Ruptures d'un processus linéaire
OK, OK, OK, je me suis sans doute mal exprimée, en disant que cette histoire me pèse… Crys, Guézanne, Fée Fléau….
Je veux dire qu'elle ne me vient pas aussi spontanément que le cycle Lune et Etoile par exemple, que je dois réellement bosser dessus. C'est un peu comme les échecs, faut prévoir deux ou trois coups après, se mettre dans la peau de l'adversaire… Parfois, je n'en ai pas le courage… Mais là, je crois que je tiens ma sortie alors je m'accroche…
Je suis contente que vous aimiez les articles de journaux (Fée, Guézanne…) oui, moi je trouve qu'ils donnent d'autres infos dont on a besoin pour que ça avance vraiment. Parce que c'est l'opinion publique qui donnera le verdict final – pas seulement les juges…. Pour une fois que j'ai tenu bon face à Alixe…. D'ailleurs, je vais réutiliser le procédé….
Les Black émeuvent, hein… Théalie, Fée, Guézanne, Anaérobie…. moi, je les aime beaucoup, les gentils comme les méchants, et je suis sûre que la vraie Androméda en aurait encore plus à dire que ce que je peux lui inventer…. « Black malgré lui » est un bon résumé de ce que je pense de Sirius (et de Régulus, je dis ça pour ceux qui n'auraient pas lu, Measuring the truth…) Et leur destin est sans doute digne des meilleures tragédies classiques, je te l'accorde Anaérobie…
Qu'est-il advenue de Fénoire ? Anaérobie… Je sais pas, je les trouve assez réconciliées ces temps-ci mes deux moitiés… envie de sorties positives… A moins que Fénoire n'ait suffisamment à faire avec le scénario d'une autre histoire que je vous prépare… qui sait….
Et merci Sined de ces encouragements !
28 – L'emballement du processus
Harry était particulièrement nerveux ce matin-là en entrant dans le Magenmagot. Aujourd'hui, Hagrid témoignait.
Harry
n'avait absolument aucun doute de la direction dans laquelle allait
la loyauté de Hagrid : le demi-géant devait
considérer Sirius comme innocent depuis le jour où
Dumbledore lui avait dit qu'il l'était. Mais, il
s'inquiétait plus de savoir comment l'ancien garde-chasse
le considérait lui, Harry James Potter.
Comme l'avait
bien résumé Ron : « ce n'est pas
comme si on lui avait envoyé nos vœux tous les ans ! »
Il y avait bien sûr beaucoup de bonnes raisons à cela. Le garde-chasse avait disparu de Poudlard dès la mort de Dumbledore. Non que Minerva McGonagal lui ait jamais demandé de partir mais lui avait disparu, comme s'il avait estimé de son propre chef qu'il n'avait plus sa place dans l'immense et vénérable château.
Mais l'éloignement entre Harry, Ron et Hermione et le garde-chasse était sans doute plus ancien. Il remontait peut-être à cet été entre la cinquième et la sixième année, où Harry avait décidé de mettre un point final à l'affrontement avec Voldemort. Ce n'était pas un projet qu'il avait partagé avec qui que ce soit à l'époque et ses relations avec tous ceux qui l'aimaient s'en étaient ressenties, avec Hagrid comme avec Ron et Hermione. Et le fait qu'aucun des trois n'ait choisi de poursuivre la spécialité des soins aux créatures magiques, n'avait rien fait pour changer cela.
Hagrid….
Depuis qu'il avait vu son nom sur un dossier dans le bureau de Justin, Harry avait plusieurs pensé au garde-chasse – à l'âge vénérable qu'il devait maintenant avoir atteint, aux destins possibles qui avaient pu être le sien… Harry pensait probable qu'il se soit entièrement dévoué à son demi-frère, Grawp – même si le projet lui semblait aussi étranger que le commerce des perceuses qui était la vie de son oncle depuis bien avant la naissance de Dudley.
Il suivait ce fil de réflexion quand un greffier s'approcha de lui. Harry le reconnut comme celui qui avait pris la déposition de Mel et Hope Hespero.
« Aspirant…enfin, Monsieur Potter », l'interpella l'homme, légèrement goguenard.
Harry baissa un instant les yeux sur ses vêtements civils – qui pour l'heure expliquaient le « monsieur » - et lui sourit :
« Hum… je ne sais pas si vous avez reçu cette convocation… » - expliqua le greffier, levant le rouleau de parchemin qu'il tenait dans sa main gauche. « votre… collègue n'était pas sûre de vous joindre à temps… Il s'agit de la première audience qualificative, Ministère contre Alexander… »
Il lui tendit le parchemin qu'Harry parcourut brièvement, vérifiant inutilement que l'homme lui disait la vérité.
« Non, effectivement… C'est cet après-midi ? » s'enquit-il poliment, alors qu'une partie de son cerveau s'interrogeait pour savoir si Rivers avait fait exprès de réunir les deux affaires le même jour.
« Oui », confirma le greffier. « L'heure est un peu incertaine, mais il vous suffira de suivre le juge Rivers pour trouver la salle. »
Harry lui sourit, plus serein devant l'allusion qu'il ne l'aurait anticipé :
« Il faudrait que je sois pourtant plus « Auror » pour cette deuxième audience», fit-il remarquer.
« Evidemment », confirma le greffier, relativement complice, « y a-t-il quelqu'un qui pourrait vous aider ? »
Harry réfléchit, puis hocha la tête – Dudley était à l'appartement et il arriverait sans doute à trouver un uniforme.
« Où puis-je envoyer un hibou ? »
« Suivez-moi ! »
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Quand il arriva devant la Quatrième salle d'audience, Justin lui sauta dessus :
« Dis, tu le fais exprès ou quoi ! »
« Un truc… un truc pour le boulot » répondit Harry, évitant les regards des curieux dans le couloir.
« Je te croyais en congés !»
« Sauf pour une affaire », souffla Harry et soudain la lumière se fit dans l'esprit de l'avocat.
« Quand ? »
« Cet après-midi… en fait, dès que Rivers aura fini ici… »
« Mel et Hope ? »
« Tu le saurais ! »
« C'est vrai » répondit Justin et Harry se rendit compte que son retard avait vraiment déstabilisé son copain.
« Hagrid est là ? » chuchota-t-il
« Oui, oui… il espérait te voir… avant… mais le greffier l'a fait entré… »
Harry eut une grimace d'excuse. De toutes façons, rien ne permettait de changer ce qui avait eu lieu. Ils gagnèrent rapidement leurs places, salués par les murmures de l'assistance et le froncement courroucé de sourcils de Rivers.
C'était le meilleur jour pour se la mettre à dos, pensa Harry avec un soupir intérieur.
Pénélope semblait d'ailleurs ravie de son retard.
« Maître Finch-Fletcher, vous pouvez débuter tout de suite ? » demanda Simons avec une fausse sollicitude.
« Bien sûr, votre Honneur », répondit Justin s'arrêtant dans son geste pour s'asseoir à la table du plaignant. Se saisissant d'un dossier, il se dirigea immédiatement vers le lutrin du prétoire.
Et je mets Justin en porte-à-faux, regretta Harry. Super début.
« Quel est votre témoin aujourd'hui ? » demanda Rivers, toujours assez peu aimable.
« J'appelle à la barre Rubéus Hagrid » répondit l'avocat sans faire mine de s'en rendre compte.
Il y eut des remous dans la salle derrière Harry et il se retourna pour voir le demi-géant s'extraire de l'assistance, avec difficulté. Il portait un costume marron qui avait connu des jours meilleurs et sa tignasse était devenue entièrement blanche. Ses petits yeux noirs restaient aussi brillants que dans ses souvenirs, mais ils semblaient encore plus enfoncés qu'auparavant parmi les rides du visage d'Hagrid. Sa démarche était pesante et un parapluie rose défraîchi pendait à son bras. Harry sentit une vague profonde d'émotion le saisir.
Hagrid s'avança l'air intimidé vers le prétoire – lui aussi devait se rappeler d'autres fois désagréables – et se laissa guidé par le greffier vers le grand fauteuil qui accueillait les témoins. Sous Hagrid, le meuble parut bien moins imposant qu'il ne l'avait été sous Androméda.
La juge lui demanda de se présenter et ce qu'il avait comme activité. Harry apprit ainsi qu'il était assistant dans un élevage de hiboux sur l'île de Jersey. Ce destin commun lui parut singulièrement étriqué pour l'homme qui avait élevé des dragons de contrebande, sauver des hippogriffes et accoucher des licornes.
Justin remercia la juge quand elle lui donna l'autorisation de commencer son interrogatoire. Hagrid expliqua avec une raideur persistante combien de temps il avait été le garde-chasse de Poudlard, exprimant au détour de chaque phrase sa dévotion éternelle pour feu Albus Dumbledore. Harry revit un instant le vieux sorcier et son inimitable confiance en ses prochains. Elle lui sembla dans l'instant plus importante que la rouerie consommée avec laquelle il manipulait ces mêmes congénères.
« Vous étiez donc déjà à ce poste quand Sirius Black y était étudiant ? » demandait posément Justin, déroulant sans surprise le fil de son questionnement.
Comme le demi-géant répondait par l'affirmative, Justin établit le fait en croisant les dates, les attributions du garde-chasse et les promenades nocturnes de la petite bande des Maraudeurs. Hagrid se prêta avec un peu de suspicion au jeu, essayant inutilement de défendre les quatre jeunes gens.
Il continua de la même façon à expliquer qu'il avait été témoin, après leur diplôme, de leurs visites fréquentes au directeur de Poudlard et témoigna une fois de plus, sans qu'on lui demande, de l'extrême proximité entre James et Sirius. Les souvenirs l'émouvaient, Harry pouvait le sentir, même si l'ancien Garde-chasse faisait des efforts manifestes pour rester très digne. Justin l'amena ainsi doucement aux évènements d'Halloween 1981.
« Comment avez-vous appris la mort des Potter ? » demanda l'avocat d'une voix tellement banale qu'elle assomma Harry.
« Le professeur… le professeur Dumbledore m'a appelé… il avait l'air … je n'ai jamais vu le professeur Dumbledore aussi inquiet », commença Hagrid avec précaution. « Il… il m'a dit : 'Hagrid, je vais vous confier une mission… vous allez aller à Godric Hollow et prendre le petit Harry'… J'ai pas eu le temps de poser des questions. 'Vous devez y aller immédiatement, il a dit, j'irai bien moi-même mais je dois aller au Ministère… Il faut que vous y soyez le premier… Le premier, Professeur ? J'ai dit…. Oui, Hagrid, il a dit. Il s'est passé quelque chose de terrible : Voldemort a… attaqué Godric Hollow… James et Lily sont morts, Hagrid»
La voix du demi-géant se brisa comme de juste et Harry ne put s'empêcher de détourner les yeux lui aussi. Il se retrouva ainsi à faire face aux journalistes dont une bonne moitié l'observait. Il se retourna précipitamment, ayant une fois de plus la douloureuse impression de ne rien maîtriser dans le processus qu'il avait déclanché. Il regarda presque avec ressentiment Justin encourager son témoin d'un sourire compatissant.
« J'suis parti tout suite ! Vous imaginez ! Et là-bas… doux Merlin, j'avais jamais vu autant de dégâts… toute la maison était détruite ! Je ne pouvais même pas croire que j'allais retrouver le p'tit…le p'tit Harry »
D'un geste du menton, Hagrid désigna Harry sans le regarder.
« Mais finalement, je l'ai trouvé… il dormait… il avait l'air tout à fait normal… sauf cette énorme cicatrice sur son front… Je les pris dans mes bras et il a ouvert les yeux, il a eu peur, je crois… je l'ai bercé et il s'est calmé… Il avait des yeux si… comme ceux de Lily Potter… j'ai pensé à ses parents et… »
« M. Hagrid, pouvez-vous nous raconter la suite ? » intervint très doucement Justin et Harry sentit derrière lui, les journalistes tendre l'oreille.
« Oh… heu… j'allais partir… le professeur Dumbledore avait dit de le ramener à Poudlard, mais… Sirius Black est arrivé… j'ai su tout de suite que c'était lui ! Qui d'autre avait une moto volante à l'époque ? »
Poudlard, Sirius…Harry avait beau connaître cette histoire, elle s'insinuait dans ses veines comme un poison, comme tous ces possibles qui lui avaient été refusés : que ses parents survivent ; qu'il grandisse à Poudlard plutôt qu'à Privet Drive ; que Sirius l'emporte sur cette moto volante qu'il n'avait jamais vue mais si souvent imaginée…
« Il a hurlé quand il m'a vu, quand il a compris… » - continua Hagrid, quand Justin l'eut relancé sur les faits – et non les véhicules prohibés employés. « Il voulait prendre Harry avec lui, mais je lui ai dit que le professeur Dumbledore voulait s'en occuper. Il a insisté pour que je prenne la moto !»
« Il avait l'air surpris de ce qui c'était passé ? » insista Justin.
« Surpris ? Je ne sais pas… Il hurlait ! Il hurlait que tout était de sa faute ! Il sanglotait »
« Vous pensez qu'il s'accusait ? » demanda avec flegme Justin, posant la question que toute la salle devait formuler silencieusement.
Hagrid se rendit compte du double-sens de ses paroles :
« Hum, heu… Sur le moment, j'ai… j'ai pensé qu'il était fou de douleur… je...je l'ai consolé…je lui ai dit qu'il y avait Harry, il était son parrain, qu'il devait s'occuper de Harry… Après, quand il a été accusé… »
De nouveau sa voix se brisa, et Harry put lire sans ses yeux qu'il avait peur d'avoir dit une bêtise. Il faillit sourire en se rappelant le nombre de fois où il avait vu cette expression sur le visage du vieux garde-chasse.
« Ses paroles ont pris un autre sens », insista Justin, toujours imperturbable.
« Oui, enfin… pour être honnête, j'arrivai pas y croire » Hagrid s'humecta les lèvres. « Je me souviens, je suis aller voir le professeur Dumbledore ; je luis ai dit 'c'est impossible, professeur, pas le jeune Black !' Pour être juste, lui-même avait du mal à y croire, il me l'a dit. »
« Vous souvenez vous en quels termes ? » demanda Justin toujours sans laisser transparaître une quelconque émotion.
« Oh… heu… pas exactement, il m'a dit un truc comme 'je me suis rarement trompé autant sur un homme, Hagrid !' »
Harry regarda l'effet de ses paroles sur les juges. Les trois magistrats semblaient surpris du tour de la conversation et Pénélope avait du mal à cacher son excitation. Il ne lui restait qu'à garder confiance en Justin.
« M. Hagrid, avez-vous eu l'occasion de revoir Sirius Black par la suite ? »
« Oh, oui, mais longtemps après ! » s'exclama le garde-chasse. « Deux ans après son évasion d'Azkaban, en fait… quand » Le demi-géant s'arrêta net, semblant avoir besoin du signe d'assentiment de Justin pour continuer. « Quand Sirius Black a offert sa maison comme siège à l'Ordre »
Il y eu un léger murmure dans le public et Pénélope prit un air attentif. Harry ne doutait pas qu'elle soit au courant de beaucoup de choses concernant l'Ordre mais il savait que Percy n'avait jamais été Place Grimmault, donc il y avait de grandes chances qu'elle ne sut pas où l'Ordre avait situé son quartier général.
« De quel Ordre parlez-vous M. Hagrid ? »
« De l'Ordre du Phénix, pardi, du groupe de résistants formés par le professeur Dumbledore ! »
« Un groupe secret ? »
« Tout ce qu'il y avait de plus secret ! »
« Quel était le but de l'Ordre ? »
« Protéger Harry et lutter contre… vous savez qui ! »
Harry ne put s'empêcher de sourire en entendant la formulation.
« Vous en faisiez parti ? »
« Oui, monsieur », répondit Hagrid avec fierté.
« Et Sirius Black aussi ? »
« Oui… en fait, il en faisait partie avant moi… à sa sortie de Poudlard, avec le jeune Potter, la petite Lily et le jeune Lupin », répondit Hagrid avec une certaine nostalgie. « Mais, plus tard, Dumbledore m'a demandé d'y entrer. Il m'a donné des missions, des missions importantes, des ambassades auprès des géants… par exemple »
Quelque chose dans le regard de Justin dut l'inviter à la prudence et Harry ne put que s'en féliciter. Il y avait sans doute des proportions à garder si on voulait éviter de discréditer le témoignage de l'ancien garde-chasse.
« Et il y a donc repris sa place après son évasion ?» - demanda Justin, recentrant la conversation sur Sirius.
« Oui. »
« Il avait la confiance de Dumbledore », constata l'avocat.
« Oh oui ! Dumbledore m'a même dit une fois : 'j'aurais dû me dire que vous ne pouviez pas vous trompez quand vous avez douté de la culpabilité de Sirius !' »
Harry se demanda si la Cour considérerait cette opinion toute dumbledorienne à sa juste valeur.
« Savez-vous sur quoi il se fondait pour lui accorder sa confiance ? »
« Oh, non, pas vraiment. Il m'a juste dit que c'était une erreur, que ce n'était pas Black qui avait trahi les Potter et que son retour était la meilleure chose qui pouvait arriver à Harry ! » - expliqua Hagrid avec son habituel enthousiasme, déclenchant pas mal de sourires dans l'assistance.
Justin hésita une fraction de seconde puis sembla estimer qu'il n'aurait pas de meilleure conclusion :
« Merci, M. Hagrid, je n'ai plus de question »
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Rivers avait ajourné le contre-interrogatoire d'Hagrid en expliquant qu'elle était attendue dans une autre salle d'audience. Harry y avait vu pas mal de condescendance envers le demi-géant qui serait ainsi obligé de rester à la disposition du Magenmagot. Justin, lui, y vit plutôt un bon augure :
« Réfléchis Harry, elle laisse les paroles d'Hagrid en faveur de Sirius faire leur chemin avant que Pénélope ne l'embrouille et ne fasse ressortir ses vieilles condamnations et ne discrédite en partie la valeur de son témoignage ! »
« Justin… ne me dis pas qu'on va se moquer d'Hagrid ! »
« Harry, il le sait, tu crois que je ne l'ai pas mis en garde ? »
« Je ne sais pas Justin », répondit Harry avec sincérité, « je ne sais pas jusqu'où tu serais prêt à aller pour gagner ce procès ! Parfois ça me fait peur ! »
« T'as raison, parce que en effet, je suis prêt à tout », répondit Justin aussi véhément. « Et la bonne question est : et toi, n'aurais-tu pas un peu trop peur ? »
Harry blêmit, ressentant pour la deuxième fois de la journée une forte envie d'étrangler son avocat.
« Ça peut pas être innocent, Harry, de remuer toute cette vase ! Tous ceux qui viennent le savent », reprit Justin plus calmement. « Nous lâche pas maintenant, Potter ! »
« Bordel mais bientôt, on dirait pas que c'est moi qui l'ai demandé ce procès ! » s'agaça Harry.
Ils allaient sans doute continuer dans cette veine quand un huissier ouvrit la porte de la salle de conférence où ils s'étaient renfermés :
« Aspirant Potter, enfin je vous trouve ! Excusez-moi de vous déranger mais … »
« Oui l'audience Alexander commence, mais j'attends mon uniforme »
« Justement, je vous cherche parce que la personne qui vous amène l'uniforme est là ! »
Harry se demanderait longtemps qu'est-ce qui dans le ton et l'expression de l'huissier lui avait fait comprendre ce qui se passait.
« Où est cette personne ? »
L'huissier se retourna et laissa entrer Tamara Wilson dont rien ne permettait ni dans l'habillement ni dans l'expression curieuse qu'elle arborait de douter qu'elle n'était pas d'origine sorcière.
« Harry ! » le salua-t-elle avec entrain.
« Tam, qu'est-ce que tu fais là ? »
« Oh, eh bien, quand ton message est arrivé à la maison, il n'y avait que Dudley et moi ! » expliqua-t-elle. « On a essayé de les joindre - moi, Ron, lui, Luna - mais bon, l'heure approchait et ça avait l'air important ! »
Harry ne put retenir la question :
« T'as fait comment ? »
« En bien, j'ai dit à la chouette de me guider, Harry… Elle a très bien compris ! »
Et aucun d'entre vous n'a pensé à lui confier le paquet, pensa Harry avec ressentiment. Mais sans doute ne pouvait-il s'en prendre qu'à lui-même, il n'avait pas précisé dans son message comment lui faire parvenir l'uniforme.
« Qui est-ce, Harry ? » demanda Justin, derrière lui.
« Tamara, la petite amie de Ron », grommela Harry.
« On est vraiment dans un tribunal magique ! Tu crois que je peux aller voir un procès ? » - s'enquit la belle en se dévissant les vertèbres à regarder les décorations magiques.
Sans répondre, Harry s'empara du sac qu'elle avait posé au sol et en sortit sa robe d'Auror. Il retira la robe gris perle qu'il portait et la troqua contra la robe sombre des Aurors sans dire une parole. Il ne voyait pas comment répondre sans hurler à Tam qu'elle n'avait rien à faire ici à un pareil moment. Il imaginait sans peine quelles folles rumeurs les simples mots « je cherche Harry Potter », proférés par une femme habillée à la moldu et arrivée au Magenmagot à pied, pouvaient générer.
Mais Justin semblait loin, pour une fois, de l'examen sourcilleux de son image :
« Je me présente, Justin Finch-Fletcher », annonça-t-il en brisant le silence.
« Ah c'est vous l'avocat ? »
« Vous avez entendu parler de moi ? » répondit l'interpellé d'un air ravi.
Ayant fini de s'habiller, Harry décida de les laisser discuter sans lui.
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La suite est déjà écrite et s'intitule : L'écriture de l'Histoire…. Pénélope s'y met à l'ouvrage…. Je la mettrais en ligne quand j'aurais écrit le suivant – encouragements bienvenus…
