Titre : Captive Soul

Auteur : Rieval

Rating : R (essentiellement pour le thème abordé, voir NBP n° 1, et un peu de violence) – GEN.

Sommaire : Les pensées du Col. John Sheppard lors d'une mission de sauvetage un peu spéciale. Ecrit pendant mes vacances (euh, oui, je sais, faut que j'arrête de partir au soleil …).

Warning : les paragraphes en italiques indiquent des flashbacks. Encore un petit exercice de style, mêler le présent et des flashes de reconstitution de l'histoire. Vous me direz si ça tient la route, en tout cas, c'était assez sympa à écrire.

Spoiler : saison 2, disons après Aurora mais avant The Lost Boys.

Disclaimer : nondedieudenondedieudemerde mais il fait un froid de gueux dans ce pays ! Je quitte un gentil trente degrés pour ça, non vraiment, j'ai bien besoin de croire qu'ils sont à moi, parce que la seule pensée que Rodney m'appartienne me réchauffe le cœur (ainsi que d'autres parties du corps d'ailleurs …).

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Il faut vénérer l'Ame qui est faites de la pensée, dont le corps est souffle, la forme lumière, l'être espace.

Citation, Hymne à l'âtamn (Shatapatha-Brâhmana : 10.6), Sept Upanishads, Hindouisme.

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Je suis soudainement pris d'une violente envie de vomir et ce n'est pas seulement à cause de l'odeur écœurante qui règne sous l'immense chapiteau où nous nous trouvons. Une odeur où se mêlent sueur, déjections animales, nourriture.

Et désespoir.

Trois grosses brutes viennent d'amener un nouveau lot sur l'estrade. Elle est jeune. Une gamine de 13 ou 14 ans. Le vendeur fait son numéro, vantant ses qualités. Le prix de démarrage est lancé, les enchères grimpent, puis le lot n° 12 est adjugé.

Je prends une large inspiration pour chasser la nausée et je sens une main se poser sur mon épaule. Teyla me fait un petit geste de la tête. Je lui réponds avec un sourire forcé.

En bas, les lots se succèdent. N° 13, une jeune femme et un petit garçon, une mère et son fils, ou des frères et sœurs. Vendus. N° 14, un homme d'une vingtaine d'année bâti comme Schwarzenegger. Vendu. N° 15 … Mon cœur fait un bond dans ma poitrine lorsque le reconnais la silhouette de l'homme que l'on conduit vers le devant de l'estrade. Cette fois, c'est la main de Ladon Radim (2) que je sens sur mon épaule. Une main ferme qui m'empêche de sortir le P-90 que je cache sous ma tunique, et de tirer dans le tas.

« Attendez. »

Et j'attends ou plutôt nous attendons, Teyla, Ronon et moi. Le Génii descend les gradins avec assurance. Je le suis du regard me forçant à ne pas regarder le lot n°15 parce que si je le fais, il n'y aura aucune main, douce ou ferme, pour me retenir de faire un massacre.

Ladon est arrivé en bas et s'adresse au vendeur. Il a l'air à l'aise, comme s'il assistait à ce genre de spectacle régulièrement, mais après tout, c'est peut-être le cas.

Flashback

Cowen (3) me reçoit dans son bureau. Une table, quelques dossiers, une lampe. Et bien entendu pas de chaise. Je reste debout devant lui. Il est en train de scribouiller quelque chose dans un des dossiers qui se trouvent étalés devant lui et m'ignore complètement. Il prend manifestement son temps, puis il finit par poser son stylo, se cale dans son fauteuil et m'observe un long moment en silence. Je ne dis rien. Je le laisse savourer ce petit moment de gloire. Et pour cause ! L'infâme Colonel Sheppard, l'ennemi juré du peuple Génii, l'assassin responsable de la mort de la moitié d'un escadron, l'élite de l'armée génii, la crème de la crème, se tient là devant lui. A sa merci. Le représentant de la race que les génii haïssent sans doute plus que les wraith, les terriens, ces voleurs qui pensent avoir plus de droits sur Atlantis que les peuples de la galaxie de Pégase – à commencer par les Génii bien sûr. Devant lui. Seul et sans arme.

Quelle belle revanche.

Il a raison bien sûr. Je suis à sa merci. Prêt à supplier et à ramper s'il le faut. Seule compte une chose : obtenir des informations. Les géniis ont un système d'informateurs qui n'a rien à envier à nos belles agences gouvernementales. D'ailleurs, leurs méthodes sont assez similaires aux nôtres : enlèvement, dénonciation, terreur …

Il finit par rompre le silence.

« Major Sheppard ! Que me vaut l'honneur de cette visite ? »

Il sourit. Comme s'il ignorait la raison de ma présence dans cette cave qui sent le renfermé et la mort ! Un jeu, voilà ce que c'est. Un jeu de pouvoir aux règles très simples : celui qui détient les informations est celui qui tient le monde entre ses mains. Les terriens y jouent tous les jours, alors pourquoi pas les humains de Pégase ? Et les Génii donneraient certainement du fil à retordre à la CIA.

Je lui sourit à mon tour et lui raconte, sans omettre le moindre détail, la mission ratée sur Galdor. Je ne relève pas qu'il s'est trompé dans mon grade. Je sais qu'il sait. Ca fait partie du jeu.

Puis je fais ce qu'il attend de moi depuis le début de notre entretien. Je supplie …

Fin du flashback

Ladon écoute le vendeur, répond, fait la grimace, secoue la tête et se détourne. Il commence à revenir vers nous lorsque le vendeur le hèle. Nouveaux palabres. Ladon semble réfléchir un moment puis, feignant l'indécision, hoche la tête et fait à nouveau mine de s'éloigner.

Je pousse un juron qui me vaut un regard noir de la part de Ronon. « Patience Sheppard » grogne t-il, « Ladon sait ce qu'il fait ». Je grogne à mon tour et me remets à l'observation de ce qui se passe sur l'estrade.

Le vendeur agit comme n'importe quel commercial de chez Ford pressé de réaliser une belle vente : si le client est hésitant, lui faire tester la marchandise.

Le type conduit Ladon vers le lot n° 15.

Je ne regarde pas. Jeneregardepasjeneregardepas. JE-NE-REGARDE-PAS. Juste au dessus de leur tête se trouve accroché un bibelot rappelant vaguement la forme d'une fleur, une marguerite. Je le fixe à m'en faire mal aux yeux.

« Sheppard », encore un grognement du satédien. Je décroche mon regard de la marguerite et le reporte que Ladon. Celui-ci me fait le signe de descendre.

Logique. L'acheteur c'est moi, pas lui. Il n'est qu'un intermédiaire. C'est donc à moi de vérifier si la marchandise est à mon goût. A moins qu'il ne s'agisse d'une humiliation supplémentaire que veut m'infliger le Genii. Mystère.

Je descends les gradins.

TBC (euh, comment ça, j'ai commencé vingt fic à la fois ! Non, non, non, celle-ci est finie et vous aurez la fin rapidement. Après, je retourne à De l'autre côté du Miroir (à la demande insistante de Marichka). Promis je n'en commence pas d'autres entre temps …)

(1) Esclavage : l'esclavage n'a pas, loin de là disparu dans nos sociétés modernes, des jeunes femmes philipines vendues à des riches saoudiens aux enfants soudanais enlevés à leurs familles (souvent massacrées devant eux), l'esclavage est encore un terrible fléau.

(2) Ce Genii apparaît dès la saison 1 dans le double épisode En pleine tempête (The Storm/The Eye) puis dans la saison 2 dans Coup d'Etat.

(3) Leader des géniis (apparu dans Underground/Apparences, The Brotherhood/La communauté des quinze et dans la saison 2 dans Coup d'Etat).