Deep Sharingan

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Gaï semblait flotter dans les airs, il vit une femme, le visage couvert d'une épaisse ombre, mettre au monde un petit garçon aux yeux et aux cheveux gris. Il entendit un cri s'élever, la vision s'estompa. L'ombre qui recouvrait le visage de la femme le happa, il y faisait si sombre qu'il n'arrivait même pas à distinguer ses pieds. Quelque chose lui tira soudainement la main, mais avec une telle douceur qu'il n'essaya pas de se défendre, il baissa le visage, et découvrit un petit Kakashi de 5-6 ans. Il s'agenouilla en face de lui et lui sourit.

- Qui es-tu ? »
- Je m'appelle Gaï ! »
- Pourquoi je suis tout seul ici ? Ils sont tous parti… »
- Mais tu n'es pas seul voyons, je suis là ! »
- Iie ! Je veux maman ! Oka-san ! Où es-tu ? »
- Kakashi, chut, ne pleure pas. »
- Je n'ai plus de maman, et mon papa… tout le monde dit qu'il a fait de méchantes choses, alors il est parti, je suis tout seul ici… »

Le petit Kakashi se détourna de Gaï en appelant sa mère. Le jounin se retrouva de nouveau seul dans l'inconscient de son ami. Une tonne d'images défila devant ses yeux, avant qu'un jeune homme masqué ne lui rentre dedans.

- Un anbu ? »
- Qui es-tu ? »
- Gaï ! Kakashi, où vas-tu comme ça ? »

La main de Gaï attrapa le masque et le fit tomber. La balafre sur son œil saignait encore, et le Sharigan avait pris la place de son œil gauche… signe que… leur ami n'était déjà plus. Il savait qu'à partir de ce jour, Kakashi n'avait plus jamais été le même, qu'il avait perdu plus qu'un ami ce jour-là. Les yeux de Kakashi étaient embués de larmes, bel et si bien qu'il voulut le prendre dans ses bras.

- Il est mort ! C'est ma faute ! Ma faute ! MA FAUTE ! »
- Kakashi, non ! »
- Qu'est-ce que je vais faire maintenant ! »

Gaï l'entoura de ses bras, et le cajola. Il voulait lui montrer qu'il était là, il n'était peut-être pas Obito, mais il pouvait prendre soin de lui, tout du moins le protéger comme le Uchiwa.

- Kakashi ce n'est pas ta faute ! »

Kakashi se dématérialisa, de nouvelles images inondèrent le cerveau de Gaï, l'image de ses amis, de ses ennemis, de ses combats, de lui, de ses nouveaux élèves, des senins, des Hokages. Un rire emplit l'espace, dans lequel il se tenait, une tignasse blonde se découpa des ténèbres.

- Hatake ! Kakashi-kun ! On n'écoute pas ce que je dis encore ? »
- Pardon Yondaime-sama ! »
- Haha ! Oublie le sama ! Je suis ton professeur ne l'oublies pas ! Á quoi pensais-tu encore ? »
- Ri… rien senseï ! »
- Hat… »
- Qui est l'homme qui riait avec vous ? »
- C'était mon maître, l'un des trois senins, Jiraya ! »
- Ha oui ? Il a l'air fort ! »
- Oh que oui, il m'a tout appris ! »
- Senseï ? C'est vrai que vous allez avoir un enfant ? »
- Hum ! »
- Je pourrais être son grand frère ? »
- Bien sûr ! J'espère que tu t'en occuperas bien ! Mon fils ! »

Le petit Kakashi se mit à sourire, un sourire que Gaï ne lui connaissait pas, même s'il ne pouvait pas le voir, il le sentait sous ce morceau de tissu, Kakashi souriait, un sourire heureux et chaud. Il s'était toujours douté que son ami avait voué un amour sans borne pour le quatrième Hokage, ainsi, il avait été l'image paternelle qui lui avait fait défaut toute sa vie. Pourtant, le sort allait s'acharner une fois de plus sur l'argenté. Yondaime se leva tout à coup, un regard effrayé se tourna sur leur village, des cris, des hurlements se firent entendre…

- Hatake, sauve-toi ! Va-t'en d'ici ! »
- Mais senseï, je veux me battre aussi ! »
- Alors va sauver les habitants de Konoha ! »
- Senseï ! »
- Ne discute pas mes ordres Kakashi ! Tu vas devoir être fort ! Tu vas tous les sauver ! Allez ! Va rejoindre les Anbus ! »
- Senseï, vous reviendrez, hein ? »
- Hum ! Bien entendu ! »

Il regardait le quatrième Hokage s'en aller vers la bataille qui allait lui couter la vie, étrangement, Kakashi le savait, il entendait ses pensées dans lesquels l'enfant se disait qu'il allait être encore abandonné, qu'il allait encore se retrouver seul, si jamais… si jamais son senseï ne revenait pas.

- Hokage-Sama ! »
- Comment ? »
- Hokage-sama est mort, il a sacrifié sa vie pour sauver Konoha ! Kyûbi a été scellé dans un enfant. »
- Non ! Non ! NOOONNN, Kyûbi je te maudis ! Je te maudis ! Senseï ! Pourquoi suis-je encore seul ? Pourquoi ! Pourquoi ? Senseï ! »

Tout redevint noir autour de lui, dans l'embrasure d'une porte, un enfant pleurait. Un gamin aux cheveux blonds, il put voir dans le reflet du miroir, Kakashi en tenue d'anbu, un kunaï à la main qui observait sa victime. Le regard gris de son ami avait une teinte folle de vengeance qui l'inquiéta. Alors, il voulait tuer Naruto ?

- Je te déteste ! Sale Monstre ! »

Une main s'accapara du kunaï avant de lui adresser une claque, qui l'envoya balader au milieu de la pièce.

- Hatake-kun ! Même si je sais pourquoi tu fais ça, je ne peux te laisser faire ! Bien entendu Kyûbi est un monstre, mais cet enfant… Kakashi, cet enfant est le fils de notre Hokage ! Officiellement celui-ci est mort pendant les combats, mais officieusement, c'est le réceptacle de l'âme de Kyûbi ! Peux-tu encore le tuer ? »
- Vous mentez ! Vous mentez ! »
- Non ! »
- Je… je lui ai promis de… d'être un grand frère pour son fils… NON ! Ça restera qu'un monstre pour moi. »

Kakashi se mit à courir dans les ténèbres, le fils des images n'avait aucun sens, seul les visages de son senseï et de Kyûbi avait une signification, en tout cas pour lui, pour Gaï.
Une petite main attrapa sa manche et les yeux emplis de larmes, le petit Kakashi s'élança dans les bras de Gaï qui referme les bras autour du corps qui sanglotait. Il ignorait tout ça. Comme ça devait être dur de voir tous les jours Naruto, tout en sachant, tout en ressentant ça au fond de lui. Cette haine, cette envie de protection et ce sentiment aussi sombre et froid d'abandon.

- Tout les gens que j'aime, meurent ! Pourquoi ? Pourquoi ! Pourquoi tous mes amis s'en vont ? Et toi ? Tu vas partir toi aussi ? »
- Non je te le promets, jamais je ne te laisserais. Jamais ! »

Jamais… Il avait l'impression d'avoir promis ça, il y a bien longtemps déjà et qu'il n'avait pas tenue sa parole. Gai serra Kakashi plus fort, oui, il n'avait pas tenue sa parole. Un pardon sortit de sa bouche alors qu'il se rappelait de cette terrible journée.

- Yo Kakashi ! »
- Ha Gaï ! Que me veux-tu ? »
- Tu viens, avec Obito on va se promener ! »
- Où ? »
- Héhé viens ! »
- Ok ! »

Pourquoi les avait-il emmené là-bas ? Pourquoi, n'avait-il rien fait ? Il avait vu les ninja du village de l'eau les encercler et pourtant, il n'avait pas bougé, pire que ça, il avait essayé de fuir. C'était ses camarades, c'était ses… amis !

- Gaï ! »
- Kakashiiiiiiiii ! Lâchez-le bande de cons ! »
- Gaï, aide-moi, aide-moi ! »
- Kakashiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! »

Du sang, des larmes, et ce regard, un regard que Gaï pensait ne pas pouvoir oublier, mais il l'avait oublier ! Il avait oublié ce jour maudit, où Obito et lui, avaient emmené Kakashi près de ce lac à quelques kilomètres de Konoha. Une sortie qui avait tourné au cauchemar et ils seraient sûrement tous morts, si Yondaime et Jiraya n'étaient pas passé par là, par hasard. La main de Gaï effleura la cicatrice qui lui restait de ce jour, une blessure qui lui avait valu trois mois d'hospitalisation. Kakashi, son ami, avait pris la responsabilité de cette mini fuite, il avait été puni et il avait pleuré, des jours durant, attendant le réveil de Gaï. Mais Gaï n'était pas mort, il s'était réveillé, oubliant à moitié ce qui leur était arrivé. Kakashi s'en voulait, et s'en voudrait toujours… C'est ensuite des images de Naruto et de Sasuke qui défilèrent les unes après les autres. Un combat qui les poussa à se battre pour le sauver, lui, leur senseï. Kakashi avait mis en danger la vie de ses seuls élèves et ne se le pardonnait pas !

- Monsieur Gaï ! Je ne veux plus perdre mes amis, je ne veux plus les perdre ! »
- Kakashi pardonne-moi… »

Le brun soupira, il avait fait des erreurs dans sa jeunesse, la sienne avait valu la mort de leur meilleur ami. La présence d'Obito lui pesait, mais ce n'était rien à comparer du désert que ça avait instauré dans le cœur déjà vide d'Hatake. Une larme glissa sur sa joue et en serrant l'enfant entre ses bras, il le berça, lui prouvant qu'il serait là, qu'il ne partirait plus jamais. Non, c'était décidé, il serait l'épaule et l'oreille dont aurait besoin l'ex anbu.

- GAÏ-SENSEÏ ! »