ACTE II
Cersei avait épongé son intimité avec le papier toilette beaucoup trop rêche du lycée… Elle s'était lavée du mieux qu'elle avait pu, mais elle sentait encore la moiteur du sperme de Robert en elle. Mortifiée, et en proie à une colère sourde et dangereuse, elle s'était confectionné un tampon qu'elle avait porté dans son vagin jusqu'à la fin de la journée de cours, et qu'elle portait encore à la sortie des classes.
Jaime avait tout de suite su que quelque chose n'allait pas quand il l'avait rejoint à la sortie du lycée. Forcément. Il ne pouvait pas oublier d'être son jumeau juste une seule journée ?
Il l'avait harcelée de questions jusqu'à ce qu'ils arrivent devant le collège de Tyrion, et finalement elle avait accepté de lui expliquer : elle aurait de toute façon eu affaire à de grands yeux de chien battu jusqu'à ce qu'elle lui raconte tout. Ils avaient dit à Tyrion de faire de la balançoire pendant qu'ils parlaient, ce à quoi il avait répliqué "avez-vous au moins une idée de l'âge que j'ai ?" avant d'aller rejoindre Sansa Stark pour des activités plus de leur âge.
-Je vais le tuer ! s'exclama Jaime après que Cersei lui ai raconté sa mésaventure.
-Et voilà pourquoi je ne voulais pas te le dire… soupira Cersei. Tu crois que c'est très mature comme réaction ?
-Toujours plus mature que ce qu'il a osé te faire ! Je vais le démolir…
-Ned Stark n'attend que ça pour te faire exclure de l'équipe du lycée, et sans football pas de bourse universitaire, et ce n'est pas avec tes notes dans les autres matières que tu entreras dans une université un tant soit peu prestigieuse. Pense à Père…
L'ombre de Tywin Lannister plana un instant sur les jumeaux.
-Tu penses qu'ils couchent ensemble ? demanda Cersei, songeuse.
-Qui ?
-Robert et Ned.
-Je ne sais pas… s'ils le font, ils sont très discrets… mais honnêtement je ne crois pas, Stark est trop attaché à sa petite amie. Ils pavanent ensemble comme un couple de grues.
-Dommage… une petite sex tape ne fait de mal à personne, sourit Cersei.
Jaime hocha la tête.
-Mais… Tu sais que tu peux compter sur moi. Je ne te mettrais jamais dans une situation pareille, si tu as envie de…
-Je sais, le coupa Cersei, cinglante. Mais j'ai envie d'expérimenter. Tu devrais en faire autant. Tu n'apprécie pas, je ne sais pas... Brienne Tarth par exemple ? Ou n'importe laquelle des minettes qui te courent après à longueur de temps.
Jaime haussa les épaules. Il n'avait aucune envie d'aller voir ailleurs, lui.
-Non… Pourquoi je ferais ça ? On est nés ensemble, on a grandit ensemble, on se connait si bien que je ne vois pas comment je pourrais trouver mieux…
-Ce n'est pas une histoire de "trouver mieux", continua Cersei d'un ton pincé. Je veux dire… Je sais que personne ne me connaîtra jamais aussi bien que toi, ni ne m'aimera autant, mais…
-Oui ?
-Je ne sais pas. Peut-être que tu m'étouffe.
Elle lui envoya un petit sourire mais son air offusqué la fit carrément rire.
-Ce n'est pas drôle ! Tu me trouves étouffant ?
-Un peu…
-Je vais m'améliorer, dit Jaime très sérieusement.
Il se rapprocha d'elle plus qu'il n'était prudent en public, et repoussa une des mèches folles de son front.
-Je ferais tout ce qu'il m'est possible de faire pour te plaire. Comme ça tu n'auras plus jamais affaire à ce genre de brute épaisse.
-Je sais… murmura Cersei en le repoussant doucement. Vas chercher ma pilule du lendemain maintenant s'il te plait… Je veux rentrer à la maison et prendre un bain.
-Et… Je pourrais te tenir compagnie, dans ce bain ?
-Éventuellement, badina Cersei. Mais dépêche-toi.
Jaime fronça les sourcils.
-Ils commencent à me connaître dans les environs… je vais devoir aller à l'autre bout de la ville…
-Raison de plus pour te dépêcher !
Cersei tourna les talons pour rentrer à la maison, mais Jaime lui attrapa le poignet, et la força à le regarder.
-Demande à Tyrion de t'accompagner.
-Il est grand, il verra bien que nous sommes partis.
-S'il te plait…
Jaime tenta sa bouille de chiot, mais Cersei était plus exaspérée qu'autre chose.
-Je vais le faire ! Vas chercher ma pilule maintenant !
Jaime la laissa partir en la gratifiant d'un sourire éclatant presque insupportable. Cersei soupira. Elle ne comprenait pas l'affection que son jumeau portait à leur frère difforme qui avait précipité leur mère dans la tombe. Une septicémie mal soignée… Elle se dirigea néanmoins comme promis vers Tyrion.
-Tu me raccompagne ?
-Tout de suite ! s'exclama le petit bout d'homme en ramassant son cartable.
Sansa eut l'air peinée mais Tyrion lui donna une feuille en papier pliée en quatre.
-Ne la lis que lorsque tu seras seule.
La jeune rousse s'empressa de la glisser contre son cœur et sourit timidement.
Cersei avait déjà commencé à marcher sans attendre de réponse, et Tyrion remonta à sa hauteur. La jeune fille ne marchait pas très vite car le papier toilette plié à l'intérieur d'elle la pinçait à chaque pas qu'elle faisait. Robert Baratheon allait le lui payer très cher… Quant à Tyrion, il pensait que sa grande sœur ralentissait son pas pour l'attendre et éviter de le faire trotter comme à son exécrable habitude, et il était aux anges.
