Note : Ceci n'est pas un OS comme les autres que j'ai fait jusqu'à présent : il s'agit de la fameuse scène de la mort de Cedric, vue par Fleur. On pourrait presque dire qu'il fait suite à mon avant-dernier OS…

Ambiance : Donc évidemment je vous conseille fortement d'écouter « Cedric » de l'OST de Goblet of Fire en lisant ;)

La mort d'un Champion

Ils sont bêtes, Cedric. Ils sont tous bêtes. Harry et toi venez d'apparaître sur l'herbe. Harry pleure, et ils sont tous trop idiots pour le voir. Ils ne trouvent rien de mieux à faire que de jouer l'hymne de l'école et d'applaudir. Ils devraient pleurer comme Harry pleure, mais ils sautent de joie. Ils sont fous de bonheur et tu es mort.

Personne ne comprend. Personne ne se demande pourquoi vous ne vous levez pas, personne ne se demande pourquoi il pleure, personne ne se demande pourquoi tu es immobile. Il n'y en a pas un pour se dire que ce n'est pas normal, il n'y en a pas un pour penser à autre chose que la victoire de leur école. Oui, Poudlard a gagné le Tournoi, et alors ? Tu es mort, Cedric. Et c'est beaucoup plus important qu'un Tournoi à la noix.

Je veux que tout s'arrête. La musique, les applaudissements, les acclamations, tout. Je veux que ça s'arrête, je veux qu'ils arrêtent d'être heureux alors que tu es mort, ils n'ont pas le droit. Si tu savais comme je les déteste d'être aussi égoïstes. Qui est assez sans-cœur pour penser à la victoire de son école alors que tu es étendu sur l'herbe, mort ? Apparemment, toute cette foule l'est. Pas moi. J'ai envie de pleurer. QU'ILS SE TAISENT !

Non, non, non, NON ! J'ai crié ce mot. Du moins, je crois que je l'ai crié. Je pense que le hurlement a franchi mes lèvres. Parce que Dumbledore vient de courir vers toi et Harry. Peut-être m'a-t-il entendue. En tout cas, il a compris. Enfin. Ils ont commencé à comprendre aussi. Lentement. Mais ils ont fini par le faire. La musique s'est arrêtée. Les applaudissements aussi. Merci, Merlin. Ils se mettent à hurler d'effroi, maintenant.

Ton père fend la foule en criant que tu es son fils, il bouscule Harry, il bouscule Dumbledore. Il te serre dans ses bras en pleurant la mort de son fils unique. Je veux te prendre dans mes bras, moi aussi.

Je voulais te parler avant d'entrer dans le labyrinthe. Mais nous n'avions pas le temps. Tu as juste eu le temps de me promettre qu'on pourrait parler après la Troisième Tâche. Tu m'avais promis, et j'ai accepté. Je n'aurais pas dû, parce que maintenant, il est trop tard, il est beaucoup trop tard. Ce que je voulais te dire, je ne pourrai jamais te le dire, plus jamais.

Je t'aime, Cedric. C'est ça que je voulais te dire avant la Troisième Tâche, ce sont ces mots que je ne pourrai plus jamais te dire, maintenant que tu es mort. Je t'aime. Même s'il y a elle. Cette fille pour laquelle tu as refusé de m'accompagner au bal. Je ne t'en veux pas. Je ne crois pas que tu m'aurais dit : « Moi aussi, Fleur, je t'aime ». Je sais que tu m'aurais dit que tu l'aimes, elle. Pas moi. Elle… et j'aurais compris. Je ne t'en aurais pas voulu, je t'assure. Je voulais juste te le dire avant de repartir en France, avant de ne plus te revoir. Mais pourquoi a-t-il fallu que tu meures avant que les mots puissent franchir les lèvres ?

Je regarde ton père pleurer en te berçant dans ses bras, et j'ai envie de prendre sa place. Il pleure son fils, et moi, je veux pleurer la mort de mon unique amour. Je veux te serrer dans mes bras, sentir ta peau contre la mienne avant que tu deviennes tout froid. Je veux te bercer doucement en te caressant les cheveux, moi aussi. Parce que moi aussi, je t'aime. Plus que tout, je te le jure.

Je veux te prendre dans mes bras… peut-être qu'alors, si je te dis à l'oreille à quel point je t'aime, tu m'entendras d'où tu es…

Je t'aime…