Ruptures d'un processus linéaire
Merci à JKR d'être si prêteuse, Fénice la cigale qui ne fait que passer.
Merci à Alixe d'avoir reluà Vert de m'avoir relancée, et à la SNCF, l'idée du chapitre est venu dans le TGV…
Merci à ceux qui sont passés par là et l'ont fait savoir !
Kobé… Ouais c'est très juste ça, un Dudley miroir inversé d'Arthur… ça me plaît….
Lazoule… Hermione vit sa vie… mais il faudra bien qu'elle revienne pour le procès…
Vert (et Lazoule aussi) Voici donc Luna….
Ce baratineur… Le procès devrait en effet bousculer pas mal le système… faut-il encore l'écrire… mais ça vient, ça vient…
14 - Une vie de carte chocogrenouille
« Ça fait quoi d'avoir sa tête sur une carte chocogrenouille ? »
Sa question avait un instant pesé sur la bonne humeur générale qui régnait dans la petite assemblée réunie, en ce froid et pluvieux dimanche de décembre, dans l'appartement des Aspirants Aurors Potter et Weasley.
« Pas une, deux », avait finalement fait remarqué Harry avec une feinte légèreté. Mais la jeune éditrice avait simplement froncé les sourcils et il avait expliqué « une de profil et une de face », avant de conclure: « pas aussi drôle qu'on pourrait le croire ».
Ron et Parvati s'étaient esclaffés, Lupin et Finch-Fletchey avaient souri. Seul Dudley avait demandé avec une certaine résignation: « Vous parlez de quoi, là ?»
En voyant Luna se tourner immédiatement vers son cousin et lui donner avec empressement la carte qu'elle venait de trouver dans son chocolat, Harry se surprit à s'étonner chaque jour un peu moins de ce que ces deux là s'entendent si bien. Qui plus que Luna pouvait entreprendre une étude scientifique des jeux vidéos moldus et d'une étrange littérature qu'ils désignaient sur le nom de Manga ? Quel autre Moldu que Dudley pouvait avoir une telle curiosité frustrée du monde magique pour être prêt à aller avec elle à d'obscures conférences sur la disparition des farfadets ou la possibilité de réveiller les capacités magiques des fantômes ?
« C'est toi, Harry ? » - demanda son cousin en regardant l'image où un Harry de dix-sept ans, dans son uniforme de Poudlard, esquissait un salut gêné à ses administrateurs avant de tourner le dos avec une précipitation manifeste. « Et mais… tu t'en vas !»
« J'vais pas rester là toute la journée » commenta Harry avec bonne humeur et un clin d'œil à Ron qui eut l'air surpris. « Tu te rappelles pas ? Tu m'avais dû ça dans le Poudlard Express quand j'ai eu ma première carte de Dumbledore !»
« Et t'es dessus parce que… » - avait encore demandé le jeune Dursley.
« Oui Dudley », confirma Harry en s'interdisant de détourner le regard ou de rougir. « Parce que. »
Parvati sourit à l'échange et demanda « T'as pas l'air très content d'être dessus ! Pourquoi t'as accepté ça ?»
« Parce que… Fudge… Fudge a voulu. Il trouvait étrange, suffisant voire arrogant que je refuse. » - expliqua Harry, un arrière goût amer dans la bouche. Lupin soupira sans doute pour s'excuser de ne pas avoir été là alors pour menacer une nouvelle fois le ministre de ses crocs.
« Il peut peutêtre demander des indemnités, non Maître? » lança Ron en direction de Justin.
« Encore un autre procès ? » s'amusa leur ancien camarade de Poudlard. « Attendez déjà d'en avoir fini avec celui-là… »
« Oui », approuva Parvati. « Tu disais donc que tu avais tout ? »
« Oui. » Justin se pencha sur son bloc note, pointant de son coûteux stylo plume les différents poins d'une liste. « J'ai tous vos témoignages… même celui d'Hermione… Et Luna est prête, n'est-ce pas Luna ? »
« Oui, nous faisons une dernière relecture, mais le livre est prêt. Nous sommes d'ailleurs tombés d'accord, Remus et moi, sur un titre « 25 jours d'humanité ».
Instinctivement Harry regarda Remus qui avait l'air mélancolique mais satisfait. Il savait que le vieux loup-garou avait déjà refusé plusieurs titres, trop racoleurs ou trop réducteurs pour lui. Lupin soutint son regard et lui sourit, effaçant pendant de trop brèves secondes cet air d'épuisement perpétuel qui le caractérisait. Oui, l'humanité était bien ce qui séparait Remus Lupin du commun des sorciers, songea Harry.
« C'est bien comme titre », confirma Parvati, exprimant alors à voix haute l'avis de tous.
« Et c'est facile à traduire », ajouta Luna avec son indicible air absent« car la seconde bonne nouvelle est que j'ai de très bons contacts en France, en Allemagne et en Italie pour la traduction des mémoires d'un loup-garou… »
« La fait qu'on puisse le présenter comme un proche du seul et unique Harry Potter ne gâche sans doute rien » ajouta à mi-voix Ron, mais personne ne releva.
« Tu es d'accord, Remus ? » s'enquit quand même Harry.
« Oui, sans réserve. Il existe en Italie du Nord une communauté de loups-garous assez bien organisée pour faire reconnaître leurs droits, et en France et en Allemagne, les choses ne sont pas parfaites sans toutefois atteindre notre ostracisme britannique officiel … Et plus il y aura de bruits… Aucune bonne cause n'avance dans l'ombre » conclut-il sans doute ému.
« La parution est prévue pour janvier… vers le dix je pense », ajouta Luna à propos pour éviter que le silence ne s'installe de nouveau. Harry n'aurait pas parié qu'elle l'ait fait exprès mais le résultat seul comptait.
« Très bien », approuva Justin. « Je vais donc pouvoir poser la demande officielle d'information sur le dossier de… l'assassinat des Potter » Il jeta un bref regard à Harry avant de continuer « Ce n'est pas encore la demande de réouverture du dossier, mais vous devez tous savoir que ça ne va pas passer inaperçu… La machine sera lancée. »
Tous hochèrent la tête.
« Le nom… le nom de Harry va apparaître tout de suite ?» demanda Parvati avec une nervosité certaine.
« Non », expliqua Justin en secouant la tête, « à ce stade, je ne suis pas obligé de révéler le nom de mon client. »
« Y'en a qui vont y perdre le sommeil », commenta Ron.
« Dans le cadre de l'examen des pièces, je pourrais convoquer officiellement les témoins… tes parents, Ron, des Aurors, même Fudge si je veux »
« Rogue aussi ? » demanda Ron deux secondes avant Harry.
« Oh Rogue », répondit Justin avec un petit sourire intérieur. « J'ai déjà le témoignage de Rogue ».
Un silence stupéfait répondit à cette affirmation.
« Vous voulez voir » - ajouta-t-il en sortant une sorte d'ampoule qui rappela un peu douloureusement à Harry une nuit tragique au Département des Mystères. L'avocat ouvrit un grand sac de voyage en cuir et en sorti une Pensine dont l'aspect patiné jurait étrangement avec le style moldu chic qu'il affectionnait. Une fois qu'il l'eut installé sur la table, il souleva doucement l'épais cachet de cire qui protégeait le contenu de l'ampoule. Il déversa ensuite le liquide dans la Pensine et une fumée s'éleva presque instantanément. La fumée pris bientôt la forme du visage de Justin et demanda « Professeur Rogue, vous êtes prêt ? »
Harry sentit la main de Parvati se poser sur sa cuisse et la presser très doucement et il crut qu'il allait pleurer.
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« Vous voulez que je vous parle de Black ? De Sirius Black… ça ne m'étonne pas. J'ai toujours su que ce n'était pas fini. Toujours su que Potter ne pourrait pas ne pas tenter de faire rendre justice… j'imagine que Lupin n'est pas loin… On m'a dit qu'ils étaient toujours en relation… »
Harry se demanda qui pouvait informer l'ancien Maître des Potions. Si Dumbledore avait toujours été vivant la question ne se serait pas posée… mais là…
La voix le tira de son introspection. La voix était si étonnamment comparable à celle que le professeur Rogue avait dans ses souvenirs. Elle continuait de s'élever de la fumée qui personnifiait un homme assis dans un fauteuil, les jambes croisées. Un regard à Lupin lui apprit que le dernier Marauder n'était pas moins ému que lui. Mais la fumée changea pour reprendre la silhouette haute et nerveuse de Finch-Fletchey :
« Professeur, depuis quand connaissiez-vous Sirius Black ? »
« Black a été mon… condisciple pendant sept années à Poudlard… Il est de connaissance publique que nous nous sommes détestés et affrontés… pendant sept années sans aucune interruption… avec lui et ses amis… James Potter, Remus Lupin et… Peter Pettigrow… »
Il n'y avait pas besoin d'être légilimens pour sentir que les pires souvenirs de Rogue revenaient à la charge en ce moment. Harry aurait parié que l'incident de la Cabane Hurlante en faisait partie. Mais le professeur ne précisa pas et Justin continua son interrogatoire factuel.
« Vous avez mentionné James Potter… c'était l'ami de Sirius Black, n'est-ce pas »
« Ami » éternua le professeur Rogue « Je suppose que « ombre » ou « double » serait plus juste. »
« Oui. Hum… avez-vous su ce que devenaient vos deux… condisciples après leur sortie de Poudlard ?»
De nouveau, la voix amère et méprisante de Rogue remplit la pièce :
« Qui ignorait alors que James Potter et Sirius Black s'entraînaient sans relâche pour mener la lutte contre les Ténèbres ? »
Le double gazeux de Justin se tut de nouveau et Harry regarda l'avocat en chair et en os qui secoua la tête comme s'il jugeait lui-même la faiblesse de sa prestation. Mais Rogue était sans doute un gros morceau.
« Avez-vous été d'une manière ou d'une autre au courantà cette époque, de la prophétie faite... sur le destin de Harry Potter » demanda finalement Finch-Fletcher
« Indirectement », finit par répondre Severus Rogue, plus sobre cette fois.
« De son contenu ? » insista l'avocat.
« Pas exactement… pas totalement… mais ça je l'ai su des années plus tard », lâcha l'ancien Maître des Potions, visiblement à regret
Le double gazeux de Justin prit le temps de formuler sa question suivante.
« En raison de cette prophétie et d'informations… de ce que lui ont révélé ces informateurs, Albus Dumbledore a conseillé aux Potter de prendre un gardien du secret. Etiez-vous au courant de cette mesure ?»
De nouveau, le professeur eut l'air un peu embarrassé puis, finalement, il commença à répondre :
« J'ai entendu à l'époque cette rumeur… d'autres aussi, selon lesquelles ils auraient quitté le pays par exemple… J'ai toujours pensé que le sortilège Fidélitas était l'option la plus crédible… surtout quand on savait l'influence qu'avait Dumbledore sur eux… »
Harry ne put s'empêcher de se demander si, à cette époque, Rogue était déjà un agent double ou s'il avait alors été fidèle uniquement à Voldemort… Il s'interrogea sur les raisons qui posaient un homme comme lui à sortir de sa réserve aujourd'huià prendre le risque d'être éclaboussé dans le processus de réhabilitation d'un homme qu'il avait toujours détesté…
« Et dans cette perspective, aviez-vous réfléchi à qui pouvait être leur gardien des secrets ? » - interrogeait Justin, le poussant pas à pas à raconter tous ses secrets.
« Comme je l'ai déjà dit, ils étaient proches de Dumbledore et… si on m'avait demandé alors qui… enfin, j'aurais sans doute d'abord pensé à Dumbledore mais… quand le petit Harry Potter a … a accompli la prophétie, enfin la première partie de la prophétie… je … je ne me suis pas étonné qu'on accuse Sirius Black… après Dumbledore, Black était le choix le plus logique. »
Pour la millionième fois Harry dut repousser la pensée qui l'assaillait, cette pensée déraisonnable et têtue qui demandait « Et que ce serait-il passé si Dumbledore avait été le Gardien » Le passé ne pouvait être changé… ou à un coût trop élevé pour être envisageable… N'était-ce pas ce que le vieux directeur de Poudlard lui avait maintes fois répété ?
« Pourquoi ? » demandait Justin au professeur Rogue.
« Et bien, mais c'était l'ami de James Potter ! A qui d'autres aurait-il confié sa famille qu'à son meilleur ami » - s'exclama l'ancien professeur sur un ton agacé qu'il aurait pu prendre pour répondre à un élève perdu devant une potion particulièrement compliquée.
« Comme vous l'avez fait remarquer, Sirius Black était alors Aspirant Auror… »
Harry l'imagina, droit, grand, les cheveux rejetés en arrière, l'écusson brodé des Aurors sur la poitrine et l'athamé rituel à la ceinture… Sa bouche s'assécha.
« Qu'est-ce qui pouvait vous faire croire qu'il ait été retourné par les partisans de Voldemort ? » demandait Justin courageusement.
Le silence de Severus emplit la pièce aussi sûrement que sa voix l'avait fait quelques secondes auparavant.
« A moi en particulier ? Non. Je. Je ne peux pas nier que… que je n'ai pas ressenti une certaine satisfaction à voir que… que les des gens qui avaient été si… si méprisants envers les autres et sûrs de leurs choix, aient pu… mutuellement se trahir… La preuve de leur humanité en quelque sorte… Mais je n'avais aucune information particulière à l'époque… ni sur Sirius Black, ni sur aucun de ses amis… »
« Vous voulez dire Lupin et Pettigrow ? » demanda Justin.
« Exactement »
Harry ne put s'empêcher de baisser la tête. Non, sans doute, Rogue n'avait jamais été au courant du double jeu de Queudver, sinon Dumbledore l'aurait su mais… mais ça lui faisait quand même quelque chose de savoir que ce petit homme blond avait trompé tant de ses contemporains….Une nouvelle fois, il s'accrocha à la main de Parvati comme à une bouée.
« Sirius Black a été condamné et envoyé à Azkaban par la suite… Avez-vous entendu reparler de lui ? »
Le professeur répondit avec une assurance retrouvée :
« Non. Pendant douze ans, personne n'a jamais prononcé son nom devant moi, même pas pour le traîner dans la boue. D'ailleurs, il faut se rappeler qu'à l'époque son nom semblait faire encore plus peur que celui des Seigneur des Ténèbres… »
« Vous avez eu des nouvelles douze années plus tard ? » - insista le jeune avocat et Harry se demanda s'il aurait eu le courage d'affronter les souvenirs du professeur de potions
« Treize ans plus tard, vous vous en souvenez sans doute, il s'est enfui… Et, comme chacun sait, il s'est mis en tête de retrouver le jeune Harry Potter… et Pettigrow… Bien sûr, une fois de plus, même diminué physiquement, sa morgue était suffisante pour qu'il veuille rendre justice tout seul… Personne ne doutait à l'époque qu'il voulait tuer le jeune Potter, même Dumbledore, même Lupin… et même Potter, je crois. »
Harry n'eut pas besoin de tourner la tête pour vérifier que Remus évitait comme lui de le regarder. Pouvaient-ils encore regretter ? Y avait-il encore un espace pour le regret ?
« Vous étiez alors professeur à Poudlard et … vous avez été aux premières loges des… des événements. Pouvez-vous nous raconter en quelques mots… »
Rogue l'interrompit avec une colère rentrée :
« Je tiens à répéter que tout le monde – TOUT LE MONDE – le tenait alors pour un dangereux meurtrier, un fou… et il avait de qui tenir après tout ! Pourtant, et je me souviens m'en être profondément agacé à l'époque, malgré cette conviction, on a laissé des trous béants dans la protection de Poudlard... »
Lupin éclata soudain d'un rire profond et désespéré qui ramena immédiatement dans les oreilles de Harry le rire de Sirius :
« Pour ceux qui en douteraient, les trous, c'est moi !»
Dudley tourna la tête avec curiosité vers le vieux loup-garou comme s'il s'attendait à qu'il matérialise ces fameux trous d'une manière ou d'une autre…
« On a laissé Lupin régler ses comptes personnels, on a laissé Potter baguenauder dans tout Pré-au-lard… » - reprenait le Maître des potions avec emportement. Et Harry se dit que 'on' c'était Dumbledore et que le ressentiment et le respect mêlé que l'ancien Maître des potions avait encore pour le sorcier disparu égalait sans doute ses propres sentiments. Cette proximité l'intimida.
« Mais je suppose que vous n'êtes pas venu pour entendre cela », continuait Rogue, avec une amertume pesante. « Les faits, n'est-ce pas ? Les faits sont que Black a attiré Potter et ses deux petits amis en dehors de Poudlard… Il voulait le rat de Weasley… Il avait reconnu en lui Pettigrow, un autre pilier de la bande à Potter et, sans doute, celui qui a livré les Potter au Seigneur des Ténèbres. Il a voulu se venger.»
« Mais cette vengeance n'a pas abouti, n'est-ce pas ? »
De nouveau le silence du Maître des potions hurlait sa rancœur, mais il arriva finalement à la surmonter :
« Il se trouve que … ces regrettables incidents se sont déroulé une nuit de pleine lune… Dumbledore m'avait chargé de préparer et fournir à Lupin suffisamment de potion tue-loup pour que sa transformation soit … tranquille… Je suis allé en pleine nuit dans ses appartements pour lui en amener mais il était sorti… Sur la table, il avait laissé une carte de Poudlard, une carte magique qui indiquait où se trouvaient tous les habitants de Poudlard… C'est ainsi que j'ai su qu'il avait suivi Potter, Weasley, Granger et Black dans la Cabane Hurlante… J'ai cru à un enlèvement… j'ai cru que Lupin l'avait aidé, qu'ils nous avaient trahis… je me suis jeté à leur poursuite… »
« Sans ne prévenir personne ?»
« Non »
« Pourquoi ? »
De nouveau l'ancien Maître des Potions de Poudlard parut sur le point d'abandonner sa confession et, une nouvelle fois, Harry se demanda ce qui le poussait à continuer :
« Je ne sais pas… par pur orgueil sans doute…Mais il est facile maintenant de mesure l'impact de cette décision… » - finit-il par reconnaître du bout des lèvres.
« Bien sûr, professeur, je vous ai interrompu, s'il vous plaît, continuez… Qu'avez-vous trouvé dans la Cabane Hurlante » - reprit alors le jeune avocat dans une évidente intention de conciliation.
« Black… habillé de loques et avec des yeux fous… Lupin, Lupin, essayant de persuader trois gamins sans repère qu'ils devaient les laisser tuer sur le champ Pettigrow… »
« Ça tu ne l'as compris que plus tard », gronda Harry, ouvrant la bouche pour la première fois.
« J'ai surtout vu la menace… la menace que constituait un évadé d'Azkaban pour trois élèves de Poudlard… j'ai… j'ai voulu intervenir…mais… »
« Ça, c'est sûr que c'est dur à admettre », lança Ron avec une joie mauvaise.
« Mais Potter, Weasley et Granger… allez savoir pourquoi… m'ont assommé… » - termina dans un souffle l'irascible Severus Rogue.
Un même fou rire saisit tous ses anciens élèves, entraînant bientôt aussi Lupin, sous le regard étonné de Dudley.
« Il l'a dit ! Il l'a dit ! » - hurla Ron.
« J'aurais jamais cru.. » souffla Luna.
« Oh Justin, il faut que Hermione entende ça ! » s'exclama Harry. « Faut lui faire une copie !»
« Non Harry, ce serait dangereux à ce stade qu'un tel témoignage s'égare... et puis ce support est fragile… » - répondit Justin, plus sérieux. Cette contrainte technique calma tout le monde, comme s'ils avaient craint que leur rire entame les propriétés du liquide argenté que Justin reversait précautionneusement dans l'ampoule.
« Ça s'arrête là ? » demanda finalement Parvati.
« Non, mais le liquide a un pouvoir limité d'absorption d'information… j'ai une autre ampoule où il reconnaît que Sirius faisait parti de plein droit de l'Ordre du Phénix… mais elle est moins drôle »
« C'est sûr que ce moment-là, je suis pas prêt de l'oublier ! » approuva Ron.
« Du grand boulot, Justin ! Comment t'as réussi un miracle pareil ? » - approuva Harry avec sincérité.
« Ouais, dis-nous donc ce que tu caches dans tes manches sur le vilain professeur Rogue ! » ajouta Ron.
« Il est possible que Severus Rogue me doive un service… » - commença Justin, « mais je crois que vous sous-estimez ses remords et sa solitude… Depuis la mort de Dumbledore, il n'est plus rien… juste un expert en potions que presque personne ne vient consulter parce que Fudge a fait en sorte que tout le monde le soupçonne d'avoir été un agent-double… Mais en insistant sur le fait qu'il a su rester dans les bonnes grâces de Voldemort plutôt que sur les informations qu'il a fournies tout au long des années… Lui aussi veut se venger ! »
Harry et Ron baissèrent la tête un peu comme si Justin les avait grondés. Lupin ajouta finalement :
« Vous avez de sacrées responsabilités, Justin… Toutes ces attentes… ça ne vous fait pas trop peur ? »
« Si je ne croyais pas en la justice… j'aurais fait autre chose… Je souhaite seulement être à la hauteur de la tâche… »
Tous se turent jusqu'à ce que Luna interpelle le cousin de Harry qui restait figé les yeux perdus dans le vague.
« Dudley ?»
« Vous… vous avez assommé un professeur ? » - demanda alors Dudley Dursley en se tournant vers Harry et Ron, avec un air incrédule. « Même moi, j'aurais jamais osé faire ça ! »
Avant qu'Harry n'imagine une réponse adéquate, Ron intervint avec une autodérision que seul Harry perçut totalement :
« T'inquiète ! ça nous a valu des ennuis épouvantaaaaables »
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