Saga : Au-delà de toute espérance
Titre : Au sirop et coulis de chocolat (saison 2)
Auteur : Sephy
Base : Gundam Wing
Genre : Romance (il paraît) / AU / CO (no comment please)
Couple : 1+2
Disclaimer : les personnages de GW ne m'appartiennent pas, mais les autres, vi. Je me réserve aussi le droit de m'approprier leur personnalité.
Les paroles en italiques centrées sont les paroles de la chanson d'Heero mais aussi ma propriété exclusive ! Qu'une seule personne ose y toucher sans mon accord et je lui lance un shinigami aux trousses !
Notes de l'auteur :
Homophobes s'abstenir. Quoi ? Il est trop tard pour prévenir ? Bah… tant pis…
« … » : Pensées des personnages
ATTENTION !
Pas de réponses aux reviews dans ce chapitres
(désolée, je les rajouterais dans le prochain...)
Au-delà de toute espérance
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Au sirop et coulis
de chocolat
« Si tout ceci n'est qu'un rêve,
Alors faites que, dans ce rêve, je reste à jamais… »
Espérance 22
Blotti dans les bras de Wufei, toute mon attention était portée sur cette divine silhouette que je pouvais observer à loisir à travers l'écran plat de la télévision.
Heero Yui…
Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour ne pouvoir ne serait-ce que l'apercevoir, lui parler ou encore l'effleurer…
Le ton de sa voix grave, mais au son des plus mélodieux, a le don de me transporter dans un monde où plus rien d'autre que lui n'existe, un espace sans souffrance, sans tracas aussi.
Un univers n'existant que pour et à travers lui…
Lui dont les chansons m'ont permis de m'en sortir jusqu'ici, m'ont permis de rester un tant soit peu moi-même, malgré toutes les épreuves qui ont traversé ma vie de manière inattendue et fulgurante…
« Oh toi mon Ange, mon Obscurité,
Toi vers qui se dirigent mes pensées
Dis-moi à quoi me sert encore d'exister
Si tu n'es pas à mes côtés »
Combien de fois n'ai-je pas fredonné ce couplet, seul dans cette chambre noire, m'accrochant désespéremment à la vie alors qu'elle tentait de s'échapper de mon être…
A cette époque, je voulais mourir, disparaître de la surface de la terre à jamais, tellement j'avais honte de ce que j'étais devenu, de ce qu'on m'avait obligé à être.
Oui, je voulais mourir…
Mourir pour pouvoir oublier cette peine, cette douleur qui habitait mon âme et chaque parcelle de mon corps et qui l'habite toujours en ce moment…
La peur de voir un nouveau jour se lever, de devoir, une nouvelle fois, contempler dans le miroir cet être abject que j'étais devenu en si peu de temps…
Je me haïssais…
Pour être devenu ce que j'étais, pour ne pas oser me révolter ou encore en parler…
Pour ne pas avoir pu proférer ces simples paroles…
« Papa, je veux rentrer… »
Des mots si simples que je ne pouvais prononcer de peur que l'on me regarde comme un paria, que l'on me juge pour ce que j'avais fait, ce que j'avais commis.
C'est pourquoi je suis resté si longtemps là-bas, me détestant chaque jour davantage, n'attendant que la noirceur de la nuit pour pouvoir laisser libre cours à mes larmes.
« Un Maxwell ne peut se montrer faible… »
Surtout lorsqu'il est responsable de ce qu'il lui arrive, comme ce fut mon cas. Son seul salut est dans le silence.
« Un Maxwell ne pleure pas… »
Du moins pas ouvertement…
Alors je me cache…
Aussi longtemps que je me souvienne, je me suis toujours caché pour pleurer. Me repliant totalement sur moi-même et m'interrogeant sur mes erreurs, sur mes péchés…
« Je marche seul vers l'infini,
On ne peut plus conscient de ton absence.
Tu ne brilles plus que dans mes nuits,
Toi, l'Ange de la Déchéance… »
Déchu, maudit, dégoûtant, répugnant et n'ayant pas le droit de vivre…
Voilà ce que je ressentais à cette époque…
Chaque matin lorsque je me levais, j'évitais de me regarder dans la glace, me débarbouillant rapidement avant de préparer le petit déjeuner et d'attendre gentiment dans un coin que l'on ait besoin de moi.
Si j'étais suffisamment sage, Rei me permettait d'écouter un peu de musique sinon, je devais attendre qu'il fasse nuit…
Qu' « il » soit parti et que tout soit fini… jusqu'au lendemain…
Avant que tout ne recommence, que je me déteste encore un peu plus…
Que je ne tente encore de quitter ce monde en me coupant les veines, en avalant des médicaments ou en utilisant l'arme qui se trouvait dans le tiroir de la chambre.
Chose que je n'ai jamais réussie jusqu'à ce jour…
Pourtant ce n'était pas comme si je manquais cruellement de volonté, que du contraire !
Je voulais vraiment disparaître…
Vraiment….
Et c'est à ce moment qu'il est réellement apparu dans ma vie…
« Mes Ténèbres, mon Péché,
Toi, âme sombre, qui t'apprête à t'envoler
Entends le son de ma voix
Ecoute ce que j'ai à te dire, juste cette fois »
Ce jour-là, la « petite visite quotidienne » s'était assez mal passée, me laissant trois côtes cassées et de nombreux hématomes sur l'ensemble de mon corps fragilisé par le régime quotidien que je m'imposais.
Pour cette raison, j'avais eu le droit de rester dans sa chambre. C'est d'ailleurs là qu'il est venu me trouver…
Arborant son air énigmatique, il est venu s'asseoir tout près de moi et m'a tendu une enveloppe avant de me caresser tendrement les cheveux un court instant et de quitter la pièce en m'enfermant à double tour.
Un instant que je n'oublierai jamais…
Il n'y avait pas de nom d'expéditeur dessus, juste un simple cachet que je ne connaissais pas et auquel je n'avais prêté aucune attention sur le moment, trop curieux d'en connaître le contenu.
D'habitude, Rei ouvrait toujours mon courrier. Pourtant, cette fois-ci, il ne l'avait pas fait. Je n'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs…
Mais il est trop tard pour l'interroger de toute façon. De là où il se trouve aujourd'hui, il ne pourrait me répondre…
Mes mains étant engourdies, j'avais eu beaucoup de mal à ouvrir cette lettre inattendue mais la surprise n'en fut que plus belle, je crois.
Je me souviens avoir passé mes doigts sur les contours de son visage qui semblait ne sourire que pour moi ; cherchant à m'imprégner du moindre de ses traits comme si j'avais eu peur que sa photo ne disparaisse brusquement.
Je ne voulais y croire….
Non, je ne parvenais pas à y croire…
Heero…
Heero Yui, la personne que j'admirais le plus au monde, venait de m'écrire à moi, Duo Maxwell, un pauvre adolescent qui était en train de gâcher son existence de la façon la plus minable que se soit !
J'avais beau me dire que les garçons, ça ne pleurait pas, les larmes ne voulaient cesser de couler le long de mes joues.
Heero…
Sans ta réponse, que serais-je devenu, où serais-je aujourd'hui ?
As-tu conscience de l'importance que tu as pris à mes yeux ?
Sans toi…
Sans toi…
Je me souviens avoir été totalement incapable de lire la lettre qui l'accompagnait. C'était Rei qui avait dû le faire à ma place ; me laissant pleurer contre son épaule pour la première et dernière fois…
Un garçon, ça ne pleure pas…
C'est ce qu'il m'avait enseigné et, pourtant, ce jour-là, il ne m'en tint pas rigueur. Se contentant de prononcer, tel un murmure, ces lignes qui m'étaient adressées et dont je me souviens encore aujourd'hui.
Elles disaient…
« Tenshi,
J'espère que cette réponse n'arrivera pas trop tard et que, malgré toute la souffrance que cela doit impliquer, tu fasses toujours parti de ce monde. Si tel n'était pas le cas et que cette lettre devait m'être retournée, je ne pense pas que je puisse continuer à chanter.
Cela peut te paraître égoïste, surtout au vu du traitement quotidien que tu dois endurer chaque jour, seulement je pense qu'il serait tout à fait immoral pour moi de faire comme si de rien n'était et de continuer ma carrière alors que je n'aurais pu empêcher un être cher de commettre un tel acte. Car, à mes yeux, tu es plus que ce « premier fan » ; tu es cette personne qui, à travers de simples mots, parvient à me redonner du courage à chaque fois que je perds espoir, que je crois que tout est terminé.
Je ne t'écris pas cela pour que tu te sentes coupable de quoique ce soit ou que tu aies encore plus de remords sur la conscience qu'en ce moment mais juste pour que te dire que, si tu te sens incapable de vivre pour toi, alors, je t'en prie, fais-le pour ceux qui croient en toi.
Plus que quiconque, je veux croire en toi, Duo. Croire en ce garçon sensible et délicat qui prend la peine de m'écrire tout les mois. Croire que, même si la vie est difficile, elle vaut la peine d'être vécue… Croire, qu'un jour, on pourra se rencontrer et rigoler ensemble de nos actes stupides et de tout ce temps perdu…
Je veux croire en toi, Duo… Alors vis ! Vis pour que nos efforts respectifs ne soient pas inutiles mais surtout…
Vis pour moi…
Heero »
Vivre pour lui…
Une requête que beaucoup jugeraient égoïste et, peut-être est-ce le cas. Seulement, pour moi, c'est ce qui m'a permis d'aller de l'avant, de croire que, moi aussi, je possédais un futur, tout aussi pénible qu'il pouvait être, j'en avais un !
Vivre pour quelqu'un…
C'était la première fois que l'on me demandait cela. C'était la première fois qu'une personne me jugeait assez bonne à ces yeux pour prononcer de telles paroles.
Vivre pour Heero…
Cela…
Cela, je pouvais le faire !
D'ailleurs, ne le fais-je pas toujours à l'heure actuelle ?
Heero…
Mon idole, mon étoile, ma lumière…
Tu occupes l'ensemble de mes pensées depuis près de deux ans et demi à présent et, quoique puisse en penser mes amis et ma famille, les sentiments que je ressens pour toi sont bien plus que de la simple adoration.
Je t'aime…
Peut-être de manière un peu trop possessive, un peu trop innocente aussi. Mais les émotions que je ressens sont néanmoins sincères et profondes.
Je ne rêve que de ce moment où l'on pourra finalement se rencontrer, se parler, se sourire aussi…
Tu me l'as promis, tu t'en rappelles ?
Comment aurais-tu pu l'oublier vu le mal que tu t'es donné pour organiser ce concert ici, dans cette petite principauté.
D'ailleurs je me demande si quelqu'un n'a pas trouvé cela étrange dans ton entourage. Après tout qui aurait l'idée de débuter une tournée dans un endroit pareil, hein ?
Concentrant mon attention sur le petit écran, je vois ce journaliste s'approcher devant toi en prononçant ces paroles, cette chanson que tu avais écrite pour moi.
Je vois à la mine surprise qu'affichent les autres personnes présentes qu'aucune n'avait envisagé cette hypothèse.
Intérieurement, cela me fait sourire.
Ce Yamato a vraiment dû passer de longues heures à étudier tes chansons pour pouvoir en arriver à une telle conclusion, tu ne le penses pas ?
J'espère seulement que cela ne te causera pas d'ennuis à l'avenir. Je ne voudrais pas susciter de problèmes, tu sais.
Je sens Wufei resserrer son étreinte autour de ma taille. Il a vraiment peur que je ne passe à travers l'écran ou quoi ?
Remarque, à sa place, je serais comme lui…
Qu'il ne relâche que trente secondes son attention et hop ! Je m'envolerais tout droit vers l'écran plasma et à moi MON Heero ! hé hé….
Ne me regardez pas comme ça avec des regards horrifiés, je ne suis qu'un pauvre adolescent rempli d'hormones, moi !
Bon…
J'exagère peut-être un peu…
L'ancien Duo cherchant toutes les trente secondes à se jeter par la fenêtre a disparu par une belle matinée d'hiver il y a deux ans, cédant momentanément sa place à une mystérieuse inconnue qui a fait les choux gras de toute la presse européenne spécialisée ou non.
Une idée absurde de papa, of course !
Seul un Maxwell peut avoir une idée aussi osée que celle-là.
D'ailleurs, quand j'y repense, il n'a vraiment pas manqué de culot sur ce coup. Comment a-t-il pu m'obliger à porter des vêtements aussi féminins pendant toute une journée !
Maman a manqué de l'assassiner lorsqu'elle a vu les clichés que l'on avait pris. Elle d'habitude si calme et si posée…
Il a fallu que je porte une nouvelle fois ces vêtements totalement ridicules pour qu'elle accepte de nous croire…
Je lui dois beaucoup à mon Daddy.
C'est un peu à cause de moi qu'il a pris sa retraite et s'est lancé dans la publicité, même si cela, il ne me l'avouera jamais.
Ce qu'il peut être têtu des fois ! Un peu comme moi, je suppose….
Wuffy m'a dit qu'il se sentait responsable de ce qui m'était arrivé et ne parvenait pas à se pardonner de ne rien avoir remarqué. Faut dire que je suis assez bon comédien lorsque je m'y mets et l'inquiéter était bien la dernière chose que je voulais à l'époque.
Aujourd'hui, c'est un peu différent. J'ai Feifei et Solo à mes côtés et Heero dans mon cœur…
Vous ai-je déjà dit à quel point je trouvais ce type fabuleux, divinement beau et sexy ?
Oui ?
Ah… désolé….
C'est juste que…
Jin : Duo ?
Réagissant automatiquement à l'appel de mon nom, je remarque que l'émission a dû se terminer depuis un moment déjà et que tout les regards se sont fixés sur moi.
Visiblement, je m'étais une nouvelle fois perdu sur mon petit nuage. A croire qu'il y a des mauvaises manies que l'on ne perd pas facilement !
Contrairement à d'habitude, le regard de mon père est des plus sérieux. Un peu comme l'était celui de Rei lorsqu'il avait à m'annoncer quelque chose de très important.
Je n'ai jamais aimé ce genre de regards…
Jin : il y a une personne qui aimerait te parler…
Duo : … ?
Solo : the phone ! Stupid Kitty !
Duo : I'm not a cat !
Solo : yeah… yeah… hurry up !
Le téléphone ?
Qui aurait la stupide idée de vouloir m'appeler ?
Treize ?
J'en doute fort. Ce n'est absolument pas son genre et papa n'aurait pas eu ce genre de réaction. Dans ce cas qui d'autre ?
A part Wufei et Solo, je ne fréquente guère de monde, pour ne pas dire quasiment personne…
Bah, je suppose que si je vais vers cet engin de la mort que le commun des mortels s'entête à baptiser téléphone, j'aurais la réponse, non ?
Avec souplesse et agilité – je suis quand même premier de classe en gym – je m'échappe des bras de mon Feifei d'amour – Rohhhh heureusement qu'il ne m'entend pas penser ! Je me serais déjà fait embrocher – tirant la langue au passage à mon très cher frère avant de prendre le combiné et de débiter ma phrase fétiche d'une traite.
Duo : Mochi, mochi ! Duo Maxwell speaking ! I run, hide but never lie !
Et pas un seul mot de français dans tout cela…
Bah, si la personne à l'autre bout ne comprend pas ce que je raconte, elle peut toujours raccrocher, rien ne l'oblige à me parler après tout !
Dire que je faisais un si joli rêve – oui, je rêve en étant éveillé, ça vous pose un problème ! – dans lequel mon idole me disait…
Hello… Tenshi…
Hein ?
Qu'est-ce que….
Stop, Duo, ne tire pas de conclusion hâtive, tu dois encore être dans ton rêve et, bientôt, Wufei te secouera comme un prunier en te demandant de dégager de ses genoux car il voudrait se lever pour prendre le thé, pas vrai ?
…
Pas vrai ?
Et m…… ! J'arrive même pas à me convaincre moi-même !
Et si j'essaie de me pincer, vous croyez que ça va marcher ?
Woé bon, ça risque de faire mal…
Respire, Duo…
Respire…
Et lance-toi….
Duo : Hee…ro ?
Rahhhhh ! Mais qu'est ce que je raconte moi ?
Comme si Mon Heero d'amour à moi allait me téléphoner, hein ?
…
Dad ! Help !
I'm going crazy !
Je veux pas que l'on m'interne ! Please !
Heero : je te dérange pas, j'espère…
Argeuh ?
STOOOPPPPPPPPPPPPP !
Il n'a pas démenti ? Oo
Ça voudrait dire que….
…
…
Naaaaaaaaaaaaaaaaaaannnnnn !
…
…
Duo : Euh… vi… nan, je…
Je fais quoi ?
Je fais quoi ?
Argggg ! mes neurones sont littéralement en train de flamber ! mais où est passé daddy, hein ? il est pas censé m'aider dans ces cas-là ?
Papa, je fais quoi, please !
J'ai l'amour de ma vie au téléphone et…
Duo : oh ! my God !
Mais pourquoi je me mets à pleurer ?
Je devrais être heureux, non ?
Ce n'est pas un rêve, non ?
Non ?
Parce que si tel était le cas….
Duo : …si c'est un rêve…
Si tel était le cas alors…
Heero : « Faites que, dans ce rêve, je reste à jamais… »
My God !
Je ne rêve pas !
Je ne rêve pas !
Heero : Je suis heureux de pouvoir enfin entendre ta voix, Tenshi…
Duo : moi aussi…
Moi aussi, Mon Etoile, Ma Lumière…
Moi aussi…
« Boys don't cry…. »
C'est ce que Rei m'a toujours dit, c'est un précepte que j'ai toujours suivi…
Mais pour toi…
Pour toi, je suis prêt à tout oublier et à essayer de tout recommencer…
Pour toi…
Duo : je peux parler un peu avec toi ?
Bien sûr, ça prendra un peu de temps et ça risque d'être assez difficile.
Seulement, avec toi à mes côtés…
Heero : à ton avis ?
Avec toi à mes côtés….
Je sais que je pourrais y arriver…
A Suivre
