Chapitre 1 :

L'été de ses dix-sept ans. Au cours de ce moi de juillet, Harry deviendrait majeur. Car chez les sorciers la majorité était fixée à dix-sept ans. Cet évènement était des plus important pour le jeune garçon, car sa majorité signifiait qu'il n'aurait plus à passer aucun été chez les Dursley. Il ne remettrait plus les pieds dans cette famille qui, pendant seize années, s'était échiné à le faire souffrir. Cependant, sa joie ne faisait que ralentir les jours. Il avait convenu avec son meilleur ami, Ron, qu'il irait fêter son anniversaire au Terrier, avec toute la famille Weasley. Harry aimait cette famille plus que tout. Leur manie de prendre soin de lui, de l'aimer comme s'il était des leurs…Ils étaient la famille qu'il n'avait jamais eue.

Trois coups frappés violemment à sa porte le sortirent de ses pensées.

« -Harry, un type étrange demande à te voir ! Dépêche toi ! Je veux qu'il s'en aille rapidement, sinon tu seras…

-Je serais quoi ?

-Heu…Fais vite s'il te plait. »

Harry avait maintenant le droit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard, ce qu'il n'avait pas manqué de signaler à son oncle et à sa tante. Ces derniers n'osaient plus le maltraiter, ou lui parler comme à un moins que rien. Ce respect hypocrite qu'ils manifestaient à son égard lui rappelait celui qu'il leur inspirait, quand ils avaient appris que son parrain n'était autre que Sirius Black, un dangereux psychopathe. Du moins c'était ainsi qu'il était vu dans le monde des moldus. Il n'avait jamais été blanchi dans le monde des sorciers.

Cette pensée déchira le cœur de Harry. Son seul parent, qui l'avait toujours soutenu et aidé quand il en avait eu besoin, ne pouvait vivre en paix car on l'accusait d'avoir tué James et Lily Potter. Et pourtant, il y deux ans, Sirius avait donné sa vie pour Harry. Ce dernier espérait qu'au moins son nom aurait été blanchi, mais il n'en fut rien. Dans les mémoires, il restera à jamais un tueur fou.

« -Professeur Lupin ? Que faites-vous ici ?

-Bonjour Harry ! Je suis venu t'annoncer que Poudlard sera ouvert cette année. Ils ont nommé un nouveau directeur. Tout est allé très vite depuis la victoire sur les forces sombres.

-Un nouveau directeur ?...Je…Pardonnez-moi mais je ne puis imaginer Poudlard sans Dumbledore.

-Aucun de nous ne le peut, mais il faut laisser sa chance au nouveau directeur, tu risques d'être surpris ! Sur ce je vais aller rejoindre Tonks, elle doit avoir fini de préparer ses bagages, nous partons faire le tour du monde. Au revoir Harry ! »

Avant que le brun n'ait pu répondre à son ancien professeur, celui-ci avait déjà transplaner, provoquant la terreur des Dursley. Ne prêtant pas attention à leurs cris épouvantés, Harry regagna sa chambre. Il se souvenait. Il était là, quand Rogue avant achevé le plus grand directeur que Poudlard avait jamais connu. Il se souvenait du bruit que le cadavre de Dumbledore avait fait en s'écrasant sur le sol. Tombé d'une des plus hautes tours, il n'en restait qu'une bouillie putride. La douleur causée par la mort de Sirius était-elle aussi forte que celle qu'il avait ressentit à cet instant ? Il n'en doutait pas. Toutefois, la mort du directeur devait entraîner bien des choses : la fermeture de Poudlard, la victoire de Lord Voldemort, peut-être même la fin de la paix, dans les deux mondes…

Mais il n'en fut rien. Dumbledore avait dit un jour, qu'il serait toujours présent tant qu'il resterait quelqu'un qui lui serait fidèle. Et ils étaient plus que nombreux ses fidèles ! Sans doute était-ce l'énergie du désespoir, mais tous les sorciers s'étaient unis, sans exception, pour faire face aux mange-mort et au seigneur des ténèbres.

A nouveau, trois coups firent sortir Harry de sa torpeur. Mais cette fois, ils étaient frappés avec douceur, et non pas à la porte, mais à la fenêtre.

« -Hedwige ! »

Harry était heureux de revoir sa chouette. Il l'avait envoyée porter du courrier à nombre de ses amis, et elle était revenue avec une dizaine de lettres attachées à chaque patte. Le brun regarda les noms des expéditeurs, n'en ouvrant aucune. Enfin il tomba sur les trois lettres qu'il espérait. Elles étaient de Hermione, Hagrid et Ron.

Les deux premières se ressemblaient sensiblement. Ses deux amis lui souhaitaient de bonnes vacances et espérait le revoir bien vite à Poudlard. La troisième, de Ron, lui signalait qu'ils viendraient le chercher le surlendemain, à 15h précises. Une note en fin de lettre indiquait qu'ils viendraient par la poudre de cheminette. Harry repensa alors à l'épisode désastreux qui s'était produit il y a trois ans. Depuis ce jour, les Dursley avaient fait installé une véritable cheminée.

Harry alla annoncer la nouvelle à son oncle, qui en fut plus que réjouit, puis il remonta et s'endormit très vite.

Le surlendemain, à 15h, Harry était posté devant la cheminée avec ses bagages. Il alluma un feu et attendit. Son attente ne fut pas longue. Au bout de quelques minutes, les flammes devinrent vertes, et Fred et George en sortirent, suivis de Ron. Les jumeaux avaient incroyablement changés. Ils étaient devenus extrêmement séduisants, et Harry se surprit à se demander si Hermione avait jamais pensé ce qu'il pensait à leur sujet à cet instant.

Les deux frères se mirent chacun d'un côté de Harry en l'étreignirent si tendrement que le brun se sentit fondre.

« -Salut Harry ! Est-ce que ça va ? Tu es tout rouge.

-Oh heu…Salut Ron, ça va merci, je…

-T'inquiètes pas Harry, s'exclamèrent les jumeaux à l'unisson, on ne te violera jamais sans ton consentement ! »

Pendant que tous les quatre riaient aux éclats, le brun songea qu'ils l'avaient, son consentement.