Raisonnable
En veine de Fruits Basket, donc, song-fic. Pour cette fois, je vous dis de qui je parle : Shigure et Mayuko (un shot sans mon pervers adoré en serait-il un ?). La chanson est de Jean-Louis Aubert : Voilà, c'est fini. Les persos sont à Nataya-sensei (sniff). Garantie sans spoil par rapport à la publication française
Bonne lecture.
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi sortait-elle avec ce type ? Sortir était d'ailleurs un bien grand mot. Ils dînaient à deux mais pas ensemble. C'est fou ça. Même un parfait étranger aurait été plus prévenant, plus attentionné. Bien sûr, il l'écoutait mais elle n'arrivait pas à savoir ce qu'il pensait jamais. Et c'était énervant. Parfois, elle aurait voulu l'étrangler ou au moins hurler sur lui mais ça ne servait à rien. Ce qui la ramenait à sa question initiale : Pourquoi ?
Pour meubler sa solitude ? Parce que le type qu'elle aimait était amoureux de sa meilleure amie et qu'ils formaient un superbe couple ? ça, OK, mais lui, si visiblement imperméable à tout, et surtout à ses sentiments à elle, pourquoi sortait-il avec elle ? Elle avait beau chercher, à part peut-être, lui aussi, pour meubler sa solitude, elle ne voyait pas. Et encore, même ça ce n'était pas certain, il avait parfois l'air de ne pas tenir compte de sa présence.
Voilà,
c'est fini
On a tant ressassé les mêmes théories
On
a tellement tiré chacun de nôtre côté
Que
voilà c'est fini
Shigure souriait en la voyant enrager. Elle avait l'air furieuse, pourtant il avait à peine 25 minutes de retard, c'était même exceptionnel, qu'elle soit déjà là (nda : ils ont des problèmes d'horaire) ! Il était certain qu'elle était encore en train de se demander pourquoi est-ce qu'ils étaient ensemble. Elle n'allait pas deviner et même si elle se décidait, à un moment donné, à poser la question, il ne lui répondrait pas, en tout cas pas la vérité. Comme s'il était capable de la dire, la vérité ! Tout ce qu'il pouvait dire c'était que, sur le coup, ça paraissait être une excellente idée.
Maintenant, il allait pouvoir entrer dans le restaurant et dîner en compagnie de Mayuko. Elle était jolie cette fille, et si facile à manipuler et, surtout, désespérément amoureuse d'un autre. Il la taquinait parfois sur le sujet. Elle rougissait mas ne niait pas, elle aurait eu du mal, il n'y avait qu'Hatori et Kana pour ne pas voir combien elle aimait le médecin. Elle sortait avec lui juste pour oublier qu'elle en aimait un autre, tout comme lui.
Trouve
un autre rocher petite huître perlée
Ne laisse pas
trop couler de temps sous ton p'tit nez
Car c'est fini...c'est
fini
Elle le vit arriver, souriant. Elle se demanda si un jour elle comprendrait ce sourire. Il était insaisissable, une méduse au pire, une vague au mieux. Elle ne l'avait que rarement vu sérieux et, de toutes manières, même quand il n'était pas sur ses lèvres, il persistait au fond de ses yeux. Il se pencha, lui fit une bise rapide et s'installa en face d'elle. En face, pas à côté, il s'avait garder ses distances en toutes circonstances. Et jamais, jamais, il ne se serait approché assez pour qu'elle l'enlace.
Il entra et la rejoignit. Un baiser rapide et il s'installa. Une seconde il lui sembla qu'elle voulait dire quelque chose mais elle se ravisa et le fixa. Sa colère était tombée ou alors, plus certainement, elle avait renoncé. Il appréciait Mayu et ses colères, sa spontanéité. Mais il se garderait bien de lui avouer, tout comme il faisait très attention à ce qu'elle ne tombe pas amoureuse de lui, elle risquait de se faire mal.
Voilà,
c'est fini
On va pas s'dire au revoir comme sur le quai d'une
gare
J'te dis seulement bonjours et fais gaffe à
l'amour
Voilà, c'est fini
Pour l'instant, Shi-chan voulait simplement essayer de la guérir d'Hatori, et rassurer ce dernier, en quelque sorte. Avec un peu de chance, il arriverait à lui faire détester les Sôma. Ou alors, peut-être qu'ils arriveraient à s'aimer, juste un peu, juste assez pour oublier leurs propres blessures. Ou peut-être pas. Il s'empêcha de penser à la suite, il devait sourire et, au pire, l'agacer, mais surtout, ne jamais montrer ses sentiments.
Mayuko crut déceler dans son regard comme un inquiétude mais elle avait dû se tromper. Elle oublia l'incident. Ils parlèrent de tout et de rien, pas d'avenir, juste du présent, de leur soirée. Pas de boîte (trop risqué pensait Shigure), alors un cinéma, peut-être. Ou peut-être pas. C'était ça leur relation, un peut-être. Mais cela n'avait pas de réelle importance, en tout cas pas pour l'instant.
Aujourd'hui
ou demain c'est l'moment ou jamais
Peut être après
demain je te retrouverai
Mais c'est fini...hum, c'est fini
Après le dîne, cinéma puis un dernier verre. Pas plus. Ou alors, peut-être que ce soir… i« ça suffit avec tes peut-être Mayu »./i Elle avait ça pensé si fort qu'elle sursauta. Mais son compagnon n'y prêta pas garde, à croire qu'il s'en fichait. Elle n'aimait pas être ignorée. Elle s'approcha et lui pris le bras. Pour une fois, il ne se dégagea pas. Quel progrès ! Non, pas vraiment. Quelques pas plus loin il s'arrêta, et elle le lâcha. Il n'avait rien eu besoin de dire. Il avait gagné, encore, toujours.
La soirée était agréable, comme toujours avec elle. Elle était amusante, intelligente, séduisante. Tout ça pour une seule femme c'était presque trop. Il sentit sa présence contre son épaule puis elle s'accrocha à son bras. C'était une sensation merveilleuse, mais il valait mieux qu'elle ne prenne pas cette habitude. Ils firent quelques pas puis il s'arrêta, comme pour regarder une vitrine et elle le lâcha. C'était mieux ainsi. Elle ne le remarqua pas mais une pointe de déception apparu, quelques secondes, sur le visage du jeune homme. Secondes durant lesquelles il avait pensé que Kana, elle n'aurait pas lâché Hatori avant de se souvenir qu'Hatori, lui, ne se serait pas arrêté.
Ils arrivèrent enfin à l'appartement de Mayuko. Ils entrèrent. Ce n'était pas la première fois qu'il venait et il le trouvait coquet. Un peu désordonné, certes, mais confortable. Il repoussa une pile de bouquin à terre et s'installa pendant qu'elle allait préparer du thé. Sans en avoir jamais discuté, ils préféraient éviter l'alcool.
J'ai
fini par me dire qu'on éviterai le pire
Qu'il fallait mieux
couper plutôt que déchirer...
J'ai fini par me dire
que p't'être on va guérir
Et que même si c'est
non, et que même si c'est con
Tous les deux nous savons que
de toutes façons...
Voilà, c'est fini/center/i
Il était temps de le lui dire. Tous deux savaient que cette mascarade avait assez duré, que ça ne pouvait pas marcher, juste parce qu'ils aimaient, mais pas la bonne personne. Après presque deux mois, rien ne se passait et ils étaient en passe de se détester.
Mayuko revint avec le thé et Shigure était anormalement silencieux. Elle le regarda, n'osant briser ce silence, cherchant à comprendre pourquoi il se taisait. Finalement, il prit la parole
Ne
sois jamais amère, reste toujours sincère
T'as eu
c'que t'as voulu, même si t'as pas voulu c'que t'as eu
Voilà,
c'est fini
Il avait décidé de rompre. D'après lui, elle aimait trop Hatori, il n'avait aucune chance et puis, il fallait être aveugle pour ne pas le voir « ou particulièrement heureux pour ne pas voir sa détresse » pensa-t-il. Il n'était pas particulièrement jaloux mais il ne voulait pas lutter contre cet amour. Il renonçait.
Il ne voulait pas qu'elle le déteste et, s'ils continuaient, ça arriverait, forcément. Elle avait accepté pour de mauvaises raisons de sortir avec lui, et il lui avait demandé pour de mauvaises raisons, maintenant, tout était bel et bien fini, et ils allaient éviter la haine, chacun retournant dans sa vie.
Nos
deux mains se desserrent de s'être trop serrées
La
foule nous emporte chacun de nôtre côté
C'est
fini...hum c'est fini
C'est curieux comme certaines douleurs peuvent ne pas exister. Elle aurait pu être triste de cette rupture mais, raisonnablement, elle ne le pouvait pas. Et c'était ça leur problème, aucun d'eux n'était profondément raisonnable et pourtant, pour cette relations, ils l'avaient été, renonçant à une relation passionnée et préférant simplement essayer d'échapper à leur solitude.
Ils avaient rompu, oui, mais y avait-il réellement quelque chose à rompre, à abandonner, à terminer ? Non. Rien. Shigure la laissa sortir de sa vie. Il l'appréciait mais n'était pas amoureux, dommage, cela aurait été une belle histoire à raconter.
Voilà,
c'est finiµ
Je ne vois plus au loin que ta chevelure
nuit
Même si je m'aperçois que c'est encore moi qui
te suis
A...dieu
Ce fut le premier succès littéraire de Sôma Shigure La passion raisonnable.
C'est en lisant la chanson que j'ai eu l'idée du shot, j'espère que je ne me suis pas plantée. REVIEW. REVIEW. REVIEW
