Ruptures d'un processus linéaire
Générique habituel… les mêmes sources, les
mêmes re-lectrices,
le même désintéressement…
Il est sûr que j'ai mis le temps, je sais… Cette histoire est toujours plus difficile à écrire que L'inné et l'acquis, me demandez pas pourquoi, c'est un constat
Du léger et du grave, on continue comme ça Alixe, on continue comme ça !
Trop téméraire Remus, Lunenoire… Je pense un
jour l'écrire cette histoire…
On verra si c'est si
téméraire que ça
Oui, ils ont pas été
tellement aidés ces enfants à mon avis, Alana
Chantelune… je crois pas extrapoler beaucoup de ce qu'on lit
dans le six entre les lignes…
Oui, Théalie, tout le monde a pas mal avancé dans le dernier chapitre…
Merci de tes encouragement Bartimeus – oui c'était
un tout petit spoiler…
mais un spoiler quand même !
Tamara est quand même bien utile Guézanne
Tam n'est pas non plus ma meilleure amie même si elle
très utile
– ceux qui ne savent rien sont très
utiles pour les narrateurs…
Est-elle dangereuse ?
On verra
Fée fléau s'interroge sur la
contre-attaque de Fudge… allons voir !
26 - La mesure de l'ennemi
« Tu fais quoi à midi, Harry ? » demanda Ron, arrivant dans son dos alors qu'il se servait du café.
« Hum, a priori, je suis pas là... Tonks n'a pas l'air de vouloir quitter la Division tant qu'on a pas éclusé nos dossiers en retard », répondit Harry, lui tendant la tasse qu'il s'était versé et se mettant à en remplir une autre. « Et, comme on est même pas sur le tableau de service.. »
Il n'y avait donc aucune chance qu'ils récupèrent une affaire aujourd'hui. La cause était entendue. L'administratif était la partie de son travail qui demandait à Harry le plus de sacrifices. Seamus, arrivant derrière eux, sourit :
« Le syndrome de fin de mois ! Moi, c'est pareil ! »
« Et bien, on pourrait manger ensemble », proposa Ron, avec une excitation un peu surprenante qui s'expliqua immédiatement. « Tam doit venir avec Ginny ! »
« Ron », soupira Harry sans prendre la peine de finir sa phrase. Ça faisait maintenant deux semaines qu'il essayait de tempérer la volonté de son ami de TOUT montrer à sa petite amie. « Je ne suis pas moins prudent que Luna », rétorquait immanquablement Ron. Harry n'avait pas encore trouvé le courage de lui faire remarquer qu'il y avait eu un temps où l'idée d'être comparé à Luna Lovegood aurait horrifié le plus roux de ses amis.
« La mignonne Tam ? » interrogea Seamus avec un clin d'oeil complice. « Je lui sers de guide quand tu veux Ron ! »
Ce dernier aurait sans doute trouvé le moyen d'affirmer ses droits sur sa petite amie mais, quand il ouvrit la bouche, les portes de la Division claquèrent violemment. Les trois Aspirants, comme la moitié des Aurors présents, se retournèrent avec curiosité puisque aucune arrestation n'avait été annoncée.
Trois hommes entrèrent ; aucun ne portait d'uniforme d'Auror, mais tous affichaient une allure fière et hautaine qui les identifiait immédiatement comme des membres du Ministère – et pas comme les plus intéressants, ajouta mentalement Harry.
« Hé mais ? » souffla Seamus.
« Oui, le plus grand est bien Percy », confirma sombrement Ron.
Les trois Aspirants restèrent prudemment en retrait derrière un grand pilier, observant la vie de la division s'arrêter en plein élan, comme si un sort de stupefixion venait de toucher tous ses membres. Seul, Shacklebolt sortit lentement de son bureau pour les accueillir. Mais, sans attendre d'être entré dans son bureau, un homme sec et brun l'apostropha :
« Commandant, nous sommes heureux que vous soyez disponible ! Nous venons sur les ordres du Ministre pour faire le point sur plusieurs dossiers ! »
« Stiffen est un tueur », annonça Pastor, à la gauche des trois Aspirants. « On dit qu'il rêve de prendre la tête des affaires internes.»
« Soyez sûr que M. le Ministre serait venu en personne s'il en avait eu le loisir », ajouta un petit blond rondouillard, plus aimable. Percy se contenta de hocher la tête comme pour marquer son accord avec ses collègues.
Shacklebolt les dévisagea tous les trois, comme pour prendre leur mesure, avant d'articuler sobrement : « Hé bien, entrez. »
Il fit un pas en avant, dégageant la porte de son bureau et eut un geste de la main. Sans attendre, les trois hommes s'engouffrèrent en terrain conquis. Shacklebolt hocha la tête et se tourna vers Kahn, le second en titre de la Division et d'un regard le chargea du commandement.
Seamus siffla : « Eh bien, ça s'appelle une déclaration de guerre, ça non ? »
« Vous pariez combien qu'un de leurs dossiers s'appelle 'Harry Potter' ? » demanda Ron mi-goguenard, mi-nerveux.
Le dit Harry, lui, soupira, désolé de penser que Ron avait sans doute raison. Puis il se gendarma – il avait toujours su que ça se passerait ainsi, que Fudge chercherait à l'empêcher d'aller jusqu'au bout de sa quête de vérité ! Et Shacklebolt l'avait sans doute mesuré encore mieux que lui ! Harry serra les poings, décidant qu'il ne lui ferait pas le plaisir de regretter la machinerie qu'il avait lancée.
Kahn invita du regard tous les désoeuvrés à reprendre leurs activités normales et Harry obtempéra. Il retourna sans un commentaire à la table où Tonks essayait de mettre un terme à leur rapport sur le marché noir des tapis volants à Londres. Elle fit comme lui et, en fait, quasiment toute la division fit comme si rien de particulier ne venait de se passer.
Mais l'entrevue dura. Midi arriva bientôt et, contrairement à leurs habitudes, aucun Auror ne bougea : à croire que personne n'avait faim ou qu'aucune affaire ne nécessitait de déplacement. Harry ne savait pas combien d'Aurors soutenait réellement Shacklebolt – sans doute pas tous, mais tous ont envie de savoir ce qui se trame !
Quand la pendule centrale annonça une heure – et le temps extérieur, apparemment pluvieux, il se leva brusquement pour aller voir Ron :
« Tu devrais envoyer un hibou à Ginny »
« Sans blague », répondit son ami sans lever les yeux du rapport qu'il relisait une plume à la main – Wind, face à lui, faisait semblant de ne pas les écouter.
« Tu l'as déjà fait », comprit Harry.
« Aucune envie que Gin ne transforme Percy ou cafard ou pire - qu'elle lui dise ce qu'elle pense de lui », expliqua Ron. « Sans parler de ma vie amoureuse ! Je leur ai dit de nous attendre au Pique-Nique sur le Pré »
Harry acquiesça en silence, mesurant la prudence de Ron au choix d'un restaurant éloigné et encore peu connu, et revint lentement vers sa place. Il allait l'atteindre quand la porte du bureau de Shacklebolt s'ouvrit tout aussi bruyamment que les envoyés de Fudge étaient entrés.
« Vous aurez compris, que tout ceci n'est qu'une question de priorité, commandant », annonça le dénommé Stiffen, sortant le premier.
Percy et le rondouillard le suivaient et opinèrent lourdement du chef.
« Je ne suis pas maître de l'agenda du Magenmagot », objecta sobrement Shacklebolt, dressé, formidable et calme, sur le seuil de son bureau.
Un grand nombre d'Aurors échangèrent des regards éloquents. Quelle était l'affaire qui avait bien pu déclencher une telle intervention politique du Ministère ?
« Moi, je parierais sur les 'agneaux' », souffla Ferrer qui se tenait tout contre la table de Tonks et Harry – lesquels décidèrent d'un commun accord silencieux de ne pas commenter.
« Il s'agit de donner des garanties au sorcier moyen », expliqua l'inimitable Percy Weasley, « Il faut qu'il soit sûr que SA sécurité est la priorité du Ministère ! »
« Qu'est-ce que je disais », affirma Ferrer à Tonks – laquelle laissa son nez s'allonger de cinq bon centimètres en guise de réponse.
Sans l'ombre d'un agacement, Shacklebolt eut, de l'avis d'Harry, la seule réponse possible :
« Cher M. Weasley, je ne choisis pas non plus l'identité des victimes... »
« Tse, tse, tse » l'interrompit Stiffen, le grand brun qui avait l'air de diriger la petite équipée. « Vous avez des moyens réduits, commandant, il s'agit de ne pas les disperser ! Ce que Percival essaie de vous expliquer c'est que pense le sorcier moyen quand il ouvre la Gazette ? Voit-il ses Aurors veiller à la sécurité de ses biens et à celle de sa famille ? » L'homme secoua la tête répondant visiblement à sa propre question. « Non. Il pense qu'on semble bien plus intéressé par des quêtes nobles certes, mais qui lui sont lointaines ! »
Pastor eut un regard entendu pour Tonks qui froissa nerveusement un parchemin. Harry essaya de mesurer combien il était personnellement responsable de l'intérêt adverse que le Ministère portait soudain à l'affaire Alexander. Mais Shacklebolt inspira et demanda très innocemment :
« Le sorcier moyen ne condamne pas le commerce des dents de loups-garous ? »
Les trois envoyés du Ministère se raidirent brusquement, comme si le mot lui-même était une insulte.
« Il me semble que c'est très clair », remarqua Percy avec acidité.
« Malheureusement », soupira le petit blond rondouillard.
« Vous jouez à un jeu dangereux, Shacklebolt », conclut Stiffen.
« C'était déjà ce que me disait ma mère », répondit le commandant, en leur ouvrant la porte de la Division.
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Finalement le repas de midi avec Tam et Ginny arriva à point nommé pour briser l'impression de nasse en train de se refermer provoquée par la visite des Affaires internes sur nos jeunes Aspirants Aurors. Quand Parvati, Dean, Ron et Harry les rejoignirent dans le petit restaurant, un peu à l'écart du Chemin de Traverse, les deux jeunes femmes étaient installées sur une grande nappe à carreau près d'un ruisseau limpide. Elles semblaient bavarder avec animation quand ils entrèrent mais elles protestèrent quand même de leur retard.
« On aurait vraiment préféré être là », confia Dean, en s'allongeant paresseusement dans l'herbe, « moi, la politique ! »
Mais Ron s'empressa de lancer la conversation sur ce qu'elles avaient vu le matin même avant qu'aucune des deux n'ait l'idée de poser des questions. Faut dire qu'elles doivent faire la paire, songea Harry en les écoutant raconter leur visite aux couturières de Madame Guipure.
Les sandwiches et les tourtes étaient apparus sur la nappe, et les manœuvres de Fudge passées au second plan, quand une jeune femme entra dans le petit restaurant.
« Mademoiselle Lovegood ! La fierté de notre établissement », s'écria le tenancier, sortant précipitamment de sa cuisine.
« Luna ! » s'écria Ginny –Harry et Ron échangèrent un regard – Luna et Tam restaient toujours difficilement dans la même pièce et leur rencontre dans un lieu public, sorcier de surcroît, était potentiellement explosif.
Mais une troisième personne s'intéressa à la jeune femme avant qu'elle ait pu choisir son interlocuteur. Il se rua sur elle, bousculant le tenancier.
« Mademoiselle Lovegood ? Des éditions Lovegood ? »
« Heu, oui, c'est moi. »
« Oh, mademoiselle, c'est Merlin lui-même qui vous met sur ma route ! »
« … »
« Je… je vous ai déjà envoyée trois manuscrits, mademoiselle, trois manuscrits représentants chacun seize rouleaux de parchemin ! »
« Vraiment ? Et sur quoi portaient ces manuscrits ? » - répondit très sérieusement Luna sans même tenter d'interrompre l'homme.
« Sur des faits très graves », commença l'homme, se rapprochant d'elle et baissant le ton, « un complot ! Un complot horrible ! »
« Vraiment ? » répéta Luna sans même l'ombre d'un sourire.
« Oui, sur les raisons secrètes de l'interdiction de l'élevage privé des hippogriffes ! » révéla l'homme, se rapprochant encore d'elle pour expliquer sa théorie. « C'était d'ailleurs le titre de mon premier manuscrit, mais un ami m'a fait remarquer que c'était un peu long… »
« L'élevage des hippogriffes », répéta Luna, patiente et lointaine.
« En fait, c'est le lobby des fabricants de balais, je devrais dire le quasi-monopole des moyens de locomotion aériens ! » expliqua l'homme, s'animant de nouveau et perdant du même coup le contrôle de sa voix. Quelques rires s'élevèrent dans la salle.
« Les fabricants de balais ? » - interrogea Luna poliment.
« Ils veulent maintenir leur monopole bien sûr… » - affirma l'homme avec de grands gestes des mains.
« Tu t'imagines, Harry, devoir vérifier que les gens ont leur permis d'utilisation des hippogriffes ? » sourit Dean tout bas.
« Votre hippogriffe est-il prêt à ne pas prendre en chasse un balai qui vous dépasse ?», renchérit Ron, pendant que Parvati, faute de trouver les mots adéquats, faisait apparaître pour Tam une pédagogique image animée d'hippogriffe sur sa serviette.
« Pas plus stupide que d'interdire la pratique de la magie aux enfants pendant les vacances », ronchonna Ginny, avant de se retourner vers Luna à qui elle essayait toujours de signaler sa présence.
« …et vous me dites que votre manuscrit vous a été refusé trois fois ? » demanda Luna, compatissante.
« Oui, pourtant la dernière fois, j'avais ajouté en annexe les conseils utiles pour l'élevage domestique des hippogriffes… » - continua l'auteur malheureux.
« Quand on parle d'hippogriffe, je pense toujours à Hagrid qui voulait qu'on s'agenouille devant eux en troisième année ! », se rappela Dean, avec un frisson rétrospectif.
« Je me demande si cet olibrius a jamais volé sur le dos d'un hippogriffe », s'agaça Ron. « D'après Hermione, c'est pas de tout repos ! »
« Parce que Hermione… ? » s'étonna Dean. Harry ne se sentit pas le courage de remuer le passé et il tourna la tête vers Luna qui proposait :
« Vous savez ce qu'on va faire, vous allez m'écrire un article court, environ 30 cm de parchemin et je vais le publier dans la rubrique Tribune libre du Chicaneur… »
« Elle est toujours trop gentille, Luna ! » commenta Parvati en secouant la tête.
« Si son père n'avait pas publié mon interview en cinquième année… » - commença Harry.
« Harry, tu ne peux pas prendre au sérieux l'idée de voler quotidiennement sur des hippogriffes ! »
« Moi non plus, on ne me prenait pas au sérieux ! »
« Ne me remerciez pas, maintenant, excusez-moi, des amis qui m'attendent ! » termina Luna en tombant dans les bras de Ginny comme on s'accroche à une bouée. Ce n'est qu'en se détachant de son amie, qu'elle entrevit Tam qui la dévisageait, pour une fois, avec plus de curiosité que d'animosité.
« Ainsi, tu es éditrice ? » l'interrogea-t-elle quelques minutes plus tard.
Luna répondit avec beaucoup de bonne grâce à toutes ses questions et, à la fin du repas, la journaliste moldue partit avec son ancienne rivale visiter une imprimerie et une maison d'édition magiques.
« Venez nous rejoindre en sortant du Ministère », proposa Luna en partant, « Dudley doit passer et on doit sortir… côté moldu ! »
Suivant ce programme à la lettre, les trois couples ne rentrèrent que fort tard à l'appartement ; ils avaient à peine passer le seuil qu'un hibou à l'air officiel fondit sur Harry.
« Une mission ? » demanda Dudley, toujours prêt à crâner devant Tam.
« Non, c'est un hibou du Ministère », le corrigea Parvati, « pour toi, Harry ! »
Harry ouvrit, les doigts un peu nerveux, le parchemin roulé, alors que Ron essayait d'amadouer le hibou qui devait sans doute les attendre depuis des heures avec un morceau de jambon.
« Alors ? »
« M. Harry James Potter, né le 31 juillet 1980 à Godric Hollow, résidant au cinquième étage de l'immeuble moldu situé 128, Houghton Street à Londres, vous êtes convoquez ce mardi à 14 heures pour l'audience inaugurale du procès Potter contre le Ministère, au sujet de la requalification de l'inculpation et de la condamnation de Sirius Black... » - lut Harry à haute voix.
« Soudain, y'a des trucs qui ont beaucoup plus de sens », commenta Parvati.
« Ah ? » demanda Tam.
« Tu crois qu'ils sont venus à cause de ça, les Affaires internes ? » demanda Harry à sa compagne.
« Ils veulent pas du Potter sur toutes les pages de la Gazette, ça leur rappelle de mauvais souvenirs », affirma Ron.
« Vous expliquez ? » demanda Luna.
« Les Affaires internes voulaient que Shacklebolt laisse tomber l'affaire Alexander », lui révéla Parvati.
« De gentils loups-garous, t'imagines un peu ! » ironisa Ron, « de quoi affoler le sorcier moyen ! »
« Comme si ça allait suffire », conclut Luna en secouant la tête, « c'est un peu comme quand ils ont voulu cacher le retour de Tu-Sais-Qui…. Moi, je crois que l'opinion est moins naïve qu'ils ne le croient ! Tu sais le livre se vend très bien Harry et si Justin ne l'avait pas interdit, j'aurais déjà remis Remus à la une du Chicaneur ! »
« Dudley, ne dis pas que tu comprends de quoi ils parlent », gémit finalement Tamara.
« Oh… heu…. C'est une histoire un peu compliquée ! » - répondit le cousin de Harry.
« C'est le procès dont on t'a parlé », essaya de résumer Ron, en s'avachissant sur la table de la cuisine la tête sur les bras.
« Vous m'aviez parlé d'un héritage ! »
Il fallait reconnaître une chose à Tam, décida Harry, elle avait une sacrée mémoire ! Une vraie Pensine à elle toute seule !
« En quelque sorte », sourit-il, en réponse à sa question, « plusieurs héritages mêmes ! »
« Et quels rapports avec le…Ministère et… les… » Le mot loup-garou lui parut sans doute trop ridicule.
« On peut aussi dire aussi que j'ai hérité de ça également », sourit encore Harry, satisfait de la distance qu'il arrivait à reconstruire entre lui et le procès à venir. Mais en voyant la belle jeune femme se renfrogner, il ajouta rapidement : « Mes parents sont morts quand j'étais bébé dans des circonstances… politiquement compliquées. On a accusé mon parrain de les avoir trahis… En fait, je sais maintenant que ce n'est absolument pas ce qui s'est passé…J'ai demandé sa réhabilitation. Ça agace le Ministère… »
« Ah »
Tam semblait toujours avoir du mal à poser la question et aussi, Ron s'y colla :
« Par ailleurs, Harry travaille sur un affaire où certaines victimes sont des loups-garous… »
« Les loups-garous n'ont pas très bonnes réputation », ajouta Parvati.
« C'est une grosse affaire qui va, elle aussi, à l'encontre de la politique du Ministère !» -termina Harry, « ils cherchent donc à l'étouffer ! »
« Heureusement, il existe une presse libre ! » - intervint Luna. « Le Chicaneur ouvre ses pages aux malheurs des loups-garous, aux magouilles du Ministère et, depuis des années, il soutient Harry Potter ! »
Tam observa Harry qui secouait la tête comme pour calmer l'enthousiasme de son amie Luna et conclut avec sa perspicacité habituelle :
« Toi, t'as rien du sorcier moyen, hein, Harry ? »
000
« Qui êtes vous ? »
« Doux Merlin, vous m'avez fait peur ! »
« Qu'est-ce que vous faite dans la cuisine ? Et comment êtes-vous entrée d'abord ? »
« Moi ? » La surprise et l'hésitation de Molly Weasley était patente. Sans doute la question excluait trop nettement la faculté de transplaner. La réponse fut donc circonstanciée : « Hum, mon petit, je... Vous devez être la petite amie de Dudley ! »
Parvati, allongée aux côtés de Harry qui venait de se redresser en sursaut, pouffa et posa une main apaisante sur sa cuisse :
« Attends ! »
« Mais, Parvati ! »
« De toutes façons, ton intervention ne changera rien ! Il faut qu'elle prennent la mesure l'une de l'autre ! » - ajouta la jeune femme.
« Moi ? » - s'étouffait, en effet, Tamara dans la cuisine. « Non, je suis la petite amie de Ronald »
« De Ronald ? Il m'en aurait parlé ! Vous devez vous tromper ! » - affirma tranquillement Molly Weasley.
« Je vous jure que je n'éteins pas la lumière quand on baise ! » rétorqua avec tout autant d'aplomb la jeune moldue.
Molly s'offusquait comme de juste quand des pas précipités se firent entendre dans le couloir et qu'une voix stupéfaite, encore peu réveillée, souffla : « Maman ? Qu'est-ce que tu fais là ? »
« Je viens vous faire des crêpes… C'est un week-end de récupération, non ? »
« Oui… mais… Qui t'as dit ça ? »
Au bruit de casseroles, Harry, qui maintenant s'habillait, put déduire que Molly ne semblait pas prête à laisser tomber son projet culinaire mais que le peu d'enthousiasme de son fils l'agaçait.
« Je ne pensais pas déranger », répondit-elle finalement.
« Maman, si tu prévenais de ta venue, tu serais accueillie en conséquences », proposa Ron exaspéré.
Harry arriva sur la porte à cet instant-là, pouvant ainsi mesurer les regards également furieux de la mère et de la petite amie de Ron.
« Madame Weasley ! »
« Oh, Harry, mon chéri, tu es là aussi », répondit Molly changeant immédiatement d'expression.
« Récupération », confirma Harry avec un sourire. « Parvati est là aussi », ajouta-t-il montrant la jeune femme derrière lui.
« J'ai bien fait de faire plus de crêpes alors », conclut Molly en se tournant avec enthousiasme vers ses fourneaux, levant sa baguette avant de se figer dans les airs.
« Tu peux y aller, Tamara a déjà vu une baguette », sourit Ron.
Molly regarda la jeune femme qui confirma d'un geste un peu sec de la tête.
« Installez-vous alors !»
De coup de baguette en coup de baguette, elle étala, retourna et empila une quantité considérable de pancakes. Ron les amena sur la table et Parvati jeta un sort pour qu'elles restent chaudes. Harry prépara du café ; seule Tamara ne bougea pas un cil.
Quand tout le monde s'assit enfin, Ron semblait avoir réfléchi à une contre-offensive.
« Maman, je voudrais te présenter Tamara, que Dudley nous a présentés… elle est journaliste »
« Bonté divine, mais qu'as-tu en tête, Ronald ! Vous n'êtes pas déjà suffisamment en ligne du mire du Ministère !» s'étouffa Molly.
« Tu as rencontré Percy, ces jours-ci ? » contre-attaqua Ron.
Molly sembla soudain très triste et Harry dut de nouveau se retenir de ne pas intervenir.
« Ton père est lui se sont de nouveau disputés »
« Au moins, il vous aura parlés », ironisa Ron.
« Il est venu nous voir… »
« Pour vous demander de ne pas témoigner ? » - ne put se retenir Harry.
Molly se contenta d'hocher tristement la tête.
« Mais on ne sait même pas quand il va réellement commencer ce procès ! » - remarqua Parvati.
« Sans doute dans peu de temps si on en juge sur la précipitation des évènements », répondit Ron, perspicace.
« Bien sûr, Harry, nous témoignerons si ça peut t'être utile », affirma très doucement et très calmement Molly.
Comme Harry ne savait pas quoi répondre, Ron et Parvati reprirent le contrôle de la conversation, l'orientant habilement vers les enfants de Charlie qui devaient bientôt venir leur rendre visite. Molly s'épancha longuement sur les exploits de ses petits-enfants.
Quand Molly partit enfin, les ayant tous invité à venir au terrier quand ils voulaient – sauf Tam - Parvati affirma :
« Il me semble qu'il serait temps de revoir Justin ! »
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« Mesdames et messieurs, honorés membres du Tribunal, nous sommes ici aujourd'hui pour effectuer un devoir de mémoire », commença Justin, s'avançant sans notes dans le grand prétoire du Magenmagot qui était bondé. Harry se demanda s'il en aurait été capable.
« Nous sommes ici pour nous souvenir d'événements que tous nous préférerions oublier, mais qui sont pourtant constitutifs de ce qu'est aujourd'hui la communauté britannique.
Nous sommes ici pour savoir si nous nous sommes trompés, il y a vingt-quatre ans et si nous n'avons pas envoyé un innocent croupir à Azkaban. »
L'avocat fit quelques pas laissant le nom de la forteresse redoutée résonner dans le prétoire.
« Bien sûr, c'est un devoir de justice. Mais pour comprendre comment nous avons pu, tous autant que nous sommes, être coupables de cette injustice, nous devons revenir sur ces temps troublés, sur la guerre qui opposait la magie blanche aux partisans de lord Voldemort. Nous devons nous interroger sur cette fracture qui, mon aimable collègue du Ministère l'a rappelée très justement, a divisé les familles, opposé les fils aux pères, déchirés les frères… »
Une nouvelle fois, Justin fit une pause dramatique avant d'avancer son pion suivant.
« A la fin de ce voyage dans le temps, je l'espère, nous aurons non seulement la conviction que Sirius Black était innocent des crimes dont on l'a accusé, mais qu'il a aussi été une victime malheureuse de cette guerre, au moins deux fois : la première en 1981, la deuxième en 1996, lorsqu'il a trouvé la mort au Département des mystères, au cœur même du Ministère… »
Il n'était nul besoin de s'interroger sur la manière dont Pénélope Weasley prenait cette présentation hardie des choses. Elle prenait tellement de notes que Harry pouvait entendre sa plume crisser de l'autre côté du prétoire.
Lorsque Justin se rassit dans un silence abasourdi, Harry se demanda s'il devait le féliciter mais l'avocat écrivit sur un bloc placé entre eux : « à elle ». Et Harry se demanda une nouvelle fois à quel type d'adrénaline fonctionnait son vieux copain.
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La suite est évidemment la reprise du procès… Et comme on y fait un réexamen critique du passé, ça s'appelle « En fonction de pratiques antérieures »… ça sera en ligne quand j'aurais la suite qui devrait tourner autour de la déposition de Hagrid… Les encouragements aident à aller plus vite…
