Merci à tous pour toutes vos reviews ! dans ce chapitre, Nell se met enfin au travail… plus ou moins ! j'espère que ce chapitre vous plaira, même s'il n'y a pas forcément de l'action…
Et je suis en train de travailler sur une nouvelle fic, mais je ne la publierai que si je trouve le courage de la terminer !
Bon sur ce, je vous laisse ! et vive les reviews !
Chapitre 10
Quand Rogue sortit de la pièce, la dernière chose dont il avait envie, c'était d'une confrontation avec Nell. Il savait pertinemment que la conversation tournerait autour de remerciements trempés de miel, et des « je sais que vous m'aimez puisse que vous m'avez sauvé la vie», non merci. Le piège du sentimentalisme pointait le bout de son nez. Mais Rogue avait eu très peur. Nell ne serait jamais tombé à l'eau s'il n'avait pas été aussi ignoble avec elle. Il était vraiment allé trop loin. Mais revenir en arrière, et s'excuser était hors de question. S'il se permettait de lui témoigner ne serait ce qu'un peu d'affection, il risquait de la remettre en danger, et lui avec. Mieux valait rester le plus possible en dehors de cette histoire. Nell allait devoir se débrouiller sans lui, et il était hors de question de lui venir en aide pour quoi que ce soit. Cette noyade l'avait déjà suffisamment compromis.
-Pr. Rogue, elle s'est endormie ! C'était Pomfresh, qui tentait de le rattraper. Revenez, s'il vous plait, votre potion vous attends. Severus, sans le moindre enthousiasme, retourna à son lit, son estomac le faisant atrocement souffrir. Pas un seul instant il ne tourna la tête vers Nell, séparé d'elle par deux lits seulement. Il avala d'une traite le dégoûtant breuvage que Pomfresh lui tendit, grimaça puis s'allongea sur le matelas.
Nell se réveilla vers cinq heures de l'après midi. Elle jeta un coup d'œil autour d'elle. Rogue dormait dans un des lits voisins. Une sensation horrible lui tenailla l'estomac. Elle s'habilla en quatrième vitesse puis quitta l'infirmerie au plus vite, les joues rougies par la honte. Pomfresh l'attrapa par le col avant qu'elle n'ait pu aller plus loin.
- Pas si vite, Mlle Angelrest ! M. le directeur aimerait vous parlez. Il vous attend dans son bureau dès maintenant. Nell se dégagea de son emprise, marmonna un « d'accord » et s'en fut.
- Sorbet Citron, murmura Nell devant la statue de Griffon derrière laquelle se cachait le bureau de Dumbledore. Elle gravit l'escalier en colimaçon, redoutant ce qu'il allait lui dire.
- Bonsoir, Nell, dit Albus, souriant gentiment. Vous vous portez mieux, apparemment. Je me suis fait beaucoup de soucis pour vous.
- Je suis vraiment désolée, souffla t'elle sans oser le regarder.
- Ma chère Nell, je ne veux pas entendre d'excuses. Je sais que vous traversez une passe très difficile, et je ne veux pas vous rendre la vie plus dure encore. Severus Rogue m'a tout raconté. Et je ne puis malheureusement vous conseiller qu'une seule chose, du moins pour l'instant. La guerre est proche, et le Pr. Rogue a besoin de tous ses esprits pour pouvoir mener sa mission à bien. Je ne vous demande pas de renoncer à vos sentiments, mais de vous en servir pour mieux l'aider tout en évitant de souffrir inutilement. Je sais cela paraît impossible vu sous cet angle, mais c'est l'unique solution si vous ne voulez pas le faire échouer, et par la même occasion, vous faire souffrir... Nell resta silencieuse. Il n'y avait donc vraiment plus aucun espoir…
- Je vous ai aussi convoquée, car, comme vous le savez déjà, vous étiez censé commencer aujourd'hui. Mais en raison de votre accident, vos tâches seront reportées à demain. Avez-vous déjà consulté votre emploi du temps ? Nell hocha la tête. Soyez à l'heure, le professeur Mcgonagall n'est pas commode lorsque l'on arrive en retard à ses cours…
- Bien, M. le directeur, dit Nell. Merci pour tout… Elle n'avait rien trouvé de mieux à dire, et tourna les talons la tête toujours baissée.
- Nell, dit Dumbledore derrière elle. Lupin rentre dans une semaine… son séjour a été écourté.
La joie que ressentit Nell en cet instant fut si inattendue qu'elle se jeta dans les bras de Dumbledore, un immense sourire sur les lèvres.
- C'est vrai ? Quelle bonne nouvelle ! s'écria t'elle sans reprendre son souffle.
- Oui, lui aussi se réjouit de vous revoir ! Allez vous reposez maintenant. Les choses sérieuses commencent demain !
Nell le salua d'un geste de la main, puis quitta le bureau, la tête et le pas plus léger qu'à son arrivée.
Le repas du soir se passa sans encombre. Nell avait hâte de revoir Lupin, et mangea avec un certain appétit. Il y avait du porc braisé au menu avec du mais, et un très bon vin rouge fut servi à la table des professeurs. Visiblement, Rogue allait mieux, il se trouvait à quelques mètres d'elle. Assise à côté du Pr. Trelawney, qui cherchait un sens mystique aux dépôts dans son verre de vin, elle se rendit compte que pour la première fois depuis longtemps, la vue de Rogue la perturbait un peu moins. Les cinq verres de vin rouge qu'elle avait ingurgité ayant leur part de responsabilité…
- Vous voyez cette tête de chauve souris dans les dépôts, juste ici, fit Trelawney en lui montrant l'intérieur de son verre, eh bien cela veut dire, ma pauvre, qu'un grand malheur plane sur vous, sous la forme d'un homme cruel qui va vous…
- Helà, n'en faites pas trop ! fit Nell, un œil se fermant à moitié. Fichez-moi la paix avec vos… beurp… salades, je ne veux plus entendre parler… de cet abruti… Trelawney parut complètement abasourdie et outrée. Elle lui lança un regard plein de reproches, mais Nell était bien trop émechée pour le remarquer.
- Paaarfaitement ! je… j'en ai plus rien a cirer de celui la, et je peux très bien m'en sortir sans lui ! Toute la table des professeurs la regardait maintenant, cessant de manger, de mâcher, d'avaler. Rogue cacha son visage dans ses mains, Hagrid ne pu retenir un petit rire, qui résonna malgré tout dans toute la salle. Certains élèves s'était arrêté de manger et fixait la table des professeurs, les yeux avides. Le professeur Mcgonagall gigotait, mal à l'aise, sur son fauteuil, essayant de rester digne malgré tout, et Dumbledore prit une gorgée de son vin, dissimulant un sourire.
- Aha ! C'est fini ! Tout va très… très… bien ! Nell se leva devant tout le monde et le leva son verre. Je vais… poo-o-rter un toast pou-ourrr cet infâme… Nell sentit une main se plaquer sur sa bouche et une autre lui serrer fortement le bras. « Eh ! mais lâchez-moi espèce de… »
- Encore un mot, Angelrest, et je vous jure que vous allez le regrettez, murmura Rogue entre ses dents, écrasant son bras entre ses doigts plus fort encore. La douleur perçante la fit grimacer. Nell serra les dents. « Ou-oui… d'a-accord… » Réussit-elle à articuler, malgré sa langue engourdie par l'alcool.
- Maintenant vous allez vous rasseoir et tranquillement finir votre repas, est ce bien clair ? demanda Rogue le regard sombre et menaçant. Il la lâcha brusquement et retourna à sa place. Nell sentit le rose lui monter au visage. Elle s'assit lentement, sa tête tournait furieusement. Elle avala ce qui restait de vin et de tarte à la citrouille puis, la bouche toujours pleine, quitta le grand hall, titubant, déchaînant quelques rires ça et là.
Nell mit plus de deux heures pour retrouver le chemin de sa chambre. Les tableaux et les escaliers enchantés, certainement amusés par son état d'ébriété avancé, s'étaient visiblement mis d'accord pour lui mener la vie dure… les escaliers, surtout, changeaient de place tout le temps et elle finit par se perdre complètement au bout d'une demie heure… Toujours aussi ivre, Nell avait de la peine à voir où ses pas la menaient, même lorsqu'elle se retrouva dans le couloir de l'étage réservé aux appartements des professeurs. Elle poussa la porte de sa chambre, et sans même allumer la lumière, s'effondra dans le lit et s'emmitoufla dans les couvertures, la tête remplie d'images et de pensées toutes plus insensées les unes que les autres.
Severus Rogue, qui était allé terminer quelques préparatifs pour la reprise des cours le lendemain, retourna dans sa chambre vers dix heures. La journée l'avait épuisé. Maussade, il entra dans la pièce sans prendre la peine d'allumer, se changea pour une longue robe de chambre noire, puis s'écroula sur lit, l'esprit plus calme qu'à l'ordinaire. Dans son bureau, il s'était défait grâce à la Pensine, de quelques pensées qui aurait pu compromettre sa nuit de sommeil, des pensées presque toutes en rapport soit avec Nell, soit avec Voldemort. Rogue ferma les yeux. Il allait sombrer dans le sommeil, lorsqu'il sentit quelque chose de chaud et de doux venir se coller contre son dos.
- AAH ! Hurla t'il, en se ruant hors du lit, saisissant sa baguette sur la table de chevet.
- Hmm… fit la chose dans le lit, une chose qui avait une voix de femme… « Lumos ! » fit Rogue d'abord paniqué puis saisi par la fureur lorsque la lumière lui révéla ce qui se trouvait confortablement blotti sous ses couvertures.
- Angelrest, sortez immédiatement de mon lit ! Aboya t'il furieux.
Nell se retourna, toujours paisiblement endormie. Rogue se rapprocha du lit, et la prenant par les épaules, la secoua violemment. Toujours rien.
- Mais bon sang ! Réveillez vous ! s'écria t'il de plus en plus mal à l'aise. Nell, dans son sommeil, mis ses bras autour de son cou en soupirant doucement. Rogue se défit de son étreinte et recula. Il la regarda dormir paisiblement. La jeune femme semblait rêver à quelque chose de certainement très agréable. Que faire ? Il n'allait pas la laisser dormir ici… Rassemblant ses forces, il s'approcha d'elle et la souleva gentiment. Elle eut le réflexe de passer son bras autour de son cou. Rogue fut légèrement surpris par sa légèreté. Il sortit de sa chambre, et, fouillant dans la robe de Nell, y trouva les clés de ses appartements.
Rogue déposa Nell dans son lit. La fenêtre était ouverte, et un froid glacial s'engouffrait par courants d'airs dans la chambre. Nell frissonna, de la buée s'échappant de ses lèvres entre ouvertes. Il rabattit la couverture sur elle, chassa d'un geste sec une mèche qui lui tombait sur le visage et enleva ses lunettes, pour les déposer sur la table de chevet. A nouveau, Nell soupira et se recroquevilla sur elle-même. Rogue la regarda quelques instants, le visage impassible, le cœur en feu, puis referma la porte sans bruit, retournant dormir dans son lit, vide et froid.
Le lendemain, Nell se réveilla avec un terrible mal de tête qui la fit grimacer. Dehors, le soleil semblait déjà levé depuis un moment déjà. « Oh non ! » fit elle, regardant son réveil. Ouf, il n'était que huit heures. Dans une heure, elle était attendue par le Pr. Mcgonagall, pour le cours de métamorphoses de neuf heures et quart. Elle se doucha rapidement, enfila une robe de seconde main, puis consulta son emploi du temps. Sa première journée n'était pas trop chargée, Mcgonagall, Flitwick, Sinistra… ça allait… Oh non, le dernier cours s'avéra être un cours de potions. Et d'un coup, tous les évènements de la veille affluèrent à son esprit. Son entrevue avec Rogue dans l'infirmerie, l'accident qui avait failli lui coûter la vie, l'humiliation qu'elle avait subie à table… Soudain Nell se sentit très stupide. Si elle avait pu s'exiler en Australie ou se faire refaire le visage à ce moment précis, elle n'aurait pas hésité un seul instant… Mais comment pouvait-on accumuler autant de maladresses en une journée ! Son ventre gargouilla. Le réveil indiquait huit heures et quart. Elle aurait tout juste le temps d'avaler un petit déjeuner. Sortant en quatrième vitesse de sa chambre, elle se précipita jusque dans le grand hall. Il n'y avait plus grand monde, surtout parmi les élèves, qui étaient déjà quasiment tous en cours. S'asseyant à la table des professeurs, elle salua timidement le Pr. Sinistra et Flitwick, qui ne lui rendirent pas son salut. N'y prêtant presque aucune attention, Nell se servit de céréales, de croissants, et d'un grand café.
- Dites, Mlle Angelrest, demanda Sinistra, avec une pointe d'ironie dans la voix. Vous allez mieux depuis hier soir ? J'ai vu le Pr. Rogue vous portez jusqu'à votre chambre, vous avez fait un malaise ? Nell s'étouffa dans son café, tachant le col de sa robe.
- Le Pr. Rogue me ?... Pardon ? Non, je n'ai pas fait de malaise hier soir, j'ai mis un sacré moment avant de retrouver ma chambre, mais sinon, je me suis effondrée sur le lit directement. Mais dites moi, qu'avez-vous vu exactement ? Le cœur de Nell s'emballa.
- Eh bien, j'ai entendu un bruit dans le couloir, j'ai ouvert ma porte, et je vous ai vue dans ses bras, devant la porte de votre chambre. Vous aviez l'air profondément endormie. Rogue a quitté votre chambre quelques instants plus tard.
Nell ne savait trop que penser. Rogue la porter dans ses bras ? Mais qu'est ce que cela voulait dire ? Avait-elle vraiment fait un malaise ? Elle était pourtant allée se coucher dans sa chambre… Ca, elle s'en souvenait parfaitement… Soudain, tout lui apparut clair comme de l'eau de roche : elle s'était trompée de chambre ! Et le pire, c'est qu'elle n'avait aucun souvenir de ce qui s'y était passé… Soudain, elle prit peur. Comment Rogue avait-il réagi en la trouvant dans son lit ? Qu'avait-il pensé ? Qu'avait-il fait ? « Arrête un peu d'en faire toute une histoire, pensa t'elle, il ne s'est certainement rien passé. Il ne t'aime pas, tu t'en souviens? » L'horloge du grand hall sonna neuf heures. « Oh zut ! » s'écria t'elle, faisant peur à Sinistra, et s'attirant le regard furieux de Flitwick. Elle courut jusqu'à la classe de métamorphoses, qui, heureusement, ne se trouvait pas loin. Mcgonagall l'attendait, assise à son bureau. Elle la regarda par-dessus ses lunettes.
- Deux minutes de retard, tâchez de faire mieux la prochaine fois, Mlle Angelrest… Nell se souvint que Dumbledore l'avait prévenue sur l'importance que Mcgonagall attachait à la ponctualité. Elle s'excusa puis s'assit sur la chaise que le Professeur de métamorphoses lui présenta.
- Très bien. Je vais vous dire pourquoi vous êtes ici. Le lundi et le mercredi matin, j'ai de très importants effectifs dans mes classes, et j'ai du mal à tous les gérer, les surveiller, vous voyez ce que je veux dire… J'aimerai donc que vous vous occupiez de ce problème pendant que je donnerai mon cours. Si les élèves se mettent à chahuter, n'hésitez pas à leur retirer des points voire même à les renvoyer du cours. Quand auront lieu les contrôles continus, vous devrez les surveiller, car j'ai beaucoup de choses à faire en ces temps de crises, des affaires qui ne vous concernent ni vous, ni les élèves, ni cette école. Voyez vous, les professeurs Rogue, Lupin et moi sommes débordés ces temps-ci. Tout est clair, Mlle Angelrest ?
- Parfaitement clair. Nell venait de se souvenir que Lupin rentrerait dans quelques jours.
Quelques instants plus tard, la classe fut remplie de premières années incontrôlables, couverts de neige, les joues rosies par le froid. Un gamin à l'écharpe rouge et or osa même jeter une boule de neige sur un de ses camarades à l'écharpe vert et argent, qui, en riant, la lui renvoya.
- C'est bientôt fini ce chahut? s'écria Nell. La cloche a sonné. Regagnez vos places je vous prie ! Lentement mais sûrement les élèves se calmèrent et s'assirent calmement à leurs bureaux.
Le cours de métamorphose passa plutôt rapidement. Nell s'ennuya un peu, car elle n'eut pas grand-chose à faire. Mais elle trouva le cours très intéressant. Les élèves devaient apprendre à transformer un livre en mygale. Peu d'entre eux y parvinrent, la plupart étaient terrifiés à l'idée de voir une énorme araignée velue prendre la place de leur innocent recueil de cours.
Le reste de la journée fut tout aussi calme et Nell prit beaucoup de plaisir à écouter le cours de Sinistra. Sinon, il était bientôt quatre heures et elle allait devoir assister Rogue dans son cours dans moins de cinq minutes. Assise devant la porte du cours, droit comme un i, elle se demandait si elle allait oser lui poser des questions sur ce qui s'était passé hier soir. L'anxiété monta en elle. Elle leva la tête quand elle entendit des pas au bout du couloir. Rogue, sa longue cape flottant derrière lui, avançait d'un pas déterminé dans le couloir, le regard sombre. Nell se leva. Il passa devant elle, lui lançant à peine un regard. Nell déglutit. Il entra dans la salle de classe, vide, suivit de Nell, qui rougissait un peu plus à chacun de ses pas.
- Euh, professeur Rogue ? demanda t'elle d'une toute petite voix.
- Que voulez vous Angelrest ? fit il froidement, faisant mine de s'occuper à arranger quelques parchemins sur son bureau.
- Je… euh… et bien… hier soir, quelqu'un vous a vu me ramener jusqu'à ma chambre, dans, euh, vos bras… comme je ne me souviens de rien je voulais savoir ce qui s'était passé… Rogue se rapprocha d'elle.
- Vous étiez si ivre morte que vous vous êtes trompée de chambre. Je vous ai retrouvée dans mon lit, bavant sur mes coussins. Pour éviter davantage de dégâts, j'ai alors tenté de vous réveiller, mais cela n'a pas fonctionné. J'ai donc du prendre mon courage à deux mains et vous ramener dans votre chambre. D'ailleurs, je vous conseille de surveiller ce que vous manger, vous avez failli me casser le dos… conclut-il, avec un sourire cruel. Nell se mordit les lèvres, rougissant davantage. Elle ne voulait pas entrer en guerre avec lui, même si elle mourrait d'envie de lui répliquer quelque chose.
- Et, euh, c'est tout ? demanda t'elle, levant de grands yeux vers lui.
- Comment ça, c'est tout ? Rugit Rogue, la dominant de toute sa taille. Qu'êtes vous allé chercher dans votre petite tête tordue? Réveillez-vous un peu, Angelrest ! Le monde ne tourne pas autour de vous ! Nell se sentit à la fois soulagée et déçue.
- Eh bien, vous avez, euh, déjà abusé de moi une fois, je ne vois pas pour…
- Abusé ? En voilà un grand mot ! Vous osez me mettre la faute dessus ? Je vous conseille de vous taire! Hurla Rogue, poussé à bout. Il la saisit par les épaules. « Combien de fois faut-il que je vous le répètes ? Cessez vos illusions une bonne fois pour toute, vous savez très bien ce que je pense de vous ! » Il y eut un silence « Vous vous faites du mal… » Nell n'en crut pas ses oreilles, le ton de la voix de Rogue avait changé du tout au tout.
- Je m'excuse, dit elle, soutenant son regard de braise.
- Bien, dit il en la lâchant. Maintenant suivez moi, je vais vous dire ce que vous devrez faire pendant mon cours.
Tout se passa assez tranquillement pour le reste de la journée. Nell ne fut pas trop occupée, et son quotas de maladresse resta plutôt bas, même si elle s'était tout de même attiré les foudres de Rogue pour avoir brisé un misérable bol en terre cuite qui semblait dater de l'âge de pierre… N'importe quel prétexte était bon pour la réprimander.
Après le repas elle se coucha directement, assez contente de sa journée. Avoir pu se rendre utile était un véritable remède pour les maux de cœur. Mais la douleur qu'elle ressentait au fond d'elle-même n'était pas prête de s'estomper. Il fallait qu'elle mette son amour pour Rogue de côté, Dumbledore avait bien raison à ce sujet. Nell se faisait du mal. Elle avait toute la vie devant elle pour dénicher un type qui n'allait pas la faire souffrir. Non, Rogue ne pouvait pas être l'homme sa vie. Pourtant elle sentait qu'un lien de très spécial s'était tissé entre eux. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que Rogue devait l'aimer ne serait ce qu'un tout petit peu. Pourquoi ne pourrait-il pas simplement devenir un très bon ami ? Ridicule. Rogue n'était pas un Lupin. Son misanthropisme était incurable. De plus, Nell avait la nette impression que Rogue la fuyait, qu'il avait peur d'elle pour une raison qui lui échappait totalement… Pour l'instant, mieux valait ne pas s'occuper de lui, ne pas penser à lui, même si elle savait qu'il lui faudrait un effort surhumain pour le faire. Lupin rentrerai bientôt. Elle savait qu'il pourrait l'aider à surmonter sa peine et sur cette pensée positive, elle s'endormit plutôt rapidement cette nuit là.
