Un Rêve
Mon sourire n'arrive plus à quitter mes lèvres et je prends plaisir à observer le visage éburné d'Edelgard prendre peu à peu cette teinte de vin au fur et à mesure que mon regard glisse sur le sien jusqu'à se confondre entièrement. Ces reflets mêlant l'éclat de mes yeux dans cet océan parme, subjugué par les rayons argentés de la nuit, sont vraiment magnifiques. Nos souffles chauds se rencontrent, se redécouvrent à nouveau devant nos lèvres qui s'apprivoisent sans se toucher pour autant. Mon nez effleure le sien lorsque mes doigts caressent le doux brouillard neigeux. Cette sensation qui réchauffe mon ventre et nourrit les braises que j'ai au creux des reins est envoûtante et rien ne pourrait m'en lasser.
Mes gestes sont lents pour savourer plus longtemps chaque instant, pour profiter de sa présence qui m'ensorcelle. Comment est-il seulement possible de résister à une personne comme elle, un petit bout de femme mais dont le charme et la force font la grandeur.
—Je t'aime, je murmure en approchant mes lèvres.
—Tu l'as déjà dit, deux fois.
—Et je le redirai jusqu'à ce que tu me répondes.
Ses doigts attrapent le col de mon t-shirt pour m'attirer vers elle avant de glisser derrière ma nuque. Intéressante façon de me faire taire. Mes lèvres découvrent les siennes que je presse tendrement, c'est tout mon corps qui se colle au sien. Des frissons remontent dans mon dos pour se changer en étincelles lorsque nos langue se joignent et je me surprends déjà à déboutonner sa chemise dont j'écarte les pans afin de la faire glisser doucement sur ses épaules. Ses pensées rejoignent les miennes quand elle remonte mon t-shirt et mon ventre se colle à la lactescence du sien. Sa peau est tellement douce que je pourrais l'épouser pendant des heures.
Elle lâche le tissu pour poser le plat de ses mains sur ma poitrine avant de me pousser jusqu'à me faire chuter sur son lit. La seconde d'après, elle passe de part et d'autre de mon bassin avant de revenir m'embrasser, bien plus fougueusement cette fois-ci. Mon ventre s'est de nouveau découvert dans la chute et j'y sens ses doigts venir séduire ma peau, me faisant frémir au même instant. Ses mèches blanches chatouillent mon visage, retombent de chaque côté comme le fait sa chemise ouverte, m'enveloppant du voile de l'hiver. Le tissu sombre glisse sur mes côtes, mes épaules, puis mes bras quand elle le retire entièrement, me dévoilant à elle, et ses doigts finissent par rejoindre ma mâchoire qu'elle longe tout en se redressant. Ses cuisses réchauffent mon bassin et je dois me faire violence pour garder un minimum de sang-froid. Hélas, mon sang entre en ébullition quand ses mains passent dans son dos et que les bretelles de son soutien-gorge glissent sur ses épaules. Je n'ai point mot pour décrire ce que je vois et mon regard se soustrait lentement au sien pour longer sa mâchoire, observer une seconde ses lèvres puis son cou, avant de glisser sur ses seins. Je n'arrive plus à déglutir.
Quand elle se penche à nouveau pour faire mes lèvres siennes, les pointes rosées traçant lignes invisibles sur mon corps accentuent ce tiraillement caractéristique qui me fait perdre la tête. Je ne suis pas sûre de rester calme très longtemps, je ne le suis déjà plus. Elle pose ses mains autour de mon cou avant de les faire glisser de leur revers entre mes seins jusqu'à mon nombril provoquant en moi un millier de sensations qui contractent mes muscles et lorsqu'elle fait glisser mon short ainsi que mon boxer, c'est mon bassin qui se soulève. Mes mains ont ce réflexe de se poser sur ses hanches mais elle s'empresse de les plaquer sur le lit, m'ordonnant dans ce geste de rester immobile. Qu'est-ce qu'elle essaie de faire ? Je suis déjà condamnée à brûler de la seule force de son regard.
C'est Edelgard qui défait le nœud de son short lorsqu'elle pousse sur ses genoux pour se relever. Je ne comprends pas grand chose à ce qu'il se passe ensuite tant elle réduit mes pensées en cendres lorsqu'elle se termine de lentement se déshabiller, son corps ondulant devant mes yeux captivés. Ce ne sont plus des braises mais bien des flammes qui me dévorent quand elle s'assied sur mon bassin et que le contact m'arrache un petit soupire incontrôlé. Si elle veut s'amuser, alors...
Alors mes mains désobéissent, refusant de signer une quelconque rédemption, et se posent sur ses fesses pour la faire lentement, très lentement, glisser sur moi. La sensation est divine, enivrante, mais tout aussi frustrante de ne pas pouvoir la sentir plus franchement. Quand sa langue vient de nouveau caresser la mienne, j'attrape l'une de ses cuisses que je place entre mes jambes en écartant les miennes. L'effet ne se fait pas attendre lorsque des étincelles coure de la rencontre entre nos sexes pour venir percuter ma tête mais c'est elle la première cette fois à gémir. Mon bassin se soulève à rythme régulier pour murmurer au sien et approfondir cet échange, ces caresses délicates nourrissent les flammes qui me ravagent de toute part.
Je pousse sur mes bras pour me redresser, mes doigts emprisonnant sa nuque, mon bras enserrant sa taille pour la rapprocher de moi tandis que ma langue s'enfonce un peu plus dans sa bouche. Je glisse lentement ma main sur son cou, mes lèvres longent sa mâchoire, ma main se referme sur l'un de ses seins dont le téton durci disparaît apparaît entre mes doigts, et mes dents sur le lobe de son oreille.
—Tu me rends folle, Edelgard... Tellement folle.
Je la sens s'accrocher dans ma crinière en bataille quand je délaisse sa poitrine pour courir sur son ventre jusqu'à me perdre entre ses cuisses. Découvrir qu'elle a autant envie de moi que moi, j'ai envie d'elle, me galvanise au point d'oublier même mon nom. L'une de ses mains quitte mes cheveux, griffe mon dos avant de longer mes hanches pour finir sur la mienne qu'elle appuie afin de réclamer ma présence. Et puis, c'est tout son corps qui se contracte contre le mien quand je m'enfonce en elle.
Sa poitrine se soulève devant mes yeux qui la dévorent sur le rythme de mes va-et-vient, d'abord lents, puis de plus en plus rapides et profonds. Le dessus de sa main toujours posée sur la mienne me caresse régulièrement, me faisant prendre autant de plaisir que j'espère moi-même lui donner.
—Tu rêves si tu crois qu'il est possible pour deux femmes de jouir en même temps...
Et comme pour me prouver le contraire, je sens sa main se retourner pour me rencontrer plus franchement, sa paume se posant d'abord dans sa globalité jusqu'à ce que ses doigts glissent, hésitant. Mes gestes ralentissent tant la sensation est vive, comment veux-t-elle que je me concentre si elle m'en prive de la sorte ?
—J'aime les défis... elle murmure en approchant sa bouche de mon oreille sur laquelle elle se referme aussitôt.
Par tous les Saints, cette gamine apprend vite. Tellement vite. Et j'ai tellement envie d'elle que je doute pouvoir tenir longtemps ainsi. Pire qu'un ado lors de sa première fois.
De la lave circule dans tous mon corps et sa peau est plus brûlante encore. Mon bras se referme un peu plus sur sa taille, elle ne pourrait pas être plus près, j'ai presque du mal à me mouvoir en elle mais son bassin continue de remuer sur mes doigts.
—Edelgard... chuchoté-je à son cou, E- El... je répète un nombre de fois que je ne peux décemment compter.
Ma lèvres inférieure dévale sur son cou avant de remonter sur sa mâchoire, et c'est ma langue qui goûte la saveur de sa peau jusqu'à sa bouche de laquelle s'échappent de lourds soupirs qui s'évaporent dans un souffle chaud. Lorsque je m'enfonce dans sa bouche, elle en fait autant en moi et je sais que ma raison n'est plus, elle me la fauche. La chaleur monte et se mêle à des étincelles qui semblent tétaniser mes muscles un à un. Ma respiration accélère furieusement et je tente de décharger ma fougue sur elle quand elle s'agrippe de sa main libre très sauvagement à moi. Je suis certaine de la sentir trembler alors j'accélère un peu plus jusqu'à ce que son souffle délivre les notes d'une mélodie que j'ai hâte de connaitre par cœur. Sacrée gamine... Pourquoi faut-il toujours qu'elle soit la meilleure ? je pense lorsque son corps s'effondre sur le mien sur nos poumons qui se gonflent et nos respirations saccadées.
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Je suis encore seule lorsque je me réveille le lendemain matin mais l'odeur du café qui caresse mes narines me rassure. Ai-je dis qu'elle apprenait vite ? Maintenant, même ça, elle sait aussi le faire. Je vais finir par croire qu'il n'y a rien qu'elle ne sache faire, et, c'est qu'elle sait parfaitement faire, c'est de me donner chaud, je pense quand je sors de la pièce après avoir repassé t-shirt et boxer égarés. Mes yeux s'agrandissent quand je la trouve, adossée au bar américain, sa chemise ouverte cachant à peine ses seins, une tasse de café chaud fumant dans sa main. Elle fait un geste de la tête pour m'indiquer la tasse qui m'attend mais ce sont ses jambes nues que je regarde avant de finir par oser approcher.
—Heureuse jeunesse... je souffle en passant mes bras de part et d'autre de son corps.
Mon visage s'enfouie directement dans son cou tandis que mes doigts cherchent la tasse posée sur le bar derrière elle et les fragrances d'agrumes et de café se mêlent en délicieuses notes.
—Byleth... elle murmure chaudement, j'ai une tasse dans la main...
Comme si cette seule excuse allait m'arrêter, je me retiens de lui dire. Mais si ce n'est celle-ci qui me fige, c'est le bruit que fait la porte de l'entrée qui s'ouvre soudainement qui s'en charge et me fige.
