Ruptures d'un processus linéaire
Générique sans changement.
Et Parvati ? me demande Fée Fléau – quand elle ne veut pas plus de Tonks pour Remus, elle veut plus de Parvati pour Harry ! Lol – Parvati n'est pas très loin… tu vas voir…
Le procès… merci d'y croire, tous autant que vous êtes… sans les encouragements d'Alixe je n'y serais jamais arrivée… Et en plus, c'est pas fini… soupir
Non Crys, je ne connais Ally McBeal que de non, et non, je n'ai fait que six mois de droit (avant de reconnaître que ça ne m'intéressait pas assez pour continuer…) J'ai lu beaucoup de polar, par contre… Merci Youpala de tes commentaires éclairés sur le système judiciaire anglais… D'après Alixe qui a une formation de juriste, elle, ce n'est pas en contradiction avec ce que j'ai écrit. Ouf. Qui dira que je ne prends pas mes lecteurs au sérieux ?
Drago ? ( Fée, Guézanne, Hinkyponk, Angel's Eye,…) Drago a son propre agenda qui croise pour une fois celui d'Harry… comme dans la vie parfois, une alliance temporaire et froide… D'après Alana, je l'ai rendu trop brillant universitairement pour être crédible… J'ai pas de bonnes réponses à ça !
On y retourne !
22 - Quelques accords mineurs
« Tu crois vraiment que c'est une bonne idée ? »
« Mais oui, Harry, ça va faire du bien à tout le monde ce concert ! »
« C'est pas un peu… téléphoné, comme dirait Dudley ? » s'enquit le jeune Auror avec inquiétude.
Sa jeune compagne leva les yeux au ciel.
« Ecoute, Ron et Tam se tournent autour depuis suffisamment de temps ! S'ils doivent sortir ensemble autant que ni Luna ni Dudley ne soient là… Et puis, comme ça, ils pourront aussi mettre ça sur le compte de la fête… »
Harry eut l'air sceptique.
« Dis, j'ai raté des cours à Poudlard ou quoi ? Justin, toi, vous avez appris où à être aussi machiavélique ? »
Parvati soupira, en posant sa brosse à cheveux sur le lavabo de la salle de bains. Elle s'empara de son mascara, l'ouvrit et se pencha vers la glace avant de répondre d'une voix incertaine :
« Nous, on a eu une vie, Harry, pas un destin »
« C'est censé vouloir dire quoi ? » - s'insurgea Harry assis sur le coffre à linge salle de la minuscule salle de bains.
« Que, toi, t'avais trop de poids sur les épaules pour apprendre à regarder autour de toi…un truc comme ça… » - répondit la jeune femme avec un geste évasif de la brosse à mascara. « Ne t'inquiète pas Harry, c'est sans doute ce qui fait ton charme ! » - ajouta-t-elle encore, en se retournant vers lui avec son sourire le plus lumineux.
« Sans doute », maugréa l'interpellé, radouci malgré lui.
On sonna à l'interphone au moment où ils allaient sans doute s'embrasser.
« Ça doit être eux », murmura Harry
« Tu as dit à Ron de faire gaffe à pas être trop « magique » trop vite ?» - s'enquit un peu nerveusement Parvati.
« J'ai surtout fait attention de ne PAS lui en parler », répondit Harry.
« Clémente Cerridwenn », invoqua la jeune Auror.
« Hé, c'était TON idée, je te rappelle ! »
« Qu'est-ce que tu veux, Harry », répliqua la belle, sarcastique, « à chacun ses idées ! Certains chevauchent des Sombrals ou défie des Ministère… Moi, je propose juste de tenir la chandelle pendant un concert de Rock… Et j'aimerais bien que ça ne se finisse pas avec une descente d'Oubliators ! »
Harry avait sans doute fait des progrès, mais titiller aussi directement sa mauvaise conscience, ne pouvait avoir qu'un effet : Il se rembrunit violemment et Parvati se mordit la lèvre inférieure.
« Désolée… Tu sais bien que je ne le pensais pas »
« Je suis un danger ambulant, je le sais », répondit sombrement le jeune homme.
L'interphone retentit de nouveau.
« On y va ? »
« Il faut affronter son destin ! » soupira la belle.
« Et moi qui croyais qu'on devait vivre ! »
« Tu sais, Harry, faudrait que t'arrête de prendre tout autant au sérieux », conclut Parvati avec un très profond soupir.
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« Tiens ! T'as dormi là ? » - constata Ron en entrant dans la cuisine.
« Parvati est partie en mission hier soir très tard… Je me sens comme un intrus chez elle quand elle n'est pas là… Je sais, c'est con ! » - répondit Harry en haussant les épaules.
« Humpf », répondit Ron en inspectant ce qu'il restait de café et en lançant la cuisson de nouveaux œufs au bacon. Harry sentit que le sujet était sensible. C'est déjà fini entre eux ?- s'interrogea-t-il sans oser poser la question à haute voix. Le silence s'appesantit au-delà de la fatigue matinale des deux jeunes Aurors. Il demanda plutôt une fois que Ron se fut installé en face de lui :
« Dudley n'est pas là ? »
« Non, chez Luna… en fait, il… il savait que Tam devait passer me voir et .. enfin tu comprends… »
« Tu veux dire que Tam est là ? »
« Non…non... on est juste sorti au restau… un restau moldu », ajouta-t-il précipitamment. « Mais Dudley n'a pas très envie de se retrouver face à elle je crois »
Harry moulina toutes ces informations quelques secondes avant de demander :
« C'est officiellement fini entre eux, cette fois ? »
« Apparemment… » Comme Harry haussait un sourcil, Ron ajouta : « Séparément, ils disent que c'est fini et ils ont tous les deux peur de se retrouver face à face… Tu veux en conclure quoi d'autre ? »
Harry mâcha pensivement un morceau de toast froid avant de répondre :
« Oui, je crois qu'il ne faut pas trop creuser ! »
Puis il considéra son vieux copain, sourit légèrement et se pencha en avant comme si quelqu'un pouvait les entendre :
« Alors ? »
« Alors quoi », répondit froidement Ron.
« Tam », explicita Harry.
« On … on se rapproche si tu vois ce que je veux dire », répondit Ron, enfin embarrassé.
« Comme au concert, ou encore plus proche ? » - l'asticota Harry.
« Tu veux savoir si on baise ? Et bien pas encore ! »
« De bonnes perspectives en la matière ? » continua son ami sans pitié.
« Harry », plaida Ron avant de soupirer. « Oui, je crois… mais je crois aussi qu'elle veut prendre son temps…. » Il se tut une seconde avant d'ajouter : « Elle est super curieuse aussi… des mes soi-disant études, de ma soi-disant peur des ordinateurs… Je me sens assez vite pris au piège en fait, alors je suis évasif, et elle ne le prend pas très bien… Tu sais comment elles sont les filles !»
« Je sais », conclut Harry avec un air de commisération sincère.
« Tu fais quoi aujourd'hui : Magenmagot, interview ou tu bosses ? » demanda Ron après leur avoir resservi du café.
« Représailles, je vois ! » sourit Harry. Ron haussa les épaules mais son regard disait de ne pas se vexer bêtement. « Je vais au Magenmagot par le chemin le plus long »
« Conseil des Affaires internes ? » demanda son vieux copain dans un soupir.
« Elles-mêmes », confirma Harry en se levant de table. « C'est Shacklebolt qui témoigne »
Ron siffla et Harry grimaça :
« C'est quoi l'ambiance au Terrier ? »
« Moi, j'ai évité d'y mettre les pieds… d'après Gin, Percy aussi, donc on va dire que tout est pour le pire pour Maman… »
Harry secoua la tête.
« J'ai jamais voulu ça, Ron , tu sais »
« Hum, tu crois que c'est ce que dira Fudge pour sa défense ? »
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Harry et Shacklebolt en avaient facilement convenus : il n'était pas souhaitable que Harry soit là pendant l'audition du Commandant des Aurors. Il n'était pas non plus de bonne stratégie d'agacer les Affaires internes en envoyant l'Aspirant Auror trop loin au même moment. Bref, il ne restait qu'une solution à Harry : arriver en « suffisamment » en retard.
C'est donc en courant – comme s'il ne regrettait pas de s'être si rapidement débarrassé de sa mission en cours – qu'Harry Potter arriva au Magenmagot sous le regard désapprobateur des clercs, Tonks, pour faire crédible, sur les talons.
Ils entrèrent relativement discrètement dans la Grande Salle d'Audience. Harry rejoignit la table de son défenseur en faisant son mieux pour ignorer tous les regards vissés sur son uniforme. La jeune femme, elle, resta debout au fond de la salle aux côtés de Pastor et Ferrer qui assuraient l'ordre de la séance. De toute façon, il n'y avait plus une seule place libre.
Justin, debout dans le prétoire magique, parlait et rien dans son comportement ne trahit qu'il l'ait remarqué son arrivée.
« Commandant Shacklebolt », demandait le jeune avocat, « aux vues des dossiers dont vous avez hérités et de votre expérience, diriez-vous aujourd'hui que l'arrestation du présumé traître au secret des Potter a été fondée sur un faisceau convergent de preuves irréfutables ? »
Harry sentit son estomac se retourner. Un faisceau convergent de preuves irréfutables. Ils en étaient déjà là ? Si vite ? A la table opposée, Pénélope Weasley née Deauclaire s'était légèrement raidie en entendant la question. Les deux juges attendaient, singulièrement impassibles. Le public retenait son souffle. Shacklebolt sourit furtivement, comme pour dire que la question était trop facile :
« L'arrestation de Sirius Black », commença-t-il de sa voix la plus tranquille, celle qu'il prenait pour arbitrer les querelles de toutes natures qui pouvaient éclore entre les Aurors qu'il dirigeaient – et Harry trouvait particulièrement curieux de l'entendre hors de la salle de réunion de la Division.. « …a fait suite à l'explosion d'une rue moldue. Il a été retrouvé sur les lieux dans un état de grand trouble psychologique - selon les rapports », précisa-t-il avant même que Justin ne lève un sourcil pour minimiser son expertise.
« Des témoins l'avaient vu affronter un autre sorcier, Peter Pettigrow, qui avait lui-même disparu », rappela-t-il encore de la même voix aimable mais inflexible – Harry sentit à la crispation des épaules de Justin que ce n'était pas la réponse que l'avocat attendait. La confirmation vint la seconde suivante : « On peut aisément estimer, me semble-t-il que le faisceau de preuves était suffisant à ce stade de l'enquête », concluait l'Auror.
Le public explosa en chuchotis. Pénélope Weasley retint difficilement sa jubilation. Mais Justin reprit, calme et constant, comme si rien de ce qui venait d'être dit n'entravait sa ligne d'attaque.
« Nous sommes en effet conscients des circonstances de l'interpellation », répondit l'avocat en faisant quelques pas dans le prétoire. Se faisant, il se retourna vers le public et ses yeux croisèrent ceux d'Harry sans sembler les voir. « Mais toute arrestation ne conduit pas automatiquement à une inculpation, n'est-ce pas Commandant ? »
Shacklebolt confirma d'un geste prudent de la tête.
« Ne peut-on pas légitimement, aux vues des circonstances de l'enquête telles qu'elles nous ont été rapportés durant ces débats, s'interroger sur la solidité de l'inculpation ? »
Le Commandant prit le temps de répondre.
« Je ne comprends pas bien votre question, maître. Vous vous interrogez sur les circonstances de l'enquête ou sur l'inculpation elle-même ? » - demanda-t-il les sourcils froncés. Harry se rendit compte avec agacement qu'il en était réduit à se ronger les ongles – ce qui sans doute n'était pas de très bonne politique en matière d'image. Mais il se sentait tellement inutile !
« Il me semble difficile de séparer les unes des autres », répondit Justin. C'était après tout ce qu'il essayait de faire passer comme message depuis le début du procès, se dit Harry, malgré le pressentiment que Shacklebolt ne pouvait répondre simplement oui à une telle question. Parmi toutes les façons de se suicider politiquement, celle-là serait sans doute la plus rapide ! -estima une part étonnamment cynique de lui-même.
« Malgré votre jeune âge vous êtes sans doute loin d'ignorer que à la période dont nous parlons les conditions d'enquête et les conditions d'inculpation étaient loin d'être comparable à celles que j'essaie de faire entrer dans la tête des jeunes Aurors comme celui qui vous emploie… »
Harry se retint à grand-peine de sursauter. Il ne se serait jamais attendu à la mise en cause directe que venait de lancer Shacklebolt, ni au ton légèrement condescendant qu'avait pris le commandant. D'ailleurs la conclusion ne se fit pas attendre.
« … le Haut code des Aurors était suspendu pour accélérer les enquêtes et l'inculpation n'était pas prononcée par le Magenmagot après examen des preuves avancées par la Division mais par le Ministère lui-même. C'était la guerre, jeune homme ! »
Il y eut à nouveau un murmure dans l'assistance et Simons leva sa baguette d'un air menaçant. La rumeur se tarit. Justin hocha longuement la tête et Harry fut presque tenté de faire appel à ses piètres connaissances de légilimantie pour deviner comment il envisageait contrer une sortie pareille. Il ne croyait pas se souvenir que dans un quelconque plan alternatif, le jeune avocat n'est pas compté sur la coopération de Shacklebolt !
« Commandant Shacklebolt » reprit cependant Justin après quelques secondes de réflexion, « pouvons nous en déduire que sans la levée temporaire du Haut-Code des Aurors, l'inculpation des Sirius Black n'aurait pas été aussi automatique ? »
Pénélope Weasley fronça les sourcils, mais Shacklebolt répondit immédiatement, levant un peu théâtralement les yeux au ciel, comme pour le prendre à témoin de la naïveté de l'avocat :
« Sans les circonstances spéciales que constituait la menace de Voldemort sur notre communauté, la suspension du Haut-Code et le faisceau des soupçons que nous avons invoqués, maître, l'inculpation de Black aurait demandé… un peu plus de temps »
Harry fut sidéré de constater que Justin avait encore le courage de demander :
« Est-ce que ce temps aurait été passé à un complément d'enquête, Commandant ? »
« Sans doute », reconnut Shackelbolt de sa profonde voix grave.
Cette fois Simons dut réellement jeter des étincelles dans les airs pour ramener le calme dans le public.
« Je vous remercie, Commandant », conclut alors Justin avec un furtif sourire qui parût étrange à Harry. « Je n'ai plus de question »
Pendant que Simons demandait à Pénélope Deauclaire-Weasley si elle avait des questions et que la jeune femme s'installait dans le prétoire, Justin vint ensuite se laisser tomber à côté d'Harry avec un petit soupir.
« Super timing ! »
« Je suis obligé de venir », grommela Harry, désolé.
« Je le pense vraiment », l'interrompit Justin en secouant la tête, « ça fait un uniforme dans chaque camp ! »
« Shacklebolt n'est pas contre nous » répondit Harry – enfin je crois, se corrigea-t-il mentalement, encore incapable de mesurer où ces arguties pouvaient les mener.
« Non, il te protège et il se protège », répondit Justin avec un sourire appréciateur, « et il se défend chèrement, tu peux me croire ! »
Harry aurait eu des milliards de questions mais Pénélope et Shacklebolt avaient ouvert une nouvelle page de ce procès.
« Commandant Shacklebolt, étiez vous déjà Auror au moment des faits dont nous parlons ? »
« Je dois reconnaître devant vous mon grand âge et avouer que j'étais déjà un Auror de plein droit au moment dont nous parlons », sourit Shacklebolt.
« Et c'est dont sur vos souvenirs que vous fondez votre expertise sur l'application du Haut-Code et les relations entre le Minsitère, la Division et le Magenmagot? » demanda Pénélope Weasley avec une fausse naïveté.
« Non, chère Maître », répondit Shacklebolt. « Pas seulement. Oui, je me rappelle de la mort de James Potter et de l'arrestation de Sirius Black. Oui, je me rappelle de ces jours sombres où le monde magique semblait près de disparaître….Mais surtout, par ma fonction, j'ai hérité de la mémoire de la Division, de ce que chaque ancien commandant a laissé comme souvenir dans la Pensine du Commandant des Aurors… Je parle ici selon cette très ancienne mémoire dont je me trouve le dépositaire… comme vous en quelque sorte ! »
Justin traça un trait sur son bloc de papier comme pour ponctuer la sortie de l'Auror. Et Harry sentit que Pénélope Weasley venait de marquer un point contre son camp.
« Bien, comme vous le souligniez vous-même, les circonstances étaient exceptionnelles », commença la jeune avocate qui parut à Harry brutalement plus jeune et frêle. « Le Haut Code ne permettait pas des décisions assez rapides pour répondre aux enjeux… »
« Est-ce une question ? » demanda Shacklebolt.
« Oui Maître, venez en aux faits », intervint Rivers.
La rebuffade sembla finir de faire pâlir la déjà diaphane Pénélope.
« En vertu de votre expérience, de votre mémoire et de celles dont vous avez héritées », reprit-elle, avec une once d'hésitation, « ne pensez-vous pas que si la décision d'inculper Sirius Black peut paraître hâtive aujourd'hui, elle se justifie par son contexte exceptionnel ? »
Une nouvelle fois, l'ensemble du prétoire parût suspendu aux lèvres du Commandant des Aurors.
« Ne me demandez pas en mon âme et conscience de faire miennes aujourd'hui les conclusions du passé », répondit finalement Shacklebolt. « Je me souviens de notre désarroi et de notre angoisse collective, je sais la pression qui pesait sur mon prédécesseur mais… je sais aussi qu'on n'a pas laissé de place au doute. Je ne sais pas si la Division a eu raison ou pas. »
Pénélope sembla hésiter, puis renonça à poser plus de question.
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Grâce à un soudain surcroît de travail, Harry dut se forger une idée de ce qui c'était passé lors de l'audience suivante dans les récits des journaux et les commentaires laconiquement modestes de Justin. Il était convaincu que la conclusion de la seconde manche, comme disait Justin, n'avait pas été facile.
Le premier avait continué à pousser le tribunal à suivre dans le réexamen de la culpabilité de Sirius. La seconde avait, a priori désespérément, essayé de limiter les débats à la qualité de l'enquête, arguant des circonstances exceptionnelles dans lesquelles l'enquête s'était déroulée. Elle avait mis en garde le tribunal contre la tentation de réveiller les démons du passé et d'ouvrir la boîte de Pandore que constituait le régime spécial.
Selon Rita Skeeter, Pénélope avait interpellé la Cour : « Est-ce faire justice à la mémoire de James Potter que de remettre en cause l'action du Ministère pendant la guerre ? Voulons-nous vraiment rouvrir une à une les plaies du passé ? Des fils ont trahi, des familles se sont déchirées ! Notre communauté n'est-elle pas plus forte, réconciliée avec elle-même, certaine d'avoir limité au maximum le coût humain de cette guerre ? »
Comme si ce que je souhaitais n'était pas la réconciliation, avait pensé Harry en lisant le compte-rendu de l'audience. Comme si je ne souhaitais pas être sûr de partager suffisamment de valeurs avec l'ensemble de la communauté que je suis sensé défendre!
Mais elle semblait surtout avoir touché le tribunal à la fin de son exposé en concluant sur un ton peiné – toujours d'après Skeeter : « Je comprends que le jeune Harry Potter souffre encore et refuse l'idée de trahison. Mais est-ce la justice qui est le mieux placée pour répondre à cette question ? »
Et me revoilà fou, avait intérieurement soupiré Harry en repliant le journal avec un certain fatalisme. A chaque fois que je veux parler de vérité dans ce pays, on me pense fou !
Non tout le monde ne le croyait pas fou, il le savait bien. Remus le croyait, Parvati, Ron et la plupart des Weasley l'avaient toujours cru. Et Justin avait fait sienne sa cause. Il s'était invité au calme mais il en était revenu à évaluer la justesse de la tactique de l'avocat, la seule fois, où il avait parlé, par cheminée interposée, à Justin, durant l'audience.
Celui-ci lui avait dit : « Je ne vais pas demander à t'entendre, Harry »
« Non ? » avait demandé l'interpellé.
« Non. C'est ce qu'elle espère. Elle veut que tu sois personnellement sur la sellette. Or, pour l'instant, nous sommes dans un débat général sur la justice et je pense que nous y sommes bien ! »
Harry aurait bien aimé demander si Justin avait peur qu'il ne se mette à supplier le tribunal ou s'il craignait que, d'une façon ou d'une autre, il donne raison à Pénélope sur son équilibre affectif. Mais l'audience reprenait et Justin avait dû partir.
Selon la presse, il ne s'était pourtant pas laissé impressionner par les raisonnements de Pénélope. A un reporter de Magic Polis, qui lui demandait si Harry Potter pouvait réellement douter de l'innocence de Sirius Black, l'avocat avait répondu :
« Nous voulons comprendre ce qui s'est passé en 1981. Non pas parce que l'idée d'une trahison est inacceptable mais parce que le doute empêchera toujours la cicatrisation complète des plaies du passé ».
Harry se rendit compter en lisant ce « nous » qu'il s'était finalement habitué à ce que Justin s'associe verbalement à lui. Il en était même arrivé à ce dire que son ancien condisciple représentait Lupin à côté de lui, ce que Remus aurait aimé être capable de faire. Il s'était aussi dit que Pénélope devait sans doute déjà pleurer la démolition de son meilleur argument par Justin.
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Bon la
suite n'est pas écrite – à peine des bribes… je
me suis encore rattrapée moi-même !… On peut
néanmoins s'attendre à un peu plus de Tam, de Dursley
et de procès…
Soyez patients…
