Point de vue : Mia

D'aussi loin que je me souvienne, je n'avais jamais fait de balade aussi étourdissante et agréable. Je déambulais depuis plus d'une heure dans les ruelles de Venise, tantôt ma main dans celle de Charlie, tantôt ses bras autour de mes épaules ou tantôt mon dos contre les pierres de façade à chacun de ses baisers fougueux. J'étais complètement séduite par l'aura et les surprises de cette ville et par cet homme qui me faisait sourire à chaque parole et soupirer de bien-être à chaque baiser.

La nuit commençait à tomber et Venise se montrait sous un nouveau visage avec son ciel multicolore, ses musiques qui s'élevaient des balcons et ses lumières qui éclairaient subtilement les rues pavées et les terrasses animées. Charlie me guidait dans cette ruelle étroite où j'apercevais la terrasse fleurie de ce restaurant très intime en bordure de canal. Je le voyais se diriger vers le serveur et je comprenais avec grande satisfaction que c'était ici que nous allions dîner.

Je l'avais écouté attentivement confirmer notre commande au serveur après avoir consulté la carte des vins. Il s'intéressait de me voir le fixer de mon regard pétillant. Je le voyais sourire de plus belle face à mon insistance et j'avais le cœur agité en réalisant à quel point cet homme me plaisait. C'était une douce torture d'entendre cet anglais parfait sortir à tout bout de champ de sa bouche si sensuelle et je m'ordonnais de le laisser prendre toutes les prochaines commandes dans sa langue malgré ma parfaite maîtrise de l'italien.

"Si tu savais à quel point j'aime te voir me regarder de cette façon", Charlie avait croisé ses bras sur la table et avait rapproché un peu plus son visage du mien.

"Comment ?", je mimais ses gestes en me rapprochant davantage également.

"Avec les yeux de l'amour. Le charme romantique de la cité flottante te contamine", je recevais sa réponse délicieuse et je m'étonnais de la sincérité avec laquelle je lui répondais ensuite.

"Mmh. Venise n'y est pour rien Charlie, tu es le seul responsable. C'est ton irrésistible charme à l'anglaise qui opère et...", il se mordait la lèvre à ce début de réponse et je voyais sa frustration lors de l'interruption du serveur qui revenait avec notre bouteille de vin.

"Et ?", Charlie m'invitait à reprendre après le départ du serveur.

"Mmh. Il va me falloir quelques verres pour oser t'avouer la suite", je riais de le voir frustré. Je riais encore plus de le voir remplir généreusement mon premier verre avec la ferme intention de me saouler et je frissonnais de cette impression de déjà-vu en repensant à cette soirée mexicaine au goût d'inachevé.

Nous avions fini par quitter l'établissement à contrecœur deux heures plus tard. Le repas avait été parfait, cet excellent vin m'avait tourné subtilement la tête, mes papilles avaient été comblées par la farandole de plats délicieux et personne n'était venue briser ce moment d'exception avec Charlie cette fois.

Nous étions désormais quelques rues plus loin, sur cette place ravissante et presque déserte quand Charlie s'adressait de nouveau à moi.

"J'ai entendu parler de ce bar-concert à deux pas d'ici, il parait que le groupe est excellent. On est aussi proche de la place St Marc, elle vaut le détour à cette heure du soir. Qu'est-ce que tu préfères ?"

Je constatais que Charlie n'avait encore une fois rien laissé au hasard pour que ce weekend soit inoubliable. C'est habituellement contre ma nature de me laisser porter sans discuter mais je devais admettre que je prenais un plaisir fou à suivre ses programmes. Je n'étais jamais déçue, ses nouvelles propositions étaient encore très séduisantes mais pour la première fois, j'avais très envie de contrarier ses plans.

J'obligeais Charlie à s'arrêter pour l'admirer avec une intensité et une émotion qui me bouleversaient. Cet homme était exceptionnellement beau. J'adorais le bleu de ses yeux, son regard tendre, j'adorais tous ses rictus, ses expressions, sa mâchoire anguleuse et cette barbe soignée qui le rendait si séduisant. J'aimais cette chemise noire qui mettait parfaitement en valeur ce torse carré et musclé, j'aimais ses bras et ses mains qui m'apportaient tellement de réconfort. Mais ce qui me perturbait à l'instant, c'était de réaliser que je ne connaissais pas encore tout de lui. Je voulais voir sous cette chemise, je voulais toucher le reste de son corps, je le voulais plus que jamais et je gérais difficilement mon agitation soudaine. Je pouvais sentir mon cœur au bord de mes lèvres et Charlie s'était rapproché en notant mon changement d'humeur. Je fermais les yeux immédiatement au contact de sa main sur ma nuque et je lui répondais en parcourant son torse de mes mains et en fondant sur ses lèvres. Je passais toute la passion et les sentiments que j'avais pour lui dans ce baiser. Charlie y avait répondu surpris d'abord puis j'avais senti ses lèvres et sa langue m'accueillir pleinement. J'en profitais pour caresser encore plus son torse, sa nuque et son visage, sans jamais cesser mes baisers charnels et passionnés. Cet homme me rendait folle, j'étais enivrée par son odeur, par ses lèvres et ses mains qui continuaient d'explorer davantage les parties accessibles de mon corps. Je trouvais malgré tout la force d'interrompre ce moment de félicité pour répondre à sa proposition, du mieux que je le pouvais dans mon état actuel.

"Les deux options m'ont l'air parfaites mais je préférais vraiment rentrer à notre hôtel, si tu le veux bien", je prenais avec encore plus d'émotion le regard de Charlie qui me rendait ensuite un baiser encore plus étourdissant.

Nous venions d'arriver à l'hôtel après plusieurs dizaines de minutes de marche qui m'avaient permises de reprendre le contrôle de mes émotions. Charlie m'avait abandonné devant l'ascenseur sans explication à notre arrivée et je l'avais vu revenir une minute plus tard avec une bouteille de champagne à la main et un air satisfait sur son visage.

"On est ici pour célébrer ton anniversaire, non ?", effectivement, et qu'il s'en souvienne et ait cette attention me faisait fondre une fois encore. Je lui souriais, légèrement rougissante, pour seule réponse. Les portes de l'ascenseur s'ouvraient et je sentais la main très audacieuse de Charlie sur la chute de mes reins en entrant. Je devinais aussitôt ses projets mais mon humeur joueuse revenait et j'entrais dans la cabine en me dégageant de lui et en me dirigeant volontairement à son exact opposé pour contrarier de nouveau ses plans.

Je le regardais subir mon affront avec amusement et je décidais de poursuivre avec plus d'audace. Je laissais mon dos reposer de façon nonchalante contre la paroi de l'ascenseur. D'un geste lent et maîtrisé, je commençais par donner un air beaucoup moins sage à ma coiffure en mordillant ma lèvre. Je ne quittais pas son regard ombrageux et je poursuivais de façon plus habile et sensuelle en déboutonnant ma veste. Je prenais le soin de l'ouvrir lentement et je rangeais mes bras derrière mon dos pour lui dévoiler pleinement le décolleté flatteur du bustier noir en dentelle que j'avais dissimulé toute la soirée.

Charlie avait été extrêmement attentif à mes gestes et j'avais vu ses yeux se plisser de plaisir et d'envie après ce premier effeuillage surprise. Je l'avais vu clairement inspirer profondément puis sourire et, à ma grande surprise, me répondre en se rangeant également sagement dans son coin de la cabine. Il se frottait la tête puis les cheveux de frustration et d'impatience, de façon incroyablement sexy. Il défaisait ensuite d'une main les premiers boutons de son col de chemise et relevait ses manches avec la même audace que la mienne. J'avalais difficilement ma salive et je frissonnais d'excitation en découvrant à mon tour la naissance de son torse et ses avants-bras merveilleusement bien dessinés. Les échanges de regards qui suivaient, mi-sérieux, mi-joueurs et rieurs, étaient lourds de promesse.

L'ascenseur terminait sa course au même moment et Charlie m'invitait à sortir la première sur cet accès direct à notre toit-terrasse. Je comprenais que le personnel nous avait précédé car l'endroit était illuminé par des photophores et les spots tamisés du jacuzzi. Le cadre était spectaculaire, la vue de nuit était encore plus époustouflante et je gravais précieusement ces images dans mon esprit. Nous pouvions entendre également la musique agréable et suave du bar de l'hôtel quelques étages plus bas. Charlie revenait ensuite à mes côtés avec deux flûtes qu'il posait avec la bouteille sur la table basse. Je le sentais soudainement me soulever du sol et m'installer sur ses genoux, sur le canapé à proximité.

"A tes 31 ans", je le regardais déboucher puis servir le champagne de sa main libre. Une de ses mains restait posée délicatement autour de mes bras pendant que l'autre s'exécutait.

"Ou à cette soirée parfaite", je profitais d'une première gorgée sans le quitter des yeux.

"Parfaite ? Mmh, ça signifie que tu pourrais aller te coucher après ce verre sans rien ajouter de plus à cette soirée", Charlie avait posé sa main sur mon genou.

"Est-ce que cette soirée est vraiment parfaite, Mia ?", Charlie remontait dangereusement et sensuellement sa main à l'intérieur de mes cuisses, avec son regard plongé sur ma bouche puis ma poitrine et mon corps réagissait trop rapidement. Je pouvais sentir mon cœur palpiter entre mes cuisses face à son geste et son regard profond. Je subissais son initiative avec une envie folle. Cet homme était mon plus bel objet de fantasme, il était le parfait mélange du prince charmant et du mauvais garçon. L'air commençait à me manquer après cet enchaînement de préliminaires à peine voilés mais je me ressaisissais rapidement, prise d'une envie soudaine de lui rendre sa générosité et de l'amener à mon niveau d'envie.

Point de vue : Charlie

J'exultais de l'avoir enfin dans mes bras. Mes sens et mon bas ventre étaient en alerte face à cette vue imprenable sur sa poitrine pulpeuse et sur sa bouche. Je cédais enfin à mes envies en caressant ses jambes puis en frôlant dangereusement son entrecuisse et je m'apprêtais à perdre le contrôle de la suite quand je la sentais se relever et quitter mes genoux. J'allais la sanctionner pour ce nouvel affront mais Mia parvenait à s'échapper habilement et rapidement.

"Tu as raison, il reste un dernier ajustement pour que cette soirée soit parfaite, Charlie", je souriais et soupirais de frustration en me demandant ce qu'elle pouvait bien avoir en tête cette fois encore pour me retirer de nouveau cruellement les droits sur son corps puis je m'interrompais face au choc en comprenant ensuite ses projets.

Je n'étais pas sûr de mériter ni de supporter un spectacle aussi divin. Je nageais en plein fantasme de voir ses premiers déhanchements sensuels, sur le fond de cette musique d'ambiance. Ma respiration se coupait en comprenant que Mia me servait la suite de son effeuillage dans l'ascenseur et cette danse privée dont j'avais tant rêvé.

Elle ôtait d'abord sa veste dans un geste terriblement sensuel. Elle la laissait tomber au sol et m'offrait pleinement la vue sur ce bustier diablement sexy et ses bras fins. Je la regardais ensuite me tourner le dos et je mourrais d'excitation en la voyant se courber puis se défaire lentement de son pantalon en mettant à nu sous mes yeux affamés ses jambes délicates et ses deux rondeurs absolument parfaites et tellement désirables.

Je n'ai jamais eu la fin de cette danse ensuite car j'ai été incapable de rester en place face à ce moment d'érotisme insoutenable. Je me dirigeais jusqu'à Mia dans un élan primaire et incontrôlable. J'empoignais ses fesses à demi-nues pour la porter et l'amener jusqu'au lit baldaquin de la terrasse. Ce nouveau contact sous mes mains, ainsi que celui de son entrejambe contre mon sexe et le baiser infiniment langoureux et érotique échangé au même moment me faisaient perdre la tête. Je la privais de ma bouche pour me redresser et retirer ses escarpins étourdissants. J'essayais de calmer mes pulsions pour profiter de sa beauté ravageuse et de son corps. Je remontais sa jambe en la parcourant de baisers et de caresses et je glissais de nouveau mes mains sous ses fesses pour l'obliger à s'asseoir à califourchon autour de mes cuisses. L'avoir dans cette position me rendait fou, je pouvais à loisir embrasser sa nuque, mordiller ses lobes, baiser son visage et la caresser comme le drogué que j'étais à cet instant. J'étais bercé et encouragé par les soupirs de plaisir de Mia qui profitait de mes explorations pour déboutonner délicatement ma chemise et la faire glisser de mes épaules. Je m'autorisais une brève interruption pour observer son regard appréciateur à la découverte de mon torse nu et je me sentais terriblement à l'étroit dans mon pantalon face à son regard fiévreux puis en sentant ses mains douces et chaudes parcourir mes pectoraux et mes abdominaux. Mon membre se tendait encore plus douloureusement au moment où ses doigts atteignaient la lisière de mon pantalon et en recevant sa langue contre ma nuque. C'est le moment que je choisissais pour poursuivre mes caresses sur ses fesses puis son dos d'une douceur infinie et pour faire glisser la fermeture éclair arrière de son bustier dans un geste libérateur. Je le retirais et je brûlais de désir et d'excitation en sentant enfin sa poitrine nue contre mon torse. La dernière et unique fois où j'avais eu cette chance remontait à huit mois. Le plaisir que je ressentais à ce contact était tout à fait proportionné à cette attente interminable. J'autorisais ma bouche à embrasser la naissance de sa poitrine et je faisais de nouveau basculer Mia sur le lit pour accéder plus largement à ses seins que je caressais, léchais et mordais sans réserve. Je continuais ma route en direction de son ventre plat et délicat et je ressentais avec encore plus de violence son excitation à travers ses frissons et ses tremblements sous mes doigts. Je m'aventurais plus bas encore, encouragé par les réactions de son corps et ses soupirs de bien-être. Je sentais Mia se crisper d'anticipation et d'excitation ensuite au moment où mes mains agrippaient sa lingerie en dentelle. J'étais grisé de faire enfin tomber cette barrière qui me donnerait tous les droits sur son corps. Je faisais glisser ce dernier tissu le plus lentement possible le long de ses jambes en ponctuant ma route de baisers subtiles entre ses cuisses, puis en effleurant son intimité avec mon souffle chaud et du bout de ma langue dans le seul but de la rendre plus folle de désir. La réaction de Mia ne se faisait pas attendre et je sentais ses mains pressées défaire à la hâte la boucle de ma ceinture et m'aider à me débarrasser également de mes derniers habits.

Je marquais un temps d'arrêt à la vue de son corps fabuleux complètement nu et pour savourer le bonheur de nos corps nus collés de la plus intime des façons. Je n'attendais pas sa permission pour la pénétrer enfin pleinement, dans un geste franc et salvateur. J'étais parcouru d'un tremblement d'une intensité indescriptible en sentant son intimité chaude et humide étroitement serrée contre mon sexe. L'émotion et les sensations s'intensifiaient en voyant l'état second dans lequel se trouvait Mia après mon intrusion. Je la voyais s'étourdir et se mordre les lèvres, elle respirait difficilement et le choc des sensations l'obligeait à fermer les yeux et à se cramponner encore plus à moi, ce qui terminait de me rendre encore plus fou d'elle. Mais je n'étais pas d'accord, je ne voulais pas qu'elle me prive de son visage et de ses yeux, je voulais continuer de la pénétrer profondément, avec mon sexe, avec ma bouche, avec mes yeux, pleinement. Je me retirais d'elle à contrecoeur sur cette pulsion, je la voyais protester et je la relevais sans discussion ni difficulté pour la positionner sur moi en lotus.

"Je t'interdis de fermer les yeux ou de t'évanouir. Regarde moi, Mia", ma voix était basse et rauque, Mia était consciente de devoir obéir pour que je la prenne à nouveau. J'attrapais fermement sa taille d'une main et sa nuque de l'autre pour l'obliger à soutenir mon regard pendant que je la pénétrais de nouveau profondément. Elle me recevait avec un plaisir infini, la bouche entrouverte et son regard me faisait bander comme jamais. Je faisais tous les efforts du monde pour contrôler mon corps et lui laisser un instant pour s'habituer à moi. Je la sentais ensuite commencer ses premières ondulations lentes et délicieuses sur mon sexe et je resserais ma prise autour de son corps sublime.

Mia me suppliait de sa bouche pour sentir mes lèvres et ma langue. Je lui offrais sans hésitation ni interdiction et la situation devenait incontrôlable à ces contacts physiques et visuels ininterrompus encore plus excitants. Mia nous appliquait un rythme de plus en plus soutenu que j'encourageais de mes deux mains en resserrant mon emprise sur ses reins. Je perdais la tête en sentant son intimité se resserrer sur mon sexe tendu à l'extrême, en entendant ses premiers gémissements et mon prénom entre ses lèvres. Je la basculais sur le lit pour intensifier mes assauts et la pénétrer de façon plus intense et vigoureuse. J'entrais et sortais en elle avec un plaisir innommable. Je la sentais mouillée et excitée à l'extrême et je maintenais mon rythme délectable pour lui soutirer encore plus de gémissements et de supplications. Mon esprit et mon corps se perdaient définitivement dans un orgasme foudroyant à l'emprise bestiale et soudaine de ses mains sur mes fesses et aux sensations de ses violentes contractions autour de mon membre.

Nos corps se relâchaient ensuite brutalement de concert et je me retirais doucement d'elle pour me poser sur son flanc et me bercer du son merveilleux de nos souffles comblés et erratiques.

"Dieu tout puissant...", je n'avais pas plus de mots pour décrire ce moment. Je l'embrassais voluptueusement pour qu'elle comprenne mon état de plénitude absolu et je me contentais de la rapprocher dans une étreinte possessive et bienfaitrice, en étant certain de n'avoir jamais vécu d'aussi bon de toute ma vie qu'avec elle.