La franchise et l'univers de Fire Emblem ne m'appartiennent pas. Ils ont été créés par Shouzou Kaga, et développés par Intelligent Systems.
Il s'agit ici d'une Fanfiction.
Modern AU – Suite de « C'est quoi, l'Amour ? »
Zakuro Ruby Kagame
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Je n'ai jamais été très douée pour faire des résumés et je reconnais que cela m'a posé soucis pour mes quatrièmes de couverture. Ca a été le cas lorsque j'ai sorti mon premier livre : arrivée à la fin lorsque j'ai proposé mon manuscrit, j'étais bien incapable de résumer ce pan de ma vie en quelques lignes seulement. D'ailleurs, ce livre, je n'imaginais pas qu'il verrait un jour le jour. Je l'ai écrit pour me soulager l'esprit dans un premier temps et puis… de fil en aiguille. De quoi il parle ? D'une romance, ou peut-être d'un flirt, qu'en sais-je vraiment. Nous étions si jeunes, et moi, probablement naïve. Pour ce deuxième, c'est différent. Il représente une sorte de nouveau départ.
J'ai du quitter mon appartement puisque mon propriétaire a décidé d'y loger soudain son fils : formidables lois du pays. Bien sûr, avec un boulot aussi « précaire » que l'est le mien, du moins, un dossier disons peu rassurant sur pas mal de points, je sais qu'en trouver un autre dans l'immédiat aurait été fort difficile. C'est pour cette raison que je suis retournée vivre chez mon père. Mon père en couple avec une femme : mon premier amour. Mais ce premier amour avait aussi une fille, fille dont je suis tombée amoureuse. Etrange, n'est-ce pas ? Quoiqu'il en soit, je n'ai pas su éviter la catastrophe puisque, sa mère l'a découvert… Pour être honnête, nous n'avons pas fait nombre d'efforts pour nous cacher. J'ai finalement préféré partir plutôt que d'envenimer les choses. J'ai trouvé un appartement, et aujourd'hui, peux enfin regarder en avant. Résumé comme cela, j'imagine déjà les nœuds à la tête mais si mes mots manquent de précision eh bien, il faudra aller lire mon livre. Quoiqu'il en soit, mon histoire a toujours été compliquée et j'en remercie les Saints, peu importe la divinité à laquelle croient mes lecteurs égarés, ils ne se sont pas arrêtés à la quatrième de couverture.
Epilogue d'un épilogue entre deux couvertures
J'ai terminé d'emménager il y a quelques jours. Pour le peu de meuble que j'ai pu acheter puisque je n'ai pas encore eu mon avance sur salaire, on peut dire que ça fera l'affaire. Et, bien sûr, qui dit emménagement dit crémaillère, et mes invités ne vont certainement pas tarder à arriver. Je me suis faite de nouveaux amis, encore une fois chose étrange puisque j'ai dix ans de plus, et plus encore, que certains d'entre eux. Ai-je précisée que ma compagne était encore mineure ? Ha, mais ce n'est qu'un détail parmi tant d'autres, après tout. Ce que je risque ? Puisque ma belle-mère l'a plus ou moins accepté après l'avoir inopinément découvert, le petit séjour en prison a été exclu, mais la tension aux dîners hebdomadaires reste plutôt palpable, je me demande lequel est pire. Peu importe, pour Edelgard, je serais prête à tout, même renoncer aux films d'horreur pour le reste de mes jours. L'amour ? Ha, l'amour c'est aussi tant de sacrifices.
Peu de personnes sont au courant pour notre couple. Nous ne nous cachons pas particulièrement mais nous ne l'avons jamais annoncé. Officiellement en tout cas. Je me demande moi-même d'ailleurs si nous formons un couple mais vouloir toujours poser un mot sur quelque chose gâche parfois le bonheur éphémère mais aussi ineffable d'une aussi belle relation. Pourquoi belle ? C'est ainsi que je qualifie toutes les sensations qui me parcourent en sa présence mais également en son absence. Toutes sans aucune exception, à commencer par le manque.
Les coups retentissent à ma porte m'annonçant l'arrivée des premiers invités. Je lâche le tablier de la cuisinière que je me suis improvisée être ce soir – j'ai seulement fait des crêpes – et me gratte nerveusement la tête avant d'aller ouvrir. Le bois grince – j'aime beaucoup ces murmures authentiques qui ne sont pas sans me rappeler chez moi – mais c'est une déception que je ne peux cacher qui habille mon visage bientôt remplacée néanmoins par un petit sourire.
—Quel chaleureux accueil ! s'écrie la chanteuse d'Opéra. Où sont donc les fleurs et les présents ?
—Dorothea, ma puce, ce n'est pas une de tes représentations.
Merci Ingrid d'être là, je me dis à moi-même. Au moins il y aura quelqu'un ce soir pour se charger de garder concentrée toute cette… énergie, que possède Dorothea. Cela me fascine encore.
—Ho, mais c'est vrai ! fait-elle en plaçant son poing dans sa main avant de lever son index. Où est d'ailleurs notre chère Edie ?
La chanteuse s'approche, ses lèvres s'étirent tant qu'elles possèdent au moins la moitié de son visage, allant d'une oreille vers une autre, le tout en accentuant ce petit regard sournois.
—Edie ?! Si tu n'es pas encore habillée cela m'est égal, je vais entrer ! elle se met à chantonner trop fort tout en découvrant mon salon pour la toute première fois.
Ingrid soupire, habituée aux jeux de son amante sans doute, j'imagine que je m'y ferais également bien que plus tard. Beaucoup plus tard.
—Au risque de te décevoir, Dorothea, Edelgard n'est pas encore là.
—Pas encore là ?! Par tous les Saints alors que vous venez de prendre un appartement vous devriez-être en train d'en découvrir et redécouvrir chaque recoin à tout instant de la journée, jetant vos vêtements dans toutes les pièces pour ne jamais les retrouver !
Non en fait je crois qu'elle me désespère bien que voila là une très séduisante idée malheureusement depuis que j'ai acheté cet appartement eh bien, Edelgard n'y a que très rarement mis les pieds puisqu'elle est somme toute particulièrement occupée, surtout depuis la reprise des cours.
—En fait, ce n'est pas nous mais seulement moi qui aie pris cet appartement et… j'hésite en grattant inconsciemment mon crâne, je lui ai bien proposée de venir s'installer ici mais…
—Elle a refusé ? fait la brune faussement choquée.
—Elle n'a rien dit.
—Qui n'a rien dit ?
Nous nous retournons toutes vers le chambranle de la porte restée ouverte sur cette très intense, intéressante et profonde discussion. Quand on parle du loup on voit très rapidement la queue. Cette dernière pensée me laisse perplexe quant à ma santé mentale ceci-dit au vu de ma faculté à détourner n'importe quelle expression en des idées… moins chastes, vraisemblablement.
—Edie ! On allait presque t'attendre !
—Mon cœur… Nous venons à peine d'arriver.
Ha, Ingrid, douce Ingrid, je me demande comme tu fais pour rester calme devant tant de… Tant de Dorothea, dans toute sa splendeur. Mais bon, d'une certaine façon Dorothea ne serait pas Dorothea si elle n'était pas… Dorothea. Les choses m'apparaissent de façon bien simple j'ai l'impression.
—Est-ce que Lysithea sera là ? je demande avant de sentir sur moi un regard des plus… noirs, je crois.
—Hey !
Je ne l'avais pas vu, dans l'ombre d'Edelgard et je remercie les Saints de m'avoir poussé à faire des crêpes grâce auquel je sais avoir tout bientôt son pardon pour mon manque légendaire de délicatesse. C'est qu'elle est si petite, aussi, bien qu'Edelgard ne soit pas beaucoup plus grande qu'elle… Franchement on pourrait presque tourner le quatrième volet d'Arthur et les Minimoys si ce n'est un nouveau Chérie : j'ai rétréci les gosses. Doux euphémisme là encore mais je m'amuse déjà à les imaginer s'aventurer dans les petites interstices des lattes du parquet.
—Tes amies ne sont pas là ? demande la blanche en balayant la pièce.
—Pas encore, je crois que Catherine est à l'académie et Shamir à une leçon de tir. Espérons qu'aucun de ses élèves ne lui fasse perdre patience sinon il faudra aller la récupérer au poste, dans le meilleur des cas.
Personne ne me comprend mais j'imagine déjà le pauvre gosse une flèche plantée dans l'œil sur son lit d'hôpital et Shamir désespérée à la seule idée de devoir apprendre à d'autres maladroits à seulement tenir un arc et tirer une flèche qui ne finirait pas dans un postérieur molletonné. Manquerait plus que l'un de ses gamins ne se prenne pour Cupidon et je vois déjà la catastrophe et l'annonce dans le journal du matin : accident domestique le soir d'Halloween, un enfant éborgné et un autre avec un second tube digestif, mais je m'égare.
—Byleth… Ton regard ne me dit rien qui ne vaille, où as-tu encore la tête ?
Je réponds à mon amante qui s'approche de moi, assez pour que je lui attrape le bras pour la tirer plus près, en souriant à ses lèvres. De quoi l'embarrasser devant ses amies bien qu'elles soient parfaitement au courant de notre… relation. De toute façon avec la discrétion de Dorothea si toute l'école ne l'est pas déjà… Cela tiendrait du miracle. Au moins de cette façon tout le monde sait qu'Edelgard est désormais chasse gardée et je déconseille à quiconque d'essayer de me voler ce trésors. Par tous les Saints, quelle horreur, l'amour me rend si niaise.
Ma blanche dépose sa veste et Lysithea quelques douceurs qu'elle a pris soin de ramener, des macarons je crois, de quoi éponger les quelques bières que l'autre couple à merveilleusement pensé à amener. J'imagine que mes deux comparses auront fait de même et la soirée risque d'être particulièrement arrosée ce soir. Ma foi, il s'agit d'une crémaillère après tout, la fête donc alors, autant en profiter.
—Tu as cuisiné le dîner ? demande celle dont le regard parme s'égare sur la vaisselle lavée empilée que je n'ai eue le temps de ranger.
—Eh bien, pas tout à fait mais j'imagine qu'il sera prêt d'ici une demi-heure lorsque j'irai chercher les pizzas.
—Pourquoi ne suis-je guère étonnée ?
—J'ai fais des crêpes ! Et à moins de souhaiter une terrible intoxication alimentaire tu sauras apprécier ces pizzas.
—Pour ma part, les pizzas ne me posent aucun problème, j'entends Ingrid préciser.
—Ho, mon cœur, tu dis cela car tu arrives à garder ta taille fine peu importe les circonstances. Je pense déjà aux heures de sport nécessaires afin d'éliminer toutes ces calories !
—Je ne te vois pourtant que rarement, jamais en fait, faire du sport, Dorothea, fait remarquer mon amante.
—Voyons, Edie, je ne parlais pas de ce sport !
Ce qui explique le sourire qu'elle a sur les lèvres et que personne finalement ne se soit plaint de mes pizzas. Et pour Lysithea, vu la quantité de sucre qu'elle ingurgite elle n'est plus à ça près, je crois qu'elle a déjà avalé plusieurs crêpe à en juger ce petit air coupable… Pas pour rien que je l'ai surnommée Sugar-Ninja sur messenger.
Alors que je vais pour enfin m'installer dans le canapé après être restée des heures debout à confectionner nombreuses crêpes – il n'y en a jamais assez – voila que l'on frappe encore à ma porte. Mais lorsque je me retourne, Edelgard est déjà entrain d'ouvrir.
C'est la première fois qu'elle rencontre mes amies en personne et je suis moi-même ravie de pouvoir critiquer tout fort cette coupe carrée de cheveux violets désordonnés en face-à-face plutôt que derrière un écran. J'imagine déjà le poing de Shamir s'écraser sur mon épaule et ses lèvres pincées devant… Comment dit-elle déjà ? Ma stupidité ?
—Tu dois être Edelgard, elle constate bien qu'il n'y ait guère de place pour les doutes. Shamir, se contente-t-elle d'ajouter.
Elle lui présente sa main, poliment, respectueusement et je pourrais presque m'offusquer qu'elle n'ait pas eu tant de manières la première fois que je l'ai rencontrée. A croire que la prestance d'Edelgard écrase la mienne qui est comme qui dirait… inexistante.
—Ho, vous êtes la femme qui a stalké mes story Instagram ! fait bien trop fort la chanteuse.
Son regard malachite ne quitte plus l'archère et… Comment appelle-t-on cette émotion, déjà, celle qui remonte de mon ventre jusqu'à réchauffer mes joues ? Ha, oui, on appelle ça la honte. Par tous les Saints… J'avais oublié que les profils apparaissaient…
—Shamir suffira.
C'est clair que ça passe mieux que « la stalkeuse ». Quoique la vraie coupable ici, c'est bien moi mais je me cache bien de le dire. Tout le monde doit de toute manière s'en douter.
—Et tu peux me tutoyer, je ne suis pas si âgée.
—Merci de ne pas préciser que je suis le fossile du groupe, Shamir, je m'amuse avant de jeter mon épaule dans celle que je salue à ma façon.
—Je gardais cette remarque pour la fin du mois.
Evidemment.
—Où est Catherine ?
—Juste ici !
Ha, en effet. Ce fier sourire et ce regard azur ne permettent point de douter hélas la voila bien qui s'amène avec ses sacs en papier forts bien remplis qui font plaisir à voir. Il me semble devoir très rapidement la délester de ce poids pour aussi vite le mettre au frais.
—J'étais avec Rhea, cette femme est formidable !
—Je n'ose imaginer ce que tu fais de tes journées avec ma grand-mère…
—Byleth, que dirait-elle si elle t'entendait parler de cette manière ?!
—Et maintenant je croirais l'entendre parler elle…
Non, je n'ose en effet pas imaginer ce que les deux femmes font tous les jours, toute la journée. J'ai cru comprendre que Rhea était fortement intéressée par le profil de ma camarade, d'un point de vue professionnel bien sûr. Je me demande encore pourquoi sachant que la blonde légèrement métissée passe son temps à vendre de la lingerie… Ho, non… Maintenant j'ai des idées très étranges et abracadabrantes dans la tête et des images qui défilent même quand j'ouvre les yeux. Cela ne se peut, non ?
—Je commence à douter de ma voie, elle a vraiment de sacrés arguments…
De quels arguments parle-t-elle et elle la fait douter de quoi, au juste ?! Non, je ne veux pas savoir, définitivement pas savoir… Mais ma curiosité me pousse au vice. Ma foi, puisque je sors avec la fille que tout le monde considère être ma « sœur », je ne devrais pas être choquée. Quelle vie étrange et compliquée je mène…
—Puis-je vous laisser seule sans craindre que vous ne mettiez le feu à l'appartement ou bien cassiez le peu de meuble que j'ai pu m'offrir ? Je crains hélas devoir m'absenter un moment.
—Depuis quand t'utilises un langage si châtié, By' ? s'étonne la blonde qui se moque ouvertement de moi devant tous mes convives.
—Bon dit autrement ne casse rien où tu te prendras mon pieds au cul.
—Ha, je préfère !
Je soupire, incertaine que mes menaces n'aient un quelconque effet sur ces femmes trop agitée à mon gout. C'est que j'ai mis de précieux euros dans mon nouveau micro-onde et j'économise encore pour un lave-vaisselle. Qui a dit qu'il était simple d'emménager dans un non-meublé ? Ma foi, j'attrape ma veste et m'enfonce dans ma paire de pompe avant de claquer derrière moi. Au moins, il y a tout de même une personne raisonnée à l'intérieure, et si je dis seulement une c'est parce qu'une autre m'appelle et retient mon attention.
—Byleth, attends !
—Tu as besoin que je te prenne quelque chose ? demandé-je au petit oiseau blanc.
Plus qu'un oiseau lorsqu'elle ne me fait pas grâce de son sale caractère elle a plutôt l'allure d'un petit poussin à défaut d'un grand aigle mais j'aime à penser que cette facette – adorable je trouve – n'appartient qu'à moi.
—Non, je me demandais seulement si tu voulais que quelqu'un t'accompagne.
—Quelqu'un ? je tique.
—Ne fais pas celle qui n'a pas compris, elle se braque faussement le tout en croisant ses petits bras sur sa poitrine.
—J'adorerais, finis-je par répondre avec un sourire tendre.
Bien sûr, savoir Edelgard dans mon appartement me rassurerait mais sentir mon cœur battre ainsi et apprécier sa présence valent bien le fait de laver quelques assiettes et couverts à la main si en lieu et place d'un lave-vaisselle je dois m'offrir un nouveau micro-onde. Je l'aime, tellement, qu'y puis-je si je ne peux me passer d'elle ?
Jamais je n'aurais pensé en arriver là lorsque j'ai du rentrer chez mon père. Après tout, à l'époque, mon cœur saignait encore pour Anselma, mon très pénible premier amour. Alors penser finir avec sa fille… Jamais. Et puis, j'étais aussi en couple et mon cœur me rappelle parfois la peine faite au sien, au leur. Je sais que la vie est faite d'instant de bonheur mais aussi de douleurs, et qu'il faut avancer. Mais franchement, qui aimerait avoir cette place ? Ce rôle ? Et pourtant aujourd'hui, je n'ai aucun regret et n'échangerait celle que j'occupe pour rien au monde. Il me suffit de croiser son regard, ou bien, de seulement frôler ses doigts avant d'y resserrer les miens, pour savoir que ça en valait, non, que ça en vaut la peine. Aimer tant qu'on a la force de tout affronter ? Voila qui ferait un parfait résumé d'une quatrième de couverture.
—Est-ce que tu as réfléchi ? je lâche sans raison pendant notre « promenade ».
—Réfléchi ?
—A ma proposition.
Avec Dorothea c'est vrai que l'idée est très rapidement venue trotter dans ma tête. Je sais que deux mois, c'est vraiment court, mais je ne lui propose pas de vivre officiellement avec moi, quoique, l'idée est la même, à peu de choses près. Peut-être est-ce naïf de ma part de croire que c'est la bonne mais j'aime le penser. Qu'elle dise oui, ou non, cela ne changerait rien.
—Pourquoi tiens-tu tant que je vienne… elle hésite, un peu gênée peut-être, vivre avec toi…
—Pourquoi ? Cela me semble évident, parce que je t'aime.
—Tes réponses… toujours si…
—Simples ? je termine avant elle. Puisque je finis tes phrases, rien ne t'empêche de mettre une brosse à dent aux côtés de la mienne non ?
—Une brosse à dent ? Et après quoi, tu me laisseras un tiroir, une ou deux étagères ?
—Eh bien, pour le tiroir, cela peut s'arranger mais concernant les étagères…
Je repense à ces piles de fringues entassées qui pour le moment, traînent dans ma chambre. Combien de fois devrais-je répéter que je n'ai pas encore touché mon enveloppe pour mon livre ? Enfin, si c'est une étagère qu'elle désire, je préfère lui acheter et manger des pates pour les deux semaines, voire mois à venir, c'est certain.
—Byleth ?
—Hmm ? je miroufle faussement vexée.
—T'ai-je contrariée ?
—Tu t'en préoccupes, maintenant ?
Je fais un pas supplémentaire en avant mais n'avance pourtant pas. Arrêtée derrière moi, c'est sa main qui me retient.
—El ? demandé-je devant une expression soucieuse.
—Je n'arrive pas à croire que tu me pousses à faire ça…
Je n'ai le temps de demander quoi que ses longues mèches qui se soulèvent embrasent l'hiver sous les rayons dorés de l'été qui s'endort. Et c'est le temps lui-même qui se décroche, les saisons qui dansent et m'emportent, s'élèvent en un millier de notes. Des braises qui m'enflamment quand me rencontrent ses lèvres, et le vent qui porte à mes oreilles le hurlement des battements de mon cœur qui s'emballe.
—Tu ne dis plus rien ? souffle-t-elle à mes lèvres.
—C'est juste que… C'est rare que ce soit toi qui fasses le premier pas…
Sa tête bascule sur le côté, ses mèches cascadent rendant cette scène plus belle encore, toutefois moins que l'est le petit sourire qu'elle affiche comme la marque qui décoca c're le coin de ses fines lèvres. Que faire de ma fierté devant ses joues rosées ? Ha… Elle est si agaçante, mais elle me fait craquer.
—Aller, ramène-toi, je fais en avançant d'un pas.
Nous sommes entrées dans la pizzeria très rapidement après cela et la chaleur qui s'en dégageait ne faisait que pâle figure face à celle que mon cœur diffusait. L'amour ? L'amour a la saveur de l'été.
—Tu avais vraiment besoin d'en prendre autant ? je suis dés ma sortie critiquée.
—Autant ? Dis-tu ? Avec Ingrid et Catherine je ne suis même pas certaine que cela soit suffisant, je m'amuse alors. Et puis, peut-être que l'on ne se battra pas pour la dernière part cette fois.
—Pour quoi me fais-tu donc passer, Byleth ?
Sa petite posture ne cesse de me faire sourire lorsqu'elle pose sa main sur sa hanche et que son regard me toise. Sacrée gamine, je pense alors, dire qu'au départ je la dépréciais, et aujourd'hui, son caractère, son regard fier, son arrogance miroir d'une réelle innocence, sont bien ce que j'aime le plus sur terre. Elle est le rythme dans ma vie restée bien trop longtemps monotone, une délicate et douce mélodie.
—Je t'aime, Edelgard.
—Qu- Qu'est-ce que tu racontes ? fait mon aimée, embarrassée, voila qu'elle n'ose même plus me regarder. Depuis quand es-tu devenue si…
—Si niaise ? je rigole soudain. Je l'ignore, mais c'est entièrement ta faute. Tu es certaine de ne pas vouloir emménager avec moi ?
—Tu m'exaspère…
—Sans doute, je ne suis pas du tout contrariée, mais c'est aussi pour cela que tu m'aimes.
Elle rougit un peu plus et fuit totalement mes yeux. J'imagine que ce trottoir doit avoir quelque chose d'attractif qui m'échappe puisqu'elle préfère le fixer que de seulement me regarder. Si je n'avais pas cette immense pile faite de boite à pizza, je l'embrasserais.
—Rentrons, me somme la blanche, avant que tu ne dises d'autres bêtises.
—Tu es vraiment adorable quand tu es gênée.
—Je ne suis pas gênée.
—Non, du tout.
Bien sûr qu'elle l'est, mais ce petit côté à toujours vouloir nier ce qu'elle ressent, je m'y suis habituée et en toute franchise, ça ne me donne envie que de l'aimer plus encore. J'ignore cependant si c'est seulement possible puisqu'elle occupe déjà toute la place dans mon cœur, et même ailleurs, dans celui de ma vie.
Les murs de mon appartement étaient encore debout lorsque nous sommes rentrées, aucun accident à déplorer, j'en remercie les Saints. Je suis d'ailleurs ravie de constater que tout les convives s'entendent bien, malgré les différents horizons d'où tous semblent venir et les différences d'âge, comme quoi tout cela n'a pas autant d'importance que ce que beaucoup semblent croire. Cette soirée n'est qu'un petit morceau de bonheur, et, Edelgard à raison, je suis vraiment devenue niaise.
—Ha, vous voilà !
J'ai l'impression que le bras de Catherine s'écrase sur mon épaule lorsqu'il passe derrière ma nuque pour m'attraper tout comme elle le fait avec Edelgard après avoir déposé les pizzas. Toujours dans la délicatesse avec elle, j'ai parfois du mal à réaliser qu'elle vend de la lingerie fine.
—Vous en avez mis, du temps !
—Quoi, tu t'impatientais peut-être ? alors que t'es la dernière à être arrivée ? je ne manque pas de tacler devant son sourire bien trop satisfait à mon gout.
—Pourquoi t'as pas pris ta bécane ? T'aurais été bien plus rapide.
—Bien sûr, et j'aurais empilé la bouffe dans le top-case ?
—T'en as même pas.
—Non, je refuse de la dénaturer avec quelque chose d'aussi laid, je lui réaffirme pour la énième fois.
—Byleth et sa moto, une grande histoire d'amour… souffle la blonde en se moquant ouvertement de moi.
—Et ce n'est pas peu dire… surenchérit à ma grande surprise Edelgard qui disparait presque sous la présence de Catherine.
—Et encore, tu ne l'as pas vu quand elle venait de se l'offrir, elle était tellement fière. C'est qu'elle en a ramené des conquêtes sur sa selle en cuir !
—Catherine ! je l'arrête aussitôt ses mots échappés.
Eh merde, ce qu'elle peut être stupide parfois ! Mon premier réflexe est d'observer ma compagne mais l'expression sur son visage est comme d'habitude : indifférente. Bien sûr qu'elle ne montrera aucune des réactions qu'une personne normalement constituée pourrait avoir devant ces gens, cela ne saurait sied à son image et encore moins à son égo. Je sais toutefois qu'à sa place, je n'aurais pas apprécié et j'ignore si la soirée sera suffisante pour rattraper les conneries de Catherine. Elle peut pas réfléchir avant de l'ouvrir ?
—Mais tu sais, elle a jamais autant parlé de quelqu'un qu'elle nous a parlé de toi, la grande essaie de se rattraper.
Mais je doute qu'il y ait des branches pour cela. Que quelqu'un la fasse taire, par pitié, j'ai honte.
—Vraiment ? J'imagine qu'au début ce n'était guère flatteur.
Ma petite-amie supposée se dégage de l'étreinte de mon imbécile d'amie pour rejoindre les siennes sans ajouter mot. Quant à la blonde, je lis sa culpabilité dans son regard azur. Enfin, pseudo culpabilité puisqu'après quelques bières, elle aura déjà oublié qu'elle m'a mise dans la mouise. J'espère qu'il en sera de même avec El. Où est le décapsuleur que la soirée puisse enfin commencer et que la mousse coule afin de tout estomper ?
Les pizza recouvrent toute surface plane qui se trouve dans la pièces. Certaines des boites sont ouvertes sur la table basse du salon, le fromage dégoulinant de parts encore bien chaudes, quand d'autres sont carrément sur le sol. Faut dire que je n'ai pas un immense canapé et que pour toutes s'installer autour de la télévision eh bien, ce n'est pas choses aisée. J'ai proposé qu'on se fasse une bonne partie de jeux-vidéos, c'est une passion qui ne m'a jamais quittée et que je partage avec mes deux comparses. J'ai été très agréablement surprise de voir Edelgard et ses amies accepter, et encore plus qu'elles se prenaient au jeu devant mes jeux. Voila que nous nous livrons batailles sur l'immense stage qu'est le Château d'Hyrule et… puisqu'Edelgard et mes propres alliés ont décidé de se liguer contre moi, j'ai une revanche à prendre.
—Putain, j'y crois pas ! je hurle presque lorsque je perds ma dernière vie. Vous savez que si on a pas fait d'équipes c'était pour une bonne raison ?!
Ingrid a passé son temps à ramasser les différents plats que faisait poper l'IA, et Dorothea bien sûr ne restait jamais bien loin. Pourquoi les autres se sont-elles acharnées à m'envoyer bob-bomb et autres objets sur la trogne ?
—Il fallait bien que quelqu'un fasse disparaitre ce petit air sûr supérieur que tu avais lorsque tu as allumé la console, se met à rire Catherine en frappant dans la main de celle aux cheveux courts lorsque les résultats s'affichent à l'écran.
—Ouais, c'est ça, je fais en me grattant le crâne et en levant un sourcils perplexe devant ses arguments. Tu supportes juste pas que je gagne à chaque fois.
—Sérieux, Byleth, je sais que t'aimes pas qu'on te le dise mais tu ressembles tellement à ton père.
Ouais, c'est cela, qu'elle en rajoute une couche. Et puis, pourquoi elle dit ça, en plus ? Car je suis un bourrin quand je prends plaisir à lui latter le fessier ? Car je me gratte encore le crâne ou bien car je déteste perdre ? Les trois, peut-être, ou même plus…
—Jusqu'à avoir les mêmes goûts ! enchérit-elle avant de comprendre que je vais la maudire jusqu'à sa mort.
Putain, je sais qu'elle dit pas ça pour le personnage que je choisis systématiquement quand on lance une partie, non, bien loin de là. Je n'ose même pas lever les yeux de ma manette pour savoir si Edelgard, sur le canapé, est encore restée de marbre. Bah, peut-être n'a-t-elle pas compris l'allusion dans la remarque de Catherine… Quoique… Ha, mais quelle jolie manette j'ai entre les mains ! C'est vrai, quoi, après tout c'était une édition limitée !
Finalement, après cela, Catherine n'a plus gaffé. Heureusement d'ailleurs mais j'imagine que le nombre de bières que l'on a descendu n'y est pas pour rien, et puis, j'ai aussi pu me venger en l'écrasant royalement en face-à-face, j'ai une réputation à tenir. Quoiqu'il en soit, il ne reste plus rien, ni pizza, ni crêpe, ni boisson et je referme la porte derrière Ingrid et Dorothea qui nous quittent. Ce sont les dernières à partir, il est tard, et la soirée touche à sa fin.
—Je suis lessivée ! je lâche en m'écrasant nonchalamment dans mon canapé qui a presque pris la forme des fesses de mes convives mais ça fait tellement de bien. Edelgard ? j'interpelle ma compagne devant son expression fade. Est-ce que ça va ?
Je sais que quelque chose la dérange et, inutile de réfléchir très longtemps pour savoir ce que c'est. Edelgard n'a pas mauvais caractère et ne me tient probablement pas rigueur des bourdes de Catherine mais j'imagine qu'elles ne l'ont pas laissée indifférente non plus. Elle a toujours eu cette part de fragilité, après tout.
—Tout va bien, elle répond simplement.
Je reste un moment à la fixer lorsqu'elle jette la dernière bouteille vide dans le bac à verre dans la cuisine ouverte avant de me rejoindre dans le salon. Je l'observe lorsqu'elle s'approche, lorsqu'elle va pour éteindre la télévision restée en veille, puis c'est elle qui m'observe avec un air soucieux. A cet instant, ce sont toutes ses pensées qui m'échappent.
—Qu… Qu'est-ce que…
Mais ce sont mes mots qui se taisent quand ses joues se teintent – à peine – de rose et que son regard me fuit lorsque ses doigts déboutonnent le premier bouton de sa chemise vermeille puis le second. J'ai du mal à déglutir et la chaleur monte d'un cran quand j'aperçois le galbe de ses seins. Par tous les Saints, le temps semble soudain s'être arrêté et me voila… soufflée.
—Il parait que je ne fais jamais le premier pas…
Ce sont mes joues qui doivent virer au rouge tant je brûle littéralement les fesses scellées aux coussins du canapé. Même si j'avais voulu bouger, son regard me paralyse et m'empêche de faire quoique ce soit. Même ouvrir mes lèvres me semble difficile, tout comme dire quelque chose qui ne paraitrait pas désarticulé.
—Tu… mais je m'arrête. Si c'est à cause de ce qu'a dit Catherine…
—Oui et non, répond-t-elle simplement avant de libérer ses cheveux en y ôtant les rubans pour faire tomber l'hiver. Reconnais cependant que je n'ai pas autant d'expérience que toi…
—El ! je tente de la raisonner. Tu sais très bien que ça n'a aucune importance.
—Bien sûr que ça en a.
Je ne trouve rien à dire tant son corps m'apparaissant peu à peu seconde après seconde alors que sa chemise s'écarte pour me laisser admirer son ventre me coupe le souffle. Je sais qu'elle n'a que dix sept ans, et que je suis sa « première » et j'espère la dernière, expérience puisqu'elle le dit ainsi, elle n'a pourtant rien à envier à personne. J'ai envie de la rassurer mais elle me rend totalement muette, désagrège mes pensées, lorsqu'elle s'approche, ses cheveux ondulant cascadant sur sa peau ivoirine. Et ses yeux… Si beaux, que je pourrais en mourir.
—Tu es… Tellement belle, Edelgard… soufflé-je chaudement quand elle passe ses cuisses de part et d'autres des miennes et que ses mains se posent sur mes épaules.
J'arrive à sentir sa respiration caresser la mienne comme mes doigts le font sur sa joue. Je la détaille comme si je la voyais pour la toute première fois mais c'est bien l'impression qui m'étreint à chaque regard qu'elle me jette et que je lui rends…
—Tellement belle… je répète sans même m'en rendre compte. J'aime tellement voir cette expression sur ton visage, comme lorsque je suis rentrée cet été et que je t'ai…
—Que tu m'as quoi ? elle m'interrompt soudain.
J'écarquille les yeux devant cette confession qui vient visiblement de m'échapper.
—Que…
—Byleth !
Ma tête qui penche sur le côté, mon regard qui la fuit et mes joues soudain rouges accompagnées de ce petit sourire coupable lui suffisent et c'est elle qui pique un fard lorsque… Lorsqu'elle comprend à quoi je fais allusion.
—Byleth, comment as-tu osé ?! m'accuse t'elle en quittant mon bassin.
Je viens certainement de manquer une occasion de me taire, décidemment, je critique Catherine mais ne suis vraiment pas plus maligne qu'elle.
—Hey ! j'essaie de l'interpeller alors qu'elle s'éloigne. Sérieux, tu t'en vas après m'avoir allumée ?!
—Tu n'as qu'à t'éteindre toi-même !
Sur le moment, l'idée de devoir le faire est certainement celle qui tourne le plus en boucle dans ma tête puisqu'Edelgard a l'air décidée à ne pas… Enfin, arranger les choses, j'imagine. Je brûle tellement que difficile d'imaginer aller simplement au lit dans cet état. Et, alors que cette idée fait son petit bonhomme de chemin dans ma tête, la blanche se retourne de nouveau vers moi, plisse les yeux, me toise, avant d'ouvrir la bouche sur une proposition qui… me laisse totalement pantoise.
—D'ailleurs, tu n'as qu'à le faire, là, maintenant et devant moi, elle lâche en des paroles que j'ai du mal à saisir. Comme cela, les compteurs seront remis à zéro.
—Les compteurs ? répété-je, incrédule. Ce n'est ni un duel ni un tournoi !
—Évidemment, si c'était un tournoi alors je serais obligée de le remporter, mais, si tu n'en es pas capable alors…
—El… je lâche gravement.
J'ai bien du mal à réaliser ce qu'elle me pousse à faire et pourtant, mes doigts dévalent déjà sur ma peau, m'électrisant au passage, traçant dans la lave d'invisibles sillons. Par tous les Saints, je me sens si faible, fragile, et mise à nue devant son regard écarquillé et tout autant brumé. Je suis certaine qu'elle ne m'en pensait pas capable, mais si ainsi est le seul moyen pour qu'elle me considère alors…
Sa main couvre soudain sa bouche lorsque la mienne disparait sous mon short. J'ai tellement honte mais je n'arrive pas à m'arrêter et je constate bien vite que je suis… Complètement trempée, en fait, et je ne suis même pas encore sous mes sous-vêtements. Jusqu'à quel point va-t-elle ainsi m'observer, désorientée devant mes gestes lestes ? Et puis, quand je me touche plus franchement quoique toujours au travers de mes dessous, lorsqu'un soupire s'échappe lourdement d'entre mes lèvres pincées, ce sont les siennes qui s'entrouvrent.
—En fait, c'est trop embarrassant pour moi.
—Edelgard… laissé-je échapper pour l'empêcher de ses soustraire à moi.
Je vois qu'elle est gênée, peut-être même plus que moi et pourtant elle n'arrive plus à détourner son regard. Peut-être se rend compte-t-elle qu'il est parfois bien plus facile de céder que de seulement réfléchir. Pour ma part, je n'ai qu'à fermer les yeux pour me rappeler son regard, ce jour là, et puis tout oublier. C'est bien elle que je vois lorsque ma tête tombe en arrière sur le canapé et que mes jambes s'écartent un peu plus pour me laisser accès. Dire que je suis vraiment en train de faire « ça » et alors que je devrais être totalement honteuse, embarrassée, je crois qu'une part de moi est vraiment très excitée.
—Tu es… elle articule lentement en s'approchant d'un pas, vraiment sans gêne… ajoute-t-elle avant d'en faire un autre.
—Tu te trompes… soupiré-je, je me sens totalement… désarmée, mais j'ai encore plus envie de toi et si ce que tu souhaites, c'est que nous soyons quittes alors…
Mon corps tout entier tremble et mes cuisses se contractent quand mon impatience me pousse a être bien plus franche avec moi-même. Comme si j'allais lui laisser remporter cette manche, si elle veut du spectacle alors…
—Byleth… m'arrête-t-elle cependant en s'installant de nouveau sur moi, arrête, c'est bon. Tu me fais de la peine.
Ho, de la peine ? Se moque-t-elle de moi maintenant ? Car ce petit regard ne luit certainement pas de compassion à mon égard, non, c'est encore un petit éclat de supériorité qui brille dans son regard. Elle me fait vraiment craquer.
—Tu ne devrais pas, pour information, je sais parfaitement me débrouiller, je lui explique malgré ma respiration désespérée. Mais je ne suis cependant pas contre un petit coup de main, je m'amuse soudain.
—Un coup de main ? elle répète faussement choquée, tu ne connais vraiment rien à la délicatesse, toi alors.
—Tu sais très bien que je peux l'être…
Elle n'a le temps de répondre que mes deux bras passent derrière sa taille pour la rapprocher de moi afin d'aller humer son parfum directement à son cou. Ma respiration caresse à peine sa peau mais elle frissonne déjà de toute part. Tss, m'éteindre seule ? Cette gamine n'est vraiment pas honnête avec elle-même, elle a autant envie de moi que j'ai envie d'elle.
Mes lèvres s'étirent sur ce constat mais pourquoi m'en vanter puisque, je sens ses doigts, sur ma joue s'égarer… Ils caressent mes lèvres quand ses orbes parme me perforent, chuchotent à mon âme. Au travers des siens les miens ont un reflet violet…
—Quelle cruelle petite-amie je ferais si je te laissais ainsi… je l'entends murmurer, bien que je doute que ne le mérites…
—Petite-amie ? je tique en fermant les yeux avant de rajouter : c'est la première fois que tu prononces ces mots.
Et je n'ai besoin de rien d'autre, et scelle enfin ces mots en faisant de même de nos lèvres.
J'aime cet appartement. Ce grand séjour dans lequel on pénètre après avoir traversé la passerelle qui mène à la porte d'entrée. Ma cuisine ouverte qui me permet d'apprécier la présence de mes invités sans me sentir isolée. Ma chambre, confortable, lumineuse qui sent une odeur familière bien que cela ne fasse guère longtemps que j'y dorme. Et, j'aime aussi particulièrement ma salle de bain, spacieuse, une douche à l'italienne… Ho, non, je ne l'avais jamais autant apprécié cela est certain…
L'eau chaude semble caresser ma peau tout comme le font ses mains. N'importe qui pourrait nous suivre à la trace puisque du canapé à la douche, nos plumes sont tombées une à une telles les feuilles de l'automne. Lorsque j'ai suggéré à Edelgard d'aller « ailleurs » je ne pensais pas finir dos au carrelage décoré, ni elle la poitrine contre la paroi de verre. Son corps ondule contre le mien, ses fesses remuent contre mon bassin dés que s'égarent mes doigts. Mes lèvres n'en peuvent plus et refusent de quitter sa peau nue que j'embrasse chaudement, dardant ma langue lentement, pour la faire trembler, pour l'entendre murmurer. Murmurer ce plaisir, poids des désirs, qui me rend folle. J'embrasse sa nuque après avoir écarté ses cheveux neigeux qui ne perdent rien de l'éclat ni de la douceur de l'hiver alors que nous entourent les larmes de l'été fredonnant à l'automne. Sa respiration s'échappe de sa bouche pour me donner le rythme et j'apprécie d'autant plus redécouvrir son corps qui serpente sur mes pas de danse. Une interminable danse.
Les vapeurs chaudes s'élevant, tourbillonnant, rendent son parfum plus intense. La température de son corps est si élevée que même celle de l'eau pourtant brûlante me parait dérisoire à côté. Ce sont de longues secondes qui s'écoulent comme les gouttes suintant sur ma peau. De longues minutes, peut-être de longues heures même.
J'ignore finalement combien de temps nous avons passé sous l'eau ruisselante à s'embrasser, se caresser, à se toucher, à juste s'aimer, mais je suis certaine que ma facture d'électricité saura bien me le rendre. Je suis peut-être pauvre, mais l'amour me rend plus riche. Et puis, ce que j'ignore encore est que bientôt je sourirai. Je sourirai de voir sa brosse à dent, déjà posée à côté. Mieux qu'un tiroir ou bien une étagère : c'est la promesse de s'aimer.
L'amour ? Si c'est cela que l'on appelle l'amour, si c'est brûler, se consumer, alors je suis heureuse de me sentir en enfer. Cela parait exagéré ? Détrompez-vous, nulle image ne saurait mieux l'illustrer car l'amour, c'est rire mais aussi pleurer. L'amour est joie, parfois aussi dureté. N'y voyez là aucun mauvais jeux de mots car savoir souffrir c'est savoir aimer. Mais, aimer, c'est aussi raconter.
Ecrivez cette histoire, ce récit qui ne se termine jamais.
L'amour ?
L'amour c'est toi. L'amour c'est moi.
L'amour, c'est nous.
Note de l'auteure: J'ai écrit cet épilogue il y a plusieurs mois mais je ne l'avais jamais terminé, la fin peut donc sembler brusque. Je ne voulais cependant pas que mon travail tombe dans les méandres de mon ordinateur donc j'ai décidé d'ajouter les trois paragraphes de fin pour boucler (le côté cucul poussé à bloc n'est-ce pas, et le lemon très écourté en plein milieu, RIP la douche), et poster.
Pourquoi il est posté à part ? Car il est long, déjà. Car je trouve l'âme du texte différente, aussi. Mais surtout, car je voulais que le titre rentre en entier et en titre de chapitre ce n'était hélas pas le cas ! (Je ne vais pas avouer que c'est la raison première !). Quoiqu'il en soit, merci d'être arrivé à la fin et encore plus si vous avez lu la totalité de cette histoire. Pardon pour les fautes, j'avoue ne pas avoir eu le courage d'encore tout relire après avoir bouclé.
