Tout d'abord, je n'ai rien contre la ciboulette ! XD je voulais juste incorporer un produit que l'on pourrait trouver facilement dans une alimentation quotidienne, alors j'ai choisi la ciboulette. Je m'excuse une fois de plus pour les fautes et les incohérences (à la base, Nell devait commencer à travailler comme assistante dans ce chapitre, mais bon, je ne suis pas douée pour les timelines !)
Je remercie du fond du cœur les reviewers de cette fanfic, quel bonheur d'ouvrir sa boite de mail et de voir une jolie petite review toute fraîche qui vous attend !
Sinon, petite précision pour ce chapitre : dans la première version, Nell cherchait à se suicider. C'est cette scène qui m'a donné envie de changer cette fic tant elle ne correspondait pas à l'idée que je me suis faite de Nell. Pour moi, cela représente le cliché ultime du monde des fanfics où les persos s'automutilent… Rien à voir avec l'univers de Potter. Disons que cela s'est un peu trop vu !
Au départ, Nell se conforte dans une victimisation puérile, mais au fur et à mesure, son comportement et sa maturité vont évoluer. Nell aime Rogue, bien sur, mais l'amour propre qu'elle a retrouvé en revenant à Poudlard prend petit à petit le dessus sur son émotivité.
Pour ce qui est du personnage de Rogue, il restera revêche du début jusqu'à la fin. Vous ne verrez pas Rogue devenir un amant protecteur, ou un homme qui soudain va déballer ses sentiments. Il garde ces sentiments interdits pour lui, et, selon son humeur, il se déteste de ressentir de telles émotions, ou met toute la faute sur le dos de Nell. De plus, même si ses sentiments pour Nell sont forts, il ne se détournera en rien de sa mission. Quand même, il ne sera pas du genre à perdre son temps avec une femme alors qu'une guerre qui repose en partie sur ses épaules se prépare ! Même si Nell semble être l'héroïne de cette histoire, je remanié cette fic pour faire de Rogue le personnage central, complexe, torturé, mais en même temps capricieux, et incapable de s'avouer qu'il est amoureux.
Je préviens aussi les lecteurs qui ont déjà lu cette histoire, s'il y en a. La fin changera radicalement. Elle ne ménagera certes pas les persos, mais je ne veux pas d'une fin trop gratuitement cruelle… Certains évènements un peu… trop exagérément cruels, seront remaniés.
Et s'il y a des anciens lecteurs, je serai vraiment très curieuse de savoir si cette nouvelle version vaut mieux que la première !
Voilà. Désolée pour ce long monologue, mais je voulais juste mettre une ou deux choses au clair !
Chapitre 9
La classe de potions se trouvait dans un autre donjon du château. Quand Nell se retrouva devant la porte ce soir-là, elle redouta qu'elle ne fût fermée. Mais la chance était de son côté. Nell se retrouva dans l'ancienne classe où elle avait fait la connaissance du Pr. Rogue pour la toute première fois, des années auparavant. Si quelqu'un lui avait dit à l'époque qu'elle tomberait amoureuse de cet homme dans l'avenir, elle se serait certainement pendue… cette pensée la fit sourire. Autrefois, la jeune Cracmolle lui avait servi de souffre-douleur. Et d'un certain point de vue, c'était encore le cas aujourd'hui…
Nell choisit de s'installer sur un banc reculé, le plus loin possible de la porte, et entreprit d'allumer le feu sous le chaudron qu'elle venait de placer sur le réchaud. Un à un, selon la recette qu'elle avait soigneusement apprise, elle mis les ingrédients dans le récipient. Il lui fallu moins de dix minutes pour la terminer et la placer le contenu du chaudron, une sorte de mixture épaisse mais incolore et inodore, dans une flasque qu'elle avait réservée à cet effet. Elle rangea rapidement ce qui restait dans son sac et quitta la salle de classe.
Peu de temps après, Nell était assise sur son lit. La phase deux de son plan était achevée. Maintenant, il fallait trouver une raison pour que Rogue accepte de boire sa mixture… Pendant quelques instants, elle réfléchit à un moyen pour lui donner la potion diluée dans une boisson quelconque. Heureusement, elle en avait préparée une bonne quantité, au cas où elle devait faire face à un accident du genre « Je n'en veux pas de ta stupide boisson ! »…
- Laissez-moi tranquille avec votre thé, Angelrest, je dois travailler ! La porte du donjon de Rogue se referma violemment sur le nez de Nell. « C'était presque ça… sauf qu'il ne m'a pas tutoyé. » Elle frappa à nouveau. Quand Rogue lui ouvrit la porte, il parut plus exaspéré que jamais. Une odeur âcre s'échappait de la pièce. Nell su instinctivement que la potion d'Inhibition était sur le point d'être achevée...
- Quoi encore!
- Si vous n'acceptez pas de boire ce thé avec moi en toute amitié, j'irai partager avec Peeves le récit du merveilleux et fougueux baiser que vous m'avez donné hier soir… murmura t'elle un sourire en coin.
- Très bien, je vais le boire, votre stupide thé! s'écria Rogue, en lui arrachant la tasse des mains et l'avalant d'un trait. BONSOIR ! fit il en lui redonnant la tasse et en lui claquant la porte au visage pour la deuxième fois. « Stupide thé… » Répéta t'elle pensivement en retournant dans sa chambre, deux tasses de thé à la main, l'une remplie, et l'autre, vide. Complètement vide.
- Victoire ! s'écria Nell, en se plaquant tout de suite une main sur la bouche, de peur d'être entendue de Rogue. Lupin serait certainement fier d'elle ! Pour la première fois de son existence, elle avait mené une mission à bien. Pas une once de maladresse, pas une seule erreur, enfin, elle n'en était pas sûre, vu qu'elle n'avait pas encore pu constater des effets de sa potion... Elle espéra du fond du coeur qu'il s'administrerait sa terrible potion dans la soirée. Mais elle avait confiance en sa réussite. Si son plan fonctionnait, Rogue n'allait pas cesser de l'aimer, au contraire… et peut-être allait-il enfin comprendre qu'il ne fallait pas fuir ses émotions. Enfin, elle pourrait lui montrer le bon côté la vie, partager plein de bonnes choses avec lui… Pendant une heure, elle partit dans un grand délire de pensées positives, qui ne cessa que lorsque son estomac, toujours vide à cette heure tardive, se mit à manifester pour ses droits. Sans plus attendre, Nell sortit de la chambre et prit la direction des cuisines.
- Dobby peut-il aider la jolie Maîtresse ? Dobby a plein de bonnes choses à manger qui restent de tout à l'heure… L'elfe de maison qui sautillait autour de ses pieds commençait sérieusement à lui taper sur le système…
- Non, merci, Dobby, soupira Nell, agacée. Je peux me débrouiller… a moins que… Dobby ? Qu'y avait il au menu ce soir ?
- De la salade verte, de la viande de dinde fumée, et des petits pois carottes en accompagnement, Mme.
- Et dis moi Dobby, fit Nell en se penchant en avant les mains sur les genoux. Y avait-il de la ciboulette dans la salade ?
- Oui, Mme, un tout petit peu…
- Eh bien Dobby, commença t'elle, veux tu bien me servir une bonne grosse portion de cette fabuleuse salade verte ?
- Mais très volontiers, Maîtresse !
C'est en chantonnant que Nell retourna dans sa chambre, savourant quelque peu sa salade en chemin. Quand elle se retrouva dans le couloir de l'aile des professeurs, elle ne fut que moyennement surprise de voir sortir en trombe de sa chambre, avec son habituelle incapacité à ouvrir les portes correctement, le Pr. Rogue, le teint verdâtre, une main sur la bouche. Il passa à côté d'elle en courant manquant la renverser. « Vous n'êtes pas bien, Pr. ? » demanda t'elle, la bouche pleine de salade.
De retour dans sa chambre, Nell ne tarda pas à s'effondrer sur le lit, épuisée, mais heureuse. Rogue n'avait plus aucune excuse. Il allait devoir apprendre à vivre avec ses sentiments, et peut être même, les accepterait-il enfin. Mais Nell connaissait Rogue un minimum. Il n'allait peut être pas très bien digérer son coup pendant quelques temps, et risquait même d'être plus désagréable que jamais avec elle. Peu importe ce qu'il allait lui faire subir comme crasse. Le fait qu'il soit encore l'être humain qu'elle aimait, et pas une machine, lui suffisait amplement. Mais cette expérience lui en apprendrait beaucoup sur ses sentiments, Nell en était convaincue, et un jour, peut-être s'aimeraient-ils enfin sans contraintes. Et Nell avait hâte de voir l'aube de ce jour se lever sur sa vie.
Au petit déjeuner, Nell remarqua immédiatement que Rogue était absent. Assise à côté du Pr. Mcgonagall, elle se pencha vers elle, une fois son pain au chocolat englouti, et lui demanda si elle savait où il se trouvait.
- Je crois que le Pr. Rogue a fait une terrible indigestion, répondit elle, Mme Pomfresh doit être en train de s'occuper de lui. Si jamais l'infirmerie se trouve au troisième étage de la tour Nord. Avant de commencer vos cours avec moi, vous aurez peut-être le temps d'aller lui rendre visite. Nell la remercia, avala ce qui restait de café, et s'en fut rendre visite à sa pauvre victime, non sans sentir son estomac se nouer, et son cœur redoubler d'ardeur dans sa poitrine.
Nell n'eut aucun mal à trouver l'infirmerie. La porte était entr'ouverte, d'où lui parvenait les bribes d'une conversation particulièrement échauffée, entrecoupée par ce qui semblait être des bruits de vomissements.
- Amenez-la moi! Je vais la tuer ! Pauvre petite imbécile !
- Allons, Pr. Vous faites une allergie à la ciboulette c'est tout ! Ce n'est pas pour autant la faute à quelqu'un ! Nell recula légèrement. « Allez, assume ce que tu as fait, Nell, pensa t'elle. Et si il ne m'aimait plus à cause de cette histoire ? Si j'avais mieux fait de le laisser tranquille ? Il me déteste maintenant, j'en suis sûre… Allez, va te confronter à lui, tu verras bien ce qui va se passer ! » Prenant une profonde inspiration, Nell entra dans l'infirmerie. Elle vit Rogue adossé dans un lit, une dame en blouse blanche, replète, et l'air bienveillant assise à son chevet.
Quand Rogue se rendit compte de sa présence, il se jeta hors du lit. Nell recula, horrifiée, perdant tout son sang-froid. Elle recula instinctivement vers la porte.
- Je vais vous tuer, sombre idiote ! hurla t'il, en se précipitant vers elle, les traits déformés par la fureur.
- Severus, calmez vous, s'il vous plaît! s'écria Mme Pomfresh, le retenant par sa robe de chambre grisâtre. Nell se retrouva nez à nez avec lui, son dos contre la paroi glacée du mur. Le visage de Rogue n'était qu'à quelques centimètres du sien. Elle soutint son regard, tétanisé par la peur, hypnotisé par les yeux brûlants de haine de l'homme qu'elle aimait.
- Lâchez moi, Pomfresh, dit il plus calmement, la mâchoire crispée, et laissez nous seuls… L'infirmière lança un regard à Nell qui acquiesça tant bien que mal. Pomfresh hocha la tête, puis sortit.
- Vous venez de commettre la plus belle erreur de votre vie, Angelrest, siffla Rogue, la fixant à travers ses yeux mi-clos, faisant visiblement un effort surhumain pour ne pas l'étrangler.
- Je refuse que vous vous détruisiez ainsi. La voix de Nell se voulait ferme, mais elle ne s'éleva pas plus haut qu'un murmure. Je ne supporte pas cette idée. Vous pouvez me dire ce que vous voulez, me faire ce que vous voulez, vous ne pourrez rien y changer. Rogue ne cilla pas.
- Je vous haïs, Angelrest, vous ne savez pas ce que vous venez de faire… murmura t'il près de son oreille, sa joue frôlant la sienne. Nell trembla. Elle eut l'impression que ses jambes allaient la lâcher. Je ne veux plus jamais avoir à faire avec vous, est ce clair ?
- Vous aimez jouer avec les sentiments, n'est ce pas' souffla t'elle, cette fois-ci à l'oreille de Rogue. Elle ne pu dissimuler le tremblement de colère et de peine qui accompagnait ses paroles. Vous ne supportez pas l'idée d'être assez faible pour aimer une femme, donc il faut qu'elle souffre autant que vous pour que vous vous sentiez plus fort. Nell sentit les larmes gagner du terrain tandis qu'elle parlait. Rogue se contenta de secouer la tête, une expression de dédain sur son visage.
- Je ne vous aime pas, Angelrest, c'est là que vous vous trompez, répliqua t'il, un horrible sourire sur ses lèvres pâles.
Il y eut un silence insoutenable pendant lequel Nell sentit son coeur s'effondrer dans ses talons
- Alors, demanda t'elle d'une petite voix tremblante, comment expliquez-vous votre élan de passion il y a deux soirs ?
Rogue, contre toute attente, se redressa, et croisa les bras d'un air nonchalant.
- J'allais prendre une potion d'Inhibition, répondit-il d'une voix mauvaise, sans même la regarder. Je voulais ressentir une dernière fois ce que cela faisait d'embrasser une femme. Et je vous avais sous la main, quelle aubaine ! Nell resta abasourdie, mortifiée. Le sang dans ses veines bouillonnait. Sans crier gare, elle le gifla de toutes ses forces. Rogue ne sembla pas ébranlé pour autant. Il cilla, un sourcil levé.
- Espèce de… ! hurla t'elle, frappant la poitrine de Rogue de ses poings raidis.
- Allons, allons pas de grossièretés ! fit Rogue mielleux, lui saisissant les mains, l'empêchant de frapper. Nell plongea ses yeux emplis de larmes dans les siens, tentant, dans un dernier élan d'espoir, de savoir s'il disait la vérité. La froideur du regard de Severus ne pouvait être plus claire quant à ses sentiments véritables. Nell entendit son cœur se briser. Elle n'eut plus la force de parler, ni de bouger. Rogue la repoussa en arrière. Jamais Nell ne s'était sentie aussi trahie, déchirée, dégoûtée, humiliée.
- Non, vous mentez… je sais que… c'est impossible…
- Vous ne savez rien, rien du tout, Angelrest. Vous vivez dans un monde qui n'a rien à voir avec le mien. Je vous conseille de quitter cette pièce, avant que je ne devienne vraiment méchant, cracha t'il, plus menaçant que jamais. Nell, complètement brisée, courut sans se retourner dans le couloir, le visage ruisselant de larmes.
Une fois Nell partie, toute trace de dureté s'était effacée du visage de Severus Rogue, qui redevint impassible. Il s'en retourna vers son lit et s'y assit, enfouissant son visage dans ses mains. « C'était le seul moyen, pensa t'il. Le seul… » Avait-il été trop dur avec elle ? Il n'avait pas pensé un mot de ce qu'il avait dit, mais il fallait la protéger, et se protéger. Si seulement elle n'avait pas eu cette idée de Potion Répulsive, même s'il du reconnaître qu'elle s'était bien débrouillée. Rien que le mot ciboulette lui donnait la nausée… S'il avait pu ingurgiter sa potion, elle aurait moins souffert au bout du compte. Avec le temps, elle l'aurait oublié, se serait retrouvée au bras d'un jeune homme sans histoire, et aurait vécu avec le vague souvenir d'une amourette sans issue avec lui. Rogue savait qu'il devait à tout prix passer pour un insensible, sadique et machiavélique à ses yeux. Mais c'était pour le mieux. Si un jour, Voldemort venait à disparaître pour de bon, peut être serait-il en mesure de reconsidérere sa décision, mais à peine cette idée lui eut-elle effleuré l'esprit qu'il la chassa aussitôt. Il n'avait jamais ressenti le besoin de s'engager avec une femme. Malgré ses sentiments, il était incapable de s'imaginer finir ses jours avec une compagne... De plus, les chances de gagner contre le seigneur étaient si minces, qu'il avait décidé de sacrifier ses émotions plutôt que d'exposer la jeune femme au danger. Mais, si l'ordre du phénix venait à remporter la guerre, comprendrait-elle ? Mieux valait ne pas y penser… A présent,il avait d'autres soucis sur lesquels il devait se pencher. L'amour n'était pas sa priorité. Il s'était montré odieux avec elle dans l'espoir qu'elle continuerait son chemin sans lui. La Marque des Ténèbres le démangeait un peu depuis le matin. Voldemort allait bientôt se manifester. A travers la brûlure sur son bras, il sentait que son maître gagnait en pouvoir. L'heure de la revanche allait bientôt sonner…
Nell courut sans regarder où elle mettait les pieds. Il fallait qu'elle sorte. Passant en trombe devant un groupe d'élèves, et manquant renverser le Pr. Trelawney dans sa course, elle se précipita dehors, les yeux embués et rougis par les larmes, et se retrouva dans le parc enneigé de Poudlard. Elle ne s'arrêta que lorsque qu'elle eut atteint la berge du loch. Nell hurla de toute la force de ses poumons et tomba à genoux dans la neige. Elle resta ainsi pendant plus d'une heure, tentant de se calmer, de se vider l'esprit de toutes les pensées qui affluaient sans cesse. Le ciel commençait à se couvrir, et des gros nuages noirs ne tardèrent pas à déverser d'énormes flocons sur le château de Poudlard et ses environs. Toujours assise au même endroit, Nell frissonna. Elle savait qu'elle risquait de tomber malade, mais peu importe… Tout espoir l'avait abandonné. Elle aurait mieux fait de le laisser prendre sa maudite Potion. Qu'est ce qui valait mieux ? Un être incapable de sentiments, ou un sadique qui la haïssait du plus profond de son âme ? Nell avait quand même du mal à choisir. Son plan n'avait pas seulement été un échec total, mais il avait seulement empiré les choses. Nell se leva et marcha jusqu'au bord du lac. L'eau clapotait doucement, agitée par de petites vaguelettes. Sans réfléchir, Nell posa un pied sur un rocher qui dépassait de la surface. Pendant un instant elle se tint en équilibre dessus, puis sauta sur un second rocher, comme pour tenter le diable. Sans réfléchir, sans vraiment s'en rendre compte, elle passa d'une pierre à l'autre, inconsciente du danger, telle une enfant insouciante, complètement abrutie par ce qui venait de se passer. Et, bien évidemment, le pire arriva. Une décharge lui traversa le corps. Nell venait de tomber dans le loch gelé. Sa tête heurta une pierre, et la jeune femme, assommée, sentit ses forces l'abandonner. Elle ne chercha même pas à lutter. Bientôt. la sensation de froid fit place à une impression agréable qui l'envahit lentement, une douce sensation de légèreté, et Nell glissa lentement vers les ténèbres.
- Comment va-t-elle ? Mais qu'est ce qui lui a prit, à cette petite idiote, de...
- Sa situation s'est stabilisée. C'est un miracle qu'elle n'y soit pas passée. Et que vous ayez réagi tout de suite, en dépit de mes interdictions vu votre état… Mais vous êtes excusé Severus, c'était pour la bonne cause…
Lentement, Nell ouvrit les yeux. Elle mis quelques instants avant de reconnaître les lieux. Elle porta une main à son front et sentit une bande gaze recouvrant une vilaine blessure qui la fit grimacer. Penchés au dessus d'elle, Pomfresh et Rogue discutaient de son état. En voyant le maître de ses potions, Nell sursauta et reprit tout à coup tous ses sens. Rogue remarqua son soubresaut, se retourna et disparut sans demander son reste, laissant derrière lui une Pomfresh outrée interrompue au milieu d'une phrase et une Nell dépitée qui se laissa mollement tomber en arrière.
- Vous en avez eu de la chance, ma petite demoiselle ! dit Mme Pomfresh, d'un faux air de réprimande. Mais qu'est ce qui vous a prit de sortir par ce temps ? Ne vous a-t-on jamais dit que les berges sont particulièrement glissantes à cette époque de l'année ? Heureusement que le Pr. Rogue vous a vu tomber à l'eau ! Nell se redressa dans son lit, comme frappée par la foudre.
- Quoi ? Rogue m'a sauvé ? demanda t'elle, n'en croyant pas ses oreilles, déglutissant avec peine.
- Oui, il va certainement attraper une terrible bronchite, il s'est jeté dans l'eau, habillé seulement de sa robe de chambre, et vous a directement amenée ici. Vos lèvres étaient bleues, et votre état, eh bien, ma foi, je ne pensais pas que vous vous en sortiriez… Je crois que le Pr. Rogue ne supporte pas les excuses, il a du partir pour cette raison, mais vous lui devez beaucoup. Maintenant reposez-vous, vous serez certainement sur pied dès ce soir.
- J'aimerai parler au Pr. Rogue s'il vous plaît, fit elle d'une petite voix.
- Ah, il m'a dit que vous alliez peut être demander à le voir… Mais je regrette, il ne veut pas vous parler. Il a dit que vous comprendriez…
Oh oui, Nell ne comprenait que trop bien… Severus n'avait à nouveau agi que par devoir. Il ne voulait pas donner d'explication, et surtout ne pas passer pour le gentil héros qui sauve l'héroïne en détresse. Non ce n'était pas le genre de Rogue. S'effondrant en arrière dans son lit, Nell se dit qu'il aurait mieux valu qu'il la laisse se noyer. Le cœur brisé, épuisé, les membres encore raidis et endoloris par le froid, elle se laissa emporter par le sommeil.
