3) Sheppard est furieux
Le major Sheppard arpentait à grands pas furieux les couloirs de la cité endormie, maudissant une fois de plus le docteur McKay. Tout cela était de la faute du scientifique. Et si un jour il reprenait son apparence normale, plus jamais il n'accepterait d'initialiser le moindre objet. Mieux : il ne s'approcherait plus d'aucun objet ancien, donc suspect, à moins de cinq mètres.
Le docteur Beckett avait fait tous les examens possibles et imaginables, et Dieu sait que Carson avait de l'imagination dès qu'il s'agissait d'examens, mais cela n'avait rien donné. Personne n'y comprenait rien. Sheppard frissonna en se remémorant Beckett cherchant ses veines à tâtons afin d'effectuer les prises de sang.
Le major avait été surpris de voir le sang s'écouler rouge dans la seringue. Il était persuadé qu'il serait transparent. Mais non. Son épiderme offrait un bouclier d'invisibilité à son corps. C'était tout.
Et maintenant il était là, nu, à déambuler sur Atlantis. Nu parce que la première erreur avait été d'enlever les vêtements qu'il portait au moment de l'incident. A l'infirmerie il s'était naturellement déshabillé, obéissant à l'injonction du docteur Beckett mais ses vêtements à peine ôtés, avaient repris un aspect visible. Un mystère de plus.
Quand à la fin des examens il s'était tout de même rhabillé, Carson l'avait regardé d'un air bizarre et , à peine avait-il fait trois pas hors de l'infirmerie qu'une laborantine qui passait justement par là avait poussé un hurlement d'épouvante en s'enfuyant à toute jambes.
Le docteur Weir avait immédiatement convoqué Carson, McKay, Zelenka, Teyla et le lieutenant Ford pour une réunion d'urgence afin de discuter de la situation. Elle s'adressa tout d'abord aux deux scientifiques :
-Alors, messieurs, où en êtes-vous de vos recherches sur ce mystérieux objet ?
Pour une fois, McKay resta muet et ce fut Zelenka qui répondit.
-Nous sommes dessus mais pour l'instant nous n'avons rien trouvé de nouveau. Soyez assurée que le docteur McKay et moi-même faisons tout ce que nous pouvons pour trouver une solution au…euh… au problème du major Sheppard.
Rodney sentit une pression sur son épaule et un voix lui parla à l'oreille :
-Et bien, McKay, vous n'avez rien à dire, c'est nouveau ça !
Le scientifique fit un bond.
-Major, vous m'avez fait une de ces peurs, ne recommencez jamais ça !
-Que je ne recommence jamais ça, McKay, après ce que vous m'avez fait, vous !
-Major, calmez-vous et restez assis s'il vous plait. Continuons , docteur Beckett ?
Mais Carson n'avait rien de nouveau à ajouter. Les examens étaient revenus normaux. Le major Sheppard était en bonne santé et rien ne clochait si ce n'était bien sûr son invisibilité.
Teyla suggéra de garder une discrétion absolue sur l'état du major. Moins de monde serait au courant, mieux ça vaudrait. Avec le lieutenant Ford elle avait eut assez de peine à calmer la laborantine que John avait croisé. Ils lui avait expliqué la situation et elle avait promis de garder le secret. Il était évident que si la nouvelle se répandait, le doute sur la présence où non du major Sheppard à tel où tel endroit ne pouvait que compliquer la situation.
Seul Ford avait essayé de lui remonter le moral en lui présentant le bon coté des choses et il lui avait même suggéré diverses façons de profiter de la situation. Cela allait de la visite au vestiaire des femmes après les entraînements au vol des barres de chocolat de McKay en passant par quelques petits tourments infligés à Bates et Kavannagh. Mais rien de tout cela n'intéressait le major. Il ne voulait qu'une chose, c'était reprendre son apparence normale.
Il se dirigea vers le laboratoire espérant malgré l'heure tardive y trouver les deux scientifiques en plein travail. Il ne fut pas déçu. Il entra sans frapper et donna une petite tape sur l'épaule de McKay.
-Ahhhh ! C'est encore vous major ! Je vous ai déjà demandé de ne pas recommencer ça. Arriver à l'improviste dans le dos des gens comme vous le faites, c'est des coups à me donner une crise cardiaque !
-Je venais seulement voir où vous en étiez, Rodney. Docteur Zelenka ?
-Le docteur McKay était justement en train de travailler sur votre problème, major Sheppard.
-Euh, oui, justement, j'étais en train de rentrer dans l'ordinateur de nouvelles données concernant l'objet que vous avez initialisé. D'ailleurs, si vous pouviez me laisser travailler. Ca me rend un peu nerveux de vous savoir peut-être derrière mon dos.
-Bon, ça va, je vous laisse travailler. Bonsoir messieurs.
La porte se referma et Rodney poussa un soupir de soulagement.
-Merci, Radeck, vous venez de me sauver. Si le major Sheppard s'était douté que je travaillais sur la réparation d'un E2PZ au lieu de m'occuper de son cas, j'étais cuit. Ahhhhhh !
Une main invisible venait de saisir le scientifique par le col et le traîna hors du laboratoire, dans le couloir. Le major se pressa contre lui et Rodney pouvait sentir sa chaleur. Il essaya de se dégager mais fut troublé quand ses mains rencontrèrent la peau nue du major. Il ne savait pas par quel bout le prendre (1) pour se défendre. Finalement il cessa de résister.
-Ecoutez moi bien, McKay, vociféra le major d'un ton furieux. A partir de maintenant, je ne vous quitte plus d'une semelle. Vous allez vous occuper de moi et de moi seul. Vous avez bien compris ? continua t-il en resserrant son étreinte.
-Ca va, j'ai compris major, haleta le scientifique tout rouge et au bord de l'asphyxie. Maintenant lâchez-moi parce que si vous continuez comme ça, je ne vais plus servir à grand chose, vous m'étouffez là…
-C'est bon reprit le major en le relâchant. Alors, vous avez compris ? A partir de maintenant vous ne pensez plus qu'à moi.
1) Non.
