Cette Fanfiction a été écrite dans le cadre d'un festival d'écriture sur le thème « FLUFFY », un fest plein de guimauve - ou pas. Il fallait choisir un gif en tant que défi, intégrer des mots tirés d'une colonne au choix, et tourner une roue pour se voir remettra un "cliché/lieu commun/trope" au hasard.
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Description du gif : Harry Potter en 1ère année, assis seul dans la Grande Salle sous la neige, regardant les sapins et décorations (le gif est sur ma publication AO3).
Trope tiré au sort : Randonnée en montagne
Mots obligatoires : Retrouvailles ; Arbre de Noël ; Vin chaud ; Cannelle ; Temps forts ; Ami
Nombre de mots limités : de 500 à 2300.
Disclaimer :
Les personnages et l'univers appartiennent à JK Rowling. Mais ce n'est pas parce que j'écris des fanfictions dans cet univers que je cautionne ses propos et son attitude transphobes, au contraire.
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Bonjour,
Me revoilà avec un nouvel OS !
Un peu de guimauve ça fait toujours du bien !
Un grand merci à lisea18 pour sa relecture.
Bonne lecture :)
Les relations entre les services du Ministère étaient parfois difficiles. Avant la Deuxième Guerre, c'était relativement anecdotique, mais pendant celle-ci les tensions avaient augmenté. Et depuis la fin de celle-ci, avec l'arrivée de la nouvelle génération, les choses étaient devenues compliquées. Les directeurices passaient leur temps à adoucir les querelles entre les services et au sein de ceux-ci. Après quelques années, quelqu'un eut une idée pour créer des liens et apaiser des mésententes. Vingt personnes, tirées au sort, envoyées cinq jours en vacances, aux frais du Ministère. Tous les trimestres, une poignée de sorcier·e·s recevait un courrier avec une heure et un numéro de portoloin.
OoOOoO
Drago est assis au milieu des centaines d'usager·e·s qui attendent le départ de leur portoloin. Il feuillette la Gazette en fronçant les sourcils et reniflant de mépris. Toujours les mêmes inepties, il se demande pourquoi il continue à lire ce torchon tous les jours. Drago peine à admettre qu'il ne peut se passer de parcourir des yeux les rubriques des petites annonces amoureuses et les bans de mariage.
— Les passagers du portoloin numéro 4502, départ à neuf heures et deux minutes, sont attendus porte trois !
Drago se lève, attrape son sac de voyage en cuir de dragon et se dirige vers la porte d'embarquement numéro trois. Il jette son journal dans une poubelle au passage.
À l'annonce du départ imminent, tout le monde saisit le portoloin et un décompte s'enclenche dans les haut-parleurs. À la dernière seconde, une personne s'engouffre dans la pièce et attrape in extremis le bout du manche. Les vingt sorcier·e·s disparaissent.
L'arrivée se fait dans un grand hall avec un large comptoir d'un côté et un petit salon d'attente avec canapés de l'autre. La réceptionniste récupère le portoloin et accueille les vacanciers.
— Mesdames et messieurs, bonjour. Je suis Diane et je serai à votre service tout le long de votre séjour. Vos chambres sont prêtes, vous pouvez choisir celle que vous voulez en prenant l'une des clés posées sur le comptoir. Elles sont toutes identiques et vous y trouverez de plus amples informations sur les activités de la semaine.
Drago regarde autour de lui, sourit à Théodore, rassuré que son ami soit avec lui, et reconnaît la plupart des autres personnes. Puis il croise son regard vert émeraude. L'habituel pincement au creux du ventre se réveille. Drago se dirige vers le comptoir, il n'y a plus beaucoup de clés, les trois quarts des employé·e·s du Ministère sont déjà reclu·e·s dans leurs chambres. L'ambiance promet d'être chaleureuse…
Drago prend la clé numéro dix puis traverse l'espace du rez-de-chaussée. À sa droite, un salon cosy avec une cheminée, à sa gauche des portes menant visiblement vers le restaurant, une piscine, un sauna et d'autres choses. En plein milieu, un immense arbre de Noël décoré. En levant la tête, on aperçoit la haute charpente en bois, ainsi que les vingt chambres de ce luxueux hôtel, réparties sur deux étages et donnant toutes sur un balcon interne qui fait le tour du bâtiment.
La chambre est spacieuse, avec du mobilier de qualité, et très confortable. Un lit king size et ses deux chevets, un bureau et une large fenêtre à l'opposé de la porte, un petit canapé et une table basse en face du lit. On accède à la grande salle d'eau privée depuis l'entrée de la pièce : une douche à l'italienne de bonne dimension, une double vasque sur un plan en marbre gris clair veiné et une toilette cachée derrière un muret de verre dépoli. Un panier de produits de soins et de moelleuses serviettes blanches sont disposées élégamment. Un peignoir est accroché près de la douche.
Drago retire ses chaussures dans l'entrée et dépose sa cape d'hiver sur la patère. Puis il découvre les documents sur le bureau : un planning pour les cinq jours à venir, obligatoires. Atterré, Drago lit : piscine, sauna, massage en duo, ateliers cuisine et pâtisserie, randonnée en montagne et pique-nique, Secret Santa… Toutes les activités sont prévues avec une ou plusieurs personnes désignées par leur numéro de chambre. Drago s'assoit lourdement et se prend la tête entre les mains. Il n'a pas la moindre envie d'être ici, tout le monde le déteste et cinq jours de vacances n'y changeront rien.
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Le deuxième jour, tout le monde est convié dans l'espace détente et les massages se succèdent. En attendant, Drago hésite entre le sauna et la piscine. Il pousse la porte de l'étuve puis change d'avis lorsqu'il l'aperçoit. Finalement, il préfère nager. Quand vient son tour, il sait déjà que Théodore est avec lui pour ce massage en duo et cela lui convient. Ils remontent ensuite jusqu'à la chambre de Théodore et s'affalent sur l'immense lit.
— Partant pour une petite détente supplémentaire ?
— Je suis mort, Théo, et il n'est même pas midi…
— Avais-tu besoin de t'épuiser en faisant des longueurs, aussi ? J'aurais pu te fatiguer tout autant et tu souffrirais moins.
Drago grommelle. Le sexe avec Théodore est agréable, mais il n'y aura jamais rien entre eux et ils le savent. En attendant de trouver chaussure à leurs pieds, ils s'amusent ensemble.
— Tu devrais lui dire que tu l'aimes, Drago…
— Je n'ai pas envie de me ridiculiser.
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Le quatrième jour, le soleil brille, mais Drago s'habille chaudement. Le Ministère a choisi de les envoyer dans le Lake District, le seul endroit d'Angleterre qui comporte ce qui ressemble à des montagnes. Les sorcier·e·s ne sont pas habitué·e·s à marcher, la magie leur permettant de se déplacer avec facilité, et Drago n'a jamais fait la moindre randonnée.
Le début de la marche est relativement aisé, mais plus le temps passe et plus la fatigue se fait ressentir. La plupart des employé·e·s du Ministère sont à l'agonie avant même la moitié de la promenade. Drago sent ses muscles qui tirent et qui protestent, mais il garde les dents serrées et avance. Derrière lui, Théodore l'encourage régulièrement, pourtant Drago sait qu'il est encore moins sportif que lui.
Après deux heures d'ascension, il n'y a plus qu'une personne devant Drago, tous·tes les autres se sont laissé·e·s distancer. Et malgré la difficulté de se retrouver juste derrière lui, Drago y trouve une motivation : il a une vue parfaite sur ses fesses. Il est habillé à la mode moldue, un pantalon bleu clair et une veste chaude qui s'arrête en bas du dos. Un pull en laine dépasse un peu.
La pause est bienvenue. Drago arrive sur le haut plateau, essoufflé, et reste subjugué par l'extraordinaire panorama. Les collines et les lacs de la région sont d'une beauté à couper le souffle.
— C'est magnifique, n'est-ce pas ?
— Ça l'est, répond Drago après un temps de silence, sans tourner la tête vers son interlocuteur.
Drago sait qui lui a parlé, il reconnaîtrait sa voix n'importe où, ses inflexions chaudes qui lui tiraillent le ventre chaque fois qu'ils se croisent et se saluent au Ministère. Il est l'un·e des seul·e·s à être poli, et même amical, avec lui, leur inimitié laissée loin derrière eux depuis le procès de Drago. Il n'a pas le courage de le regarder en face, alors il continue à observer le paysage. Et cela apaise les tourments de son cœur.
Le pique-nique est composé de leurs essais culinaires de la veille et ce n'est pas très probant. Les ateliers cuisine et pâtisserie n'ont pas été un succès retentissant. Drago s'en sort assez bien, il est obligé de cuisiner depuis qu'il vit seul, mais il constate que de nombreuses personnes grimacent, Théodore le premier. Drago partage avec lui. Lui aussi partage avec ses collègues et quand Drago croise son regard, ses joues rougissent d'elles-mêmes. Il détourne rapidement les yeux.
La descente de la montagne est plus facile pour tout le monde. Drago est perturbé tout du long, parce qu'il lui a proposé un bâton, pour l'aider à trouver son équilibre et mieux marcher. Drago a accepté du bout des lèvres et retourne jusqu'à l'hôtel avec ce morceau de bois. Une simple branche un peu épaisse qu'il a polie rapidement à l'aide de la magie. Le grain du bois est agréable au toucher et Drago imagine, à sa place, sa peau sous ses doigts.
La fin de journée trouve tous·tes les participant·e·s éreinté·e·s, affalé·e·s dans les fauteuils et canapés du salon de l'hôtel. Diane apporte des boissons et Drago déguste lentement un vin chaud qui embaume la cannelle. La tasse réchauffe ses mains et il se perd dans ses pensées. Ses yeux s'évadent sur ses compagnon·ne·s d'infortune et son ventre se tord une nouvelle fois quand il le regarde.
Drago ne s'attarde pas après le dîner, pourtant il ne trouve pas le sommeil. Il est épuisé, son corps lui fait mal, il a découvert des muscles qu'il ne connaissait pas, cependant son esprit n'accepte pas de se reposer. Il ne fait que tourner et retourner les mêmes choses : ses ridicules sentiments pour lui !
Après de nombreuses heures, Drago se relève. Le rez-de-chaussée est éclairé par les guirlandes du sapin qui clignotent doucement dans la pénombre. Drago pense être seul, jusqu'à ce qu'il aperçoive une silhouette en train de regarder le feu qui meurt dans la cheminée. Quand il s'approche, quelque chose de froid tombe sur son nez, ses joues et son front. Il lève les yeux pour se rendre compte qu'il neige dans le salon de l'hôtel, juste au-dessus de l'homme assis sur le bord d'une table basse. Il ne peut plus ignorer son identité maintenant, il est trop près et l'a reconnu. C'est en soupirant que Drago s'assoit à proximité, restant en dehors du périmètre glacé.
— Des problèmes pour dormir ?
Drago prend le temps de réfléchir avant de lui répondre.
— Mon sommeil est difficile depuis des années, mais c'est différent aujourd'hui…
— Tu veux en parler ?
— Seulement si tu arrêtes de faire tomber cette neige.
Ses yeux verts se lèvent vers le plafond alors qu'il semble réaliser ce qui se passe. Il a un sourire d'excuse et les flocons cessent aussitôt de virevolter dans les airs. L'atmosphère redevient plus chaleureuse, instantanément.
Drago observe, un très long moment, celui qui lui fait face. Les bûches craquent dans l'âtre et des étincelles jaillissent du bois qui termine de se consumer. Drago sent que c'est maintenant ou jamais.
— Quelqu'un prend toute la place dans mes pensées, cela m'empêche de trouver le sommeil.
— On te cherche des ennuis ?
Drago éclate de rire. Si seulement ce n'était que ça ! On lui cherche régulièrement des ennuis depuis qu'il travaille au Département des Mystères, ça ne lui fait plus rien. C'est bien une réflexion d'Auror, ça…
— Je suis amoureux de quelqu'un qui ne le sait pas. Ça me bouffe.
— Puis-je demander qui est l'heureuse élue ?
— Je suis gay, Potter… soupire lourdement Drago, pourtant certain que l'Angleterre toute entière est au courant depuis que cela a fait les gros titres de la Gazette quelques années plus tôt.
— Qui est le chanceux, dans ce cas ?
— Cela m'étonnerait qu'il se trouve chanceux… Bonne nuit, Potter.
Drago retourne jusqu'à sa chambre. Il s'endort tard dans la nuit, maudissant sa lâcheté. Ses rêves sont peuplés de déclarations d'amour mièvres et ridicules.
OoOOoO
Le cinquième jour, le calvaire est presque terminé. Encore quelques heures avant de quitter cet endroit. Il reste une seule activité, l'un des temps forts de la semaine : le Secret Santa. Drago a fini par découvrir qui se cachait derrière le numéro de chambre quinze. Théodore l'a supplié d'utiliser cette occasion pour se déclarer et Drago a cédé. Il passe la matinée dans la petite ville toute proche pour trouver un présent adapté.
Au moment d'ouvrir les cadeaux, tout le monde est réuni dans le salon de l'hôtel. Des chants de Noël s'échappent des haut-parleurs magiques, du lait de poule est à disposition, créant une ambiance chaleureuse qui dénote complètement avec la réalité. Il ne s'agit pas ici de retrouvailles familiales, mais d'un groupe de collègues qui peut à peine se supporter au quotidien. Le bruit du papier déchiré emplit les lieux alors que chacun·e découvre son présent anonyme. Drago reçoit une carte postale hideuse agrémentée d'un simple « Joyeux Noël » manuscrit. Il ne sait pas qui est responsable, mais il est évident que la personne connaissait son identité.
Finalement, la plupart paraissent satisfaites de leur cadeau, ces quelques jours passés ensemble semblent avoir créé des liens. Drago se moque des autres, il cherche son regard, veut voir sa réaction.
Le souffle suspendu, Drago observe ses doigts retirer le ruban et ouvrir l'enveloppe. L'incompréhension fige ses traits puis ses yeux parcourent leurs collègues. Jusqu'à ce que leurs regards se croisent. Le temps s'arrête.
Boum.
Boum.
Boum.
Boum.
Drago n'entend plus que les battements effrénés de son cœur. Ses mains sont moites et il est rouge de gêne. Ses iris verts ne le lâchent pas. Drago sait qu'il a compris maintenant.
Puis, il s'avance et rejoint Drago. Quelques pas, un gouffre que Drago n'a jamais pu franchir. Il s'assoit à côté de lui et avec douceur ses paumes entourent le visage de Drago. La respiration de Drago se coupe alors que ses lèvres se posent délicatement sur les siennes.
Le cœur de Drago explose et ses mains agrippent son pull dans un élan désespéré. Il s'accroche, perdu dans les sensations divines qui le transportent, effrayé que ce soit un rêve, que cela disparaisse quand il rouvrira les yeux.
Mais quand le baiser s'achève, quand il rouvre ses paupières, deux yeux verts le fixent. Une lueur amusée y brille.
— Je me trouve chanceux… souffle Harry.
Ma nouvelle fanfiction longue drarry est toujours en cours d'écriture, je pense essayer de commencer à publier en janvier 2022. Abonnez vous à mon compte pour être prévenu.e.s de nouvelles publications !
A bientôt !
