Désolée pour le retard… j'étais pas mal occupée ces temps-ci, et je n'ai d'ailleurs pas eu le temps de relire ce chapitre, alors je m'excuse encore et toujours pour les éventuelles fautes !

Merci encore pour les reviews! contente qu'elle plaise a quelques lecteurs malgré tout, cette vieille fic poussiéreuse et cliché! Ah pour répondre à une question, il y aura 23 chapitres! je me demande si vous serez encore là le moment venu!

Dans ce chapitre, vous aurez droit à une nouvelle confrontation entre Rogue et Nell. Mais qu'est ce qu'il saura un jour ce qu'il veut vraiment, ce type-là : P

Chapitre 11

Pendant toute la journée du lendemain, Nell fut affectée à la bibliothèque pour assister Mme Pince. Elle s'y sentit parfaitement à sa place. Les élèves ne furent pas trop chahuteurs ce jour là, et Nell eut maintes fois l'occasion de s'installer tranquillement dans un fauteuil moelleux et bouquiner une bonne partie la journée. Les étagères regorgeaient de livres plus intéressants les uns que les autres, et elle eut du mal à savoir par où commencer. Elle se décida pour un manuel de potions de 5ème année, qu'elle feuilleta un bon moment, retenant quelques potions intéressantes par cœur, puis se rabattit sur recueil d'histoire de la magie du vingtième siècle et se plongea dans les terrifiants récits qui relataient la venue au pouvoir du mage Noir Grindenwald et sa défaite face à Dumbledore. Puis elle se passionna pour toute la partie consacrée à la montée au pouvoir de Voldemort, la terreur qui avait régné pendant quelques temps… elle en apprit davantage sur les Mangemorts, les partisans du Maître des Ténèbres, et s'intéressa plus particulièrement à la biographie pourtant très incomplètes de certains, les Rookwood, les Avery, les Lestrange… Lestrange, un nom qu'elle avait déjà entendu quelque part… peut-être dans les journaux…

- Mlle Angelrest ? Nell sursauta. Le gros livre posé sur ses genoux manqua lui écraser les pieds en tombant par terre. Mme Pince se tenait debout devant elle. « C'est l'heure du dîner, chuchota t'elle. Et cessez donc de lire avec si peu de lumière, vous allez finir par vous abîmer les yeux ! »

Au repas du soir, Nell ne pu détacher son regard de Severus. Dire qu'elle s'était retrouvée dans son lit sans le savoir ! Le rouge lui teinta les joues et elle baissa le nez dans son assiette, gênée. Ce ne serait vraiment pas facile de se débarrasser de ses sentiments pour cet homme. Elle l'aimait trop. Chaque fois qu'elle se représentait son visage, elle sentait ce tiraillement caractéristique au ventre qui vous empêche de réfléchir correctement et de dormir tranquille. Une douloureuse mélancolie s'empara d'elle. Oublier Rogue… se faire à l'idée que tout ce qui s'était passé dans le donjon n'était qu'illusion, que l'amour de Rogue à son égard n'était que chimère. Pourrait-elle renier ses sentiments? Impossible. Il fallait qu'elle vive avec ce fardeau maintenant. Il y avait du potiron farci au repas, mais Nell ne pu rien avaler. Rogue ne l'avait pas regardée un seul instant ce soir. A croire qu'il avait fini par la prendre, cette fichue potion…

A la fin du repas, Nell décida de faire un petit tour dehors. N'importe quel prétexte était bon pour éviter de croiser Rogue. Puis elle regagna sa chambre. Couchée dans son lit, elle écouta le vent siffler dehors. Une tempête de neige s'annonçait. Et le son du vent finit par la bercer, l'emportant avec lui dans les bras de Morphée.

Le jour suivant fut assez éprouvant. Elle donna des devoirs aux élèves pour le cours de Défenses contre les Forces du Mal qu'elle du surveiller pendant trois longues heures, et en profita pour emprunter quelques livres dans la bibliothèque de Lupin, qu'elle parcourut pendant le cours. Toute cette lecture lui permettait d'oublier Rogue, elle le savait. En temps normal, peut être ne les aurait-elle jamais lu… « Merci, Rogue ! Voilà au moins une chose positive que notre relation houleuse m'a indirectement apporté ! » Pensa t'elle…

Puis elle du assister le Pr. Flitwick, qui avait toujours eu quelques difficultés à dialoguer paisiblement avec elle. Ce ne fut pas de tout repos, son attitude envers elle rivalisait avec l'animosité que lui témoignait Rogue. « Comment un être aussi petit peut-il être aussi redoutable ?» se demanda t'elle, après s'être fait méchamment réprimander pour la sixième fois.

L'après midi, elle devait participer à deux heures de cours de Potion. L'horreur. Déjà, elle arriva en retard à cause du chapitre très intéressant consacré aux Animagi qu'elle était en train de lire.

- Mlle Angelrest, vous êtes en retard… gronda Rogue, les mains posées à plat sur la table, penché en avant dans une attitude qui exprimait le mépris et l'agacement. Nell, après avoir sentit ses joues se changer en tomates brûlantes et tenté de les dissimuler en baissant la tête, entra essoufflée dans la sombre salle de classe.

- Je sais, je m'excuse… Nell ne voulait surtout pas être humiliée devant toute la classe. Mais il était trop tard. Elle savait qu'il n'allait pas la rater. En jetant un coup d'œil aux élèves, Nell reconnut Harry, Ron et Hermione parmi les élèves, et Draco Malfoy, qui gloussait dans un coin, entouré de ses deux habituelles brutes sans cervelle.

- Je vous présente Mlle Angelrest, Cracmolle et bonne à rien de sa profession, mon assistante, s'adressa t'il a la classe, avec un sourire cruel. Je ne sais pas vraiment à quoi elle sert dans mon cours, mais on me l'a imposée. Néanmoins, le Pr. Dumbledore me l'a confiée et je ne peux pas y réchapper. Il doit lui trouver une utilité esthétique peut-être… Fit-il en la regardant de haut en bas, tenant son menton entre le pouce et l'index, l'air plus sarcastique que jamais. Quelques rires fusèrent, chez les Serpentard surtout. Mais la jeune Cracmolle n'allait pas se laisser démonter. Pour la première fois de sa vie, elle trouva le courage de se dresser contre son bourreau.

- Et moi, répliqua t'elle, surprise par le ton assuré de sa voix et marchant dans les rangs en faisant de grands gestes théâtraux, je vous présente Severus Rogue, un modèle de froideur, d'insensibilité et de cruauté. Un homme qui préfère renoncer à ses sentiments, un homme qu'aucune femme n'a jamais aimé, si ce n'est peut-être sa mère… Et encore… je suppose que votre attitude est le reflet d'un ancien traumatisme d'enfance. Vous savez, professeur, je vous conseille de lire les écrits du docteur Freud. Je suis sûre que ses considérations sur les problèmes relationnels qui surviennent durant l'enfance et l'adolescence vous permettraient d'améliorer vos relations avec les autres. Ce fut le tour des Griffondors, et surtout aux élèves d'origine Moldue, d'éclater de rire. Rogue, lui, la regardait sans ciller, le visage sombre, fulminant d'une rage qu'il avait du mal à contenir.

- Vous savez que je peux à tout moment vous renvoyer du cours, si vous continuer à déblatérer ces insanités… siffla t'il entre ses mâchoires serrées.

- Mais bien sûr, cher ami, fit elle en se penchant dangereusement vers lui. Rogue recula d'un pas, le teint virant au vert. « Avec Dumbledore de mon côté, je ne pense pas… Je ne vais plus me laisser marcher sur les pieds ». Puis elle ajouta, dans un murmure que seul son interlocuteur pouvait entendre : « Je ne suis plus votre jouet, Severus… » Elle se redressa et se tourna vers la classe : « Vous me décevez, professeur… et si nous ne perdions plus de temps pour mieux nous consacrer à l'éducation de nos chères têtes blondes ? » Nell tourna les talons et lança un coup d'œil au programme du cours qui trônait sur la table du professeur. « Voyons voir… Potion d'aveuglement… très bien ! Soyez tous bien attentifs, je vais vous dicter la préparation de cette potion. » Et sans se référer à aucune note ni a aucun livre, Nell se mit à énoncer les ingrédients de la potion, comme si elle avait été un professeur toute sa vie. Par chance, cette potion figurait parmi les trois ou quatre autres potions qu'elle avait apprises le matin même. Elle remercia en silence sa bonne étoile. Pour une fois, tout allait comme elle voulait.

Rogue resta dans l'ombre, bien trop occupé à pester dans son coin, attendant l'heure de la revanche. Il haïssait plus que tout être humilié devant ses élèves, et de surcroît, par une femme, qui n'était autre que celle qu'il ne pouvait s'empêcher de détester et d'aimer à la fois. Jamais n'aurait-il du s'aventurer sur ce chemin dangereux. Pour la première fois, Nell l'impressionnait, ce qui fit naître en lui ce sentiment ambigu, plus puissant que tout le reste… Cette situation ne pouvait plus durer. Il fallait qu'il se remette à niveau.

L'ambiance du cours était revenue à la normale. Rogue et Nell passait maintenant dans les rangs, pour vérifier l'état des potions des élèves. Nell remarqua assez rapidement que Rogue favorisait de loin les Serpentard, les félicitant notamment pour une potion qui était devenue rouge au lieu du vert qu'elle devait arborer pour être correcte. Et une chose que Nell ne supportait pas c'était bien cette fierté stupide que les gens avaient vis-à-vis de leurs maisons respectives. Selon son avis, cela ne pouvait mener qu'à la discorde entre les maisons, au favoritisme chez les professeurs et même à l'intolérance. Combien de fois avait elle vu un Serpentard ami avec un Griffondor ? Rarement. Trop rarement…

- Professeur, vous permettez ? demanda t'elle en se rapprochant de l'élève Serpentard à la potion rouge. Je viens de constater que cette potion est complètement ratée, alors que je vous ai vu complimenter ce jeune homme à son sujet… Rogue se dressa de toute sa hauteur. Il la dépassait bien d'une tête et demie. Il fallait saisir cette occasion pour la rabaisser, et reprendre ses droits. En lui jetant une bonne réplique sarcastique à la figure, peut être aurait-il alors un meilleur contrôle sur ce sentiment ravageur qui lui rongeait le cœur.

- Je n'ai pas besoin de vos remarques ni de vos conseils, Angelrest. Il se trouve que je suis le professeur ici… Vous n'êtes qu'une Cracmolle inculte qui n'a même pas été capable de rester plus de deux mois à Poudlard. Je crois que je connais mieux mon travail que vous.

- Ce que je crois, répliqua Nell, les poings sur les hanches, c'est que vous êtes resté sur des rancunes d'adolescent boutonneux et mal dans sa peau, et donc êtes incapable de voir plus loin que le bout de votre gros nez ! Rogue, d'abord pris de court par cette nouvelle réplique qui lui cingla le cœur, vit alors parfaitement qu'elle faisait allusion à sa haine des Griffondors suite aux mésaventures qu'il avait vécu du temps où il était élève à Poudlard… Mais comment savait elle ? Il décida d'ignorer la remarque. La vengeance est un plat qui se mange froid… Une fois de plus, elle venait de l'humilier devant les élèves et ne savait plus s'il devait la tuer ou l'admirer. Il laissa donc la jeune femme s'occuper de l'élève en question. Nell essayait de ne faire aucune distinction entre les élèves et dû reconnaître à contrecœur que la potion de Draco s'en sortait mieux que celle de Harry. Elle n'eut rien à redire sur celle d'Hermione, et dans l'ensemble, les élèves avaient plutôt bien compris comment préparer correctement une potion d'Aveuglement.

De son côté, Severus attendait patiemment la fin du dernier cours pour régler cette histoire avec elle. Quelque chose de puissant s'éveillait en lui, un mélange de peur, haine, désespoir, trahison, passion, impuissance, admiration…

- Je vois que Remus Lupin vous a mis des idées grotesques dans la tête, n'est ce pas ?... siffla t'il l'air mauvais, une fois seul avec elle. Répondez! Dit-il plus fort saisissant son bras.

- Ce que le Pr. Lupin a pu me dire ne vous concerne pas… répondit Nell, un peu effrayée. Rogue lui attrapa l'autre bras. Nell fut immobilisée.

- Je ne veux plus jamais que vous parliez à cet homme ! s'écria t'il, hors de lui. Une lueur démente s'alluma dans son regard. Rogue sentit alors qu'il s'engageait sur une pente glissante. Il perdait le contrôle…Son corps fut soudain parcouru par un frisson. Il était trop tard. Il était perdu.

- Lupin est mon ami ! Je lui parle si je veux, et je ne vous laisserai pas davantage dirigez ma vie!

- Je ne supporte pas l'idée qu'il puisse vous toucher, lui ! fit Rogue d'une voix désespérée et furieuse à la fois, le regard illuminé par une flamme folle. Sans crier gare, il l'attira contre lui. Le corps de Nell se raidit sous le coup de la surprise. Il la prit dans ses bras et la serra contre lui. « Je n'en peux plus… Nell… Pardonne-moi… » Son étreinte se relâcha doucement. Il lui prit le visage dans ses mains. Nell ne pensait plus, ne respirait plus, son cœur avait cessé de battre. Il l'embrassa plus passionnément que jamais et Nell s'abandonna entièrement à ses bras. Elle sentit les mains de Severus parcourir son corps, prit de violents frissons à chacune de ses caresses. Rogue ne savait plus ce qu'il faisait, emporté par le tourbillon de sa passion, se laissant aller à cette envoûtante et dangereuse extase. Puis soudain, il revint à la raison, à la réalité. Libérant Nell se son étreinte, il la regarda, pris de panique. « Qu'ai-je fais ? » demanda t'il à haute voix. Nell ne comprenait plus rien. Elle se rapprocha de lui et tendit la main. « Severus, je… qu'y a-t-il ?» « Ne me touchez pas ! » s'écria t'il en reculant. « Ne comprenez-vous donc pas ? Je viens de commettre la plus grande erreur de ma vie ! ». Nell le regarda en fronçant les sourcils. Une désagréable sensation de déjà vu s'était emparée d'elle. Puis brusquement, il se rapprocha d'elle, la lueur de folie apparut à nouveau dans ses yeux. « Pourquoi ne me détestes-tu pas ? Pourquoi n'arrives-tu pas à me haïr ? » S'écria t'il férocement, ses mains lui agrippant les épaules. « Hais-moi ! Déteste-moi ! Oublie-moi ! ». Nell était plus perdue que jamais. Elle sentit des larmes perler aux coins de ses yeux.

- Pars et ne reviens jamais ! Il le faut ! Rugit-il en la relâchant. Nell éclata en sanglots devant lui, incapable de se retenir. Rogue mourrait d'envie de la prendre dans ses bras, mais il était déjà allé trop loin… Bien trop loin. Il avait prit conscience du mal qu'il venait de lui faire et se détestait pour cela. Chacun des sanglots de Nell, chaque nouvelle larme qu'il voyait couler sur ses joues, tandis qu'elle levait ses yeux bleus brillants de douleur et de désespoir, le blessèrent comme la plus acérée des lames. Exaspéré par la torture qu'inconsciemment elle lui infligeait, et par sa propre faiblesse et sa stupidité, il ne pu plus se contenir.

- JE VOUS ORDONNE DE QUITTER CETTE PIECE, EST-CE CLAIR ? s'écria t'il, de sa voix la plus menaçante. Nell s'arrêta net de pleurer, et, les yeux rougis par les larmes, son regard brûlant d'un feu de désespoir et d'une rage incommensurable, elle se dressa de toute sa petite taille et avança lentement vers lui, le toisant par-dessus ses lunettes.

- Très bien, Severus, je vous laisse tranquille, murmura t'elle, la voix tremblante de fureur et de douleur. Je n'ai pas besoin de m'embarrasser d'un espèce de schizophrène égocentrique, sadique et paranoïaque, cracha t'elle, ni d'un pauvre diable rongé par la frustration qui ne sait trouver de satisfaction qu'en brisant le cœur des gens. J'ai suffisamment été abusée pour le restant de mes jours… Rogue ne laissa rien transparaître de la foudroyante vague d'amertume et d'impuissance qui venait de déchirer ses entrailles, et soutint son regard sans ciller.

- Bien, après ces sages paroles, maintenant, je vous veux hors de ma vue et de ma vie. Je n'ai pas besoin de vous non plus. Ses paroles eurent un effet immédiat. Nell se jeta sur lui, le faisant tituber en arrière, et, avant qu'il n'ait eu le temps de l'en empêcher, les murs de la salle de classe résonnèrent du son d'une violente gifle qui claqua sur sa joue gauche. Il l'empêcha de frapper à nouveau et Nell recula, rajustant ses lunettes sur son nez.

- Comment pouvez-vous être aussi insensible ? Alors que vous venez de me témoigner une tendresse et un besoin d'amour qui n'a d'égale que la tendresse et l'amour que je suis prête à vous témoigner sans remords ni retenue ?

- Je vous ai demandé de sortir, Angelrest, murmura Rogue, le visage en feu. Sans un mot, elle passa la tête haute devant lui, et arrivée devant la porte, allait poser sa main sur la poignée lorsque Rogue lui saisi brusquement la main. Malgré sa surprise, Nell n'allait pas se laisser faire une fois de plus, et se défit violemment de son emprise.

- Nell, faites attention à vous, c'est tout ce que je vous demande… souffla Rogue, le regard sombre.

- Faire attention à moi ? Il n'y a qu'une seule personne dont je dois me protéger : vous. Depuis quand vous souciez vous de moi ? Qu'est ce qui me prouve que, dans quelques secondes, vous n'allez pas me faire comprendre qu'au fond, vous ne voulez rien savoir de moi ? fit elle en plissant les yeux, la voix chargée d'amertume. Et elle sortit de la salle de classe, et s'éloigna d'un pas déterminé dans le couloir. Elle eut très envie de lui lancer un dernier regard, mais savait aussi que cela ne ferait qu'accroître sa douleur, et finit par monter les escaliers sans se retourner.

Severus Rogue la regarder s'éloigner de lui, espérant du plus profond de son âme, que ses dernières paroles avaient fait leur effet. Même si elle avait fait preuve de sarcasme et d'amertume dans ses dernières paroles, il savait qu'elle ne pouvait y être indifférente. Il s'en retourna dans son bureau et s'écroula dans son fauteuil. C'était fini. Il l'avait probablement perdue pour toujours. Tant mieux… Nell devait rester une sorte de fantasme, un désir secret et inassouvi. Rogue savait parfaitement qu'une relation stable avec elle, comme avec toute autre femme, était totalement impossible, mais le manque de maturité de la jeune femme l'empêchait encore de comprendre la complexité de cette situation. L'idée qu'il ne pourrait jamais partager pleinement ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre lui fut cruelle, mais tel était Severus Rogue... Et un jour, Nell finirait bien par quitter Poudlard. Peut-être connaîtrait il alors la délivrance… Ou une sensation de manque insoutenable… En attendant, il ne pourrait plus se permettre de l'embrasser ou de lui témoigner quelque marque d'affection. Rogue soupira. Il s'était fait les mêmes réflexions auparavant, mais entretemps, il avait perdu le contrôle, et avait cédé à la délicieuse caresse de ses lèvres sur les siennes, et aux puissants frissons du désir passionnel… Cela ne devait en aucun cas se reproduire…

Et soudain, tandis qu'il songeait à ce qu'il venait de se passer, une douleur foudroyante lui traversa le bras. Voldemort… « Tout est de ta faute !... » grinça t'il entre ses dents serrées, empoignant son bras, laissant ses ongles s'enfoncer dans la Marque des Ténèbres qui lui mordait les chairs.

Il était autour des cinq heures et demie lorsque Nell monta les escaliers et se retrouva dans le Grand Hall. Elle avait l'impression d'être devenue folle. Plus rien ne tournait rond dans sa tête… elle ne s'était pas encore vraiment rendu compte de ce qui venait de se passer. Une seule pensée lui venait à l'esprit. Partir… Quitter Poudlard… retourner à une petite vie sans soucis chez les moldus… Dumbledore. Il fallait tout lui avouer, lui seul pouvait l'aider, lui fournir un foyer ailleurs... Elle toucha à peine au repas du soir, même si Rogue n'avait pas pris place à table. La hâte de régler cette histoire grandissait en elle. Quand le repas s'acheva, elle monta vite se changer puis, se focalisant sur le peu de raison qui lui restait, elle laissa ses pas la guider jusqu'au bureau du directeur.

Arrivée devant le monstre de pierre qui gardait l'entrée, Nell donna le mot de passe et un passage menant sur l'escalier en colimaçon s'ouvrit devant elle.

- Pr. Dumbledore ? Héla t'elle. Le bureau était divisé en plusieurs parties, et s'avançant vers l'arrière salle, elle entendit des voix. Dumbledore… et … oui, pas de doute, c'était lui. Lupin. Un sourire s'afficha sur son visage ravagé par la tristesse.

- LUPIN ! s'écria t'elle en se précipitant dans la direction d'où provenaient les voix. Effectivement, Remus et le directeur se tenaient là devant elle. Sans crier gare, Nell se précipita dans ses bras…

- Tu ne peux pas imaginer à quel point tu m'as manqué ! fit Nell, émue, oubliant un instant la raison pour laquelle elle était venue dans ce bureau.

- Euh… toi aussi ! répondit Lupin, quelque peu gêné. Dumbledore les regarda s'embrasser en souriant. Ecoute, je dois juste régler quelques histoires avec le Pr. Dumbledore, et je te rejoins… euh… dans ta chambre. Ca te va ? Nell hocha la tête, les salua, puis quitta le bureau, emportée par sa joie de revoir son seul ami.