Désolée pour le délai, mais j'ai eu pas mal de choses à faire… Voila un nouveau chapitre que je ne trouve pas particulièrement excitant, mais bon… il en faut bien des chapitres comme ça !

C'est ici que commence à se mettre en place le véritable « scénario ». Parce que je ne voulais pas simplement écrire une histoire de « je t'aime moi non plus » sans trame réelle. Par contre, je ne pense pas avoir éviter les bons gros clichés du genre. Nell a quelques traits d'une Mary sue en bonne et due forme, mais j'essaye quand même d'en faire un personnage un tant soit peu attachant !

Merci encore pour toutes vos reviews, j'apprécie votre sincérité et vos critiques, c'est franchement ce qu'il y a de mieux pour corriger ses erreurs et aller de l'avant !

Bonne et heureuse année à tous !

Chapitre 12

Assise sur le rebord de son lit, en robe de chambre, deux tasses de thé posées sur une petite table situé entre les deux fauteuils qu'elle avait préparé, Nell attendait la venue de Remus Lupin. Quelques minutes plus tard, trois coups distincts furent frappés. Avec un grand sourire, Nell leva le loquet, et ouvrit la porte, révélant Lupin, l'air fatigué mais apparemment heureux de la revoir.

- Bonsoir Nell, dit il, s'asseyant dans un des moelleux fauteuil.

- Bonsoir Lupin, fit Nell, en lui tendant la tasse. Il la lui prit en la remerciant d'un hochement de tête, sirota le thé, et sourit.

- Alors qu'as-tu à me raconter ? commença t'il.

- Non, toi d'abord ! répliqua Nell, manquant renverser sa tasse.

- Bah, simple mission de routine… Dumbledore avait besoin de mes services pour délivrer un message important, je ne peux pas t'en dire plus…

- Ce n'est pas grave… dit-elle. Peu importe, tu es de retour, et rien ne me fait plus plaisir !

- Et toi, qu'en est-il de ta relation avec le Pr. Rogue? Nell sentit son cœur se pincer. Elle lui raconta tout ce qui s'était passé ces derniers temps, et, à bien des moments, elle sentait les larmes monter, mais le fait de vider son sac lui fit le plus grand bien. A la fin du récit, Lupin se laissa aller en arrière.

- Tu t'es vraiment embarquée dans une sacrée histoire dis donc… Que compte tu faire maintenant ? demanda t'il doucement.

- Que veux tu que je fasse, Remus, fit Nell, mélancolique et défaitiste. Je ne peux que l'oublier, et vivre ma petite vie…

- Et tu crois que tu pourras mettre le Pr.Rogue derrière toi ? demanda Lupin, avalant une gorgée de thé.

- Non, répondit Nell sans hésiter. Je l'aime encore, et ce n'est pas demain la veille que cela va cesser. Je le sais. Je ne comprends pas pourquoi mon cœur s'acharne sur un type pareil, mais bon, je sais que je vais devoir vivre avec ce sentiment pendant longtemps encore… heureusement que tu es la, ça soulage tellement de vider son sac ! J'espère que je ne t'ennuie pas…

- Voyons, Nell, marmonna Lupin, secouant la tête. Bien sur que non…

- Si seulement Rogue était comme toi, soupira Nell. Ce serait l'homme idéal…

- Détrompe toi, s'il était comme moi, tu ne l'aimerais pas. Réfléchis un instant, pourquoi l'aimes-tu ? Nell songea à cette question. L'amour qu'elle ressentait pour Rogue était indescriptible. Ce n'était vraiment pas ce que l'on pouvait appeler un beau et fringuant jeune homme… il était désagréable au possible… schizophrène… tout pour plaire, pensa t'elle.

- Je ne sais pas trop… il n'y a rien de spécialement plaisant chez lui… finit elle par répondre.

- Voilà, tu détiens la réponse. Rogue t'es fascinant parce qu'il n'y a rien de plaisant chez lui. En gros, son passé mystérieux te fascine, tu te demandes pourquoi il est comme ça… et tu n'as qu'une envie quant à son côté glacial, imperturbable et invulnérable, c'est de trouver un moyen pour le dégeler…

- Le pire, c'est que tu dois avoir raison… Je dois être complètement masochiste… Ce que je ne comprends pas, puisque toute ma vie j'ai voulu rencontrer des gens qui pourrait me chérir et m'aimer, mais voilà que j'aime un homme incapable d'amour, qui, de surcroît, joue avec un sadisme certain avec mes sentiments.

- Justement, tu as tellement été baignée dans une ambiance froide pendant ton enfance, qu'inconsciemment tu cherches à la retrouver, et peut être enfin à faire changer les choses en essayant de la dégeler. Ce n'est pas du masochisme, mais plutôt une sorte de manière d'exorciser ton passé, si tu vois ce que je veux dire.

Nell regarda Lupin dans les yeux. Elle avait enfin rencontré quelqu'un qui la comprenait, et, à cette pensée, une forte émotion monta en elle.

-Si seulement j'avais eu un ami ou un père comme toi… je ne serai pas la pauvre fille perdue que tu connais…

- Tu sais, il n'est jamais trop tard pour rattraper le passé… et je trouve que tu t'es sacrément bien débrouillée pour une fille qui est soi-disant perdue… Nell sourit, et une sensation de bien être l'envahit doucement. Grâce à Lupin, elle se sentait la force de continuer…

Les trois semaines qui suivirent furent pour Nell les meilleures semaines qu'elle avait vécues depuis son arrivée à Poudlard. Lupin la prit comme assistante dans son cours, sous l'approbation de Dumbledore et leur amitié s'était consolidée. Nell le considérait à présent comme un membre de sa propre famille. Le soir, Nell restait plongée dans ses livres et, au prix de longues séances éprouvantes avec Remus, fut bientôt capable de faire apparaître des étincelles du bout d'une baguette. Fort de ce succès, Nell se mit à s'exercer d'arrache-pied, et réussit, au terme de ces trois semaines, à reproduire quelques sorts minimes.

En ce qui concernait Rogue, Nell avait tant à faire qu'elle n'eut plus trop le loisir d'y penser… Mais chacun des repas de la journée, ainsi que les cours de potions, restèrent une torture. Il lui arrivait encore très souvent de pleurer longtemps dans ses coussins, en songeant à ce qui aurait pu se passer si Rogue avait réellement été amoureux d'elle, ou en se remémorant leur rencontre, les meilleurs moments… et les pires. Elle savait qu'il était inutile de ressasser ainsi le passé, mais pleurer était le seul moyen qu'elle connaissait pour évacuer toute la tension accumulée. Plus rien ne pouvait les rapprocher à nouveau.

Malgré son amour insatisfait pour Rogue, Nell se sentait véritablement heureuse pour la première fois de sa vie. Chaque soir, elle retournait dans sa chambre, le cœur léger et se plongeait dans l'étude des sorts et de la défense contre les forces du mal. Un soir, après avoir pu reproduire pour la première fois un sort de lévitation minime, elle se sentait d'humeur si joyeuse qu'elle se mit à danser frénétiquement sur un bon vieux cd de rock n' roll qu'elle avait emmené avec elle des Trois Balais. Emportée par la musique et sa joie de vivre, elle ne se rendait pas compte du raffut qu'elle faisait, notamment en sautant sur son lit ou en se jetant sur les genoux par terre, en imitant un rocker acharné sur les cordes de sa guitare. C'est à ce moment la qu'un Rogue exaspéré choisit d'entrer dans la chambre. Le dos tourné à la porte de la chambre, Nell ne se rendit pas compte de sa présence. D'abord furieux d'être dérangé dans sa lecture (il était déjà onze heures du soir), il finit par croiser les bras, secoua la tête et ne pu s'empêcher de sourire en la regardant se déchaîner ainsi. Puis, tout doucement, il referma la porte. Nell ne su jamais de ce qui s'était passé à ce moment là.

Quand Rogue retourna dans sa chambre, se rendit compte qu'il n'avait jamais été d'aussi bonne humeur depuis des lustres. La vue de ce petit bout de femme qui apprenait tout juste à mordre dans la vie lui avait redonné à lui aussi le goût de vivre. Et tandis qu'il se rinçait le visage avec de l'eau froide dans sa salle de bain, une idée lui traversa la tête. Levant ses yeux vers le miroir, Rogue vit, à la place du visage grognon auquel il avait l'habitude, le visage d'un homme qui commençait à peine à connaître l'enthousiasme que l'on ressentait à l'idée de faire plaisir à quelqu'un pour la première fois. Cela ne dura qu'un instant. C'est pourquoi, sans perdre un instant, il se précipita dehors en direction de son bureau.

Exténuée, Nell s'étendit essoufflée sur son lit, sa musique braillant toujours dans ses oreilles. Elle fixa longuement le plafond, un sourire scotché sur son petit visage rougi par l'effort. Soudain entre deux chansons, elle crut entendre un bruit. Se redressant, elle éteint le discman et fronça le sourcil, guettant une nouvelle manifestation sonore. « Toc toc toc ». Nell fut immédiatement sur pied. « Lupin ! » pensa t'elle, et elle ouvrit la porte à la volée, souriant de toutes ses dents. Un sourire qui retomba à une vitesse surprenante. C'était Rogue. Elle lui referma immédiatement la porte au nez, et se passa une main tremblante dans ses cheveux. « Oh non, non, non, pas lui… j'ai du faire trop de bruit. Il va me tuer ! »

- Pardon Professeur, s'écria t'elle à travers la porte fermée, tentant vainement de dissimuler la pointe de panique qui se faisait entendre dans sa voix. Je ne le ferai plus ! une demie seconde plus tard, Nell eut le temps de se dire qu'elle avait vraiment fait preuve d'un manque de dignité sur ce coup la, après tout ce qu'il lui avait fait…

- Je ne suis pas là pour vous faire la guerre, Nell, répliqua t'il sur un ton froid et agacé…

« Mais bien sûr, et je suis Gwendoline la Fantasque… » pensa t'elle, levant les yeux au plafond.

- Nell ? demanda Rogue.

- C'est bon, allez vous recoucher, je ne ferai plus le moindre bruit, je vous le jure ! Rogue, de son côté, commençait légèrement à s'impatienter.

- Nell, ouvrez-moi, puisque je vous dis qu'il n'y aura ni sarcasmes ni réprimandes ! S'il vous plait, je n'ai pas que ça à faire… La curiosité de Nell prit peu à peu le dessus sur sa dignité. Lentement, elle consentit à ouvrir la porte.

- Je vous préviens, fit elle de sa voix la plus menaçante, qui d'ailleurs n'aurait pas effrayé même une fourmi malgré la conviction qu'elle tentait d'y mettre. Un mot mal placé, et je vous jure que vous vous retrouverez avec la marque de ma main incrustée dans votre visage pour les quinze prochains jours… Cette menace peu convaincante fit sourire Rogue. Elle le foudroya du regard, persuadée qu'il se moquait d'elle une fois de plus.

- Bon qu'est ce que vous voulez ? Qu'on en finisse… dit-elle, voulant donner l'impression d'être exaspérée. Mais il n'était pas dupe. Il savait très bien que Nell était ravie de le voir… Elle n'avait jamais été très douée pour jouer la comédie.

- Je suis venu vous rendre quelque chose, dit il, tirant une boîte allongée en carton de sa poche, puis en la lui tendant. Nell la saisit entre ses deux mains, levant son regard vers lui, surprise, intriguée et soupçonneuse à la fois. Elle l'ouvrit. Et ses yeux s'agrandirent. Suivis de près par un immense sourire. Sa baguette. Cet objet en bois de cèdre, qui, à l'époque, lui avait donné envie de faire des merveilles à peine eut-elle posé ses doigts dessus, mais qui lui avait causé tant de soucis… Un objet qui symbolisait son appartenance au monde des sorciers, un objet qui lui avait beaucoup manqué. Ne pouvant détacher son regard du contenu de la boîte, elle ne remarqua même pas que Rogue avait déjà quitté la pièce.

- Severus, je ne sais pas quoi dire… commença t'elle, jusqu'à ce qu'elle se rende compte en levant la tête, qu'il n'était plus là. J'aurais au moins pu le remercier, pensa t'elle, sentant une once de culpabilité lui pincer le coeur. Elle alla refermer la porte, puis se recoucha dans son lit et s'endormit, sereine, non sans avoir fait apparaître quelques étincelles du bout de sa baguette, qu'elle posa soigneusement sur sa table de chevet.

De retour dans sa chambre, Rogue s'assit dans un fauteuil près de la cheminée. Nell s'émancipait, grandissait, s'épanouissait. Il avait eu vent de ses infimes progrès en matière de sorts, et n'avait pu s'empêcher d'être, malgré tout, content pour elle. Il su qu'il pouvait maintenant lui rendre ce qu'il lui avait confisqué bien des années plus tôt. Lupin avait beaucoup de chance. Même si parfois, la jalousie et la mélancolie remontaient à la surface, il se disait que Nell était vraiment tombée sur le meilleur des professeurs. Lentement, il se rendait compte que l'ambiguïté qui caractérisait les sentiments puissants qu'il avait développé pour elle s'effaçait peu à peu, mais il affichait toujours dans les couloirs de l'école ses airs de blasé incapable de la moindre émotion positive. La situation n'aurait pas pu mieux tourner. Rogue ne passait plus son temps à la maudire sous cape, à se battre contre ses sentiments, à contrôler ses pulsions… Le fait de vivre chacun de son côté lui avait permis d'accepter ses sentiments. Ils ne s'adressaient que rarement la parole, et ne se voyaient que quelques rares heures par semaine, ce qui lui avait permis de se calmer, de prendre du recul. De ce point de vue en tout cas, Severus Rogue était moins tourmenté, moins obnubilé par ses émotions, et pu se consacrer à son travail sans être trop distrait. Les choses avaient presque toutes repris leur cours normal.

Mais les douleurs provoquées par la Marque des Ténèbres devenaient de plus en plus fréquentes. Son maître l'appelait. Rogue sentait que quelque chose se tramait. Et, depuis peu, la peur grandissait en lui. Chaque jour davantage, il craignait que son maître ne découvre son rôle d'agent double, et son appartenance à l'Ordre du Phénix, qui rassemblait, mis à part Dumbledore lui-même, tous les plus fervents détracteurs de Voldemort. Et il savait que lorsque celui-ci apprenait que l'un de ses fidèles l'avait trahi, il s'arrangeait toujours pour le faire souffrir à en mourir, et avait une prédilection pour le massacre le plus atroce possible des personnes les plus proches du traître en question. Rogue n'aimait vraiment qu'une personne, et il s'agissait de Nell. Si seulement il pouvait révéler à Nell qui il était vraiment… Mais il ne fallait surtout pas qu'elle se rapproche de lui. Il menait une vie trop instable pour se permettre d'être aimé de quelqu'un, surtout s'il s'agissait d'une personne aussi sensible que Nell… S'il se faisait tuer, ce qui était fort probable, vu les risques qu'il prenait, elle n'allait pas le supporter. Et il ne pouvait se permettre de briser sa vie davantage, il avait déjà été trop maladroit. Si Nell apprenait qu'il était un Mangemort et que de surcroît, il était désespérément amoureux d'elle, jamais ne le laisserait-elle partir en mission. Rogue savait que Nell ne pourrait être que malheureuse… Dans tous les cas, un amour partagé, décomplexé, pleinement assumé, lui était interdit. L'amour, tout simplement, devait être banni de son existence. Il avait déjà goûté à ce nectar interdit, et en connaissait les ravages. Par le passé, son cœur s'était tourné vers Lily Evans Potter…

Dans sa jeunesse, Rogue était profondément tombé amoureux d'elle. Mais il n'avait jamais pu le lui avouer, mal-aimé de tous les Griffondors, et respecté, voire craint par ses camarades Serpentards. Il avait toujours été obligé de jouer au stupide stéréotype du Serpentard raciste envers les Moldus et les Sang-de-Bourbe devant elle et ses amis. Et jamais personne ne s'était douté de ses sentiments. Sauf Voldemort. Quand Rogue avait appris que Lily s'était profondément amourachée de son pire ennemi James Potter, il fut tellement ravagé qu'il entra dans une profonde colère, où tout n'était que désolation et désespoir. Mais Lucius Malfoy l'avait soutenu. Lucius… son seul « ami ». Enfin, c'était ce qu'il croyait. Il avait été son unique confident… et cet « ami » avait toujours très bien su jouer le rôle du confident compréhensif, à tel point que Rogue fini par tout lui avouer au sujet de Lily Evans. La haine de Rogue envers James était si puissante, son cœur était devenu si noir qu'un jour, il accepta d'être présenté à Voldemort. Impressionné par ses incroyables talents en magie noire, Voldemort le voulut à tout prix à ses côtés. D'abord enthousiasmé par cette proposition, Severus Rogue finit par avoir des doutes, et n'était plus très sûr à présent de ce qu'il venait de faire. Il ne voulait pas être le bourreau des Moldus, ni des Sang-de-Bourbe. Mais il était trop tard. La Marque des Ténèbres avait déjà été gravée dans sa peau. Le souvenir de ce qui se passa ensuite, de son entrevue avec Voldemort ainsi que le souvenir de la mort de la femme qu'il aimait, lui brûlèrent si violement les entrailles, qu'il s'empara de sa baguette la plaça contre sa tempe. Il en sortit un petit filet de fumée argentée, qu'il déposa dans la Pensine sur l'étagère. Non. Il avait mis cette histoire derrière lui et ce n'était vraiment pas le moment de repenser à ces horreurs.

Soudain, la même douleur qui lui avait rongé l'avant bras quelques jours plus tôt, se fit plus persistante que jamais. Cette fois-ci pas de doutes il fallait se rendre auprès de Voldemort. Ce n'était plus arrivé depuis des mois. Mais le message était clair. Et il ne fallait surtout pas que Voldemort aie des doutes sur ses agissements. Si ce n'était pas déjà le cas… un frisson presque douloureux lui parcourut l'échine tandis qu'il empoigna une épaisse cape noire de son portemanteau et sortit de son donjon.