Ruptures d'un processus linéaire.
Toujours rien à moi (je l'ai déjà dit !)
On m'a même piqué les fautes d'orthographes – merci à Alixe, à Melchior et au RER !
Eh bien
que d'enthousiasme et de nouvelles arrivées !
Je
serai bien mal avisée de ne pas m'en réjouir !
Arthur… Moi, je ne l'ai jamais pris pour un looser mais pour un esprit définitivement libre… Lunenoire, Fée fléau, Alana Chantelune, Hinkyponk, Théalie… Merci d'aimer le dialogue qui est venu un peu tout seul, comme si je le portais en moi depuis longtemps… Anaérobie s'inquiète du futur de la famille Weasley – il est vrai que la réconciliation me semble dépasser le cadre de cette fic… Promis, on reverra Hagrid, et non Pénélope va rester en première ligne…
Remus…
hum... Non, il ne sait pas toujours ce qu'il veut et ça me
paraît tout à fait conforme au canon, Fée
Fléau… Il a côté prof malgré lui et
amer malgré tout – plus prégnant pour moi qu'une
quelconque image qu'il aurait gardé d'une frivole
Parvati…. Mais dans celui-ci, il va essayer de s'amender un peu…
Sined attend son témoignage… je note, je note…
et celui de Rogue – moi aussi, moi aussi… et peut-être pas
de la même façon que toi… niark !
La victoire pour demain – Crys- heu, après-demain ?
Pénélope
– Shima-shan, Anaérobie et Hinkyponk la
plaindraient presque alors que Guézanne trouve qu'elle
marque malgré tout des points…
Est-ce qu'il faut que
je me confie à vous et que je reconnaisse qu'il faut que je
me force à lui faire marquer des points ? Lol. Faut quand
même pas que ce soit trop facile, non ?
Je reprends
évidemment à mon compte l'expertise de Guézanne
comme quoi leur système juridique est décidément
un peu pourri…
Ron penserait-il encore à Hermione ? Bartiméus – un juriste ! Fénice trop fière d'avoir les compliments d'un juriste ! – B'en oui….
Merci à
Ryan et Zaika pour leur indéfectible
enthousiasme !
A QC-HP et Shima-Shan pour
m'avoir signalé de bug QC-HP, je suis allée réparer
ça !
A Thamril d'avoir aimé les NDT…
- moi aussi, ça m'a bien fait marrer quand j'ai écrit
ça…
Bienvenu(e)s
à Beru ou Bloup – trop contente de t'avoir fait
éteindre la télé ! -
à La
paumée… Remus/Tonks dans cette fic me paraît
impossible… Tu sais que j'ai déjà joué avec
l'idée ailleurs et, scoop, j'en prépare une autre
où leur relation aura une grande place… – à The
Rattlesnake – merci de soutenir !
et à
Astorius – j'espère que ça te rassure
définitivement sur la place que je donne à Sirius dans
mon panthéon pottérien ? Dudley, Dudley – c'est
vrai que Tam a fini par prendre une partie de la place que je lui
réservais au départ… Vert en réclame
aussi, et je sais rien refuser à Vert !
e frivole Parvati..qu'mer malgré tout..artie de la place que je lui réservais au départ222222222222222222222222222222222222222
NB :
Quand j'étais à corriger les problèmes
d'affichage, j'ai aussi corrigé le fait qu'insensiblement
le jeune Auror Irlandais Seamus s'était transformé en
Dean…
Alana l'avait fait remarqué depuis longtemps,
milles excuses…
Donc, Seamus est le troisième Auror…
30 -Le syndrome du loup-garou
ou
L'intérêt du contribuable
La photo n'était pas très bonne mais on y voyait Justin, fier et souriant aux côtés de l'Auror chargée de l'enquête, Nymphadora Tonks – plus hautaine. Harry n'était pas sur la photo – il pouvait s'en féliciter, il avait tout fait pour cela. Son nom apparaissait néanmoins plusieurs fois dans l'article de la Gazette – Deux jeunes loups-garous font tomber un réseau international de potions frelatées - Sans aucun commentaire politique.
« Eh bien, profil bas à la Gazette », commenta Ron, refermant le journal pour finir sa tasse de café matinale.
« Lis la tribune de Pieternel en dernière page », contredit Parvati. Ron tourna le journal et Harry se rapprocha en se demandant si un jour ils sauraient lire le journal sans une fille pour les guider :
Que
veut le Survivant ?
Tristam Pieternel, chroniqueur à
la Gazette
Nous nous sentons tous généralement débiteur envers le Survivant – moi, comme tous les sorciers assez âgés pour se rappeler de la guerre et de l'incertitude. Nous nous rappelons tous la photo de ce jeune homme maigre et épuisé qui avait mis des pouvoirs rares au service de la disparition du plus noir des sorciers à l'âge où nos fils préfèrent le Quidditch.
« Moi aussi, j'aimais le Quidditch », grommela Harry, qui lisait par-dessus l'épaule de son ami.
Aussi sommes-nous entièrement disposés à écouter ce que désire le jeune homme qui, par son serment d'Auror, semble nous répéter ad nauseam qu'il est prêt à tout pour le bien collectif. Mais ce désir est-il aussi clair, aussi désintéressé, que nous aimerions le croire ?
Depuis plusieurs semaines, Harry Potter s'est attaqué personnellement au Ministère dans le but étrange de faire réhabiliter un homme condamné pour avoir trahi ses propres parents. Dans cette entreprise pour le moins étonnante, il se fait accompagner d'un jeune avocat presque totalement inconnu du Magenmagot et né Moldu de surcroît. La paire en appelle aux témoignages pour le moins excentriques de la dernière rescapée de la décadente famille des Blacks, d'un demi-géant analphabète et d'un vieux fonctionnaire aigri. Ils invoquent feu Dumbledore comme une puissance tutélaire et ainsi, chaque jour, défraient-ils la chronique.
Nous avions à peine fini de nous interroger sur le choix de leur prochain témoin – une goule, un fantôme ou pourquoi pas un portrait ? - que le voilà que le jeune Harry Potter réapparaît aujourd'hui comme enquêteur stagiaire dans une affaire de potions douteuses où les deux principaux témoins à charges sont… des loups-garous. Nous ne prendrons même pas le temps de nous étonner d'apprendre que sa supérieur dans cette aventure est elle-même apparentée aux Black – Je pense que tout le monde s'accordera avec moi pour dire qu'il est des coïncidences qui n'en sont pas.
Nous
nous intéresserons plutôt à ce que plaide le
Ministère sur la base des rapports écrits par ses
enquêteurs : les loups-garous doivent être
dédommagés financièrement pour avoir
volontairement vendu des dents et des cheveux pour la constitution de
potions ridicules.
Le contribuable appréciera les efforts
des forces publiques.
Il nous semble alors évident que la boucle est bouclée. Comment supposer encore que Monsieur Harry Potter - et ses amis aussi, n'en doutons pas ; qui ce ressemble s'assemble ! - cherche une quelconque vérité ou un quelconque bien commun. Il cherche, encore et toujours, à attirer l'attention sur lui, à choquer et à frapper les esprits. Nous ne nous en agacerons même plus, car nous avons compris que ce serait lui faire trop d'honneur ! »
« Y a pas à dire, tu l'inspires ! » - conclut Ron en repliant le journal.
« Ron, faut qu'on y aille ! » - insista Parvati, sanglée dans son imper noir, sur le seuil de la cuisine.
« Oui, la force publique n'a jamais fini de se battre pour le bien collectif et heu… l'intérêt du contribuable ! » - déclara Ron solennellement bouffon.
Levant les yeux au ciel, Parvati le poussa sans ménagement dans le couloir. Harry les suivit en riant et referma la porte derrière sa petite amie et son meilleur ami - ses deux collègues. Ça lui faisait une drôle d'impression de ne pas partir avec eux vers la Division, de rester dans l'appartement, de ranger le petit-déjeuner et d'avoir la journée devant lui – il n'avait même pas d'audience aujourd'hui !
Mais il n'avait pas réellement mis ses projets domestiques à exécution qu'on frappa à sa porte. Soupirant déjà en imaginant quel sujet pouvait amener leur vieille voisine à frapper chez eux dès 8 heures du matin, il s'approcha de la porte et colla son œil sur le judas. Il vit alors trois silhouettes qu'il reconnut immédiatement : Remus, Melyor et Hope.
« Eh bien en voilà une surprise matinale ! » lança-t-il joyeusement en ouvrant la porte.
« Bonjour M. Potter », répondit en rougissant Hope.
« Harry suffira… mais entrez, entrez… »
Ils le suivirent jusqu'à la cuisine dans un silence seulement dérangé par la canne de Remus. Ce dernier s'assit immédiatement, un peu comme pour donner l'exemple. Ses deux jeunes congénères firent de même.
« Je vous fais du café ? » s'enquit Harry.
Alors qu'il préparait la boisson, il vit Melyor s'emparer de la Gazette restée à la page de la tribune de Pieternel.
« Le contribuable appréciera », marmonna-t-il, rageusement.
« Pieternel m'adore, il trouverait des défauts à mon coiffeur si j'en avais un », proposa Harry en amenant la cafetière et les tasses. Hope pouffa obligeamment. Remus sourit. Melyor grimaça et haussa les épaules :
« J'imagine qu'il ne faut pas en demander trop ! »
« Pourtant on va continuer, hein, Harry ? » lança Lupin, l'air plus alerte que souvent.
« Justin a l'air décidé », reconnut l'interpellé, toujours déchiré entre l'excitation de sentir le but plus proche et la promesse qu'il s'était faite de ne pas mettre le vieux loup-garou en première ligne.
« Ce Justin », souffla Hope impressionnée.
« Vous êtes vraiment celui qui peut disculper Black, professeur », s'enquit Mel en se tournant vers Lupin et leur visible proximité une fois de plus titilla Harry – être jaloux d'eux paraissait évidemment ridicule mais pourtant l'agacement était là.
« On est plusieurs à pouvoir le faire, mais je suis un des mieux placés… malgré ma condition », répondit Lupin – ce qui fit lever les yeux au ciel du plus jeune lycanthrope. Harry ne put s'empêcher de partager ses sentiments et lui fit un clin d'œil complice que Remus surprit : « Ok, Ok, j'avais pas besoin d'ajouter ça… »
« Est-ce que ça va pas se retourner contre vous, professeur ? » s'inquiéta Hope.
« Ils ne peuvent pas me faire grand-chose, Hope. Pas à mon âge… »
« Mais après tout le monde va vous reconnaître », insista la jeune femme
« Pas où je vis »
« Et si vous… enfin, je sais pas si vous travailliez encore mais… »
Harry se rendit compte qu'il avait autant de secrets avec Remus que les deux jeunes garous et il se trouva excessivement ridicule d'avoir été jaloux quelques secondes plus tôt.
« Harry pourvoit à mes besoins », leur révéla Lupin avec cet air détaché inimitable qui tomba sur les nerfs de Harry comme un acide particulièrement violent.
« Harry fait ce qu'il peut ! » - s'agaça-t-il. « Il est désolé de ne pas encore avoir totalement changé le monde, mais il s'y emploie ! »
Lupin se raidit : « Je n'ai jamais voulu dire cela, Harry ! »
« Je
suis bien curieux de savoir ce que tu voulais dire ! »
- contra Harry, remarquant au dernier moment l'air stupéfixé
de Hope – sans doute n'imaginait-elle pas qu'on puisse
s'adresser sur ce ton à Lupin ! Mel parût hésiter
à intervenir, mais laissa Remus répondre.
Ça
serait génial de me battre avec des loups-garous dans ma
cuisine, songea Harry, Pieternel adorerait !
« Je… je crois que je voulais que Hope et Mel sachent, Harry… » - intervint Lupin d'une voix étonnamment précipitée. « Je… je crois que je voudrais que vous ayez confiance les uns dans les autres… Je… Prends ça pour un élan de sentimentalisme d'un vieil homme, Harry… »
La sortie laissa l'interpellé pantois – et pourtant il n'eut aucun doute de sa sincérité. C'est Mel qui rompit le silence qui suivit avec une ironie tranquille que Harry ne lui connaissait pas encore :
« Hope voulait absolument qu'on vienne te remercier, Harry. Et quand le professeur Lupin a dit qu'il venait avec nous, j'ai pensé qu'il avait peur qu'on se tienne mal chez son petit prince », commença-t-il moins sarcastique que ses paroles pouvaient le faire croire. Son regard vola dans la pièce comme pour souligner sa simplicité.
« Mais une fois de plus je m'étais trompé », conclut le jeune homme, en désignant Lupin de la tête. « Le vieux renard a toujours plusieurs projets sur le feu ! »
La déduction sembla amuser Remus qui sourit avant de regarder Harry comme s'il attendait une absolution. Ce dernier prit donc un air faussement fâché pour demander :
« Il te manque tant que ça Dumbledore ? »
00
« Nous voudrions appeler comme témoin suivant Remus Lupin », annonça Justin de sa voix la plus calme.
« Votre Honneur ! »
« Déjà Maître Deauclaire ? » commenta Rivers en se tournant vers la défenseur du Ministère qui avait littéralement bondit en l'air en entendant le nom. Un peu comme quand Hermione était la seule à savoir la réponse, avait commenté intérieurement Harry.
« Votre Honneur », confirma Pénélope, « le… le témoignage d'un…loup-garou… même s'il est techniquement recevable, reste sujet à caution… D'ailleurs… »
Harry n'écouta pas vraiment la longue litanie de cas où on avait refusé de prendre en compte le témoignage de lycanthropes. Il la connaissait déjà. Justin s'y était référé lui-même dans sa plaidoirie en faveur du statut de témoin protégé de Hope et Melyor Hespero. Il se demanda simplement depuis combien de temps Pénélope attendait le moment de faire la preuve des préjugés du Ministère. Visiblement le nom de Remus était depuis longtemps sur sa liste !
Insensiblement, ses yeux dérivèrent sur Percy, impassible au premier rang. Harry s'interrogea une nouvelle fois sur les sentiments profonds du septième Weasley : qu'est-ce qu'il pensait vraiment de tout cela ? Croyait-il toujours aussi fermement à la victoire du Ministère ou se croyait-il menacé par une éventuelle déstabilisation de Fudge ? Etait-il là pour se démarquer encore de son père ? D'après Justin, l'article de Pieternel indiquait qu'on s'inquiétait en haut lieu. N'était-ce pas le sens possible de la présence de Percy dans le prétoire aujourd'hui ? Harry sentit une certaine excitation l'envahir – mêlé à d'indéfectibles regrets concernant la fracture irrémédiable de la famille Weasley. Mais est-ce que Fred et George n'avaient pas hier encore définitivement repoussé l'étalage des remords de Harry ? « Tu crois que tu es la cause, Harry ? Mais tu rigoles ! Il n'a jamais ressenti que de la honte pour notre famille ! » - s'était exclamé le premier. « Au pire, tu es le prétexte », avait renchérit le deuxième, du même ton définitif, « mais la raison profonde, Harry, c'est sa putain d'ambition ! »
« Nous pensons donc que pour la crédibilité même de ce tribunal, il serait prudent de refuser ce témoignage », concluait Pénélope, avec l'air de croire sincèrement à ce qu'elle disait. « Nous ne pouvons pas nous empêcher de regretter le manque de discernement de notre jeune confrère – à moins que nous devions y voir un signe de la romanesque crédulité de Maître Finch-Fletcher et de son client. »
La conclusion était perfide et plut beaucoup aux journalistes. Harry se demanda quand il avait cessé de s'étonner de ces attaques permanentes contre sa santé mentale. Il lui sembla que c'était dans une autre vie !
Ni Rivers, ni Simmons, ni Grimright semblèrent particulièrement choqués par l'assaut frontal – sans doute qu'eux aussi attendaient ce moment.
« Maître Finch-Fletcher ? » - s'enquit Rivers sans prendre la peine de cacher qu'elle attendait la réplique de Justin. Celui-ci se leva avec une certaine nonchalance – affirmant clairement qu'il n'allait pas dramatiser une attaque au-dessous de la ceinture :
« Votre Honneur, il n'est pas notre propos de discuter ici du statut des loups-garous, ni d'aucune autre créature douée de raison humaine… »
Justin énonçait le droit tel qu'il existait, au mot près, sans même un frisson ou une grimace et Harry mesura une nouvelle fois combien il aurait été démuni ou en colère à sa place. Il savait bien sûr qu'elles étaient les opinions de Justin mais qu'il soit ainsi capable de faire la séparation entre ses convictions et sa plaidoirie, le surprenait toujours. A chacun ses armes, constata Harry avec un début de sérénité qui le surprit lui-même.
« Néanmoins, il me semble tout à fait légitime d'opposer à toute cette glorieuse jurisprudence, rappelée par mon éminente et expérimentée confrère, quelques décisions contraires dont la dernière date de moins d'une semaine », continua l'avocat de Harry. Rivers ne manifesta rien au rappel de sa décision en faveur du témoignage de Hope et Melyor mais elle ne pouvait pas bien sûr ne pas comprendre à quoi il faisait allusion.
« Il nous semble donc possible d'estimer que nous assistons aujourd'hui à une évolution significative de la jurisprudence », continuait tranquillement Justin comme si ces paroles n'avaient pas constitué en elles-mêmes une énorme profession de foi. « Celle-ci tendrait de plus en plus à reconnaître la possibilité d'entendre un loup-garou comme un témoin légitime. Nous rappellerons ici que le cas de Arethea O'Connor qui voulait être entendue dans le placement de sa fille nouvelle née et non atteinte de lycanthropie - Une requête qui a été généreusement acceptée par le Magenmagot. Rappelons aussi le témoignage de Lormond Welle, loup-garou de 47 ans et témoin de l'attaque par un autre lycanthrope d'un jeune garçon de 8 ans malheureusement mort de ses blessures. En acceptant le témoignage de Welle, bien qu'il fasse référence à des événements qui se sont déroulés en fin de période de transformation – et donc traditionnellement considérés comme échappant à sa conscience humaine, le Magenmagot a pu retrouver le loup-garou malfaisant et mettre une fin à son refus de mettre un frein à ses instincts meurtriers… »
Les deux affaires avaient été traitées avec beaucoup de discrétion par le Ministère en leur temps et les rangs des journalistes, une fois de plus explosèrent en murmures excités. Harry pensa à cette pauvre Arethea privée de son enfant, à Lormond condamnant un de ses frères, au nom de la protection de la communauté magique. Que des loups-garous soient toujours capables après des siècles d'oppression d'une telle collaboration et bonne volonté rappelait la soumission des elfes... Qu'avaient fait les sorciers pour mériter tant d'indulgence ?
Pénélope leva la main, presque avec hésitation, mais Rivers lui fit signe d'attendre. Justin sourit – un sourire bref et triste comme s'il se refusait de se féliciter de cette victoire, et continua – toujours calme et précis.
« Le dernier cas, comme je l'ai déjà mentionné, est plus récent. Il a permis la condamnation d'un groupe d'hommes sans scrupules qui profitaient de la crédulité de sorciers et de moldus pour vendre de sinistres potions – les moins dangereuses étant simplement inefficaces. »
Harry se retourna pour croiser le regard courroucé de Pieternel. Il décida de lui sourire et l'homme parut hésiter avant de finalement détourner les yeux.
« Mais les crimes de ces hommes ne s'arrêtaient pas là ; pour leurs mauvaises potions, ils recherchaient des ingrédients interdits comme les poils de loup-garou, les dents de vampire, la peau d'elfe… et par respect pour ce tribunal, j'arrêterai là cette macabre liste. La Division des Aurors a pu convaincre deux loups-garous de témoigner de ces transactions et des menaces qu'ils avaient reçues. Le Magenmagot a eu la grandeur de les laisser témoigner sans révéler leurs noms et de les dédommager pour le préjudice subi… »
Ce dernier point était plus connu mais il ne fut pas moins fiévreusement commenté dans le public.
« Et donc, mon client et moi, nous aimerions à notre tour appeler à la barre des témoins un autre lycanthrope. Il se trouve qu'il était l'ami – et ceci a été documenté à plusieurs reprises par les témoins qui se sont succédés devant vous – à la fois avec le coupable présumé et les victimes. Il est celui qui peut nous faire avancer sur le chemin de la vérité »
Les murmures enflèrent derrière Harry mais, cette fois, il n'eut pas le cran de croiser le regard des journalistes ou celui de Percy. Il se contenta de regarder le dos de Justin devant lui, espérant lui donner la force de persuader les trois juges en face de lui.
« Remus Lupin ne demande pas à être entendu à huis clos », précisa Justin sa voix enflant dans le prétoire. « Remus Lupin est un vieux loup-garou qui ne pense pas avoir encore quoi que ce soit à préserver en cachant sa condition et en taisant les choses qu'il sait. En acceptant de l'écouter, votre Honneur, vous ferez œuvre de justice envers la mémoire des victimes, envers l'honneur du soi-disant coupable mais aussi envers un humble demi-humain qui a supporté sa condition et les limitations qui allaient avec elle avec courage et constance. »
Pénélope avait une fois de plus bondi dans les airs pour marquer son objection. Justin eut un petit geste de complaisance envers elle, comme s'il prenait les juges à témoin de son immaturité et Harry crut voir Rivers ravaler un sourire.
« Maître Deauclaire »
« Nous aurions beaucoup de choses à redire pour démêler le vrai du faux dans la présentation de mon estimé confrère », commença la jeune femme en s'avançant dans le prétoire.
Justin est remonté dans son estime récemment, constata Harry. Ledit Justin était tourné de trois-quarts vers sa contradictrice et jouait négligemment avec son coûteux stylo – Pourtant Harry savait qu'ils étaient à un point important du processus juridique. Accepter le témoignage de Lupin, c'était en effet accepté comme vrai beaucoup de ce que Justin venait de dire.
« Nous en voulons pour preuve la dernière présentation de Remus Lupin », annonça Pénélope avec assurance, et l'estomac d'Harry fit un looping silencieux. « Est-il vraiment possible de présenter comme humble et soumis, l'homme qui vient de publier 300 pages de soi-disant mémoire dans lesquelles il pleure à longueur de temps sur son sort ? »
Elle prit le temps de s'assurer que les plumes papote des journalistes avaient noté l'idée avant de continuer :
« Est-ce la mission d'un tribunal comme celui-ci de donner une tribune à de telles lamentations ? Nul ici de niera qu'on peut ressentir de la compassion envers le maléfice que subi celui qui est mordu, mais cette compassion doit-elle dépasser celle que nous ressentons pour les jeunes parents tués dans leur lit ? »
Pénélope jeta un regard d'une longueur particulièrement étudié vers Harry, comme pour l'accuser d'oublier ses propres parents. Justin posa la main sur le bras de Harry qui n'avait pourtant pas bougé – et se tournant à demi, murmura goguenard :
« Pathétique, non ?»
« Notre compassion doit-elle nous faire oublier la nécessité d'assurer la survie de la communauté magique et de réguler les créatures qui ont déjà DEMONTRE leur capacité à la menacer ? »
« Et là ? » interrogea Harry dans un murmure inquiet.
« Là, elle nous emmerde », reconnut Justin le visage impassible mais les yeux sombres. Il leva néanmoins calmement le bras.
« Maître Finch-Fletcher ? » interrogea complaisamment Rivers.
« Je ne peux que m'interroger à quel moment Maître Deauclaire-Weasley nous a entendus remettre en cause le statut de minoration et de régulation des lycanthropes. Je ne compte pas demander à Remus Lupin de nous raconter sa vie mais certains EVENEMENTS dont il a été un des témoins oculaires… »
« S'il y en a d'autres et que ceux-ci sont des vrais sorciers, pourquoi ne pas les interroger eux ? » demanda Pénélope, la mèche en bataille, sans prendre la peine de demander la parole.
« Et si Lupin était le seul a pouvoir totalement interprété ces évènements ? » contra Justin pas plus respectueux du code de procédure.
« Il suffit ! » s'interposa Rivers. « Je ne pense pas qu'il y ait de place pour des si dans ce tribunal. Nous avons une requête : le témoignage d'un lycanthrope que nous savons contemporain et proche des victimes comme de Sirius Black ; nous avons un règlement qui limite foncièrement les possibilités d'entendre un tel témoin dans des conditions habituelles »
A ce stade, Pénélope sourit, comme sûre de sa victoire. Harry sentit la nausée menacer.
« Mais nous avons aussi un précédent, récent, qui a donné de bons résultats. Il est sans doute trop tard pour entendre Remus Lupin anonymement, mais nous tiendrons une fois encore compte de son statut de mineur et il témoignera à huis clos. Son témoignage sera versé au dossier si le tribunal le juge nécessaire pour la bonne évaluation de l'affaire qui nous ait soumise. Greffier, notez que nous voulons l'entendre lundi à huit heures trente ! »
Il fallut deux secondes à Pénélope pour comprendre qu'elle avait perdu cette minuscule bataille qui ferait ou non la victoire finale. Il lui en fallut huit de plus pour trouver une contenance. A ce stade, le gente journaliste avait compris qu'elle serait exclue prochain acte et protestait vigoureusement. Comme elle était cosmopolite, le résultat était sonore et incompréhensible. Harry et Justin ne purent s'empêcher d'échanger un sourire.
Finalement, les deux Aurors en poste firent mine d'évacuer immédiatement les plus vociférants – ce qui faillit faire naître une réelle révolte. Rivers dut amplifier sa voix pour couvrir le tumulte :
« Mesdames et messieurs, j'ai hâte de lire vos commentaires mais votre comportement ne fait que renforcer ma détermination à protéger la sérénité des débats. Cette audience est levée ».
000
« Notre communauté est au bord de l'abîme », déclare Percy Weasley, assistant du directeur des Affaires internes et époux de l'avocate représentant le Ministère, Pénélope Deauclaire-Weasley »
« Bravo pour la réputation de la famille », grommela Ron. Harry, assis à sa gauche, grimaça et lui sera l'épaule.
« C'est quoi les Affaires internes ? » demanda Tam, à la droite du premier.
« Des connards », répondit sombrement son petit ami.
Des connards dangereux, précisa mentalement Harry mais Parvati clamait de derrière la Gazette ouverte devant elle : « Ecoutez-ça ! On se l'arrache le Vivien maintenant ! »
« Remus
Lupin, le loup-garou dont toute l'Europe parle…
par Vivien
de Lusignan, chroniqueur invité de la Gazette
L'illustrissime Magemagot britannique vient d'accepter pour la deuxième fois en moins d'un mois d'accepter le témoignage d'un loup-garou.
La première fois, il s'agissait de deux jeunes lycanthropes qui ont témoigné à huis clos et sans révéler leur identité. On sait néanmoins que tous deux avaient été dans leur enfance des victimes du sinistre Greyback. Qui a oublié la chasse au Garou qui a traversé l'Europe en 1990 ? Qui a pu effacé de sa mémoire la sanglante exécution du terrible leader de la rébellion britannique des lycanthropes dans les Alpes françaises alors qu'il tentait de gagner la Cité magique libre de Paradisio – cité où les loups-garous sont depuis le XIXe siècle représentés au Conseil municipal ? Paradisio a toujours nié qu'elle lui aurait accordé une quelconque protection mais la crise européenne a été longue à se refermer entre ceux qui craignent les Garous et ceux qui veulent leur laisser une place.
Aujourd'hui, le Magenmagot vient d'accepter d'entendre Remus Lupin, un loup-garou sexagénaire qui aurait été ami avec tous les protagonistes du drame des Potter. Les rumeurs vont bon train pour imaginer quelles informations capitales, il pourrait détenir. Pourtant, l'opinion publique connaît cet homme plus qu'elle ne croît. »
« Il a vraiment écrit cet homme », demanda Harry. Parvati baissa le journal et acquiesça gravement. Personne ne savait quoi ajouter ; elle releva le journal :
« Il est l'auteur de ce brûlot maintenant traduit en sept langues et ayant connu partout – sauf en Angleterre – un succès important : 25 jours d'humanité »
« Ça devrait relancer les ventes », estima Luna tout en continuant de jouer distraitement avec la game-boy que Dudley lui avait offert. Au son que proféra l'engin, elle venait de perdre.
Tam s'enquit : « Remus ? Comme… ? »
« Lui-même », confirma Ron d'un ton badin.
« Il y en a donc beaucoup des loups-garous ?» - continua la jolie Moldue toujours occupée à renouer les fils de ses déductions.
Ron sembla dépassé par la tâche de l'explication ; Harry n'avait aucune envie de faire étalage des préjugés sorciers et Parvati reprit sa lecture :
« C'est donc l'homme qui nous a douloureusement confié comment ont été traité les loups-garous qui n'ont pas suivi Greyback. C'est celui qui a révélé l'enfer que vit celui que personne n'emploie, ne loge ou ne nourrit. C'est encore celui qui nous a ouvert les yeux sur le traitement réservé aux jeunes victimes de Greyback, doublement abandonnés par les sorciers britanniques. »
« A force, y'en a qui vont finir par faire le lien entre lui et les Hespero », marmonna Ron.
« Avec qui ? » - s'enquit Tam avec une constance qui ne fut pas vraiment récompensée car Parvati continuait :
« C'est aussi l'homme qui nous a parlé dans ses mémoires de Harry Potter. Il a été le professeur du jeune adolescent tourmenté par le meurtre, à chaque fois répété, de ses parents, quand les Détraqueurs lancés à la poursuite de son ami d'enfance, Sirius Black, s'approchaient de lui. Il est ainsi celui qui peut s'enorgueillir de l'avoir armé d'un Patronus conséquent. Alors comment s'étonner qu'on retrouve son nom aujourd'hui dans un procès qui réunit Harry Potter, Sirius Black et le Ministère ? »
« Qu'est-ce que je vous disais ? » marmonna Ron.
« Justin a lu le papier de Vivien avant qu'il ne l'envoie à la Gazette », intervint Harry.
« Eh bien, Justin joue avec le feu, si tu veux mon avis !»
« A priori, vous y jouez tous », déclara Dudley - sortie qui fit beaucoup rire Luna – ce qui lui fit perdre une autre partie.
Les autres sorciers présents s'entreregardèrent et Parvati reprit sa lecture :
« Je sais que Beaux-Bâtons n'est pas plus que Poudlard ouvert aux jeunes lycanthropes et je ne serai pas démagogue au point d'inviter quiconque à minorer le danger potentiel des loups-garous. Mais je prends cette décision du Magenmagot britannique comme un signal important pour toute l'Europe : Ne serions nous pas en train d'apprendre que nous ne pouvons pas ignorer les Garous ? Qu'ils ont un rôle important et constructif à jouer dans la Cité sorcière ? Plus encore, se faisant, ne serions nous pas en train de mettre la guerre derrière nous ? Et n'en serions nous pas, encore une fois, redevable à Harry Potter ? »
Les derniers mots lus par Parvati flottèrent dans un silence rêveur.
« Il oublie que les deux fois, c'est Justin qui a rendu ça possible ! » commenta un peu nerveusement Harry.
« C'est un sacré bon avocat, Justin non ? » s'enquit Tam.
Mais le jeu de Luna se termina une nouvelle fois avec une explosion digitale sonore, brisant une nouvelle fois le fil de la conversation.
« Tu as perdu toutes tes vies », lui apprit aimablement Dudley.
« Vivien m'a dit que Fleur était enceinte », annonça Luna en tendant le jeu à son petit ami comme si c'était le boîtier lui-même qui était mort.
« Méfie-toi, Harry !»
Tout le monde se tourna vers Ron qui venait de prononcer cette mise en garde.
« Au train où ça va, ils vont te demander d'être le parrain du gosse », expliqua ce dernier.
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Dans le suivant… on mesure que les avancées sont toujours fragiles, que Harry ne pourra pas rester toujours en second plan et que Dudley a plus d'un tour dans son sac… ça s'appelle pour l'instant : « L'important de l'affaire !»
Comme
toujours, faudra que je ponde la suite pour vous poster ça…
Encouragements bienvenus !
Note (Pour ceux que ça intéresse) : J'ai décidé que l'Italie, la première en Europe à avoir protéger les loups, serait aussi le refuge politique des loups-garous… Ceux qui verraient un parallèle entre le parc du Grande Paradisio et la cité inventée ici seraient évidemment dans le vrai ! Pas tant d'imagination que ça, finalement, cette Fénice !
