Point de vue : Charlie

Mon humeur était mauvaise aujourd'hui. J'étais allé à reculons à ce brunch uniquement car il s'agissait de ma dernière opportunité de voir Théo et Julia avant leur retour à Paris. Je n'avais en effet pas eu l'occasion de profiter d'eux du weekend car ils avaient été monopolisés par le programme intensif de Mia. Programme auquel j'avais été convié mais auquel je m'étais interdit de participer vis à vis de Catherine. J'étais donc resté mortellement seul, sans Catherine qui était à Paris, et sans mes meilleurs amis qui avaient profité de deux soirées a priori exceptionnelles, de ce que j'avais pu voir.

J'avais largement rattrapé l'historique en traînant sur mon téléphone ce matin. J'avais eu un parfait résumé de leurs soirées et surtout de la situation à date entre Mia et Harry. Et ce dernier point précis m'avait beaucoup remué. Je m'étais préparé à ce moment mais j'avais ressenti une pointe au cœur très vive malgré tout devant ces photos et vidéos d'eux. J'avais avalé de travers en constatant que leur couple était officiel, en voyant Harry l'enlacer, l'embrasser et la toucher très amoureusement pour la première fois. Les images m'avaient retourné et j'avais continué de fouiller dans un élan masochiste inexpliqué.

"Hey !", mon humeur remontait légèrement à l'arrivée et l'accueil chaleureux de Julia et Théo que je n'avais pas revu depuis les fiançailles.

"Alors quoi de neuf ?"

"Pas grand chose. Tout va bien. Et vous ? Les préparatifs ?", et j'écoutais Julia prendre le relais et me montrer le lieu qu'ils venaient de réserver pour le mariage. Elle me décrivait aussi en long, en large et en travers leurs péripéties mais j'étais très distrait. J'étais obsédé par le weekend qu'ils venaient de passer avec Mia et Harry et je mourrais d'envie de les interroger sur le sujet.

"Sinon, vous avez passé un bon weekend ?", je les voyais fuir mon regard. Ils étaient gênés et je supposais qu'ils n'avaient pas envie d'être les premiers à me l'annoncer.

"Je suis au courant depuis ce matin...C'était difficile de passer à côté de l'information donc détendez-vous…", c'était Julia qui me dévisageait très sérieusement et avec une pointe d'appréhension.

"Et ? Qu'est-ce que ça te fait ?", je devenais sérieux aussi à mon tour. Je n'arrivais pas encore à feindre l'indifférence comme j'étais censé le faire alors je me décidais à être sincère avec elle, comme toujours.

"Très chier ?", je regardais le fond de mon verre avec beaucoup d'intérêt pour éviter le regard pénétrant de Julia. Je regardais aussi par la fenêtre, j'étais dans le vague en repensant à ces photos et en imaginant les moments intimes qu'ils avaient dû partager.

"Tu lui en veux ?"

"Non. Mia a le droit de continuer sa vie. Je serai le premier des hypocrites en exigeant le contraire"

"Je parlais de Harry", et Julia faisait encore preuve de beaucoup de perspicacité puisque c'était tout mon dilemme depuis ce matin.

"Je crois que oui"

"Pourtant tu avais l'air de bien prendre les choses et de les encourager de ce qu'ils m'ont dit ?"

"Je pensais aussi mais j'ai la rage au ventre, bizarrement. Je ne peux pas m'empêcher de penser à tous les sales coups qu'il m'a fait pour arriver à ses fins…", je respirais profondément après cet aveu puis je m'étonnai de l'intervention subite de Théo.

"Harry ne t'a fait aucun sale coup, Charlie. Il n'y a personne de plus loyal que lui", je riais moqueusement, j'étais à peine étonné qu'il prenne encore sa défense.

"Loyal ? Il me la mets depuis plusieurs mois. Précisément depuis leur bain de minuit et leurs vacances à Las Vegas", et j'étais encore étonné du nouveau ton très sérieux et inhabituel de Théo.

"Non. Il n'avait pas conscience de ses sentiments à cette époque. C'était complètement innocent. Je le sais puisque c'est moi qui l'ai confronté pour la première fois en le voyant perdre la tête après le déménagement de Mia. Crois-moi si je te dis qu'il n'a fait que nier en bloc ces derniers mois. Il a lutté par respect pour votre couple et parce qu'il n'admettait pas de tirer un trait sur Victoria. Je t'assure qu'il s'est pris un coup violent à la tête et qu'il a essayé de toutes ses forces de résister"

"Et bien, il a vite rebondi...", ses paroles m'atteignaient mais j'essayais de cacher mon amertume derrière cette réplique ironique qui ne faisait pas du tout rire Théo. Il avait le regard dur et le ton sévère après ça.

"Un an et demi de deuil, c'est ce que tu appelles vite rebondir ? J'ai changé de vie, j'ai repris le travail, j'ai rencontré Julia, je me suis fiancé. De ton côté, tu as repris aussi le droit et tu as même eu le temps de te mettre en couple avec deux femmes différentes. Rappelle-moi ce qu'a construit Harry pendant ce temps-là ?", je baissais la tête honteusement et je gardais le silence à sa question rhétorique.

"Exactement. C'est un miracle s'il ne s'est pas foutu en l'air après le naufrage et c'est un miracle qu'il soit capable de se donner une nouvelle chance après une perte pareille. Donc tu n'as pas le droit de lui en vouloir à lui non plus. Il a mérité bien plus que nous son nouveau départ", je me sentais terriblement con après ce sermon inattendu de Théo. Je savais tout ça, c'est ce qui m'avait aidé à raisonner ces dernières semaines mais j'étais trop à chaud aujourd'hui pour aller contre mes émotions.

"Je sais tout ça, Théo. J'ai juste besoin de temps pour digérer l'information, d'accord ? Ce n'est pas très agréable de voir un de tes meilleurs potes passer après toi, c'est tout…"

"Peut-être mais ce n'est pas plus agréable pour lui de savoir que tu es passé avant lui. Donc s'il arrive à classer le sujet en sachant à quel point il est fou amoureux d'elle, tu peux y arriver également. Fais comme lui, digère vite"

"Merci du conseil mais je prendrai le temps dont j'aurai besoin"

"Non. Je te laisse une semaine. C'est mon anniversaire le weekend prochain et je n'ai pas l'intention de choisir entre vous trois. On a vécu le pire à quatre, je n'ai pas envie qu'on gâche maintenant les meilleurs moments à diviser les groupes comme on vient de le faire ce weekend", j'avais effectivement répondu présent à son invitation, j'avais déjà mes billets de train et Catherine était aussi invitée. Je sentais donc le stress monter immédiatement à la perspective de cet évènement car je n'avais pas anticipé que Mia et Harry y seraient également, ni qu'ils y viendraient en couple. Ça allait faire beaucoup de choses à gérer simultanément.

"Je suis d'accord avec Théo, c'était nul sans toi ce weekend !", et je regardais Julia en souriant en la sentant caresser mon bras affectueusement. Elle essayait de détendre l'atmosphère et je répondais à son invitation.

"Menteuse...tu as vécu la meilleure soirée de ta vie à ce gala...et tu étais merveilleuse d'ailleurs dans cette robe !", je profitais ensuite du débriefing en m'amusant et en riant de leurs récits. Théo réusissait rapidement à se détendre et à retrouver son humeur habituelle après ce coup de pression en bonne et due forme.

"Je sais que c'est petit mais donnez moi des détails sur Harry et Ricardo, je vous en supplie…", j'avais rit ensuite aux éclats en les entendant me raconter les nombreux échanges insolites du week-end. C'était ma petite vengeance et mon seul lot de consolation.

J'avais consulté de nouveau les photos en rentrant ensuite pour tenter de m'y habituer. Je devais être capable de les regarder sans ressentiments si je voulais survivre aux prochaines confrontations. Donc je les rebalayais et je sentais que j'y arrivais. Ma colère contre Harry diminuait et les images me dérangeaient un peu moins. Mais j'avais malgré tout la gorge nouée car c'était une page qui se tournait officiellement. J'avais tiré un trait de mon côté avec Catherine et Mia tirait le sien aujourd'hui avec Harry.

C'était une évidence, elle était enfin tombée amoureuse d'un homme, elle était amoureuse de lui. Je le voyais à ses sourires, ses regards, ses baisers et ses gestes de tendresse. Je voyais sur ces photos toute la profondeur et la sincérité que j'avais attendu d'elle. C'était toutes les attentions dont j'avais rêvé et c'était celles qu'elle avait pour lui aujourd'hui. Et d'après ces images, Harry les lui rendait bien, ils étaient sur la même longueur d'onde et en parfaite symbiose.

J'étais sur ces réflexions quand je voyais mon téléphone sonner. C'était Catherine qui m'appelait depuis Paris.

"Bonsoir chérie", j'avais essayé de suivre le début de conversation l'air de rien jusqu'à ce que je me sente obligé d'aborder le sujet épineux avec elle. Il fallait que je le fasse vite pour préparer le terrain et éviter une nouvelle crise indésirable dans mon couple.

"On se rejoint toujours à Paris pour l'anniversaire de Théo ?"

"Oui bien sûr"

"J'ai déjeuner avec eux ce midi et je ne savais pas mais Mia sera là aussi", j'entendais un blanc sidéral après mon affirmation.

"...Et Harry ?", elle me confirmait qu'elle était aussi au courant avec cette réplique.

"Aussi"

"D'accord"

"D'accord ?", j'étais sceptique, sa réponse était trop concise.

"Oui d'accord"

"Je peux encore annuler si tu veux...Théo comprendrait", c'était complètement faux mais je préférais fâcher Théo plutôt que Catherine.

"Pourquoi on annulerait ?",

"Parce que je comprendrais que tu n'aies pas spécialement envie de revoir Mia", je prenais mon courage à deux mains pour prononcer encore le prénom de Mia devant elle. J'en avais fait presque un tabou contrairement à elle. Elle le prenait très bien et trop bien depuis des semaines alors j'étais sur la réserve et la défensive malgré moi.

"Non, ça me va. Elle fait partie de votre groupe, il va bien falloir que je m'habitue, non ?"

"Ok…", j'abdiquais même si j'aurai préféré qu'elle refuse pour ne pas avoir à m'infliger ça.

"A moins que tu préfères annuler toi ?"

"Non, pourquoi ?"

"Pour ne pas avoir à les voir ensemble ?", et je comprenais maintenant pourquoi les choses m'avaient semblé si faciles. Parce que Catherine était beaucoup trop perspicace, elle avait suivi les dernières news et elle avait en tête de me confronter sur ce sujet. La situation devenait casse-gueule.

"Je n'ai pas de problème avec ça, Cat…"

"Ah oui ? Pourtant tu étais aux abonnés absents à ces soirées de légende auxquelles étaient tes meilleurs amis que tu n'avais pas vu depuis deux mois ?"

"Je n'ai pas voulu y aller vis à vis de toi. Ça n'a rien à voir avec Mia et Harry"

"Je ne t'ai jamais interdit d'y aller"

"Je sais, mais je n'avais pas envie que tu aies ça à penser. Tu as fait assez d'effort sur le sujet, je n'allais pas en rajouter une couche en passant mon weekend avec elle", j'espérais que l'explication lui donnerait satisfaction.

"Si tu n'as pas de problème, je n'ai pas de problème, Charlie. Et j'en ai encore moins maintenant que j'ai vu ces photos d'elle avec Harry. Donc tu peux confirmer à Théo qu'on sera présents tous les deux et que je n'ai pas l'intention de plomber l'ambiance"

"Ok...Parfait"

"Parfait !".

J'allais vraiment de surprise en surprise avec elle et je notais surtout que j'avais effectivement intérêt à digérer très vite ce nouveau couple pour ne pas que Catherine s'aperçoive de mon trouble. Mon amitié avec Théo, Harry et Mia dépendait de cet anniversaire. J'agissais donc sur un coup de tête en envoyant un message à Mia.

"Salut. Félicitations pour ton spectacle...et pour Harry ? Tu es libre pour un dîner dans la semaine ?", j'avais vraiment pris sur moi, le message était plus que forcé mais il fallait que je crève l'abcès avec elle avant l'anniversaire de Théo et sa confrontation avec Catherine. J'attendais donc avec un peu de stress sa réponse car j'avais réclamé un repas cette fois et pas juste un verre. J'avais besoin d'un cadre plus calme pour aborder tous ces sujets avec elle. La réponse arrivait rapidement ensuite.

"...Merci ? Demain soir, 19h chez Donatello ?"

Point de vue : Mia

J'étais infiniment bien contre Harry malgré mes courbatures matinales. Mon corps avait été poussé à bout ce weekend avec toutes ces danses mais surtout ces derniers ébats. Je ne me souvenais plus de la dernière fois où je m'étais autant crispée de plaisir ni de la dernière fois où je m'étais endormie aussi sereinement dans les bras d'un homme. Le seul qui aurait pu rivaliser était Charlie mais à la réflexion, je me sentais incroyablement mieux dans ceux de Harry. Ça avait toujours été le cas et c'était parfaitement logique qu'il soit encore favori aujourd'hui. C'était à la hauteur de notre amitié, c'était parfait et fusionnel.

Je profitais de ces pensées pour m'extraire très discrètement de ses bras. Je voulais prendre du recul, je voulais l'admirer et réaliser. Et je le faisais, en voyant son visage apaisé, endormi et magnifique et en le sachant parfaitement nu sous mes draps. Je n'avais pas imaginé un jour me retrouver dans cette situation avec lui et je ne voulais plus que ça désormais. J'aurai dû paniquer car notre relation avait radicalement basculé en l'espace de quelques semaines. J'étais passée de l'indifférence totale, à l'alchimie parfaite, de l'amitié platonique au jeu de séduction volcanique mais surtout j'avais donné suite à toutes ses dernières propositions. J'avais accepté, le temps d'un weekend de coucher avec lui, de me mettre en couple avec lui et d'officialiser en public. Je n'avais jamais franchi le pas aussi rapidement avec un homme et pourtant je n'avais aucun regret ni aucune angoisse ce matin. En le regardant, j'avais le sentiment que c'était la chose la plus naturelle du monde et je sentais surtout que j'adorais ça.

J'allais céder à mon envie de le caresser et de le réveiller ensuite quand j'entendais la porte sonner. Je continuais de le regarder malgré tout et je m'attendrissais de le voir émerger. Je lui souriais, tendrement et je le regardais se rapprocher de moi, m'enlacer et m'embrasser. C'était délicieux et j'aurais voulu ne jamais sortir de ce lit mais le visiteur était en train de marteler à la porte. J'essayais d'ignorer l'érection matinale très tentante de Harry, j'essayais d'ignorer ses protestations et je me levais en enfilant une robe de nuit pour aller ouvrir cette porte.

"Encore toi, Ricardo ?!", je souriais en subissant sa bise et son sourire moqueur. Je le laissais entrer mais surtout je le regardais fixer au sol l'amas de vêtements de la veille avec beaucoup d'amusement.

"Et bien. Vous ne vous êtes pas ennuyés après mon départ. J'aurai vraiment dû rester...", et je riais de son commentaire.

"On peut savoir ce que tu fais encore là ?"

"Je suis passée te dire au revoir, j'en ai terminé de l'Angleterre, je pars pour l'Espagne"

"Tu repars déjà…?", je sentais mon sourire se faner. J'étais contrariée, j'avais à peine profité de lui avec toutes ces obligations et ces débuts avec Harry. Je le voyais se rapprocher au même moment et me pincer les joues en me parlant affectueusement et niaisement.

"Oh mon petit chat. Ne sois pas triste. Tu vas me manquer aussi", c'est à ce moment là que je voyais Harry sortir de la chambre. J'essayais de me ressaisir et de remettre de la distance avec Ricardo mais ma déception devait se lire à des kilomètres.

"Moi je dirais plutôt bon débarras", et la réplique taquine de Harry suffisait à me faire retrouver le sourire. La rencontre entre lui et Ricardo avait été plutôt très divertissante au final. J'avais été loin de m'attendre à ça et j'avais beaucoup aimé ça. J'adorais définitivement ce sentiment de liberté que je ressentais avec lui.

"Il va falloir que tu assumes, Harry. Je sais que tu m'aimes bien. Tu ne trompes personne ici", et je riais encore de la dernière provocation de Ricardo et je savais aussi effectivement que le courant passait avec Harry. Je les avais surpris plus d'une fois à discuter et Harry ne savait vraiment pas faire semblant quand il n'aimait pas quelqu'un.

"Je vais avoir un programme chargé jusqu'au weekend prochain mais j'ai une pause plus longue ensuite à New York pour un nouveau tournage. Vous pourriez passer me voir, ça pourrait être sympa ?", j'adorais vraiment cette idée en effet et je mourrais d'envie de retourner à New York mais je gardais le silence vis à vis de Harry. J'étais donc particulièrement émerveillée de l'entendre prendre les devants et répondre à ma place positivement.

"Pourquoi pas...Si tu te tiens à ton nouveau statut", je riais et Ricardo aussi. C'était très étrange de voir Harry accepter aussi bien Ricardo avec l'historique que j'avais avec lui mais c'était totalement pour me plaire car je n'avais aucune intention de l'évincer de ma vie. Harry avait été ma plaie sentimentale pendant des années, c'était la moindre des choses qu'il subisse aujourd'hui et dans une moindre mesure Ricardo qui vivait à des milliers de kilomètres de moi. C'était peut-être son karma qui était en action aujourd'hui. Je m'émerveillais de sa réponse, je ne disais toujours rien, je regardais ensuite Ricardo se rapprocher de lui et lui faire une accolade virile.

"Prends soin de ma nouvelle amie ?", je riais comme Harry et je serrais à mon tour Ricardo très fort dans mes bras avant de le laisser partir.

Il venait de claquer la porte, j'avais un pincement au cœur mais je l'oubliais rapidement en regardant de nouveau Harry. Harry qui était incroyablement sexy avec cette chemise de la veille à moitié ouvertes et ses cheveux complètement décoiffés.

"On va vraiment lui rendre visite à New York ?", j'avais parlé en me rapprochant de lui et en glissant mes bras autour de sa taille et sous sa chemise. Je le regardais avec un air faussement méfiant et peu convaincu et je ronronnais de sentir ses caresses sur mes cuisses et le reste de mon corps en retour.

"Pourquoi pas ?"

"...Parce que cet homme a couché avec moi des milliers de fois…?", je le regardais comme une licorne en ce moment. Cet homme ne pouvait pas être réel.

"Tant que ça ? Mince, j'avais tablé sur des centaines uniquement", je me déridais et je riais en même temps que lui même si je n'étais vraiment pas habituée à ce genre de petit ami. Je le voyais ensuite porter ses mains à mon visage, me caresser et me sourire en même temps qu'il reprenait avec un air plus sérieux qui me déstabilisait.

"J'ai adoré te voir rire autant ce weekend grâce à lui et il y a pire comme compagnie. Si tu l'apprécie, je l'apprécie...même si ce type a besoin d'être canalisé", je souriais, je trouvais sa façon de voir les choses parfaitement irrésistible. Je l'écoutais ensuite reprendre beaucoup plus sérieusement.

"Je te connais par cœur, Mia...Tu ne t'attaches pas facilement et encore moins sans raison. Tu ne m'as jamais vraiment raconté ce que tu avais vécu au Mexique mais j'ai tiré mes conclusions ce weekend. Je suis obligé d'apprécier Ricardo parce que je devine qu'il a su prendre soin de toi quand j'étais incapable de le faire...", et je me mordais les lèvres, j'étais émue aux larmes par son analyse, son niveau d'empathie et cette démonstration d'affection. J'avais le cœur débordant et encore plus en le sentant conclure en posant ses lèvres très tendrement sur les miennes.

Je regardais ensuite basculer radicalement dans une autre humeur. Je voyais son sourire s'élargir, je le regardais me porter subitement, m'asseoir sur ma table, s'installer entre mes cuisses et m'inonder de baisers bruyants frénétiques.

"Au secours ?", je criais en même temps que je riais de cette attaque inattendue.

"Je suis vraiment très heureux !"

"Oui et pourquoi ?"

"Parce que j'ai gagné la fille, après des semaines de dur labeur. Je viens de terrasser mon dernier adversaire. Ton dernier soupirant vient de battre en retraite", et je riais aux éclats face à son aveu parfaitement craquant. Je subissais encore ces nouveaux baisers dans mon cou très innocents et je n'en avais plus assez. Je voulais changer une nouvelle fois d'ambiance et je décidais donc de réveiller son merveilleux côté prédateur.

"Dernier soupirant...? Oh...c'est vrai...Je ne t'ai pas encore parlé de Pedro…", et je me mordais les lèvres de malice et de plaisir face à son grognement très animal.

"Tu m'obliges encore à te punir…", et je subissais comme prévu son changement d'humeur avec beaucoup de ravissement. Je me régalais de le voir me rapprocher de lui autoritairement, de sentir de nouveaux baisers, maintenant tout sauf innocents. Je frissonnais en sentant ses mains sous mon haut, en le sentant presser ma poitrine, pincer mes tétons et en sentant au même moment sa langue sur ma nuque. Oui, c'était beaucoup trop bon et je subissais docilement la suite et sa sanction très profonde avec beaucoup de plaisir.

J'atterrissais de nouveau dans mon lit ensuite après un moment sublime sur ma table à manger et j'y restais des heures avec lui à déjeuner, discuter, s'embrasser et se choyer. J'adorais ce moment mais il était interrompu brutalement par l'alarme de Harry.

"C'est l'heure d'y aller…", je me renfrognais rapidement mais je me réconfortais en lisant sur son visage la même contrariété.

"Je sens que le temps va tourner au ralenti cette semaine…"

"Vendredi alors ?", je répondais d'un hochement de tête. C'était en effet à moi d'aller à Paris cette fois. J'avais prévu d'y retourner initialement pour l'anniversaire de Théo et pour revoir ma famille mais j'y allais maintenant uniquement pour lui, c'était tout ce qui m'obsédait et me motivait désormais.

Je le regardais ensuite pendant qu'il allait de ma chambre à ma salle de bain pour se préparer. J'avais le cœur gros à l'idée de ne plus l'avoir avec moi et de devoir suspendre notre élan et nos moments en si bonne lancée. J'étais ensuite tirée de mes rêveries par un message de Charlie qui me perturbait et Harry le notait en passant devant moi.

"Quoi ?"

"Un message de Charlie. Il me félicite pour le spectacle et pour nous..."

"Et pourquoi tu as cet air contrarié ?"

"Parce que ça veut dire qu'il l'a découvert sur son téléphone ? J'aurai aimé qu'il l'apprenne de ma bouche de façon plus élégante ?", et je regardais Harry se soulager de ma réponse mais surtout rire de façon très moqueuse en déposant un baiser bref sur ma bouche en passant.

"C'est sûr, Charlie a été tellement élégant de son côté…Je t'interdis de culpabiliser", je souriais en retour car effectivement il réussissait à faire taire ce début de culpabilité en me rappelant à juste titre la façon dont Charlie m'avait mis devant le fait accompli pour Catherine.

"Touché..."

"Il t'écris juste pour ça ?"

"Non, il m'invite à dîner demain soir", et cette fois Harry ne riait plus. Il continuait de se préparer l'air de rien mais je lisais clairement qu'il se renfrognait. Le sujet Charlie passait beaucoup plus péniblement que celui de Ricardo visiblement alors j'essayais de faire preuve de tact et de compréhension pendant qu'il continuait de m'interroger.

"Pourquoi ?", j'hochais la tête en signe d'ignorance à sa question en gardant mon air le plus détaché pour ne pas le préoccuper.

"Peut-être mes affaires en cours au studio ? Je te le dirai demain", et je l'attirais à moi en tirant sur son pull pour évacuer le sujet à l'aide d'un nouveau baiser et j'y arrivais. Harry répondait avec beaucoup de passion voir beaucoup trop de passion. J'avais de nouveau très envie de lui et je subissais son terrible et prévisible rejet. J'étais chamboulée ensuite par le regard qu'il me rendait. Un regard particulièrement intense et bouleversant, le moment ne l'amusait pas du tout, je voyais qu'il se faisait violence pour me quitter et rentrer à Paris.