Ruptures d'un processus linéaire.
Toujours rien à moi.
Hynkyponk… Merci… Quand j'ai écrit la question de Dudley, je l'ai relue et j'ai su que c'était la fin…
Sandrine Lupin…Et bien non, tout seul, il va en Ecosse tout seul… Pour la blague des jumeaux, des morphocanapés qui te transforment en Malefoy, c'est pas assez ?
Lazoule… Merci. Attention, ce n'est pas le même Remus, que celui que je décris d'habitude !
Godric… Ah le procès, il va se mettre doucement en place…pas dans quarante chapitres, non, mais deux ou trois…
Tu sais Crys, si tu l'as lu trop vite, tu peux le relire, lol !
Ce Baratineur de Charme… Ce serait aussi trop simple si c'était que la faute de Dumbie… Merci de lire encore
Y a ceux qui disent bonjour comme Csame. Y a ceux qui aiment les titrescomme Alana Chantelune… Godric a aimé la scène du téléphone… Merci d'avoir fermé les yeux sur le fait qu'elle y était deux fois… j'ai corrigé depuis…
C'est vrai, Abel, que ce monde post-Voldemort est pas très lumineux… mon coté Fénoire, désabusée… Espérons que Fénice réussira à donner à ce procès une fin plus satisfaisante…
12 – Neige écossaise
L'hiver était déjà là.
Même si Londres subissait la pluie verglaçante depuis des semaines déjà, ce n'était rien à côté de la neige blanche et froide qui couvrait maintenant le sol de la campagne écossaise.
Bien sûr, toute cette neige ramenait en Harry des images de Poudlard. De belles images de Noël, de pureté…
Hum…
C'était avec un chagrin mêlé d'envie qu'il pensait aujourd'hui à l'émerveillement qui avait accompagné ces premières années à Poudlard. Jusqu'à la mort de Cédric en fait… Dans les cahots du train, il espéra que le procès serait capable de ramener un peu de pureté dans sa vie. Ça ne vengerait sans doute pas la mort de Cédric mais, quand même, ça lui redonnerait une part d'absolu…
S'il gagnait…
La pierre était trop grosse, il ne l'avala pas. Il se contenta de la mettre de côté, dans un des replis éloignés de son cerveau. Il laissa ses yeux dériver sur la campagne enneigée.
Bien sûr, il aurait pu transplaner jusqu'à Doomforest. Mais il était arrivé à la conclusion que, dans le cas présent, la paranoïa était souhaitable. Le plus tard quiconque se poserait des questions sur ce qu'il préparait, plus grandes seraient ses chances de succès. Se dévoiler au dernier moment, un peu comme aux échecs… Il sourit quand l'idée d'échecs ramena, comme un écho, le visage inquiet de Ron ; ce dernier avait été d'accord avec lui sur le fait qu'il devait être le plus discret possible. Il était donc allé jusqu'à Aberdeen, très ouvertement, par le réseau de cheminées et, de là, pris un train pour la gare moldue la plus proche de Doomforest. Il ne doutait pas qu'il serait sans doute le seul à descendre à l'arrêt.
La gare avait l'air d'un jouet, et sans doute le Poudlard Express n'aurait pas paru trop décalé dans ce décor qui n'avait pas dû changer beaucoup depuis le XIXe siècle. Elle était aussi déserte que Harry s'y était attendu et balayée par un vent glacial qui lui fit remonter la fermeture éclair de son blouson de cuir. Au bout du quai, deux silhouettes se découpaient. Celle de gauche se tendit en l'apercevant, elle semblait fantomatique à force d'être frêle et s'appuyait sur une canne. Celle de droite avait l'air plus solide et ne réagit pas à son approche. La déduction était simple : Lupin n'était pas venu seul.
« Harry ! »
Lupin n'avait jamais eu l'air resplendissant de santé, même sur les photos qui remontaient au temps des Maraudeurs, mais là il avait l'air diaphane à force d'être usé, et Harry se dit que la lettre avait peut-être aussi été un constat : les loups-garous ne vivent pas centenaires.
« Remus », répondit-il très doucement, ouvrant grand les bras pour serrer contre sa poitrine le frêle dernier des Maraudeurs. Il le sentit se raidir et puis lui rendre son étreinte. Ils restèrent ainsi quelques secondes avant que Lupin, le premier, ne se dégage et présente son compagnon :
« Harry, voici M. Prescott, mon voisin, il a bien voulu m'accompagner en voiture jusqu'ici »
Le sous-texte était clair. M. Prescott était un moldu. Harry lui serra la main avec un sourire chaleureux.
« Merci de veiller sur mon vieil oncle, M. Prescott… »
« C'est bien qu'un jeune homme comme vous prenne la peine de venir jusqu'ici », répondit le dénommé Prescott avec chaleur.
Et la conversation, jusqu'à la voiture, continua ainsi sur la vie trépidante de Londres, les études d'astronomie quantique de Harry – une des couvertures considérées par le bureau des Aurors comme rebutant généralement 99 pour cent des Moldus ; Harry put une nouvelle fois en vérifier l'exactitude auprès de M. Prescottt -, la neige écossaise et les services entre voisins...
Lupin resta relativement silencieux, mais Harry sentait que ses yeux bruns dorés ne le quittaient presque pas. Il n'avait jamais envisagé sa visite comme un simple week-end agréable, mais là, il comprit que la vie lui offrait une chance sans précédent d'en finir avec les côté les plus sombres, les plus opaques, « les plus victoriens » aurait dit Dudley, de son passé. Mais pour cela, il devrait pousser le loup-garou hors du bois bien rangé de ses souvenirs, hors de sa cage dorée… Pour le meilleur, mais sans doute aussi pour le pire… En serait-il capable ?
M. Prescott s'arrêta une demi-heure plus tard devant la petite maison blanche au toit de chaume, à la lisière d'une forêt grise à force d'avoir perdu sa parure. Harry y était déjà venu plusieurs fois mais, ce jour-là, elle lui sembla différente. C'était comme si, elle aussi l'attendait.
Lupin remercia chaleureusement son voisin, et celui-ci les quitta en promettant de revenir chercher Harry le dimanche soir pour son train. Les deux sorciers regagnèrent ensuite lentement la petite maison et, quand la porte se referma derrière eux, Harry eut l'impression d'entrer en scène. Il connaissait l'histoire, mais pas encore les répliques. Il ne pouvait pas non plus dire si la fin serait heureuse ou pas.
« Installe-toi, Harry… je vais aller faire chauffer de l'eau. »
« Je vais t'aider », proposa le jeune homme spontanément.
« Je ne suis pas un invalide. »
La réponse était sèche, et Harry leva les mains en signe de défaite. Remus accepta d'un signe de tête et partit vers la petite cuisine, où se firent entendre une série de bruits métalliques. Harry soupira. Fin du premier acte. Genre : Drame.
Le jeune homme fit quelque pas dans la pièce. Une large cheminée ancienne ne servait plus – « sans doute l'a-t-il gardé au cas où il en aurait eu besoin pour entrer en contact avec la communauté magique », estima Harry. Il préféra ne pas penser à ce que la communauté magique pouvait penser d'une telle possibilité.
Une cheminée moldue moderne – un "insert" croyait se rappeler Harry d'une visite précédente – avait été ajoutée et un feu de tourbe chauffait agréablement la pièce, la parfumant de cette odeur reconnaissable entre toutes. Les murs étaient blancs et nus à l'exception d'une gravure moldue ancienne, datée du milieu du XVIe siècle, représentant un château très imposant au bord d'un lac. Une chasse à coure traversait la prairie au premier plan à la poursuite d'une licorne… La légende prêtait à sourire : "Le Fabuleux Castel du Poudlard et ses Miraculeuses Chasses"… Harry repensa à ce que Fleur lui avait dit à Paris de la séparation du monde magique et du monde moldu français sur l'instigation de Nicolas Flamel, à peu près à la même époque. Qui avait perdu le plus de cette séparation ?
Il fut dérangé dans cette étrange réflexion par le retour de Lupin, chargé d'un plateau ou le thé fumant, les sandwichs et les scones disaient à Harry combien il avait été attendu. Il sourit en retour, mais son ancien professeur évita ses yeux.
« Viens donc t'asseoir, je crois me rappeler qu'à ton âge j'avais toujours faim. »
Harry retint un réflexion « à la Molly », où il aurait dit qu'aujourd'hui le loup-garou n'en avait jamais autant eu besoin. Elle n'aurait rien amené de bon. Il prit donc la tasse tendue et s'assit. Ils mangèrent leur premier sandwich en silence.
« Je suis allé voir Justin », proposa finalement Harry.
Lupin posa délicatement la moitié de son deuxième sandwich sur son assiette.
« Finch-Fletchley ? »
« Oui. Il est avocat aujourd'hui… chez les moldus et en droit magique aussi… Je pense que c'est bien parce qu'il est vraiment indépendant… »
« Tu veux dire incorruptible ? » demanda Remus.
« Moins impressionnable ? » proposa Harry, et son ancien professeur eut le petit sourire qu'il avait toujours eu devant les réponses d'Hermione.
« Qu'en pense-t-il ? »
« Oh… Pour dire les choses comme lui : 'Ça va être un putain de procès' »
Les yeux inquisiteurs du lycanthrope se fixèrent sur lui dans une question muette qu'il accepta :
« Il pense qu'on peut renverser Fudge », expliqua-t-il sobrement.
« Oh. »
Ils se turent tous les deux.
« Tu veux renverser Fudge, Harry ? »
« La question est : voulons-NOUS renverser Fudge, Remus. »
Il vit l'inquiétude dans les yeux de l'homme fatigué qui lui faisait face. Evidemment, il n'avait envie de retomber dans des émotions violentes et des combats stériles. Harry pouvait le comprendre, mais il savait aussi que lui ne ferait plus demi-tour.
« Harry… »
« Remus, je sais pas grand-chose… Non, pas grand-chose… Je ne sais pas vraiment qui je suis, ni ce que je veux mais… mais j'ai compris, il y a quelques années maintenant, que… qu'on ne pouvait pas faire les choses à moitié… Soit il faut abattre Voldemort, et c'est pas la peine d'attendre… Non, laisse-moi finir… Soit on veut rétablir la vérité, et ce sera toute la vérité…. Ça ne peut pas être : 'Sirius est innocent ET Fudge est gentil' ! »
Lupin se laissa aller en arrière contre le dossier de son fauteuil et soupira.
« Mais Voldemort était ta bataille… »
« Vous ne m'avez pas laissé le choix ! »
« Nous, Harry ? »
Cette fois, Harry pensa qu'il avait le droit de hausser le ton :
« Ah non, Remus, hein. Tu vas pas aujourd'hui me dire : 'moi aussi, Albus m'a manipulé'. Comme tu me l'as écrit, tu as toujours été lucide. Tu as pensé qu'il devait savoir ce qu'il faisait. Je le sais, j'ai pensé la même chose. Jusqu'au jour où j'ai pensé différemment. Alors, oui, toi aussi, tu as contribué à me faire… »
Lupin eut un rire qui n'avait rien de bienveillant.
« Parce que j'aurais eu une alternative ? Partir plus tôt dans la forêt ? T'enlever de chez ton oncle et ta tante ? Partir avec toi à la recherche de Voldemort ? Harry, je suis désolé mais la distribution des rôles m'avait singulièrement oublié à chaque tour ! »
Harry posa résolument sa tasse sur la table basse.
« Remus, je ne suis plus un enfant. Je crois avoir le droit de dire que je sais le prix du compromis. Et je comprends bien tous les enchaînements qui… mais, bordel Remus, pourquoi on serait toujours les seuls à comprendre !? »
Lupin tendit la main vers sa canne et se leva. Il alla jusqu'à la fenêtre derrière laquelle la nuit s'était installée et secoua la tête :
« Tu vas souffrir, Harry… Je n'aurais jamais dû… »
« Non, Remus, non… Je ne peux pas souffrir plus qu'aujourd'hui quand je sais tous ces mensonges qui empêchent le monde magique d'avancer… et moi avec lui ! » affirma le jeune homme ses deux mains sur sa poitrine comme pour souligner combien ce sentiment était profondément ancré en lui.
Lupin se tourna et dit avec un sourire triste.
« C'est bien d'y croire ! »
Harry soupira d'exaspération.
« Mais tu espérais quoi en écrivant cette lettre ? Que j'enverrai Luna t'interviewer ? »
Tiens c'est une idée, ça ! dit une petite voix moins émue dans sa tête. Faut en parler à Justin ! Les mémoires d'un Loup-garou, c'est un sujet pour les éditions Lovegood !
Lupin, lui, secouait la tête d'un air têtu, comme s'il pouvait encore refuser et Harry, qui n'avait pas l'intention d'abandonner si vite, reprit plus doucement :
« Je comprends que tu sois pessimiste, Remus, mais… »
« Je ne suis pas pessimiste, Harry », intervint doucement Lupin avec un air rêveur. « Un pessimiste a peur de la pluie, moi, ça fait longtemps que je suis complètement trempé…. » (1)
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Harry avait passé le reste du week-end à batailler ferme pour amener le vieux Maraudeur à sortir de sa misanthropie. Avec quelques succès puisqu'il avait accepté de venir bientôt à Londres rencontrer Justin. Harry avait gardé pour lui le reste de son plan. Ne pas effaroucher le dernier ami vivant de son père était une priorité. Ne pas laisser lui faire faire plus de mal, une exigence qu'il allait veiller farouchement à respecter.
Mais ça n'avait pas été une partie de plaisir.
Quand ils s'étaient séparés le vendredi soir, Lupin était fermé comme un château du Moyen-Âge avant l'assaut. Harry avait patiemment usé ses défenses par des manœuvres circulaires. Le samedi matin, il avait parlé de Parvati et de ses doutes, d'Hermione et de ses encouragements, de Ron et ses craintes… de Fleur même… Il avait vu Lupin le suivre et prendre, quelques semaines après lui, le cheminement qui l'avait amené chez Justin.
Ils étaient ensuite allés marcher dans le pâle soleil de midi dans les bois et là, Harry avait raconté l'arrivée de Dudley Dursley dans sa vie. Il avait pensé le sujet anodin et s'était trompé. Remus avait voulu savoir chaque détail de la rencontre et de l'installation de son cousin, ainsi que l'état de leurs relations actuelles. Il n'en avait rien dit, mais Harry l'avait senti très ému, comme si cet évènement, plus que tout le reste, permettait de dire que le passé n'était jamais clos.
En rentrant, son ancien professeur avait prétexté une sieste – Sans doute était-ce vrai, estima Harry dans les cahots du train de retour, en direction d'Aberdeen – pour s'isoler. Le deuxième acte n'était pas vraiment placé sous le signe de la comédie, mais il avait été indéniablement plus léger.
Le troisième aurait pu se classer dans l'étroite catégorie 'mélo, option confession'.
Ça avait commencé avec la question simple de Harry sur les souvenirs de la procédure qui avait mené à l'internement de Sirius. Harry avait eu la confirmation que la famille Black n'avait rien tenté. Personne d'autres d'ailleurs. « Moi non plus », avait sobrement conclu Lupin.
Et puis, comme guidés par un fil conducteur invisible, ils avaient déroulé le temps, les évènements manqués et les chances perdues qui avaient amené au funeste épisode du Ministère et à la disparition de Sirius. Se repaissant chacun de leurs chagrins, de leur douleur et de leurs regrets.
Harry avait enfin eu la confirmation que personne n'avait jamais cherché à convaincre Rogue de reprendre ses leçons d'Occlumencie – Il prit mentalement note de l'écrire à Hermione qui avait toujours soutenu cette thèse. Sirius et Remus en avaient discuté des nuits entières sans arriver à se mettre d'accord sur comment s'y prendre. Remus voulait le faire, mais son parrain n'avait pas voulu en entendre parler : « Je ne le laisserais pas nous humilier, Harry, toi ou moi, une nouvelle fois. » Le bon sens aurait été de prévenir Dumbledore mais, finalement, ils avaient eu peur de le déranger. En fait, ils avaient eu peur que Dumbledore ne gronde Harry.
« Ça paraît stupide maintenant, non, Harry ? » - avait demandé Remus.
« Comme si j'avais pas eu terriblement besoin que quelqu'un m'engueule cette année-là pour quelque chose qui le méritait vraiment », avait sombrement conclu Harry.
Lupin avait presque hésité avant de dire :
« Oui. On t'a tous pris pour plus vieux que tu n'étais »
« Ou pour plus jeune », avait rétorqué Harry en haussant les épaules.
« Ou pour quelqu'un d'autre », avait encore ajouté Remus. Et le silence qui avait suivi avait été lourd de souvenirs communs. Un homme blessé, une femme surprotectrice, une cuisine…
« Heureusement que tu as fini par perdre cette mauvaise habitude », dit finalement Harry, un peu nerveusement après un moment.
La peau diaphane de Lupin rosit.
« Oh, Harry, je suis désolé ! »
« Pourquoi ? Tu es le seul qui m'ait engueulé, ce soir-là ! Et tu sais pourquoi, parce que tu étais le seul dans cette pièce pour qui je comptais vraiment ! » Et tu ne sais pas combien Hermione et Ron ont hurlé à leur heure…
« Albus… » - commença Lupin.
« Albus voulait sauver la communauté magique – et moi aussi, si possible, mais en second. Fudge avait peur de moi. Remarque, j'avais l'habitude mais … mais ce soir-là, il était malade de trouille... Il croyait que j'allais le tuer, là tout de suite,… et Dumbledore juste après ! Personne ne me parlait…. Personne ne se demandait comment j'allais après avoir tué l'assassin de mes parents et celui qui les avait trahis…comme si… » - se souvint Harry, oscillant entre la dérision et la rage.
« Je n'ai pas été très… diplomate non plus »
« Non », confirma Harry, très calmement. « Tu es arrivé pâle de colère, avec des yeux… je m'en souviendrais toujours… Tu m'as secoué comme un prunier, traité d'imbécile, d'inconscient… j'en oublie ! »
« Dumbledore croyait que j'étais en colère à cause de la lettre », ajouta Lupin, en secouant une nouvelle fois la tête.
« Tu aurais pu », constata Harry. « Je n'avais pas à inventer que tu m'avais invité pour m'enfuir de Privet drive… »
Remus haussa les épaules :
« Tu aurais dû le faire plus tôt, mais pour venir me voir moi, ou aller voir une fille ! »
Après un regard mutuel de connivence, ils rirent brusquement. Sans doute trop fort.
« Fudge voulait me faire interner ! » rappela ensuite Harry.
« J'aurais voulu voir ça ! » gronda Lupin
« Il a cru que tu allais le mordre », dit Harry, avec beaucoup d'affection dans sa voix. Lupin le regarda, incertain. « Tu m'as pris dans tes bras… »
« J'avais eu si peur ! »
« Je sais… moi aussi… »
« Je sais. »
« Mais il n'y avait que toi pour sembler y penser… »
Harry avait senti l'émotion le submerger, comme en cette étrange soirée où il venait de défaire celui qui avait transformé son monde en enfer et où il s'était paradoxalement senti totalement orphelin. Mais, dans le petit cottage écossais, comme autrefois dans le manoir battu par les vents, Remus s'était approché de lui. La main était plus frêle, mais elle eut le même effet apaisant.
« J'aurais voulu faire plus… mais tu as raison, je ne m'en suis jamais donné les moyens… »
Harry avait fermé les yeux pour accepter ces excuses. Pendant des années, il aurait tout donné pour pouvoir rejeter sur d'autres la responsabilité de toutes les épreuves qu'il avait traversées mais, aujourd'hui, il savait que le vieil ami de son père en avait sans doute plus besoin que lui. Il avait pris la main, rendu la pression, et avait conclu :
« Cette fois, on va leur montrer, Remus… »
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(1) Adaptation libre d'une phrase de Leonard Cohen, que j'ai lue il y a dix ans mais qui me hante depuis : « I'am not a pessimist. A pessimist is afraid of getting wet, and I am totally soaked already ».
(version corrigée en septembre 2007)
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Ensuite ? Ensuite, Remus va venir à Londres… Dudley va s'intéresser aux créatures magiques… - mouarf ! - et Justin va nous parler de Rogue…enfin, je crois… Qu'en pensez-vous ?
