Merci à Vert et Alixe qui ont encore été de ce coup là…
Merci à JKR d'avoir créé les personnages et de nous les prêter. Imaginez un peu qu'elle fasse comme Anna Rice et qu'elle l'interdise… ai décidé que je lirais jamais Anna Rice…
Vous lisez aujourd'hui une version relue et corrigée par Thalys, que je remercie d'être arrivée à point pour réaliser ce vieux projet de nettoyage de mes premiers parchemins...
Chapitre 15 : Mon bras sous le tien
« Tu fais quoi ? »
« Je passe mon bras sous le tien, Harry », l'informa calmement Parvati.
« Je vois mais… »
« Mais quoi ?» - le défia-t-elle.
« On ferait mieux de se dépêcher… On a déjà une demi-heure de retard le premier jour de l'année… » - lui fit remarquer Harry, aussi calmement que possible.
La jeune femme haussa les épaules :
« Autant les faire rire… En retard parce qu'on baisait, c'est quand même mieux que parce qu'on n'avait pas entendu le réveil. »
Encore que dans ce cas précis, les deux étaient liés, aurait pu objecter Harry, si son cerveau avait été assez alerte pour le faire. Mais, en l'occurrence, son esprit était paralysé par la crainte des risques que Parvati prétendait soudain assumer. Il lui fallut de longues secondes pour tenter timidement :
« Parvati… si on dit qu'on est ensemble, tu… »
« Mais je n'ai pas honte de toi, Harry », affirma sa compagne en saluant de la main une bibliothécaire du centre de formation dans un couloir.
« Ce n'est pas la question… je pense à ta sécurité…avec le… avec le tu-sais-quoi… » - essaya encore le jeune homme, intérieurement douloureusement conscient de l'ironie d'être le Survivant et de ne pas oser dire le mot procès dans l'enceinte du Ministère
« Soyons réaliste, Harry, quelque soient les précautions, ça finira par ce savoir… J'ai jamais pensé que sortir avec toi allait être un long fleuve tranquille, tu sais » - ajouta sa compagne avec une sincérité brusque qui le désarma totalement. « Allez, trêve de bavardages, pousse cette porte !»
Quand il s'exécuta avec un soupir, toute la division se retourna pour voir qui se permettait d'arriver si tard au beau milieu des vœux de Kingsley Shacklebolt.
« Patil et Potter ! » - précisa ce dernier d'une voix peu amène, au cas où quelqu'un ne les avait pas encore reconnus. «On a failli vous attendre… »
« Excusez-nous, Commandant… » - répondit Parvati calmement. Mais le Commandant Shacklebolt n'était pas homme à laisser son autorité si facilement bafouée :
« Il me semble qu'on excuse les gens qui ont cinq minutes de retard, une demi-heure mérite des explications… »
Parvati grimaça comiquement ; Harry s'empourpra. Des gloussements et des sifflets s'élevèrent bientôt de part et d'autre du groupe d'Aurors et Aspirants rassemblés. Ron et Seamus applaudirent, bientôt imités par de nombreux autres.
« … à moins que votre retard se passe d'explication », finit par proposer Shacklebolt plus doucement, avec l'air d'être surpris lui-même par les paroles qu'il venait de prononcer. Il se secoua pour reprendre plus sèchement « Nous en reparlerons… Vous avez échappé à mes vœux, vos mentors vous apprendront le reste de mon discours… Allez, au boulot, tout le monde! »
Les chefs d'escadre s'avancèrent et le Commandant leur distribua les nouvelles missions qu'ils devraient répartir parmi les membres de leur équipe. Tyler, le mentor de Seamus, félicita Harry et Parvati avec un grand sourire :
« Très chouette début d'année ! Félicitations Potter ! Grand choix Patil. »
Son geste fut répété par d'autres, de manière plus ou moins démonstrative et sincère mais majoritaire. Les froncements de sourcils furent rares. Calixa Noon, la mentor de Parvati, vint enlever la jeune fille avec autorité compensée d'un clin d'œil et d'une promesse - « Je te la ramène entière ce soir »
Et Harry aurait fini par se féliciter d'avoir sa petite amie soit restée aussi gryffondoresque si Tonks n'avait pas continué à lui tourner aussi ostensiblement le dos, semblant donner une attention passionnée à la lecture d'un avis placardé sur le tableau d'information administrative. Quand tout le monde ou presque fut partie à ses occupations, le manège devint évident, et Harry se résigna à s'approcher d'elle.
« Bonjour Tonks », proposa-t-il incertain.
Etait-elle mécontente de son retard ? De son arrivée fracassante ? Jugeait-elle qu'elle serait tenue responsable ? Désapprouvait-elle sa relation avec Parvati ? Toutes ces explications pouvaient paraître valides dans l'absolu, mais Harry n'arrivait pas à se convaincre qu'aucune puisse s'appliquer à Nymphadora Tonks, pourfendeuse patentée de conventions et militante convaincue d'une application raisonnée du règlement.
« Ça va Harry ? » - demanda-t-elle contre toute attente.
« Oui…Et toi ?» - répondit le jeune Auror sur le qui-vive.
« Bien. Shacklebolt veut nous voir », lui apprit-elle.
« Nous ? Je… je suis désolé… »
« Amène-toi, Harry, on a du boulot après », le coupa-t-elle en se dirigeant résolument vers le bureau de leur supérieur. « Autant en finir. »
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Harry l'avait suivie avec résignation, se préparant déjà à une leçon sur le règlement et la discrétion afférente aux relations personnelles. Une partie de lui-même s'étonnait qu'on lui fasse porter la responsabilité à lui seul, un autre partie s'en félicitait – Parvati allait de toute façon devoir porter sa relation avec lui comme un stigmate… Tant mieux si on oubliait de l'inquiéter cette fois ! Il décida d'être aussi noble et courageux qu'il pouvait l'être :
« Commandant… je suis désolé… » - commença-t-il alors que Tonks fermait la porte dans son dos.
« Assieds-toi Harry », répondit doucement, et contre toute attente, Kingsley.
Depuis un an que Harry avait rejoint la division en tant qu'aspirant, c'était la première fois que Kingsley l'appelait par son prénom et se comportait avec lui comme s'il avait pu le connaître avant et en dehors de son engagement d'Auror. Incertain du sens de cette soudaine familiarité, Harry s'exécuta sans mot dire.
« Ça fait deux jours que je réfléchis à comment je vais traiter ça », continua le Commandant sans lui laisser le temps de poser la moindre question.
Harry se demanda qui avait pu alerter Shackelbot de son couple au beau milieu des vacances de Noël. Seamus était en Irlande… Tonks ? Il avait supposé avant les vacances offertes aux Aspirants que son mentor avait compris que les relations entre lui et Parvati n'étaient pas seulement amicales et professionnelles, mais il avait du mal à imaginer qu'elle soit allée trouver leur Commandant… De toute façon, le règlement incitait seulement à « la plus grande retenue dans l'expression de relations autres que professionnelles ». Il ne les interdisait pas.
« Est-ce que je devais t'en parler ? Est-ce que je devais me taire ? Est-ce que je devais informer aussi Tonks… Ma première tentation était de faire comme s'il ne se passait rien… Tu as droit à une vie normale après tout… autant qu'un vie d'Auror puise l'être…»
Informer Tonks ? Mais Tonks le savait depuis le début ou presque. Harry doutait même que Shacklebolt l'ait vraiment ignoré. Donc c'était autre chose… et soudain, une intuition sauvage naquit dans son cerveau. Il n'y avait qu'une chose qui pouvait faire autant de vagues… Déjà ?
« Mais bon, il y a eu cet ordre. » Shacklebolt grimaça. « Cette demande du Ministère d'écraser l'affaire… Et finalement, hier, j'en ai parlé avec Tonks et elle m'a convaincu qu'en tout état de cause c'était à toi de prendre la décision… »
Justin avait dit que la demande de consultation du dossier d'enquête arriverait au début de l'année… Le 4 janvier était indubitablement le début de l'année… Et bien celle-ci s'annonçait rapide… Harry leva la tête pour soutenir le regard de son Commandant.
« Il n'y a que toi qui puisse dire si tu veux ou non qu'on fouille dans le dossier de tes parents », précisa alors Shacklebolt, chirurgical, mais détournant le regard comme s'il n'assumait pas totalement sa sincérité brusque.
Le dossier de mes parents ? Le cœur d'Harry accéléra. On y était. Il se rendait compte maintenant qu'il ne s'était pas attendu à que les questions viennent si vite et sous cette forme-là. Il aurait été moins pris à dépourvu si Fudge l'avait convoqué. Mais que Shacklebolt et Tonks s'inquiètent… Que savaient-ils au juste ? Se rendant compte de ce que son manque de réaction pouvait avoir d'étrange, il répéta :
« Le dossier de mes parents... »
Tonks et Shacklebolt échangèrent un regard assez long et, finalement, le Commandant reprit sans un soupir :
« Un avocat le demande… pour information… sans justification, mais comme l'affaire est ancienne, il n'en a pas besoin… »
« Reste que c'est étrange », marmonna Tonks.
Shacklebolt hocha la tête.
« Hum… Pas tellement en fait… Des demandes comme celle-là, j'en vois passer des dizaines chaque semaine. Souvent de jeunes avocats qui veulent se faire une idée de la jurisprudence sur des cas précis, étayer leur dossier… Honnêtement, si… si l'archiviste en chef ne m'avait pas alerté…. J'aurais pu signer les yeux fermés … »
Comme le silence s'installait, Harry se fit violence pour demander :
« Parce qu'il faut votre autorisation ? »
« En théorie oui… mais c'est formel… Si tu savais Harry tout ce que je devrais, en théorie, lire avant de signer » Il eut un geste désespéré de la main. « Bon bref, il peut s'agir d'un petit avocat débutant qui a l'envie malsaine de mettre son nez dans un dossier aussi célèbre que celui de tes parents… ça peut être aussi autre chose… »
« Quoi par exemple ?» - demanda Harry, s'étonnant lui-même du calme de sa voix.
De nouveau Shacklebolt regarda Tonks et ce fut elle qui murmura :
« Harry… Ne nous en veut pas mais… Dès que tu es impliqué, on devient mère poule, Kingsley et moi… et tous les anciens de l'Ordre… On voit des complots partout… »
« Et le fait que le Ministère se mêle de m'intimer de trouver un prétexte pour retenir ce dossier ou pour compliquer la vie de cet avocaillon dont personne n'a jamais entendu parler jusqu'ici… ça fait réfléchir, Harry », ajouta encore Shacklebolt.
« Quel genre de complications ? » demanda encore Harry, éludant volontairement le fond du débat. Bien sûr, il ne pouvait qu'être touché de l'inquiétude de Tonks et Shacklebolt, mais que pouvait-il leur dire ? Pouvait-il mettre en péril tout ce qu'ils avaient entrepris ? Jusqu'à quel point pouvait-il leur faire confiance ?
« Lui imposer de venir le consulter ici pour qu'on puisse le surveiller et le cuisiner… égarer une partie des pièces… diviser le dossier… » - expliqua son supérieur avec une mine un peu dégoûtée sur les ficelles de son métier.
Exactement ce que Justin avait prévu, ne put s'empêcher de constater Harry.
« Je vois », murmura-t-il finalement, toujours indécis sur la stratégie à adopter.
« C'est ce que le Ministère voudrait… » - reprit Shacklebolt.
« Fudge ? » demanda Harry à brûle-pourpoint, et le regard du Commandant de la division de Londres lui apprit qu'il avait été trop rapide sur celle-là.
« Non », répondit lentement Shackelbot. « Un sous-fifre des affaires internes… mais c'est peut-être remonté… Jusqu'à Fudge, ça m'étonnerait…»
Les yeux du Commandant ne le lâchaient pas et Harry décida d'essayer de ramener la conversation à un certain niveau de généralité :
« Ça veut dire que dès que le nom Potter est prononcé dans ce Ministère quelqu'un des affaires internes s'en mêle ? » - demanda-il avec une certaine agressivité.
Tonks haussa les épaules et répondit sur un ton désabusé : « Il y a des noms comme cela… Black, Malefoy, Jedusor, Dumbledore, Potter… Des noms qui restent des affaires politiques… Quoiqu'on y fasse…»
Harry se fit une vague promesse de ne pas avoir d'enfants qui devraient porter ce nom et prolonger cette douloureuse expérience d'une célébrité tragique. Le visage de Parvati s'imposa alors à ces pensées défaitistes, et il se corrigea. Ils pourraient toujours porter le nom de leur mère. Il eut un sourire fugace et décalé qui surprit ces deux interlocuteurs.
« En fait Harry, après deux jours de réflexion, j'en suis venu à me dire que ça dépendait de toi », reprit finalement Shacklebolt. « Ce sont tes parents, ton histoire… et … »
« On a pourtant eu tendance à faire coïncider l'histoire de ma famille avec celle de la communauté magique d'Angleterre », commenta Harry avec acidité.
Les deux autres eurent de nouveau l'air étonné de sa véhémence et il les détesta pour leur bonne conscience. Il eut envie de les blesser, de les bousculer, eux et leur sollicitude.
« Excusez-moi, je ne sais pas quoi dire… Je vois pas pourquoi j'empêcherais qui que ce soit de chercher la vérité », lâcha-t-il finalement. Et les mots semblèrent prendre une vie propre, emplissant l'air de leur sens premier et second, saturant l'atmosphère du bureau jusqu'à la rendre irrespirable.
« La vérité, Harry ? » demanda finalement très doucement – trop doucement- Shacklebolt.
Bravo, songea le jeune homme amèrement. Bravo Harry… Ah, il peut trembler, Fudge ! Tu es toujours le premier à te noyer corps et biens dans ta colère et ta précipitation ! N'apprendras-tu jamais à te taire ! Ravalant sa colère, il inspira profondément et se força à reprendre de sa voix la plus détachée :
« La vérité… Excusez-moi mais je ne sais pas ce que contient ce dossier, moi…. J'aimerais bien le voir en fait… Dit-il que Pettigrow était le traître ? Parle-t-il de Sirius ? »
Les deux Aurors restèrent silencieux de longues minutes dont Harry perçut chaque seconde. Puis Shacklebolt sembla reprendre vie. Il ouvrit un tiroir de son bureau pour en extraire un dossier qu'il ouvrit et feuilleta pour s'arrêter sur une page.
« Justin Finch-Fletchey, né moldu, famille d'avocats, entré à Poudlard en 1991, Poufsouffle », lut-il à haute voix. « La même promotion que toi, hein Harry ? »
L'interpellé n'hésita qu'une demi-seconde. Il ne doutait pas un seul instant des capacités d'investigation des deux Aurors qui le regardaient. Kingsley avait déjà un dossier bien complet et, de toutes façons, il ne pouvait espérer les berner que pour quelques pauvres semaines. Les dés étaient jetés. Bien avant qu'il rentre dans ce bureau, réalisa-t-il soudain avec un certain soulagement.
« Je veux qu'il ait ce dossier », avoua-t-il, tranquillement.
« Il agit en ton nom ? » demanda Shackelbot pour la forme, mais il n'en doutait pas. Ça se lisait sur son visage.
« Peut-être. »
Tonks laissa échapper un petit cri, plus douloureux que surpris.
« Je veux juste voir », ajouta Harry, « voir ce qu'il contient… On ne sait pas encore ce qu'on en fera ».
Et bien maintenant, le souaffle était dans leur camp. Ils pouvaient bloquer le dossier, ils pouvaient faire un rapport aux affaires internes. Après tout, Justin avait déjà envisagé cette possibilité et sa parade. Harry sut même qu'il ne leur en voudrait pas réellement. Cette quête était sa bataille, elle ne pouvait être imposée à Kingsley Shacklebolt pour qui les Potter n'étaient que des icônes historiques. Et il doutait que Tonks, avec son mépris résolu pour les Black, s'engage dans l'entreprise hasardeuse de faire réhabiliter le nom de son cousin. Non, ces gens-là avaient leurs propres batailles, leurs propres ambitions… Ils n'avaient pas obligatoirement une horde de fantômes qui hantaient les replis de leur cerveau et exigeaient chaque nuit que justice leur soit faite. Il ne pouvait pas leur en vouloir.
Harry sourit donc comme on s'excuse à Tonks qui le dévisageait, comme pour lui dire que tout cela n'était qu'une farce. Et soudain, son mentor acquiesça sans un mot. Harry ne se rappelait pas l'avoir vu si grave depuis des années. Il avait l'impression de voir se dérouler dans ces yeux comme un film les implications des questions et des espoirs qui l'avaient agité ces dernières semaines.
« Sirius ? » demanda-t-elle dans un murmure.
« Peut-être », répondit Harry sur le même ton. Le sang envoyé contre ses tympans par son cœur emballé faisait plus de bruit que leurs voix étranglées.
La jeune femme ferma les yeux et opina nerveusement. Shackelbot était resté totalement immobile pendant cet échange, comme si ces pensées interdisaient tout geste qui les aurait dérangées. Finalement, il s'autorisa un long hochement de tête silencieux. Puis il sortit un parchemin du dossier, s'empara de sa plume d'un geste déterminé et le signa. Il leva ensuite lentement la tête et les regarda sans rien dire.
« Qu'est-ce que tu vas dire aux Affaires internes ? » - souffla Tonks.
« Que leur demande est arrivée trop tard pour que je puisse empêcher la sortie du dossier », répondit tranquillement le Commandant de la Division des Aurors de Londres.
Sans un mot, les deux autres le regardèrent rouler soigneusement le parchemin, se lever et l'attacher à la patte d'un des hiboux express qui attendaient derrière lui. Quand l'animal s'éleva dans les airs, Harry se surprit à prier qu'il ne lui arrive rien avant qu'il arrive aux bureaux de la City de Justin.
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« Alors Tonks est pour », conclut Luna d'un air rêveur quand Harry raconta à toute la petite bande son étrange entrevue dans le bureau de Shackelbot.
« Quand on était en planque plus tard dans l'après-midi – tu sais, Ron, on est sur cette affaire de détournement d'artisanat moldu ? -, j'ai essayé de lui en reparler… Elle m'a confié qu'elle et sa mère y avaient plusieurs fois pensé… »
« A faire une action en justice ? » - s'étonna Ron.
Harry acquiesça.
« Mais elles n'ont pas su qui aller voir… ni comment s'y prendre… Elles n'avaient pas envie que ça ait l'air d'une croisade pour la réhabilitation des Black… »
Lupin laissa échapper un éternuement qui semblait surtout exprimer une dérision douloureuse.
« Quand je parlais de malédiction… Ce sont les personnes les plus décentes de cette famille qui auront finalement le plus souffert de ses choix et de ses errements ! »
Personne ne trouva rien à ajouter à ce constat pendant de longues minutes.
« Bon alors, cher maître, c'est quoi la suite ? » - s'enquit finalement Ron en se tournant vers Justin comme on tourne une page.
« Du boulot… Remonter, pièce par pièce, étape après étape, cette enquête et ses erreurs… Démonter le jugement… Quand je serais prêt, poser une requête de réexamen du dossier… »
« Là, les choses sérieuses vont commencer », estima Ron.
« J'ai peur qu'elles n'attendent pas autant, Ron », grimaça Justin,« ce qui s'est passé ce matin le dit clairement… »
Tous se turent de nouveau et Harry eut l'impression d'entendre leur sollicitude.
« C'est à moi d'être prêt », murmura-t-il.
« Ecoutez-le » - gronda Ron « Et nous, hein, on part en vacances ? »
« Nous allons tous devoir être sur nos gardes », confirma Lupin.
« Vigilance constante », ajouta Parvati avec un sourire triste. « Ne serait-ce que pour éviter que tu ailles te jeter tête baissée dans le premier mur que Fudge mettra sur ta route »
« Moi, je suis sûr que vous allez faire un malheur », lança Dudley en rougissant brusquement une fois sa phrase lancée.
« Mon père a toujours dit que tu étais ce qui était arrivé de mieux à la communauté britannique depuis onze siècles », conclut tranquillement Luna, « depuis Boudicca la brave qui essaya de repousser les envahisseurs latins et leur division entre le rationnel et le irrationnel… »
Parvati, Justin et Lupin sourirent largement. Ron se leva, demandant à la cantonade qui voulait une Bièreaubeurre, et Dudley voulut savoir si cette Boudicca était une sorcière. En voyant cela, Harry ravala un commentaire où il aurait été fait état du fait qu'il semblait nécessaire à tout groupe de posséder un puits de science… Il aurait été inconvenant et injuste de comparer Luna et Hermione. Il laissa plutôt naître le sourire profond qui le taraudait. Un sourire qui naissait des forces de vie que ces humains rassemblés autour de lui et qui repoussaient si sûrement ses fantômes les moins enclins à le laisser en paix.
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Je vous laisse sur cette pensée aussi positive qu'inhabituelle avant que Fénoire trouve quelque chose de moins souriant à rajouter.
