Merci pour les reviews ! j'espère que ce chapitre vous plaira, les choses sérieuses commencent. Si jamais cela vous intéresse, j'ai fait une illustration de ce chapitre, vous trouverez le lien dans mon profile !
Et merci à tous ceux qui passent ! n'hésitez pas à me laisser une petite review en passant !
Chapitre 7
- Merci pour cette fantastique balade, Remus ! s'écria Nell quand ils eurent regagné le Grand Hall où se donnait le repas de midi. Ils étaient sortis près de trois heures et avaient failli oublier le déjeuner.
- Merci à toi, Nell ! répondit Lupin. Alors si on allait manger ?
- Allons-y ! Puis ils dirigèrent vers la table des professeurs. Nell chercha immédiatement Rogue du regard. Il n'était nul part. Pendant quelques instants, elle se sentit comme abandonnée, seule au monde, une vague d'espoir qui était venu lui emplir la poitrine finit par retomber dans ses talons. La voix de Lupin la tira de ses pensées, et fit renaître le sourire sur ses lèvres « Alors tu viens ? »
Quand Nell traversa le Grand Hall, elle se sentit observée par les centaines de paires d'yeux braqués sur elle. De nombreux chuchotements s'élevèrent dans les airs quand elle passa à côté des tables des quatre maisons. « Eh ! C'est le crapaud à lunettes des Trois Balais ! » Nell n'eût même pas besoin de regarder la personne qui venait de l'insulter. « 20 points enlevés à Serpentard, Malfoy… » dit-elle en redressant la tête, dandinant légèrement des hanches, suffisamment fort pour que tout le monde l'entende. Beaucoup d'élèves partirent d'un grand éclat de rire. Elle vit Lupin, qui venait de s'asseoir à table, dissimuler un sourire derrière sa main. Soudain quelqu'un se leva parmi les élèves, et se dirigea vers elle, suivi par trois autres personnes. Nell reconnu Harry, Ron, Hermione et Neville. Ils lui firent leurs plus beaux sourires.
- Mlle Angelrest, vous avez pu venir à Poudlard ! commença Hermione.
- Oui, c'est vraiment chouette ! Le Pr. Dumbledore vous a présenté hier soir mais vous n'étiez pas là, continua Neville.
- Oui, nous aussi ça nous fait plaisir que vous soyez parmi nous ! Rajouta Ron
- M…Merci, fit Nell, spécialement touchée. Et merci à toi Harry, merci beaucoup ! Même si je sais que tu m'as menti. Harry sourit gauchement. « Vous n'auriez pas accepté sinon… » Fit-il en souriant. Nell éclata de rire. « C'est vrai ! » Puis ils reprirent tous leurs places, et Nell rejoignit la table des professeurs.
- Alors vous vous plaisez ici, Mlle Angelrest ? demanda Dumbledore, en prenant un ton plus formel, tandis qu'elle prenait place aux côtés de Lupin.
- Ah oui ! Et j'ai hâte de commencer ! répondit Nell, toute enthousiasmée.
- Nous sommes très heureux que vous ayez accepté de nous prêter main forte, Mlle, dit Mcgonagall. Il était temps !
- Eh bien c'est avec grand plaisir que je le ferai ! Et le reste du repas se passa dans les meilleures conditions. Nell avait tant à faire qu'elle n'eut presque pas le temps de penser à Rogue. Elle passa une excellente journée pendant laquelle elle se familiarisa avec les tâches qui allaient devenir quotidiennes à partir du surlendemain, mais ne pu s'empêcher de sentir qu'un vide s'était creusé dans son coeur. Rogue lui manquait. Il n'avait pas été présent au repas de midi, ni au repas du soir. Alors qu'elle lisait, confortablement calée dans la fauteuil de sa chambre, la jeune femme se dit qu'elle lui apporterait à manger plus tard. Peut-être qu'il la verrait moins comme une nuisance, mais comme quelqu'un qui se soucie un peu de lui. Quelqu'un qui pourrait enfin lui apprendre à apprécier la vie.
Terré dans son donjon, Severus Rogue souffrait. Un mal insupportable s'était emparé de lui, rongeant son âme. Il avait l'impression que sa tête allait exploser, que son cœur allait se rompre. Assis derrière son bureau, son visage pâle et émacié reposant dans ses mains noueuses, il attendait l'arrivée de Dumbledore. Le maître des potions venait de prendre une décision capitale par rapport à cette situation ingérable, mais l'accord du vieux sage était indispensable. Sans l'approbation de Dumbledore, jamais ne pourrait-il supporter vivre à quelques mètres de celle qui le torturait. A cause de sa présence, tous ses pires souvenirs lui étaient revenus à l'esprit, toutes ses anciennes cicatrices s'étaient brusquement rouvertes, laissant ainsi échapper une partie de son âme, mise à nue. La mort affreuse de la seule femme qu'il n'eût jamais aimé, Lily Evans, était revenue le hanter… Un souvenir qu'il avait mis des années à taire, et à enterrer au fond de lui-même. Et ces yeux clairs, miroirs qui reflétaient ses détresses les plus secrètes... Ces formes rondes qu'il devinait à travers ses robes délavées qui éveillaient en lui des sensations voluptueuses et désarmantes… Non, il n'en supporterait plus davantage. Il fallait en finir… A cet instant, trois coups furent frappés. Rogue s'attendait à voir Dumbledore, mais ce fut Lupin qui attendait à l'extérieur.
- Remus… Je suppose que tu viens pour ta potion ? demanda t'il, glacial.
- Bien vu, Severus, répondit Lupin, entrant dans le bureau l'air suspicieux. Les cernes profonds et le teint verdâtre de son collègue ne lui avaient pas échappés. Je dois partir ce soir, et la pleine lune aura lieu bientôt. Il y eut un silence. Rogue tourna autour de Lupin, les bras croisés dans le dos, le regard haineux et brillant.
- Alors, tu sembles bien t'entendre avec la cracmolle ? Siffla t'il, avec un sourire chargé d'amertume. Lupin fronça les sourcils.
- Cesse de me tournoyer autour comme un vautour, dit il, le ton légèrement menaçant. Ce ne sont pas tes affaires.
- Je crois qu'elle est un peu jeune pour toi, non ? Continua Severus sur le même ton de fausse ironie. C'en fut trop. Lupin frappa du poing sur la table. Rogue eut un léger sursaut qu'il n'était pas parvenu à contenir.
- Severus, donne moi ce que je t'ai demandé... Le regard de Lupin brillait d'une fureur contenue. Mais Rogue ne parut pas impressionné pour autant.
- Elle te rappelle le bon vieux temps, où toi et tes amis séduisiez les jeunes filles, avec vos airs de rebelles, n'est ce pas ? Lupin, plus rapide que l'éclair, saisi Rogue par le col. « Ne t'avises plus jamais d'insulter la mémoire de James et de Sirius. Tu es juste rancunier, parce que tu n'as jamais pu poser la main sur Lily, n'est ce pas ? Il n'y a rien entre Nell et moi, et si tu t'avises de lui rendre la vie dure pendant mon absence, je te jure que tu le regretteras… C'est la dernière chose dont elle a besoin » conclut-il entre ses dents serrées. Il lâcha le col du professeur de Potions, et saisi la fiole qui se trouvait sur la table. Rogue le regarda quitter son bureau sans mot dire. Au moins, une de ses craintes inavouables venait de s'envoler…
Il était dix heures lorsque Nell eut soigneusement empaqueté quelques restes du succulent dîner, une moitié de poulet à la sauce au vin, du pain, des pommes de terre rôties et quelques autres petits amuse-gueules. Ne sachant pas trop ce que Rogue préférait, elle avait pris les aliments au hasard, avant de les déposer dans le baluchon. Sans perdre un instant, le cœur léger à l'idée de faire plaisir à quelqu'un, elle monta vers les appartements des professeurs et, après une longue inspiration, frappa trois coups sur la porte de Rogue. Pas de réponse. Elle attendit quelques instants. Toujours rien.
- Il doit être dans son donjon, dit une voix de femme derrière elle. Nell reconnut Mme Chourave. Vous prenez cet escalier, ensuite vous allez à droite, puis vous prenez l'escalier sur la gauche. C'est une grande porte en ébène.
- Merci beaucoup Professeur ! Bonne nuit ! s'écria Nell, tout sourire, se précipitant dans le direction que lui avait indiqué Chourave.
Nell descendit le dernier escalier et surgit dans le couloir. La porte du bureau de Rogue était ouverte et elle eut tout juste le temps d'apercevoir Dumbledore entrer dans la salle. Il ne semblait pas l'avoir remarqué. La porte se referma en grinçant. L'endroit était lugubre, humide et froid. Mais Nell aimait le contraste qu'offrait cet endroit avec les couloirs illuminés par les vitraux colorés des étages supérieurs. Elle s'approcha de la porte, attendant le plus sereinement la fin de l'entrevue entre Dumbledore et Rogue. Mais la patience n'était pas son fort. Quelques paroles animées se glissaient jusqu'à ses oreilles, à travers les interstices du bois. Sa curiosité plus forte que tout, elle mourrait d'envie d'en entendre davantage. Ecoutant son instinct, elle colla son oreille contre la porte.
- Etes vous sur de ne pouvoir éviter cela, Severus ?
- Non, M. le directeur. Il faut que je fasse cette potion d'Inhibition. Ils risquent d'utiliser ce point faible et de le retourner contre moi. Et d'autres personnes pourraient être en danger.
- Je comprends, mais ce que vous vous apprêtez à faire sera irréversible…
- Honnêtement, je pense que cette potion est indispensable, si nous voulons menez notre mission à bien. Il n'y a pas d'autre moyen… Vous m'avez dit qu'elle ne doit pas quitter l'école, dans ce cas, je ne peux rien faire d'autre. J'en suis désolé.
Il y eut un long silence. Le cœur de Nell tambourinait si fort dans sa poitrine qu'il semblait pouvoir couvrir les voix des deux sorciers.
- Très bien. Si cela peut éviter le danger, dans ce cas je vous donne ma permission. Mais je ne le fais pas de gaieté de cœur… Réfléchissez bien. Vous savez que l'amour reste notre meilleur arme contre Voldemort.
- Permettez moi d'en doutez, mais merci, M le directeur. Il y eut quelques bruits de pas qui se dirigeaient vers la porte.
Nell, le visage pâle et le corps tremblant, étouffa un hoquet de surprise et se précipita dans les escaliers. Quand Dumbledore sortit, elle fit mine de tranquillement descendre les escaliers.
- Pr. Dumbledore ? Vous ici ? fit elle, de la manière la plus anodine possible. Mais elle eut beaucoup de peine à masquer la nervosité dans sa voix.
- Tiens, Mlle Angelrest ! dit il tout sourire. Vous venez apporter quelque chose à grignoter au professeur ? C'est très gentil de votre part. Mais attention, il mord, ce soir ! Bonne nuit !
- Bonne nuit ! dit-elle.
Pendant quelques instants, Nell se retrouva face à la grande porte d'ébène. Elle repensa à ce qu'elle avait entendu. Potion d'inhibition ? Elle savait parfaitement de quoi il s'agissait. Ce breuvage empêchait à la personne qui en prenait de ressentir la moindre émotion forte. Elle était très compliquée à réaliser, il fallait trois jours pour sa fabrication. Et irréversible. Mais Nell ne pu admettre ce qu'elle impliquait. Severus Rogue s'apprêtait à réaliser cette potion parce qu'il avait développé des sentiments incontrôlables. Mais quelle était cette mission qu'il devait accomplir ? Pourquoi ? que se passait-il ? La jeune femme, dépassée par ce qu'elle venait entendre, l'esprit submergé par un flot de questions, ne comprenait qu'une seule chose : Rogue allait se débarrasser de ses émotions. Passant une main dans ses cheveux, elle tenta vainement de calmer les battements effrénés de son coeur. Chaque muscle de son corps tremblait furieusement. Avant qu'elle ne s'en rende compte, elle avait frappé quatre coups sonores à la porte.
- Entrez. Le ton de Rogue était grave, sombre. Rien sur son visage impassible ne trahissait le bouillonnement infernal de ses entrailles, réveillé par le regard étrange que la jeune femme venait de lui lancer.
Nell s'avança timidement sur le pas de la porte, les joues roses, le souffle court. Il se tenait là, devant elle, le visage éclairé par la flamme de la cheminée.
- Angelrest. Que faites vous ici ? demanda t'il froidement, en se levant lentement de son siège. Il contourna la table. Une mélancolie surgit des tréfonds de son âme et se logea dans ses yeux. Nell choisit d'ignorer la haine qui s'y lisait, une haine qui cherchait à masquer ses sentiments véritables. Elle eut l'impression que le sol s'effondrait sous ses pieds.
- Je… je me suis dit que vous deviez avoir faim, bafouilla t'elle, complètement à sa merci, alors je vous ai amené un petit quelque chose… Nell ne pouvait quitter son regard des yeux. Sans regarder ce qu'elle faisait, elle défit nerveusement le baluchon. Tout se renversa sur la table. Rogue ne cessait de s'approcher d'elle, ses yeux noirs et brûlants plongés dans les siens.
- Pr. Rogue… je… Nell ne pu terminer sa phrase. Brusquement, Rogue la saisit par le col avec ses deux mains. Son visage ne fut plus qu'à quelques centimètres du sien. Son regard changea totalement. Nell senti le plus torturé des baisers lui brûler les lèvres. Il la lâcha aussitôt et se retourna.
- Partez… murmura t'il dans un souffle, le dos courbé, sa tête entre ses mains. PARTEZ OU VOUS MOURREZ ! hurla t'il, la voix secouée par un tremblement. Nell ne bougea pas, abasourdie, les lèvres engourdies par le baiser passionné qu'ils venaient d'échanger.
- JE VOUS AIME, SEVERUS ! Hurla t'elle, les yeux remplis de larmes. Il se retourna brusquement, une expression d'horreur sur le visage.
- NE PRENEZ PAS CETTE POTION ! VOUS N'EN AVEZ PAS BESOIN ! je vous en prie… elle s'effondra à terre, tremblante. Rogue s'approcha d'elle. Il laissa son regard se plonger dans le feu qui grondait dans la cheminée.
- Je ne puis faire autrement. Partez maintenant, ou dois-je vous le faire comprendre autrement ? Sa voix se voulait menaçante, mais ses paroles étaient emplies d'une immense douleur. Nell se releva. Elle ne pouvait pas le laisser faire.
-Mais pourquoi ? Vous m'aimez ! dit elle en se tenant devant lui, les yeux brillants.
- NON ! hurla t'il, en se retournant, son visage si près du sien qu'elle cru qu'il allait l'embrasser à nouveau. Otez cette image ridicule de votre esprit, et disparaissez de ma vue.
- JAMAIS JE NE VOUS LAISSERAI FAIRE ! Rogue avait maintenant sa baguette dans la main. « Ne m'obligez pas à vous faire du mal, Angelrest… je vous en prie, partez… » Sa voix fut si triste, si profondément déchirante, que Nell en eut les larmes aux yeux. Elle s'éloigna de lui, et fit mine de partir. Et une dernière fois, elle se précipita vers lui, lui attrapa le visage entre ses mains et l'embrassa de toute la force de son âme. Elle sentit une main se poser sur sa taille. Avec une douceur qu'elle n'aurait jamais soupçonnée, il lui caressa les cheveux, et l'embrassa de plus belle. Leur étreinte dura encore quelques secondes, et Nell s'arracha doucement à ses bras. Elle baissa les yeux, n'ayant plus la force de soutenir son regard. « Je n'oublierai jamais. » murmura t'elle. Et sans se retourner, elle quitta le bureau de Rogue, laissant derrière elle un homme brisé, rongé par les regrets, et dévoré par une passion plus puissante que jamais, inavouable et insatiable.
Nell était désespérée, anéantie… il fallait qu'elle quitte ces lieux maudits le plus vite possible. Ne pouvant plus dissimuler ses larmes, elle monta jusque dans sa chambre et se précipita sur son lit. Pourquoi ? POURQUOI ? Ce seul mot lui revenait tout le temps à l'esprit. Elle n'arrivait pas à supporter cette idée. Rogue l'aimait, mais il allait tout faire pour se débarrasser de cet amour. Mais s'il savait à présent qu'elle l'aimait en retour, pourquoi n'avait il pas abandonné cette idée de Potion d'Inhibition ? Il n'avait plus besoin de souffrir ! Elle était là ! Il y avait enfin quelqu'un sur terre qui ressentait autre chose que de la haine à son égard…qui devait il protéger, pourquoi avait il parlé d'être un danger ? Avait-il peur de représenter un danger pour elle ? Tout cela n'avait aucun sens… Une horrible sensation la tenailla au ventre lorsqu'elle repensa à leurs baisers... Rogue avait du l'embrasser parce qu'il savait qu'il avait là une seule et unique occasion pour lui exprimer ce qu'il ressentait à son égard, avant de devenir totalement insensible. Nell n'avait jamais eu aussi mal de sa vie. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Il fallait l'empêcher de boire cette potion… il fallait en parler à Lupin.
Severus Rogue l'avait regardé disparaître de sa vie sans broncher. Il ne pouvait se permettre de l'aimer, même si elle, Nell Angelrest, cette jeune Cracmol, cette femme qui l'avait tant détesté quelques semaines auparavant, était tombé amoureuse de lui. Il fallait qu'il ne ressente plus rien pour elle, s'il voulait continuer son travail d'espion pour Dumbledore chez les Mangemorts. Rogue faisait les cents pas dans son bureau. Il s'en voulait terriblement de l'avoir embrassée, et de ne pas l'avoir repoussée lorsqu'elle s'était précipitée sur lui une seconde fois. Sur le moment, il avait failli céder à sa demande de ne pas toucher à la potion. Rogue sentit ses entrailles se retourner à la pensée qu'il ne pourrait plus jamais la toucher. Il ne pouvait s'empêcher de la haïr pour ce qu'elle lui faisait subir. Il avait cultivé cette haine pendant des semaines, refoulé ses sentiments depuis le début, et tout fait pour qu'elle le déteste en retour, mais un lien plus fort que la haine s'était tissé entre eux, un lien qu'ils n'avait même pas vu venir. Stupide gamine. Il avait fallu qu'elle l'aime ! Si elle ne lui avait pas avoué ses sentiments, il aurait eu moins de scrupules à détruire son côté émotionnel. Mais maintenant, Rogue souffrait plus que jamais. Le seul élément qui aurait pu apporter un peu de magie à sa vie avait disparu pour toujours. Il fallait réaliser cette potion. La sachant amoureuse, et prête à vouloir de lui, infâme professeur de potion graisseux et mal-aimé, avait décuplé son désir d'abandonner la concoction du breuvage. Mais il la mettrait elle aussi en danger. Si les Mangemorts apprenaient qu'il était amoureux, et si sa traîtrise envers Voldemort démasquée, c'est à elle qu'ils s'en prendraient. Severus Rogue avait longtemps réfléchi. Le sacrifice auquel il allait se livrer en valait la peine. Plus que tout au monde, il voulait protéger la femme qu'il aimait. Il avait déjà vu Lily se faire torturer et mourir sous ses yeux, sans avoir pu lever le petit doigt…. Il n'allait pas laisser Nell s'exposer à ce danger. Lentement, Rogue se dirigea vers une armoire et prit les ingrédients qui allaient détruire le seul lien pour lequel il aurait pu donner sa vie.
- Remus ! Ouvre moi, je t'en prie ! Toujours pas de réponse. L'angoisse grandissait dans son ventre. « Mais bon sang, ou est il ! » Elle descendit vers le Grand Hall. Peut-être n'avait il pas terminé le repas, mais cela l'aurait beaucoup étonnée, il était déjà bien tard. Comme elle s'y attendait, il ne s'y trouvait pas. Mais un petit groupe de personnes était rassemblé près de l'entrée principale. Elle courut vers eux. Elle reconnu Dumbledore, Mcgonagall, et quelques autres professeurs.
- Est ce que le Pr. Lupin est ici ? demanda t'elle le souffle court.
- Nell ! Elle reconnu la voix de Lupin. Elle fonça vers lui.
- Il faut que je te parle ! C'est… c'est très urgent…
- Je suis désolée Nell. On m'a envoyé en mission, je dois partir sur le champ…
- Une mission ? Elle regarda les autres professeurs. Aucun d'eux ne semblait vouloir lui répondre.
- Je reviens dans deux semaines… tu vas me manquer… dit Lupin en la prenant dans ses bras.
- Toi aussi… J'ai vu Severus Rogue, je crois… je crois qu'il ressent quelque chose pour moi… murmura t'elle à son oreille. Lupin parut déconcerté. « Tu n'as pas l'air très ravie ! » Chuchota t'il à son tour. Nell ne pu que secouer la tête, en tentant de retenir ses larmes. Lupin sortit, suivi des différents professeurs. Il accéléra légèrement le pas en se dirigeant vers un carrosse. Le même genre de carrosse qui l'avait amenée, elle, a Poudlard, deux jours plus tôt… quand il monta dans le fiacre, il se retourna vers Nell. « Potion d'Inhibition » murmura t'elle en baissant ses yeux emplis de larmes. Lupin ne parut pas si surpris. Il la regarda tristement. « Je promets de t'écrire ! » lui lança t'il alors que le véhicule s'ébranlait. « Au revoir, Remus », eut elle tout juste le temps de dire. « Prenez soin de vous ! » lança Dumbledore. Les autres professeurs le saluèrent aussi. Nell vit le carrosse s'enfoncer dans la nuit, puis s'en retourna vers sa chambre. Si regard avait croisé celui de Dumbledore, elle y aurait décelé cette infinie tristesse qui avait assombri les yeux de Severus Rogue, quelques instants plus tôt.
De retour dans sa chambre, Nell laissa libre cours à son mal-être. Elle pleura longtemps… Etourdie par sa tristesse, elle ne pouvait plus réfléchir correctement. Le délire s'empara de son esprit pendant une bonne partie de la nuit. Rogue, son baiser, tout ce qu'ils s'étaient dits, tous ces moments qu'elle avait vécus, n'auraient bientôt plus aucun sens pour lui. Pendant qu'elle se tordrait de douleur et de tristesse dans son lit, lui resterait impassible, et aura bientôt oublié tout ce qui les liait. Elle ne serait plus rien pour lui. Juste un autre être vivant composé des mêmes gènes, comme lui… N'importe qui. Rien. Personne…
Elle délira jusqu'à l'aube, brisée par la fatigue. Mais c'est parfois dans ce genre de moment que vient l'illumination. Et Nell l'eut au moment où l'aube timide se levait, quelques instants avant de sombrer dans un sommeil chargé de cauchemars.
