Ruptures d'un processus linéaire.

Disclaimer : Personnages originaux créés par JKR mais la suite, hein, et b'en vous la devez à un escalier en mélèze en fort mauvais état... C'est comme ça !

Bon vous devez aussi beaucoup à Alixe,
qui ne m'a pas laissée me reposer sur mes lauriers...

Chapitre dédié à Mystick, Alana, Vert, Sandrine et Izabel...
Vous avez toutes (Mystick ?) raison...
Mais...de nouvelles questions ?

5- Paranoïas



« Bon, b'en finalement... y'avait pas de quoi s'inquiéter tant de ça ! » - affirma Ron en s'affalant avec un soupir sur une chaise de la cuisine. « Faîtes pas cette tête là ! » s'exclama-t-il en croisant le regard furieux de Harry et celui inquiet de Dudley. « Enfin, Harry, les Moldus qui ont de la famille sorcière PEUVENT assister à des matchs ! J'ai vérifié avant de l'amener ! Tu me prends pour qui !? »

Harry haussa les épaules. C'était sans doute la loi. Mais il y avait la loi, et il y avait les interprétations... Il y avait la loi commune, et ce qu'on attendait du Survivant... Sans doute cela tenait-il de la paranoïa... ou d'un manque d'ambition... voire l'envie de passer inaperçu... mais c'était comme ça : il aurait préféré éviter de devoir maintenant se féliciter de s'être inquiété pour rien !

« Je ne te reproche rien », répondit-il simplement

Le rire de dérision de Ron ressembla à un éternuement.

« Ouais, tu parles... si tu voyais ta tête ! »

« Ron... Imagine le choc que tu m'as fait, OK ? »

« Tu sais quoi, Harry, t'as un vrai problème avec ton cousin », répliqua Ron, peu impressionné par le ton autoritaire de son vieux copain. « Comment tu peux lui proposer de vivre ici et avoir honte de le présenter à Parvati ? »

Dudley baissa les yeux, visiblement gêné d'être devenu le sujet de la conversation. Sans doute, reconnut intérieurement Harry, sans doute... mais merde... pourquoi devrais-je être parfait ?

« OK, Ron, je m'excuse de m'être inquiété pour rien ! » répliqua-t-il d'un ton faussement léger. « C'est super : Fred et George ont découvert que Dudley vivait avec nous, le week-end prochain ta mère va l'inviter... Avec un peu de chance, hein, ce sera un bon parti pour Ginny ! »

Ron, de manière prévisible, s'empourpra mais Harry ne lui laissa pas le temps de lui répondre :

« Parvati veut voir de photos de nous petits – une autre chance, y'en a pas, et Dudley peut prendre pension quand il veut au Chaudron de Wimbledon... En plus les Canons ont gagné... Que demander de plus ? »

Le plus jeune des Weasley le regarda longuement en dessous avant de lui demander très doucement :

« Tu m'engueules, là ? »

Harry haussa de nouveau les épaules. Il savait bien qu'il avait eu l'air aussi amer qu'un vieux citron.

« Non. »

« Parce que c'était pas clair... »

« Je sais. »

Oui, rien n'était clair dans tout cela... Sans doute n'avait-il pas assez dormi la nuit dernière... Sans doute s'inquiétait-il trop... Sans doute...

« Et ta Vélane ? » - demanda-t-il finalement avec le faible espoir de changer de sujet.

Ce fut le tour de Ron de hausser les épaules.

« Un vieux fantasme, on va dire... » - répondit-il avec une sorte de sourire satisfait. « Tu te rappelles de Fleur ? »

« Tu vas la revoir ? » insista Harry.

« Non. Pourquoi ? »

Harry se retint de lui dire que c'était sans doute dommage. Ron n'était pas amoureux et la Vélane non plus, sans doute...

« Et... Parvati ? » - contre-attaqua Ron. Bravo Harry, là, tu lui as donné le bâton pour te battre, soupira intérieurement Harry.

« Quoi... 'et Parvati ' ? » Mais l'innocence ne suffit pas, là non plus.

« T'es amoureux ? » explicita Ron avec une curiosité non dissimulée. « T'as bien caché ton jeu, hein ? »

Dudley, qui s'était plongé avec tact dans le journal d'annonces locales, releva la tête. Harry évita son regard, avala plusieurs fois sa salive avant de proposer prudemment :

« On va voir... »

« On va voir quoi ? » interrogea Ron les sourcils froncés.

« Ron... ça c'est fait très vite... trop vite sans doute, hier soir... C'était bien et... et Parvati est vraiment quelque que... j'apprécie... »

« Grands dieux Harry ! Tu l'apprécies ?! La plus belle fille de la promo te tombe dans les bras et toi, tu l'apprécies ? Tu es incroyable ! » - s'esclaffa Ron.

Harry contint l'agacement qui courut dans ses membres et le long de ses nerfs. Il se tourna résolument vers son cousin.

« Et toi, Dudley... t'as pensé quoi du match ? »

Le blond eut d'abord l'air surpris de la question, puis il répondit en s'animant progressivement :

« Impressionnant... Vraiment... Ca doit faire des sensations dingues de voler comme ça !... C'est difficile ? »

« A ce niveau de là, c'est de l'art ! » - s'immisça Ron.

Harry sourit et acquiesça.

« Côté sensation, c'est très fort aussi... »

« C'est à ça que vous servent les balais dans ma chambre ? »

Les deux sorciers hochèrent la tête.

« Oui, et puis aussi pour certaines missions... »

« Je me rappelle que t'en avais un... Avant... J'avais jamais compris à quoi... Et vous savez jouer, bien sûr ? », murmura Dudley d'un air rêveur.

« Harry était le meilleur attrapeur de Poudlard... voire d'Europe ! » s'enthousiasma immédiatement Ron. « Il aurait pu faire carrière si... si... s'il avait voulu... Moi, j'ai été un peu gardien... mais pas terrible... »

« On joue dans l'équipe amateur des Aurors », ajouta Harry qui savait combien les souvenirs de Poudlard en matière de Quidditch n'étaient pas les meilleurs de Ron.

Son cousin hésita quelques secondes et demanda.

« Je pourrais voir... un jour ? »

Harry soupira. Evidemment... Il n'y avait pas de raison que Dudley ne cherche pas à en savoir plus ! D'un côté, c'était chouette de voir sa famille, sa famille de sang, pas celle qu'il s'était construite de bric et de broc au gré des rencontres, s'intéresser enfin au monde de la sorcellerie - à son monde. D'un autre, ça lui faisait peur... il ne savait pas pourquoi mais une angoisse sourde l'étreignait quand il y pensait, comme un pressentiment d'un catastrophe imminente... Paranoïa, paranoïa... - s'admonesta-t-il.

« On verra Dudley... Je sais que ça peut paraître bizarre mais... mais je ne tiens pas trop à... »

« Je comprends », le coupa rapidement Dudley. « Tu es déjà bien gentil avec moi... Je sais bien... je ne mérite ...»

« Ça n'a rien à voir », l'interrompit sèchement Harry.

Il ne savait pas pourquoi mais la perspective que Dudley s'excuse de son comportement passé le terrifiait au plus haut point. Il avait l'impression que s'il revenait sur cette époque là, sur cette préhistoire, il jouerait son identité même... Trop de fantômes, trop de questions sans réponses, trop de plaies encore ouvertes... Mieux valait laisser la poussière du passé continuer de s'y déposer lentement mais sûrement. Mais le regard de son cousin lui apprit qu'il ne le convainquait pas.

« Dudley... c'est juste... » recommença-t-il hésitant.

« C'est juste qu'il est LE Sur... » - railla Ron.

« RON ! » - hurla Harry, en se levant si brusquement de sa chaise qu'elle tomba avec fracas contre le sol carrelé de la cuisine. Les deux amis s'affrontèrent du regard, et leurs mains droites respectives parurent prêtes à plonger sur leur baguette. Ce moment dura comme jamais avant entre eux. Ron leva finalement les mains, paumes offertes, en signe d'excuse. Harry inspira et l'accepta d'un geste de tête encore trop brusque pour être totalement sincère. Dudley leur jeta de petits regards curieux en coin. Un silence lourd et visqueux s'installa.

« Hem », dit soudain le cousin de Harry, avec un certain entrain. « Vous voulez voir ce que j'ai commencé à faire avec mon ordinateur ? »

Les deux sorciers le dévisagèrent les sourcils froncés.

« Ce que tu as fait ? » - commença Harry.

« Avec ton or de terre ? » compléta Ron.

« Mon quoi ? »

« OR-DI-NA-TEUR, Ron », corrigea Harry avec un certain malin plaisir.

Le rouquin lui lança un regard lourd mais Harry l'ignora et enchaîna en se levant : « allons donc voir ! »

Ça nous changera peut-être les idées ! - espéra-t-il intérieurement.

oO

On ne pouvait pas dire que le résultat impressionnait Ron. Harry lisait dans ses yeux qu'il ne comprenait pas qu'il ait fallu tant de temps, de lettres et de chiffres pour faire apparaître sur un fond bleu pétrole, deux petits bonshommes noirs qui glissaient de manière hachée sur l'écran quand Dudley bougeait une étrange boule reliée à un fil... Harry lui même d'ailleurs avait dû mal à imaginer y passer le temps que son cousin pouvait y consacrer.

Non.

Ron s'était aimablement amusé de voir les petits bonshommes noirs se déplacer sur l'écran et des bulles apparaître quand ils parlaient – une réaction qui avait eu l'air de ravir Dudley. Sauf qu'ils disaient toujours la même chose, avait fini par faire remarquer le même Ron : « Qu'est-ce que c'est sale ici ! » « Limpio ! » « Ordino » et que des ronds gris et des cubes bariolés répondaient à leurs ordres.

« Je sais », avait commenté Dudley avec une humilité que Harry ne lui connaissait pas. « C'est pas terrible comme animation, mais j'ai... j'ai recyclé de vieux personnages... juste changé la couleur... et pas trouvé de bons objets... pas eu le temps de chercher en fait... C'est juste un premier prototype... Mais j'ai plein d'idées... Ils pourraient affronter ensuite des araignées géantes et supprimer leurs toiles... »

« Des saletés d'acromentulas », approuva Ron et Harry sentit un frisson dans son dos sans qu'il sache bien si c'était à cause du souvenir de leur expédition folle dans la Forêt interdite ou si c'était de voir son camarade perdre toute circonspection face à son cousin.

« De quoi ? » demanda Dudley, son excitation perçant dans sa voix en se jetant sur son crayon et son cahier. Pendant que Ron épelait acromentula et « arachnae repellis », le sort qui éloigne les araignées, Harry sentit de nouveau une boule lui venir dans la gorge. Il avala sa salive pour essayer de repousser l'angoisse incompréhensible qui menaçait.

« Je me disais aussi que... que s'ils n'y réussissaient pas assez vite... ils pourraient... ils pourraient être transformés... en rat par exemple... Y'a des formules pour ça ? » L'enquête de son cousin continuait.

« Oui, mais il faudrait un autre sorcier pour jeter le sort », objectait Ron, technique.

« C'est vrai », reconnut Dudley un peu déçu.

« A moins d'être des Animagus... » - commença Ron avant de secouer la tête. « Mais non, ça ne marche pas... »

« Des quoi ? »

« Des Animagus... des sorciers qui peuvent à volonté prendre la forme d'animaux... le père d'Harry se transformait en cerf par exemple... et son parrain en chien... et... Enfin, il y en a quelques uns », acheva abruptement le rouquin avec un regard gêné pour Harry qui ne disait toujours rien. Il ne disait tellement rien que ça en devenait sans doute assourdissant. Tout ceci est incroyable...Quand je pense qu'il me trouvait imprudent parce que je lui avais donné mon adresse !

« Et en rat ? » - demanda innocemment Dudley.

« J'en ai entendu parler », répondit Ron d'une voix atone.

Celle-là tu l'as cherchée, pensa avec peu d'amitié Harry. Et le fantôme de Queudver s'imposa un instant dans sa mémoire, sa voix suraiguë, ses tremblements, son air maladif, ses petits yeux inquiets... Il amena à sa suite celui de Voldemort et de Cédric, Harry planta ses ongles dans ses paumes pour s'obliger à revenir à la réalité.

« Faut que j'y réfléchisse », conclut Dudley après quelques instants de réflexion. « Pour l'instant ça ira comme ça de toute façon... »

« Ça ira comme ça pour quoi », s'enquit avec une politesse tendue Harry.

« Pour l'école... fallait une idée de jeu pour enfant... je me suis dis : des enfants sorciers font le ménage... »

« Ils pourraient pas », asséna Ron.

« Pourquoi ça ? » - s'inquiéta le cousin de Harry.

« Eh, bien il faut avoir onze ans pour avoir une baguette. Avant, c'est trop dangereux... avant tu fais le ménage comme les Moldus... »

Et les heures de ménage de Ron pesaient sur sa voix.

« Oh », répondit Dudley avec une sincère surprise.

Le silence retomba sans le salon, à peine troublé par le ronronnement de l'ordinateur et le cling que faisaient, de temps en temps, les objets-carré- rouge quand ils trouvaient leur place.

« Mais... » - objecta Dudley, et de nouveau l'excitation modifiait sa voix. Harry ne put s'empêcher de penser que, pendant des années, seule la perspective d'un bon repas avait réussi à allumer une telle flamme dans ses yeux. Il se demanda, et pas pour la première fois, ce qui avait décidé Dudley à ce régime et à ce changement de vie... Il faudrait quand même qu'il ose lui demander un jour...

« Mais, là voilà mon histoire ! » s'exclama soudain son cousin, « des enfants sorciers doivent ranger leur chambre mais... mais ils n'ont pas envie de le faire... Ils empruntent donc la baguette... d'une sorcière plus âgée qui fait sa sieste... Une sorcière très vieille, toute courbée et avec un nez crochu », ajouta-t-il mimant le dos voûté et l'appendice nasal de la sorcière devant un Ron sans doute sidéré par la description. Mais Dudley était si plongé dans ses propres pensées qu'il ne remarqua rien. « Si elle se réveille... elle les transformera en rat ou toute autre créature répugnante... »

Dudley se jeta sur sa feuille et se mit à griffonner de plus belle, insensible à la fascination de Ron et à l'inquiétude soupçonneuse de Harry.

« Et ça va plaire aux Moldus, ça ? » - demanda le rouquin - après un moment sans doute passé à imaginer des sorcières qui ressemblaient plus à des harpies qu'à sa mère ou au professeur McGonagall. Bonne question, songea Harry qui n'avait depuis longtemps plus que des idées très vagues de ce qu'aimaient les Moldus.

« Faut d'abord que ça plaise au prof... Après, s'il m'en donne les moyens, ça pourrait devenir mon projet... Après seulement, il serait suffisamment avancé pour qu'on envisage de le proposer à un fabricant... » - expliqua Dudley avec force de soupirs. « D'ici à que ça plaise à quelqu'un... » - conclut-il fataliste.

« Dudley », l'interrompit Harry en prenant une profonde inspiration pour se donner du courage. « Dudley... tu te rends bien compte, n'est-ce pas... que... que tu ne pourras dire à personne... ce... ce qui t'a inspiré ça, hein ? »

« Oui, oui, Harry... ne t'en fais pas... C'est juste un devoir de classe », le rassura son cousin avec un grand sourire. « Je ne voudrais surtout pas te faire du tort, Harry ! »

Harry n'eut pas le temps de faire la preuve de toute l'étendue de sa paranoïa, parce qu'un tapotement sur la fenêtre du salon signalait l'arrivée de trois hiboux. En ouvrant la fenêtre, il en reconnut immédiatement un – et son cœur ne put s'empêcher de lui faire savoir que lui aussi l'avait reconnu : Ganesh, le hibou de Parvati, se battait pour la préséance avec deux chouettes effraie plus grandes que lui. Ron vint le rejoindre et décrocha de la deuxième chouette un message qui lui était destiné. Il l'ouvrit sans attendre, le parcourut rapidement et le déposa dans un cendrier. Et, Harry sut à ce simple geste, avant même que le message ne s'enflamme, que ça venait de la Division des Aurors. Faisant patienter Ganesh avec une banane, il ouvrit à son tour le message à son intention qui provenait de la même source.

« Aspirant Auror Potter, Harry, James, Votre équipe a été sélectionnée pour une mission de protection de M. le Ministre de la Magie, Cornélius Fudge, pendant son séjour en France. Votre présence est requise demain matin à 6h30 au Ministère pour une préparation linguistique. Prévoir uniforme de réception. Retour prévu vendredi prochain. Le feu fera disparaître ce message dès la fin de votre lecture. »

La France ?! Il n'était jamais allé en France... Il leva les yeux vers Ron qui soupirait, le regard perdu dans les cendres.

« L'Ecosse, joie ! Encore une histoire de fantômes ! »

Ah comme ça, ils n'avaient pas la même mission... Mais son propre message s'enflamma d'un seul coup - pour le plus grand intérêt de Dudley – et il dut précipitamment le jeter par terre et lancer un sort Étouffe-Flammes.

Ron allait être jaloux, il le savait... Ron semblait toujours prendre toute différence de traitement – la plus hasardeuse soit-elle, comme la preuve d'une différence fondamentale de condition entre eux. Après leur dispute de tout à l'heure, après la jalousie de Ron envers sa toute neuve relation avec Parvati... cette mission 'exotique' allait le faire exploser... Harry aurait parié la cape d'invisibilité de son père... Pour retarder le moment de cette confrontation, il se plongea dans le message de Parvati.

« Bien rentré ? Moi, un ordre de mission m'attendait. Je pars dès ce soir pour Azkaban... et j'y reste trois jours...Exactement ce qu'il fallait pour que je redescende sur terre, j'imagine... Ne m'oublie pas... P. »

Il sourit. « Non, je ne risque pas de t'oublier », murmura-t-il, heureux de voir que d'autres que lui se laissaient aller à la paranoïa. « Râle pas ! Parvati part à Azkaban, elle ! » - dit-il plus fort. Il s'approcha du bureau et prit une feuille blanche et un crayon et griffonna rapidement :

« Je ne rentre que le week-end prochain... Je suis avec le plus sucré de nos supérieurs... mais tu vas me manquer. Fais attention à toi. H. »

Il fixa le message sur la patte de Ganesh et le regarda disparaître dans le ciel brumeux. Ron hochait la tête d'un air appréciateur.

« Mauvais numéro ! » reconnut-il. « Et toi ? »

« France », répondit-il en essayant de prendre un air dégagé.

Les deux autres garçons le dévisagèrent avec surprise.

« Paris », ajouta-t-il. « Enfin j'imagine... Protection de Fudge... C'est le Ministre de la magie», expliqua-t-il au bénéfice de Dudley.

« Ah ça c'est sûr, c'est quand même plus chic de parader devant le Ministre français, protégé par le Survivant ! » - lâcha Ron, incapable de retenir son amertume. « Bien plus chic que par le sixième Weasley ! »

Évidemment, Dudley leva durablement les yeux de son cahier.

« Ça y est ? T'as fini ton numéro du pauvre petit sorcier mal aimé ? » - répliqua Harry. « Tu crois vraiment qu'ils ont réparti les missions en fonction du stagiaire et non de l'Auror qui va mener l'équipe ? Hein ? On échange si tu veux ! »

Mais Ron n'avait pas vraiment envie d'être rationnel.

« Ah, je les vois déjà les titres de la Gazette ! Avec tes beaux yeux verts, hein ! La cicatrice avantageuse, la main de Fudge sur ton épaule ! C'est les journalistes français qui vont être ravis ! 'Et le jeune M. Potter ? On peut lui demander ce que ça fait d'avoir sauvé le monde magique à dix-sept ans ?' » - minauda Ron, exaspéré. « Encore du courrier en perspective ! »

La suite fut perdue pour Harry et Dudley car il quitta la pièce en claquant la porte - sans doute pour se donner une contenance juste après avoir quasiment tout révélé des secrets du premier devant le second. Le silence qui suivit son départ ne dura pas. Dudley se tortilla sur sa chaise puis posa la question d'une voix aiguë : « Dis Harry... pourquoi... pourquoi t'as l'air... célèbre ? »

Le problème avec les fantômes, songea Harry en lui faisant face, c'est que ça s'accroche !

OOOOO