhensif, intelligent… elle avait eu beaucoup de chance de le rencontrer. Enfin, elle sentait qu'elle venait de se faire un ami. Puis elle repensa à tout ce qu'ils s'étaient dit au sujet de Rogue. Son amour et sa fascination pour lui n'avaient cessé de croître après ce que Lupin lui avait révélé. Mais lui ? Que pensait il d'elle ? Lui avouer ses sentiments était bien évidemment exclu… La jeune femme n'avait aucune envie de devenir la risée de Poudlard ! Mais après tout ce que Lupin lui avait dit… Oui, peut-être Rogue l'aimait il un peu… On frappa à sa porte. Elle eut le réflexe de s'arranger les cheveux devant le miroir, puis ouvrit. Lupin lui souriait. « C'est bon je suis prêt ! Et vous ? » « Bien sûr ! » Dit-elle en prenant le bras qu'il lui offrait. Et ils descendirent tous deux vers le parc enneigé, éblouissant sous les rayons d'un soleil chaud et généreux.

Depuis sa fenêtre, Severus Rogue regarda Lupin et Nell se promener dans le parc. Il les haïssait plus que tout à ce moment là. Ils avaient l'air si heureux. Nell avait l'air si heureuse… et lui ne dormait plus, ne mangeait plus, n'avait plus aucun plaisir à retirer des points des griffondors depuis le jour où ils s'étaient recroisés à Pré-au-Lard, et la situation venait de s'aggraver. Rogue n'arrivait plus à se concentrer sur ce qu'il faisait, et il ne pensait plus qu'à une seule chose, plus qu à une seule personne. Une personne qui avait mis ses faiblesses à nu, l'avait dépouillé de sa carapace protectrice. Il la détestait. Il aurait voulu qu'elle disparaisse loin de lui, qu'il ne la revoie plus jamais. A chaque fois qu'il croisait son regard, il sentait ses entrailles s'embraser… il ne le supporterait plus longtemps. Bientôt, le seigneur des ténèbres ferait appel à lui. Comment pourrait-il, malgré ses dons d'occlumancie, cacher cette passion naissante, irraisonnée, cette débauche d'émotions incontrôlables, insupportables, et mener à bien sa mission ? Sa souffrance ne faisait que grandir à mesure que les jours, les heures, les secondes passaient. Severus Rogue savait qu'une telle situation pourrait mettre la vie de dizaines, voire de centaines de sorciers en danger. Un plan avait germé dans son esprit, tandis que son cœur ne cessait de se consumer davantage. Il fallait en parler à Dumbledore.

- Alors, parlez moi un peu de vous, Mlle Angelrest, fit Lupin, tandis que leurs pas s'enfonçaient dans la neige jusqu'au mollet. Nell leva les yeux vers le ciel grisâtre, l'air pensive, et légèrement mélancolique.

- Bah, il n'y a pas grand-chose à dire sur mon passé… J'ai mis beaucoup de temps pour le mettre derrière moi, vous savez… Ce n'est pas facile, d'être une…Nell appréhendait la réaction de Lupin. « D'être une Cracmolle… » Elle risqua un regard vers Lupin. Il ne parut pas surpris.

- Oui, le Pr. Rogue nous a mis au courant, répondit-il. Je comprends que vous ne vous sentiez pas vraiment à votre place parmi nous. Sa voix était pleine de compréhension, de douceur… Nell comprit à ce moment qu'elle pouvait vraiment tout lui confier.

- Bon, mais je vous préviens, ce sera long… Lupin hocha la tête en souriant, et posa une main encourageante sur son épaule.

« Je ne sais pas où je suis née, ni qui sont mes parents. S'ils sont vivants ou morts, je n'en sais rien. Ils ne m'ont jamais vraiment manqués… Autrefois, quand je me posais des questions sur ce qui avait pu se passer, j'étais persuadée qu'ils m'avaient abandonnés parce que je n'arrivais pas à la hauteur de leurs espérances… Mes premiers souvenirs datent de l'époque où je devais avoir cinq ou six ans. Une famille de riches Moldus, curieux d'avoir un enfant de sorciers, m'a adopté. Ce fut une catastrophe. J'avais des pouvoirs à l'époque, des pouvoirs que j'ai fini par perdre vers l'âge de onze ans. De pouvoirs de sorcier, mais que je n'ai jamais su maîtriser correctement, et certaines habilités se manifestaient parfois sans que j'en sois responsable. Ainsi, j'ai détruit la plupart des meubles de la maison… J'ai même blessé sans le vouloir ma demie soeur, une gamine répugnante qui ne connaissait que les mots Ken et Barbie. Mais ils n'ont plus voulu de moi quand j'ai mis le feu à leur maison. Je les comprends… Mais j'étais tout aussi contente de me débarrasser d'eux… Ils ne me maltraitaient pas, mais je n'étais qu'un phénomène de foire pour eux. Ils m'obligeaient à faire des tours stupides pour amuser leurs meilleurs amis. J'ai suivi ma scolarité dans une école privé où je n'avais évidemment pas d'amis, et à onze ans j'ai reçu la fameuse lettre d'admission à Poudlard. Je me réjouissais tellement ! Enfin un monde où je ne serai pas considérée comme un monstre qui amuse la galerie ! Je me suis prit la plus belle claque de ma vie à ce moment la. Mes pouvoirs se sont brusquement mis à diminuer et bientôt, au cours du mois de novembre de ma première année ici, un professeur, devinez qui, m'a confisqué ma baguette. Je n'étais plus capable de reproduire le moindre sort, et ma maladresse avait empiré. C'était horrible. Je me faisait railler, voire même rossée, par un bon nombre d'élèves. Pour finir, j'ai été renvoyée, mais pas question de retourner chez les moldus. J'ai donc été placée par Dumbledore lui-même dans une famille de sorciers, toujours très occupée par leurs cinq enfants qu'ils ne purent pas trop s'occuper de moi, à part me nourrir et me loger. Je n'ai jamais eu trop de problèmes avec mes demi frères et sœurs, mais j'étais devenu si asociale que je n'ai jamais vraiment pu me lier avec eux. J'ai suivi par correspondance des cours de moldus, en vue de peut être y trouver un travail misérable une fois mes vingt ans passés. Mais j'ai tellement été traumatisée par mes anciens parents adoptifs que je n'ai jamais pu remettre les pieds chez les moldus. De toutes façons, ils étaient ravis de me voir quitter la maison familiale le jour où j'ai détruit une urne funéraire qui contenait les cendres d'une vieille parente… Alors, Dumbledore est venu à la rescousse, et a réussit à me dégotter cette place aux trois balais, il y a trois mois. Là aussi, j'ai pu démontrer mes talents de maladresse. Ce fut très dur au début mais maintenant je me rends compte que cela m'a quand même beaucoup appris. Je n'ai encore rien cassé ici ä Poudlard !. Honnêtement, je crois que je ne me suis jamais autant plu dans un endroit qu'ici ! Même si je sens que Rogue va me mener la vie dure… » Nell partit d'un grand rire. Lupin la regarda en souriant. Elle se sentit si soulagée, si légère !

- Voilà. Merci de m'avoir écoutée, j'espère ne pas vous avoir ennuyé… fit Nell, un peu gênée de s'être confiée si vite.

- Je crois que l'on peut se tutoyer maintenant, répondit Lupin, un air de malice brillant dans ses yeux jaunes.

- Et vous… euh toi ! Parlons un peu de toi ! s'écria Nell toute enthousiasmée d'en savoir plus sur cet homme.

- eh bien, vois-tu, Nell, je n'ai pas eu un passé aussi difficile que le tien, mais j'ai aussi du vivre avec un terrible handicap… Nell tendit l'oreille, intriguée. « Quand j'étais jeune, j'ai été mordu par un loup garou. Et depuis, à chaque pleine lune, je me change en une créature terriblement dangereuse et n'ai plus aucune conscience de ce que je fais. Encore une fois, remercions Dumbledore pour ce qu'il a fait pour nous deux ! Pour éviter que je mette la vie de mes propres amis en péril, il m'a offert la possibilité de me reclure dans la Cabane Hurlante à chaque transformation. Mais mes amis ne voulaient pas que je me sente rejeté, et sont tous devenus des Animagi. Sirius était un chien noir, James un cerf et Peter un rat. A chaque fois que je devenais loup je pouvais donc passer le temps avec mes amis, jusqu'à ce que je redevienne humain. C'était quand même le bon vieux temps. Mais arrivé à'âge adulte, ce fut la galère. Je n'ai jamais pu trouver de travail et j'ai du enchaîner les petits boulots, que je ne gardais pas très longtemps, en raison de mon handicap. Il y a quatre ans, Dumbledore m'a offert le poste de défense contre les forces du mal, mais je ne suis resté qu'un an, jusqu'au jour où le Ministère de la Magie finit par découvrir ma véritable nature. Mais me voilà de retour, et je crois qu'il ait de fortes chances pour que j'y reste !

- Je l'espère, fit Nell, le regardant plus attentivement. C'est vrai qu'il y avait quelque chose de… lupin dans sa physionomie. Il lui rappela Wolfseye, l'opticien qui lui avait refait ses lunettes. « Mais dites moi, commença t'elle, comment faites-vous pour la période de la pleine lune à présent ? »
-Ah, j'allais oublier de mentionner que le Pr. Rogue me prépare chaque mois une potion qui me permet de garder mes sens et mes pensées humaines. Je reste dans mon bureau sous la forme d'un loup, certes, mais un loup inoffensif et tout à fait docile.

- Pauvre Pr.Rogue ! Il finit toujours par avoir le bon rôle, même si on ne peut s'empêcher de vouloir lui attribuer le mauvais ! Tous deux partirent d'un grand éclat de rire.

- C'est vrai ! dit Lupin. Même s'il affiche toujours le même dégoût à m'amener ma potion… Tiens cela me rappelle qu'il ne faut pas que j'oublie de lui demander une fiole, la pleine lune a lieu dans quatre jours…

Nell et Lupin avaenit presque fait le tour complet du château. Remus lui montra quelques hauts lieux, comme cet endroit du loch où apparaissait le plus souvent le monstre marin qui hantait ses profondeurs, ainsi que le Saule Cogneur et la racine sur laquelle il fallait appuyer pour l'empêcher de nuire. Le temps passa si vite qu'ils eurent la certitude que la cloche du repas avait sonné trop tôt. Alors, tranquillement, ils prirent le chemin du retour, tous deux ravis d'avoir pu faire plus ample connaissance.