Le Tigre et ses Démons
10
Ken n'eut le temps de rien répondre que Kôjiro le traînait déjà vers la sortie, il eut juste le temps d'attraper ses chaussures et de les enfiler. La maison des Hyûga était silencieuse, c'était d'autant plus étonnant que ses frères et sœur n'étaient jamais très calme. C'était un gène familial. Ken pensa qu'il aurait tout donné pour rencontrer le père de son Capitaine. Kôjiro l'emmena jusque dans la chambre de sa mère, de moins en moins sûr de lui, il attrapa Ken par le bras et le déposa sur les futons.
- Kôji… »
- Chut ! Ils ne sont pas là… »
Kôjiro glissa ses mains dans la chevelure de Ken, pendant que ses lèvres se frayaient un chemin dans le cou de son goalkeeper. C'était vrai, il avait envie du corps à ses côtés, maintenant qu'il était en face, il ne pouvait le nier, cependant, il préférait étonnamment que Ken prenne les initiatives, déjà, il n'aurait pas l'air d'un gosse avec un jouet inconnu entre les doigts et puis ça lui éviterait de faire une boulette en se laissant porter par ses instincts souvent brutaux. Alors, il lâcha dans un souffle :
- Je ne sais pas comment faire, Ken… montre-moi… »
Kôjiro passa une main sous le T-shirt de Ken, et commença à se frotter contre lui. Ken mit un moment à réagir, il détailla son capitaine, il aurait cru voir un enfant, devant un jouet qui lui était inconnu. Le karatéka émit un sourire malicieux et commença à retirer ses vêtements, puis ceux de Kôjiro, lentement, langoureusement, caressant la peau mate de son vis-à-vis... Et laissant libre court à ses envies, il mit Kôjiro sur le dos et passa ses lèvres le long de son corps, embrassant la chaire dont il rêvait depuis tant de temps… Si Kôjiro ne l'arrêtait pas, il se sentait capable d'aller jusqu'au bout, car il ne l'avait que trop attendu. Mais sachant pertinemment que Kô n'était pas encore habitué à tout ça, il ferait en sorte de ne pas précipiter les choses.
Kôjiro ferma les yeux et se concentra sur les mouvements félins de Ken, il avait envie que cette nuit ne s'arrête pas, il voulait, il voulait quelque chose, qu'il n'arrivait pas à comprendre… posséder le corps devant lui… ces idées lui faisaient peur, il avait peur d'être brutal, de ne pas savoir, il repoussa Ken d'une violente pulsion, se rendant compte qu'il avait envie de le retourner sur le futon sans plus de sommation.
- Kôjiro ? Ça ne te plait pas ? »
Il s'assit et fit face à son précieux goalkeeper, le détaillant des pieds à la tête…
- J'ai… envie de toi, Ken, je me fais peur… J'ai peur d'être violent, brusque, j'ai peur de te faire mal. »
Ken se mit à sourire, il embrassa fougueusement son capitaine et glissa dans un murmure :
- J'aime un tigre, et si tu veux, je serais la gazelle… fais ce que tu veux de moi… »
Ce qu'il voulait de lui, hein ? Kôjiro fit un sourire mal à l'aise, mieux valait qu'il ne pense pas à ça, car il ne savait pourquoi, mais ça finirait mal. Kôjiro l'attrapa et colla sa tête contre son cœur. Faire ce qu'il voulait de lui ? Il voulait l'aimer, le dévorer, le faire sien... pour toujours.
- Je ne trouve pas les mots pour dire ce que je ressens, ce que j'ai envie… »
- Alors agis! »
Ken sourit, il caressa les cheveux de son capitaine, descendant la courbe de son dos… Si il fallait qu'il lance la machine, y'avait pas de soucis, mais que le Tigre ne se retienne pas, qu'il ose, ça n'allait pas les tuer, oh que non.
- Ken… »
Kôjiro l'enlaça et s'empara de ses lèvres dans un baiser mordant, il le poussa contre le futon et se plaça sur lui, ses hanches se mouvant lentement contre le bassin de Ken. Ses mains parcoururent le corps étendu sous lui de long en large, il voulait enregistrer chaque courbe, chaque muscle de ce corps… Ken gémissait de plus en plus fort, et la sensation qu'il avait eue en le regardant quelques mois plutôt, semblait le reprendre. Il n'y avait plus rien à part cette voix étranglée, cette envie farouche de son corps et ce désir qui croissait entre leur ventre. Kôjiro accéléra le mouvement, et devient de plus en plus brusque, il entendit Ken murmurer son nom et le sentit se contracter, un liquide se libéra entre leur deux corps, et Kôjiro se mit à frémir. Il se releva d'un bond et partit dans la salle de bain, quelque chose d'étrange était en train de le consumer de l'intérieur. Il regarda son reflet dans le miroir en face de lui, le Tigre ne se reconnaissait pas, il n'avait jamais vu ce visage… Ken apparut dans l'embrasure de la porte et guetta son capitaine.
- Kôjiro ? »
- Ken… je te tuerais si tu t'en vas ! Je te tuerais, tu m'entends ! Je ne sais ce que tu as réveillé en moi, mais si tu essayes de me quitter, je te jure… »
- Ça n'arrivera pas, jamais… »
- J'ai mal… »
- Où ? »
Kôjiro baissa le visage, il avait mal, oui mais il ne pouvait expliquer où… Il ne voulait pas y penser, il se sentait se rétracter, il n'y arrivait pas, il ne pouvait pas se laisser aller. Il savait que le Tigre allait encore frapper… Fallait qu'il se protège, de ce qu'il vivait et de Ken, tout bonnement ! Il devait esquiver… manger ?
- T'as faim ? »
- Heu non, enfin, ça dépend… »
- … »
Kôjiro tourna la tête, Ken avait un sourire indéchiffrable, il s'approchait de lui, puis s'agenouilla. Il releva son regard vers son capitaine alors que ces lèvres s'approchaient dangereusement du sexe dressé du Tigre et l'avalèrent fiévreusement. Kôjiro glissa sa tête en arrière et laissa les sensations emplir son âme, il se sentait bien, ses mains agrippèrent la tête de son amant et l'encourageaient à aller plus vite. C'était doux, c'était agréable, c'était Ken, tout simplement, mais pris d'un nouvel élan sauvage, il se crispa sur le lavabo et décida de ne plus bouger, mais le Tigre assaillit par son amant ne put se retenir plus longtemps et se déversa dans la bouche de Ken en hurlant son nom. Ken souriait, il fut surpris de voir son capitaine tomber à terre entre ses bras, il l'avait senti se tendre tout à coup, plus du tout à l'aise. Ses lèvres cherchèrent celles du Tigre avec lequel il partagea un baiser passionné. Il le regarda dans les yeux longuement, caressant sa joue encore et encore, puis il se recula et attendit un signe de son capitaine.
- Kôjiro ? »
Celui-ci attrapa le bras du karatéka et le ramena dans la chambre, sans desserrer les dents. Il le renversa sur le lit, puis se lova dans ses bras en rabattant les draps.
- J'ai juste envie de sentir ton corps, entendre ton cœur, comme sur le toit du lycée je veux ressentir ce bienêtre… »
Ken ferma les yeux, il berça son capitaine et s'endormit avec lui… C'était la deuxième nuit qu'ils passaient dans les bras l'un de l'autre, mais aujourd'hui, c'était plus que ça. Il aurait bien voulu que le capitaine soit plus entreprenant, mais peut-être qu'en fait, il lui montrait le jeune homme qu'il était caché derrière le Tigre. Ken fut tiré de ses rêves un peu trop félin par un violent cri. Il haussa un sourcil regardant la porte de la salle d'eau d'où venait le rugissement de son amant.
- Putain ! »
- Kôjiro ? »
- QUOI ! »
- Heu… »
- Ils font chier ces gosses ! »
- Qu'est-ce qu'il y a ? »
- RIEN ! »
- Si tu le dis… »
Ken regarda le réveille, il était à peine trois heures du matin, Kôjiro semblait de mauvais poil… Il ferma les yeux et se laissa aller à rêver du corps de Kôjiro qu'il voudrait bien rejoindre, mais qui était surmonté d'un écriteau Danger qui ne le mettait pas vraiment en appétit… Des pas le sortir du semi-rêve dans lequel il était plongé, le brun cuivré se tenait devant lui avec juste une serviette autour des hanches. Ses cheveux ruisselaient d'eau, Kôjiro semblait faire la gueule… Une odeur envahit la pièce, Ken sentit son estomac se nouer lorsque l'effluve remonta son nez… on aurait dit…
- De la barbe à papa ? »
- Ça suffit ! »
Le Tigre désigna une bouteille de bain mousse en forme de souris rose qu'il jeta après coup dans la corbeille à papier avec une lueur meurtrière dans le regard.
- Kid's Play ? »
- Ouai, y'avait que ça… »
- Ça sent bon… j'adore la barbe à papa ! »
- Marrant ! »
- Mais c'est vrai ! »
- Ken… »
- Hum ? »
Kôjiro ne continua pas sa phrase. Il regardait le corps de Ken depuis... en fait, il n'avait quasiment pas dormit et puis à force de l'observer, il avait dû prendre une bonne douche pour... penser à autre chose. Ça c'était sûr, ça lui avait changé les idées que de se doucher avec un bain douche pour môme. Mais voilà, il était à nouveau devant Ken et bientôt la serviette ne cacherait plus l'état d'excitation dans lequel il était. Son regard fuit vers la fenêtre, essayant de reprendre son self contrôle, mais il retourna trop vite sur le lit. Un sourire satisfait glissa sur ses lèvres et d'un mouvement sec, il fit tomber sa serviette, ça ne lui servait plus à rien de toute façon ! Se laissant tomber dans le lit, il attrapa la taille de son gardien de but et se glissa sous les couvertures. Ses lèvres glissèrent dans le cou de son amant dont il caressait le membre de son amant avec affection. Il le voulait, il le voulait, ça martelait son esprit depuis son réveil !
- Je veux être en toi… »
Ken esquissa un sourire, il écarta les jambes avec sensualité dans une invitation muette. Il le voulait aussi, quoi qu'un peu plus expérimenté, ça se lisait pas partout sur son corps. Quoi que si Kôjiro regardait bien, il verrait le regard fiévreux de son goal lui intimer de le faire sien immédiatement. Nerveux, le Tigre se plaça devant l'entrée du corps qu'il désirait depuis son réveil, il hésita un moment, sa main se posa sur la table de chevet, une boule d'appréhension l'assaillit, que devait-il faire ? Prendre pas prendre, et s'il prenait… se retrouver avec ça dans les mains… qu'allait-il en faire, comment l'utiliser ? Oh, il le savait, au fond, mais... c'était... gênant... si il continuait de penser à ça, il finirait rouge de honte pour les prochaines centaines d'années !
- Kôjiro ? »
Il s'arrêta dans son élan, ses bonnes résolutions s'effritèrent aussi sec. Il voulut laisser le corps là dans les draps, mais Ken avait maintenant déposé ses mollets contre ses reins. Le Tigre se mordit la lèvre et le pénétra d'un coup sec. Il sentit le corps de Ken se contracter violemment, d'ailleurs, son camarade avait mis une main devant sa bouche afin de ne pas crier de douleur. Son amant était trop brusque, heureusement qu'il n'était pas le premier. Cependant, il n'en voulait pas à Kô, auquel il tendit un sourire forcé. Kôjiro commença à remuer en lui, ses mouvements étaient désordonnés, il essaya tant bien que mal de se contenir et n'y pouvant plus rien, il commença un va et vient brusque. Kôjiro semblait ne plus rien capter, ne plus rien contrôler, il ne ressentait que cette sensation de bien-être, il avait enfin comblé ce manque qu'il ressentait, cette douleur insupportable… Il possédait enfin ce corps, il le voulait pour lui et rien que pour lui ! La jouissance qu'il ressentait au contact de cette peau, lui semblait irréelle, et il se déversa bien trop tôt laissant un Ken encore insatisfait. Il redescendit brutalement à la réalité en voyant Ken haleter, sa lèvre inférieure saignait, mais son regard était perdu quelque part loin de la chambre… Kôjiro se crispa.
- Ce n'est rien… Kô, ce n'est rien… »
- Je… je t'ai fait mal ? »
- Nan !… un petit peu au début, mais je ne le regrette pas… »
Kôjiro se retira de lui, un filet de sang recouvrait son membre, il frissonna à l'idée d'avoir pu faire mal à celui qu'il chérissait plus que tout, il ne se souvenait que vaguement de ce qu'il s'était passé, là encore cette rage, cette pulsion avait pris le dessus… il s'en voulait, il ne voulait pas que cela se passe ainsi !
- Kôjiro ? »
- Oui ? »
- Ce n'est rien, ok ? »
- Hum… »
Ken l'attrapa et le plaqua contre lui, il déposa un chaste baiser sur les lèvres du brun et lui murmura des mots d'une grande douceur… Si le corps de son amant était là, entre ses bras, il savait que son âme n'y était pas, Kôjiro s'était emmuré dans un dédale de questions sans réponses, de doutes, de remords…
Pendant la journée qui suivit, Hyûga resta grognon dans un coin de l'appartement, il avait envie de casser quelque chose, rien qu'aux souvenirs de la veille. Ken s'était résolu à rester à une distance de sécurité, il serait bien parti le prendre dans ses bras, mais avait peur de la colère qu'il pourrait piquer. Il était assis sur une chaise, buvant un soda, absorbé dans le calcul des veinures d'une poutre en bois, quand la voix de l'être cher daigna enfin s'adresser à lui.
- Comment tu fais ? Comment t'arrive à gérer tout ça ? »
Il garda les yeux dans le vague et répondit dans un automatisme :
- Je n'en sais rien… moi aussi j'ai eu des envies impossibles à maîtriser, l'envie de te sauter dessus quand je te regardais prendre tes douches… J'avais envie de toi, Kôjiro… mais… On a quoi hein ? Dix-sept ans ? C'est normal qu'on ne gère pas ça encore correctement, c'est nos premières expériences… et comme je te l'ai dit ça n'a été que passager… »
- Y a-t-il quelque chose que j'ai oublié de faire ? Que je n'ai pas su faire ? »
- Te prend pas la tête avec ces questions ! »
Ken avait cogné sa canette de coca contre la table, il abattit un regard furieux vers son capitaine qui venait de se retourne, surpris par le ton sec de sa normalement calme Némésis.
- Tu veux être avec moi ou non ? »
- Oui… »
- Alors laisse tomber ! Même si ça a été court, j'ai eu ce que je voulais depuis bien trop longtemps ! Ça a fait mal, ok ! Mais ce n'est pas un souci ! Chaque première fois est douloureuse, la première fois qu'on tombe de vélo, la première fois qu'on échoue, qu'on perd, qu'on aime… Et on ne s'arrête pas de vivre pour autant ! Dis-toi simplement que la prochaine fois se passera mieux, c'est tout ! »
Kôjiro s'apaisa, il se leva d'un pas décidé et vint prendre Ken dans ces bras.
- Alors fait-le moi… »
Ken resta pétrifié, regardant son capitaine avec des yeux ronds comme des soucoupes.
- Quoi ? »
- Fais-le-moi… comme tu l'as fait à Miyabi, Ken… s'il te plait. »
Kôjiro retira son t-shirt et son caleçon sous le regard encore étonné de son goalkeeper. Avait-il bien compris ? Après avoir papillonné des yeux, il s'approcha du Tigre et d'un coup de rein, il le renversa sur la table basse, son cœur battait à tout rompre, il allait pénétrer Kôjiro, une hésitation abominable le saisissait… Il couvrit le corps du Tigre de baisers puis s'insinua en lui, avec douceur. Kôjiro ferma les yeux et se détendit, il referma ses jambes autour du bassin de Ken, et lentement celui-ci commença ses mouvements. Kôjiro semblait ailleurs, il ne ressentait pas grand-chose. C'était donc ça ? C'était étrange, un brin inconfortable... Il regarda Ken agripper ses hanches pour se retirer et l'investir d'un coup puissant et dominateur. Un gémissement glissa hors des lèvres de son capitaine. Les yeux du Tigre s'ouvrirent sous la surprise de ce plaisir qui envahissait son corps au point de vouloir que Ken le possède entièrement. Ses mains se serrèrent sur les rebords de la table basse sur laquelle il se cambra sous les assauts répétés de son amant. Kôjiro se sentait en osmose, il ne retenait plus ses cris, il ne voulait pas que cette sensation s'arrête, il en voulait plus, toujours plus…
Ken le souleva et l'entraîna dans la chambre. Il embrassa son capitaine avec délectation, puis le coucha sur le lit avant que leur corps se frôlent et se caressent, pas encore saoulés l'un de l'autre. Kôjiro retourna son goal dans les draps, dans un sourire mutin, le Tigre observa le karatéka, son regard se faisant de plus en plus lointain lorsqu'il fit glisser le membre de son compagnon au creux de son corps. C'est ainsi qu'il le désirait, c'est ainsi que Kô se sentait bien. Sa tête glissa en arrière accélérant le mouvement de ses hanches, la soumission lui allait bien, alors il n'objecta pas lorsque Ken reprit le dessus et saoula son corps de mouvement rapide et possessif…
Ken s'assouvit le premier dans un gémissement de plaisir, le rythme que Kôjiro réclamait, était trop rapide pour lui, et il ne put se retenir plus longtemps. Son capitaine frémissait, il lui sourit, le voyant, là, aux portes du plaisir. Il aurait aimé le faire jouir, mais l'envie farouche qui habitait son capitaine était aussi folle qu'insatiable. Ken se redressa et le prit dans ses bras, l'embrassant langoureusement.
- Ken, j'ai mal… c'est bien la première fois que ça m'en fait mal… »
Le visage de Ken se baissa, sa main glissa sur le sexe de Kôjiro, dans un sourire.
- Et bien... on va arranger ça ! »
Kôjiro se mit sur le dos, ne voulant pas réitérer son erreur alors, il demanda à Ken de venir sur lui. Il observa le corps de son goal onduler sur ses hanches et faire naitre un plaisir au creux de son corps. Le karatéka avait une grâce indescriptible et son corps le fascinait par ses mouvements qu'il ne pouvait quitter sciemment des yeux. Lorsqu'il sentit Ken se refermer sur son membre, le Tigre appela Ken dans un gémissement passionné. Il l'aimait, d'ailleurs ces mots se libérèrent de son tempérament toujours mesuré. Quand il rouvrit les yeux, Ken pleurait, c'était des larmes de cristal, des larmes fines et infiniment douces. Kôjiro les essuya du bout des doigts et l'embrassa, le serrant contre lui. Il se sentait enfin en paix, libéré de ses émotions obscures qui se pressaient dans son cœur… Ils passèrent une nuit clame, lovés dans les bras de l'un de l'autre…
- Ouf, nous voilà rentré, les enfants, attendez ici. »
La mère ouvrit sa chambre doucement, en voyant les deux formes dans le lit, elle la referma tout de suite. Un sourire grimpa sur ses lèvres, elle était contente, elle avait bien fait d'accepter l'invitation qui lui avait été tendue.
- Bon les enfants, si vous alliez jouer dans le parc ? »
- Où est grand frère ? »
- Il dort encore, allez ! Allez ! »
- D'accord maman ! »
La maman de Kôjiro s'installa sur une chaise, et ferma les yeux quelques minutes écoutant ses enfants jouer devant la maison en riant. Elle avait passé un bon week-end, les sources thermales, la paix... Ça avait fait aussi un bien fou aux petits. Elle ouvrit le frigo, se demandant ce qu'elle allait préparer pour le souper et fit une moue réprobatrice !
- Ils n'ont rien mangé ! »
Une silhouette sortit de sa chambre, à moitié comateuse, elle regarda son fils avec un grand sourire, il ne s'était même pas vêtu ! Oh, elle l'avait déjà vu, c'était son fils après tout, mais ça faisait étrange de voir un homme en regardant le corps de son ancien bébé qu'elle avait nourri contre son sein. Kôjiro farfouilla le frigo à la recherche d'un coca, il adressa un petit signe de main à sa mère et disparut comme il était arrivé.
Lorsqu'il revint dans la cuisine, un peu plus tard, un peu mieux réveillé et en compagnie de Ken, la mère prépara un petit quatre heures. Elle les regarda manger avec appétit tout en tendant un regard doux sur sa progéniture, maintenant il était officiel que Ken faisait partie de la famille, vu le regard amoureux qu'ils se lançaient.
- Eh bien, vous n'avez pas mangé ? »
- Non… »
Elle se mit à rire;
- C'était bien la peine que je vous laisse de quoi manger ! »
- Trop occupés ! »
Elle fit un sourire doux, elle alla faire du thé et leur servit une tasse à chacun.
- Kôjiro ? »
- Hum ? »
- Elle était très bien cette maison à Hokkaido, les enfants étaient très heureux, ils veulent y retourner, je pense que je vais fermer le restaurant ça fait un moment que je n'ai pas eu de vacance ! Et puis comme ça vous serez un petit peu tranquille avant ce tournoi. »
- Maman ? »
- Hum ? »
- Je t'aime ! »
- Moi aussi mon chéri ! Alors Ken, passé un bon week-end ? »
- Oui on peut dire, je… je vous remercie beaucoup madame. »
- Nan, appelle-moi maman ! »
Ken se mit à rougir encore un peu plus sous la demande de la mère de Kôjiro. Il… une maman…
- J'adore les enfants ! »
- Hey, on est plus des gosses ! »
- Vous serez toujours mes enfants, qu'importe votre âge ! Et quand vous serez en Italie, vous viendrez me voir, hein ! »
Elle se leva et passa un bras sur les épaules de ses deux fils, avec un grand sourire protecteur, elle était heureuse… si heureuse !
- Bien sûr maman ! Ken ? »
- Hum ? »
Kôjiro farfouilla dans sa poche, il en tira une boite.
- Je voulais qu'elle soit là pour te la donner. »
Il en sortit une bague argentée qu'il passa au doigt de son amant.
- Avec ça tu m'appartiens Ken, et n'oublie pas ce que je t'ai dit, je t'interdis de me quitter ! »
- Capi… »
Ken regarda l'anneau, un anneau argenté, un Kanji l'ornait… Aï.
- Kôjiro je t'aime aussi… »
Ils s'échangèrent un baiser, scellant une promesse muette de rester ensemble, toujours… Ils finiraient ce tournois junior, et en sortiraient vainqueur, et ensuite, ils s'envoleraient tous les deux pour l'Europe, peu importait si ils étaient pris dans la même équipe, dans le même pays, plus rien n'avait d'importance, ils ne seraient plus jamais seuls, ils sauraient, que quelque part, un cœur, une âme, les attendait…
Petite question dans mon souvenir d'enfance la mère de Kôjiro tient un restaurant j'ai revu la série dernièrement bon ok pas jusqu'à la fin mais je ne vois rien qui laisserait penser ça, tant pis vous serez indulgent.
2005/ correction 2011
