7) Jeux
Le major Sheppard suivit du regard les silhouettes de Ford et Teyla qui s'éloignaient en discutant joyeusement. Ils s'entendaient bien et à eux deux formaient une excellente équipe. Ils étaient complémentaires sur plusieurs points. L'esprit de réflexion de Teyla et sa sagesse compensaient souvent l'impétuosité du lieutenant. Ford était quelqu'un de spontané. Teyla était plus réfléchie.
Les silhouettes rapetissèrent au loin et le major reporta son attention sur McKay. Assis à même le sol celui-ci préparait un sac léger avec tout le matériel nécessaire. John s'accroupit pour observer : De l'eau, une trousse de secours, une couverture de survie etc.…Ca allait, Rodney se débrouillait plutôt bien. Ce dernier referma le sac et le mis sur son dos.
-Je peux le porter si vous voulez, McKay.
-Ca ira major, je ne suis pas une petite nature malgré ce que vous semblez penser.
Sheppard sourit. Il verrouilla le jumper, accrocha la radio à sa ceinture et donna le signal du départ.
Ils marchèrent un moment en silence, observant ce nouveau monde qui les entourait.
Un animal déboucha brusquement des fourrés et traversa la clairière en bonds gracieux. Un petit la suivait, plus timide et moins assuré sur ses pattes.
Les deux hommes s'arrêtèrent pour les admirer, fascinés par la grâce et l'élégance des cervidés. John trouvait qu'ils s'apparentaient plutôt à des chevreuils, ne serait-ce leur cou plus allongé et les étranges bois qu'ils portaient sur leur tête et qui descendaient le long de la colonne vertébrale, formant une carapace dentelée sur leur dos.
Les animaux disparurent dans la forêt et le moment d'enchantement s'enfuit avec eux.
Le scientifique se remit en marche, toujours silencieux.
-McKay ?
Pas de réponse.
-Rodney !
Ce dernier s'arrêta finalement, hésitant.
-Rodney, on ne peut pas continuer comme ça, vous le savez très bien. Il faut qu'on parle de ce qui s'est passé.
-Il ne s'est rien passé, major.
-Rodney ! s'écria le militaire excédé. Mais vous êtes une vraie bourrique quand vous vous y mettez !
Le scientifique pinça les lèvres et regarda le bout de ses chaussures.
-Non mais j'y crois pas. Vous allez pas bouder quand même ! Mais que faut-il que je fasse ? Tenez, je m'excuse. Rodney, je vous demande pardon pour vous avoir embrassé tout à l'heure. Ca va, ça ?
Le scientifique ne pu s'empêcher de sourire. Le major se détendit. OK, Rodney se dégelait. Ce n'était pas trop tôt. Et bien, celui là quand il boudait, c'était quelque chose !
-Ca va major, n'en parlons plus. Oublions ce qui s'est passé.
Ils se remirent en route . La discussion un peu empruntée au début, les deux hommes devant faire des efforts pour communiquer, devint plus naturelle.
Ils étaient réconciliés.
Il faisait de plus en plus chaud et Rodney fut ravi quand ils arrivèrent au bord d'un petit étang. Ils décidèrent de faire une pause. Le scientifique se déchaussa et mit ses pieds dans l'eau avec un soupir de soulagement. Il se sentait bien. Le major s'assit auprès de lui et fouilla dans le sac à la recherche de l'eau.
-Rodneyyyy ! Le major Sheppard retira vivement sa main du sac. Elle était pleine de chocolat fondu. C'est pas vrai, Rodney, vous avez emporté du chocolat par cette chaleur, vous auriez pu le laisser dans le jumper ! Il agita sa main devant le scientifique pour bien lui montrer de quoi ce dernier était coupable. Mais Rodney était Rodney, fou de chocolat. Il ne pu résister à cette gourmandise qui s'agitait sous ses yeux. Il attrapa la main du major et se mis à lécher le chocolat.
-Hum, c'est boooon !
-Rodney ! s'écria le major stupéfait. Mais ses doigts dans la bouche de Rodneyprovoquaient desrépercutions au niveau de son bas ventre. Il commençait à avoir une érection. Commençait ? En fait il bandait tellement qu'il n'allait bientôt plus pouvoir se retenir. Décidemment Rodney exagérait. Il n'était tout de même pas innocent à ce point ? Ou bien il le faisait exprès, surtout après ce qui s'était passé ! A quel jeu Rodney jouait-il ?
Il retira subitement ses doigts.
-Rodney, qu'est-ce que vous croyez être en train de faire ! s'écria t'il.
Le scientifique devint cramoisi.
-Oh pardon, major, j'ai pas pu résister, dit-il d'une petite voix. Excusez-moi.
-Euh bon, c'est rien, il fait chaud, je vais me baigner un petit coup, ça vous dit ?
Rodney hésita. Il commençait à réaliser qu'il était peut être allé un peu loin et se demandait si le major trouvait qu'il avait eut une attitude déplacée. Il essaya de se faire pardonner et acquiesça.
-Ca c'est une excellente idée major !s'écria t'il d'un ton qu'il voulait enthousiaste.
Il vit les vêtements du major tomber sur l'herbe et se déshabilla à son tour avec réticence, gardant son caleçon.
Il entra lentement dans l'eau. La différence de température entre l'air et l'eau le fit frissonner mais il s'obligea à s'immerger complètement. Il se sentit mieux. Il espérait qu'il n'avait pas exagéré avec le major. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de faire ça ? Maintenant il avait honte.
Sheppard s'approcha de lui.
-Rodney, ça va ?
-Oui major. Le scientifique prit son courage à deux mains :
-Major, pour ce qui s'est passé tout à l'heure, je ne sais pas ce qui m'a pris. J'espère que vous ne m'en voulez pas trop. Vraiment, excusez-moi.
John sourit. Il fallait laisser du temps à Rodney, être patient. Et alors il finirait bien par accepter…
-On n'en parle plus. Maintenant je connais votre point faible : Vous feriez n'importe quoi pour du chocolat le taquina t'il. Rodney rougit de nouveau mais ne répliqua pas, trop heureux de s'en sortir à si bon compte. Il sentit une main de John se poser sur sa nuque et l'autre sur son front, exerçant une douce pression pour le forcer à s'allonger sur l'eau.
-Laissez vous aller, Rodney, détendez-vous et fermez les yeux.
Le scientifique se relâcha complètement, faisant confiance au major. Il flottait entre deux eaux et se sentait comme dans un cocon pendant que John le promenait autour de l'étang. C'était une sensation merveilleuse et Rodney qui n'était pas toujours bien dans son corps se sentait pour une fois en harmonie avec celui-ci.
Puis il voulut rendre la pareille au major et celui-ci se laissa faire. Rodney trouvait que c'était bizarre de toucher John sans le voir. Il se demanda si celui-ci avait les yeux ouverts, s'il le regardait. En tout cas, il s'était rarement sentit aussi heureux et détendu. C'était un instant de pur bonheur. Il sourit et John qui avait les yeux rivés sur lui sourit aussi.
